Citations de Bernard Lenteric (153)
J’ai dû être un homme comme les autres. Le parfum d’une fleur, l’arrivée du printemps, la satisfaction d’une tâche accomplie me satisfaisaient. Et puis ils m’ont appris que le printemps annonçait la pluie, que cette pluie transformait les plaines en marécages et que bien faire consistait à traverser ces marécages, de la boue jusqu’au ventre, des sangsues collées au corps. Et que surtout, une fleur n’est utile qu’écrasée, lorsqu’elle peut dénoncer le passage d’une troupe ennemie…
Les anxiolytiques ratissent large. Les effets secondaires peuvent être dramatiques, parfois irréversibles. Imaginez-vous une armée de tueurs encerclant un seul malfaiteur. Bien sûr, leur puissance de feu détruira le criminel, mais aussi la maison dans laquelle il se cache, et le quartier où se trouve la maison. La consommation diminue peut-être, mais si les recherches en cours aboutissent, les consommateurs n’auront plus rien à craindre. Chaque pilule sera le bon missile et détruira le bon objectif.
On pouvait avoir la foi et mentir.
La vie n'est pas un phénomène instantané, elle est, à condition d'être dans la durée. Un peuple n'est pas un ensemble cohérents dans le présent, hommes et institutions tendent vers la durée. Si l'on induit un peuple à des actes qui ne servent que l'utilité immédiate, à une politique au jour le jour, à une consommation sans investissement et à une libération sans contrôle, ce peuple n'est plus un peuple mais une foule en train de se détruire, résidu d'un peuple assassiné ou suicidé. p. 159
L'homme est notre pire ennemi et notre meilleur allié. C'est nous qui l'avons mis au travail. Chaque homme nourrit son rat, et le loge sous son toit. C'est ainsi, mais l'homme ne l'accepte pas. Il nous traite en parasites. Il ne veut rien partager ... Il veut TOUT. Le monde est devenu sa proie.
Rien ne pouvait l'arrêter maintenant. Les yeux grands ouverts, allongé sur le lit dans l'obscurité de la chambre, il survolait les étapes de ce qui avait été sa vie. Les images surgissaient du fond de sa mémoire, et il les regardait défiler avec la distance et le rigidité d'un spectateur indifférent. Son nom même lui semblait étranger, inutile, dépouillé de toute signification.
Les journalistes sont décidément moutonniers. Les rédactions s'espionnent sans répit. Ainsi paraissent dans le même temps des éditoriaux calqués les uns sur les autres.
Le robot s'était approché de lui et lui enserrait la taille,comme un enfant qui demandait à être pris dans les bras de ses parents. De cet assemblage hybride, bancal, émanait une prière, presque un geste de tendresse. Zef ne peut résister. Il se pencha vers le petit être méchanique et lui caressa doucement la tête, retrouvant les gestes qu'il prodiguait jadis à ses propres enfants, à l'âge des chagrins qui ne trouvent pas encore de mots.
- Quoi que j'aie pu faire et quoi que je fasse encore, n'oublie jamais que je t'aime, lui murmura Gabriel.
Chaque fois qu'une machine remplace l'homme dans une de ses tâches intelligentes,j'ai l'impression que c'est un peu d'humanité qui se perd..
Chaque fois qu'il quittait sa cabane exigüe où la température était redevenue supportable depuis qu'on avait réparé le climatiseur,Stewart se faisait l'effet d'un escargot suicidaire sortant de sa coquille pour prendre un bain de soleil.
Je sais que ce n'est pas avec des gants de boxe qu'on attrape le plus beau des oiseaux.Mais je ne suis pas un beau parleur.Et pour les cadeaux...(Sa voix sembla faiblir)...il faudra attendre un peu.
Elle chantonnait le ver d'un poète français dont elle ne se rappelait plus le nom:"Comme on aime bien quand on a dix-sept ans."
Je te livre le fond de ma pensée:la vie est très compliquée.Rien n'est simple.Le moindre évènement,anodin en apparence, s'avance masqué.Il a une apparence qu'il te faudra bien déchiffrer et c'est à toi de te débrouiller.
Bon Dieu,comme cette ville lui plaisait!Il allait l'investir,la posséder,la réduire à merci.Mais comment? La réponse était simple:par n'importe quel moyen.En mentant, en volant, en trichant, en se prostituant, peu lui importait.John avait réinventé l'amoralité tranquille.
-Tu es une véritable enjôleuse! avait dit Igor.
-Pure et simple hypocrisie féminine! avait répondu Diane.Un homme qui se croit admiré par une femme est prêt à avaler n'importe quoi.
Péricles avait compris que le malheur des pauvres n'est pas seulement une question d'argent.Dans leur lutte pour la vie,ils se battent chargés de chaînes invisibles et cependant pesantes:l'ignorance,le manque d'entregent des humbles...
Le juif n'avait aucune raison de se fier à lui.Mais un homme traqué ne refléchit pas trop sur la main qui se tend.
On a toujours eu le sang chaud à Salonique, mais la diversité des races et la haine qu'elles se portaient mutuellement en cette époque troublée attisaient ce tempérament belliqueux.
Je croyais que nous allions au Pentagone, remarqua Jimbo. Pentagone, du grec penta qui veut dire baïonnette, et du latin gono, qui signifie littéralement « s’asseoir dessus ».
Deux Martini-gin et le déclic se produit. Immanquable. Je me demande comment font les chiens ou les zèbres, qui ne boivent pas de Martini-gin. Il y a peut-être quelque chose dans les os à moelle?