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Critiques de Georges Bernanos (309)
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Dialogues des Carmélites

Un livre (ou plutôt un script de film jamais tourné) qui m'a beaucoup marquée... Le personnage de Blanche, dévorée d'angoisse, incapable d'affronter la vie et ses tourments, est magnifique, tout comme la courageuse Constance et la Mère supérieure, pleine de bon sens. La profondeur des dialogues, la justesse des réflexions, le tragique de l'intrigue, tout est beau et apporte beaucoup. Le titre "Dialogues des Carmélites" laisse suggérer quelque chose de catholique, mais il serait dommage de croire que cet ouvrage s'adresse uniquement à cette communauté. Je le recommande à tous ceux qui se demandent le pourquoi du comment sur leur vie.
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Français, si vous saviez...

On tire toujours profit à revisiter les grands écrivains, surtout lorsqu'ils sont aussi de grandes consciences. C'est le cas de Georges Bernanos, qui se voyait comme "un démolisseur d'impostures" dans l'ouvrage paru en 1961 sous le titre "Français, si vous saviez..." qui regroupe les articles qu'il a publiés entre juillet 1945 et juin 1948 durant les trois dernières années de son existence dans Combat, le Figaro, Témoignage chrétien ou L'Intransigeant. Bernanos était de retour de son exil au Brésil à la demande du général de Gaulle ("Votre place est parmi nous").



Ce livre analyse avec une lucidité totale la situation d'une France sortie exsangue d'un conflit qui l'a meurtrie dans son corps et tout autant dans son âme. Les remarques de Bernanos trouvent un étrange écho dans notre époque. Ainsi lorsqu'il écrit : "Il ne s'agit pas de gouverner la France, tout le monde voit qu'elle est ingouvernable, qu'on ne la gouverne plus qu'en apparence, qu'elle ne répond plus à la barre quelque soit la main qui la tienne." (janvier 1946, au moment où le général de Gaulle quitte le pouvoir, dégoûté par les partis). Emmanuel Macron évoquant la difficulté de réformer le pays est sur la même ligne. Sera-t-il contraint d'imiter de Gaulle version 1946 ? Ou s'est-il propulsé dans le sillage du Président de 1958 venu en sauveur pour écarter la chienlit des partis sclérosés.

Il n'est pas inutile de révéler en le complétant ce que cache le titre de ce recueil d'articles. Français si vous saviez... ce que le monde attend de vous ! Sommes-nous en mesure aujourd'hui de répondre à cette attente ?



Le recueil de Georges Bernanos a été réédité en poche en janvier 2017
Lien : https://lacitedulivreechange..
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La France contre les robots

Voici un essai politique écrit après la Seconde Guerre mondiale, et dont l'éditeur nous vante la brûlante actualité. De mon côté, j'y ai surtout vu le livre d'un moraliste du XXe siècle, attachant mais tout à fait ancré dans son époque, et assez donneur de leçons. Car cette obsession pour la grandeur de la France, ce recours constant à la Révolution comme référence absolue et l'utopie finalement datée qui se dégagent de ses mots résonnent d'une manière bien étrange aujourd'hui.



Oui, le monde a changé, et pas forcément pour le meilleur d'ailleurs. Des penseurs et intellectuels contemporains de premier ordre (Agamben, Onfray, Rabhi et bien d'autres) écrivent d'ailleurs sur le temps présent, avec souvent plus d'acuité qu'un auteur du XXe siècle qu'on essaie de faire passer pour éternellement actuel.
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Journal d'un curé de campagne

Le métier d'un curé de campagne, raconté dans son journal personnel.

Une ambiance, mais une bien triste ambiance dans ce village perdu quelque part dans le nord de la France au début du XXième siècle. Le pays est triste, les gens aussi, le jeune curé est malade en plus. Bien sombre endroit, roman certainement pas conseillé pour les gens déprimés.
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Dialogues des Carmélites

Très beau texte sur le thème de la peur.

Situation extrêmement émouvante dans un contexte historique dépeint de façon inhabituelle ; la lumière de la foi au milieu de l'obscurantisme de la révolution française.
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Dialogues des Carmélites

Unique pièce de théâtre et ultime oeuvre de Georges Bernanos.

L'auteur introduit des personnages "romanesques" dans un évènement historique. L'action se situe à Paris et à Compiègne en 1789.

Blanche décide d'entrer dans un couvent carmélite au lieu de bénéficier des privilèges que peuvent lui procurer son statut social.

Les émeutes éclatent et menacent de s'en prendre au carmel.

L'oeuvre homonyme de Francis Poulenc est tout aussi exquise.



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La joie

"Méfiez-vous de ce qui trouble" lui avait conseillé l'Abbé Chevance.

Chantal de Clergerie, (entre un père veuf académicien égoïste qui rêve de la voir "entrer en religion" et une grand-mère sénile "méchante femme"), pure,bonne,trop claire,trop confiante; se voit un jour troublée par l'insolent Colonel Fiodor, le chauffeur russe "habillé comme un prince" "au regard d'une fixité ténébreuse".

Il est "l'ennemi", "l'homme à craindre". Et cette jeune fille qui "donne sa joie", "parle à Dieu", devenant lucide va ressentir douloureusement sa propre solitude, son vide, ses imperfections.

Cacherait-elle un secret? Le piège se refermera-t-il sur elle?

La joie (prix Fémina 1929) de Georges Bernanos (écrivain français académicien du XX° siècle déchiré et mystique) exulte de ferveur catholique, campe un portrait fort de Chantal de Clergerie, incarnant le bien confrontée au mal et à ses propres doutes et critique l'éducation trop stricte des jeunes filles élevées au couvent , (proies faciles, qui ne savent rien de la vie).

Un peu trop alambiqué à mon goût!



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Journal d'un curé de campagne

"On gagne toujours à reprendre Bernanos. Ce grand homme de foi et tout aussi grand homme de passion, pamphlétaire redoutable et « plus grand romancier de son temps » selon Malraux (qui préfaça en 1974 le Journal d’un curé de campagne), avait la vocation...



http://www.denecessitevertu.fr/
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Dialogues des Carmélites

Dernière oeuvre écrite par Georges Bernanos. C'était au départ une commande, un scénario d'après une nouvelle en langue allemande de Gertrud von Le Fort, "La dernière à l'échafaud".


L'histoire présente seize carmélites de Compiègnes qui subissent les bouleversements et la tyrannie de la Révolution française. Bernanos y développe le mystère de la peur, et plus particulièrement la peur de la mort, thème central dans l'oeuvre de cet auteur.


Pour les croyants et fervents catholiques, cette pièce pourra peut-être les attendrir devant la foi inébranlable et l'héroïsme de ces carmélites, mais pour les autres, simples impies et athés de tout bords dont je fais partie, on n'en retiendra que le ridicule et la bêtise de petites écervellées qui sont prêtes à aller vers la mort pour un principe, une idée qu'elles ne comprendront jamais.
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Un crime

Un sympathique roman policier bien ficelé, qui délivre une caractérisation assez fine soutenue par un style tout aussi fin. Il ne faut guère s'attendre à quelque chose quant à la déduction ou à la conduite de l'enquête ; néanmoins, le dénouement - bien que légèrement tiré par les cheveux - se tient bien et était prévenu par des indices au long du récit.



Il me reste à lire d'autres livres de M. Bernanos, bien entendu, celui-ci n'étant jamais décrit comme un de ses meilleurs. J'aborde tout de même ma découverte de son œuvre avec une relativement bonne impression.
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Nouvelle histoire de Mouchette

Nouvelle histoire de Mouchette

Georges Bernanos (1888-1948)

Académie française

L’innocence violée.

« Le grand vent noir qui vient de l’ouest éparpille les voix dans la nuit. Il joue avec elles un moment, puis les ramasse toutes ensemble et les jette on ne sait où, en ronflant de colère. »

Mouchette, quatorze ans, a fui l’école et les mercuriales de Madame la directrice une fois de plus, et courant par les chemins, puis errant à travers les taillis dans la grande colère du vent et le flagellement de la pluie, elle rencontre Arsène, un jeune braconnier ivrogne à ses heures. Mouchette retarde le moment de rentrer au logis où son père alcoolique invétéré et sa mère gravement malade ne l’attendent que pour lui mettre une raclée de plus.

Arsène parle et parle et ce flot de paroles empêche Mouchette de penser, mais tous ses sens sont à l’affût et guettent elle ne sait quoi encore en épiant un péril prochain. Mouchette est hors d’état de se défendre au cas où, autrement que par l’immobilité et le silence. Arsène en vient au fait et lui confie qu’il a sans doute tué le garde champêtre Mathieu en le frappant violemment au crâne avec un piège métallique. Il veut se servir de Mouchette comme alibi et la met en garde.

Plongée dans sa solitude, Mouchette après la mort de sa mère n’a personne a qui se confier après une enfance sans repère tel un paysage de brume…Elle n’est pas aimée, malmenée par ses camarades de classe, meurtrie dans son âme : l’expression sournoise de son visage et son regard insolent et craintif n’attirant guère la sympathie. Elle n’a jamais connu la douceur d’une caresse, d’une vraie caresse. Une fois pourtant… Et puis elle a été salie dans son intimité dans une nuit de tempête…

Ce bref et beau roman tout empreint de violence enfouie mais aussi de morale chrétienne nous emmène aux confins sombres de la détresse d’une âme blessée qu’aucune lueur d’espoir ne vient effleurer. Bernanos évoque à chaque page la vie de misère et le douloureux destin de Mouchette avec tendresse et ce dans un style d’une beauté absolue dans sa précision et sa retenue.

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La liberté, pour quoi faire ?

C’est un écrit divisé en cinq parties que nous propose Bernanos. La forme est particulière puisque ce sont des textes écrits pour des conférences. Ce qui explique une certaine redondance au sein des parties. On oublie plus facilement ce qui est prononcé à l’oral puisque nous n’avons pas de support c’est pourquoi Bernanos martèle certaines thématiques.



Quelles sont-elles ? Il reprend une large partie de ce qu’il traitait dans La France contre les robots, il critique la liberté que la société des machines nous enlève. Cette société, anti-civilisation qui pousse l’humanité dans la jouissance, la fuite en avant et les loisirs. Cette anti-civilisation qui détruit notre vie intérieure, que Bernanos assimile à la liberté, celle de pensée notamment. L’homme moderne n’a plus le temps, en plus de cela la nourriture spirituelle qu’on lui donne ne peut le rassasier. Pour contrevenir à cette déspiritualisation, il se jette dans la modernité.



Bernanos esquinte ceux qui croient au dogme du progrès et voit dans l’Histoire une locomotive sur ses rails. Il préfère comparer l’Histoire à une toile que l’on recompose sans cesse. À propos de locomotive, la machine et les spéculateurs qui les contrôlent l’inquiètent. Ces personnes usent de propagande pour tuer la vie intérieure et ainsi rendre acceptable le mélange de mensonge et de vérité qu’elles propagent. Il met dos à dos marxistes et libéraux qui ne pensent qu’aux lois économiques et veulent dicter la marche du monde sous celles-ci.



Il s’inquiète, de la bombe atomique tout d’abord. Celle-ci le hante durant ces cinq conférences, c’est quelque chose qui l’a profondément marqué. C’est la machine des machines, celle qui pourra détruire le monde et l’humanité avec. Il souhaite que la jeunesse, nos « boomers », ne se laisse pas avoir et n’attend pas de la génération qui a laissé faire cette guerre un quelconque salut. Cette génération, dont Bernanos fait partie, laisse la propagande s’implanter en temps de paix et se comporte comme si l’on rentrait de vacance. Alors que nous rentrons d’une guerre terrible, destructrice.

Et c’est aussi un écrivain catholique, il nous expose sa foi et ses croyances. Il en veut aux nouveaux convertis d’être un peu trop ostentatoires dans la démonstration de leur foi. Mais, il en veut aussi à ceux qui croient qu’utiliser les mythes de la Bible pourra convertir les masses. Car il s’en remet à Dieu, qui est amour, et qui nous a laissé le libre arbitre pour que nous le rejoignions de plein cœur.



La lecture est très facile, même si les redondances peuvent être fatigantes à la longue. Néanmoins Bernanos donne un message d’espérance, et non d’optimisme, face à la société des machines. Il souhaite de plein cœur que la France reprenne son rôle de libératrice — référence à 1789 — et combatte ce monde anglo-saxon et allemand, mené par les lois économiques.
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Dialogues des Carmélites

Dialogues des Carmélites / Georges Bernanos

Quelques temps avant la Révolution de 1789, une jeune aristocrate d’une nature déjà très religieuse et solitaire, Blanche de le Force, entre au Carmel de Compiègne, un ordre très strict, sous le nom de Sœur Blanche de l’Agonie du Christ, un lieu sanctifié où elle espère trouver refuge contre le monde qu’elle craint avant tout.

Un décret révolutionnaire ordonne l’abolition des vœux monastiques dans tous les monastères de l’un et l’autre sexe et l’expulsion des religieuses ici du Carmel sous peine de sanction, qui doivent retourner à la vie civile alors que la Terreur fait rage et que la guillotine guette tout un chacun. Les religieux sont particulièrement visés, car la Révolution est aussi une guerre anti-religieuse. Sœur Blanche est profondément touchée car elle était sur le point de prononcer ses vœux.

On retrouve dans cette œuvre qui est une pièce de théâtre, les thèmes familiers de Bernanos, son âme mystique tourmentée ainsi que sa noblesse de pensée et son style puissant. Les thèmes de la foi et de la vie monastique, la peur ou non de la mort, en fait sujet principal, sont développés au travers de dialogues d’une sublime intensité. La dimension importante et quasi mystique de l’échange des morts, à rapprocher de la communion des saints, est illustrée par l’acceptation par la Mère supérieure d’une mort indigne d’elle, dans l’angoisse et le tremblement, pour transférer sa force à la timide Blanche qui montera volontairement et en martyre consciente à l’échafaud. Les non croyants n’y trouveront sans doute pas leur compte. Quant aux croyants, ils seront portés à méditer à coup sûr. Le texte de cette pièce, pas très facile à lire, en somme ravira les spécialistes de ce genre de sujet. Un très beau texte certes, mais qui peut laisser perplexe et même imperméable à une certaine idée de la mort.

Pour la petite histoire, notons que cette pièce de théâtre est adaptée d’une nouvelle en langue allemande de Gertrud von le Fort.



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Les grands cimetières sous la lune

C'est un livre à lire, selon moi en plusieurs fois car en une fois il peut se reveler un peu indigeste et lourd. Car tout n'est pas rose comme son titre l'indique et cette plongee dans l'Espagne Franquiste est dure et revele des passages qui peuvent eprouver le lecteur;ais le style classique de l'auteur sauve l'ensemble et nous offre un livre de temoignane, à relire pour se replonger dans une periode sombre de notre histoire.
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Journal d'un curé de campagne

Plongée dans le quotidien d'un jeune prêtre envoyé dans un village du Nord de la France. C'est l'occasion pour Bernanos d'une étude approfondie de questions philosophico-religieuses sur l'homme moderne et le salut de l'âme, mais aussi du quotidien des paroissiens au début du XXème siècle et des pensées intimes d'un jeune prélat qui est plutôt mal accueilli et souffre de problèmes de santé chroniques.
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La France contre les robots

Célèbre essai de Bernanos qui critique la modernité, la déshumanisation d'un temps qu'il trouve ridicule, de la chute des libertés. Ce qui marque le plus avec Bernanos, c'est qu'il a le verbe implacable, à l'image des écrivains et journalistes de son temps, qui ne prenaient pas de pincettes pour critiquer ce qui n'était pas de leur goût.
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Sous le soleil de Satan

Un écrivain francais un peu oublie injustement car ce n'est pas le talent qui manque a sa plume,ce livre le confirmera a tous les lecteurs qui seront,je l'espere comme moi ravi de l'elegance du style et de la fluidité du recit qui voys fait passer de page en page sans presque vous en rendre compte.
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Un crime

Bernanos

Un crime

Un nouveau curé va arriver dans une petite vallée, endroit rude et isolé, Mme Céleste la servante l’attend et il tarde à venir.

C’est un livre policier mais aussi religieux dirons-nous.

En même temps ; une riche douairière est assassinée, y a-t-il un rapport, y est-il mêlé ?

Une écriture lente mais qui a le charme de décrire les lieux, les personnages tels que le lecteur peut les voir.

Est-ce un polar ? oui

Est-ce religieux ? oui

Politique, oui, superstition, oui.

Car plusieurs crimes vont apparaître, des mystères, suspens

Ce livre écrit depuis pas mal de temps semblerait ne pas être classé dans les polars, mais si, mais nous n’avions pas encore connaissance de tous les mystères découverts par ce que l’on appelle les équipes « forensics », et pourtant ce livre est attachant.

J’aime assez ces histoires d’un temps passé et écrites simplement. C’est agréable de se retrouver il y a longtemps, et que bien qu’englué dans ses superstitions et ses vieilles idéologies d’un village éloigné de tout et d’équipe de policier ou gendarme ainsi que juge qui n’ont que rarement à faire à ce genre d’histoire. Il est possible d’atteindre la solution mais doucement, tout en imaginant l’environnement magnifique de surcroît.



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Où allons-nous ?

Quelle actualité pour ce court texte imprimé clandestinement en 1943 !!! Diffusé dans une France occupée dans les "Cahiers du Témoignage chrétien", écrit depuis le Brésil où l'auteur s'est exilé depuis 1938, c'est un cri de colère. C'est le père jésuite Pierre Chaillet, fondateur de ce ces Cahiers en 1941, qui a choisi le titre en s'inspirant d'une phrase de l'auteur. Dans ces Cahiers se retrouvent des témoignages de Léon Bloy, Charles Péguy, Paul Claudel...

Cet écrivain aux dons de prophète, a vu, avant l'heure, que l'humanité ne retrouverait pas ce qu'elle avait perdu. Il dresse sans pitié l'acte d'accusation contre la trahison des classes dirigeantes qui, emportées par leur mépris du peuple, en sont venues à prendre le parti de l'ennemi.

Je cite ci-après, quelques phrases chocs :

"Il paraît que l'on commence à se débarrasser en Allemagne, par la méthode de l'euthanasie, des infirmes et des débiles mentaux. Pour les mêmes raisons, on pourrait détruire aussi d'autres produits moins tarés, mais qui risquent de coûter à la société plus qu'ils ne rapportent. Un raisonnement analogue conduirait à supprimer une partie des pauvres, notamment ceux auxquels une longue hérédité familiale de pauvreté, laisse peu de chance d'accéder à un sort meilleur. Après tout, cette sorte d'épuration des mal-fichus, se justifie tout autant que l'épuration des mal-pensants."

" La chrétienté ne donne que dans l'épreuve, l'exacte mesure de sa force. Ce n'est pas le malheur qui la rend forte, mais il y remet chacun à sa place."

"L'Europe doit se refaire une unité spirituelle"!!!!!!

Où allons-nous !!!! Dis-t-il en 1943 et que nous pouvons redire aujourd'hui en 2021. Comme lui, nous sentons bien que nous ne retrouverons pas ce que nous avons perdu, que nous assistons à la fin d'un monde, sans rien savoir au juste de celui qui le remplacera, s'il doit du moins être remplacé !
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Dialogues des Carmélites

Tragique récit qui, empreint d'émotion et d'empathie, relate l'intolérable intrusion de la Terreur dans le monde doux et pieux de la religion.



La scène des "représentants du peuple" qui se prennent pour des libérateurs car ils ne comprennent pas que la vraie liberté ne se trouve pas dans l'assujettissement à un pouvoir séculier relativiste et anthropocentriste mais au contraire dans la discipline et le dévouement à Dieu est d'une totale actualité ! "Il n'y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté" dit le commissaire pendant les interrogatoires et la Mère Marie de lui répondre magnifiquement "la nôtre est hors de vos atteintes". Illustration parfaite de l'incompréhension totale du monde matérialiste face à l'élévation spirituelle.



Contre tant d'amour et de dévotion leurs tortionnaires ne peuvent rien. Leurs victimes prient d'autant plus pour eux qu'ils les supplicient. Et après les avoir tuées ils se rendent compte que leur rage n'en a pas été diminuée d'une once.



Loin d'opposer la grandeur de la vertu contre la puissance de la violence, Bernanos exalte la faiblesse face à la force, le silence face au bruit, le consentement et le don de sa vie face au désordre et au meurtre.
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