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Critiques de Elise Fontenaille (742)
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Kill the Indian in the child

Kill the indian in the child est un récit tiré d'une histoire vraie, une histoire à vous glacer le sang! L'histoire est celle de Mukwa et beaucoup d'autres indiens, rejoignant l'internat de Sainte-Cecilia au Canada espérant y recevoir savoir et échoués en plein cauchemar, victimes des pires sévices. Pour le simple motif d'être indiens, on aura inculqué à ces enfants la honte, la décadence et brisé toute une enfance. Une histoire sordide et à vomir entre 1966 et 1996, trente ans de barbarie et de maltraitance par des religieux dénués d'humanité, obsédés par la dénaturation d'enfants indiens que ces religieux jugeaient indignes de dieu et de tout respect. On comptera des centaines de morts dans ces internats, ces boucheries avant qu'en 1996 l'affaire éclate au grand jour.

Le petit Mukwa du haut de ses onze ans n'aura de cesse de rêver à ses parents si bons et à les retrouver. Il fuira mais les larmes du train de la vie sont longues à essuyer. Quel récit !



Je remercie mon amie Anne de m'avoir si gentiment conseillé ce roman dans le cadre d'une lecture scolaire à la recherche d'une histoire vraie. Je te dirai les impressions de mon fils... Difficile de garder le coeur sec après une telle histoire...
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Kill the Indian in the child

Mukwa est un jeune Ojibwé. Je suis en terre indienne, terre froide et enneigée, à l'ouest du Québec, à l'est de la Colombie-Britannique, avec un territoire qui s'étend jusqu'au nord du Michigan. Il n'y a pas si longtemps que ça, quelques années en arrière, à peine quelques décennies. Dans la tradition, il aurait dû certainement prouvé qu'il était un homme, avec sa longue chevelure noir-corbeau, en chassant peut-être l'ours avec un couteau, ou en digne fils de trappeur poser seul des pièges à vison. Mais à l'heure où les hommes mettent un pied sur la lune pendant que d'autres hommes regardent à la télévision ces hommes mettre un pied sur la lune, blue moon sous le hurlement du loup solitaire, que valent ces traditions ancestrales ?



Le jeune Mukwa est contraint par les autorités de prendre le train des larmes. Il se trouve sur le quai, avec d'autres indiens comme lui, en pleurs. Railway of tears... Direction le pensionnat Sainte-Cecilia. Quitter son monde, et découvrir celui des blancs. Un monde fait de brimades, d'humiliations, de torture même. Des nonnes sadiques, des prêtres pédophiles, le regard tourné dans la direction opposée à ces pensionnats canadiens pour ne pas voir cette triste vérité de l'âme humaine et ces cimetières improvisés. Exterminer l'âme indienne, tuer l'indien dans l'enfant. Lui faire oublier sa culture, sa religion, ses origines. « Kill The Indian in The Child ».



Après cette courte histoire de 12 à 122 ans, au goût de sirop d'érable et à l'amertume blanche, plume d'Élise Fontenaille, journaliste-écrivaine et qui fut attachée de presse au consul de France à Vancouver, je découvre en toute fin du livre, l'ampleur de la vérité. Le dernier pensionnat a fermé ses portes en 1996, plus de 150.000 enfants y ont été déportés, brimés, torturés, 30.000 ont trouvé la mort. AU MOINS. Maintenant, les indiens pleurent, et je ne regarderai plus un corbeau sans penser à ces enfants ojibwés.



LE CRIME D'EXISTER.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Blue book

Sidérée devant mon clavier, je ne sais pas comment je vais pouvoir faire une critique de ce livre... Je l'ai reçu hier grâce à la dernière Masse critique (merci vraiment à Babelio et aux éditeurs, en l'occurrence Calmann-Levy pour ce Blue Book) et la couverture m'appelait, je ne sais pas trop comment expliquer cela. Beaucoup d'autres livres m'attendent mais non: il fallait que je lise celui-ci...

Je pense que seuls les adjectifs vont m'aider, veuillez me pardonner si mes phrases sont décousues.

Un détail qui a son importance si, comme moi, vous connaissez Elise Fontenaille pour ses romans jeunesse: ceci n'est PAS un roman, mais un récit, une enquête en quelque sorte... L'histoire d'un génocide oublié, la cruauté et l'horreur dont sont capables les hommes envers d'autres hommes. C'est terrifiant, glaçant, impitoyable, accablant, injuste, incroyable, bouleversant...

Et si l'histoire tragique et horrible des Hereros et des Namas avait été véritablement entendue à l'époque au début du 20è, tout le monde aurait su ce que les Nazis allaient faire des Juifs, des Tziganes, et de tous ceux qu'ils qualifiaient d'"Untermensch"... C'est d'ailleurs ahurissant d'apprendre que les officiers faisaient du trafic de crânes, qu'ils revendaient aux scientifiques, qui les mesuraient et affirmaient alors la supériorité incontestable de l'Homme blanc sur le reste de l'humanité.

J'ai tendance à fuir ce genre de livres d'habitude parce que je sais que ça me touchera trop et que je n'en sortirai pas indemne. C'est le cas, c'est vrai, mais à travers les frissons d'horreur, la tristesse profonde, il y a aussi la satisfaction de se dire que maintenant, je sais. Que moi, lectrice si éloignée en temps et en lieu de cette terre rouge de Namibie, je porte la mémoire de tous ces morts...

Il faut être bousculée parfois, ça remet les idées en place.

Merci.
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Unica

Une enquête sur la cyber-pédophilie à laquelle se mêle, avec une touche de fantastique, une deuxième contre-enquête sur un groupe de nanoterroristes qui punissent les voyeurs-internet, en leur faisant ressentir la souffrance des enfants lorsqu'ils sont violés. On a parfois du mal à distinguer la réalité du fantastique dans ces mondes réels et virtuels qui s'entremêlent, mais le style incisif et rapide pousse le lecteur à lire avec avidité.
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Chasseur d'orages

Un court roman pour ado ou tous les ingrédients sont réunis pour les mettre en appétit : amitiés, aventures, amour, pas d'adulte pour rappeler les règles, la plage, le sable, la liberté, une quête.

Herb est un jeune adolescent qui vit du coté de Vancouver avec son père et sa belle-mère, Herb les déteste. Il préfère la compagnie de son grand-père, un scientifique passionné d'orage. Lorsque celui-ci décède, il décide de fuguer de chez lui pour aller disperser ces cendres à Lighting Fields, haut lieu des passionnés d'orage, à 2500 kilomètres de là. En chemin il rencontre trois autres ados et ensemble décident de faire le chemin jusque là-bas.

Quelques incohérences émaillent le récit notamment lorsqu'ils rencontrent un groupe de Hell's Angel en Harley hyper cool qui versent quelques larmes à l'évocation de l'histoire de Herb ou quand ils passent la frontière entre Canada et Etats-Unis ou personne ne leur demande rien.

Dans l'ensemble j'ai plutôt bien aimé, doit être la part de môme qui me reste dans mon neurone.

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Le garçon qui volait des avions

Le livre commence avec le vol de son premier Cessna par Colt, 15 ans et déjà un passé californien chargé de voleur de pizzas, de voitures de luxe, de hors bords...

Traqué par toutes les polices, et une horde de voisins enragés, le 'voleur aux pieds nus' se terre dans la forêt, deux ans de solitude alors que 40000 fans le suivent sur Facebook!



Elise Fontenaille donne habilement la parole à la mère, à l'éducatrice, à la femme flic...



On croirait lire un Marie-Aude Murail et pourtant c'est une histoire vraie qui se termina en 2010!
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EBEN ou les yeux de la nuit

Ebenzebe, surnommé Eben, est un adolescent qui vit en Namibie. Il est orphelin et élevé par son oncle Isaac. Il a une particularité en tant que Namibien, il a la peau sombre et les yeux bleus. Quand il apprend d'où vient la couleur de ses yeux, il est bouleversé.

La colonisation des pays africains est un éternel recommencement, des génocides pour s'approprier des terres qui ne sont pas les leurs. Au début du XXe siècle, les Allemands sont venus prendre la terre des Herreros, massacrer ceux qui l'habitaient, la travaillaient pour la faire leur. Même chose pour les Namas. Eben est le descendant d'une génération qui a souffert de ce massacre. En plus, la statue de von Trotha, le responsable de toutes ces horreurs, se dresse dans la ville comme pour narguer le souvenir des morts… Un génocide dont on parle peu mais pourtant, il est très important pour les peuples namibiens. Un récit très fort sur l'identité de la Namibie. Elise Fontenaille a écrit Blue Book sur le même sujet mais plutôt documentaire.

(il reste la question de l'autre gène des yeux bleus mais je chipote…)

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La dernière reine d'Ayiti

Fleur D or est la Reine des Taïnos, elle vit en Ayiti sur cette île paradisiaque où il n'est pas besoin de travailler pour vivre, la nature pourvoyant à tous les besoins de son peuple. Jusqu'au jour où des étrangers débarquent de leurs navires aux grandes voiles. Ils sont accueillis comme des rois, mais prennent vite leurs aises et se comportent rapidement comme s'ils étaient chez eux. Peu à peu les comportements déviants, provocants puis violents se manifestent conjointement à la découverte du beau métal jaune dont regorge l'île et auquel ils vouent un culte.

A partir de cet instant, Fleur D or comprend qu'elle ne pourra changer le cours des évènements en agissant de manière pacifique, elle devient Anacaona en entrant en guerre et en s'exilant, elle et son peuple au plus profond de l'épaisse forêt de l'ile.

Ce livre lut avec mes filles de 10 et 12 ans présente, surtout au début, certaines longueurs dans les descriptions, j'ai parfois manqué de les perdre, mais quand le récit se situe dans l'histoire plus que dans la description elles ont vite été de nouveau captivées.

Il faut dire qu'on est pas dans du Walt Disney là, on parle de faits réels dans toute leur horreur avec des vrais morts, des descriptions bien crues d'où ressort tout ce que l'Homme peut produire de plus terrible.

Elles ont été touchées et émues du sort de ce peuple décimé, n'en croyant pas leurs oreilles, et n'ayant visiblement pas encore visité la découverte des Amériques sous cet angle à l'école...

Christophe Colomb et ses acolytes sont en berne dans leur estime, en plus qu'il parait que les vikings avaient déjà découverts l'Amérique avant eux, mais ça c'est une autre histoire...
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Les disparues de Vancouver

Un texte court et percutant pour nous raconter une histoire malheureusement vraie, celle de jeunes femmes victimes d'un "serial killer" à Vancouver.

Bien sûr, il y a l'horreur absolue des actes du coupable (soixante-neuf victimes, cela semble irréel), son absence totale de remords lors de son procès, qui nous montrent un homme complètement déshumanisé.

Mais au-delà de ces atrocités, il y a bien pire dans ce texte. Oui, ce qui frappe le plus à la lecture, c'est l'indifférence générale de la population et de la police locale face aux disparitions à répétition.

Pourquoi a-t-il fallu autant de temps (et autant de victimes) avant que l'affaire soit prise au sérieux ? Pourquoi toutes ces disparitions qui s'accumulaient au fil des ans n'ont-elles pas ému plus de monde ? Et comme le dit une amie de nombre d'entre elles : "Comment toutes ces femmes ont-elles pu être à ce point invisibles aux yeux des autres, subir de telles horreurs, sans que personne les ait jamais entendues hurler ?"

La réponse à ces questions n'est pas belle à entendre, elle fait mal au lecteur, mais c'est un mal nécessaire, un mal qui fait du bien, si j'ose dire : ces femmes étaient considérées comme des citoyennes de seconde catégorie, parce qu'elles étaient droguées et prostituées, et qu'elles vivaient dans les bas quartiers de Vancouver. De plus, la plupart étaient amérindiennes ou métisses. Leur disparition n'émeut personne ou presque, elle arrange même beaucoup de gens.

Élise Fontenaille a délibérément choisi de sortir cette affaire au moment des Jeux olympiques de Vancouver, parce qu'elle en est le "négatif absolu". "D'un côté, les cimes, la blancheur, la glace, l'exploit, la vitesse, les corps vainqueurs, venus du monde entier, ce que Vancouver veut montrer au monde, une image rêvée... de l'autre, la noirceur, un gouffre au coeur de la ville, les corps vaincus, détruits, drogués, les Indiennes, l'échec, la mort, tout ce que l'on voudrait cacher."

Élise Fontenaille ne mâche pas ses mots quand elle évoque le "péché collectif de la ville" ou encore la "cécité de la cité". Mais attention, ne nous précipitons pas illico pour blâmer Vancouver et ses habitants : cette histoire sordide est malheureusement universelle. En tout temps et en tous lieux, la tentation est grande d'attribuer plus ou moins de valeur à telle ou telle catégorie d'êtres humains. Les exemples, hélas, ne manquent pas.

Merci à Élise Fontenaille de nous rappeler avec force les dérives que ce jugement peut entraîner.
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La sourcière

La Sourcière est une véritable petite parenthèse envoutante.



Véritable conte, Elise Fontenaille nous fait rencontrer Garance, jeune enfant recueillie par Gallou la Brodeuse au coeur de la forêt. La jeune fille semble avoir des pouvoirs envoutants.



Avec une écriture véritablement ensorcelante, Elise Fontenaille nous emmène dans son monde rempli de charme, de poésie et de magie. Bien que rapide, la lecture de ce roman est marquante. Le récit est découpé en de très courts chapitres, chacun proposant des points de vue différents. L'autrice nous propose un tour de force d'écriture et nous propose un instant suspendu très agréable !
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La dernière reine d'Ayiti

mon nom est Guaracuya, je suis le neveu d’Anacoana. Fleur-d’or , notre reine v’la bien nommée. La ou elle va, je la suis. Elle m’ appelle son ombre. Partout où elle s’élance, le long des rivières, parée de pétales d’or, son rire l’accompagne. Jamais aucune reine Taino n’a recelee autant de qualités. C’est le 1er livre de cet auteur que je lis. Les tainos donnent tout ce qu’il possèdent. Elle surpasse tous ces caciques.

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Les trois soeurs et le dictateur

Alors que son père ne lui a jamais parlé de ses parents, Mina décide de partir en République Dominicaine, invitée par son cousin. Elle y découvre une île, une atmosphère, des gens mais aussi son histoire. Sa rencontre avec sa grand-tante lui ouvre la porte du souvenir, celui d'un drame familial qui plonge dans l'histoire du pays...





Fiction à partir d'un fait réel, la plume de l'auteur nous amène à la découverte de jeunes filles héroïques qui ont bravé le pouvoir au prix de leur vie. La lente gradation du récit qui tend à reporter à toujours plus tard le drame densifie les événements et leur donne un caractère universel. Aux faits précis fait échos l'hymne à la résistance contre toute forme de tyranie et transforme les trois soeurs Mirabal en symbole de la lutte contre la dictature.


Lien : http://cdilumiere.over-blog...
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Alcatraz Indian Land

" FREE INDIAN LAND ! "

Je ne savais pas que des indiens avaient vécu libres à Alcatraz. Enorme quand on y repense. Aller dans une prison-rocher pour se libérer et créer l'université rêvée pour que les enfants indiens puissent apprendre hors des Residential Schools. C'était en 1969, il n'y a pas si longtemps. Elise Fontenaille raconte cet épisode sous forme de roman avec les yeux d'une adolescente qui découvre la vie de rebelle et l'amour en même temps. C'est bien écrit et les personnages sont attachants. C'est assez court mais pour une lecture jeunesse, cela peut aussi être un très bon moyen pour changer de style de lecture et se diriger vers des romans plus historiques, surtout si l'on est fan des dystopies. Quoi de mieux que ce rêve de liberté à Alcatraz.

Je remercie beaucoup Babélio et les éditions Oskar éditeur pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique.
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L'homme qui haïssait les femmes

6 decembre 1989 : tuerie de Polytechnique, Montréal.

Un type pénètre tranquillement dans une université canadienne et abat quatorze femmes de sang froid, en blesse quatorze autres, et se suicide en laissant une lettre: anti-féministe, les femmes auraient pourri sa vie.

En 2015, ce genre de fait divers est presque banalisé : à laisser encore des armes en vente libre, la révolte gronde gentiment mais on ne s'étonne plus des débordements.

Mais en 1989? Et au Canada, pays réputé pacifiste? Choc et incompréhension générale.

Pour ma part, non seulement il ne me reste pas une once de souvenir de cette tragédie qui a bouleversé le Canada (au point de faire du 6 décembre la journée de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes) mais même 25 ans après j'ignorais jusqu'à l'existence de ce drame. Comme le rappelle l'auteure, les faits ont eu lieu trois semaines après la chute du mur de Berlin si bien que l'Europe est complètement passée à travers l'info, toute occupée à sa liesse.



L'auteure retrace donc cet évènement dans un style plutôt journalistique, sans prise de position. Dès les premières pages, on ressent toute l'horreur du moment en suivant Gabriel Lacroix (alias Marc Lépine de son vrai nom) dans son massacre méthodique qui ne cible que les femmes. Puis s'enchaînent la découverte et l'identification des cadavres et des blessés, la détresse des proches et des survivants, le choc et l'émotion à l'échelle nationale. Et enfin les questions. Pourquoi tant de violence, tant de haine? Qui est Lacroix-Lépine? Etait-ce évitable? Est ce l'acte d'un déséquilibré ou un acte politique, anti-féministe? Le pays, une fois le choc et le recueillement passés, se divise sur cette dernière question. Aujourd'hui encore, le doute et les interrogations subsistent.



Au-delà de la question de la légitimité du mouvement féministe au Canada traitée dans le récit, ce livre rend un nouvel hommage aux victimes mais retrace aussi l'après-drame (dommage toutefois d'utiliser des pseudonymes, j'ignore pour quelle raison l'auteure n'a pas pu (?) ou voulu (?) rendre un vrai hommage aux personnes décédées car ce n'est pas de la fiction ici, mais bien un récit basé sur des témoignages et du factuel).

La famille brisée du meurtrier, sa mère, sa soeur, les destins à jamais bouleversés des familles des victimes, mais aussi des survivants et tous ces dommages collatéraux (suicide, dépression) qui ont suivi le drame sont, à mon sens, les parties les plus intéressantes. Mettre des mots sur la difficile voire impossible reconstruction après l'inimaginable et l'horreur.

J'ai aimé ces passages car à l'heure d'internet et des chaines d'info en continu où une information en efface une autre, il est trop rare que l'on s'attache aux lendemains de ces drames. Chaque jour annonce son lot de calamités, le pays est ébranlé sur l'instant et quelques jours, quelques semaines suffisent pour oublier.

Peut-être ce livre m'a-t-il touché parce qu'il m'a rappelé un fait divers récent sans lien pourtant : la semaine dernière 43 personnes ont péri dans un accident routier à Puisseguin. Une semaine seulement et déjà quasi-oubliées par le média et peut-être un certain nombre d'entre nous. Il m'a fallu ce livre pour repenser alors aux familles de ces victimes. Par pudeur et respect, nous ne saurons jamais combien de drames collatéraux naîtront de ce malheur, combien de blessures ne se refermeront pas. Mais le fait est qu'il y en aura. Inévitablement.



Pas gai tout ça... mais c'est aussi la force de la littérature : laisser des traces écrites des tragédies pour ne jamais oublier.







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Banksy et moi

Darwin, un adolescent très autonome, vit avec sa mère black originaire de Somalie qui est chauffeur de taxi à Paris. Sa vie résonne au son de l'amitié et de l'entraide.



Jibé, le compagnon de sa mère travaille pour des causes humanitaires et lui-même est très sensible à la condition de vie autour de lui et notamment les familles victimes d'expulsion ou encore de la pauvreté.



Un matin, il découvre le mur décrépi qui marque la misère recouvert d"un magnifique tag... ce qui va provoquer sa rencontre avec Bansky mais aussi l'aider à faire la connaissance d'Eva une jeune fille mystérieuse qui passe son temps à dessiner.



Ils décident alors de se rendre un soir dans les catacombes afin d'aller taguer leur message...



L'auteur continue à donner sa voix aux plus petits, aux invisibles. Ils sont sans père, sans toit et parfois sans avenir mais toujours au plus profond des valeurs de l'humanité et du collectif.



Sans nous ennuyer mais au contraire en prenant la peau d'un adolescent presque ordinaire, Elise nous balade et nous montre la beauté du monde lorsqu'il est sous le signe de l'entraide et de l'action.



Un roman court, tout en nuances qui évoque le sort des oubliés, ceux qui sont restés noyés dans les barques des passeurs, ceux qui ne peuvent pas appeler la police lorsque des enfants sont délogés de leur squatt par des coups meurtriers.



Et elle l'illumine en y infiltrant la notion de messages à l'aide de l'art, des tags et de la signature ou encore en découvrant le bonheur d'être, en dépit de tout, entouré par ceux qui nous aiment.



Enfin il est question toujours de rester digne quelque soit son destin et de penser à ceux qui ont moins et qu'il ne faut pas ignorer ni oublier.



On trouve dans le livre des références à Bansky, l'artiste et graffeur de rue mais aussi en annexe des recettes de cuisine... un vrai trésor complété par une note de l'auteur qui évoque la genèse de son livre.



Un très beau roman social et humain.


Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Kill the Indian in the child

J'avoue avoir eu beaucoup d'a priori et de réticences avant de commencer ce livre.

Le sujet de l'assimilation forcée des Amérindiens aux Etats-Unis est un sujet qui me touche énormément, et parmi mes auteurs préférés, il faut compter deux des romanciers amérindiens les plus célèbres aujourd'hui.

Alors, même s'il est vrai que je ne connais pas du tout le contexte canadien, j'appréhendais de lire cette histoire dans un roman pour la jeunesse.



Et bien la preuve que j'ai eu tort, car c'est un roman très émouvant que livre ici Elise Fontenaille. C'est un très court roman mais où tout est dit. On sent la passion et la révolte qui ont animées l'auteur pour l'écriture de ce récit.

Le travail de recherche autant que celui d'écriture est de qualité et a de quoi sensibiliser les ados à ces chapitres mal assumés par les gouvernements nord-américains.

Le choix d'un récit à la 1ère personne (avec le jeune Mukwa racontant sa "vie" au pensionnat) permettra donc aux plus jeunes lecteurs de comprendre au mieux ce phénomène, ainsi que de découvrir quelques aspects de la culture obijwe sans pour autant rentrer dans les clichés.



Rien à ajouter de plus, les faits parlent d'eux-mêmes, et il reviendra à chacun d'en tirer les conclusions qu'il jugera nécessaire.
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Les poings sur les îles

Les poings sur les îles est une merveilleuse histoire , une histoire de transmission de mémoire entre un grand père et son petit fils .

Luis est arrivé en France à l'âge de 11 ans , fuyant l'Espagne en guerre civile , il n'a pas eu d'enfance , il ne sait pas lire et écrire , pourtant il fait l'admiration de son petit fils .

Ce grand père a un don , il a un magnifique jardin où tout pousse comme par miracle , il est toujours de bonne humeur , chante et joue de la guitare .

Il y a une véritable relation d'amour entre ce grand père atypique et son petit fils .

Le jour où le petit fils lira pour la première fois un poème de Jacques Prévert à son grand père , il recevra une guitare .

Les poings sur les îles c'est bien sur la façon littérale de Luis de dire les points sur les i .

Un immense coup de cœur , à lire , à offrir , ne passez pas à côté de cette merveille de sensibilité .
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L'homme qui haïssait les femmes

Ceci n'est pas un roman, c'est un récit fondé sur des témoignages et des faits avérés.

6 décembre 1989, Université Polytechnique de Montréal. Un homme armé fait irruption dans la faculté et tue froidement quatorze femmes avant de se donner la mort. Aux étudiantes médusées qui se demandent pourquoi il s'en prend exclusivement et délibérément aux femmes, le tueur clame haut et fort : "Vous êtes des femmes, vous faites des études scientifiques, vous allez être ingénieures... Vous allez prendre la place des hommes, vous êtes des féministes, je hais les féministes."

Sacrée déclaration !

Élise Fontenaille, en quelques courts chapitres, raconte le drame : avant, pendant et après.

Pas par ordre chronologique, mais dans un désordre apparent qui permet, par petites touches, d'approcher au mieux la vérité de cette affaire. Une autopsie de la tragédie.

Qui est le tueur ? Comment les faits se sont-ils déroulés ? Quelles en ont été les conséquences ?

Petit à petit, la lumière se fait.

Élise Fontenaille écrit dans un style volontairement simple, dépouillé ; elle ne cherche pas à produire d'effet particulier, et c'est le contenu, seul, qui donne toute la force à son texte. Les phrases sont courtes et directes. De la froideur apparente naît l'émotion.

Élise Fontenaille ne juge pas, elle donne au lecteur des éléments pour comprendre et amorcer sa propre réflexion.

Aucun voyeurisme dans ce texte, aucune phrase déplacée : j'y vois un livre qui, plus de vingt ans après les faits, honore la mémoire des victimes et pousse à la réflexion.

Après "Les disparues de Vancouver" qui m'avait fait une très forte impression, ce livre me confirme tout le talent d'Élise Fontenaille.
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La sourcière

Le titre et la splendide première page de couverture m'ont immédiatement attirée.

La quatrième page de couverture évoquant la magie, la forêt, les animaux, une jeune fille à la beauté époustouflante et un terrible seigneur a eu raison de moi.

C'est une jolie fable qui donne envie d'en savoir plus sur l'abbaye de Chanteuges, lieu qui inspira l'auteure.

Chaque chapitre met en avant un des personnages de l'histoire, qu'il soit humain, animal ou élément naturel. Ce qui rend parfois l'histoire un peu répétitive.. Mais, n'est ce pas l'essence des contes, cette répétition qui joue le rôle d'une ritournelle..

Texte poétique, fantastique, musical et enchanteur, La Sourciere est un joli moment de lecture.
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Le garçon qui volait des avions

Le titre sonne comme un titre de conte moderne… et pourtant, el garçon qui volait des avions, Colton Harris-Moore, a bel et bien existé. Colton est un jeune garçon, livré très tôt à lui-même ; la cause : sa mère alcoolique et son père violent et drogué. Il est très intelligent et débrouillard, il vole d’abord des voitures, des bateaux, des avions ! Elise Fontenaille donne voix à ce détrousseur de garages (plus ou grand) ainsi qu’à ceux qui l’ont côtoyé. Surnommé le bandit aux pieds nus, ce jeune homme était surtout un grand solitaire… même si une certaine lassitude s’est installé à la fin de sa cavale… Un petit livre intéressant sur le personnage.

N.B. : David Shapiro a réalisé un court-métrage sur lui, Stealing Suburbia.

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