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Critiques de David Almond (149)
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Je m'appelle Mina

Mina, adolescente un peu perdue.

Mina, petit oiseau qui ne pense qu’à voler.

Mina, haut perchée dans son arbre.

Mina, ivre de liberté, écrit son journal.



Ne vous y trompez pas : ce n’est pas un journal comme les autres. Ici, seul importent les mots : ceux qui passent par la tête, ceux qui n’existent pas, ceux qui veulent tout dire. Mina écrit comme elle vit, à son rythme, d’une idée à une autre, d’une envie à l’autre. On sent une souffrance en elle liée à la disparition de son père et à une sensibilité très forte. Une sensibilité qui l’empêche d’aller à l’école et d’aller vers les autres. Réussira- t-elle à affirmer qui elle est ?



Un ovni littéraire, voilà ce qu’est ce roman, ce journal, ce concentré de mots. Tout d’abord, l’objet livre est très beau, tout en doré et en blanc. Les caractères utilisés sont adaptés au style. Rien que le tenir dans la main nous pousse à l’ouvrir.

On découvre alors avec bonheur l’univers de Mina fait d’oiseaux, de roulés à la figue, de douceur et d’un amour maternel sans condition.

J’ai été ensorcelée jusqu’au bout par ce petit bout de femme qui utilise les mots pour tenter de décrire la souffrance qui est en elle et par là, la guérir. Très beau.

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Le garçon qui nageait avec les piranhas

Le garçon qui nageait avec les piranhas de David Almond est un roman jeunesse emprunté à la bibliothèque numérique de Vendée (car oui, non seulement je dévore les livres de ma bibliothèque mais aussi ceux de la bibliothèque numérique :)

Poissons en boîtes, poissons dans les seaux, poissons dans la baignoire ! Des poissons il y en a partout car.. l'oncle de Stan est devenu complètement fou !

Se retrouvant au chômage, il a soudain transformé la maison toute entière en une conserverie de poissons. du matin au soir le pauvre Stan (dont les parents sont décédés et qui a été recueilli par son oncle et sa tante) y travaille à une cadence infernale. Jusqu'au jour où... c'en est trop !

Et si l'aventure, plutôt, l'attendait là, tout près sur le port...

« Approchez, venez découvrir le remarquable, le prodigieux, le légendaire Pancho Pirelli, l'homme qui nage avec les piranhas ! »

Stan Potts aura-t-il, lui aussi, le courage de plonger dans le terrible bassin ? Et s'il quittait tout pour suivre un cirque, quelle serait sa vie ??

Le garçon qui nageait avec les piranhas de David Almond est un roman que j'ai lu d'une traite.

J'ai trouvé l'histoire originale, ce n'est pas tous les jours qu'une maison est transformée en conserverie !

Stan est un jeune garçon attachant, il en a marre de travailler tous les jours. Il ne va plus à l'école et il vit pour les poissons, juste pour les mettre en boîte. le jour de son anniversaire, sa tante lui permet de sortir une journée, pour se changer les idées. Et cette sortie à la fête foraine va en effet changer sa vie... Son oncle exagère alors Stan va partir vers une autre vie, un autre lui et découvrir un autre monde.. Lui qui aime tant les poissons arrivera t'il, pourquoi pas, à nager avec les piranhas ?

C'est un joli roman, amusant, touchant, surprenant. On trouve plein de bons sentiments, de l'aventure. C'est surprenant, décalé. Les enfants apprécieront de découvrir l'univers de la fête foraine. Et imaginer ce petit garçon pouvoir, qui sait, nager un jour avec les piranhas fait un peu peur.. mais aussi rêver ;)

Je n'ai pas eu de coup de cœur toutefois j'ai apprécié ma lecture et je lui mets un joli quatre étoiles.
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La Grande Guerre

Des livres sur la Première Guerre mondiale, j'en ai lu pas mal. Mais ce livre-ci offre un concept de littérature original : une dizaine de petites nouvelles d'une quinzaine de pages, sont rédigées par des écrivains renommés. Parmi eux, Tracy Chevalier, auteure de La jeune fille à la perle, ou encore John Boyne qui a écrit Le garçon en pyjama rayé - pour n'en citer que deux.



Le concept est simple : chaque auteur s'est inspiré d'un objet emblématique de la guerre pour écrire une petite histoire qui tourne autour de cet objet. Une boussole, un casque, un nécessaire d'écriture, des affiches de recrutement... des objets variés, qui rappellent incontestablement la grande guerre. A la fin de chaque nouvelle, une sublime image photographique en noir et blanc réalisée par Jim Kay illustre avec un profond réalisme l'histoire narrée.



Justement, parlons-en de ces histoires. Elles sont toutes très différentes, écrites dans des styles variés (ça va de l'écriture romanesque classique à une écriture poétique originale de Tanya Lee Stone). Outre le fait qu'elles sont toutes reliées à la grande guerre par un objet phare, elles sont aussi toutes teintées d'émotions. Et c'est justement cette émotion qui rend les nouvelles fantastiques.



Les nouvelles racontent souvent le ressenti des citoyens qui n'ont pas été envoyés au front : les femmes sont envoyées dans des usines et travaillent d'arrache-pied ; les enfants tentent de comprendre le désastre qui se produit sous leurs yeux. Dans ces nouvelles, nous ne sommes pas directement mis face aux soldats, mais à des personnes extérieures, qui racontent l'histoire de leurs points de vues.



J'ai beaucoup aimé découvrir cet ouvrage. La pluralité vocalique m'a enchantée : on voit clairement les styles individuels de chaque auteur, qui traitent un même sujet différemment. J'ai été embarquée dans ces années maudites, où la guerre faisait rage, où le monde se fissurait, marqué à jamais par ces horribles événements. Que d'émotions dans ces nouvelles : j'ai eu la larme à l'oeil durant de nombreuses pages, et le coeur qui se serrait quand on annonçait des décès.



Des livres sur la Grande guerre, j'en ai lu... mais des nouvelles comme celles-là, jamais ! Cet exercice d'écriture imposé à des auteurs renommés (écrire sur la Première Guerre mondiale en partant d'un objet du quotidien de cette période) se révèle être une grande réussite. A travers ces récits sombrement noirs, se cache quand même quelques lueurs d'espoir...
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Le sauvage

Sans famille, sans maison, Le Sauvage est un enfant solitaire. Il vit dans le Bois de Burgess. Il chasse du petit gibier pour se nourrir. La nuit, il pénètre dans la ville endormie, y vole un peu de nourriture et observe les hommes. Si l’un d’entre eux s’approchait trop près de lui, « il le poursuivait, l’attrapait, le tuait, le mangeait et il fourrait les os au fond d’un vieux puits de mine ».



Un jour pourtant, Blue, un jeune garçon vient jouer à l’entrée de son repère. Guidé par son instinct, Le Sauvage se tapit dans l’ombre. Il sait que cet enfant-là ne lui veut aucun mal. Blue, quant à lui, sait que Le Sauvage est là mais est-ce réel ou est-ce son imagination ?



-



Il y a quelques semaines, je vous présentais Le jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges (Neil Gaiman & Dave McKean). A cette occasion, Jérôme m’avait conseillé de lire Le Sauvage… l’occasion de découvrir ce titre s’est présentée à moi plus tôt que je ne le pensais !



L’ouvrage prend la forme d’un roman illustré (il est cependant répertorié sur de nombreux sites de bédéphiles). Le scénario de David Almond est écrit à la première personne. J’ai naïvement pensé, à la lecture des premières pages, qu’il s’agissait là de l’auteur qui se remémorait un épisode de son enfance.



Vous ne me croirez peut-être pas mais c’est vrai. J’avais écrit une histoire qui s’appelait Le Sauvage et qui mettait en scène un enfant sauvage vivant dans une chapelle en ruine au milieu du Bois de Burgess, et l’enfant est devenu réel, dans la vraie vie.



Je n’en suis plus si sure à la fin de la lecture… quoi qu’il en soit, j’ai rapidement plongé dans le récit. Puisque ce dernier est écrit de la main d’un enfant, les fautes d’orthographe et de syntaxe y sont nombreuses. Sans freiner la compréhension de l’histoire, elles lui donnent une touche enfantine très agréable. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la capacité de l’auteur à se fondre dans son personnage (et à utiliser le « Je »). De même, son personnage principal dispose de la même facilité à se fondre dans son personnage imaginaire via tout un jeu d’expression de ressenti physique et psychique.



Une nouvelle fois, les illustrations de Dave McKean m’ont séduite. Elles ne sont pas présentes à chaque page mais lorsque le narrateur s’intéresse à l’enfant sauvage, mettant ainsi tour l’aspect fantastique de cet univers en valeur. Deux ambiances viennent compléter la narration, tantôt teintées de verts sombres, tantôt illustrées de bleus marines.



Un album doté d’une grande richesse narrative et graphique.
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Je m'appelle Mina

J'ai dit "roman jeunesse" ? Oubliez ça tout de suite, alors ! S'il y a de la jeunesse dans ce roman, c'est uniquement de l'âge de Mina dont je pourrais vous parler. Parce qu'en dehors de ça... tout est tellement développé, mâture. C'est simple, en fait, je crois que quel que soit l'âge que l'on a, Je m'appelle Mina plaira forcément au plus grand nombre. Oh, et David Almond est un auteur de talent !!



Mina est une gamine différente, elle n'a pas d'amis et tout le monde la trouve absurde - à commencer par ceux qui ne la comprennent pas. Mais qu'y peut-elle, si elle aime jouer avec les mots ? si elle aime les promener ? Elle avoue cet amour dans son journal, un journal aussi différent qu'elle peut l'être. A son image. Mina ne veut pas d'un journal intime tout simple, elle entend bien le composer à sa façon, et comme bon lui chante. Et c'est au détour des pages, des mots qui dansent, que Mina nous confiera son secret...



C'est le deuxième roman que je lis de l'auteur [oui, parce que je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin] et c'est toujours une superbe surprise ! J'ai découvert David Almond avec Le jeu de la mort [paru chez Scripto], un récit sombre et fascinant, et si je l'ai un peu perdu de vue par la suite, Je m'appelle Mina me donne largement envie de retrouver cet auteur beaucoup plus souvent et surtout de le mettre dans ma biblio ! Deux lectures, deux romans qui ne m'appartiennent pas... J'ai les boules à l'idée de remettre le roman à ma biblio municipale vendredi xD Mais au moins, là-bas, je sais qu'il sera trouvé par plein plein de monde et c'est réconfortant ! Parce qu'il mérite amplement à être connu, tout autant que Mina !

Mina... Cette enfant m'a beaucoup impressionnée ! Tantôt surprise, tantôt émue, je me suis identifiée dans ce personnage à la fois charmant et attendrissant. Avec elle, je suis totalement retombée en enfance, retournant sur les bancs de l'école et dans la cour de récré, redécouvrant mon intimidation face à un journal intime et toutes ses pages blanches. Mina a beaucoup d'esprit, elle est créative et débordante d'imagination, ce qui ne plaît pas toujours à la clique enseignante... Mais peut-on empêcher un enfant de rêver ? lui dire qu'il n'y a qu'une seule façon de voir le monde et qu'il doit s'y conformer ? Qu'a cela ne tienne, briser des espoirs si vous le souhaitez, mais moi, j'aurais suivi Mina dans la moindre de ses promenades, j'aurais marché avec elle pendant des heures, juste pour voir des mots danser, juste pour partir en promenade avec eux. Elle nous rappelle le pouvoir des mots, la beauté des rêves. Et même si son histoire semble tout avoir de celle de la gamine seule et détestée par tous, ce n'est que pour mieux nous tromper. A aucun moment la jeune fille n'évoque ou nous fait ressentir de la pitié pour elle. Bien au contraire. On est rapidement embarqué dans son histoire, ses histoires, qu'elle nous raconte comme pour mieux s'en délivrer, au fur et à mesure que les mots lui viennent. Et s'ils ne sont pas là, eh bien nous attendrons qu'ils viennent. Parce qu'un mot est têtu, parce qu'un mot fait ce qu'il veut, parce qu'un mot ne veut pas toujours dire la même chose...

Mention spéciale pour la maman de Mina ! Les personnages secondaires ne sont pas très travaillés dans ce roman, ils font une apparition, cadrent dans leur rôle et repartent comme ils sont venus, même si certains reviennent plus que d'autres. C'est le cas de la maman de Mina - logique, me direz-vous, lorsque l'on est enfant. Mme Mckee est un personnage que j'ai beaucoup apprécié, pour sa patience, sa compréhension, et sa culture. Lorsque Mina ne peut plus aller à l'école, elle prend le relais pour lui faire les cours à domicile, sans rien dire à sa fille au sujet de ce qui s'est passé, de cette rédaction qui a tout gâché. Parce que cette maman a réellement et simplement compris sa fille. Loin de la juger ou de chercher par tout moyen à la raisonner, à la rendre comme la normal, même la mère de Mina contribue à son décalage en laissant son enfant être comme elle le souhaite. Parce que comme, elle le sait : Mina est intelligente, très intelligent. C'est juste une enfant timide, qui aime les mots, qui aime écrire, qui aime rêver.

Sans pathos, loin des clichés, David Almond se glisse dans la tête d'une enfant comme s'il en avait encore son âge, son innocence, et nous envoûte par la juste légèreté de sa plume. L'écrit est fouillé, travaillé. Toutefois, il reste aussi cohérent avec celui d'une enfant/pré-ado, tout en possédant cette magie, ce charme, qui lui donne un côté mâture et merveilleux. Une sorte de langage universelle. Et d'une poésie à couper le souffle ! Avec cette fluidité qui est propre à l'auteur [que j'avais déjà remarqué dans Le jeu de la mort], chaque phrase, chaque mot, donne l'impression de danser, de se promener. Ce serait un peu comme lire une mélodie, qui vous frappe en plein coeur. Les émotions sont vives, incroyablement fortes, pleines de délicatesse et criantes de vérités. Si Mina nous touche par son histoire, l'écriture de David Almond le fait à sa façon, par son naturel et sa justesse.

Pour autant, et à la façon du journal qu'écrit Mina, ce travail sur la fluidité donne aussi lieu à un sentiment de liberté. Bien sûr, le livre va d'un point A [son début] à un point B [sa fin], mais l'auteur nous rappelle qu'il n'y a pas qu'un seul chemin pour effectuer la route. Des milliers de possibilités s'offrent à nous, des milliers de routes. Mina illustre à merveille cette idée avec la rédaction de son journal, qu'elle choisit de faire quand elle veut, où elle veut. Pourquoi serait-il seulement chronologique ? Pourquoi chaque page devrait-elle être noircie sur tout l'espace ? Un mot, une page blanche, ça peut être aussi beau qu'un texte de 48 lignes, aussi riche qu'un paragraphe dense. Pour moi, David Almond a réussi à faire parler les mots, à les manier avec une dextérité époustouflante, au point qu'ils en paraissent suffisant à eux-mêmes, là parce qu'ils ont décidé d'être là, et non selon les souhaits de l'auteur.
Lien : http://liredelivres.blogspot..
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Le barrage

Un barrage, ça chamboule tout. On déplace les gens, on fait fuir les animaux, on noie ce qui ne peut bouger. On efface ce qui est et ce qui a été. Et pourtant, la nature renaît sous une forme différente.



Visuellement, cet album est incroyablement réaliste. Certaines illustrations m'ont fait l'effet de photographies anciennes. Elles m'ont émerveillées.

Le texte quant à lui est assez succinct. Pour autant, il arrive tout de même à transmettre un message de renouveau malgré la disparition du passé. Et cet enchantement éternel de la musique qui se transmet à travers les âges. Très chouette.
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La chanson d'Orphée

Très jolie réécriture du mythe d'Orphée et Eurydice.

Un récit moderne, une histoire d'amour absolue.

L'auteur nous offre une écriture lyrique, poétique toute en nuances.

Les personnages, des adolescents comme il en existe tant... un jeune homme mystérieux et envoûtant et puis Ella, la jeune et jolie rêveuse.

Ils se rencontrent, sans se voir et s'aiment sans se rencontrer.

Très belle découverte.
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Le jeu de la mort

Je suis en train de lire ce roman qui "dormait" sur mon étagère depuis plusieurs mois. Je découvre un auteur et c'est un coup de foudre !

Je croyais lire un énième roman fantastique pour ados perdus dans une mine désaffectée.

Je tombe sur une langue d'une beauté et d'une pureté incroyables, à chaque page ou presque, une phrase me prend le coeur et le broie. Kit, Allie et John ne ressemblent pas aux héros habituels de la littérature de jeunesse contemporaine. Pas de langage jeunes ni de portables. En fait, on dirait plutôt des personnages de conte, sont-ils bien de notre siècle ?

En même temps, c'est un livre sur les racines, sur ce que c'est que d'être d'un endroit qui façonne votre âme et votre imaginaire. Le jeu de la mort des ados, c'est en fait plonger dans le passé de la mine à qui la ville a payé un lourd tribut. Les anciennes catastrophes hantent l'imaginaire des héros dont les ancêtres éponymes figurent sur un mémorial aux enfants morts dans la mine.

La ronde des saisons accompagne le récit. Dans la description de l'hiver, je retrouve les hivers glacés de mon enfance, entre luge et glissades.

La relation que Kit, 13 ans, noue avec son grand-père, porteur de la mémoire de la mine, m'émeut profondément. Kit aime son grand-père, il le dit et le montre. La lente dégradation du vieil homme est montrée avec naturel, sa famille l'accompagne, avec amour, sans juger ni récriminer, un peu comme on l'imagine dans des sociétés plus "primitives" que la nôtre...

Tant d'humanité.

Cela m'évoque un roman parmi mes préférés : "Qu'elle était verte ma vallée!".

La mine, bien sûr, un décor rude et omniprésent qui façonne les hommes, mais surtout la solidarité, la tendresse que se vouent les personnages, qui en fait des êtres forts et, pour moi, admirables...

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Je m'appelle Mina

Je m'appelle Mina est un de ces rares récits à nous émouvoir de bout en bout. Mina est une jeune adolescente, "au seuil d'une période d'émerveillement" comme le dit joliment sa mère. Une nuit, elle décide d'écrire son journal intime. Un journal intime totalement différent, à l'image de Mina, un journal où elle laissera ses pensées vagabonder, les mots l'emporter et où elle y consignera les événements qui l'ont marquée.



Et rempli de vie, son récit l'est. Car Mina ne fait rien comme les autres. La lire, c'est s'enthousiasmer avec elle sur le goût des roulés aux figures, sur l'étrangeté et la beauté de mots comme "métempsychose" ou "archéoptéryx", chérir William Blake et s'émerveiller sur la beauté des merles lorsque les rayons du soleil caressent leurs plumes. La typographie est d'ailleurs en accord avec le récit, jusqu'aux mots écrits en majuscules, comme clamés par Mina.



Ainsi le journal de Mina s'enrichit sans cesse de poèmes qu'elle écrit elle-même, de citations, d'amusements imaginés par elle : nous raconter l'histoire de Saint Kevin et le merle, faire comme elle le propose des "activités hors pistes" adressées autant à elle qu'au lecteur comme par exemple "Observer la Poussière qui Danse dans la Lumière" ou "Écrivez une page de mots exprimant la beauté et la joie", ce à quoi Mina s'emploie dans deux pages incroyables ! Mina nous invite à contempler le monde (l'une des activité hors piste est de faire toucher son pouce par son index, et ainsi de regarder le ciel de jour comme de nuit, par son rond et d'observer simplement) et à s'en émerveiller comme elle le fait.



Mina est scolarisée à la maison, avec sa mère. On comprendra par des épisodes qu'elle nous révélera ensuite, que certains évènements ont fait qu'elle ne pouvait pas rester dans un système scolaire, Mina est hors-norme selon certains de ses anciens professeurs. Pour Mina, l'école était une cage, or comme le disait William Blake :



"Comment un oiseau, né pour la joie, peut-il rester enfermé dans une cage et chanter ?"



Peu à peu, Mina va se livrer entièrement, les choses tristes nous seront écrites à la troisième personne du singulier, ce qui permet à la jeune fille une distance et de se sentir plus à l'aise pour les dévoiler. Il y aura son échec à s'intégrer dans son école, puis l'essai dans un centre d'enseignement spécialisé. Son journal évoque également la difficulté d'être soi, de grandir.



J'ai trouvé le récit très beau, à un moment de l'histoire, lors d'une promenade, la mère de Mina lui évoque Paul Klee et ses tableaux qui semblaient être peints par un enfant :



"Picasso adorait le travail de Klee, poursuit mam. Il disait qu'il faut des années pour apprendre à peindre comme un maître, mais qu'il faut une vie entière pour apprendre à peindre comme un enfant."



Pour moi, David Almond a réussi à insuffler à son personnage, Mina, l'âme et la vie et à nous transcrire sa façon de penser et son histoire. Il a réussi à écrire comme un enfant le ferait, comme l'imagination foisonnante et surprenante d'une jeune fille.





Un ouvrage subtil et bouleversant sur l'enfance et la différence, mais aussi sur la créativité, sur le pouvoir libérateur des mots : un roman que l'on est triste de quitter tant sa narratrice est attachante.



Je m'appelle Mina reprend les personnages du tout premier livre pour la jeunesse de David Almond, Skellig, un autre beau roman...
Lien : http://biblioado.canalblog.c..
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Le sauvage

Malgré les excuses de David Almond concernant l'orthographe et la grammaire. Quelques mots sont très douloureux à lire, couteau devient couto!

Le Sauvage exprime les sentiments d'un petit garçon, qui perd son papa. La haine, la frustration de perdre un être proche le deuil a le pouvoir d'arrêter le temps.

Ce livre traite d'un sujet difficile, la tristesse imbibe cet ouvrage.Le Sauvage n'est pas à mettre entre les mains de dépressif!!



Seul point positif, les illustrations du "Sauvage" sont très expressifs et permettent de ressentir les émotions du personnage.
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Imprégnation

Ce roman ne parle pas qu'aux adolescents. Sa construction est un mille-feuille de maux d'aujourd'hui, qui couche par couche passe comme si on n'avait rien vu. Les histoires s'entrecroisent. Un ado héros dont le père est écrivain et la mère artiste. Il construit un abris avec son pote. Éducation libre. Les jeux violents font légion mais ça va alors on les laisse faire. Un lycéen aux penchants fascistoïdes se lâche quand on parle qu'un migrant et une punkette sont en goguette. À chaque étape, la justesse de la situation démonte le cliché que l'on voit venir. Les réflexions sont nombreuses : la violence, le besoin des publics, l'art, l'armée, l'autorité dans tout cela, raconter son histoire, c'est important. Le dénouement est surprenant. Le "cliff-hanger" se démonte tout seul. Le flic anglais clôture en mode sagesse populaire "Va falloir les surveiller un peu plus ces deux là". Un très bon roman.
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Je m'appelle Mina

Je m'appelle Mina est le journal d'un jeune fille qui aime les mots : les mots qui raisonnent, les mots qui chantent, les mots qui enchantent... Mina est amoureuse de mots.



Sur la table de ma bibliothèque, j'ai du tout de suite été interpellé par cette première de couverture surchargée, par cette citation qui occupe tout l'espace et par l’omniprésence de cette plume d'or. Mais quand je l'ai feuilleté, j'ai su que ce roman jeunesse n'était pas comme les autres. L'éditeur (sûrement avec l'aide de l'auteur David Almond) a joué avec différentes typographies qui donnent de l'authenticité au journal de Mina. J'ai beaucoup apprécié ce point et cela m'a permis de rentrer plus facilement dans ce petit roman. Mina (David Almond) a un style d'écriture très poétique qui emporte le lecteur dans un autre monde, dans un monde où les lettres forment la vie et où la vie est formée de lettres.



Pour moi, Je m'appelle Mina est un superbe roman qui montre l'importance des mots pour les enfants, la poésie qui permet de "surmonter" l'adolescence...
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Je m'appelle Mina

Je me suis délectée de la lecture de ce beau livre. J'ai apprécié l'originalité de l'écriture et de la typographie.

Ce récit est une belle interrogation sur l'écriture et la création à travers le personnage fantasque de Mina.

Mina...cette petite fille à part, si différente, si solitaire, hors norme que l'école traditionnelle rejette et qui le lui rend bien puisque elle met tout en œuvre pour rompre avec ce système qui pour elle entrave la création, l'imagination et l'initiative.

Mina aime par dessus tout les oiseaux et l'arbre dans lequel elle se ressource parfois.

Mina prend de la hauteur : elle suit le vol des oiseaux et a la tête dans les étoiles.

Mina sait aussi descendre dans les profondeurs de ce qu'elle croit être l'Enfer ou plutôt les Enfers car Mina interroge aussi la mort, elle désire le retour de son père (disparu trop tôt) comme jadis Orphée tenta de ramener Eurydice.

Mina aime aussi, elle aime sa mère, parfois elle rate l'occasion d'une amitié mais elle se jure de rattraper le temps perdu...

Un roman sur la différence, la création littéraire, l'amour et bien d'autres belles choses.

Un roman qui m'a charmée.

Un roman que chaque enfant qui sommeille en nous aurait pu écrire.

Un auteur que je découvre avec enchantement...





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Le sauvage

Le pouvoir de l’écriture !

Blue, un petit garçon heureux, perd subitement son père. Pour mettre des mots sur son chagrin, il se met à écrire dans un carnet. Il écrit une histoire. L’histoire d’un enfant sauvage qui va le venger de tous ses problèmes, notamment le problème Hopper, un garçon de son école qui s’acharne bêtement sur lui. Le sauvage va l’aider à dépasser son angoisse ; il va lui permettre de grandir, de prendre en confiance en lui et de garder son père toujours présent dans ses pensées.

« Une histoire si vraie qu’elle commence à se confondre avec la réalité… »

On alterne les deux histoires : celle de Blue, racontée avec des mots et celle du vieux carnet où Blue a commencé à gribouiller « Le Sauvage ». Je sais que la grammaire et l’orthographe ne sont pas très brillantes, mais c’était il y a quelques temps déjà, j’étais plus jeune. »

La force du récit et des illustrations nous amène à ressentir l’émotion de la famille à la disparition du père, continuant malgré tout à avancer et à se construire une nouvelle vie. Blue exprime toute la violence qu’il a en lui au travers de ce sauvage, traduite par des illustrations torturées dans les tons de bleu et de noir. Puis petit à petit, le sauvage devient plus humain en même temps que Blue s’apaise…

Le Sauvage est l’histoire du deuil.

Un roman graphique étonnant, bouleversant. Un très gros coup de cœur.

« Le Sauvage » a reçu le Prix Sorcières 2011 dans la catégorie romans ado.

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La chanson d'Orphée

Le mythe d’Orphée adapté à l’Angleterre contemporaine.

Ella et Claire, 16 ans, sont amies depuis la petite enfance. Lors d’une fête entre copains, un jeune homme mystérieux les rejoint et se met à jouer de la lyre et à chanter, envoûtant tout le monde, charmant même les animaux. Claire fait écouter ce chant, par son téléphone, à son amie Ella restée chez elle. Le mystérieux inconnu, nommé Orphée, lui promet alors de la revoir. Quelques jours plus tard, Orphée retrouve Ella et ils décident rapidement de se marier...

Une très belle écriture qui ressemble par sa forme aux chants antiques. Une histoire qui plaira aux très bons lecteurs de 3ème et aux amateurs de mythes.
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Le garçon qui nageait avec les piranhas

Un beau roman d’apprentissage, subtil et plein de drôlerie.

Stan Potts prend la route pour se découvrir et rencontre son destin auprès d’une communauté de forains.

L’écriture joue sur les accumulations et les jeux de langage, c’est un vrai plaisir à lire à partir de 10 ans!

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Je m'appelle Mina

Commencer d'abord en criant MERCI au délicieux blog Les grands yeux jaunes pour avoir déposé sur mon chemin ce superbe livre.



Mina aime les mots. Ils sont son île, son refuge, sa cour de récréation. Elle joue avec, les triturent pour les transformer à sa convenance, pour en extraire les plus douces folies, pour y repousser encore les limites de son imagination. Les pages de son journal n'offrent aucun rempart à ses défis auxquels le lecteur est, d'ailleurs, invité à prendre part. Seuls restent les doutes qui enflent et prennent une place qui va bien au delà de mots posés sur un cahier.



Mina ne va plus à l'école depuis qu'elle a compris qu'elle n'entrait pas dans le moule (ou en tous cas pas dans celui de Mme Scullery). C'est alors sa maman qui lui fait la classe et essaye de l'ouvrir au monde, car Mina n'en voit plus qu'une partie, une partie négative qui l'éloigne des autres. Mina, jeune enfant éprise de liberté, d'une entièreté sans borne et rêveuse à plein temps doit panser craintes et souffrances pour vivre dans le monde fantastique et terrifiant de la réalité.



David Almond a écrit un roman jeunesse comme je les adore. Un livre qui ne prend pas ses lecteurs pour des jambons ou, autrement dit, qui sonne juste. Je m'appelle Mina traite de ce drôle de moment qu'on appelle « grandir », de cet instant où on ne sait plus où est notre place dans le monde, de ces jours où l'incompréhension est trop importante pour se cogner une nouvelle fois à la réalité. Le personnage de Mina fait preuve d'une lucidité débordante, ses écarts de folie et ses réflexions plus graves, philosophiques même, sur la vie et le monde m'ont énormément plu. Ils ont fait écho aux interrogations que se posaient la petite fille que j'étais autrefois mais aussi aux craintes de la jeune adulte d'aujourd'hui. La rencontre de cette petite Mina me laisse dans une tendre mélancolie, mais surtout dans une belle parenthèse poétique, car je vous l'assure les mots de Mina sont magiques !


Lien : https://marcelpois.wordpress..
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Le garçon qui nageait avec les piranhas

Un de ces livres qui immerge, de ceux que l'on essaie (en vain) de ne pas lire trop vite, pour en savourer la lecture. Et qu'on s'empresse de relire quand on a terminé.
Lien : http://jeunesse.actualitte.c..
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Je m'appelle Mina

Cette histoire raconte la vie de Mina qui est une fille plutôt spéciale. Elle joue avec les mots, invente des histoires, raconte ses "aventures", sa vie, ses petits plaisirs etc... Elle vit seule avec sa mère, elle ne va plus à l'école et elle aime se percher dans son arbre. Une de ses grandes passions sont les chouettes.



J'ai aimé ce livre car je comprenais bien Mina. Les textes qu'elle écrit lui ressemblent. J'ai essayé tout ses "Exercices Hors-Piste" et me suis bien amusée en les faisant. Je conseille ce livre aux amateurs de livres légers.
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Je m'appelle Mina

Me voilà bien embêtée. Je rage, je peste, je râle, j'enrage contre ces produits commerciaux qui envahissent les étagères de nos enfants. David Almond est un écrivain à part entière et Je m'appelle Mina une belle œuvre littéraire, sans aucun doute.



L'univers est unique, le graphisme soigné, la plume est belle, l'exercice de style réussi. Seulement voilà. Je n'ai pas pu dépassé l'exercice littéraire. J'ai eu l'impression d'être dans un atelier d'écriture, de recevoir une leçon sur la forme alors que j'aurais voulu être emportée par le fond. Je suis restée hermétique, imperméable, spectatrice.



J'aurais vraiment voulu aimer. Peut-être faut-il avoir lu Skellig au préalable ? Aujourd'hui, je n'en ai même plus l'envie. Ça craint parfois la vie d'une lectrice.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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