Un véritable monument que ce célèbre écrit de Duby sur la féodalité. Pour tout passionné de ce sujet, c'est un incontournable. Cependant pas toujours facile à lire et surtout pas exempt de partis pris, d'interprétations et d'une certaine ligne idéologique. A ne pas lire seul, donc, mais à côté d'autres ouvrages sur la période médiévale.
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Ce classique m'a été plusieurs fois recommandé lors de mes études d'histoire, et je comprends pourquoi. La beauté de l'introduction est digne d'un bon roman, le reste de l'ouvrage est bien écrit et surtout la démonstration de George Duby est efficace.
Au delà de la bataille en elle-même, peu impressionnante par son nombre de morts et de combattants, c'est toute la culture de l'époque, admirablement bien retranscrite, qui fait l'intérêt de ce livre. On découvre un monde où les femmes sont exclues (au mieux décrites comme sorcières...), où les richesses sont détenues par les nobles et de plus en plus redistribuées par le biais de tournois plutôt que de donations (au grand dam de l'Eglise), où on capture les chevaliers et extermine les mercenaires, où on ne guerroie ni fornique le dimanche, un monde où des rois peuvent combattre sur un champs de bataille dont l'issue, on le croit, est décidée par Dieu plus que par le nombre de soldats, leurs équipements, leurs techniques militaires.
Ce monde nous paraît loin, et cette distance est aussi expliquée à la fin de l'ouvrage par les façons dont cette bataille a été relatée dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace d'abord, on voit comment chaque camp dresse un récit politique d'un combat confus. Dans le temps enfin, on comprend comment cet événement a été repris par la mémoire nationale. Ainsi, au début du XXe siècle, les Allemands célébraient, en 1913 le centenaire de la bataille de Leipzig, et les britanniques planifiaient celui de Waterloo pour 1915. Entre deux, nos hommes politiques ont donc trouvé les 800 ans de Bouvines pour rivaliser. Une victoire de la France contre trois ennemis, quand nos voisins s'y sont pris à trois contre un (et même plus encore) pour abattre Napoléon, disaient les orateurs de l'époque.
Bref, le Dimanche de Bouvines est un vieux livre qui n'a pas perdu sa saveur et que je recommande aux amateurs d'Histoire.
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Redonnant vie à cette "Histoire" de Guillaume le Maréchal (1146-1219) commandée par son fils et composée de quelques 19 000 vers, l'immense historien que fut Georges Duby nous replonge au coeur du Moyen âge des chevaliers.
Commenté avec mesure et savoir, ce texte, retrouvé après 800 ans et consacré au "Meilleur des chevaliers", est une source incontournable de connaissances.
Sur son lit de mort, Guillaume met en ordre son héritage et ses funérailles. Ce sera aussi le moment de parcourir cette vie de combats et de gloire, de se justifier contre quelques griefs, d'évoquer sa jeunesse , son habileté aux joutes et aux combats, ses alliances…
Georges Duby fut un orateur hors pair, un grand écrivain élégant et précis et pour qui s'intéresse à cette période de l'histoire ce livre est indispensable.
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Voilà un volume qui me manque pas d'intérêt, car il est utile à consulter et synthétique. Ceci dit, il ne remplit pas absolument son projet : ce n'est pas faire de l'histoire globale que de juxtaposer des articles de quelques pages sur les Mayas, les Arabes et les Chinois, même quand ces pages disent l'essentiel de leur sujet. On ne fait pas là une histoire globale, on fait une anthologie d'histoires particulières, dépourvues de perspective globale. D'autre part, la moitié du volume, voire plus, est consacrée à l'histoire occidentale et méditerranéenne, ce qui ne correspond en rien, au Moyen-Age, à la place réelle de ces espaces dans l'histoire planétaire. D'ailleurs, la notion de Moyen-Age est déjà inutilisable pour le califat arabe, pour l'Inde, la Chine et l'Amérique précolombienne. C'est donc un livre commode à consulter pour des renseignements rapides, mais dont le contenu ne répond pas au titre.
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J'ai trouvé ce livre très intéressant. Il casse certaines images que l'on continue d'avoir sur la femme, et la plupart des chapitres sont assez clairs et faciles à lire. En plus, il est assez complet dans ses sujets : pauvres, riches, sorcières, journalistes, etc.
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Ouvrage conséquent (340 pages illustrées de 473 cartes commentées ) pour une entreprise qui ne l'est pas moins . redre compte de l'histoire du monde . L'ouvrage patronné par le grand historien Georges Duby et réalisé par des équipes de spécialistes permet une très bonne approche globale et s'efforce de prendre en compte tous les continents en insistant sur la notion d'aires culturelles. Un ouvrage de référence pour non spécialiste.
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Dans ce premier tome (sur trois) Georges Duby aborde la période 980-1140, qu'il surnomme "l'adolescence de la chrétienté occidentale". Ce tome est donc consacré à l'apparition de l'art sacré en Occident. Il montre d'abord l'évolution, les mutations du pouvoir politique et l'influence antique, romaine sur l'art. D'où ce que l'on appelle l'art roman. Puis il montre les profondes mutations sociales, l'apparition des chevaliers, mais aussi du souci du salut de son âme, des pélerinages. Dans le même temps les moines, pendant religieux des chevaliers, dont la fonction est de prier pour la société des autres hommes multiplient les monastères. Le propos est magnifiquement illustré par de belles reproductions, très variées.
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Georges Duby le dit lui-même : il ne souhaite pas écrire une biographie de Guillaume le Maréchal. Celle-ci existe déjà, c'est l'Histoire de Guillaume le Maréchal, écrite par Jean l'Anonyme au début du XIIIe siècle. En vérité, Duby souhaite, à travers la vie extraordinaire de cet homme clé de l'histoire médiévale anglaise, évoquer ce que fut la chevalerie et, plus généralement, la féodalité en Angleterre et en Europe. En cela la vie de Guillaume le Maréchal est un exemple, au sens latin du terme, un miroir donc, réfléchissant son époque et les hommes qui y vécurent.
Ces hommes n'étaient pas ceux du commun. Dans la répartition tripartite des hommes au Moyen Age, Duby ne s'intéresse pas à ceux qui travaillent ou à ceux qui prient. Il s'intéresse à ceux qui combattent : les chevaliers, et leurs seigneurs dont le plus haut, le roi, se situe au sommet de la pyramide sociale. Dans cette société figée, le parcours de Guillaume le Maréchal fait figure d'exception. Lui, le cadet de famille, celui dont le destin était de combattre sans jamais pouvoir prendre femme, devint l'un des personnages les plus puissants de son époque, puisqu'il fut, à la mort de Jean sans Terre, le régent du royaume d'Angleterre, chargé de veiller sur le petit roi, le futur Henri III. Consécration d'une vie, peut-être due à cet âge exceptionnel : le Maréchal vit entre environ 1245 et 1219. Son ascension ne fut pas linéaire : il est un chevalier errant lorsque, au début des années 1180, il est soupçonné de liaison avec la femme d'Henri le Jeune, fils d'Henri II Plantagenêt. Lorsque Henri II meurt en 1189, il s'inquiète de son avenir lorsque monte sur le trône Richard Coeur de Lion. Idem lorsque Jean Sans Terre y parvient : Guillaume doit laisser plusieurs fils en otage pour protester de sa bonne foi.
Guillaume doit son ascension à sa valeur exceptionnelle au combat. Tournoyeur redoutable, il remporte plusieurs succès lors de ces rencontres qui se déroulaient dans le nord de la France, faisant de la nation anglaise l'une des nations redoutées. A la guerre, notamment en Normandie ou dans le Maine, Guillaume fait honneur à son rang et à sa classe sociale. La bataille de Lincoln, en 1217, est sa consécration. Tous ces exploits lui permettent de prendre femme, d'ailleurs l'un des plus beaux partis du pays, qui fait sa fortune matérielle et le portent au rang des hauts barons du pays.
Si Georges Duby insiste sur le caractère exceptionnel de la vie de Guillaume le Maréchal, il la prend en exemple pour illustrer ce qu'était la féodalité au Moyen Age. Il faut comprendre que l'époque à laquelle vit Guillaume représente probablement le zénith et l'aurore du mode de vie chevaleresque. La foi, l'honneur, la générosité en constitue les piliers. Ce mode de vie, particulièrement viril, vit ses derniers instants. Les Etats monarchiques gagnent une solidité qu'ils ne perdront plus, et prennent le pas sur les puissances nobiliaires du pays. D'autre part, l'honneur cède peu à peu le pas à l'argent, qui deviendra la valeur dominante en Occident. L'argent, les chevaliers le méprisent mais en ont besoin, car leur prodigalité en dépend. Cet argent, donc, est la matérialité du pouvoir. Cependant l'honneur s'acquiert par l'intrépidité au combat, et la loyauté dans le lien personnel. Car l'époque est encore à la féodalité et les liens vassaliques déterminent un édifice social à la fois simple et complexe. Simple parce que les relations sont personnelles, et que l'on doit fidélité et bienveillance aux hommes qui nous dominent ou qui nous servent le plus directement. Complexes car ces relations peuvent s'entrechoquer, faisant vaciller la morale : ainsi Guillaume, servant son jeune seigneur Henri le Jeune, doit-il s'expliquer de cette fidélité à son roi, Henri II Plantagenêt, lorsque le fils entre en rébellion avec le père. Les relations sont verticales, mais aussi horizontales, et les liens vassaliques n'empêchent pas les jalousies, de celles qui naissent lorsqu'un chevalier apparait trop aimé de son seigneur : c'est ce qui arrive à Guillaume.
Jamais, cependant, Guillaume ne semble en danger dans le jeu des relations personnelles. Le danger, il l'encourt lors des tournois, dont Georges Duby donne une vision sportive. Ainsi le tournoi, gigantesque affrontement de jeunes hommes fougueux et valeureux, est-il un événement sportif, organisé par les hauts barons du pays qui, à la manière des sénateurs romains organisent les Jeux, s'attachent par là la reconnaissance d'une classe de jeunes hommes liés entre eux par une même pratique, des mêmes codes culturels, et une amitié virile qui confine à l'amour. C'est la peut-être le plus grand mérite se Georges Duby : par son écriture simple et fluide, par le recours aussi à cette Histoire de Guillaume le Maréchal dont la langue restitue à merveille - peut-être parce que l'auteur était un laïc, sûrement parce que la source principale en est Jean d'Early, écuyer de Guillaume - le mode de vie chevaleresque, Duby donne vie à une époque souvent figée négativement. Guillaume le Maréchal, par sa vie formidable, par la chance aussi que nous avons d'en posséder une trace écrite, est le témoin de la chevalerie dont il fut, selon les chevaliers français eux-mêmes, le meilleur représentant.
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Georges Duby, incontestablement un de nos meilleurs médiévistes, signait là en 1973 un panorama très complet de la Bataille de Bouvines.
C'est dans la présentation préliminaire du cadre de cet évènement qu'il a bien failli me perdre un moment, se laissant par endroits aller dans des élans d'éloquence au risque de sombrer parfois dans le délayage, voire de s'éloigner du sujet... au risque de se répéter, aussi, puisque j'ai trouvé pas mal de redites presque mot pour mot de "Guillaume le Maréchal", lu récemment (d'ailleurs, pour être précis, c'est dans ce dernier qu'il s'est répété, puisqu'il est postérieur au "dimanche de Bouvines".)
Passé ce moment difficile, j'ai retrouvé son incroyable talent de mise en perspective, ainsi qu'une passionnante et très rigoureuse étude de l'historiographie de Bouvines à travers les siècles, et des motivations d'obscure propagande qui y ont présidé.
Le tout est toujours rédigé dans une langue impeccable et entraînante : nul doute que Duby aurait pu être un formidable romancier s'il n'avait pas choisi les rigueurs des sciences humaines.
On a même le privilège de voir transparaître à plusieurs reprises, bien qu'avec mesure, discrétion et pudeur, les opinions personnelles de Duby.
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Un livre que je possédais depuis longtemps et qui prenait la poussière sur mes étagères.
Ce livre fait partie de la série des "Trente journées qui ont fait la France". Georges Duby a un style fluide. Ce n'est pas le genre d'historien a noyer le poisson dans le pinaillage d'une date ou d'un mot. Son étude est divisée en deux parties : les faits, les tenants et les aboutissants, la bataille proprement dite, puis l'interprétation faite à travers les siècles des sources de l'époque dont la plus connue est due à un moine de Saint-Denis présent à la bataille : Guillaume Le Breton.
Ce qu'il y a de bien avec ce genre d'historien c'est qu'il n'a aucune théorie fumeuse à vous proposer. Il montre c'est tout. Il montre par exemple comment la Paix de Dieu instituée à l'orée de l'an mille par le Clergé afin de canaliser la violence endémique de la chevalerie et la détourner vers la Croisade en Orient, a changé les affrontements entre féaux. Il montre encore comment les batailles, loin de l'idée qu'on s'en fait aujourd'hui , n'étaient que des jeux de tournois un peu plus violents dont le vainqueur était l'élu de Dieu. Si Philippe a vaincu à Bouvines c'est par la décision de Dieu. La bataille est une ordalie. Le vainqueur a toujours raison.
Rappelons qu'en 1214 le Roi de France, Philippe Auguste a un tout petit royaume qu'il cherche à agrandir aux dépens du Roi d'Angleterre et Duc d'Aquitaine par sa mère : Richard Coeur de Lion. Au moment qui nous intéresse c'est Jean sans Terre, le frère de Richard , qui est Roi d'Angleterre. Il débarque sur les côtes du Poitou et entend bien prendre Philippe à revers.Le Capétien qui n'a pu embarquer pour Albion et qui, de dépit, ravage les terres flamandes : coutumes de l'époque....
Pour corser l'affaire L'Empire germanique est en proie aux dissensions : deux empereurs prétendent à la Couronne de Charlemagne : Otton de Brunswick et Frédéric de Hohenstauffen....Le Pape innocent III , rien d'un agneau de Dieu, en rajoute excommuniant à tour de bras.....ambiance.
Les forces en présence se retrouveront donc le 27 juillet 1214 sur le champ de bataille de Bouvines à la limite de la Flandre et de l'Artois. Philippe Auguste vainqueur (ce qui veut dire pour les gens de l'époque que Dieu est avec lui, lui a donné raison...) la victoire de Bouvines va , au fil des siècles, devenir l'exemple de la résistance "française" aux menées anglaises et "allemandes". C'est surtout la 3e République qui en fera le symbole de la "Nation" en armes repoussant l'envahisseur teuton. Anachronisme certes ,mais qui perdure un peu dans l'esprit de ces gens qui ont tété le lait patriotique des Malet-Isaac :-). Aujourd'hui nos collégiens n'ont que faire de ces antiquités....on leur apprend que le Monde est une grande famille et que la guerre "c'est pas bien" , elle doit être mise au ban de l'Humanité.
Mais chassez le naturel , il revient au galop comme disait...je ne sais plus qui....
"....la guerre se fait plus facilement quand on a Dieu pour allié".
"Dieu. Celui des holocaustes et des défilés militaires. Le dieu de l'ordre rétabli. Ce grand cheval blême qui planait sur le champ des morts, un soir, à Brunete, avait autrefois plané sur Bouvines. Il plane aussi sur Guernica, sur Auschwitz, sur Hiroshima, sur Hanoï et sur tous les hôpitaux après toutes les émeutes. Ce dieu-là non plus n'est pas près de mourir. Il reconnait toujours les siens " .
(page 300/301 édition Folio)
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Le sous-titre explicite bien le propos de Georges Duby : il s’agit de parcourir l’art du moyen âge (à l’exclusion du haut moyen âge) mais en reliant l’évolution de cet art à l’évolution de la société, de ses représentations, de ses valeurs. Le texte est d’une grande densité, il vaut mieux connaître déjà cette époque, avoir en tête les dates, et une certaine connaissance des personnages, car Georges Duby cite un certain nombre d’événements ou personnes, mais ne les explicite pas.
Le texte est découpés en trois périodes, avec ses spécificités et particularités, même si tout est toujours en mouvement, en perpétuel changement et évolution.
La première période qui va de 980 à 1130 est intitulée Le monastère. C’est dans ces derniers que s’est réfugié l’art, suite à la dislocation de l’état sous les poussés de diverses invasions (vikings, hongroises, sarrasines). L’art est une offrande à Dieu, un Dieu terrible, le monastère est un lieu de prière pour apaiser ce Dieu, c’est d’ailleurs le seul lieu de prière, les moines étant les intermédiaires indispensables. Et les offrandes de riches seigneurs et chevaliers (illettrés) affluent pour permettre aux moines de remplir leur office dans des conditions dignes de Dieu. L’art roman et Cluny (et tous les monastères fondés sous sa bannière) en sont les symboles les plus représentatifs.
La période de 1130- 1280 est intitulée La cathédrale. Dans cette époque, les seigneurs locaux, ont quelque peu perdus de leur superbe, le pouvoir royal s’est réaffirmé, la croissance de la population, des facteurs économiques ont permis l’essor des villes, une autre forme de production des richesses. L’art demeure néanmoins pour l’essentiel un art liturgique, au service de Dieu, et géré par les clercs. Et se manifeste dans l’éclosion des cathédrales gothiques, dans lesquelles Dieu est lumière. Un dieu moins terrible, plus humain, et qui accepte la participation des croyants non clercs à la prière et à la liturgie, même si c’est encore comme des figurants de second plan.
La troisième période qui va de 1280 à 1420 est intitulée Le palais. L’art quitte le domaine de Dieu et investit celui des hommes. Paradoxalement, le XIVem siècle est un siècle de régression sur de nombreux plans, guerres, épidémies, famines, un grand recul démographique. La richesse quitte de plus en plus le grand domaine rural pour se concentrer dans les villes, et en tout premier lieu italiennes. Les mécènes de l’art ne sont plus les mêmes, et ils n’ont plus les mêmes demandes. L’art, comme la société s’individualise, ne s’adresse plus à une collectivité, et se laïcise. En partie grâce à des philosophes comme Guillaume d’Ockham, qui pose que l’homme ne peut atteindre Dieu que par un acte de foi, une adhésion de l’âme à des vérités indémontrables, mais qu’il ne peut comprendre le monde que par ce qui dans ce dernier est susceptible d’observation directe, d’un raisonnement à partir de l’expérience. Ce qui ouvre la voie à une approche scientifique.
Ce petit texte ne donne pas réellement la richesse de ce livre, mais je ne me sens pas capable de faire mieux, sauf à passer vraiment énormément de temps. Une lecture d’une grande richesse à laquelle il faut revenir plusieurs fois.
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Georges DUBY au sommet de son art d'historien : il maîtrise tellement bien sujet (hstoire de la France Medievale politique), qu'il a rendu la lecture de son livre facile, en langage compréhensible. Néanmoins, il a su approcher au plus près les mentalités médiévales, si différentes des nôtres, si étranges, si fantastiques parfois ...
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Un livre passionnant sur l'art des cathédrales où l'on apprend énormément énormément sur l'art, la religion. Un livre naturellement très érudit mais qui se lit comme un roman..
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Il s'agit d'un petit ouvrage, bien construit, qui s'attache à étudier les mentalités dominantes de l'époque charnière que constitue l'An Mil.
L'auteur cible une large période, allant de 980 à 1040, et étudie les sources disponibles permettant de répondre à sa problématique. Il s'agit principalement de sources religieuses, chroniques et écrits monastiques, ce qui circonscrit l'analyse sous un angle du rapport avec le Divin.
Si l'esprit millénariste ne semblait pas grandement ancré dans le quotidien, la recherche de la compréhension du monde, qui nait notamment d'une formation de plus en plus développée des moines et lettrés, s'accompagne d'une inquiétude face à certaines manifestations naturelles, telles que les éclipses.
La société féodale commence à se construire autour de sa tri-fonctionnalité. La place du Divin, ciment de la féodalité, gagne du terrain, avec la montée en puissance des pèlerinages, la construction d'églises et de monastères, la mise en avant des reliques. Si l'Eglise est la garante de l'ordre, la chevalerie de type croisade se met aussi progressivement en place.
Un monde, donc, en pleine mutation, marquant son tournant vers une nouvelle organisation sociétale.
Un ouvrage vraiment très intéressant, organisé sous la forme de chapitres et sous-chapitres courts et de citations de chroniqueurs historiques de l'époque. Ce livre est accessible à tous, à condition de prendre le temps de le savourer !
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Une biographie, mais aussi une plongée dans une époque peu connue, sur laquelle nous avons souvent des représentations erronées.
J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, qui décrit la vie d'un homme d'arme, de son allégeance, du sens de l'honneur, à une époque où la hiérarchisation des valeurs était bien différente.
J'ai appris sur le déroulement des tournois, sur les mariages (on y découvre le rôle du roi dans la validation des unions), l'éthique personnelle, le rapport à l'argent (les sommes considérables gagnées lors des tournois sont redistribuées presque immédiatement, la thésaurisation n'est pas de mise)
Un ouvrage de référence
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Un classique de la littérature médiévale. La contextualisation est fournie, les évènements sont décrits, et l'aura de cette bataille, qui évoluera au fil du temps, est dépeinte.
La quasi mystique de cette journée, les bases qu'elle va poser, cet ouvrage permet de s'approprier cet acte fondateur, un des plus beaux jalons de l"histoire de France. Le style est très agréable, je vous le recommande
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En quoi le Moyen-Âge occidental était-il mâle ? Dans cette série de textes issus de conférences d'époques différentes, le célèbre médiéviste prend comme point de départ les deux conceptions contradictoires et antagonistes de l'amour et de la famille, la conception ecclésiastique et laïque, qui s'affrontent en France et en Europe tout au long du Moyen-Âge, avec une renversement significatif autour du XIIe siècle. Ces deux conceptions laissent cependant transparaître une égale misogynie et des conditions féminines particulièrement déplorables. Le discours sur l'évolution des structures familiales caractérisée par un relatif relâchement des épouvantables contraintes familiales sur le mariage et ses ayant-droit (les fils aînés et les filles dotées uniquement, tous les autres étant destiné.e.s au couvent...), mise en rapport avec la croissance des rendements fonciers et avec les problématiques de la démographie, s'élargit cependant à l'aspect culturel, représenté par le surgissement de l'amour courtois – possédant lui aussi des explications d'ordre politique – tel qu'il apparaît dans les deux parties du _Roman de la Rose_ ainsi que par la métamorphose de la figure du clerc à la même époque.
La prise en compte de cet aspect culturel, jusque dans l'analyse du système de valeurs qui s'affirment à partir du XIIe s., ainsi que quelques communications plus méthodologiques sur les problématiques de l'historiographie culturelle, font évoluer l'essai de manière un peu centrifuge par rapport à question initiale de la masculinité médiévale de l'amour et de la conjugalité. Elles n'éclaircissent pas, cependant, les zones d'ombre liées aux structures familiales autres qu'aristocratiques, sans doute faute de sources suffisantes.
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Ce troisième et dernier tome est centré sur une période marquée par les ravages de la guerre et de la peste, durant cette période apparaissent des donateurs laïcs pour les églises, puis des mécènes. Du coup l’art évolue énormément puisqu’il n’est plus le monopole des religieux. Vers la toute fin de cette période il arrive même que quelques artistes œuvrent sans commande ou sans mécénat préalable. Georges Duby sait vraiment nous permettre de comprendre l’homme du Moyen-âge culturellement si éloigné de nous. Comme dans les précédents volumes l’iconographie est remarquable et variée.
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Ce second tome (sur trois) est consacré à l’apparition des cathédrales gothiques, mais aussi des Universités. Georges Duby met l’accent sur les circonstances d’apparition d’une nouvelle esthétique, fondé sur le rôle de la lumière et du visible. Il montre que si c’est bien une tendance fondamentale, il y a quelques résistances surtout au Sud et dans les courants monastiques. Par ailleurs, il analyse les différents éléments où cette nouvelle esthétique se manifeste le plus en dehors de l’architecture elle-même : les portes et porches, la statuaire, les vitraux. Comme dans le premier volume le propos est toujours illustré de magnifiques reproductions.
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