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Citations de Fiodor Dostoïevski (3113)


Attends, je n'ai pas fini ; il est frivole, veule, égoïste, il a des habitudes basses, mais apprécie-le tout de même, d'abord parce qu'il y a beaucoup pire que lui. Voyons; t'imagines-tu que je voudrais te donner à un vaurien ?
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Il était causeur, élégant sans recherche, et d'une modestie étonnante, ce qui ne l'empêchait pas d'être plus hardi et plus sûr de soi que personne. Son visage me frappa aussi : il avait des cheveux très noirs, des yeux clairs d'une sérénité et d'un calme peu communs, un teint blanc et délicat, des dents semblables à des perles, et des lèvres qui rivalisaient avec le corail.
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Mais les hommes sont des créatures frivoles et pas jolies-jolies, et, comme le joueur d'échecs, peut-être, ils n'aiment que le processus qui mène au but, et non le but en tant que tel. Et, qui sait (on n'en jurerait pas), peut-être tout notre but en ce monde, ce but vers quoi l'humanité tend tellement, ne tient-il justement que dans le caractère continuel du processus de sa conquête, en d'autres mots – que dans la vie elle-même et non à proprement parler dans le but, lequel, cela est évident, ne doit être rien d'autre qu'un deux et deux font quatre, c'est-à-dire une formule, car deux et deux font quatre, ce n'est déjà plus la vie, messieurs, mais le début de la mort. Du moins les hommes ont-ils toujours eu peur, d'une façon ou d'une autre, de ce deux et deux, comme j'en ai peur moi-même à l'instant où j'écris. Supposons que les hommes ne fassent que rechercher ces deux et deux, qu'ils traversent les océans, qu'ils sacrifient leur vie dans cette recherche, mais – les trouver, les trouver pour de vrai, je vous le jure, ils en ont un peu peur. Ils sentent bien que dès qu'ils les auront trouvés, ils n'auront plus rien à chercher. Les ouvriers, à la fin de leur travail, reçoivent au moins de l'argent, ils peuvent faire un tour au bistro, se retrouver au poste – et voilà une semaine bien remplie. Mais les hommes, où peuvent-ils aller ? Au moins, chaque fois, remarque-t-on chez eux comme un malaise quand ils atteignent ce genre de buts. Ils aiment l'action d'atteindre, mais, le fait même – ils ne l'aiment pas du tout, ce qui, bien sûr, est terriblement drôle.
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Oui, ce sont bien ses rêves fantastiques, c'est sa bêtise la plus crasse que l'homme voudra se conserver dans le seul but de se confirmer à lui-même (comme si cela était vraiment tellement indispensable) que les hommes sont encore des hommes, et pas des touches de piano, sur lesquelles jouent peut-être les propres mains des lois de la nature mais qui menacent, ces mains, de jouer au point qu'il sera interdit de vouloir hors des limites de l'almanach. Et, bien plus encore : même au cas où il serait vraiment une touche de piano, même si c'est là une chose qu'on lui démontre par les sciences naturelles et la mathématique, même là, il ne se rendra pas à cette raison, il fera sciemment quelque chose contre, par pure ingratitude ; en fait, rien que pour s'obstiner. Et, s'il n'a plus de moyens, il inventera la destruction et le chaos, il inventera toutes sortes de souffrances, et il la soutiendra, sa position ! Il lancera au monde sa malédiction, et, comme il n'y a que l'homme qui puisse maudire (ça, c'est son privilège, ce qui le distingue le plus fondamentalement des autres animaux), je gage qu'il atteindra son but avec sa seule malédiction, qu'il arrivera donc à se convaincre vraiment qu'il est un homme et pas une touche de piano ! Si vous me dites que même cela, on peut le calculer sur des tablettes, même le chaos, la nuit et la malédiction, que c'est la seule possibilité du calcul préalable qui arrêtera tout et que la raison reprendra le dessus, alors, l'homme fera exprès de devenir fou, pour perdre cette raison et s'obstiner dans son idée ! Je suis sûr de cela, c'est une chose que je garantis parce qu'il me semble bien que toute l'activité humaine, vraiment, ne consiste qu'en cela que l'homme se prouve à chaque instant qu'il est un homme et pas une goupille d'orgue ! Par ses plaies et ses bosses, mais qu'il le prouve ; même en retournant dans les cavernes, mais qu'il le prouve.
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_ Au moins, c est bien que l homme ne soiggre pas trop longtemps lorsque la tête est tranchée, remarqua -t- il.
_ Savez vous reprit le prince avec chaleur, la remarque que vous venez de faire vient à l'esprit de chacun; c est dans ce but qu in a inventé cette machine, la guillotine.
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Tandis que, le soir, le travail de l ' après- midi achevé, je rentrais au pénitencier, épuisé et fourbu, une angoisse affreuse m'a envahi une nouvelle fois." Combien de milliers de journées pareilles aurait je devant moi, me disais je, toujours pareilles, les mêmes, toujours identiques".
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L' idée m' est venue que si nous nous retrouvons un jour tous ensemble en enfer,cela ressemblerait beaucoup a cet endroit. Je n'y ai pas tenu et j'ai dit ma pensée à Petrov; lui, il a juste regardé autour de lui et n'a rien dit.
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J ajouterai à cela une chose: je me suis toujours étonné de cette nlnjomie extraordinaire, de cette absence de rancune avec laquelle ces gens battus me parlaient de la façon dont ils avaient été battus, et de ceux qui les battaient.
Souvent, il n'y avait même pas la moindre nuance de colère ou de haine dans leurs récits, des récits qui, moi même, parfois, me soulevaient le coeur et me donnaient des palpitations très violentes."
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Notre tribune, messieurs les jurés, doit être l'école de la vérité et des idées saines !
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Oui, ces coeurs - oh ! laissez-moi défendre ces coeurs, si rarement et si mal compris - ces coeurs sont bien souvent assoiffés de tendresse, de beauté, de justice, et précisément comme par contraste avec eux-mêmes, avec leur violence, leur cruauté, ils en sont assoiffés inconsciemment, je dis bien assoiffés. Passionnés et cruels en surface, ils sont capables d'aimer jusqu'à la souffrance, par exemple une femme, et absolument d'un amour idéal et élevé.
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"Les hommes se divisent, voyez-vous, en matériaux et en hommes véritables, c'est-à-dire en hommes pour lesquels, vu leur situation supérieure, la loi n'est pas écrite, mais qui au contraire écrivent eux-mêmes des lois pour les autres hommes, les matériaux, le fumier."
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Koalia - Oh ! Karamazov, je suis profondément malheureux. Je m'imagine parfois Dieu sait quoi, que tout le monde, le monde entier se moque de moi, et alors, je suis tout simplement prêt alors à détruire l'ordre existant.
Aliocha - Et vous tourmentez votre entourage, fit Aliocha en souriant.
-Et je tourmente mon entourage, surtout ma mère. Karamazov, dites, je suis très ridicule en ce moment?
- Ne pensez-donc pas à cela, n'y pensez pas du tout ! s'exclama Aliocha. Et puis qu'est-ce que cela veut dire que d'être ridicule ? Que de fois n'est-on ou ne paraît-on pas ridicule ? De plus, aujourd'hui, presque tous les gens doués ont une peur terrible du ridicule et ils en sont malheureux.
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Dans l'abstraction, on peut encore aimer son prochain, et parfois même à distance, mais de près, presque jamais (...) Mais, en premier lieu, on peut aimer les petits, même de près, même sales, même laids (il me semble pourtant que les enfants ne sont jamais laids). Deuxièmement, si je ne parle pas des adultes, c'est aussi qu'outre qu'ils sont repoussants et indignes d'être aimés, ils ont une compensation : ils ont mangé la pomme et connu le bien et le mal, et ils sont devenus "comme des dieux". Ils continuent toujours à en manger. Mais les petits-enfants n'ont goûté à rien et ne sont encore coupables de rien.
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Il est dans le peuple une douleur silencieuse et d'une infinie patience : elle rentre en elle-même et se tait. Mais il est aussi une autre douleur : elle se fraye un chemin par les larmes et dès lors jaillit en lamentations. Mais elle n'est pas moins cruelle que la douleur silencieuse. Les lamentations n'apaisent qu'en rongeant et en déchirant encore davantage le coeur. Une telle douleur ne veut pas de consolations, elle se nourrit du sentiment d'être inextinguible. Les lamentations ne sont que le besoin d'irriter sans cesse la plaie.
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Un prêtre vint bénir les condamnés. Il ne leur restait guère plus de cinq minutes à vivre. L'homme m'a dit que ces cinq minutes lui parurent d'une longueur infinie, d'une richesse inépuisable ; il lui semblait que durant ces cinq minutes il allait vivre tant de vies que point n'était besoin encore de songer au dernier instant.
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Certains prétendent que l'amour le plus élevé qu'on puisse porter à son prochain n'est encore qu'un immense égoïsme.
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Toutes vos idées, toutes ces semences que vous aurez jetées et que vous avez peut-être oubliées déjà, prendront corps et se développeront; celui qui a reçu de vous transmettra à un autre. Comment pouvez-vous savoir quelle part vous aurez dans la future solution des destins de l'humanité?
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[...] ... - "Si vous le savez vous-même," hasarda timidement le prince, "pourquoi alors avez-vous choisi une telle torture, sachant bien que soixante-quinze mille roubles ne la valent pas ?

- Il ne s'agit pas de cela," murmura Gania. "Mais, à propos, dites-moi ce que vous en pensez, je tiens à connaître votre opinion : soixante-quinze mille roubles valent-ils cette "torture", ou non ?

- Je pense que non ...

- Bien entendu. Et il est honteux de se marier dans de telles conditions.

- Oui, très honteux.

- Eh bien, sachez-le, je me marierai quand même, et maintenant encore plus sûrement. Tout à l'heure j'hésitais, mais maintenant c'est fini ! Ne dites rien ! Je sais ce que vous voulez dire ...

- Je ne voulais pas parler de ce que vous croyez. Je suis seulement très surpris par votre certitude ...

- De quoi ? Quelle certitude ?

- De ce que Nastassia Philippovna vous épousera sûrement, et que c'est un point réglé ; ensuite que, même si elle vous épouse, ces soixante-quinze mille roubles tomberont droit dans votre poche. Quoique, au fond, j'ignore bien entendu beaucoup de choses ..."

Gania se rapprocha vivement du prince.

- "Bien sûr, vous ne savez pas tout," dit-il. "Pourquoi alors aurais-je accepté tout ce fardeau ?

- Il me semble que cela arrive souvent : on fait un mariage d'argent, mais c'est la femme qui détient l'argent.

- N-non, il n'en sera pas ainsi pour nous ... Il y a là ... certaines circonstances ..." murmura Gania d'un air pensif et inquiet. " - Et quant à sa réponse, il n'y a plus aucun doute là-dessus," s'empressa-t-il d'ajouter. "Qu'est-ce qui vous fait supposer qu'elle me refuserait ?

- Je ne sais rien de plus que ce que j'ai vu. Barbara Ardalionovna elle aussi disait tout à l'heure ...

- Eh ! Elles le disent comme ça, ne sachant plus que dire. Et quant à Rogojine, elle se moquait de lui, soyez-en certain ; ça, je l'ai bien discerné. Cela se voyait. J'ai eu tout à l'heure un instant d'inquiétude, mais à présent je vois clair. A moins que vous ne jugiez d'après sa conduite envers mon père, ma mère et Varia ?

- Et envers vous. ... [...]
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Sur le perron de l'hôtel se tenait la babouschka ! On l'avait apportée dans un fauteuil. Elle était entourée de valets et de servants. Le majordome était allé en personne à la rencontre de la nouvelle venue, qui amenait ses domestiques personnels et des voitures encombrées de bagages. Oui, c'était elle-même, la terrible, la riche Antonida Vassilievna Tarassevitcheva, avec ses soixante-quinze ans ; c'était bien la pomiestchitsa, la barina de Moscou, la baboulonka, pour qui l'on avait tant fait jouer le télégraphe, toujours mourante, jamais morte.
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Non seulement je n’ai pas su devenir méchant, mais je n’ai rien su devenir du tout : ni méchant ni gentil, ni salaud, ni honnête – ni un héros ni un insecte. Maintenant que j’achève ma vie dans mon trou, je me moque de moi-même et je me console avec cette certitude aussi bilieuse qu’inutile : car quoi, un homme intelligent ne peut rien devenir – il n’y a que les imbéciles qui deviennent. Un homme intelligent du XIX° siècle se doit - se trouve dans l’obligation morale – d’être une créature essentiellement sans caractère; un homme avec un caractère, un homme d’action, est une créature essentiellement limitée. C’est là une conviction vieille de quarante ans. Maintenant j’ai quarante ans – et quarante ans, c’est toute la vie : la vieillesse la plus crasse. Vivre plus de quarante ans, c’est indécent, c’est vil, c’est immoral. Qui donc vit plus de quarante ans ? Répondez, sincèrement, la main sur le cœur ! Je vous dis, moi : les imbéciles, et les canailles. Je leur dirai en face, à tous ces vieux, à tous ces nobles vieux, à ces vieillards aux cheveux blancs, parfumés de benjoin ! Je le dirai à la face du monde ! J’ai bien le droit de le dire, je vivrai au moins jusqu’à soixante ans. Je survivrai jusqu’à soixante-dix ! Et jusqu’à quatre-vingts !... Ouf, laissez-moi souffler. (pp. 13-14)
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