AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Henri Gougaud (231)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La confrérie des innocents

La confrérie des innocents nous entraîne en plein XIIIème siècle sur les pas d'Alexis, moinillon qui doit rapporter un mystérieux livre confié par un alchimiste sur le point d'être brûlé pour hérésie à Toulouse, pourchassé par les sbires d'un infâme évêque inquisiteur. Forcément, on pense au génialissime Le Nom de la rose. Sauf que ce roman est tout sauf un thriller médiéval. C'est un conte, un vrai, un conte initiatique. Et incontestablement, il faut accepter les particularités de ce genre pour se laisser séduire.



Ce décalage entre mes premières impressions de lecture et les attentes que j'avais projetées m'a quelque peu déroutée. Loin de ma zone de confort livresque habituelle, j'ai du m'y reprendre à deux fois avant de parvenir à entrer dans le livre. Et puis, j'ai compris que c'était un texte qu'il faut se raconter, qu'il faut imaginer raconter à haute voix, comme quand on était petit, comme une gourmandise régressive qui fait du bien.



J'ai accepté la singularité de ce récit très loin du formatage éditorial romanesque classique. L'écriture, très surprenante, m'a remplie, pleine d'adjectifs, de saveurs de l'ancien avec ses mots oubliés qu'on devine teintés d'occitanisme mais qui sonnent parfois comme du Rabelais fusionné à du Frédéric Dard, notamment lorsque les dialogues fusent et enchantent. Elle m'a emportée aux côtés d'Alexis dont le cheminement picaresque le conduit à rencontrer une bande de marginaux hauts en couleur, un sarrasin, un voleur, des charbonniers, des prostituées, un Roi des aveugles, un ermite.



La route d'Alexis et de ses compagnons est peuplé de dangers, le conduisant d'une Toulouse en proie aux éruptions sanglants de l'Inquisition jusqu'à une forêt profonde, loin de la fureur des hommes, où les secrets seront révélés. A mesure des épreuves à affronter et des leçons à tirer de ses rencontres symboliques, le candide s'ouvre au monde, aux autres, réfléchit au sens de la vie, à la place de la religion, de l'amour, de l'amitié, à la possibilité du pardon, à la gestion de ces émotions dans une société pleine d'écorchures, guidé par le livre sacré qu'il doit protéger à tout prix. Un livre dont on saura à peine le contenu mais qui rend hommage au pouvoir de la littérature comme magnifique vecteur pour rêver, grandir et espérer. Et l'espérance est douce chez Henri Gougaud, on se réchauffe à son humanisme qui distille sa sagesse intemporelle au fil des pages et célèbre la beauté de la vie.



Commenter  J’apprécie          12812
L'enfant de la neige

A l'époque où la télévision et le multimédia n'existaient pas, nos aïeux se retrouvaient près de l'âtre pour écouter les légendes et histoires incroyables qui survivaient au temps et perduraient de génération en génération.

Ouvrir le roman « L'enfant de la neige », c'est se retrouver à l'une des ces veillées, c'est s'apprêter à retrouver son âme d'enfant et suivre avec de grands yeux ouverts l'histoire de Jaufré, troubadour, « coureur  d'amour » narrée par Henri Gougaud, talentueux conteur.

Et avec cet auteur originaire du Languedoc, me voici revenue à ma grande joie en terre cathare. (Pour ceux ou celles qui me suivent un peu, vous savez à quel point l'histoire des Cathares m'intéresse et me touche.)





Nous sommes à Pamiers au XIIIème siècle. L'Inquisition est passée par là, il y a bien des années, pourchassant et décimant ceux qui osaient croire en une religion autre que celle prônée par l'Eglise de Rome. Pour l'heure, plus rien ne semble troubler la ville de Pamiers.

Jaufré, un jeune troubadour, y retrouve sa famille d'adoption : sa nourrice Thomette, Alexis le fils de cette dernière, Aymar le père abbé du couvent qui l'a élevé comme son propre fils, Vitalis moine copiste bourru et féru d'auteurs grecs et Anthelme le luthier. Heureux de ces retrouvailles chaleureuses et sincères, Jaufré tombe par hasard sur un mystérieux manuscrit exprimant des idées hérétiques. Effaré par ce qu'il y lit, le jeune homme n'a alors de cesse de retrouver l'auteur de ces troublants et inquiétants écrits.

Jaufré, à travers sa quête, lèvera alors bien des voiles sombres sur son passé, mais surtout sur celui des personnes qu'il aime, bouleversant ses certitudes et ses rêves.

On entre dans l'histoire de Jaufré le Trouvé lentement sans trop savoir à l'avance si elle nous plaira , en faisant connaissance avec ces personnages qui se révèlent au fil du roman, captivants et attachants et on achève cette histoire, le sourire aux lèvres et grandi.





La langue est belle, les mots ensorceleurs, les émotions pures.



Laissez-vous bercer par cette histoire admirable où se mêlent tour à tour poésie, amour, suspense, révélations inquiétantes, tourments et pardons...

Commenter  J’apprécie          489
Le rire de l'ange

Qu’il est bon d’entendre le rire perlé de l’ange tintinnabuler au creux de nos poitrines et cascader en source fraîche dans le livre d’Henri Gougaud !

Que ce roman fait du bien ! Que de vie, de chaleur, d’humanité, dans ces lignes pleines d’appétit, de saveur, de couleurs!

Le fumet est capiteux, le verbe haut et égrillard, et la langue, voluptueuse, stimulante, fringante, roule en bouche et au palais comme un hydromel liquoreux. En voilà une écriture qui a du goût et du piquant !



Dans un Moyen-âge bigarré et jovial, un ange - par quelle hasardeuse volonté divine ? - tombe dans la chaumière de Pico, le menuisier du village, et il n’en faut pas davantage pour nous emporter dans une farandole existentielle, entre roman et conte.

Séduit par notre humanité dont il découvre l’aberrante propension à se créer des soucis au nom d’un hypothétique Dieu punisseur, l’imperceptible être éthéré, chuchotant aux oreilles des vivants, s’ingénie à leur faire prendre conscience des bonheurs de l’existence.

« La vie est partout où l’on va. Aimez-la, elle vous aimera. »

C’est ainsi que Pico, malheureux en ménage et victime de sempiternelles rognes conjugales, quitte son foyer en compagnie de Chaumet, son ami d’enfance.

Sous l’impulsion de l’ange, « tantôt prêcheur tantôt pitre de basse-cour », les deux compères prennent la route, bientôt rejoints par Judith et Lila, leurs nouvelles compagnes, et par d’autres personnages hauts-en-couleur, bons et généreux, rencontrés au gré de leurs pérégrinations.

Les expériences vécues au cours de leur périple sont de celles qui ouvrent le chemin de la connaissance de soi et de l’amour des autres. Vaincre ses peurs, aimer, jouir, être martyr, être saint, sage ou philosophe…En soufflant sur les braises de l’âme, l’ange malicieux va les inviter – et le lecteur avec eux - à quitter leurs broussailles d’épines pour vivre et mourir dans un éclat de rire.



Il y a quelque chose de profondément réjouissant dans la lecture de ce roman-conte à la bonhomie rabelaisienne, qui nous rappelle à chaque page combien la vie est faite de menus plaisirs qui font les grands bonheurs.

On lit « Le rire de l’ange » comme on se roulerait dans le foin, les sens aiguisés par des odeurs de terre et de sous-bois, de thym, de vieilles pommes et d’eau-de-vie ; par des effluves de lits, de membres emmêlés, de corps unis dans des gigues endiablées; par des parfums d’enfantement, de naissances et de petit lait ; par des arômes de mort aussi, bien sûr, car tel est le cycle de la vie qui s’achève immanquablement dans des relents de terre remuée et dans la fragrance subtile des âmes vagabondes.

Un brin grivois sans être graveleux, les mots d’Henri Gougaud ont de la chair et du ventre. Charnus autant que charnels, ils sont comme ces fermières aux poitrines amples et généreuses qui étanchent les sanglots des chérubins capricieux. Ils abreuvent autant les sens que l’esprit et savent consoler et guider, nourrir et griser, pour vous laisser repus, le cœur bienheureux.



Né à Carcassonne en 1936, Henri Gougaud est l’un de nos derniers grands conteurs populaires.

De son passé de parolier qui écrivait pour Ferrat, Ferré et bien d’autres, il a conservé le sens de la rythmique et de l’écriture chantée ; le talent du barde allié à celui du passeur de traditions orales. Il est de ces hommes que l’on écouterait pendant des heures assis au coin du feu, et qu’on lit avec le plaisir de mâcher à l’envi de savoureux vocables qui se font fontaine de jouvence en s’unissant en exercice de style de haute volée.

Henri Gougaud a l’art de la métaphore joyeuse, de la réflexion gaie, de la morale espiègle, de l’analyse badine et guillerette. C’est un jongleur de mots.

Ses histoires sont simples mais ses phrases puissantes, magnifiques de sons, de verdeurs, d’élan, d’emportement du cœur.

Il les brode, les carde, les tisse avec l’amour du paysan pour la terre, avec la jouissance de l’épicurien pour les plaisirs de l’existence, avec l’enjouement du ménestrel pour les joies du spectacle.

C’est à la fois divertissant et profondément enthousiasmant dans ce qu’il nous invite à partager d’une philosophie de vie empreinte de simplicité et d’humanisme.

On se prend alors à avoir faim de vie, empli du désir de s’en couper des tranches comme dans un gros pain de campagne et l’on se dit que si l’on tendait suffisamment l’oreille du cœur, qui sait, peut-être un ange viendrait-il nous chanter la mélodie du bonheur ?…

Commenter  J’apprécie          487
L'enfant de la neige

Je me suis lancé dans ce roman pour combler un manque de bouquin durant un voyage en train. Je ne savais pas bien à quoi m’attendre. Plus exactement, je me doutais que j’aurais affaire à un livre plus « littérature blanche » que ce que je lis d’habitude, où la guerre, les complots ou le meurtre ne sont pas au centre de l’intrigue. C’est ce qui m’a attiré en somme, cela et le fait que l’histoire se place en Occitanie médiévale.



Jaufré le Trouvé, revient dans sa ville de Pamiers (Ariège), retrouve ceux qui l’ont élevé, ceux qu’il a « abandonné » pour courir les routes. Très vite empêtré dans une toile de pesants secrets, il est bien décidé à les dévoiler, quelles qu’en soient les conséquences pour lui et pour ses proches.

Henri Gougaud nous immerge tout habillés dans la vie de tous les jours de cette petite ville d’Occitanie, à une époque où la religion catholique réglait chaque heure de la vie, où l’éradication de l’hérésie cathare par l’Inquisition est vive dans les mémoires. Il fait vivre des personnages forts dont le poids des péchés et des déceptions pèse lourdement sur la conscience mais qui marche cependant droit, sans se plaindre. Jaufré devra les espionner, leur arracher les mots de la bouche pour dévoiler la boue du passé. Mis au jour au milieu de l’austère train-train quotidien, les révélations font l’effet d’autant de bombes.



Tous les personnages manient la langue française avec expertise et poésie, avec une claire théâtralité que je n’imagine pas réaliste mais qui magnifie assurément le roman. La langue de Gougaud est délectable. Elle grandit des personnages déjà consistants comme le moinillon Alexis, frère de Jaufré, le magnifique moine bibliothécaire Vitalis au langage peu châtié ou le père Aymar à la dualité si marquée.

Seul le personnage principal, Jaufré, m’a paru trop creux. Sa vie aventureuse sur les routes, son talent de créateur de chanson, ne semblent pas avoir sculpté sa façon sa pensée autant qu’elle aurait dû. Il est vide, et d’autant plus affamé de dévoiler les secrets qui concernent sa vie d’enfant. C’est cependant peut-être la volonté de l’auteur, afin qu’il serve avant tout de caisse de résonance à ses fabuleux interlocuteurs.



J’avoue avoir été surpris par les dernières lignes. (ATTENTION GROS SPOIL, à lire seulement par ceux qui connaissent le roman) J’ai refermé le roman ravi, avec l’envie de lire d’autres récits d’Henri Gougaud. Rien que cela est un succès.

Commenter  J’apprécie          435
L'enfant de la neige

« Quel drôle de siècle, vraiment, où sont nés sous le même ciel et quasiment à la même heure le bourreau et le troubadour, l'inquisition, le vide d'âme, et le chant des cœurs accordés ».

Quel drôle de siècle, oui, ce 13e siècle...Mais est-il moins bien que le nôtre, tout entier tourné vers des occupations qui nous jettent hors de nous-mêmes et nous font oublier qui nous sommes ? Le nôtre où le bourreau côtoie toutes les espèces d’inquisition?



Laissons Jaufré à son époque, même s’il se lamente, même s’il croit que le mensonge est à l’origine de sa vie. Sa nourrice lui a toujours chanté à l’oreille qu’il était « l’enfant de la neige », l’enfant trouvé alors que le givre s’accrochait aux buissons. Il a été élevé dans l’amour par le père prieur Aymar, pourtant homme fier et hautain, en compagnie d’Alexis, le fils de sa nourrice. Mais Jaufré s’est voulu troubadour et a déserté cette vie paisible.

Le voici, au début du roman, revenu après 7 ans. Ce retour déclenche la venue de la vérité, mais quelle vérité ? Car « la vérité prend les couleurs des saisons, elle se travestit, se flétrit, meurt malheureuse et revient forte ». De mystère résolu en mystère à venir, de mensonge avoué en vérité déguisée, Jaufré avance dans le noir de son passé et du présent. Aidé par Alexis, mais aussi par les anciens – Anthelme le luthier, la vieille femme qui se meurt dans le grenier de l’auberge, Vitalis le moine copiste – Jaufré va de découverte en découverte.

Sur fond d’inquisition, de bûchers, de château abandonné après une tragédie, de couvent noir et froid, le dévoilement du passé se fait, mais l’amour surgit...



Henri Gougaud signe ici un roman prodigieux, où la truculence du verbe se mêle à la poésie la plus pure (« Parlons, puisque vous le voulez, quoique cela me semble aussi peu profitable que de pisser au pied d’un arbre pour imiter le bruit des vagues contre les récifs océans » mais aussi « Tu partiras, je le sais bien, et je resterai comme un arbre abandonné par les oiseaux »), où les réflexions sur la vie et son cortège de désespoirs et de joies se mélangent aux préoccupations les plus triviales.



Oui, Gougaud est un sage, il nous peint l’âme de mille couleurs pour nous permettre d’avancer malgré tout dans notre siècle difficile. En tout cas, il m’a aidée, moi, en soulignant l’éphémère mais en ne cachant pas l’Invisible.

« Les misères s’usent aussi. Elles sont comme des tintamarres, elles viennent, elles sont assourdissantes, elles occupent toute la vie, puis elles s’éloignent peu à peu, elles se rapprochent du silence, elles tombent dedans et voilà, elles ne nous incommodent plus ».



Je quitte ce monde précieux sur la pointe des pieds, lestée de courage et de profondeur.

Commenter  J’apprécie          437
Le Livre des amours : Contes de l'envie d'e..

Ce livre est une vraie petite curiosité littéraire ! Bien loin du recueil sensuel et vaguement sulfureux que j'imaginais, il présente des contes plutôt naïfs et souvent amusants sur le thème du sexe, glanés un peu partout dans le monde.



Malgré le classement géographique et les explications de la notice, je n'ai pas décelé les différences entre les cultures. J'ai en revanche été frappée par un point commun entre toutes ces histoires : l'amour n'y a rien de secret ou de mystérieux, mais se fait avec le naturel d'un accouplement animal, le plaisir en plus ! Il n'est pas connoté négativement comme un 'péché' et devient même parfois un moyen d'accéder au paradis, dans les 2 sens du terme, grâce à l'intercession d'un amant ou d'une maîtresse en soutane ! C'est vraiment étonnant.



Le vocabulaire utilisé l'est tout autant et transforme ce livre en petit dictionnaire métaphorique du sexe de lui, d'elle et des deux mélangés. Un dictionnaire très pittoresque, jamais vulgaire, mais pas sexy pour deux sous, un peu à la façon de la chanson du zizi de Pierre Perret. Morceaux choisis pour Monsieur : pilon d'amour et boules en sac, gourdin de miel, monsieur dard, sabre charnu et balloches velues, lutin chauve et nerf des délices. Et pour Madame : caverne frisée, madame vase-doux, fournaise fraîche, grotte au seuil touffu ou source aux eaux miraculeuses...



Évidemment, les femmes pleurent toujours d'en bas tandis que les hommes bandent avec une vigueur de dragon amoureux. Il est donc temps de labourer le sillon mouillé, de fourrer la baguette au four, de faire bouillir le chaudron ou de mettre le sabre au fourreau. Tout ça pour jouir plusieurs années sans se désunir, toute la nuit, ou, au minimum, 7 fois !



Les termes sont innocents et imagés donc, mais l'écriture est toujours belle et participe vraiment au plaisir de la découverte. Je ne garderai certes pas le souvenir de chaque conte, car ils sont trop courts et simples pour chacun nous marquer durablement, comme plusieurs épisodes d'un même documentaire animalier qui serait consacré à l'homme. Mais je me rappellerai l'impression d'ensemble, mon plaisir amusé devant ce livre étonnant des amours pas compliquées !
Commenter  J’apprécie          430
Les Sept Plumes de l'aigle

Nous avons reçu de la lumière, nous donnons de la lumière.La nuit n'oublie pas le jour. Le jour n'oublie pas la nuit.Chaque être porte en lui un jour et une nuit.Aime ta vie, aime ta vie.Respire. Prends ton souffle Expire.Tu es dans la respiration de la Terre.Tiens-toi tranquille, ne t'emballe pas.Il n'y pas que la Terre qui sache se laisser emporter dans une danse de cyclone.Il n'y pas que les planètes qui sachent tourner autour des soleils, nous savons aussi, nous les gens.Nous le savons par parenté, par héritage intime.Nous le savons parce que nous sommes les enfants de la Terre, des planètes, des soleils.Regarde, nous aussi nous sommes des étoiles.Les premiers homme de la Terre ne vivaient que dans le sentir, ils ne connaissaient pas la conscience carrée.Je ne pense pas donc je suis.Cesse de croire que tu es ce que tu penses.Tu n'est pas ce que tu penses.Cesse de réduire ton être à la dimension de ton crâne.Le sentir seul peut approcher l'épice.Sers-toi de tes yeux, de tes oreilles, de ton goût, de ton odorat, de tes mains.Respire, respire et laisse-la entrer.Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire. C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles.Ce n'est pas ce que je dis qui est important, c'est ce que tu sens.Entre dans ta Pachamama, dans la terre de ton corps. Goûte, flaire, écoute, palpe, tiens-toi à l'affût dans le silence de ta terre.Au fond du silence quelqu'un dort. Souffle sur son visage, il ouvrira les yeux, et tu verras tomber une plume du ciel, la septième. La plume de l'Eveillé.Dès qu'elle aura touché ta tête tu sauras marcher vraiment, sans béquilles, les yeux ouverts. Tu ne seras plus prisonnier de tes caprices, de tes humeurs, de tes croyances, de tes rêves, de ton passé.
Commenter  J’apprécie          431
Contes d'Afrique

J’ai apprécié les différents contes. J’ai beaucoup aimé “Ti-tête et Ti-corps” ainsi que “Kiutu et la Mort”. Ces contes explique des faits que nous ne pouvons pas expliquer. Je recommande et de plus les illustrations sont très belle.
Commenter  J’apprécie          410
L'enfant de la neige

Jaufré, après sept années d'absence passées sur les routes pour l'apprentissage du métier de troubadour, revient dans le village de sa naissance. Enfant, il fut trouvé par le père abbé Aymar devenu le Prieur d'un couvent à Pamiers, dans l'Ariège en Languedoc. Cette histoire contée se déroule au XIIIᵉ siècle. C'est avec bonheur que Jaufré retrouve son demi-frère Alexis, devenu moinillon, sa nourrice Thomette, Anthelme, le vieux luthier chez qui il va loger, et son père le Prieur Aymar qu'il craint et dont il voudra connaître les secrets. Jaufré découvrira l'amour auprès d'une jeune fille sans nom, comme lui c'est une enfant trouvée ; il la nommera Delphine.

Henri Gougaud fait preuve d'une grande maîtrise dans une écriture peu courante et très belle, son roman surprenant nous plonge au cœur du Moyen Âge.
Commenter  J’apprécie          404
Le Voyage d'Anna

J'ai découvert l'écriture d'Henri Gougaud cette année avec " L'enfant de la neige" qui m'avait particulièrement enthousiasmée. Je récidive avec "Le voyage d'Anna" et je peux vous dire, puisqu'on en est aux bilans de fin d'année, que cet auteur compte parmi mes plus belles découvertes littéraires de l'année 2015.



Nous sommes à Prague. Au début de la Guerre de Trente ans. Les catholiques veulent expurger Prague de ses protestants. Anna, jeune servante, assiste à la tuerie et sauve l'enfant de son maître protestant du massacre.

Face à la menace, il n'y a qu'une solution : fuir Prague et la guerre pour préserver le petit à tout prix.Elle doit rejoindre son frère habitant à Osek, à deux jours de marche au sud de Prague.

Commence alors pour Anna une toute nouvelle vie, avec ce petit bout, Jan, le fils de son maître qu'elle fait sien, et qu'elle tente de protéger de toutes les manières possibles.



Voilà une belle histoire narrée toute en délicatesse et générosité.

A travers des personnages pittoresques et étonnants, Henri Gougaud nous adresse des messages de paix, manifeste son incompréhension face aux guerres de religion mais il se veut aussi chantre de la nature.

C'est un récit sentimental où les émotions pures ont la part belle, où la vie nous apparait tel un joyau dans son écrin de simplicité. Et même quand la folie meurtrière nous rappelle à la cruauté humaine, l'espoir d'un monde meilleur, épuré de toutes ses humeurs vengeresses et dogmatiques, jaillit merveilleusement sous la plume de Gougaud.
Commenter  J’apprécie          354
L'homme à la vie inexplicable

Quel excellent conteur cet Henri Gougaud ! Quelle magnifique histoire !

Dans un ambiance et une époque qui lui sont chères, le Moyen-âge et les cathares, il nous raconte la vie de Simon Garric, médecin errant, par la bouche de Bernard de l’Aradieux, son scribe et disciple.

Avec talent, avec un phrasé à l’ancienne pour mieux nous installer dans l’époque, il nous livre une vie qui paraît des plus véridiques et nous immerge en société médiévale.

Il maîtrise aussi la surprise. Qui est la femme de Garric ? Est-ce Brune dont la quête est le sens de sa vie, ou est-ce Fabrissa, la jeune femme qu’il a sauvée et qui le suit avec dévotion ? Il faut attendre la fin du livre pour le savoir.

Les passages sur l’Inquisition font frémir. L’extrémisme en religion, n’est hélas pas un fait nouveau.

Encore un grand livre offert par ce talentueux écrivain.

Commenter  J’apprécie          323
Le roman de Louise

Au XIXe siècle, si vous vous faisiez engrosser par le châtelain, vous preniez la porte, sale traînée ! Et bon courage pour trouver une place ailleurs, votre bébé sous le bras.

Marianne Michel n'a pas été chassée. Sa bâtarde a été élevée comme l'enfant légitime des maîtres, bénéficiant d'attention et d'une bonne instruction.

Ainsi naît et grandit Louise Michel, fille de servante dans les années 1830. Elle commence à écrire très jeune, correspond avec Victor Hugo, son "maître", devient institutrice à vingt et un ans, s'engage et s'enflamme vite pour différentes causes humanitaires, participe activement aux combats de rues lors de la Commune. Elle rejoint les milieux révolutionnaires, anarchistes, milite en faveur des ouvriers et pour la condition féminine.

Femme d'action, provocatrice, tête-brûlée et grande gueule, elle agace, dérange, se fait des ennemis...



La quatrième de couverture prétend qu'Henri Gougaud "sait nous faire aimer cette femme sauvage et téméraire".

Je proteste. Je suis entièrement d'accord, au contraire, avec les propos d'un des proches de cette "vierge hystérique" (sic) : "Tout de même, beaucoup l'estiment insupportable. Intransigeante, raide et dure comme un os, sèche comme une mère abbesse, modeste autant qu'envahissante, prompte à railler les tièdes, incontrôlable enfin, elle épuise qui veut la suivre" (p. 212).

C'est bien ainsi qu'elle m'est apparue tout au long du récit. A tel point que j'en oubliais de m'émerveiller de ses idées, de son courage et de ses actions.



Pas de chance : j'ai un mal fou à comprendre le contexte politico-historique de cette seconde moitié du XIXe siècle, et ça m'em***** tellement que je ne fais guère d'efforts. Dommage, cela me serait d'autant plus utile que les problèmes sociaux et la littérature de cette époque m'intéressent.

Toujours pas de chance : la plume d'Henri Gougaud, présentée comme 'vivante', m'a semblé lourde de fausse légèreté.

En gros, je n'ai rien su apprécier dans cet ouvrage.



Je suis certaine que sous la plume et le trait de Catel tout serait plus limpide et le personnage de Louise plus attachant (cf. sa biographie sur 'Olympe de Gouges').
Commenter  J’apprécie          273
Le Voyage d'Anna

L'histoire de cette jeune femme Anna Marten est librement inspirée d'une nouvelle de Bertolt Brecht (que personnellement je n'ai jamais lu jusque là) " le Cercle de craie augsbourgeois".



Cela se passe au XVIIème siècle à Prague où les catholiques s'opposent aux protestants.



Anna, servante chez les Hanusak se cache dans le grenier alors que les catholiques mettent à sac la maison et masssacre son maître ; la femme quand à elle réussit à se sauver chez son père quelques rues plus loin en abandonnant sur les lieux son tout petit enfant Jan.



Anna ne peut se résoudre à abandonner le bébé et décide de fuir Prague et ses dangers.



Nous la suivrons à travers la tourmente où un destin incroyable l'attend.



Un destin de femme peu banal et riche en rebondissements.







Commenter  J’apprécie          240
L'enfant de la neige

« Quel drôle de siècle, vraiment, où sont nés sous le même ciel et quasiment à la même heure le bourreau et le troubadour, l'inquisition, le vide d'âme, et le chant des cœurs accordés. Allons, Jaufré, par sacrée chance tu es tombé du bon côté. »



Nous sommes au XIIIe siècle à Pamiers, un petit village du Languedoc. Jaufré est l'enfant de la neige, recueilli un matin de frimas par l'austère abbé Aymar et la bonne nourrice Thomette. Puis un jour, il a fui les siens pour devenir « trouveur de chansons ». Revenant avec sa troupe de saltimbanques près de Pamiers, Jaufré y retrouve avec appréhension ses proches. Comment vont-ils l'accueillir ? Lui en veulent-ils toujours de sa fuite ? Ce retour va le bouleverser, le poussant à découvrir un pan ignoré du passé, mais aussi l'amour...



Ce petit livre sur le thème du retour au pays natal est bien plus profond qu'il n'y paraît, illustrant combien est fine la membrane qui sépare le bien du mal. J'y ai vu une parabole sur l'amour : celui de Dieu et l'amour humain. Certains, comme des moines de l'abbaye, doutent de leur foi et peinent à trouver Dieu. Des courageux ont choisi une voie différente de l'Eglise, déclenchant les foudres de l'Inquisition. D'autres, comme Anthelme, le vieux maître de musique de Jaufré, le vivent dans la musique. Quant à l'amour qui porte Jaufré vers la « Dame sans Nom », il a un goût d'absolu et de mystère, célébrant l'éternel féminin.



Ce récit est aussi celui du passage douloureux de l'enfance à l'âge adulte. Jaufré et son frère Alexis incarnent la fougue des jeunes gens prompts à s'emporter et à juger sans appel, face à des aînés que les heurts de la vie ont amenés à faire des compromis ou à pardonner. Le père y joue un rôle clé, avec un intéressant contraste entre le prieur Aymar, si dur en apparence, et le maître de musique, fantaisiste et magnanime.



Mais tout ceci ne serait rien sans la langue exceptionnelle qui magnifie le texte. Le style d'Henri Gougaud est rocailleux et imagé, donnant force et dynamisme à l'ensemble. Il sait aussi se faire poétique dès qu'il s'agit de musique ou d'amour.



"L'enfant de la neige" est vraiment un livre à découvrir car au-delà de sa dimension historique, il touche à l'essence même de l'humain et du divin.
Commenter  J’apprécie          247
L'inquisiteur



Troisième volet de la "presque" trilogie proposée par Henry Gougaud, située au Moyen âge et dans cette période fort troublée que fut l'inquisition.

L'église doit tout régenter et déterminer le modèle de vie de l'ensemble de la population. Certains de ses serviteurs sont tellement enfermés dans leur foi sans faille, qu'ils ne sont même plus manipulateurs, mais sûrs de leur bon droit.

Certains événements, comme l'irruption d’un fanatique sectaire (et surtout de sa sœur, sauvageonne bien charmante…) vont révéler, cependant, quelques failles dans la cuirasse des plus convaincus des pieux serviteurs de la religion.

Les troubles de l'époque feront se rencontrer des personnages qui ne devraient même pas se parler : catholiques convaincus, représentants du culte, juifs installés, etc. …

Ce livre d'Henry Gougaud ne raconte pas vraiment une histoire ; c'est aussi un roman d'amour.

Amour spirituel, platonique, mais tellement ardent, jusqu'à la remise en cause totale d’un mode de vie. Toutes ces pages nous content les tourments d'un ecclésiastique un peu fanatique face à une femme, un érudit, fut-il juif et pourchassé ?

C'est un roman historique qui nous fait entrevoir une époque troublée sous le joug de l'église d'alors, avec force description des lieux et des personnages.

Ce livre peut paraître long et difficile mais il pose un certain nombre de questions que l'on pourrait imaginer actuelles.

Commenter  J’apprécie          230
Contes d'Europe

Les contes proposés par Henri Gougaud (17 dans ce volume) sont si riches qu'ils sont presque à la limite du récit d'aventures avec cette petite touche de fantastique qui nous rappelle que nous sommes tout de même bien dans un conte. Leur fin est souvent inattendue, toujours profonde et originale. Bref Gougaud nous propose une vision du monde qui dépasse la simple leçon de morale : une vision qui pénètre, analyse et laisse la vie se vivre selon le caractère et la volonté du personnage. Plus que de simples fables, les contes de Gougaud sont de véritables méditations sur la vie à partir d'un récit où le merveilleux rejoint l'humain pour donner à ses actes une portée qui les dépassent : la pauvreté n'est-elle pas aussi quelque part une richesse ? L'amour le plus beau qui soit n'a-t-il pas aussi une part d'ombre ? Avec Gougaud rien n'est simpliste, et en même temps il sait se faire comprendre des enfants comme des adultes.

Un petit regret dans ce livre : on ne sait pas quel est le pays d'origine des contes. Volonté d'universel ? Sans doute, mais c'est tout de même un peu dommage que de ne pouvoir les situer dans leur contexte.
Commenter  J’apprécie          233
L'enfant de la neige

Dans la bonne ville de Pamiers au XIIIème siècle où sévissait l'inquisition sur cette région cathare.



Le père abbé Aymar fût en son temps vaniteux et gonflé d'orgueil; il s'était fait soldat du Seigneur Tout-Puissant et avait conduit nombre de suppliciés au bûcher.

Puis il a contemplé abasourdi l'homme effrayant qu'il était devenu, a voulu racheter ses actes ignobles et a passé le reste de sa vie à faire le bien autour de lui.



Son fils adoptif Jaufré accompagné de son demi frère Alexis vont découvrir quel homme était leur père, le pardon sera difficile, mais l'amour dit-on triomphe de tout.



Cette plongée au cœur du Moyen Age est envoûtante et pleine de rebondissements.



S'y côtoient les ténèbres, l'espérance, l'enfer et le ciel.



Roman lumineux et initiatique que nous offre un grand conteur Henri Gougaud.







Commenter  J’apprécie          210
Bélibaste

L’hérétique Guillaume Belibaste subit un destin qu’il n’a pas choisi.

Pour éviter les conséquences d’un crime qu’il a commis, sa seule voie de survie est d’abandonner sa famille et de servir Dieu, auquel il ne croit pas tellement, et de devenir Parfait, selon le rituel des cathares..

Ce sera le dernier des Parfaits.

Henri Gougaud nous raconte sa vie avec beaucoup de talent. Il n’en fait pas un saint ni un héros, mais un homme avec ses faiblesses, ses doutes, ses traîtrises, ses questionnements.

Malgré quelques longueurs, c’est un roman très instructif et très prenant sur cette période de XIVème siècle où l’Inquisition fit régner sa terreur.

Commenter  J’apprécie          210
Le Voyage d'Anna

Henri Gougaud est un conteur. Il raconte bien, des histoires qui finissent généralement bien, aux allures de contes.

Le voyage d’Anna ne déroge pas à la règle. Anna est une jeune servante au service d’un maître apprécié, à Prague début 17ème siècle. Prague est en partie peuplé de protestants et la ville voit déferler des troupes catholiques venues « trier le bon grain de l’ivraie ». La maison de son maître est mise à sac, le maître tué, la maîtresse enfuie. Anna s’est cachée dans le grenier et a échappé au pire. A survécu aussi, miraculeusement le nouveau-né de la maison. Anna ne se résoudra pas à l’abandonner et s’ensuit alors une belle histoire de fuite, d’errance, d’amour avec donc, une pointe d’ésotérisme.

Le genre de roman dont le style, la belle écriture, ne constituent pas le challenge principal. C’est un roman à histoire, une belle histoire. Certainement bien documentée par rapport à la Guerre de Trente ans dont il est question. Il y est beaucoup question de sentiments, nobles et moins nobles. La Nature y tient une large place.

Une lecture agréable, l’occasion d’une plongée dans le passé.
Commenter  J’apprécie          202
L'enfant de la neige

Le jeune Jaufré, troubadour voyageant avec sa troupe, décide de revenir dans son village natal qu'il a quitté depuis des années. Il y retrouve avec émotion Thomette, son ancienne nourrice, son frère de lait Alexis, devenu moine prêcheur, le père Aymar qui a recueilli Jaufré alors qu'il était un enfant abandonné, maître Anthelme un vieil ami luthier et Vitalis, un copiste truculent. Jaufré trouve un manuscrit caché contenant une confession dangereuse, celle d'un moine qui ne croit pas ou plus en Dieu. Cherchant qui est l'auteur de ce texte sacrilège, Jaufré va découvrir un secret bien gardé sur ses origines et le passé du père Aymar. Il va trouver aussi l'amour avec la belle Delphine. Mais ses révélations ne risquent-elles pas de mettre leur vie en danger ainsi que celle d'Alexis, bouleversé depuis leurs retrouvailles ?



J'ai emprunté ce roman un peu par hasard à la médiathèque de ma commune, présenté parmi les textes de Noël. Le fait qu'il se passe au Moyen-Age m'a tout de suite plu.

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman plein de suspense et de rebondissements, je ne me suis pas ennuyée une seconde. Les personnages sont vraiment attachants, j'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour eux.

J'ai aussi apprécié les détails utilisés par l'auteur comme le langage imagé et truculent de Vitalis ou le cadre de l'abbaye si bien décrit qui nous donne une vraie impression de dépaysement.

Ce roman m'a évoqué plusieurs fois Le nom de la rose d'U. Eco que j'ai bien envie de relire.

La description du coup de foudre et de l'amour entre Jaufré et Delphine est très réussie, leur histoire sonne vrai et l'amitié entre Jaufré et son frère de lait Alexis est touchante.

L'enfant de la neige m'a vraiment plu, c'est un livre intéressant et captivant.
Commenter  J’apprécie          195




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Henri Gougaud (1751)Voir plus

Quiz Voir plus

L'enfant du samedi

Qu'allait chercher Isabella au centre commercial quand elle y découvre Hannah abandonnée

Des pommes de terre
Une plante verte
Une bouteille de vin
Des chocolats

10 questions
3 lecteurs ont répondu
Thème : L'enfant du samedi de Valerie BlumenthalCréer un quiz sur cet auteur

{* *}