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Critiques de Gilbert Keith Chesterton (129)
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Les arbres d'orgueil

Je viens de découvrir qui était J K Chesterton. Un écrivain polyvalent britannique de premier plan à cheval entre le dernier quart du XIXème S. et le premier tiers du XXème S.



La lecture de ce petit livre en forme de thriller m'a incité à mieux connaître sa prose et son humour en commandant deux autres de ses oeuvres sur AMAZON. Tant pis si certains trouvent ma pub "amazonienne" déplacée.



Or donc, ce conte en forme d'enquête policière, m'a, dans un premier temps, rappelé le style de Wilkie Collins - un autre écrivain britannique victorien - (1824-1889) avec son roman Pierre de lune.



Des babéliens ont bien résumé l'histoire, le squirre Vane qui est un gentleman respecté (peut-être craint), en son domaine situé sur la côte des Cornouailles, n'accorde aucun crédit aux superstitions des petites gens du village, ou de sa maison (son jardinier, son bûcheron...)



Superstitions selon lesquelles des arbres exotiques dits de paon, déjà entourés d'une légende de mort lors de leur arrivée il y a fort longtemps par bateau pour y être acclimatés dans les bois qui feront partie du domaine du squirre, et de sa fierté, causent maux et morts dans le village.



Pour apporter la preuve à ses hôtes que tout ceci n'est que billevesée, le S. Vane s'engouffre un soir dans les bois, en manière de défi ; mais il ne reparaît pas.



Sa disparition, à la longue, inquiète et provoque une enquête de ses hôtes dans ces bois mystérieux où l'on découvre un puits duquel l'on remonte l'arme supposée du crime (la hache du bûcheron jetée de dépit par celui-ci à l'annonce du décès d'un proche - qu'il attribue bien sûr aux arbres de paon) et un squelette. Nos enquêteurs amateurs sont persuadés, désormais, que le squirre a été assassiné.



Entre-temps le chapeau du squirre a été retrouvé accroché aux branches d'un arbre de paon dont on dit qu'il mange sa victime et se fait pousser une autre branche à cette occasion.



Ce qui vaut un échange plaisant entre l'enquêteur amateur (un critique d'art hôte du squirre) et le bûcheron qui persiste dans sa croyance. Où avez-vous vu pousser une nouvelle branche dans cet arbre ? Demande le critique d'art.

Et le bûcheron de répondre fort logiquement pour un superstitieux, les aviez-vous comptées avant ?



Chemin faisant, les indices convergent vers un médecin du village, ami du squirre, qui s'apprête à quitter précipitamment les lieux, sentant l'étau se refermer sur lui.



Sur le point d'être arrêté, il demande aux enquêteurs auxquels des vrais policiers sont venus prêter main-forte, de patienter un quart d'heure avant de lui mettre la main au collet.



A l'issue du quart d'heure, qui voit-on arriver ? le squirre, frais comme un gardon. Il a passé deux agréables mois sur les rives ensoleillées de la Méditerranée. Il a en effet monté ce canular (c'est le mot qu'il emploie) pour confondre ces petites gens avec leur ridicule superstition d'arbres malfaisants.



Mais l'histoire ne s'arrête pas là ; le docteur complice du canular explique les raisons qui l'ont conduit à se prêter à cette farce. Pendant des années il a cherché à comprendre pourquoi tous ces gens du village subissaient cette fièvre inexpliquée dans l'environnement de ce bois et de ces arbres jusqu'à en mourir pour les moins robustes d'entre eux.



Il a considéré que les villageois avaient de bonnes raisons de croire en la nocivité des arbres et qu'il ne convenait pas que, du haut de leur culture, les gentlemen comme le squirre et ses hôtes, les considérassent comme des gens déraisonnables. Il a donc fait abattre les fameux arbres avec la complicité de l'héritière qui n'en demandait pas tant, au grand dam du squirre, finalement piégé par son canular.



Lecture plaisante qui fait croire à un drame alors qu'il s'agit d'une blague montée de toute pièce par le docteur du village qui a attendu 14 ans ! pour faire disparaître ces arbres d'orgueil comme le dit le titre.



Cette histoire, développe une thèse qui est la suivante : la raison ne s'accommode pas de merveilleux, de magie. Il existe, pour elle, toujours une explication rationnelle à tout phénomène quel qu'il soit. De-là le rejet absolu de tout ce qui paraît défier la raison.



Pourtant, les rationalistes, n'ont-ils pas tort dans leur intransigeance, en refusant d'écouter, d'observer, de comprendre précisément le fondement de ces croyances qui leur semblent oiseuses ? En refusant de traiter lesdites croyances comme des faits que la raison se doit de saisir ?



Pat

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L'homme éternel

Je ne comprends pas comment ce livre continue d'obtenir des appréciations aussi positives et d'être toujours loué. D'accord, il contient clairement des « coups de génie », des idées qui ont été intelligemment trouvées sur la base des informations disponibles à l'époque (1925). Je ne vais donc pas contester que Chesterton avait un esprit très vif. Mais ce livre a près d'un siècle, ce qui est un handicap insurmontable pour un ouvrage qui prétend offrir une histoire du monde. Par example, ses passages sur l'homme préhistorique et sur les premières civilisations sont complètement obsolètes selon les connaissances actuelles. Et le langage de Chesterton est – et je m'exprime poliment – très péjoratif : par exemple, il utilise constamment les mots « sauvages grossiers » lorsqu'il parle des aborigènes australiens, et le tristement célèbre mot n- revient aussi régulièrement. L'ensemble du livre respire un esprit exclusivement blanc et eurocentrique; on ne peut pas vraiment blâmer Chesterton pour être un enfant de son temps, mais il s'exprime très grossièrement. Et en plus, il y a son style pédant, avec un constant ridicule des opinions dissidentes, surtout celles basées sur des recherches scientifiques (ce qui d'ailleurs l'a poussé à faire un léger ajustement en annexe). Il s'agit donc d'un ouvrage extrêmement polémique, avec un seul objectif : à savoir qu'avec l'introduction du christianisme l'histoire du monde a pris un chemin fondamentalement différent. Je pourrais suivre cela d'un point de vu philosophique et théologique (mais pas dans les termes utilisés par Chesterton), mais historiquement, cela n'a tout simplement pas de sens. Encore une déception de plus.

Pour quelques remarques plus positives, voire mon profil historique sur Goodreads: https://www.goodreads.com/review/show/4399439729.

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Le nommé Jeudi

Je n'aime pas la littérature allégorique, je n'aime pas les histoires de meurtre et de détective, ni les histoires absurdes. Ce livre est tout cela en un, donc ce n'était clairement pas mon truc. Bien sûr, il y a de quoi rire, car Chesterton a transformé ce « cauchemar » en une satire hilarante. Et certaines scènes d'action sont sacrément bien écrites et captivent, comme de vraies montagnes russes. Mais c'est à peu près tout : l'histoire a trop de rebondissements incroyables, trop d'éléments burlesques, et se transforme régulièrement en un véritable grotesque. Ce qui m'a le plus frappé, c'est la façon ostentatoire de Chesterton d'insérer des références spirituelles dans le texte. Dans les quelques histoires du Père Brown que j'avais lues de lui, c'était encore acceptable, mais dans ce roman toute subtilité a disparu ; par conséquent, la comparaison avec 'Alice au pays des merveilles', qui est souvent faite, est absolument injustifiée.

Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est bien sûr que Chesterton a pris un groupe d'anarchistes (présumés) comme personnages principaux. À son époque, au début du 20e siècle, ils étaient les terroristes les plus redoutés (qui ont mené avec succès de nombreuses attaques sanglantes contre des chefs d'État et de gouvernement). Je me demande dans quelle mesure ce livre de Chesterton n'était pas en partie une parodie élaborée du livre de Joseph Conrad, « L'agent secret », paru un an plus tôt, et qui se moquait aussi des anarchistes, mais d'une manière beaucoup plus sérieuse. Je vais certainement donner une autre chance à Chesterton, mais alors il doit vraiment être meilleur que ce livre.
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Le monde selon Chesterton

Humaniste, essayiste et journaliste, Gilbert Keith Chesterton a été surnommé le Prince du Paradoxe. A aucun autre pareil, il jonglait avec les méandres de l’âme humaine et usait de ses ressorts pour les appliquer dans ses œuvres. Il utilisait abondamment les proverbes, les dictons populaires et les lieux communs pour les détourner de leur sens. Au même titre que Mark Twain, sa notoriété a dépassé le périmètre de sa bibliographie, au point qu’on s’est mis à lui attribuer une série de locutions qu’il n’avait jamais rédigées ni même pensées. Malgré près de cent ouvrages, ce sont surtout ses aphorismes qui nous sont parvenus, teintés d’un humour décalé et qui entraînent le lecteur dans un véritable dédale de réflexions, mâtiné d’un chouia de non-sens. Chaque phrase, aussi bancale qu’elle puisse apparaître au lecteur non averti, se veut le résultat de son âme de poète, d’un esprit qui carburait vingt-quatre heures sur vingt-quatre. L’idée a ici été de sélectionner une série d’extraits, afin de les étalonner tout au long d’une année calendrier. Un choix qui incite à porter un regard différent sur l’existence, jour après jour, et de s’alimenter d’idées devenues folles par un savant tour de passe-passe intellectuel. Gilbert Keith Chesterton est né à Londres en 1874 et est décédé à Beaconsfield en 1936. Voilà pour situer le bonhomme !
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Le poète et les lunatiques

Gabriel Gale est un poète et artiste peintre qui exerce son art de contempler au plus haut niveau . Ce qui lui permet de poser un regard aigû sur la réalité et les souffrances. Je l'ai rencontré il y a peu et j'ai publié son interview. Dans ces temps mouvementés seul un poète peut nous sauver.
Lien : http://linnelharsson.blogspo..
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Saint François d'Assise

Cette biographie de GK Chesterton sur Saint-François d'Assise ne ressemble en aucune façon à une biographie classique. Loin du travail rigoureux d'un historien, cet ouvrage tient plus de l'essai littéraire que du documentaire. D'ailleurs, toute impartialité est mise de côté et c'est à un véritable panégyrique que se livre l'auteur. Ce dernier digresse beaucoup, ne livre jamais ses sources et son propos y est clairement orienté. De nombreuses caractéristiques qui rebuterai le moins sérieux des historiens. L'époque de sa rédaction (1923) joue évidemment mais n'excuse pas tout non plus.





Pourtant, on se prend au jeu. On se laisse facilement porté par l'enthousiasme et la passion de Chesterton. Son style (et la traduction) vont dans ce sens malgré quelques redondances. Il fait revivre François d'Assise et lui rend un bel hommage à travers ce court livre.





A lire avec un esprit critique et/ou avec quelques connaissances de base sur le sujet
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Magie

Excellente piece de theatre qui mêle habillement la realite avec la science fiction
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Orthodoxie

Très bon livre
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Orthodoxie

La littérature
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