Citations de Bernard Clavel (753)
(le carcajou)
Il est plus intelligent que bien des hommes.
Il dévore tellement qu'en certains pays on le nomme le glouton.
Il est le plus audacieux de tous les mustélidés.
Seuls les loups, lorsqu'ils sont en très grand nombre, peuvent venir à bout de ce rusé féroce et très batailleur.
Le carcajou, c'est le diable.
La grande terreur des trappeurs, c'est de la savoir dans la forêt car rien ne lui résiste.
Le carcajou, c'est le diable invisible.
les guerres de religion sont souvent les plus féroces.les haines qu'elle suscitent
sont les plus difficiles à apaiser.aussi ne
devrait on jamais défendre la foi avec les
armes.
« Une fille ?...moi, mon vieux, je n’aime pas les filles....je préfère les chiens, ils ne bavardent pas et ne nous agacent pas tout le temps.
Dans le ciel encore obscure, le jour semblait ne jamais devoir se lever. Le brouillard !....Oui, le brouillard, j’en avais déjà entendu parler, mais je ne le connaissais pas. A Reillanette, personne n’avait jamais vu de brouillard.
Après les lacs et les rivières, après les océans, les îles et les grands fonds, voici le monde de la montagne et des forêts. Un univers plein de mystères, lui aussi, où l'on rencontre des monstres, des géants, des sorciers mais également des hommes, des femmes et des enfants qui, souvent, ont les mêmes qualités et les mêmes défauts que les humains d'aujourd'hui.
(Préface de Bernard Clavel)
..à l'entendre sangloter ainsi, régulièrement, je pensais à la source qui sort de terre en bas de la grande châtaigneraie. Quand on bouche l'orifice avec sa main, l'eau trouve tout de suite une autre fissure dans le rocher. Il n' y a rien à faire, il faut qu'elle coule. Le chagrin de Marie, je crois que c'était pareil.
Tous les quatre (et plus particulièrement les deux compagnons ) étaient comme des enfants qui redécouvrent la joie de s'amuser ensemble. Qui eût ignoré la peine que donne le travail du bois se fût sans doute figuré, à les voir et à les entendre, qu'ils s'adonnaient à un jeu passionnant.
On dit qu'il n'y a plus d'esclaves, même plus de mainmortables, mais il y a ceux de son espèce. Les esclaves d'une passion...
il fit deux pas. Catherine qui venait de reposer la tête de son petit sur le drap trempé s'écarta en murmurant:
-Fini...Fini...
un sanglot creva.Agenouillée sur la litière de sapin, le dos vouté et les épaules secouées, elle plongea sa tête dans ses mains et se mit à pleurer.
Alban pleurait aussi.Raide.Figé.Silencieux.
L'Indien hochait la tête.Doucement il dit:
-trop vieux...pas assez vite/
Le ciel jaunissait, tout allait s'éclairer et pourtant, , il y avait sur tout le jardin où un jour naissait, la même mélancolie qu'à l'instant où s'achève le crépuscule du soir.
Il pleuvait toujours autant. J'avais froid. J'avais mal. Une envie de pleurer me serrait fort la gorge et je me suis un instant imaginé parcourant ce cimetière en lisant les quinze mille noms. J'étais certain que je retrouverais des copains.
— Si tu sèmes ton blé, tu récolteras au moins de quoi pétrir ton pain. Si tu fais une terre, ton fils aura au moins ce bien qu’il agrandira. Si tu bâtis ta maison, les tiens auront un toit dont nul jamais ne viendra leur contester la propriété !
— Faut toujours qu’il y en ait pour faire les malins.
Si je l'ai vue ? Bien sûr que non. Dieu me préserve d'une telle rencontre ! Mais, quand j'étais toute petite, j'ai connu un vieillard qui avait connu un homme plus âgé que lui dont le grand-père avait rencontré un vieux qui avait vu la Vouivre comme je te vois en ce moment.
Les mères éplorée, voyaient à travers leurs larmes, à la devanture, des cinémas, le visage joufflu de Shirley Temple. Hollywood, continuer de fabriquer du rêve, et certains pauvres parvenaient encore à trouver quelques sous pour aller rêver en se chauffant dans les salles obscures.
C'est qu'il faut vivre... Ça coûte.
Il se souvenait de ses camarades d'école qui lui disaient que son père était un vieux fou d'aller faucher les orties au bord des chemins pour les ramener dans son jardin. Il avait ri avec les autres, parce que ça faisait bien d'être contre les vieux qui veulent toujours vivre avec un siècle de retard. Et pourtant, il avait appris depuis que le ferment d'orties est ce qui fait le meilleur compost.
Ses mains posées sur le marbre de la table se mirent à trembler, puis elles se rapprochèrent lentement comme deux bêtes méfiantes, avant de s'empoigner l'une l'autre dans une espèce de combat presque immobile.
Il pensait à la chance qu'il avait d'être loin de la route et même du village et de pouvoir vivre comme avait vécu ses parents. Pouvoir retarder d'un siècle, c'était peut-être le secret du bonheur.
Quelques grands nocturnes passent au dessus de sa tête en froissant le velours de la nuit.