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Citations de Claude Pujade-Renaud (248)


La table a belle allure, nappe et assiettes blanches, avivée d’un bouquet d’anémones à chaque extrémité. Aujourd’hui Suzanne aura au moins réussi cette table. A défaut d’une phrase. Et l’odeur du pot-au-feu, combien de générations pour un livre ? Suzanne prend une douche, enfile une robe légèrement habillée, se maquille avec discrétion. Elle les aime bien, tous, pourvu qu’ils apprécient son plat ! Elle espère pouvoir discuter à part avec sa nièce Corinne dont la sensibilité farouche lui semble proche de la sienne. Peut-être même Corinne lui confiera-t-elle ses impressions sur le recueil ? Suzanne lui en a offert un exemplaire, accompagné d’une dédicace très personnelle. Elle prépare le plateau de formages et amène les apéritifs dans le séjour. La cousine Mariette arrive en avance, volubile :
- Je suis venue plus tôt pour te donner un coup de main
- Merci, ça finit de cuire. Dans une heure on pourra passer à table si tout le monde est là.
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Midi cisaillé de cigales…


Midi cisaillé de cigales
et la lumière en embuscade
ciel bleu de mort
ce bleu qui s’assombrit
à l’alambic du corps
vire au noir rauque
là où crépite l’angoisse
au rythme haché menu
d’insectes ivres fous
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Il n'y a pas de lectures innocentes, il n'y a que des livres séduisants et des livres tristes, des livres aimés et des livres oubliés, des livres en habit de soirée et d'autres en déshabillés. (p.108)-Un flirt de papier de Michèle Gazier
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_ Vous me semblez détenir assez de bon sens pour tolérer chez l'autre sa part de
Folie.
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Oui, ces dimanches soir-là, la fille et son compagnon se retrouvaient dans un étrange face-à-face. Ne s'y retrouvaient pas ? Lui avait mangé chez sa mère très âgée, capable cependant de mettre des aliments dans son assiette, tout en le gavant de paroles. Il rentrait vidé. Elle aussi, après avoir tenté de gaver une mère mutique. Ils posaient leurs fatigues côte à côte, des fatigues floues et denses. Et se taisaient. (Actes Sud, 1997, p. 36)
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Durant le siège, la famine a été atroce : de jeunes vierges patriciennes se sont prostituées pour une poignée de blé, les pratiques cannibales n'étaient pas rares et le trafic de nourrissons comestibles florissant.
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Sur le seuil de la maison, une femme en noir t'a souri. Monnica s'est aussitôt retournée vers moi, m'a embrassée, chaleureusement, m'a souhaité la bienvenue : ma fille, vous êtes ici chez vous. Seulement après, elle t'a pris dans ses bras. Puis s'est extasiée sur Adeodatus, baveux, grognon, puant la merde. C'est bien ce que je craignais, cette mère était parfaite.
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Parfois je ne sais plus si je t'aime. Ou si je m'aime moi t'aimant.
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Questionnaire
--Mange -t-il seul? Non
--Marche-t-il sans aide? Non
--Parle -t-il? A peine
--Lit-il le journal? Non
--Regarde-t-il la télévision? Un peu
--est-il propre? La nuit? Non
Le jour? Non.

La fille s'interrompt accablée. Non,elle ne remplit pas ce questionnaire pour un enfant handicapé mais pour son père, hospitalisé en urgence. Elle a consulté le medecin-chef qui a préconisé de constituer un dossier en vue d'un " placement": --Au cas où votre père sortirait....
Il a eu l'intelligence de mourir.
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Claude Pujade-Renaud
Le chat derrière la vitre
écarte le rideau
pour regarder la nuit
qui habite ses yeux

L'ombre
l'éclaire

Retombée des paupières

Du rideau

Nuit dérobée

(" Instants incertitudes")
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Expulsé…


Expulsé
d’un rêve
d’un ventre

C’était pourtant
densité tendre
moiteur de membranes
lianes et spasmes
ensommeillés

C’était flotter
entre limbes
indécises
et lueurs grises
à ras de n’être pas

Impulsions de passage
et lent voyage
à travers marécages
où s’enliser
en confiance

C’était mouvement
en tous sens
et non sens

C’était
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Les rose ont perdu toute dignité . Elles virent au mauve et cassent du col . A présent leur manque de parfum n'indispose plus Marianne . Elle s'amuse à suivre un gargouillis dans ses intestins . D'où part-il ? Elle l'a perdu, il est déja beaucoup plus bas . Ca passe, ça file en douceur entre les fesses . Enfant, Marianne se délectait de cette fleur de gaz odorante . Elle mettait la tête sous les draps pour se repaitre de ces effluves tièdes, aussi consistants qu'une crotte . Celle-là au moins, Marianne pouvait se la garder pour elle . Elle ne peut plus . Ici l'odorat est blanc,comme les murs .
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Je prends congé
quelques instants
juste le temps
de me rejoindre
dans un rêve

Je dois me hâter
si j’échouais
je serais menacée
de dissolution

Qui voudra bien tirer
les rideaux du sommeil
sur l’alcôve du songe ?
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Ainsi, durant près de quinze années, j'aurai partagé le lit, la vie d'un génie? De quoi se consumer. Ou se faire éjecter du torrent pour échouer sur la rive, définitivement meurtrie?
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Parfois je ne sais plus si je t'aime.Ou si je m'aime moi t'aimant.
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un flirt de papier- de Michèle Gazier

Toute mon enfance et mon adolescence j'ai dormi avec des livres en guise d'oreiller. Livres chiffonnés, cornés, maculés de sommeil, oubliés dans le mitan d'un lit où ils m'empêchaient de me sentir trop seule. (p.107)
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Le cauchemar de ne pas écrire!
Naïve, j'avais cru.que, une fois débarrassée des cours à préparer et des copies à corriger, poèmes et nouvelles, refoulés depuis des mois ,jailliraient.
Plus ce roman dans lequel je voulais mettre en scène ma rencontre et mon existence avec Ted,
Était- ce folie de prétendre vivre et raconter en même temps notre histoire commune?
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"[...], regarde comme la lumière est belle lorsque les vagues la captent et l'éparpillent sur les rochers."
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“Je n’avais pas envie de me rendormir, j’écoutais le ressac de ton rêve se prolonger en moi.”
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Lors d'une randonnée dans les montagnes crétoises, après avoir "savouré une salade saupoudrée d'un semis léger de grains de grenade et de quelques noix concassées"
Nous dormons à la belle étoile, protégés d'un vent glacé par un muret de pierres sèches. Avant de m'assoupir, écoutant les rafales du meltem, je me rappelle la légende de Perséphone : pour avoir malencontreusement mangé quelques grains de grenade, rompant ainsi le jeûne rituel, la jeune fille fut condamnée à demeurer dans les sombres demeures de l'Hadès. Mon allègre salade crétoise m'apparaît alors comme un beau mélange de lumière et d'ombre. Ce qui ne m'empêche pas de bien la digérer.
Encore à présent, lorsque souffle un grand vent nocturne, il m'arrive d'entendre -- ou de savourer ? -- le rire juteux, rutilant de la grenade, éclatant de vie comme de mort.
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