AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Charles Dantzig (205)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Je m'appelle François

Dans les débuts du roman perplexe , plus que perplexe (…. dubitative, voire agacée?) par ce qui me paraissait être une enfance retracée de façon un peu trop glauque, j’ai finalement été happée par ce portrait d’un enfant de notre siècle.

J’y ai reconnu, ou cru reconnaître, bien sûr, les traits d’un certain Christophe R.

Lequel pendant quelque temps défraya la chronique people , et d’ailleurs l’alimente encore, à ce qu’il paraît, par des succès plus récents, et par les millions et toujours davantage de dizaines de millions d’euros engrangés…





Mais il ne s’agit pas que de cela, puisque le roman de Dantzig est surtout une sorte de variation libre sur le thème de l’Imposture.

À savoir : Quel est vraiment cet être qui avance sous des masques multiples, toujours prêt à broder l’histoire que son interlocuteur du moment a envie d’entendre - et de toute façon, depuis son plus jeune âge, biberonné au mensonge, à la duplicité, à la filouterie?

Dans la partie américaine, celle qui se passe à Los Angeles, j’ai aimé l’écriture syncopée, qui m’a fait penser aux balades…américaines, justement . Une juxtaposition d’impressions décousues, de notations plus ou moins poétiques, de phrases à première vue sibyllines , ou cyniques, mais qui finissent par faire sens.

Dans la partie Dubai ( « Doux bail » … mais pas tant que ça), j’ai aimé le sentiment de décrochage devant la démesure des ambitions humaines, et puis la noirceur absolue, le consentement à la mort, à l’anéantissement.

Et néanmoins dandy, jusque dans les détails, cela va sans dire.

Cela m’a paru en quelque sorte métaphorique pour notre monde, notre civilisation. Puisque le narrateur s’appelle François, et c’est même la seule chose dont il soit sûr, sur laquelle il n’ait jamais menti.

François, c’est-à-dire Français, un enfant de cet Occident dont veux/veux pas il est le produit …..mais frelaté.



Moi qui suis une auditrice fervente des émissions de Charles Dantzig sur France Culture, je n’ai pu m’empêcher de m’interroger sur la part d’autobiographie qu’il y pourrait y avoir dans cette biographie d’un Éphémère « Célèbre » , mais révisée, revisitée. Mais ceci est un autre histoire…





Pour faire bref, et pour résumer mon propos:

Un roman à la fois dérangeant et subtil. Je ne peux pas dire que je l’ai adoré, mais je ne suis pas loin de penser qu’on le relira avec avidité, dans quelques décennies, pour comprendre notre époque.

Commenter  J’apprécie          30
La diva aux longs cils

Lou y es tu?

Peu de Lou, peu d'Elsa, juste un battement d'aile car "les yeux sont des lacs où forcément on se noie".

La diva aux longs cils, beauté faite femme, n'est pas femme de chair,mais d'émotions car elle est poésie, celle de Charles Dantzig(Prix Paul Verlaine pour Que le siècle commence) dont le recueil regroupe des poésies déjà éditées comme Le chauffeur est toujours seul et Le bestiaire et deux séries inédites et présente une volonté de classer les textes par thème.

Point trop d'amour ici,ni d'envolées lyriques, pour cet écrivain, poète de bonne heure et inconditionnel de Beaudelaire.

"La poésie n'est pas essentiellement dans les vers mais dans les contradictions" affirme l'auteur.

Ainsi son ciel(cf:Nature) devient-il sable et art.

"Si le ciel avait un fond de sable

Et qu'il fut peint par Jackson Pollock

Il serait moins nappe de table

De cuisine et si mes dreadlocks

Tournaient quand je danse à la façon de ce tableau

Je le trouverais bien beau..."

Le poète n'est-il pas celui qui s'éloigne du plaisir matériel, pour se laisser aspirer par les brillants échevaux de l'inconscient d'un Pollock?

"Je ne suis pas pour laisser les morts en paix" affirme encore Charles Dantzig.

Ses références littéraires:Victor Hugo "Demain dés l'aube à l'heure où verdit..." dans Guirlande d'Irlande,Joachim Du Bellay "Heureux qui comme Ulysse..", son titre Les Toutous(surnom d'Appolinaire),ses avions "chers géants dociles aux ailes abaissés" frères de L'Albatros de Baudelauire... sont un clin d'oeil aux grands.

Anticonformiste, il ne se confine pas aux vers réguliers, à une ponctuation classique, il désire privilégier à la fois "le fond et la forme".

Ainsi cinq petits mots percutants étiquettent L'imparfait:

"Temps imparfait

et nos amours."

On retrouve quelques calligrames chers à Appolinaire.(pont de Brooklin et tours de Manhattan),des images fortes évocatrices qui relèvent les mots:"les oiseaux qui passent dans le ciel palpitant/comme un linge.."

un surréalisme où le rêve éveillé est roi(ici triste évasion de la réalité)

"Michel à l'hôpital

Planté d'aiguilles lacustres;

Le lac est en l'air

Lustre à pendeloques de tuyaux.."

(Cette chose atroce qui s'appelle l'espoir)

Enfin j'ai noté beaucoup de finesse et d'humour (cf:La mouche):"Elle est bien bonne/Treuil arrière./Prière arabe./Penchée sur lait et la ainsi que la dénonciation d'injustices et d'attentats révoltants.

Le poète est-il prophète? Voyant?

Toujours est-il que son poème "A quoi servent les avions?" a été écrit avant le 11 septembre fatidique.

A moins qu'il ne sente et ressente les choses plus qu'un autre vue sa grande sensibilité?

Ainsi est Charles Dantzig!
Commenter  J’apprécie          30
La diva aux longs cils

La diva aux longs cils – Charles Dantzig – Grasset ( 362 pages – 20€ )

Ce florilège, au titre aguicheur , fut cordonné par Patrick Mc Guinness, poète et traducteur, professeur de littérature française et comparée à Oxford .

Charles Dantzig nous révèle que sa fascination pour la poésie remonte à son enfance .Un talent précoce détecté : «  Le génie était là. Le Nobel m' espérait ».

Il adopte un ton confidentiel pour s' adresser à ce cercle d' initiés qu' il nomme « les Persans »!

Sa conception de la poésie? : « la combinaison d' une forme étudiée et d' une émotion communiquée » . Pour lui , la poésie est « un adolescent insolent et délicat qui a besoin d' un grand salon et d' air pur » . «  Elle ne sert à rien » , tout comme la lecture , au risque d' en choquer quelques uns . Il déplore qu' en France elle soit reléguée «  dans une boîte à bibelots » .

La poésie qui supporte mal « les vêtements étriqués » exige une mise en page aérée .

Les avions sont un thème récurrent ,l' auteur de s' interroger sur leur utilité . Il nous fait voyager en Europe, transiter dans des aéroports : « lieux mornes , comme s'ils voulaient nous donner des remords » . Il brosse avec ironie un tableau de l' Acropole , assaillie par des hordes de touristes , égrenant ses conseils aux guerriers grecs « gare gare/on vous mitraille », aux colonnes « cessez de danser  , aux masques tragiques « fermez la bouche , aux nymphes « promenez vous dans les bois! »

On fait halte à Venise « qui tangue »; à Londres ; à Rome .A Oxford on visite l' Ashmolean, à Paris le Louvre . On admire « le circonflexe/Du Pont-Neuf qui prend un air de Marquet ».On assiste à une corrida à Nîmes, on décolle de la baie des anges, survolant « l'église russe reine de pique ». On dîne au bord du Bosphore . Toujours en mouvement , on vole vers New-York et voit se détacher « le gland du Chrysler building » . Les tours jumelles inspirent à l' auteur des paroles prémonitoires : « Quilles que quelques uns voudraient voir renversées », poème pourtant écrit avant 2001, précise l' auteur .La mort  « aux cuisses creuses » s' invite en barque sur les « eaux du Léthé ».

Dans le bestiaire , défilent la méduse « abat-jour 1900 de brocante », le poulpe qui se « prend pour une diva d' Hollywood , les rossignols « employés par les vaches/ à sucrer leur ennui ».

Le corps déploie sa sensualité sur les plages , près des piscines , dans l' océan « rassasié qui postillonne ses embruns ». Les corps s' enchevêtrent , les mains se mêlent ,les doigts se peignent, les pieds se nouent dans : L' union des corps . « Fugace le sexe agace ». L' auteur douterait- il de la sincérité des sentiments pour conjuguer amours avec imparfait et faire rimer «  coeur avec trompeur » ? , « ce coeur , un répondeur qui prend les messages » ..

A noter le poème dédié à Patrick McGuinness, celui qui initia le projet de cette anthologie . Il déroule une guirlande irlandaise truffée de références littéraires et de quelques pastiches de vers célèbres : « Demain, dès l' aube , à l' heure où verdit l'Irlande ».

Le vers final « Je sauterai dans l' eau qui me rompra en deux » tisse le lien avec la thématique des Nageurs et confère son unité à cet ouvrage poétique ,d' une richesse magistrale, de fort tonnage, éclectique, servi par une langue travaillée avec méticulosité , un vocabulaire recherché ,une pléthore d' images, une note allègre , drôle et un humour pétaradant.

Comme l' auteur , on peut féliciter le professeur McGuinness pour ce choix savamment réalisé .

L' auteur s' interroge sur ce qu' un écrivain lègue à la postérité, convaincu que « Rien ne s' oublie et d' abord pas le passé », ne serait- ce que pour alimenter « la grossiste à images 24heures sur 24 ».

Et l' auteur de conclure par « Nous n' en finissons pas de ne pas disparaître »! .

Charles Dantzig appartient à cette catégorie des poètes très accomplis qui «  savent communiquer des émotions . Tout est dans la feinte, comme en escrime » .Ses fervents lecteurs le lisent avec délectation « pour danser avec lui » .
Commenter  J’apprécie          60
Le Grand Livre de Proust

Un livre captivant qui décortique toutes les facettes de la vie de Proust, ses voyages, ses plats préférés, ses rues, ses livres, sa musique en lien avec ce que lui-même a su nous en dire si magnifiquement. Un complément indispensable quand on veut relire pour la xième fois "La Recherche", comme je m'apprête à le faire, la 6ème si je ne me trompe pas et la première après m'être plongé dans ce qu'était Proust dans son époque.
Commenter  J’apprécie          10
Les Écrivains et leurs mondes

J'ai vraiment du mal avec cette écriture !
Commenter  J’apprécie          00
Les vingt premières années du XXIe siècle racontées..

Depuis 2016, Charles Dantzig publie un recueil annuel de textes écrits par divers auteur autour d"un thème spécifique, cette année; les vingt premières années du XXIè siècle.

Le résultat est très décevant. Sur les vingt auteurs, seuls

Oriane Jeancourt Galignani et son texte distancié sur le FN au second tourr de la présidentielle de 2002,

Adrien Goetz et sa magnifique description de la construction du Viaduc de Millau,

Arthur Chevallier et son conte autour d'une amitié de lycéens en 2005,

Sandrine Treiner et son ode à la nature, aux arbres, à la puissance de l'océan et

Claudie Hunzinger et sa méditation sur le solstice et la disparation des espèces

m'ont touché. Par compassionn, je ne commenterai pas les autres...
Commenter  J’apprécie          00
Masculin / masculin : L'homme nu dans l'art..

Ce livre, panorama grandiose du nu dans la peinture, la sculpture, la photographie de 1800 à aujourd’hui est un évènement ; car contrairement au corps féminin le corps masculin s’expose rarement en dehors de la presse gay (c’est la première exposition du genre en France, et en plus au Musée d’Orsay). Oui, enfin, l’homme se dévoile. Pas pour nous montrer son âme, faut pas rêver (le fera t-il jamais un jour le bougre ?) ; mais pour exhiber ses fesses et tous ses autres attributs. Il y en a pour tout le monde : nus héroïques ou académiques (presque toute la peinture du 19ième); homoérotique (Pierre et Gilles), réaliste (le gisant de Mueck ), ironique (Orlan). Sans oublier Monsieur-tout-le-monde, celui qu’on croise dans sa salle de bain le matin ou dans les tableaux de Lucian Freud : on le voit prendre sa douche (tel un Christ à sa toilette avant la crucifixion), encore tout endormi, hésitant à se raser ou à se laver les dents, tout ce qu'il y a de plus vulnérable ; et on s’écrit attendri : Ecce homo, voici l’homme.

Elisabeth et Alain, complètement toqués du doc
Commenter  J’apprécie          20
Masculin / masculin : L'homme nu dans l'art..

Catalogue de l'exposition « Masculin / Masculin » qui s'est achevée dimanche au musée d'Orsay sur le thème du "nu masculin".



Je n'ai pas été vraiment emballée par cette exposition bien que le thème m'ait paru très prometteur. En effet, l'histoire de l'art montre combien c’est majoritairement la femme qui a été représentée nue une fois le voile de l’Histoire retombé sur l’Antiquité, l'art consacrant même le nu féminin au XIXème siècle comme le symbole irréfutable de sa soumission à l'homme. Or, auparavant, le nu féminin avait pour rôle essentiel de sublimer son objet : la femme vue comme un idéal de beauté, de maternité et d’amour.



Le nu masculin, s'il a été moins prépondérant, a tout de même été présent dans l'art profane et sacré, dans la sculpture comme dans la peinture ou la photographie et ce, de l'Antiquité jusqu'à l'art contemporain par lequel l'homosexualité pouvait notamment s'exprimer et s'affirmer.



C'est ce que je reprocherais à cette exposition : avoir généralisé le nu masculin dans l'art en le raccordant quasi systématiquement à l'homosexualité masculine. A cet égard, j’ai sans doute mal compris le nom de l’expo, ne voyant pas dans la répétition du mot « masculin » l’annonce de cet angle de réflexion, cependant, tout me laisse supposer que Guy Cogeval, commissaire de l’exposition, doit être cul et chemise avec Pierre et Gilles, des "artistes'" qui à force de poser dans les mags mondains et de participer aux soirées de la jet-set ont visiblement réussi à s'acoquiner avec qui il fallait pour que leurs "oeuvres" du dernier kitch aient pu non seulement être exposées en si grand nombre (en effet , pas une seule salle n'a pu épargner à ses cimaises l’honneur de s'en voir gratifier) mais encore pour que l'affiche même de l'expo leur soit consacrée !



Pour le visiteur, ce qui au départ avait goût de coïncidence devient vite, pour cause de redondance, un soupçon pas très bienveillant à l'adresse du sieur Cogeval et de ses acolytes. Ne manquait plus que le prix des "oeuvres" sur les cartouches. Bref, j’étais loin de l’exposition que j’avais imaginée avec, en fil rouge, l’évolution artistique du nu masculin.

Commenter  J’apprécie          367
Nos vies hâtives

A l'instar de La Bruyère, qui a moralisé sur l'homme de son temps, Charles Dantzig (romancier et poète dont Dans un avion pour Caracas a été dernièrement sélectionné pour le Prix Goncourt) dans un style tout aussi travaillé et imagé, brosse vingt six portraits contemporains caustiques, ironiques ou cyniques, au masculin ou au féminin.

Trois parties et trois milieux différents qui passent sans ambages de richissimes snobs intellectuels à de plus malheureux que la "vie ne cesse de tabasser".

Questionnements sur la vie (ex:cherchons nous ce qu'il faut chercher?"),l'amour, l'amitié (ex:pourquoi est on ami avec des non valables?)le bonheur (ex:peut-on se tuer parce que tout est bien?"),et bien d'autres choses encore comme les diners entre érudits vaniteux, littérature (ex:"il me semble même que quand on lit c'est pour ne pas écrire"), les dérives médiatiques...

Un recueil très intéressant, mais dont j'ai eu du mal à suivre la créativité pétillante qui, véritable feu d'artifice, postillonne dans tous les sens.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
Commenter  J’apprécie          400
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Bien
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai particulièrement apprécié les textes de Philippe Claudel et de Frédérique Deghelt.

D'Olivier Guez "Les dictateurs et les dogmatiques n'ont jamais toléré

le sourire du sceptique et la dérision du farceur".

Me reste à découvrir la suite.

A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

De Jacques Attali à Voltaire en passant par Denis Diderot, Bernard Pivot, Katherine Pancol, ce recueil regroupe les écrits de soixante auteurs sur les évènements de janvier 2015. Ceux-ci ont le plus souvent été composés à chaud, avec les tripes. Cet engagement se ressent de manière variable mais avec une intensité plutôt étonnante.



En elles-mêmes les compositions sont variées : fictions, lettres, citations, articles de presse mais elles véhiculent le même message, sans pour autant verser dans des répétitions ou un pathos malvenus. Il est toutefois recommandé d'éviter la lecture "d'une seule traite" qui laissera un sentiment de lassitude. Le recueil doit être compris dans la même perspective que le célèbre Indignez-vous ! de Stéphane Hessel. Il s'agit ici d'un éloge de la République, des valeurs qui lui sont attachées, des idées des Lumières, de l'esprit français. Chacun à sa manière tente d'apporter sa pierre à l'édifice mais la philosophie est la même : être fier de nos valeurs et les défendre.



Certains textes sont de véritables pépites. A cet égard, la fiction humoristique de Romain Puértolas est une véritable bombe de table. Ce fruit d'une imagination fertile est immédiatement suivi par un hommage à un autre Charlie composé par Serge Raffy. Au titre des découvertes intéressantes, l'analyse faite par Maxime Chattam doit être signalée, car il nous apprend au passage une nouvelle qui attristera ses fans.



Écrire est une forme d'engagement... mais qu'en est-il des actes ? S'il est impératif de saluer cette initiative littéraire (profits reversés au journal, délais de parution très courts) il est difficile de donner un avis sur la suite. A lire les quelques pages de ce corpus, tout le monde est d'accord sur la nécessité d'agir. Mais concrètement, nos chers penseurs ne nous livrent pas forcément leur manière d'agir. Écrire et participer aux rassemblements républicaines, certes... mais encore ? Cette impression de manque (aisément compréhensible) porte toutefois un grand préjudice à cette initiative, pourtant emplie d'une bonne dose d'émotion.
Commenter  J’apprécie          191
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Pour moi, après la lecture ce cet opuscule, je me suis dis " tiens certains ont trouvé un bon moyen de faire facilement de l'argent sur le malheur" j'ai vraiment regretté d'avoir cédé à la tentation de l'acheter. J’espérais, vu les auteurs cités, lire des mots à mettre sur des maux. Raté pour la plupart des pages.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

En passant à la librairie, je suis tombée de ce petit livre, quelques jours après sa sortie. J’avais déjà aperçu celui intitulé « La BD est Charlie » que ma mère a acheté, mais je n’avais pas encore remarqué celui-ci.





Je l’ai acheté : Il coûte 5 euros et tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. Je me suis dit que c’était le moins que je pouvais faire.

De plus, en voyant la liste assez incroyable d’auteurs qui ont participé à ce petit ouvrage, j’étais curieuse de voir ce que cela allait donner.





J’ai aimé le mélange de tous ses auteurs, certains classiques, comme Beaumarchais, Voltaire et d’autres (la plus grande partie d’ailleurs) contemporains comme Laurent Binet, Clara Dupont-Monod.



Les textes des auteurs classiques sont des extraits de leurs œuvres, avec comme thème la liberté d’expression. Les textes des auteurs contemporains sont des réactions sur la liberté d’expression après les attentats.



J’ai été un peu étonnée au début, puisque je m’attendais plus à des nouvelles qu’à des avis sur les journées du 7 et 11 janvier. Je m’attendais à lire plus de fictions en fait.



Or, ici, c’est bien plus la réaction à chaud de ces auteurs sur les attentats et sur la mobilisation en France avec la manifestation du dimanche suivant. Ils nous expliquent ce qu’ils ont ressentis, comment ils l’ont vécus et ce qu’ils en pensent.

Une fois que cela a été clair, je me suis plongée dans les différents textes des auteurs.





Je n’ai pas aimé tous les textes, mais j’ai aimé lire ce livre. Mes textes préférés sont ceux (étrangement) d’auteurs que je ne connaissais pas ou que je lis pas ou très peu!





Je retiens celui de Julien Blanc-Gras, que j’ai trouvé très réaliste et juste, celui de Maxime Chattam (celui qui m’a plu le plus, très beau je trouve), le texte de Nicolas d’Estienne d’Orves et enfin celui de Jean-Louis Fournier, qui pour moi, dit la phrase la plus importante sur la liberté d’expression et les critiques que le journal satirique avait reçu sur certaines de ses caricatures : Ne reprochons pas aux provocateurs de provoquer.



Bien évidemment, ils ont du se dépêcher d’écrire, de mettre en page et d’imprimer ce petit livre, mais je dois dire que le papier n’est pas de super qualité quand même. C’est très souvent le problème des poches et c’est vraiment dommage. Ce n’est pas un livre qui va pouvoir durer des dizaines et des dizaines d’années je pense.







——————————————



Je suis contente d’avoir acheté ce petit livre, d’avoir contribué d’une certaine manière à aider ce journal satirique et surtout la liberté d’expression. Certains textes m’ont beaucoup plu, d’autres moins. En 60 auteurs, je pense que tout lecteur peut trouver son compte. Je le conseille, ne serais-ce que pour le geste que cela représente de l’acheter.
Lien : https://writeifyouplease.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Juste après l'attentat de Charlie Hebdo, les éditions du Livre de Poche ont réussi l'exploit de regrouper en un seul et même livre, un grand nombre d'écrivains afin qu'ils offrent pour Charlie, pour la liberté d'expression, un texte, un écrit, qui reflète bien souvent leur engagement pour ce droit basique qu'est notre droit de penser, critiquer, de blasphème.



Les 60 auteurs qui ont participé à ce recueil, ont acceptés que l'ensemble des bénéfices de la vente de cet ouvrage soit donner à Charlie et ses proches.



On retrouve dans ce livre, un grand nombre de textes, d'auteurs d'aujourd'hui, mais aussi d'auteur d'hier qui déjà en leur temps dénonçaient l'intolérance.



L'ensemble des textes sont magnifiques, mais ici, je n'en retiendrai que trois, car il faut faire un choix de temps en temps.



Le premier texte que j'ai apprécié dans cet ouvrage, est un texte engagé, anticlérical athéiste de Gérard Mordillat, et la meilleure manière de vous expliquer son texte sera certainement de vous faire lire un petit extrait que mille explications :



"La "culture de l'offense" est en train de se propager comme les métastases d'une tumeur. Désormais, tout le monde s'offense pour un oui pour un non ! Les chrétiens intégristes s'offensent d'une pièce de théâtre mettant Jésus en scène, les juifs de la même eau s'offensent de toute critique du gouvernement israélien gangrené par des religieux d'extrême droite, les musulmans s'offensent de voir leur Prophète à la une d'un journal satirique... Toutes ces belles âmes réclament la censure et qu'on imposent le silence aux offenseurs.Mais qui leur imposera le silence, à eux qui offensent quotidiennement mon athéisme en m'assommant de leurs sornettes superstitieuses et prétendant gouverner ma vie au nom d'une chimère?En caricaturant Mahomet, Charb, Cabu et les autres auraient commis le délit de "blasphème". Combien de fois faudra-t-il répéter qu'il ne peut y avoir de blasphème que dans une théocratie? Dans la République, il est parfaitement possible d'écrire, de crier, de proclamer qu'on emmerde Dieu, Jéhovah, Allah, Nanabozo le Grand Lapin, Bouddha, le père Noël, Michey, Harry Potter et tous les dieux inventés par les hommes pour conjurer leur peur de la mort"



Le deuxième texte, beaucoup plus léger et digne de son auteur, est la courte nouvelle de Romain Puértolas qui échange les rôles et nous fait découvrir un attentat en couleur de l'intérieur de la part de "caricaterroristes" armé de porte-mine automatique et de grenade d'humour dans une salle de réunion bien sombre d'une bande de djihadistes.



Le dernier texte de ce recueil, n'est autre qu'un extrait du traité de tolérance de Voltaire écrit en 1763, texte qui est diablement d'actualité, texte qui conclut par " Le droit de l'intolérance est donc absurde et barbare: c'est le droit des tigres, et il est bien horrible, car les tigres ne déchirent que pour manger, et nous nous sommes exterminés pour des paragraphes."
Lien : http://bouquinovore.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Je voulais acheter ce livre suite aux attentats du mois de janvier. Je voulais soutenir Charlie hebdo mais aussi tous les autres innocents qui se sont fait assassiner. Le livre raconte l'attentat où tout ce qui touche à la liberté, vu par différents auteurs. C'est un bon livre mais au bout d'un moment ça devient long de lire souvent la même chose. Voilà pourquoi la raison de mon 13 en note. Mais je trouve qu'acheter ce livre permet de mieux comprendre ce qui s'est passé.

Je le conseille surtout si vous voulez mieux comprendre les faits et comprendre la liberté.
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Ce recueil est parut suite aux attentats du journal "Charlie Hebdo" . Je ne reviendrai pas sur ce dramatique événement, nul ne peut ignorer ce qu'il c'est passé, vu le soulèvement populaire national et international.



Les bénéfices de ce roman vont directement au journal, alors oui on sait que depuis ils ont ramassé suffisamment d'argent pour tenir plusieurs années donc je n'insisterai pas sur ce point. Par contre la lecture de ce roman est un combat pour la liberté d’expression. Liberté qui nous est chère. Liberté qui m'est essentielle. Liberté qui me permet de me sentir moi-même et de dire ce qu'il me passe par là tête, même si ce sont des inepties.



Donc ce recueil regroupe les textes de 60 auteurs. Dont, parsemés, des extraits de Beaumarchais, Diderot, Hugo et voltaire qui se sont battus aussi, autre époque et combat égal.



Tous les autres ont réagit et fait parler leurs plumes, leurs armes, leurs cœurs. Pour certains ce sont des courriers ou un constat, des réactions car nul ne pouvait rester muet sinon tout était perdu (pourquoi d'ailleurs mettre cette phrase au passé !) . Pour d'autres c'est ce qu'ils savent faire de mieux, un conte une histoire (j'ai une préférence pour cette forme de manifestation).

Alors j'ai des auteurs de prédilection bien évidement. L'histoire Fabrice Humbert me touche particulièrement ( en même temps j'ai un attachement pour cet auteur.) Une grande tendresse pour le texte de Ian Manook car je vois ma grand-mère dans les traits de sa mère. Sans oublier Romain Puertolas qui me fait sourire malgré l'horreur et ça chapeau Monsieur !



Et malgré les 3 mois de passés je peux vous garantir que l'émotion reste la même en lisant ces lignes. Les larmes ne sont pas loin.





Je terminerai cette chronique par une citation de la réaction de Frédéric Beigdeger car elle me fait penser à la dernière boucherie au Kenya qui vient de perdre ses étudiants .

"A ce violent malaise que cette sensation procure, aux larmes du chagrin, à la culpabilité d'être plus troublé par ces morts si proches que par les milliers de victimes à deux heures de chez nous. Si, ne soyons pas hypocrites, c'est une règles journalistique bien connue, les massacres géographiquement éloignés nous perturbent moins que deux ou trois morts dans notre ville, notre pays. Pourtant, une certaine souffrance est là. A des degrés divers selon sa sensibilité, son empathie, son fatalisme."
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
Commenter  J’apprécie          170
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Après la terrible tragédie du 7 janvier un recueil de texte improvisé par une soixantaines d'auteurs qui font parler leur coeur, leurs émotions et nous livrent des textes sur la liberté d'expression, la tolérance, un petit livre a garder précieusement dans sa bibliothèque et à relire de tant en tant pour ne pas oublier que dans notre pays la liberté d'expression est notre plus grande richesse.
Commenter  J’apprécie          50
Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Voilà bientôt deux mois qu'ont eu lieu les attentats à Charlie Hebdo, ainsi que l'attentat antisémite.

Nous avons tous été choqués, avons réagi, à chaud.

A présent, l'affaire est retombée, mais nous n'oublierons pas. Au contraire. Il faut se battre, trouver des solutions, analyser, pour aller de l'avant.

Et, dans cette quête, ce recueil est essentiel, il me semble.

Soixante auteurs, contemporains (Katherine Pancol, Frédérique Deghelt, Tatiana de Rosnay, Eric-Emmanuel Schmitt) , ainsi que quelques auteurs classiques (Voltaire, Victor Hugo, Beaumarchais), livrent dans ce recueil leurs pensées, leur avis sur les combats à mener pour défendre la liberté d'expression.



Les textes s'enchaînent, tantôt longs, tantôt courts, quelques lignes, un poème, une lettre. Les formes de textes sont variées, mais il vaut mieux ne pas tout lire d'un coup, si vous ne voulez pas faire une overdose!

C'est dense, très dense, et 162 pages de témoignages, d'explications sur un même sujet, peuvent paraître très longs.



Je trouve ce recueil très complet, car les auteurs écrivent aussi bien sur leur ressenti, que sur les sujets relatifs à ces attentats. Il y a beaucoup d'explications sociopolitiques très recherchées, et ce sont souvent des choses auxquelles nous n'avions pas pensé, que nous ne savions pas.

A la fin de chaque texte, vous aurez appris quelque chose, je vous l'assure.

Les écrivains qui s'expriment sont talentueux, et, bien qu'il faille prendre souvent son temps pour tout assimiler, on finit par les comprendre et notre point de vue évolue, énormément.

C'est émouvant, certes, mais c'est tellement plus que ça! C'est riche en explications et en réflexions de tout ordre; on apprend énormément de choses!







Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Charles Dantzig (1002)Voir plus

Quiz Voir plus

Oh, Antigone !

Comment se prénomme la sœur d'Antigone ?

Sophie
Hermine
Ismène

10 questions
3241 lecteurs ont répondu
Thème : Antigone de Jean AnouilhCréer un quiz sur cet auteur

{* *}