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Critiques de Elisabeth Barillé (50)
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Petit éloge du sensible

«Le sensible nous promet l’infini ; il arrive même qu’il nous l’offre.» 
C’est ce que s’emploie à nous démontrer Elizabeth Barillé dans ce Petit éloge du sensible et elle y parvient parfaitement. Elle nous montre que tout est dans la façon d’appréhender le monde qui nous entoure. La sensibilité c’est sortir toutes ses antennes pour palper, jouir, goûter. Faire une soupe ou une compote demande la même exigence qu’écrire un livre.

«Le sens des mots et celui des mets mettent en oeuvre la même alchimie. Mordiller un verbe, en tirer tous les sucs, arpenter les allées du marché à la recherche de l’ingrédient juste : un seul et même combat !»

Elle défend le sensible tout de dignité face à la sensiblerie qui a envahie la société médiatisée qui est la nôtre.

Un sens diminué peut devenir un cadeau. Elizabeth Barillé a perdu l’usage de l’oreille gauche qu’elle dit être «une bénédiction cachée : «A droite, j’ai une ouïe de chien . J’entends le souffle des mers lointaines, le sifflement de la couleuvre dans les hautes herbes... Il va sans dire que mon infirmité m’interdit les raffinements de la hifi, pourtant, quand Glenn Gould joue Bach, j’entend qu’il jouit.»

Ce petit livre est un guide vers la joie, une réconciliation de l’esprit et du corps, à conserver précieusement.

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Un amour à l'aube

Au premier regard, ils se sont aimés, ils se sont reconnus. L’aube d’une nouvelle vie était là et ils l’ont entrevue ensemble. Mais jamais, ils n’ont franchi le pas d’associer leurs noms, d’unir leurs destins...



C’est le parti pris d’Isabelle Barillé dans cet ouvrage de laisser une possibilité d’amour entre ces deux géants du monde artistique. Géants, certes ils ne l’étaient pas encore à l’époque mais l’avenir leur souriait, la jeunesse les guidait, l’envie de faire oeuvre les titillait.

Un roman très intéressant qui permet de côtoyer Modigliani et de le découvrir amoureux des lettres (toujours un livre en poche) et sculpteur mais surtout de rencontrer une des plus grandes poétesses russes, qui a su trouver sa place au sein d’un cénacle masculin russe et plutôt macho.

Ce roman est aussi l’occasion de croiser les nombreux artistes qui ont fait la réputation de Montparnasse et son célèbre café La Rotonde entre 1910 et 1920, comme Brancusi, Picasso, Braque, Cocteau, Soutine, Max Jacob... ainsi que pléthore de poètes et écrivains de la diaspora russe, d’apprendre les noms des mécènes ou protecteurs généreux comme Paul Alexandre, ou encore d’entrevoir la naissance du cubisme.



Peu de choses reste de cette rencontre fugace. Juste quelques mots de Modigliani envoyés à Anna : « vous êtes en moi comme une hantise », « je tiens votre tête entre les mains et vous couvre d’amour »... alors oui, on a bien envie de croire à cette idylle.



Une lecture riche de renseignements, sur la rencontre de deux êtres hors du commun, sur l’émulation artistique de l’époque et sur le souffle de la liberté qui règne en ces lieux, dont je remercie Fanfanouche24 dont la très belle critique m’a donné le goût.

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Un amour à l'aube

[***Acquisition en 2014- lecture fin mars 2020]



Un livre épatant, brillant où nous apprenons mille choses sur le Montparnasse des années 1910-1920...des artistes, dont la colonie russe...

Paris, cette ville lumière qui attira et inspira tant d'artistes: " Sur quelles images fixer cette capitale qui fut la tentation, l'espérance, et la seconde naissance d'artistes nés loin, très loin d'elle ? L'extase de Chaïm Soutine devant les Chardin du Musée du Louvre ? Constantin Brancusi, à l'exposition aéronautique du Bourget où l'ont entraîné Marcel Duchamp et Fernand Léger, jurant, devant la beauté des oiseaux d'acier, qu'il sera capable de faire mieux ? (...)"(p. 79)



Un texte très dense au niveau de l'abondance des artistes français, russes et

autres, évoqués... avec les projecteurs, toutefois braqués sur deux jeunes

artistes, dévorés par leur passion pour l'Art; l'une, Anna Akhmatova, pour

l'écriture, de l'autre, Modigliani, dévoré par sa sculpture [ ce que j'ignorais; je le connaissais essentiellement pour sa peinture ]...



"[ Anna Akhmatova]

Un jour, je serai poète, répète-t-elle

En d'autres mots, dans la bouche d'une Russe, née en 1889, à la fin d'un

siècle encore attaché-mais pas pour longtemps- à parquer les femmes dans

l'enclos des contraintes, je serai libre. En attendant, préparons-nous ! La liberté n'est pas une libellule qu'on attrape par les ailes sur la pointe d'un roseau, un fauve plutôt, tapi dans l'ombre des pulsions. La liberté s'arrache et se mérite. "(p.26-27)



Evocation vivante, émouvante, palpitante, mystérieuse d'une rencontre entre deux artistes à l'orée de leur existence, à Paris, en 1910...dans le Paris des grandes crues...

Deux êtres exceptionnels, en quête de quelque chose de plus grand qu'eux ! Après cette lecture, J'ai noté une liste impressionnante de noms d'artistes à rechercher... Revisité la vie de ces deux créateurs au destin tumultueux; Découvert un portrait attachant et lumineux de la mère de Modigliani,mère aimante et encourageante, esprit éclairé et grande lectrice...etc.



Tous les deux sont en quête, dans l'impatience de trouver leur voie, dans les doutes, les chagrins, la vie excitante, difficile et stimulante de tous ces Montparnos, exilés !! Leur feu pour la création ainsi que pour la beauté... Cette belle rencontre qui nous est offerte débute par une vente aux enchères à laquelle l'auteure assiste et où elle reconnaît, parmi les pièces, une magnifique tête en pierre ,signée par Modigliani, représentant au demeurant, le visage de la poétesse russe, Anna Akhmatova....Ainsi débute notre récit !!...



Le style est allègre, riche de moult anecdotes et de portraits vivement croqués de cette communauté d'artistes !!



Avec, en plus, une connaissance des plus confirmées de la colonie russe...

Intriguée, j'ai été faire des recherches, j'ai ainsi appris que le grand-père maternel d'Elisabeth Barillé était russe. j'ai d'ailleurs noté pour une lecture prochaîne: "Une légende russe", où elle rend hommage tour à tour à ce grand-père et à Lou -Andreas Salomé...



Dans ce dernier ouvrage, elle nous ressuscite avec bonheur et talent ces deux grandes figures aux personnalités si différentes et en même temps, "aimantées... En tous cas, c'est ce que l'on ressent en s'immergeant dans les lignes de l'auteure !!!



Ces deux artistes ont toutefois un goût commun pour la Poésie, même si parfois, Modigliani ne saisit pas totalement les vers de son amie !!...



" Modi, son nom dans le quartier, a toujours un livre sur lui, Baudelaire ou Leopardi, D'Annunzio ou Shelley, Villon ou Wilde?ça ne lui déplaît pas de passer pour l'érudit de la bande. Autre manière d'étouffer cette peur qu'il a de disparaître sans avoir rien accompli. "(p. 73)



Une lecture tant plaisante que fort instructive, vivement appréciée... , mêlant harmonieusement la Littérature et l'Amour de l'Art...!



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L'école du ciel

C'est avec une certaine impatience que je voulais lire ce livre une fois la quatrième de couverture lu., qui décrivait une belle histoire en attente.



Mais l’histoire racontée n'a pas été, hélas, à la hauteur de mes espoirs.

Pourtant tout était là, tel un tableau offert, une jeune peintre Aimée Castain autodidacte et bergère sur les plateaux de Haute-Provence, des paysages merveilleux, un couple qui quitte Paris et sa furie pour le calme et pour une vie plus authentique, qui sensiblement fait résonance avec la vie de l'auteure ?



Une fois le livre terminé je suis allée faire ma curieuse sur la toile à savoir si Aimée Castain avait vraiment existé. Eh bien oui, elle vivait avec son mari Paul non loin de Banon, petit village au cœur de la Haute-Provence que j'affectionne beaucoup tant pour son savoureux fromage que sa célèbre librairie Le Bleuet. Si vous avez lu René Frégni, qui aussi connaît bien ces lieux, vous vous y êtes donc déjà balader comme avec notre regretté Pierre Magnan....Une nature exceptionnellement préservée .. et donc de toute évidence je l'imagine cette Aimée au cœur de ces plateaux amoureuse de ses brebis .... libre dans ses basses montagnes....Mais voilà je ne l'ai pas découverte dans ce roman, elle ne s'est pas révélée à mon âme sensible.



A regret, ce roman est structuré d'une manière à laquelle je n’adhère pas du tout et qui, malheureusement, j'ai le sentiment fait redondance à travers certaines dernières publications. Une mode ?



Dommage car dans le cas de ce roman l'histoire devient confuse, on s'y perd, aucune accroche au final avec cette femme, ses rencontres .. sa vie ! On passe d'une époque à une autre, d'un personnage à un autre sans structuration même..... sans aucune émotion !



Non je suis bien navrée de dire que je n'ai pas aimé ce livre. c'est rare mais là j'avoue que cela m'arrive de plus en plus souvent dans la littérature française qui actuelle de ces derniers mois. Que ce passe-t-il ? J'aimerais bien le savoir, cela vient-il des auteur eux même ? Ou des éditeurs ? Je ne comprends pas et cela me dérange ....Bien à vous tous !

#Lécoleduciel #NetGalleyFrance
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L'école du ciel

[Achat 28 mai 2020- Librairie Chantelivre ]



Il existe des choix de livres sous une impulsion immédiate, convaincus que les ouvrages en question, nous sont destinés ! C'est le cas absolu pour ce texte...

A la fois pour le sujet: la découverte et un hommage à une "sorte" de Séraphine de Senlis, Aimée Castain...et en feuilletant, je découvre des noms de lieux, m'évoquant des souvenirs heureux et familiers: Banon et sa librairie, "Le Bleuet", Ménerbes, Forqualcier, où j'ai fouiné dans une librairie-édition, qui publiait un écrivain-poète, Jean Proal... Alors, adjugé- vendu en quelques secondes !!!





J'ai bien fait, car j'ai savouré cette lecture en quelques heures, seulement;

Narration se déroulant sur deux plans, deux histoires:

L’histoire d'un couple [un avocat et une auteure... avec de nombreuses ressemblances, avec notre écrivaine]... faisant un peu le point, rêvant de trouver la maison idéale, un lieu fixe, enfin... Ils visiteront des demeures en Provence, un peu sous l'influence de l'existence d'un cousin préféré, disparu trop prématurément , parti dans cette région pour recommencer une vie différente...Ils la trouveront… et en même temps un tableau insolite, naïf qui va capter tout l’intérêt du compagnon de notre narratrice ; il fera des recherches, se mettra à collectionner les œuvres de cette modeste bergère-artiste…Aimée Castain…enfant des plus éveillées, adorée par ses parents…Artiste dans l’âme, curieuse, vive, aimant dessiner… mais il faut vivre, elle épousera un homme, pas méchant en soi, mais rustre et dur à la tâche, lié à sa terre et aux bêtes… Aimée travaillera dur toute sa vie… et tardivement elle rattrapera le temps perdu et ne vivra plus que pour ses pinceaux …

« Ta véritable école reste l'université des collines. Et ton savoir, l'émerveillement. Être neuve devant chaque chose vivante. Tout vit pour toi, pas seulement les bêtes, les arbres et les fleurs. Tout est source d'enseignement pour qui sait se glisser dans l'insoupçonnable laboratoire de la nature (...) « (p. 56)



De très belles descriptions ou observations sur l’acte d’écrire ou l’acte de peindre !

"Écrire un livre peindre un tableau c’ est extraire le meilleur de soi- même livrer cette quintessence qu’ on ne donne jamais à personne même aux plus proches tout simplement parce que elle n’ existe pas ailleurs que dans le livre ou le tableau".





Un livre supplémentaire, et bien loin d’être inutile… pour mettre à l’honneur une énième figure oubliée, négligée de l’art dit naïf ou brut…de vives remarques sur la condescendance des « gens » qui se targuent de s’y connaitre en art… Daniel, le compagnon de la narratrice se délecte de l’ignorance de ces « suffisants » regardant de haut ces toiles malhabiles, inconnues qui l’enchantent si fort , aussi fort mais différemment de son admiration pour l’œuvre de Nicolas de Staël…

« Ni des naïfs ni des peintres du dimanche évidemment, soutenait-il, mais des Primitifs, oui, comme l'avaient été, en leur temps, un Fra Angelico, un Giotto, de ces artistes capables de créer d'immenses émotions à partir de peu de chose, d'une pauvreté extérieure, d'une richesse tout intérieure. Des humbles, qui sans l'aide de personne, sans avoir fréquenté les salles du Louvre ni approché les merveilles exposées à Venise, Amsterdam ou Madrid, avaient enrichi la peinture française. Leurs œuvres ne devaient rien à l'éclat des irréfutables chefs-d’œuvre, et tout au vivant. » (p. 155)



Ce couple a soif de s’éloigner de la ville, des « parisianismes » et de retrouver une certaine authenticité : fuir conventions sociales, et appréciations élitistes !!



Pour ce couple comme pour cette peintre méconnue, il s’agit d’accomplir sa vie au mieux de ses rêves et de ses dons… sans se soucier du regard et de l’attente des autres. La complexité de la simplicité, de l’authenticité , de l’essentiel à trouver pour chacun…



Un très beau texte qui nous interroge tous…et nous fait le cadeau du parcours atypique d’Aimée Castain, artiste aux toiles aussi colorées que poétiques… Grand Merci à Elizabeth Barillé d’avoir sorti de l’ombre cette belle personne talentueuse...[décédée en 2015 ]

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**** lien précieux à consulter : http://sergefiorio.canalblog.com/archives/2015/08/12/32472633.html

[ Serge Fiorio peintre et ami , ayant fait connaître Aimée C. ]

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L'école du ciel

Nouvel épisode dans la série "La littérature contemporaine et l'autofiction", dans la collection particulière "Je vous raconte une histoire, mais je veux aussi vous expliquer comment j'en suis arrivé à l'écrire..." . Mon ton est peut-être un peu trop mordant et le livre ne le mérite peut-être pas (totalement) mais c'est vrai que cette tendance commence vraiment à devenir une mode et il n'y a presque qu'un pas pour qu'elle soit un passage obligé et qu'on en vienne à être forcé d'en passer par là "Tu as vu le dernier (placer un auteur qui ne soit pas encore passé à l'ennemi), c'est un dingue, il invente des personnages qui ne s'inspirent même pas de la réalité et il nous précise pas du tout à l'intérieur du livre comment il a fait, et on sait même pas s'il a un chien ou la marque de sa voiture. Aucun respect pour ses lecteurs, tu vois !"



Passons cette irritation personnelle, elle a ici été déclenchée chez moi par le manque d'intérêt criant pour moi de certains passages. J'ai fini par comprendre l'intérêt de la construction de l'histoire en parallèle entre la biographie de la bergère peintre de Provence et le récit des étapes qui ont permis sa rencontre et celle de l'écrivaine et de son compagnon. Mais on se serait volontiers passés de certains détails qui n'apportent pas grand chose au développement. On a souvent l'impression d'assister en voyeur à une auto-analyse, des souvenirs traumatiques de famille à l'analyse de la constitution de son couple en passant par la justification de la classe sociale, l'auteur semblant avoir du mal à s'assumer en bourgeoise. Les professions respectives d'écrivaine et d'avocat des deux amants amènent assez logiquement un regard "stigmatisant" en ce sens de l'extérieur. L'auteur elle-même a la grâce de reconnaitre les faits avec cette phrase "Les librairies sont pleines de livres inutiles, sauf pour leurs auteurs". Faute avouée, à moitié pardonnée ?



C'est d'autant plus énervant que par ailleurs, l'auteure a un sens avéré de la formule et parvient à intéresser sans souci à beaucoup d'autres moments... notamment au sujet de son livre. Le personnage n'est pas la première peintre naïve objet d'un roman, mais le parallèle fonctionne enfin quand on évoque d'un côté la difficulté de la bergère à s'assumer comme artiste et de l'autre les moqueries subies par ses deux admirateurs dans une société qui ne jure que par le nom de l'artiste et la mode pour donner une valeur à une toile.



Comme toutes les parallèles, les deux histoires finissent par se rejoindre, mais à l'horizon, quand on s'est un peu forcé à s'éloigner de la trivialité du quotidien qui ne faisait que séparer, pour en venir à ce qui fait l'humanité, dans ses doutes et ses choix, qui ne peuvent être assumés que si ils sont le fruit d'une réflexion personnelle et non le produit de ce que l'on pense que les autres voudraient que l'on soit.



Merci à NetGalley et aux éditions Grasset pour cette lecture qui aura été finalement, si, si je vous assure, plutôt plaisante.
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Petit éloge du sensible

Habituellement, les petits livres me touchent. L'économie des moyens, la sélection du mot juste, l'intensité des phrases me parlent: tout y est important. Les non-dits, les ellipses, les points de suspension sont autant d'espaces de liberté où s'engouffre mon imagination. Les petits livres peuvent se révéler les plus grands.



La fragilité d'un opuscule m'attire; irrésistiblement. Je retiens mon souffle, pour laisser la place à celui du récit. Je tourne les pages avec une délicatesse extrême de peur de les froisser. Bref, je les respectent, les interceptent, les inspectent : ma pensée s'immisce dans leurs moindres interstices. Avec les petits livres, je m'attends immanquablement confiant à un cœur à cœur plus que je ne l'espère.



Trop plein d'espérance ? Utopie poétique ? Sensibilité exacerbée ? En ouvrant Petit éloge du sensible, je n'attendais pas une plaidoirie truffée de citations comme autant de témoins irréfutables, ni une dissertation clinique taillée au scalpel de l'érudition, encore moins une anthologie ou un patchwork. A force de se cacher, une rencontre manquée. A moins que cette petite note en fin de page ...
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Petit éloge du sensible

Court essai d'une petite centaine de pages, organisé en vingt paragraphes, pour réaliser l'éloge du sensible. On y trouve beaucoup de noms d'auteurs, de références littéraires ou cinématographiques, d'extraits de poésies. Je suis partagée, car j'ai plus apprécié certains chapitres que d'autres et aussi parce que nous n'avons pas la même approche du sensible, les uns ou les autres. Cela dépend beaucoup de notre caractère, de notre éducation, de notre aptitude à regarder le monde.

Cet essai a été publié en 2008, alors il doit être un peu vieux déjà, les mentalités ont évolué et le "sensible" aussi... N'est-il pas moribond d'ailleurs? Si elle devait écrire cet éloge en 2024, Elisabeth Barillé aurait certainement une toute autre approche du sujet.
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Laure la sainte de l'abîme

Elisabeth Barillé, dans un style agréable, poétique et subtil, nous présente la biographie de Colette Peignot qui fut un temps (à la fin de sa vie), la maîtresse de Georges Bataille : c'est ainsi qu'on la connaît.



Mais elle ne se réduisit pas à cela, loin de là : celle qui vécut une enfance ravagée par la guerre qui lui ravit son père et ses trois oncles, l'abus sexuel d'un ecclésiastique ; celle qui manifesta une soif intellectuelle intarissable, qui partagea une relation amoureuse et politisée avec Boris Souvarine et fit un séjour marquant en URSS ; la proche de Dieu-proche-de-l'enfer qui écrivit à l'orée de la mort "Les écrits de Claire", dont la phosphorescence et la force ne le cède en rien à celles de Bataille ; l'intellectuelle et la semi folle qui côtoya Michel Leiris et Simone Weil, mourut de tuberculose à trente cinq ans, épuisée par la maladie et la brûlure d'une pensée poétique du bord du gouffre.



Son neveu, Jérôme Peignot, fit éditer l'intégralité de son oeuvre malgré l'opposition de son propre père, Charles, frère de Colette.



On se demande pourquoi de telles oeuvres sont si peu connues, dont la crête dépasse pourtant parfois celles de certaines oeuvres masculines illustres. Elle est de la veine des Artaud, des Colette Thomas (autre poétesse presqu'ignorée, auteure du "Testament de la fille morte"), Simone Weil, Alejandra Pizarnik ou Catherine Pozzi.



Merci à Elisabeth Barillé pour ce texte qui nous fait aimer l'incandescence.

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Un amour à l'aube

Amedeo Modigliani et Anna Akhmatova n'ont du se rencontrer qu'une dizaine de fois au début du XXième siècle. Quelques mois tout au plus.



Pourtant, en 1910 lorsque la poétesse russe découvre Paris comme en 1911 lorsqu'elle y reviendra voir son Italien, ces doux moments changeront leur vie. De ces quelques jours de passion, nous ne conservons que peu de traces. Purges soviétiques, discrétion des amants, seuls ont parcouru les années un dessin de Modigliani figurant la poétesse russe, et quelques têtes en pierre de l'artiste italien. C'est la découverte de cette dernière oeuvre qui va déclencher chez Elisabeth Barillé l'envie de mettre des mots sur leur rencontre, de se replonger dans le Paris des années 1910, dans le Saint Petersbourg de la fin du symbolisme russe.



Elle nous emmène alors dans un voyage poétique au plus près des deux amants. Leurs aspirations à la renommée, leurs tourments comme leurs quelques échanges dans un français fragile jalonnent ce récit des plus touchants. Une bien belle mise en lumière d'une rencontre aussi émouvante que méconnue.
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Sur les pas de Shiva

Je n'aurai pas la prétention, en écrivant cet article, de dire que je suis sortie de ma zone de confort. Non. Je dirai simplement que je ne connais pas grand chose à l'inde ou à la spiritualité indienne, que je n'ai pas de fascination particulière pour ce pays, et que je sais très bien que je ne m'y rendrais jamais - pour la simple et bonne raison que je ne voyage pas. Elisabeth Barillé, elle, est fascinée par ce pays, et c'est sur les traces de ces hauts lieux spirituels qu'elle nous emmène. Il ne s'agit pas, pourtant, d'un récit de voyage comme les autres, encore moins d'un guide des lieux spirituels de l'Inde, mais plutôt de la somme de ce que tous ces voyages en Inde lui ont apporté, du chemin parcouru, et du chemin qui reste à parcourir. Pour aller où ? Vers qui ? Vers quoi ? Elle nous parle aussi de toutes les rencontres qu'elle a faites, sur les questionnements que ces rencontres ont entraînés. On ne peut pas trouver ce que l'on ne sait pas que l'on cherche.
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Un amour à l'aube



N°820 – Octobre 2014.



UN AMOUR A L'AUBE – Élisabeth Barillé - Grasset





Lorsque deux personnages se sont croisés, même si on ne sait pas grand chose de cette rencontre, la tentation est grande pour le romancier d'imaginer ce qu'elle fut. Amédeo Modigliani (1884-1920), peintre et sculpteur a effectivement connu à Paris, en 1910, la poétesse russe Anna Akmatova (1889-1966). Il ne coûte rien de supposer qu'ils ont fait connaissance dans un café à la mode fréquenté par les artistes, du côté du boulevard Montparnasse. A ce moment, elle n'a encore rien publié mais il est fasciné par sa beauté. Lui est libre et elle n'est mariée que depuis trois semaines, lui est pauvre et elle est riche. Tout les oppose donc mais ces deux figures de l'art sont à l'aube de leur destin.



C'est bien la réalité qui inspire la fiction puisque, en 2010 est adjugée dans une salle des ventes parisienne une tête de femme sculptée par Modigliani datant de 1910-1912. Les enchères atteignent des sommes faramineuses pour l’œuvre d'un homme dont toute la courte existence ne fut qu'une survie difficile. Rien ne permet d'imaginer que cette œuvre représente Anna Akmatova mais Élisabeth Barillé veut le croire ! D'autant que quelques mois auparavant, dans un musée de Saint-Pétersbourg, elle a vu un dessin de Modigliani la représentant. Ce sera donc le point de départ de son roman.



Que sait-on d'une éventuelle liaison entre eux ? Pas grand chose, si ce n'est qu'ils furent fascinés l'un par l'autre, qu'ils se sont écrit, lui surtout quand elle est revenue en Allemagne « Vous êtes en moi comme une hantise, je tiens votre tête entre les mains et je vous couvre d'amour ». De telles paroles peuvent plaider en faveur d'une sculpture la représentant ou aussi signifier des relations plus intimes. Tout est donc possible pour la romancière bien que la poétesse confie « Je le vis peu en 1910 » mais précise « Je remarquais chez lui, quand nous nous revîmes en 1911, qu'il était amaigri, devenu sombre ». Quant au dessin représentant Anna, il est le survivant d'une série aujourd'hui disparue. Cette démarche artistique en direction d'une belle femme peut effectivement signifier un attachement particulier de la part de son auteur, mais rien n'est prouvé.



Quand ils se rencontrent, Anna est mariée mais son mariage bat de l'aile et son mari, soucieux de son image de poète veut y ajouter celle du voyageur. Il part donc pour l'Afrique, mais seul, et pendant deux années. L’épouse qu'il retrouvera à son retour sera transformée, affirmée dans l'écriture, elle est réellement devenue poète et n'est plus une femme effacée comme avant son départ. Quand elle reviendra à Paris un an plus tard, elle retrouvera Modigliani .



C'est un livre passionnant, fort richement documenté et fort bien écrit qui s'attache son lecteur dès la première ligne. Il fait revivre deux figures qui ont marqué le début du XX° siècle artistique, leur prête une liaison peut-être hypothétique mais si agréablement imaginaire.



Élisabeth Barillé est une auteure que je suivrai volontiers dans sa démarche littéraire.



©Hervé GAUTIER – Octobre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Petit éloge du sensible

Magnifique ! Cet éloge-ci regorge de perles, il est une perle lui-même ! Chaque ligne lue était un ravissement ! Parlant de l’expérience de l’écriture à travers ce thème du sensible et de toutes ses facettes en découlant, l’auteur propose une vision de l’écrivain qui me parle et me plaît. Un délice !
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L'école du ciel

Aimée Castain est née en 1917. C’est une fille de la terre, une bergère née en Haute-Provence. De son enfance elle a gardé l’amour de la nature et de ces grands arbres qui l’entourent. Une nature qu’elle dessine, sans avoir suivi de cours, mais avec un don certain. Puis Aimée se marie et devra délaisser sa toile. Son mari ne comprend pas cette passion et puis entre les enfants, la terre et les animaux, le temps manque. Mais Aimée retrouvera ses pinceaux, à 50 ans, et connaîtra même la notoriété.



C’est à la rencontre de cette peintre que partent la narratrice et son compagnon. Découvrant par hasard, mais le hasard existe-t-il ?, une maison au cœur d’un village de Haute-Provence, ils décident d’en faire leur havre avant de s’apercevoir qu’elle a abrité Aimée. Commence alors pour eux une quête pour en savoir plus et découvrir l’œuvre de l’artiste.



Ce livre est un récit de rencontres. Celle d’Aimée avec une institutrice qui laisse toute la place à ses élèves pour s’épanouir et qui cultive chez eux le don de l’observation. La rencontre entre Aimée et son voisin, le peintre Jean-Claude Sardou, qui la remet sur le chemin la peinture. La rencontre de l’auteure et de Daniel, son compagnon, avec une région, une maison et un jardin pour lesquels ils ressentent une attirance immédiate. La rencontre avec l’œuvre d’Aimée qui devient obsession pour Daniel. C’est aussi le récit d’une véritable obstination. Celle d’Aimée qui mettra entre parenthèses son art mais le retrouvera avec d’autant plus de force qu’elle aura été empêchée de l’exercer. Celle de Daniel qui se perd dans cette quête d’une artiste méconnue voire snobée. 



Malgré tout, ce récit me semble manquer de quelque chose. Peut-être la faute à une construction hachée qui mêle à la fois l’histoire d’Aimée et celle de l’auteure mais qui parfois m’a un peu perdue dans la succession des micros-chapitres qui se succèdent. J’aurais presque préféré une biographie assumée et que le personnage d’Aimée prenne plus d’ampleur par rapport aux explications sur le pourquoi du comment l’auteure en est arrivée à écrire ce livre. Aimée me semble parfois avoir été un peu délaissée par l’auteure dans ce récit miroir au profit de sa propre histoire dont je ne suis pas sûre qu’elle apporte grand chose une fois passé le cap du « nous avons acheté une maison dans laquelle une artiste a vécu ». 



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Corps de jeune fille

Décidément, je n'ai pas de chance avec mes lectures de février: une sur deux représente une déception. Ce fût malheureusement le cas avec celle-ci.

Le récit n'a pas su me séduire de même que le personnage d'Elisa. Pourtant cela n'avait pas trop mal commencé (je trouvais d'ailleurs le résumé prometteur) mais j'ai déchanté assez rapidement. Tout au long du récit il est indiqué que la narratrice se masturbe et adore ça: ok mais quel est l'intérêt?? Cela devient rapidement lourd. La fin, fidèle à l'ensemble du bouquin, m'a laissé indifférente.
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L'école du ciel

Dans L'école du ciel Elisabeth Barilléraconte comment elle et son compagnon ont cherché à quitter Paris et choisi un petit village des Hautes Alpes. Ils se prennent de passion pour la région, la maison, la vie à la campagne et Aimée Castain, la peintre qui a habité cette maison avant eux,

Aimée Castain, née en 1917, est une paysanne complètement autodidacte surnommée la bergère. Ce peintre naïf a eu son heure de gloire régionale dans les années 1970. Quelques tableaux sont accrochés dans des musées de la région mais elle est plutôt tombée dans l'oubli. C'était une femme simple, discrète malgré quelques articles et photos dans des journaux locaux.

Elisabeth Barillé malgré ses recherches n'a pas trouvé grand-chose et la femme qu'elle nous décrit est surtout sortie de son imagination. Ce n'est donc pas une biographie mais un récit charmant de ce qu'a pu être Aimée entrecoupé de chapitres sur la découverte de la région, l’engouement de l'auteure et son compagnon pour Aimée et leur nouvelle vie. Elisabeth Barillé nous détaille leur passé, se livre à de nombreuses considérations sur la société, c'est sans grand intérêt pour moi.

Ce roman est agréable à lire mais j'aurais préféré faire plus amplement connaissance avec la vraie Aimée Castain. Dommage!
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Un amour à l'aube

Elizabeth Barillé nous conte une rencontre : un amour, entre Amadeo Modigliani et Anna Akhmatova . Est-ce une fiction? une biographie?un essai double sur la peinture à Paris et sur la poésie russe? Lecture à la fois facile et savante. Facile parce que le roman est court, fluide. Savante si on veut approfondir la recherche en suivant les pistes offertes.







De cette rencontre, peu de preuves tangibles subsistent : un dessin que la poétesse a conservé toute sa vie, un court essai rédigé près de 50 ans plus tard, une tête de pierre sculptée par Modigliani surgie dans une vente qui a inspiré Barillé pour écrire cette histoire....Les lettres qu'Amadeo a écrite à Anna sont perdues, comme les quinze autres dessins de lui qu'elle possédait.



Une rencontre? une amitié? une liaison? un amour? Anna avait 21 ans quand elle a rencontré Amadeo, mariée depuis trois semaines.





Les histoires d'amour me touchent assez peu, les ragots encore moins. En revanche je suis très curieuse de l'intense vie artistique dans le Paris des années 1910. J'aurais dû prendre un crayon et faire la liste de tous les artistes et parfois plus précisément des œuvres : Picasso et Braque bien sur, mais aussi Soutine, Kremegne, Brancusi, Zadkine, Duchamp ou Fernand Léger... pour les plus connus mais aussi des Russes que je ne connais pas comme Natalia Gontcharova et le mouvement "valet de Carreau", Alexandra Exter, Nadejda Hazin (future Madame Mandelstamm) Altman.. J'interromps souvent la lecture pour avoir une idée des tableaux sur le petit écran du téléphone, ou sur l'ordinateur. 





Autre pôle : la poésie russe. Essai intéressant bien que je sois totalement ignorante. L'auteure nous emmène sur les lieux de l'intelligentsia à Saint Petersbourg ou à la campagne dans des lieux tchékoviens.



Allusions aussi à  ce qui va suivre, stalinisme et persécutions, goulag. Mais c'est une autre histoire!
Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Sur les pas de Shiva

Avec "Sur les pas de Shiva", Élisabeth Barillé nous amène au cœur de la spiritualité indienne, en nous faisant découvrir un lieu peu connu par la majorité des occidentaux, la colline de Shiva à Arunachala dans le Sud de l'Inde. L'occasion pour elle de nous faire découvrir son séjour mais avant tout de nous faire découvrir les gens qui ont imprégnés ce lieu. Elle nous invite à découvrir cette colline mais également l'hindouisme, d'autres lieux spirituels en Inde, des gourous, et son expérience personnelle.

"Sur les pas de Shiva" est un livre qui se lit merveilleusement bien et où on y retrouve, l'Inde, tout simplement.
Lien : https://www.inde-en-livres.f..
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L'oreille d'or

Elisabeth Barillé est sourde d’une oreille, ceci depuis l’âge de six ans, des suites d’un traitement pour l’infection des poumons. De son handicap, elle en a tiré une force. De sa disgrâce, elle en a fait une grâce sans cesse renouvelée. Sa surdité lui a appris à s’isoler, à se retirer du monde et à s’affranchir de certaines obligations sociales. Elle lui a permis de goûter au silence, à la solitude, et surtout à l’écriture. Elle a découvert que son oreille malade perçoit des sons que la bonne oreille n’entend pas.

Dans ce récit, l’auteure évoque quelques épisodes de son enfance et de son adolescence, qui font écho à sa surdité. Elle relate des rencontres amicales ou amoureuses qui l’ont marquée, telle cette écrivaine, rencontrée lors d’un Salon du livre en Suisse, une femme médium qui l’aborde lors de ce même salon et lui permettra de retrouver un souvenir d’enfance, l’amoureux qui marche au côté de sa bonne oreille, des amants parfois attentifs, ouverts, parfois coléreux, jaloux. Les figures parentales sont très présentes, des parents aimants et attentifs, soucieux de préserver l’enfant en évitant de la considérer comme une handicapée.

A travers ce texte, elle nous fait découvrir des bruits que son oreille malade parvient à déceler : le sifflement de la couleuvre dans l’herbe, l’abeille froissant l’aubépine, l’eau gouttant d’un vieux robinet ….

Elle retrace également le parcours de femmes et d’hommes célèbres, écrivains, musiciens, cinéastes, inventeurs, qui, comme elle, ont connu la surdité. Comment expliquer que des musiciens sourds (Beethoven, Fauré) soient devenus des virtuoses ? Comment expliquer que l’inventeur du phonographe (Tomas Edison) ait été lui aussi atteint de ce mal ?

Elisabeth Barillé nous entraîne dans son univers et nous invite à réfléchir sur les liens entre les bruits et le silence, et sur le sens de l’écoute, car, pour elle, entendre est un choix, une ascèse.

Elle nous apprend qu’on n’entend pas qu’avec l’oreille, mais aussi avec ses sensations, ses émotions, et nous délivre un message « le siège de l’audition, c’est le cœur ».

C'c’est un très beau livre, profond et sensible. L’auteure a tiré une force de son handicap.

C’est une belle leçon de vie.

Une petite critique : le récit quelquefois un peu désordonné.



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Le goût de la Russie

Nostalgique de la Russie ? ou au contraire néophyte et sans envie d'aborder les montagnes russes par un pavé de Dostoïevski ou Tolstoï ?



Voilà un petit livre idéal pour déguster quelques fines tranches littéraires, pour avoir effectivement en bouche le goût de l'âme russe et vous donner envie d'aller plus loin, de découvrir Pasternak ou Nabokov mais aussi Makine ou Oulitskaïa.



Moi, en tout cas, cela m'a vraiment ouvert l'appétit!
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