Ici c'est une belle histoire d'amitié entre deux hommes qui est évoquée, alors qu'ils sont à l'école de mécaniciens maritimes au bord de la Baltique.
Joie d'être ensemble, plaisir d'aller au bord du lac faire du feu et manger, excitation de construire un avion miniature et de le voir voler, moments de bonheur partagés ensemble.
Mais Fedia est seul aujourd'hui pour naviguer sur le lac et jouir au maximum de ces instants si particuliers car il a une mission douloureuse à accomplir.
Ce n'est pas la peine de trop en dire, c'est l'atmosphère davantage que les détails qui séduit chez Mingarelli.
Dans ces histoires sans lieux, sans date, presque sans nom, ne reste que l'essentiel. Ici ce sont des émotions, des instants de bonheur partagé qui lient deux hommes.
Dans cette histoire d'amitié partagée entre deux hommes, comme souvent chez Mingarelli, c'est une promesse à la vie, à la mort qui court tout au long du livre, comme Fedia tout au long du lac et de la rivière.
Reste l'intimité d'une relation évoquée avec pudeur dans un roman qui reste longtemps présent à l'esprit.
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Dans un contexte sombre et une ambiance morose, c'est serein, calme comme l'eau du lac et de la rivière dans laquelle l'auteur nous plonge, au rythme nonchalant des souvenirs d'une amitié qui semblait indispensable, indestructible, et bénéfique. Cependant, l'évidence d'un jour ne dure pas toujours…
Le style est simple, pur, indolent, à la limite du monocorde, et pourtant, au fil de l'eau qui coule, des paysages qui défilent discrètement, les personnages deviennent attachants. Leur histoire, bien que délivrée avec parcimonie, nous importe.
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Une belle histoire d'amitié, de souvenirs masculins, de promesse, mais j'ai trouvé le style trop lent et contemplatif à mon goût.
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A l'anse, tout en bas du sentier, il y avait toujours dans le ciel et sur la mer quelque chose de nouveau. Dans le ciel c'étaient les nuages, et sur la mer c'étaient les navires. Il y avait aussi des choses nouvelles et communes, comme le vent. Quand il soufflait, il n'était jamais le même, et il transformait en même temps la mer et le ciel. Le ballet des mouettes aussi était commun à la mer et au ciel, et tout le temps différent. Elles volaient et se posaient sur l'eau, s'envolaient et allaient se poser sur les rochers.
[Rentrée littéraire 2022]
Dans une grande ville d'un pays en guerre, un spécialiste de l'interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office.
La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée de fantômes, ses victimes, a pris possession de ses songes.
Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve – ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. le colonel, tortionnaire torturé. L'ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou.
"Le colonel ne dort pas" est un livre d'une grande force. Un roman étrange et beau sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes.
On pense au "Désert des Tartares" de Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus – à l'ennemi invisible et la vacuité des ordres. Mais aussi aux "Quatre soldats" de Hubert Mingarelli.
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