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Critiques de Henry de Montherlant (210)
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Le cardinal d'Espagne

Au théâtre ce soir : le Cardinal d’Espagne.



Cette pièce dramatique nous plonge dans la très catholique Espagne du début du XVIe siècle, pas celle du Don Carlos de Verdi mais celle de Jeanne la Folle, fille de Ferdinand d’Aragon et Blanche de Castille et mère de Charles de Habsbourg.



Il y est question des derniers instants de la régence, le jeune Charles Quint est en route pour Madrid et le cardinal régent, ayant accompli son office (ou son œuvre) se prépare à le recevoir et passer le flambeau. Les personnages principaux sont le cardinal Cisneros, homme d’Etat assurant la conduite des affaires du royaume le temps de la régence, comparable à Mazarin ou Wolsey, son neveu Cardona et la reine Jeanne.



Le nom de Cisneros ne vous évoque rien ? C’est normal, le cardinal est passé de la gloire à l’oubli. Le personnage est pétri de contrariétés, partagé entre un désir d’ascèse conforme à ses vœux chrétiens et les compromis(sions) du pouvoir. Ces derniers instants sont propices à l’introspection et la rétrospective et le cardinal se plonge, à quatre-vingt-deux ans, dans l’examen de sa postérité.



Il n’est pas aisé de voir où l’auteur, aujourd’hui au purgatoire des auteurs oubliés, veut en venir avec cette pièce, mal accueillie à sa sortie en 1960. Alors je me suis appuyé sur les notes abondantes d’un Montherlant loquace en fin de livre. Certes, la mort rode, et la mort est toujours source de réflexion au théâtre. La relation entre le cardinal et son neveu laisse entrevoir des sentiments d’admiration et de frustration mêlés. Puis l’intervention de la reine, oscillant entre sagesse et folie, sonne comme une charge virulente contre l’obsession pour le pouvoir de Cisneros.



« Agir ! Toujours agir ! La maladie des actes. La bouffonnerie des actes. On laisse les actes à ceux qui ne sont capables de rien d’autre. » J’ai été particulièrement séduit par la langue de Montherlant. Mais plus que par le style, c’est le propos de l’auteur qui entre en résonnance. Cette pièce est prétexte à de nombreux aphorismes et maximes. Montherlant, dont l’attitude face aux évènements du XXème siècle reste ambiguë, esquisse une morale critique de l’action politique versus le refus de l’engagement – qu’il tient pour une autre forme d’engagement.



Il fut souvent reproché sa misogynie à l’auteur des « Jeunes Filles » (le livre le plus lu par Amélie Nothomb par ailleurs), dans cet ouvrage au contraire, le personnage le plus magistral est celui de la reine Jeanne dont l’apparition, inquiétante, poétique et polémique est le point d’orgue de la pièce. Celle qui réussit finalement – en renonçant au pouvoir - là où le Cardinal échoue – dans l’ascèse - lui donne une leçon magistrale.



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Romans, tome 1

Un régal absolu ,des livres superbes :le recueil offre une façon de découvrir toutes les facettes de l'oeuvre de l'auteur !
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Les jeunes filles, tome 4: Les lépreuses

le dernier volet des quatre de Montherland: toujours les memes points forts à savoir le style, l'intrigue bien ficelée et le rythme constant et cette vision assez negative de l'auteur sur les femmes en général constante dans son oeuvre globale: un livre bien monté, agréable à lire bref une bonne lecture !
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Les jeunes filles, tome 3 : Le démon du bien

Costals est il Montherland ? la question est ici permis en ce qui concerne le personnage principal de l'histoire,tant l'auteur semble aimer ce personnage qu'il met en valeur.A part celà, le livre se lit très bien, reflexion sur le mariage certe personnelle mais très bien détaillée et agréable à lire.A découvrir.
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Les jeunes filles, tome 2 : Pitié pour les fe..

Une destruction en regle du mariage par Montherland ! Cette histoire semble intemporelle pour les adversaires du mariage et pourrait se derouler de nos jours avec des comportements differents evidemment mais le fond serait le meme.Un ecrit if, bien ecrit comme toujours bref un regal de lecture pour nous lecteurs !
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Les jeunes filles, tome 1

Un superbe livre qui nous conte la vie du temps de Montherland, avec tout ce qui nous parait vieillot et surané aujourd'hui qui fait le charme de la lecture: On fait un voyage dans le temps avec comme toujours le style inimitable de l'auteur qui nous emmene avec lui ! A découvrir !
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Les Célibataires

Le premier roman de Montherland où l'on voit déjà poindre ce qui fera l'oeuvre future à venir:Le style est déjà là, l'histoire est bien structurée et cette peinture de société garde encore sa saveur de nos jours: a découvrir pour connaitre l'univers de l'auteur !
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Encore un instant de bonheur

Voici un recueil de poemes de l'auteur: une curiosité à lire et déguster sans modération, l'auteur demontrant une bonne maitrise du style difficile du poeme, très éloigné de celui des romans qu'il écrit régulièrement: Une curiosité qui vaut le détour !
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La petite infante de Castille

On part en espagne cette fois ci avec l'Auteur pour cette plongée dans la société hispanique du debut du vingtieme siecle.Les moeurs ont beaucoup changé depuis, heureusement mais ce récit vaut surtour pour le style superbe de l'auteur et son depaysement assuré : un bon roman !
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Les bestiaires

Un superbe recit sur le monde de la tauromachie et de la corrida: l'auteur a reussi superbement à retranscrire les emotions de ce sport qui fait tant parler: a ne pas manquer en tout as que l'on soit fan ou non de cette activité, le récit reste captivant !
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Les Olympiques

Superbe livre un peu inattendu car consacré au sport, domaine peu exploré par les grands auteurs français et le résultat est superbe !Montherland nous fait passer toutes les émotions possibles pour notre plus grand bonheur !
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Le songe

Un roman de guerre magnifique situé pendant la première guerre mondiale avec un parti pris de réalisme de l'auteur qui nous offre une description de la vie dans les tranchées sans faux semblants :Le style est superbe rappellant Proust et Flaubert par moment et prouve que cet auteur injustement oublié mérite la (re) découverte au plus vite !
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La reine morte

Cette tragédie fort shakespearienne rappelle le vieux Roi Lear, mais aussi l’opposition entre Philippe II et Don Carlos, avec en toile de fond le vieux thème du conflit entre amour et raison d’Etat. Dans nombre d’opéras, les pères veulent imposer à leur fille le gendre de leur choix. Ici, c’est son fils Pedro que le vieux roi Ferrante du Portugal voudrait contraindre à épouser l’infante de Navarre pour consolider les alliances de son pays. Pedro refuse car il est amoureux d’une roturière, Inès de Castro (jouée lors de la création, le 8 décembre 1942, par Madeleine Renaud). Qu’à cela ne tienne lui répond son père, rien n’empêche de cumuler une épouse dynastique et un amour moins officiel. Rien de plus simple! Et l’infante, mise au courant, n’y verra pas d’inconvénient! Là encore, refus de Pedro, mais aussi d’Inès avec qui le Roi a une conversation au cours de laquelle il est subjugué par la bonté et les qualités d’Inès, mais ça ne suffit pas à lui faire abandonner son projet de mariage d’Etat.

Il apprend bientôt par Inès, plus courageuse que Pedro, que les jeunes gens ont été mariés secrètement par l’évêque de Guarda. Ferrante enrage car le pape n’acceptera pas facilement l’annulation du mariage. Il va réagir différemment envers les trois «coupables». Pedro est arrêté, Inès reste libre, et l’évêque de Guarda devra être exécuté. Trois conseillers de Roi se relayent pour lui conseiller cyniquement de faire plutôt exécuter Inès («Lui faire donner quelque viande qui ne soit pas à sa complexion, serait très à l’avantage de votre Majesté... Les actes ne demeurent pas aussi longtemps qu’on le croit... un seul être vivant, qu’il suffirait de supprimer pour que tout se dénouât...»). Si vous ne le faites pas, lui disent-ils en touchant son point faible, vous montreriez votre faiblesse. Il résiste, mais à la sortie du conseil, commence à hésiter. Ses conseillers ont visé juste. Il doit se montrer fort et peut-être changer d’avis («Aujourd’hui et demain ne sont pas fils de la même mère».

Inès apprend le danger par l’infante, à qui s’est confié un jeune page qui écoute aux portes. La belle figure de l’infante propose à Inès de la suivre en Navarre où elle serait en sécurité (« La chaine de vos médailles a appuyé sur votre cou et l’a marqué d’une raie rouge. C’est la place où vous serez décapitée»), mais la jeune femme refuse courageusement «Si j’avais une aile, ce ne serait pas pour fuir mais pour protéger». Bientôt, on apprend plus qu’un détail par une réplique de Pedro à Inès «Je n’ai osé lui avouer que nous étions déjà mariés, ni que ce mariage allait faire en vous son fruit». C’est à nouveau Inès, plus courageuse, qui informe le Roi, et cette fois, il cède à la colère et donne ses ordres, mais à regret: «Faites la chose d’un coup... je veux qu’elle ne souffre pas». Bientôt, on ramène le cadavre d’Inès sur une civière, et le Roi, au corps usé (et l’âme aussi) meurt à son tour, disant à son perfide conseiller: «Dans un instant, je serai mort, et la patte de mon fils se sera abattue sur toi».

«Le cadavre du Roi reste seul»: dernière ligne de la pièce.

L’infante et le Roi sont les deux grands caractères de la pièce. L’infante ne se pose pas en rivale d’Inès qui est douce, et lui propose en vain son aide.

Montherlant écrira 12 ans après : «Toute la pièce est dominée par la figure du roi Ferrante, qui grandit à chaque acte et semble lentement se séparer de l’humain jusqu’à l’instant où il tombe... L’inconsistance de Ferrante est une des clés de La Reine morte».

«Vouloir définir le Roi, c’est comme vouloir sculpter une statue avec l’eau de la mer» dira Pedro dans une des répliques fortes de la pièce.

Autres répliques du Roi Ferrante: «J’ai remarqué que l’on tue presque toujours trop tôt. Encore quelques jours et le tué n’était plus si coupable. Beaucoup d’assassinats sont des malentendus» et «Aux chefs d’Etats, on demande volontiers d’avoir de la charité. Il faudrait aussi en avoir un peu pour eux. Lorsqu’on songe aux tentations du pouvoir absolu, cela demande le respect».

La pièce de Montherlant, est d’une magnifique écriture, pleine de verve. Elle se fonde librement sur l’assassinat du roi du Portugal Alphonse IV (Ferrante), père de Pedro 1er, qui a fait assassiner Inès de Castro.

Quel bonheur de relire ces classiques en ces temps de confinement!
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Les jeunes filles, tome 3 : Le démon du bien

Quel plaisir de relire un écrivain du début du XIXème siècle!!!!!!! Style posé, clair, précis, avec du vocabulaire stylé, raffiné. Et ses vérités sur le mariage (dans ce livre), certes violentes parfois, mais tellement vraies : je cite :"l'amour est gâché par le mariage....le mariage ordinaire est une vocation.....

"Nous aimons les animaux parce qu'ils ne mentent pas ; c'est pour cela que l'homme les a mis en esclavage car ils leur rappelaient la vérité."

Et encore :"un foyer ne doit pas être un lieu où l'on séjourne mais un lieu où l'on revient".

Ce premier lu de cet auteur m'a donné l'envie d'en lire d'autres.
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Les jeunes filles, tome 1

L'ayant lu au bas mot voilà 25 ans, en me disant que je le relirai à la moindre occasion, je retrouve le même plaisir, intact - voire même agrandit par l'âge - de lecture de la verve de cet auteur parisien sur les relations hommes-femmes. Féministe avant l'heure - car il me semble dénoncer la situation de la femme dans la société - , Montherlant y montre tout son sens de l' humour, de cynisme aussi, et un talent très moderne pour les observations d'ordre sociologique, ce qui fait à mon sens, tout le charme de cette quadrilogie.
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Le Maître de Santiago

L'écriture est belle, mais cette pièce est sombre. L'intrigue est simple, au 16 ème siècle, un chevalier espagnol vit retiré du monde avec sa fille. Epris de religion, de charité, et de chevalerie, il renonce à tout confort et à tous biens terrestres. Campé sur ses positions et son honneur, il va entraîner sa fille à sa suite, lui refusant ainsi tout bonheur terrestre, pour lui offrir un idéal de vertu et de don de soi.
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La Ville dont le prince est un enfant

Montherlant est sans doute comme d'autres avant lui, né trop tôt dans un monde trop vieux. Montherlant assume ce qu'il est, l'exprime en multipliant les paraphrases et les synonymes, ce qui rend l'oeuvre si belle et si riche. Le procureur reproche à De Praest de ne pas parler de Dieu, mais parce qu'il n'a surement rien à faire ici bas.



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Un assassin est mon maître

C’est un texte difficile qui nous prend à la gorge au fur et à mesure basé sur la relation totalement névrotique entre deux Personnages, le titre étant révélateur de l’ambiance. J’aime l'écriture De Montherlant que je Troy e assez facile sans tomber dans la facilité. Un livre qui détonnait lors De sa sortie. A découvrir
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Les bestiaires

Voici un livre sur la tauromachie mais pas que, s’agissant de Montherlant qui possède une écriture précise et poétique. Un beau livre qui permet d’aborder la tauromachie autrement et permet de nourrir le débat... par ailleurs la quête du héros adolescent permet à Montherlant d’aborder la difficulté de devenir soi et un homme en l’occurren ce
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La Relève du matin

Pas encore commencé, mais déjà envie d'en parler...

Il faut découper les pages, si, si à l'ancienne, ça m'impressionne, je suis obnubilé par ce rituel, fou !... Dingue !... Anachronisme...!

A bientôt! après l'avoir lu...

Terminé, et conforté dans mes choix cérébraux.

L'adolescence, âge ingrat que fait voler en éclat l'ami Montherlant, ou tout du moins y fait apparaitre les lumières que l'opinion occulte.

En somme c'est l'horloger de notre psychologie, il remet à l'heure nos prérogatives.

Le côté clérical rajoute un air délicieusement désuet qui, je pense donnerait de la mélancolie aux profs actuels...

Je vous laisse découvrir l'histoire, mais sachez q'on ne sort jamais sans avoir appris quelque chose d'une lecture de H.M.

En route pour de nouvelles lectures...!

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