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Citations de Françoise Lefèvre (255)


- Tu vas voir Céline, quand on goûte à ces vins, on a envie de se mettre à genoux. En les buvant viennent des idées de paix et de fraternité, un sentiment de reconnaissance pour la terre où a poussé cette vigne, pour les hommes qui ont vendangé ce vin.
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On klaxonne loin dans la brume. C'est le camion du boucher qui prévient de son passage vieilles et vieux, sédentaires des hameaux et des villages. C'est lugubre et doux.
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Même sans lumière, elle connaît le chemin par coeur. De retour dans sa cuisine, elle allume une bougie. On est moins seul avec une flamme qui brûle.
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"On garde toujours le souvenir d'un grand amour même s'il s'est transformé en une poignée de neige. C'est-à-dire rien. Rien qu'une flaque minuscule qu'un souffle d'air a déjà séchée. C'est à dire moins que rien."
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Moi qui déteste tenir une aiguille, je m'assoirai comme une couseuse à sa fenêtre, et tout au long de cet hiver, je broderai avec patience une tapisserie, faite seulement de fous rires, de chuchotements et de silence. Patience. Un manteau de patience. Oui patience ! Patience des minutes heureuses...
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Dans ces journées d'ecrivain, si peu joyeuses, tout me ramène à une vie antérieure où je n'ai jamais l'impression d'avoir été jeune. J'exhume des souvenirs dont je suis pour ainsi dire absente tant ils semblent s'être déroulés à mon insu. Je renoue avec les charmes d'un conte qui a passé. Est-ce cela vieillir? Même dans ma petite enfance, je ne me souviens d'aucun moment léger, ni de réelle insouciance. Tout pesait gravement. Le temps s'enfuyait. Alors, dans la crainte de ne plus les revoir, je faisais des serments aux arbres, à la maison, au vent, à la nuit. Et à voix basse :- Je reviendrai... je reviendrai. Tout prendre dans mes bras. Tout garder. Tout contenir. À qui dire ? À qui rapporter ? Avec qui partager l'air trop doux, l'odeur funèbre des marguerites, l'echo des trains que j'associe déjà à l'idée d'éloignement. De séparation. Comment contenir tout cela ?
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Jour après jour, dans la chambre de l'asile , s'est installé, entre le vieil écrivain et son visiteur, une des plus rares expressions de l'amour : la confiance.

Depuis le début de la lecture, elle a gardé les yeux fermés. Il s'est assis auprès d'elle. Il l'entoure de ses bras. Il a posé la main sur son front.
La flamme d'une chandelle. Un livre. Une main sur un crâne . On est peut-être dans une de ces peintures qu'on nomme vanité.

Elle murmure :
---E finita la comedia...
Il demande :
---C.était qui ?


Il se reconnaîtra.
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De toute évidence, je perds la mémoire. Je dois faire un immense effort pour
me souvenir des choses quotidiennes, surtout quotidiennes, Les courses, Les noms des gens, des rues. Les dates. Où je place mes objets. Parfois, je suis incapable de formuler ma pensée ou alors je raconte plusieurs fois la même chose. Je m'en compte très vite à la façon dont on me regarde avec cette pointe de politesse presque gentille. Dans la crainte de me répéter, je préfère me taire.Je me tais.
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Il m'arrive de ne plus reconnaître les pièces de la maison que j'habite, de ne pas savoir ce que j'y suis venue y faire. Parfois, j'ouvre la porte du réfrigérateur et je ne sais plus ce que je devais y prendre. Une fois même j'y ai rangé mes lunettes. J'ai été consternée en les retrouvant.
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Noémie chuchote : " Je ne savais pas que les livres avaient une odeur. "
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"On veut nous faire croire que les rayonnantes créatures photographiées en couverture et à l'intérieur du journal ont les préoccupations des gens de cinquante ans et plus. Elles ont l'air d'en avoir trente-cinq. Je tourne les pages. Ce n'est que publicités pour l'incontinence, l'impuissance sexuelle, les petits sièges ascenseurs fixés aux rampes qui vous permettent de monter jusqu'au premier étage, les baignoires qu'on n'a plus à enjamber. Les assurances. Les obsèques. Pour illustrer ce catalogue de ventes, des femmes jeunes sont photographiées dans lesdites baignoires, sur le siège de ces petits ascenseurs. Elles ont l'air en parfaite santé. Pourquoi ne nous montre-t'on pas le vrai visage de la vieillessse ?".
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Je n'aime pas les manoeuvres de séduction. Je n'ai jamais été dans la séduction. Je n'aime pas qu'on me flatte. Depuis toujours, je sais que les compliments cachent souvent chez ceux qui les formulent, un désir de manipulation, de prédation. Je n'aime pas qu'on essaie de m'apprivoiser. Je me sens comme une bête sauvage qui a reçu des salves de plombs. Je n'aime qu'on essaie de me changer. Autrement dit de me soumettre.
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- Vous voyez, dit Céline, quand on mange une pomme chaude et caramélisée et qu'il fait froid et nuit et qu'il y a des lumières de partout, on s'en souvient toujours. Plus tard, vous repenserez à ce que je vous dis. La pomme rouge qui brille dans la fête. Le caramel trop dur, qui casse comme du verre dans la bouche. La pluie fine et glacée sur le visage. L'odeur de la foire, fauve et sucrée.
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C'est là que le coeur se fait gros. Pour l'absence qui tombe comme la neige. L'absence recouvre tout dans un silence de laine.
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Et l'écriture c'est du silence. Une autre façon de parler. (p.75)
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Elle écrase son chagrin contre la vitre. La tentation est grande d'imaginer que c'est un front qu'elle a contre le sien. Un front pour y appuyer sa peine. Quand on est si proche d'un visage, on ne voit plus les larmes, on ne voit qu'une étoile brillante. L'autre vous offre comme une vasque de fraîcheur où se dilue le chagrin.
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et s'il fallait un commencement, on pourrait dire que rien ne prédestinait Céline Rabouillot à devenir garde-barrière. Il paraît que c'est la vie. Un jour on se retrouve dans une de ces maisons miniscules, isolées tout au bord de la voie ferrée, avec la responsabilité de lever et d'abaisser la barrière quand passent les trains. les gens croient qu'on est là depuis toujours. D'ailleurs, ils ne se posent pas la question en franchissant le passage à niveau que Céline vient de leur ouvrir. Personne ne vous demande rien. Jamais. Juste ils disent : "tu as vu la grosse ?"
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C'est peut-être cela la liberté: choisir ses contraintes.
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Mais le jour où jai compris que tu étais enfermé dans cette folie muette qu'est l'autisme, j'ai aussi compris que ce serait à moi de ten tirer. Dabord parce que j'ai ressenti l'urgence de nous sauver comme si une vague déferlante nous arrivait dessus. Ensuite parce qu'il faut être sur le terrain, rien que sur le terrain. Il faut aussi se sentir capable de TOUT abandonner. Enfin, pas une seconde je n'ai eu peur. Pas une seconde, je n'ai pensé que j'échouerais.
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Un autre récit m'interpelle, celui de La Petite Marchande d'allumettes. J'ai vécu la violence de cet abandon. Quand la vie frappe trop fort. Quand la chance vous quitte. Quand ceux qu'on a aimés ne vous reconnaissent plus. Comme elle, je me suis retrouvée sur un trottoir de neige. Je n'ai pas eu sa malchance. Je ne suis pas morte de froid, mais éter- nellement je garderai en mémoire la morsure du gel, ce sentiment d'abandon. Mais je garderai aussi l'espoir fou de ne jamais voir s'éteindre l'étincelle de la dernière allumette. Est-ce pour cette raison que j'ai été attentive aux choses de l'amour, à entretenir ce feu de chaque jour qui ne souttre pas la médiocrité, les fautes d'attention ? Aujourd'hui, il s'agit de reprendre ma vie, ramasser trois morceaux de bois et m'obliger à faire un feu pour moi seule. M'obliger à ne pas mourir de froid.
A lutter.
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