AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ernest Hemingway (1278)



Pourquoi que les vieux se réveillent tôt ? C'est-y pour avoir des jours plus longs?
Commenter  J’apprécie          401
« C'est bon, monsieur Sing, dis-je. Amenez la suite. »
Il met la main à sa poche, sort l'argent et me le tend. J'allonge la main et lui attrape le poignet qui tenait le rouleau et juste comme il venait à moi, là sur le plancher de l'arrière, de l'autre main je le saisis à la gorge. Je sens le bateau démarrer puis l'hélice brasser l'eau comme il virait et j'étais fort occupé avec M. Sing, mais je voyais le Cubain debout à l'arrière, la godille dans les mains, au moment où le bateau partait vers la pleine mer, en dépit des bonds et des culbutes auxquels se livrait M. Sing. Il faisait plus de bonds et de culbutes qu'un dauphin au bout d'une gaffe.
Je lui retourne le bras derrière le dos et je tire dessus mais je devais y aller trop fort car je le sens venir tout seul. Au moment où il casse, M. Sing fait entendre un drôle de bruit et s'affale en avant, moi le tenant toujours à la gorge et tout, et me mord à l'épaule. Mais aussitôt que je sens le bras mollir tout d'un coup, je le lâche. Il ne pouvait plus lui servir et comme ça je pouvais lui prendre la gorge à deux mains. Eh bien, mes enfants, le M. Sing s'est aplati comme un poisson, sans blague, avec son bras déglingué qui ballotait. Mais je le hisse sur les genoux, mes deux pouces profondément plantés de chaque côté de son tuyau d'orgue, et je fais basculer tout le truc en arrière jusqu'à ce que ça craque. Et n'allez pas croire que ça ne s'entend pas, quand ça craque, en plus.
Je le maintiens une seconde dans cette position, ensuite je l'étends en travers de la poupe. Il était là couché, le visage tourné vers le ciel, tranquille, dans ses beaux habits, les pieds dans le cockpit ; je le laisse là.
Ramassant l'argent tombé sur le plancher du cockpit, je sors sur le pont, j'allume la lampe de l'habitacle et je le compte. Après quoi je prends le gouvernail et je dis à Eddy d'aller sous l'arrière me chercher des morceaux de ferraille qui me servaient de corps mort quand on allait pêcher dans les hauts-fonds ou sur des rochers où je n'aurais pas voulu risquer de perdre une ancre.

Première partie, Chapitre IV.
Commenter  J’apprécie          390
Dans Dostoievski, il y avait certaines choses croyables et auxquelles on ne pouvait croire, mais d'autres aussi qui étaient si vraies qu'elles vous transformaient au fur et à mesure que vous les lisiez ; elles vous enseignaient la fragilité et la folie, la méchanceté et la sainteté et les affres du jeu, comme Tourgueniev vous enseignait les paysages et les routes, et Tolstoï les mouvements de troupes, le terrain et les forces en présence, officiers et soldats, et le combat.
Commenter  J’apprécie          381
On dit que les germes de nos actions futures sont en nous, mais je crois que pour ceux qui plaisantent dans la vie, les germes sont enfouis dans un meilleur terreau, sous une couche plus épaisse d’engrais.
Commenter  J’apprécie          376
Ernest Hemingway
Si vous avez la chance d’avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le reste de votre vie, cela ne vous quitte pas, car Paris est une fête.
Commenter  J’apprécie          372
Les oiseaux, ils ont la vie plus dure que nous autres, pensait-il, à part les pies voleuses et les gros rapaces. En voilà une idée de faire des petites bêtes mignonnes, fragiles, comme des hirondelles de mer, quand l’océan c’est tellement brutal ? C’est beau l’océan, c’est gentil, mais ça peut devenir brutal, bougrement brutal en un clin d’œil.
Commenter  J’apprécie          360
J'ai horreur de quitter ça, c'est tout. J'ai grande horreur de quitter ça et j'espère que j'y ai fait quelque bien. Je m'y suis essayé avec tout ce que j'avais de dons. [...] Le monde est beau est vaut la peine qu'on se batte pour lui, et j'ai horreur de le quitter.
Commenter  J’apprécie          360
Nul n'est une île, entièrement à soi,
chacun est une partie du continent, une partie du tout,
quand une motte de terre est emportée par la mer,
l'Europe s'en trouve amoindrie ,
autant que d'un promontoire,
ou que si l'un de tes amis, ou de ta famille était emporté;
toute mort d'homme me diminue,
parce que je fais partie de l'humanité.
N'envoie donc jamais demander pour qui sonne le glas,
il sonne pour toi.

(En exergue : splendide poème de John Donne)
Commenter  J’apprécie          350
- Qu'est-ce qu'une canaille ? demandai-je. N'est-ce pas quelqu'un qu'on a envie d'étriller jusqu'à ce que mort s'ensuive ?
- Pas nécessairement, dit Ford.
- Ezra est-il un homme du monde ? demandai-je.
- Naturellement pas, dit Ford. Il est américain.
- Un Américain ne peut-il être un homme du monde ?
- Peut-être John Quinn, expliqua Ford. Certains de vos ambassadeurs.
- Myron T. Herrick ?
- Peut-être.
- Henry James était-il un homme du monde ?
- Presque.
- Êtes-vous un homme du monde ?
- Naturellement. J'étais officier de sa Majesté.
- C'est très compliqué, dis-je. Suis-je un homme du monde ?
- En aucune façon, dit Ford.
- Alors, pourquoi buvez-vous en ma compagnie ?
- C'est en qualité de confrère. Je prends un verre avec un jeune écrivain qui promet.
- Vous avez bien de la bonté, dis-je.
- Vous pourriez être tenu pour un homme du monde en Italie, dit Ford avec magnanimité.
Commenter  J’apprécie          359
Ernest Hemingway
Pourquoi qu' les gens peuv'nt pas rester honnêtes et propres et gagner leur vie honnêtement et proprement ?

EN AVOIR OU PAS : Deuxième partie, Chapitre I.
Commenter  J’apprécie          350
Son regard parcourut encore une fois le paysage, et il écouta le vent dans les arbres, huma l'odeur de bruyère foulée sous les bottes, examina de nouveau les empreintes dans le sable mouillé, et c'était tout pour cette histoire.
Commenter  J’apprécie          350
Tout en lui était vieux ,sauf les yeux- et ils étaient de la même couleur que la mer , joyeux et invincibles .
Commenter  J’apprécie          350
- Moi c'est mon âge qu'est mon réveille matin , dit le vieux. Pourquoi que les vieux se réveillent tôt ? C'est-y pour avoir des jours plus longs ?
Commenter  J’apprécie          350
"D'ailleurs, pensa-t-il, tout le monde tue d'une manière ou de l'autre. La pêche me tue au moins autant qu'elle me fait vivre. Le gamin me fait vivre lui, pensa-t-il. Faut pas que je raconte d'histoires."
Commenter  J’apprécie          350
« Écoute, il me dit. Tu te fais sept dollars et demi par semaine. T'as trois gosses à l'école qui ont faim à midi. T'as une famille qu'a des tiraillements d'estomac et je t'offre une chance de faire un peu d'argent.
— T'as pas dit combien. J' veux bien courir des risques, mais ça se paie.
— Il n'y a plus grand-chose à gagner à l'heure actuelle, quel que soit le genre de risque qu'on prend, Al, il me fait. Regarde-moi, tiens. Je me faisais trente-cinq dollars par jour pendant la saison, à emmener des gens à la pêche. Et voilà que je prends une balle dans la peau, que j'y perds mon bras et mon bateau, et à faire quoi ? À trimbaler un lot d'alcool qui vaut à peine le prix de mon bateau. Mais moi je te le dis, mes gosses auront pas de tiraillements d'estomac et je vais pas aller creuser des égouts pour le gouvernement pour un salaire qui ne me permettra pas de leur donner à bouffer. D'ailleurs je ne pourrais plus creuser maintenant, je ne sais pas qui a fait les lois, mais tout ce que je sais c'est qu'il n'y a pas de loi qui vous oblige à crever de faim.
— Je me suis mis en grève contre les salaires, je lui dis.
— Et tu as repris le travail, il me fait. On a dit que vous faisiez grève contre la Caisse de secours. T'as jamais demandé de secours, t'as jamais demandé l'aumône ?
— Il n'y a pas de travail, je lui réponds. Y a pas de travail qui soit payé décemment nulle part.
— Pourquoi ?
— Je n'en sais rien.
— Moi non plus, il fait. Mais tant qu'il y aura des gens qui auront à bouffer, ma famille aura à bouffer. Ce qu'ils veulent, c'est vous faire crever de faim, pour vous forcer à foutre le camp d'ici, de façon à brûler les bicoques, construire de beaux immeubles et en faire une ville touristique. »

Troisième partie, Chapitre I.
Commenter  J’apprécie          340
Il appelait l'océan la mar, qui est le nom que les gens lui donnent en espagnol quand ils l' aiment. On le couvre aussi d'injures parfois, mais cela est toujours mis au féminin, comme s'il s'agissait d'une femme. Quelques pêcheurs parmi les plus jeunes, ceux qui emploient des bouées en guise de flotteurs pour leurs lignes et qui ont des bateaux à moteur, achetés à l'époque où les foies de requin se vendaient très cher, parlent de l'océan en disant el mar, qui est masculin. lls en font un adversaire, un lieu, même un ennemi. Mais pour le vieux. l'océan c' était toujours la mar, quelque chose qui dispense ou refuse de grandes faveurs ; et si la mar se conduit comme une folle, c' est parce qu' elle ne peut faire autrement : la lune la tourneboule comme une femme."
Commenter  J’apprécie          341
Le monde est un endroit magnifique pour lequel il vaut la peine de se battre.
Commenter  J’apprécie          335
Il décréta qu’il était capable de battre n’importe qui, pour peu qu’il le désirât vraiment (…).
Commenter  J’apprécie          330
[...] je n'ai jamais entendu un son de voix pareil. C'était plus gris qu'un matin sans lever de soleil.
Commenter  J’apprécie          330
- La veine. J'aimerais bien en acheter un morceau si on la vend quelque part, dit-il.
Commenter  J’apprécie          330



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ernest Hemingway Voir plus

Quiz Voir plus

Le vieil homme et la mer

En quelle année est paru ce texte ?

1951
1952
1953

10 questions
246 lecteurs ont répondu
Thème : Le Vieil Homme et la Mer de Ernest HemingwayCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..