Citations de Charles Bukowski (2092)
rien de plus ennuyeux que la vérité.
le sexe est parfois un goulag. A telle enseigne qu’empoignant, non sans désespoir, l’une de ses mamelles difformes, et la soulevant telle une crêpe molle, je l’ai, à un moment donné, portée à ma bouche. Ça avait un goût d’amertume, de synthétique, d’angoisse, et de yaourt périmé. Je l’ai aussitôt recrachée avec une grimace de dégoût, préférant replonger dans la bouillie visqueuse.
c’était juste une paire de fesses qui admettait mal la ménopause et un mari qui bandait de moins en moins ; juste une femelle qui s’était ELLE-MEME bousillée en se vendant, d’entrée de jeu, au plus offrant et qui constatait, en fin de partie, l’inutilité de ces journées où l’on passe l’aspirateur, où l’on doit régler les petits soucis de son aîné qui, quoi qu’on fasse, marche allègrement vers le néant.
je ne veux pas
vous aimer
je ne veux pas
vous sauver
je ne veux pas de vos bras
je ne veux pas de vos
épaules
je m'ai
vous vous avez
ainsi
soit-il.
figurez-vous que, bien que n’ayant pas fait un seul repas depuis des siècles, une irrésistible envie de chier venait de s’emparer de moi.
je m’endors. Je m’endors bercé par la camaraderie. Je n’ai rien à craindre de l’océan, ni d’eux. Ils aiment mon corps assoupi. Je suis un con. Mais ils aiment mon corps assoupi. Puissent tous les enfants de Dieu les imiter.
Je m’angoissais pour Thanksgiving, je me demandais comment j’allais annoncer [à Debra] que je ne pourrais pas être avec elle. Cela m’ennuyait. Je me suis levé et j’ai fait les cent pas. J’ai pris un bain. Sans résultat. Iris allait peut-être changer d’avis, son avis allait peut-être s’écraser. Et le matin de Thanksgiving, je téléphonerais à Debra pour lui dire que, tout compte fait, j’étais libre.
L’amour ne convient qu’aux gens capables de supporter cette surcharge psychique. C’est comme d’essayer de traverser un torrent de pisse en portant un sac plein d’ordures sur le dos.
La fuite
échapper à la veuve noire
est à tous points de vue un miracle.
elle file des toiles gigantesques
et vous y attire en douceur
elle vous y enlace
et quand elle est satisfaite
elle vous liquide
car tout en continuant de vous embrasser
elle vous suce le sang jusqu’à la moelle.
[…]
J’étais un solitaire de nature qui se contentait de vivre avec une femme, de manger avec elle, dormir avec elle, descendre la rue avec elle. Je ne voulais pas de conversations, ni aller nulle part, excepté au champ de courses ou aux matches de boxe.
RESPONSABILITÉ, SOCIÉTÉ, PATRIE, RESPECT, MATURITÉ, tous ces grands mots sonnent creux. Mais pourquoi se satisfont-ils d'agoniser ? Pourquoi éprouvent-ils tant de haine ? Sans doute parce que le plaisir des autres les terrorise. Sans doute aussi parce qu'ils n'admettent pas qu'on soit moins pitoyables qu'eux-mêmes.
Il est diablement agréable d’être un intellectuel ou un écrivain et de couper les cheveux en quatre tant que TU n’as pas le bras dans l’engrenage. Voilà ce qui cloche avec les intellectuels et les écrivains : ils ne sont pas sensibles à grand-chose, en dehors de leur confort ou de leur petite souffrance personnelle. C’est normal mais con ? (Un petit bout de conversation)
J'étais allé aux courses après les deux autres enterrements et j'avais gagné. Il y avait quelque chose dans les enterrements. Ça vous fait y voir plus clair. Un enterrement par jour et je serais riche.
Je voulais trouver un endroit où me cacher, un endroit où il n' était pas obligatoire de faire quoi que ce soit. L' idée d' être quelque chose m' atterrait. Pire, elle me donnait envie de vomir.
...
à qui appartient-tu ?
es-tu réelle ?
je pense à des fleurs, des animaux, des oiseaux
ils semblent tous si bons
et si manifestement
réels.
tu ne peux pourtant pas t'empêcher d'être une
femme. nous sommes tous choisis pour être
quelque chose. l'araignée, le cuisinier.
l'éléphant. c'est comme si chacun de nous était
une peinture accrochée sur le
mur d'une galerie.
- et voilà que la peinture se retourne
sur le dos, et au-dessus du coude plié
je peux voir une 1/2 bouche, un oeil et
presque un nez.
le reste de toi est caché
à la vue
mais je sais que tu es une
oeuvre contemporaine, d'une modernité
vivante
peut-être pas immortelle
mais nous avons
aimé.
s'il te plaît continue à
ronfler.
Femme endormie
La différence entre une démocratie et une dictature, c'est qu'en démocratie tu votes avant d'obéir aux ordres. Dans une dictature, tu ne perds pas ton temps à voter.
Chaque fois que je conduis dans la rue, je suis sidéré qu'il n'y ait pas d'accident toutes les deux secondes. Chaque jour, je vois des types griller des feux rouges, comme s'ils n'existaient pas. J'suis pas un prêcheur mais je peux vous dire ceci: la vie que les gens mènent les rend cinglés et leur folie transparaît dans leur façon de conduire.
- C'est ta réponse à tout : boire ?
- Non, c'est ma réponse à rien.
- je vois, mais en quoi un taulard diffère d'un homme de la rue ?
- le taulard est un perdant qui aura essayé.
un mec comme toi peut pisser son bock dans l’œil d’une mule et faire en sorte qu’ensuite il en coule un mint julep.