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Critiques de Honoré de Balzac (3259)
La Peau de chagrin

Magnifique livre de Balzac, un style énorme (comparé à certains auteurs actuels encensés, on est dans le sublime avec Balzac), un art descriptif qui donne des sentiments aux scènes, notamment au début sur l'histoire du cercle de jeu que l'on fréquente tête nue, avant de se faire faire les poches, un punch liner hors pair dirait on aujourd'hui...
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Le Père Goriot

Ce roman de Balzac est un des deux seuls romans scolaires que j'ai détestés. (L'autre a été la condition humaine de André Malraux). Balzac m'est apparu comme un écrivain poussiéreux, se perdant et me perdant dans des détails inutiles qui n'apportaient rien, selon moi, au développement du récit.



Bref, parce que j'avais ma mère sur le dos, j'ai lu tout le livre (c'est un cadeau qu'elle m'a donné de me faire aller jusqu'au bout des choses avant de dire 'j'aime' ou 'je n'aime pas!; j'ai encore envie d'en lire davantage ou non!.Mais de ce Père Gloriot, ce Raztinac, il m'est juste rester l'envie de ne plus en avoir envie et de me détourner des romans de cet auteur. Dommage, probablement... mais pas meurtri pour la cause, il y a tant et tant de bons romans à lire!
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L'Auberge rouge

" L' Auberge rouge" est une nouvelle de Balzac, parue en

1831 et fait partie " Des contes de philosophie de la Comédie

humaine" .

.Les personnages de cette nouvelles sont :

-Le narrateur Hermann, banquier allemand- Prosper Ma-

-gnan-Jean-Frédéric Taillefer, banquier et sa fille Victorine.

Cette histoire de L' Auberge rouge, est un récit fait par le banquier allemand, Hermann au cours d' un dîner mondain

donné en son honneur par un de ses amis à Paris. Le sieur

Hermann n' a fait que rapporter l' histoire qu' il a entendue

au cours de son emprisonnement à Andernach ( Nord de la

France ), au moment des guerres napoléoniennes . IL avait

été emprisonné comme franc-tireur par les Français.

Nous sommes en l' année, 1779. Deux jeunes chirur-

-giens militaires qui vont au front, passent la nuit à l' auber-

-ge. Cette dernière est pleine comme un oeuf. Arrive alors à

l' auberge, un riche industriel. Ne trouvant pas de places

disponibles, les jeunes chirurgiens lui offrent une place

parmi eux et l' invitent à dîner avec eux.L' industriel se

sentant en confiance parmi les deux jeunes militaires leur

confie qu' il a sur lui une fortune en or et diamants.

Les deux militaires lui offrent de passer la nuit dans leur

chambre. Au cour de la nuit, Prosper Magnan pense à

tuer l' industriel et s' enfuir avec la valise contenant le

magot .A une heure avancée de la nuit, il se calme et

abandonne la mauvaise idée qu' il a eu et s' endort.

Quelques heures après, il est réveillé par le vacarme :

l' industriel vient d' être assassiner avec un instrument

de chirurgie appartenant à Prosper, l' arme du crime .

Que va-t-il se passer après ?
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Eugénie Grandet

Il y a plus enviable comme destinée que celle de la belle Eugénie ! Sacrifiée par son père, son fiancé, victime des cupidités, calculs, intrigues de ceux qui l'entourent, laminée par la société...

Les riches familles de Saumur voudraient marier leurs fils avec la riche Eugénie dont le père a fait fortune grâce à d'heureuses spéculations et une avarice sordide. Charles, un cousin ruiné arrive demander de l'aide à Grandet et l'amour naît entre les deux jeunes gens. Comme Grandet ne veut l'aider, Eugénie lui donne toutes ses économies pour l'aider à faire fortune aux Indes. Il en reviendra enrichi et l'épousera lui promet-il.

Grandet apprenant le don de sa fille à son cousin la séquestre. Dès lors sa vie ne sera qu'attente, solitude, désillusions. Son cousin frivole et dandy ne lui donne plus de nouvelles, l'oublie et en épouse une autre ignorant le montant de la colossale fortune d'Eugénie.

Seule Eugénie est un coeur pur quand tous les autres personnages sont des peintures d'avares, cyniques, calculateurs ambitieux.

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César Birotteau

Une histoire si banale: ascension sociale d'un commerçant, puis faillite, précipitée à la fois par son avidité et une vengeance bien orchestrée. Une histoire si banale, et si actuelle, même si les mécanismes financiers ont changé. Les rapports humains, eux, sont tellement vrais: bouleversant de bout en bout. Un Balzac à découvrir sans hésiter.
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Splendeurs et misères des courtisanes

Splendeurs et misères des courtisanes est un roman d' Honoré de Balzac .Ce

livre fait suite à "Illusions Perdues". Dans ce livre, l' auteur met en scène les

aspects souterrains ( les bas-fonds) de la société, en explorant le monde du

crime et de la prostitution .

Le monde du crime est dominé par un personnage diabolique et satanique du

forçat évadé, Don Carlos Herrera qui connaîtra une forme de rédemption sociale

dans sa dernière incarnation.

Dans le monde de la prostitution, on trouve une jeune prostituée, Esther, rache-

-tée par son amour pour Lucien de Rubempré.
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Eugénie Grandet

Après avoir plongé dans Le Père Goriot, les mois passés, je me suis comblé de plaisir avec Eugénie Grandet.

Nous sommes au début du XVIIIe siècle à Saumur, petite ville où vit la famille Grandet. Eugénie et sa mère sont sous la férule du père Grandet, assis sur ses sous, et pour qui le bonheur est l'argent, le poids, l'odeur et la couleur de l'or. Ainsi vit Eugénie Grandet en compagnie de ses parents et de Manon , la servante. Petite ville, petit univers, voilà le décor de ce roman fabuleux. On est deux cents ans en arrière, mais les hommes n'ont pas changés.
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La Rabouilleuse (Un ménage de garçon)

" La Rabouilleuse "est un roman de Balzac .Ce livre fait partie des Scènes de la

vie de province de la Comédie humaine .Balzac est le narrateur de cette histoire

qui s 'étale sur plusieurs années et dont le thème principal est l 'argent .Balzac

est un violent pourfendeur de la bourgeoisie et, son corollaire, l 'argent .Pour ne

pas dévoiler l 'intrigue, je débuterai à partir de l 'histoire d 'Agathe .Elle est la fille

aînée du docteur Rouget .Ce dernier, malin et tyrannique, a profité de l 'avéne-

-ment de la Révolution française pour faire des affaires et s 'enrichir .En mourant

le docteur a laissé une grande fortune qu 'il lègue à son fils, Jean-Jacques, et

déshérite sa fille Agathe .Cette dernière, immigrée à Paris a épousé Bridau . Ce

dernier est un fonctionnaire honnête et intègre .A la mort de son mari, Agathe se

seule, avec peu de ressources pour élever deux fils Philippe et Joseph .

Philippe est un militaire dans l 'âme( un baroudeur ), il est aimé par sa mère

alors que Joseph la désole .Philippe fait un voyage aux Etats-Unis .Il devient

violent, buveur, menteur, et voleur .

Agathe et ses enfants ont des problèmes d 'argent .Ils apprennent que leur

oncle maternel, Jean-Jacques, est sous l 'emprise d 'une jeune et jolie

paysanne recueillie par leur père, Flore Brazier, surnommée " La Rabouilleuse ", c 'est-à-dire une personne qui agite l 'eau pour rabattre les

écrevisses vers les pièges .Quelques déboires arriveront à la famille .Philippe finira par épouser Flore,après avoir tuer son mari dans un duel .

A Paris, il l 'abandonne à la prostitution, à la déchéance et à la mort .IL part

en Algérie où il est tué .La mère meurt, elle aussi .Toute la fortune revient à

Joseph alors artiste peintre reconnu .
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Eugénie Grandet

Ma première lecture de ce livre remonte à très loin dans le temps Quelles étaient les impressions , les émotions , les sensations ressenties ou ayant accompagnées cette lecture : franchement je ne saurai le dire .

Avant de donner mon avis sur ce récit , je me suis permis de regarder et lire sur " Babelio "quelques critiques et avis émis par des lecteurs et lectrices sur ce livre de De Balzac .

J ' ai remarqué que parmi tous ces lecteurs , il existe trois catégories, que je classe ainsi : 1/ Il y a les enthousiastes qui ont aimé et le livre et Balzac lui-même et sont devenus des admirateurs de toute l ' oeuvre de cet auteur .Attitude louable .

2/ al ' extrême ,il y ceux qui ont trouvé ce récit rébarbatif et rebutant , trop chargé de détails et de descriptions qui ont " étouffé "le texte . Excusez l ' emploi de " étouffé".Ils ont ,même trouvé l 'histoire banale .C 'est leur avis ,on doit le respecter .

3/ IL y a les tièdes qui l ' ont trouvé mi-figue mi-raisin .C est une histoire qui se laisse lire .

Je donne mon modeste avis ,sans aucune prétention de ma part .

Je reviens au récit lui-même .Les pricipaux protagonistes sont le père ,la mère , la fille Eugénie , Nanon ,la servante et Charles ,le cousin d 'Eugénie .

Mr Grandet ,le père ,est ex tonnelier .Spéculateur de son état .IL est riche à faire envier Crésus lui-même ! IL aime thésauriser .Son vice : il est très radin , un vrai rat ! Dans la maison ,il trône ,il est le maître .Tout lui est soumis .

Eugénie tombera amoureuse de son cousin de Paris ,Charles .Le père va vite mettre fin à cette courte idylle .Mr et Mme Grandet meurent .Eugénie est devenue une très riche héritière .Après sept années d 'attente pour Charles ,elle apprendra qu 'il ne veut plus d 'elle .

La riche héritière ,devenue avare comme son père ,épousera un président de la cour en premières noces et un marquis en secondes noces .

Tous ces maris n ' ont pas épousé Eugénie pour elle-même mais ils ont épousé sa fortune ! ILs ont épousé le magot sur lequel elle est assise !

Si Eugénie était bossue ,chauve ,naine ,laide ,aveugle ,muette ....ILS l 'auraient épousé !

Tout ça montre la cupidité des gens et leur rage de posséder une fortune coûte que coûte ,



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Le Père Goriot

Ce roman traite également – et c’est là la deuxième lecture que nous pouvons en faire – de l’argent ; de l’argent qui corrompt, qui gangrène, qui pollue, qui divise et détruit … Tous les personnages ont ce rapport à l’argent qui les fait se perdre si bien qu’il s’agit pour moi d’un personnage à la part entière : l’être insaisissable et continuellement présent de ce récit qui en sera finalement le grand gagnant.
Lien : http://www.adeuxlignes.fr/?p..
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La Comédie Humaine - La Pléiade, tome 9

Le narrateur rencontre Louis Lambert au collège oratorien de Vendôme. Vite, l'amitié les lie. Les deux sont doués d'une intelligence supérieure à la normale. Louis, génie précoce, dès son jeune âge, baigne dans les auteurs mystiques comme Swedenborg. Ses ambitions intellectuelles le poussent à l'écart de ses condisciples. Il est souvent l'objet de leurs railleries. C'est un éternel incompris, même ses professeurs ne le considèrent pas plus intelligent que les autres. À la fin de ses études, il trouve un Paris corrompu. Il n'y trouve pas son compte. Il quitte donc pour les bords de la Loire, où la tranquillité s'accorde mieux avec son tempérament. Et c'est là qu'il va rencontrer la jolie Pauline de Villenoix, celle qui deviendra son épouse.



Depuis la fin des études, le narrateur n'a pas revu Louis. Lors d'un voyage, il rencontre l'oncle de celui-ci et décide d'aller lui faire une visite. Il le retrouve. Véritable loque humaine, Louis semble complètement fou, mais bizarrement serein. La pensée en train de tuer le penseur! À la fin de son histoire, le narrateur fait la retranscription des fragments du fameux Traité de la volonté de Lambert.



Je ne sais pourquoi mais j'ai trouvé que l'arrivée de Louis Lambert au collège ressemblait à celle de Charles Bovary. Il y a le même accent mis sur le mot «nouveau», qui est mis en italique à plusieurs reprises, et on se moque de lui comme de Charles.



Il y a énormément de réflexions dans ce roman. Balzac n'a pas hésité. Réflexions sur les mots et la langue, sur le sommeil et l'âme, sur la volonté et l'Idée, sur la Providence et le Hasard, etc.



La pensée est bonne, mais à trop penser et l'on risque de tomber dans la folie. Lambert devient fou par excès de pensée, l'élevant au sublime. L'abus de la force peut causer la faiblesse. Les esprits, comme les empires, peuvent s'effondrer lorsqu'ils sont trop immenses. Ni la raison ni la vérité n'aident à mieux vivre. Souvent ce que l'on croit être libérateur n'est qu'une autre forme d'asservissement. En fin de compte, nous sommes tous l'esclave de quelque chose. La liberté n'est que le pouvoir de choisir le tyran que nous voulons, celui qui nous fait le plus de bien.



Roman qui illustre bien l'expression qui dit qu'entre le génie et le fou, il n'y a qu'un fil.
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Le Chef-d'oeuvre inconnu

Met en scène Nicolas Poussin allant rendre visite à un peintre connu et ce faisant y rencontrant un étrange vieil homme qui se dit seul dépositaire des secrets artistiques du grand Mabuse.

Outre le plaisir du récit, il y a là celui de retrouver d’authentiques personnages historiques, Poussin, Porbus contemporain de Catherine de Médicis qu’il a peinte et Jan Gossaert dit Mabuse qui au 16ème siècle fit une fusion de l’art flamand et de l’art italien. Et surtout quelques considérations sur la manière de peindre fort intéressantes.

Mais attention, la beauté est dans l’œil de celui qui regarde.

Inspirée de La leçon de violon d’Hoffmann, cette nouvelle a suscitée à son tour La madone du futur d’Henry James et celle plus récente d’Arthur Danto.

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Le Père Goriot

Les commentateurs et autres chercheurs sur l'œuvre balzacienne affirment que c'est dans ce roman-ci que Balzac devient enfin Balzac, c'est-à-dire que pour la première fois l'auteur met en place la comédie humaine car on y retrouve énormément de protagonistes que l'on recroisera par la suite dans les romans ultérieurs.

Néanmoins, ayant pour ma part déjà lu « Illusions perdues », un petit goût de déjà vu me saute aux yeux lors de sa lecture. On y découvre en effet le même univers parisien du XIXème siècle, celui gangrené par l'argent, du monde aristocratique et bourgeois avec ses mondanités où il est peu aisé de s'y faire une place si l'on n'en connait point les codes. Bienheureusement, grâce au fabuleux talent de Balzac, on oublie très vite la redondance du thème et on se laisse glisser par la plume romanesque de l'auteur. Celui-ci sait se faire touchant quand il faut.



L'histoire narre la vie du vieux père Goriot et de ses deux filles (Delphine de Nucingen et Anastasie de Restaud), chacune mariée à un homme qu'elles n'aiment pas, et d'Eugène Rastignac, jeune étudiant en droit à l'ambition dévorante.

Pour espérer entrer dans le beau monde, Rastignac va s'éprendre de Delphine et ainsi se rapprocher du pauvre père Goriot, qui s'est presque ruiné pour satisfaire ses deux filles ingrates(surtout Anastasie).



L'écriture se fait très visuelle, comme par exemple au tout début du livre lorsqu'on aperçoit pour la première fois les protagonistes de la pension de la veuve Vauquer, on a presque l'impression d'assister à un film tellement le moindre détail est évoqué, idem pour la fin.

« Le père Goriot » est indéniablement l'un des meilleurs romans de Balzac, un auteur qui ne m'a, pour l'instant, pas déçu, loin de là.
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Eugénie Grandet

Parce que je suis angevin :

Eugénie Grandet, roman achevé en septembre 1833, cite le nom de Saumur à 103 reprises. S'agit-il pour autant d'un témoignage circonstancié sur la société et la topographie de la ville de 1819 à 1827 ? Balzac, le tourangeau, qui a séjourné à Saché et sans doute à La Mimerolle, à l'entrée de Chênehutte-les-Tuffeaux, a certainement visité la vieille ville de Saumur ( bien qu'on n'en ait aucune preuve péremptoire ; dans son emploi du temps, les érudits n'ont pas trouvé de créneau qui lui aurait permis un séjour prolongé ). Il a sûrement repéré « des portes garnies de clous énormes », « des pièces de bois transversales... couvertes d'ardoises », flâné dans la populeuse « Grand'rue de Saumur ». Peut-être aussi entendu des récits sur Jean Nivelleau, redoutable spéculateur devenu l'un des plus riches propriétaires du Saumurois, tout en s'habillant misérablement, ou sur Dupuis Charlemagne, 90 ème fortune du département en 1820, célèbre pour son avarice, qui « avait mûré les croisées, les ogives, les vitraux » de l'église de Cunault. Ces identifications tentantes ont suscité de nombreuses études, notamment : Maurice Serval, Autour d'Eugénie Grandet ( d'après des documents historiques ), Champion, 1924 - R. Bauchard, La véritable Eugénie Grandet dans le Saumurois et la Touraine, Tours, 1933 - Paul-Emile Cadilhac, « Promenades littéraires. Le centenaire d'Eugénie Grandet », L'Illustration, 28 juillet 1934, p. 422-427 - « Actes de la Journée Balzac-Eugénie Grandet », S.L.S.A.S., 1993. Ces travaux plaident en faveur d'une identification saumuroise de la famille Grandet et de ses commensaux. Ils discutent de la localisation de la maison décrite dans le roman : rue du Petit-Maure, Montée du Fort, au n° 7 ou au n° 9, 36 ou 45 Grande-Rue, 11 rue Fourier. En dernier lieu, Elisabeth Suaudeau, Fillette de guerre, Edition du Petit Pavé, 2002, p. 153-155, situe la demeure d'Eugénie Grandet vers l'extrémité supérieure de la Montée du Fort, dans une maison annexée et à demi détruite par les soeurs de la Retraite, à gauche de l'entrée des élèves et au-dessous de la terrasse ( voir cours Dacier ). Dans sa jeunesse, elle y a vu des jardins superposés sur des murs de soutènement et une grande pièce à deux croisées pouvant correspondre à la salle de la maison Grandet. Toutes ces parties, sur lesquelles on ne possède aucun document ancien figuré, ont disparu dans le naufrage du quartier.

Ce problème de la maison à Monsieur Grandet passionne tant les Saumurois qu'il faut bien l'évoquer plus longuement. Maison à plusieurs étages, Balzac la situe dans « l'ancienne Grand'rue de Saumur », ce qui ne nous mène pas bien loin, car la Grande-Rue actuelle ne correspond pas au site accidenté évoqué par ailleurs et chaque quartier avait sa « grande rue pavée ». Au début du roman, il place le logis « au bout de la rue montueuse qui mène au château par le haut de la ville ». On songe aussitôt à la montée du Fort. Mais où s'arrête cette voie ? A cause d'un virage à la hauteur de la rue Duplessis-Mornay, les Saumurois estimaient qu'il y avait deux rues et baptisaient " rue de Bellevue " la partie supérieure. Balzac donne une puissante évocation des vieilles maisons formant l'important îlot de la place Saint-Pierre et du départ de la montée du Fort, un ensemble plus long et plus tortueux qu'aujourd'hui. Après quelques détours, « vous apercevez un renfoncement assez sombre, au centre duquel est cachée la porte de la maison à monsieur Grandet » ( édition de 1837, p. 11 ). Ce renfoncement a donné quelque crédit aux partisans du n° 7 montée du Fort. Mais un obstacle de taille se présente : cette maison n'a pas de jardin.

Or, ce jardin est évoqué à plusieurs reprises par Balzac, notamment p. 15 : « au fond d'une voûte obscure et verdâtre, quelques marches dégradées par lesquelles on montait dans un jardin, que bordaient pittoresquement des murs épais, humides, pleins de suintements et de touffes d'arbustes malingres. Ces murs étaient ceux du rempart sur lequel s'élevaient les jardins de quelques maisons voisines. » Cette description nous mène plus haut, plus près du château ; cependant, le rempart, qui ne peut être que le mur du Boile, borde la montée du Fort sur son côté gauche ; sur son côté droit, il n'y a que des murs de soutènement. Balzac décrit ensuite longuement la maison et sa salle à deux croisées. L'entrée, qui s'élargit soudainement, devient une « porte cochère ». Le seul témoin de la topographie des lieux à l'époque de Balzac est le cadastre de 1812 : sur la montée du Fort, il n'y a pas le renfoncement significatif noté plus haut.

O, a beau examiner avec indulgence toutes les maisons proposées, aucune ne répond pleinement aux descriptions de Balzac, il y a toujours des éléments fautifs. Tout simplement parce que la maison à Monsieur Grandet n'existe pas ; elle est une création de l'imagination fertile de l'écrivain, qui s'est contenté d'y glisser quelques détails observés au cours d'une promenade dans Saumur.

Pierre-Georges Castex et ses élèves vont plus loin et affirment que Saumur est « un décor, rien de plus ».

La culture ligérienne de Balzac est solide, il connaît la « frippe », le tuffeau, les marchands de merrain et les pratiques vigneronnes. Mais sur la ville même, il reste toujours évasif, il évoque le curé de la paroisse, sans préciser s'il s'agit de Saint-Pierre. Il écrit imprudemment : « Les habitants de Saumur étant peu révolutionnaires, le père Grandet passa pour un homme hardi ». Dans les années 1821-1823, les habitants sont toujours révolutionnaires et de graves événements secouent la cité ( voir chapitre 30 ), pas le moindre écho chez Balzac. L'Ecole de cavalerie y tient une place considérable, elle est licenciée en 1822 et recrée en 1825 ; aucune allusion à ces faits dans le roman, alors qu'on devait beaucoup en parler. L'évocation de Saumur relève des archétypes des villes de province, sans approfondissement local, tellement les connaissances de Balzac sont vagues. Rechercher les correspondances saumuroises d'un roman à clef me semble un exercice plutôt vain. Eugénie Grandet ne constitue pas une source documentaire sur la ville au temps de la Restauration.
Lien : http://saumur-jadis.pagesper..
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Le Père Goriot

Eugène de Rastignac, jeune provincial, arrive à Paris nourri d'illusions. Dans la pension de Madame Vauquer où il loge, il rencontre le père Goriot, un pauvre homme qui s'est ruiné pour marier ses filles à des partis honorables. Abandonné, renié, ignoré de ses filles et de ses gendres, le vieil homme persiste à croire en la bonté de ses enfants. Rastignac s'éprend de Delphine et accorde son affection à Goriot. Mais il perd peu à peu ses illusions sur la société parisienne: tout n'est que vanité, et un être n'a de la valeur que tant qu'il est utile.



Du grand Balzac! Les descriptions sont nourries, les portraits subtils. Tout pour plaire!
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Le Cousin Pons

« Le cousin Pons » est une œuvre tiré des « scènes de la vie parisienne » section « parents pauvres ». Ce livre va de pair avec la « cousine Bette ; l’un est bon et l’autre mauvais. Pons et sont amis sont pauvres, ils ne rêvent que d’un bon repas. Pourquoi pas chez sa riche famille anoblit depuis peu. Celle-là, hélas ne l’aime pas lui et sa collection d’objets. Jusqu’au jours ou tout bascule, la précieuse collection vaut chère. La bonté une fois de plus sera écrasée par l’envie et la cupidité. Ce livre typiquement Balzacien est un chef d’œuvre de petits détails et dénote une fine observation et connaissance du monde.
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César Birotteau

Avec son Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, Honoré de Balzac entreprend de dénoncer le système des faillites en vigueur sous la Restauration, l’intrigue se déroulant dans les années 1820. Honoré de Balzac a lui-même connu de nombreux tracas avec ses créanciers. L’ascension puis la chute d’un commerçant ordinaire lui donne également l’occasion de brosser le portrait de la petite bourgeoisie parisienne



L’intrigue peut paraître assez simple, l’auteur nous contant l’histoire d’un bourgeois parisien, parfumeur, qui se retrouve acculé à la faillite après avoir connu la prospérité. Cette faillite est provoquée, voulue par un ancien employé du parfumeur, du Tillet. Ce dernier a commis une indélicatesse que Monsieur Birotteau n’a pas voulu dévoiler sur la place publique. Du Tillet perçoit la mansuétude de son patron comme un affront et décide de se venger. Dans le monde du commerce et de la finance, la vengeance la plus complète est la « mort commerciale » c’est à dire la faillite.



Si l’intrigue repose d’abord sur la vengeance exercée par du Tillet, d’autres éléments participent à cette chute. La banqueroute du notaire Roguin, organisée en partie par du Tillet n’est que le premier écueil sur lequel Birotteau se heurtera. La rancune de Molineux, blessé dans son amour-propre par le parfumeur, la jalousie de plusieurs concurrents du bourgeois sont utilisées pour achever de terrasser César Birotteau. L’intervention de du Tillet auprès des banquiers afin que ces derniers refusent tout crédit au bourgeois constitue le point d’orgue de ces sordides manoeuvres. Ce sont finalement plusieurs personnes qui oeuvrent pour le même but.



Même si César Birotteau a bâti sa fortune grâce à son sens des affaires et à une certaine sagesse, il n’en demeure pas moins que c’est son désir de s’enrichir qui précipite sa chute. Mais malgré tout, on éprouve vite sympathie et pitié pour le commerçant. Fort heureusement, l’histoire d’amour entre la fille de Birotteau et le commis Popinot vient un peu adoucir cette cruelle histoire.





Le roman a indubitablement une portée économique et sociale. Ce portrait d’un homme ordinaire, simple boutiquier mais commerçant aisé, préfigure cette nouvelle classe sociale régie par la puissance de l’argent. C’est l’avènement des banquiers sans lesquels il n’est pas d’initiative commerciale possible. Le meilleur exemple est sans doute l’essor des spéculations immobilières. Ce qui m’a frappée, c’est que le roman conserve une incroyable actualité…



Enfin, Balzac excellait dans la description de personnages, comme des intérieurs à tel point que l'on visualise sans peine quartiers de Paris et grandes demeures; observateur scrupuleux des hommes, Balzac sait brosser le portrait de chacun de ses personnages à travers le physique, la tenue vestimentaire, les petites manies, les postures, bref un régal. Pour résumer, un bon classique qui malgré son sujet n'est point du tout ennuyeux, bien au contraire.
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Le Père Goriot

D’habitude, j’écris ce que je pense dès la fin de la lecture, or là je l’écris le lendemain. Peut-être parce que j’avais une valise à faire, ou peut-être pour me laisser le temps d’encaisser. Je pensais sincèrement que Balzac était difficile à lire, mais je vois enfaite qu’il utilisait simplement des mots qui m’étaient inconnus et dont je me suis maintenant familiarisé. Son écriture est travaillée, sa plume est d’une finesse ! Heureusement, j’ai attendu longtemps avant de le lire, je pense que si j’avais tenu ces pages entre mes mains il y a deux ans, je n’en aurais pas saisi toute l’ampleur de la gravité de l’histoire.



Ma colère vis-à-vis de certains comportements me laissent perplexe. En effet, il y a d’un côté le père Goriot, qui donnerait jusqu’à sa propre vie si cela pouvait rendre heureuses ses filles seulement un instant ; et de l’autre, ses filles. C’est elles qui me rendent perplexe. Je n’ai pas l’impression qu’elles sont conscientes de l’éphéméride de la vie. Elles sont prisonnières de leur maris, toutes les deux. Et il me semble qu’elles se rendent compte que leur père n’en a plus pour très longtemps, cependant, en étant sous les ordres de leur conjoint, elles se persuadent elles-mêmes que leur père est éternel, qu’elles ont le temps pour dire au revoir. Elles me mettent hors de moi et, en même temps, me rendent triste. La liberté n’est pas acquise, elle ne le sera probablement jamais, mais, si l’on ne peut la toucher, on peut s’en rapprocher.



Ce genre de problème existe encore aujourd’hui, et ça me brise le cœur. J’ai adoré lire ce livre même si mes larmes essaient de s’échapper sur ces dernières lignes. Je n’aurais jamais cru aimer autant cet écrivain. Je vous le conseille évidemment, et je comprendrai votre indécision.
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Ferragus, chefs des Dévorants

Précurseur des bagnards : Jacques Collin, alias Vautrin ou Trompe-la-Mort en 1835 dans le père Goriot du même Balzac, de Jean Valjean des Misérables d’Hugo en 1862 et de Chéri-Bibi de Gaston Leroux en 1913 pour ne citer que les plus célèbres, Gratien Bourignard surnommé Ferragus est le sombre héros de ce roman.

L’introduction nous laisse présager de pittoresques aventures parmi le Paris des Dévorants, compagnons du devoir aux moeurs étranges et dangereuses. Auguste de Maulincour pour s’intéresser de trop près à une femme qu’il admire va croiser leur chemin pour son malheur.

Pour beaucoup de ma génération, on retrouve Balzac comme on le ferait d’un vieil ami. J’ai toujours apprécié chez lui son incroyable verve mais on se doit aussi de ne pas tout accepter. Sa propension par exemple à « pisser de la copie » en digressions fréquentes, son penchant pour les plus fades mélodrames.

"Ferragus" a tous ses défauts et se dilue dans un mélodrame de patronage.

Que retenir alors pourquoi y revenir ensuite ?

Le style de Balzac, sûrement moins ample moins précis que celui de Chateaubriand, plus proche, plus libre que celui de Flaubert par sa démesure.

Ici, surtout, son amour et ses descriptions de Paris et de son bas peuple, emportent mon adhésion.
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Le Colonel Chabert

Le Colonel Hyacinthe Chabert, héros de l'épopée napoléonienne, que l'on a cru mort, enseveli sous les cadavres d'autres soldats, à la bataille d'Eylau (1807) réapparaît plus de 10 ans plus tard, alors que son épouse s'est remariée, et s'est accaparée sa fortune.

Il est de retour, à l'image de Martin Guerre ou d'Ulysse.





Soucieux de se ré approprier sa vie, mais incapable, faute de moyens, de prouver son identité, il s'adresse à Derville, qui est aussi l'avoué de la comtesse, son épouse.

«Rendez-moi ma femme et ma fortune ; donnez-moi le grade de général auquel j'ai droit »





Derville l'incite à trouver une transaction, suggérant une rente viagère.



La réponse de la comtesse anéantit Chabert : «Mais c'est beaucoup trop cher»





Pourquoi cette transaction ?

Derville y pense- t- il parce qu'il ne peut - sans se voir opposer un conflit d'intérêt – défendre l'un contre l'autre ?

Ou parce qu'il sait ne pouvoir obtenir la justice, pour Chabert ?

« Savez-vous, mon cher, reprit Derville après une pause, qu'il existe dans notre société trois hommes, le Prêtre, le Médecin et l'Homme de justice, qui ne peuvent pas estimer le monde ? Ils ont des robes noires, peut-être parce qu'ils portent le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions ».







Mais Chabert peut-il accepter le principe même d'une transaction ?



La rente ?

« - Ne me parlez pas de cela, répondit le vieux militaire. Vous ne pouvez pas savoir jusqu'où va mon mépris pour cette vie extérieure à laquelle tiennent la plupart des hommes. J'ai été subitement pris d'une maladie, le dégoût de l'humanité. Quand je pense que Napoléon est à Sainte-Hélène, tout ici-bas m'est indifférent. »



Le renoncement ?

« J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! »

« La comtesse lui lança un regard empreint d'une telle reconnaissance, que le pauvre Chabert aurait voulu rentrer dans sa fosse d'Eylau. Certains hommes ont une âme assez forte pour de tels dévouements, dont la récompense se trouve pour eux dans la certitude d'avoir fait le bonheur d'une personne aimée ».







Ce sur quoi l'on peut transiger, ou non, voilà l'essence de cette nouvelle merveilleusement écrite. « La transaction », c'est le titre auquel pensait d'ailleurs de prime abord Balzac, avant d'envisager « La Comtesse à deux maris », pour finalement retenir « le Colonel Chabert ».



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