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Critiques de Ian McEwan (1254)
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Leçons

Il approche, mais pas de la même façon selon qu 'on soit Allemand,Français ou Britannique. Le nuage de Tchernobyl va croiser la vie de Roland Baines dans une période compliquée : Tout juste papa, sa femme l'a plaqué, essaimant derrière elle quelques cartes postales la menant en Allemagne.



C'est le point de départ de ce magnifique roman qui va nous faire traverser l'existence de Roland de sa naissance à la fin des années 40 jusqu'au début des années 2020.

Bien sur on croise l'Histoire britannique , miss Maggie, Gordon Brown ou John Major, les excités du Brexit mais aussi celle de l'Allemagne où se passe une bonne partie du roman. Et l'on peut se demander , comme le fait Roland inconsciemment si la politique , le nuage , le mur qui tombe influencent notre vie ? Oui, non , peut être ? sans doute.



On va tenir la main de Roland , que ce soit lors de sa rencontre avec la folle du cul qui lui apprend le piano , avec ses conquêtes , en papa touchant, en mari aimant après la soixantaine, en homme avec ses fragilités , ses certitudes, on va le regarder travailler en free lance , un peu de piano , quelques poèmes . Et on va s'attacher, on a le temps en 650 pages.

On va naviguer entre les époques , mais Ian McEwan est un formidable capitaine , il ne nous perd pas et nous pousse à nous questionner sur l'existence et particulièrement sur ce qu'est une existence réussie.

Il nous livre ici deux chemins qu s'éloignent, recueillant postérité ou bonheur familial.

Tous les personnages sont travaillés, tout est magnifiquement amené et développé.

Ce livre est à l'image de son auteur , brillantissime .

Un gars qui a pu me captiver sur la plage de Chesil où il ne s'est rien passé ne pouvait pas me décevoir dans le roman d'une vie , sans doute , un peu la sienne , en tous les cas celle qu'il aurait eu s'il n'avait pas écrit, comme il le répète dans ses interviews.

J'ai oublié de vous parler de tellement de choses que je ne vais même pas chercher , d'autres l'auront sans doute fait pour moi.

Putain , ça fait du bien de lire de tels romans.

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Expiation

Un jour d'été de 1935 voit la réunion d'une famille anglaise dans sa demeure plantureuse. Dans la chaleur étouffante, parents, enfants jeunes et adultes, cousins, invités et domestiques semblent presque figés. Mais sous cette surface lisse, les sentiments bouillonnent et une tragédie se noue…



Ian McEwan prend son temps pour brosser le décor et poser les bases de son drame : une jeune protagoniste qui découvre les vertiges de l'imagination et dont on ne sait plus si elle est naïve ou cynique (n'est-ce pas le propre de cet âge à la frontière entre enfance et adolescence ?), la précipitation chimique de désirs et frustrations inavouées et de réflexes de reproduction sociale, les mensonges qui arrangent presque tout le monde. La quatrième de couverture résume en quelques lignes les deux premiers tiers du roman, il ne se passe guère plus (ne la lisez pas si vous comptez découvrir ce roman). Page après page, on s'imprègne des lieux, on assiste à des mondanités et à des conversations apparemment anodines, on s'immisce dans les spirales de pensée des uns et des autres, retenant notre souffle en attendant que tout bascule.



Le revirement sera aussi abrupt que le chemin pour y parvenir aura été lancinant. Et nous voilà soudain cinq ans plus tard en pleine guerre mondiale. Dans le fracas des bombes et des combats décrits à longueur de pages, les enjeux du drame continuent de se révéler et ses contrecoups sont toujours palpables.



Je me suis demandé 459 pages durant où l'auteur voulait en venir en délayant autant une intrigue somme toute limpide. Puis j'ai lu l'épilogue de 25 pages qui vient éclairer l'ensemble d'une lumière inattendue. Ce dénouement qui nous interroge sur l'imagination, les pouvoirs et limites de la littérature est véritablement brillant… mais j'aurai peiné pour y parvenir.



Une fresque mélancolique et ambiguë qui récompensera les lecteurs tenaces !
Lien : http://ileauxtresors.blog/20..
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Une machine comme moi

Le dernier roman de Ian McEwan, "Une machine comme moi", nous immerge dans un monde uchronique dont l’action se situe à Londres en 1982 et où - notamment - Alan Turing, vieillard fringant à l’intelligence toujours aussi acérée, a poursuivi ses recherches et a offert au monde en open source le résultat de ses travaux en informatique. Il en résulte la création par une entreprise technologique d’avant-garde de la première génération d’androïdes mâles et femelles - des “Adam” et des “Eve” - dotés d’une intelligence et d’une faculté d’apprentissage exceptionnelles mais également de conscience, de valeurs morales, de désirs, d’émotions et d’une plastique qui reproduit à s’y méprendre la physiologie humaine.



Et c’est dans l’achat de l’un de ces androïdes, un Adam (faute d’une Eve disponible), que Charlie - le narrateur - investit sur un coup de tête jusqu’au dernier penny de l’héritage que lui a laissé sa mère. Charlie, c’est un trentenaire un peu oisif, un peu dilettante, qui survit péniblement en boursicotant en amateur et dont la principale préoccupation est de s’interroger sur la réciprocité de l’amour qu’il porte à sa voisine Miranda, une universitaire brillante et introvertie qui semble hantée par le poids d’un secret et d’une faute. Mais en introduisant Adam, l’androïde trop parfait, au sein de son couple, il a bien malgré lui ouvert la porte à des problématiques existentielles inattendues…



"Une machine comme moi" est un roman pétillant d’intelligence, d'ironie et de lucidité qui propose au lecteur une variante inédite sur le thème du triangle amoureux et en profite pour interroger - sans lourdeur - les notions de conscience, de justice et de morale en posant la question de la valeur intrinsèque d’une humanité incline à adapter la vérité - et ses conséquences - en fonction de ses intérêts et dont les émotions, en particulier négatives, transigent volontiers avec l’éthique.



J’ai beaucoup aimé ce roman qui, au-delà d’une intrigue originale et plaisante à suivre, est également nourri de science, de culture et de philosophie et donne matière à réfléchir. Une lecture agréable et intéressante.



[Challenge Multi-Défis 2020]

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Dans une coque de noix

Ian Mc Ewan est un auteur qui aborde des sujets de sociétés dans sa littérature de façon originale, et dans ce récit il met l’accent sur un narrateur hors du commun : Un bébé à naître.



Nous assistons avec lui tout le long de cette histoire à son périple utérin et les secousses affectives et physiques, psychologiques qu’il ressent. Spectateur invisible, impuissant, il entend tout ce qui se passe et comprend ce qui se trame.



Sa mère Trudy une jolie femme de 28 ans est mariée à John Crairncross, poète mélancolique qui dirige une petite maison d’édition. Claude, le beau frère n’est autre que l’amant de Trudy.



Aux premières loges de la relation incestueuse de son oncle avec sa mère, il ressent les secousses des deux amants… et apprécie guère cette promiscuité.



Il comprend vite et entend ce que sa mère et Claude conspirent contre son père. En effet, ils ont pour projet de l’éliminer afin de gagner en liberté et en argent.



John vient régulièrement voir la mère et le bébé et espère que cette fêlure dans leur relation n’est que passagère.



L’appartement est en mauvais état, très mal tenu, sale, encombré de détritus. Il y aussi tous ces cadavres de bouteilles vides consommées par sa mère et son partenaire. Notre bébé profite bien aussi du breuvage….



En abordant le thème du bébé à naitre, qui ressent tout dans le ventre de sa mère, l’auteur nous replace devant cette vie utérine si importante et si précieuse dont on est loin de connaître tous les secrets.



Que va-t-il se passer pour ces trois individus autour duquel le bébé va frapper à la porte à un moment ou un autre ?



J’ai aimé cette histoire drôle, frissonnante, truculente, bien écrite. La plume de Ian Mc Ewan est talentueuse et ne peut laisser indifférent, elle est juste, réaliste, colorée.

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Solaire

On dit d’une personne qu’elle est solaire lorsqu’elle est charismatique, qu’elle rayonne.

Michael Beard, le personnage principal de cette histoire, est tout …sauf solaire.



La cinquantaine, petit, bedonnant, dégarni, collectionnant les conquêtes rien que pour son propre plaisir, en passe de divorcer pour la 5e fois, et jaloux qui plus est, Beard, pour moi, est un minus.

Scientifique ayant obtenu le prix Nobel lorsqu’il était jeune, il ne se contente plus que d’aller de conférence en conférence, de donner des poignées de main, de faire semblant de s’intéresser aux jeunes pleins d’enthousiasme et de créativité sous sa tutelle, dans le centre créé à Reading.

Un de ces jeunes lui voue une admiration sans bornes, et lui explique une technique qui pourrait être révolutionnaire. Cet Aldous connaitra un accident malencontreux, enfin, ça dépend pour qui…



Vous l’avez compris, c’est un anti-héros que Ian Mc Ewan a mis en scène dans ce roman, « Solaire ».

Vous aurez donc compris aussi que « solaire » désignera une autre réalité que la personnalité de ce personnage odieux.

Comme c’est un scientifique, c’est du côté du photovoltaïque que l’on va se tourner. L’énergie solaire, eh oui, montre le bout de son nez, si j’ose dire, en ce début du 20e siècle.

L’écologie, le réchauffement climatique, la Terre en danger : tout ceci est abordé dans ses prémices, mais tout ceci est galvaudé par le caractère douteux de Michael Beard.



Ce roman ne m’a pas passionnée. Je sortais des « Relations d’incertitude » d’Elisa Brune qui expliquait avec brio un aspect de la science, la physique quantique. Ici, je suis tombée de haut. Bien sûr, l’humour british éclate de temps en temps, bien sûr la psychologie est fouillée, mais je n’ai pas retrouvé le brio de l’auteur de « L’intérêt de l’enfant » ou « Sur la plage de Chesil ». Je n’ai pas retrouvé non plus de ligne directrice forte, il m’a semblé que l’auteur touchait à tout.

Et la fin, parlons-en de la fin : trop chargée, et en même temps frustrante.



Bref, oui à l’énergie solaire, non à Michael Beard, ni oui ni non à « Solaire ».

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L'intérêt de l'enfant

Nul doute que L'intérêt de l'enfant a éveillé mon intérêt de lectrice ! Mais je ne saurais pas vraiment dire lequel de l'émerveillement ou de l'agacement l'a emporté chez moi pendant la lecture...



Côté pile, l'admiration. J'ai infiniment apprécié toute la première partie, avec la mise en place des personnages et des problématiques. Fiona May, la juge des enfants sans enfants, est fascinante de lucidité et de doutes sous sa froideur. le patchwork de ses affaires en cours l'est tout autant, petit florilège des problèmes de droit et de morale qui peuvent toucher des enfants : les divorces évidemment, mais aussi les dilemmes médicaux ou religieux. J'ai pensé à ce moment-là à D'autres vies que la mienne d'Emmanuel Carrère, qui mêle également jugements, vie au tribunal et vie intime et qui fait partie de mes livres favoris.



Côté face, l'exaspération... autrement dit toute la seconde partie du livre ! Passé le plaisir de la rencontre, Fiona May m'a semblé insupportable : même après 30 ans de relation, elle ne parvient pas à être naturelle et spontanée avec son mari ; elle se comporte avec son greffier comme une châtelaine d'autrefois et avec son jeune témoin alternativement comme une dinde émoustillée ou un monstre de froideur ; et, surtout, elle bat tous les records d'égoïsme et d'égocentrisme... Son ambition ne m'a jamais choquée, sa préoccupation exclusive d'elle-même, toujours !



Outre ce personnage, l'intrigue et le style m'ont parfois dérangée quand ils ne suivaient pas le chemin que j'imaginais pour eux. L'histoire s'est concentrée sur une affaire qui ne m'intéressait pas autant que les autres, et sur les relations de l'énervante Fiona avec les hommes autour d'elle. le style est devenu un peu précieux, un peu prétentieux, bien que toujours beau...



Cela dit, n'est-ce pas le propre d'un grand livre de nous déstabiliser et de nous étonner ? Sur la plage de Chesil, du même auteur, m'avait fait cet effet déroutant lors de ma lecture... mais je m'en souviens parfaitement près de 10 ans après et je continue à y penser de temps en temps. Je pense que ça sera pareil pour L'intérêt de l'enfant.



Challenge PAL, challenge Petits plaisirs 6/xx et challenge Multi-Défis 10/xx.
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Leçons

Oui, c’est vrai, il est trop long ce roman.



Mais bon sang, c’est une sacrée bonne histoire qu’il nous raconte là, un de nos auteurs britanniques préférés … Alors oui, c’est vrai, on aurait pu en enlever une centaine de pages. Pour garder la quintessence du sujet. Mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir : l’histoire de Roland Baines, pendant ses quelques soixante-dix ans, est bien attachante.



Et cette histoire elle commence au milieu de la vie de ce narrateur qui a alors 36 ans et un bébé de six mois sur les bras. Ici c’est une histoire inversée par rapport à celles qu’on connaît habituellement, de ses femmes délaissées alors qu’elles sont enceintes, et qui connaissent une vie précaire en élevant seule leurs enfants. Roland est désemparé. Sa femme Alissia vient de lui laisser un mot sur la table de la cuisine : elle part, définitivement, parce qu’elle ne veut pas de ce type de vie (qui lui fait penser à sa mère plus jeune) et va s’adonner à la lecture, sans mari, et sans enfant. C’est sans espoir, comme ce nuage de Tchernobyl qui s’annonce et qui devrait faire un demi-tour et ne pas se propager par-delà la Manche …



Roland est très attachant. C’est un père attendrissant, qui consacre toute son énergie, et ses maigres ressources d’assisté social au départ, à son fils Lawrence. On est presque chez Ken Loach.



Mais tout n’a pas toujours été comme ça. Petit, Roland a vécu en Libye à Tripoli – balloté au gré des affectations de son père militaire – et auprès d’une femme aimante mais soumise à son mari brutal. Pour son bien, il est ramené en Angleterre et intègre un pensionnat pour jeunes gens défavorisés où il va faire l’apprentissage des mœurs de la société anglaise. Roland est doué. Pas tellement pour les études, où il ne brille dans aucune matière, mais pour écrire des vers et surtout pour jouer du piano.



Hélas … il va connaître une aventure déconcertante, alors qu’il va tomber sous l’emprise d’une curieuse professeure de piano, qui … ne s’intéresse pas qu’à son doigté derrière les touches blanches et noires. Mais celle-là, on la reverra plus tard dans le roman.



Passé cette histoire rocambolesque, qu’on a plus l’habitude de lire dans l’actualité en miroir inversé – un homme protecteur mais nourri de mauvaises intentions et une adolescente naïve et manipulée – on va suivre le parcours chaotique de notre héros. Lorsqu’il quittera le collège (on saura à la fin dans quelles conditions) il va courir de petits boulots en petits boulots, en dilettante, sans jamais vraiment trouver sa voie, hormis la part qu’il consacre à l’éducation de son fils Lawrence à qui il accorde toute son attention.



L’histoire d’Alissia n’est pas banale non plus : d’origine allemande on saura tout sur l’histoire de sa mère Jane, et de son enquête auprès des témoins d’un mouvement anti nazi lors de la seconde guerre mondiale. Pendant ce temps Alissia entamera une carrière d’écrivain : débarrassée de mari et d’enfant elle pourra se consacrer totalement à son œuvre en négligeant les lettres que lui adresse son fils de dix ans.



Qu’aurait pu devenir Roland ? Un musicien de jazz dans le prolongement d’un Thelonius Monk ? un poète reconnu bravant l’adversité (alors qu’il utilisera son talent littéraire pour une start up qui surfe sur la vague libérale en vendant des slogans pour des cartes de vœux à deux sous) ? ou bien le mari de Carol, jeune femme avec qui il pourrait fonder un foyer recomposé ? ou enfin arracher la belle Daphné aux griffes de son mari politicien qui va basculer dans le camp des UKIP ?



Et puis il y a la petite histoire dans la grande histoire. En partant de Tchernobyl, on suivra Roland à Berlin à l’occasion de la chute du mur, auparavant on aura suivi l’existence d’un couple en RDA, victimes du régime est-allemand, et on entendra parler de Margaret Tchatcher, de Gordon Brown ou de John Major, de Boris Johnson, du Brexit et du COVID.



Ian McEwan a-t-il pioché dans son histoire personnelle pour élaborer le portrait de cet homme – sans qualité ? – qui aura manifestement du mal à trouver sa voie ? On s’en moque en fait.



Avec beaucoup de tendresse pour son personnage, notamment pour ce père attentionné pour son fils, on s’attache à Roland Baines et à son destin d’homme « reprogrammé » par une femme qui l’a abusé et qui hésite toujours à s’engager. On songe aussi à un Jonathan Coe du « Royaume Désuni » notamment. Mais avec toujours ce brio et cette intelligence qui sont la marque de fabrique de McEwan.



Pas de « leçons » dans ces « Leçons » donc, juste une attention aux petits détails qui plantent le décor de nos dernières soixante dix dernières années et on se régale.



C’est tout.

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L'intérêt de l'enfant

Lorsque j'ai refermé : l'Intérêt de l'enfant de Mac Ewan, j'étais encore sous l'emprise du final très dense et riche en émotions et je me suis dit qu'il était dommage que tout le roman ne présente pas la même richesse.

J'ai eu parfois des difficultés à m'attacher aux pas de Fiona Maye, juge aux affaires familiales et au bord d'une crise existentielle majeure alors qu'elle est proche de la soixantaine. C'est un personnage complexe : lucide devant le "placage" de son mari, elle n'en est pas moins tributaire d'une morale petite-bourgeoise très soucieuse du qu'en dira-t-on... Si je suis entrée difficilement en empathie avec elle, c'est parce que tous ses états d'âme sont décrits de façon très distanciée, pas de monologue intérieur, peu d'humour ou de sens de l'auto-dérision qui m'auraient permis de me sentir plus en phase avec à la fois sa détresse mais aussi son courage et sa lucidité. Heureusement, les dialogues ciselés qui l'opposent à son époux, Marc tout au long du roman permettent de cerner au plus prés le caractère à la fois dérisoire et dramatique de la situation.

Les dialogues sont aussi au coeur de ce qui constitue l'épine dorsal du roman, à savoir le différend qui oppose les médecins de l'hôpital où est soigné le jeune Adam Henry pour une leucémie requérant une transfusion sanguine, aux parents de ce dernier, témoins de Jéhovah et qui refusent au nom de leur religion ce genre de soin. Cet épisode rend compte avec beaucoup de justesse de tous les enjeux qui se heurtent dans cette situation : devoir médical c

ontre conviction religieuse ; sauvetage d'une vie humaine contre l'obéissance à une volonté divine. Ce débat entre les différents protagonistes est passionnant à suivre car il évoque de façon très argumentée les différents points de vue. Pas étonnant d'ailleurs quand on sait combien Mac Ewan s'est documenté sur certaines affaires judiciaires proches de celle évoquée dans le roman. Mais ce souci de documentation est à double tranchant, car si le cas de Adam Henry est passionnant à suivre ,l'évocation d'autres procès m'a paru ralentir de façon trop marquée le rythme narratif et perdre ainsi trop de vue les personnages.

Ce qui est en revanche très habile et attachant dans ce récit c'est l'art de l'auteur dans la description qu'il fait de tout ce qu'il peut y avoir de contingent ou d'imprévisible dans certaines situations à forte charge émotionnelle. Baiser furtif échangé entre Fiona et Adam, devenu son jeune protégé, tasse de lait poussée imperceptiblement devant Fiona par son mari, Marc au petit-déjeuner. Ces gestes, ces mouvements qui vont enclencher drame ou réconciliation sont évoqués avec une finesse d'analyse et une subtilité remarquables.

Les réserves que je viens d'exprimer dans cette chronique ne sont nullement une remise en cause du talent de son auteur. Il s'agit d'un jugement on ne peut plus subjectif qui est sans doute le reflet de mon univers de lectrice.
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L'intérêt de l'enfant

L'intérêt de l'enfant…c'est bien parce que l'enfant y est le sujet qu'il a tout son intérêt.



J'ai aimé cette couverture, cette trainée de poudre, la puissance qu'il s'en dégageait comme un défi à la vie…..et j'y ai cru…



Alors même si la vie ou la mort ne nous appartient pas, quand vous y êtes confrontée personnellement, vous vous demandez qui aura le dernier mot. Ancrée à l'époque dans un mouvement religieux radical et intellectuel, il était pour moi primordial de préserver la vie quoique puisse en penser la morale et la société…



Le choix a été cornélien. ….seulement attendre que la « vie « reprenne ses droits et là on maitrise rien, je pèse mes mots pourtant, il a été alors question « du meilleur choix de vie » pour chacun….



Cette lecture n'a pourtant pas été calculée, même si le sujet évidemment ne m'indiffère pas.



Je me suis donc plongée dans cette lecture avec une certaine distance, puis j'ai commencé par sourire en découvrant Fiona, 59 ans Juge aux affaires familiales dans un tribunal anglican, confrontée à son mari Jack 60 ans qui la met un matin en demeure. En effet, il a compté les jours depuis qu'il s'est senti vivant la dernière fois avec elle.... Elle semble s'en moquer comme de sa première barboteuse à pressions et Jack pourtant insiste en lui expliquant en quelque sorte qu'il a besoin de fraicheur et d'exotisme… L'affront est brutal, mais elle a d'autres urgences dans ses dossiers que se préoccuper de la grammaire de ses sentiments.



Evidemment, un JAF est confronté tous les jours à des histoires familiales douloureuses : garde d'enfants, violences, où ces couples qui un jour se sont dit oui…répondent non à tout devant la justice. C'est loin d'être simple de prendre le recul nécessaire, de trancher avec le plus d'objectivité dans l'intérêt de chacun…enfin surtout de celui de l'enfant, qui bien souvent au-delà d'une décision judiciaire le plonge très souvent, dans un conflit de loyauté envers les siens qui va le bafouer.



Et puis il y a l'histoire d'Adam, qui est le sujet principal de ce livre. Atteint de leucémie, très proche de sa majorité, anglue dans une secte religieuse qui interdit toute transfusion sanguine, sa vie est en péril. La justice est saisie face aux refus des parents et de cet adolescent terriblement intelligent et lucide. Et chacun y va de ses arguments…..



La plume de cet auteur est ciselée, criante de vérité, tellement forte que j'avais envie de hurler….



La foi contre la loi, une seule lettre les sépare. Ce qui est évident pour la foi ne l'est pas pour la loi… et l'auteur décortique avec talent les conclusions du Juge prenant en considération la place pourtant accordée à la croyance. Ce jeune tout aussi réaliste qu'il semble être, est complètement lobotomisé par la pression des parents et de cette communauté. Il ne conscientise pas qu'il pactise avec le diable et qu'il va finir en agneau sacrificiel, quand bien même il le verbalise….Alors Fiona, ordonne la transfusion d'Adam parce que ne pas prendre de décision reviendrait à lui faire porter la responsabilité de le priver de sa liberté de vivre.



Mais ce livre va bien au-delà aussi….de la musique et la poésie qui embaume cette histoire. Il interroge sur la posture du magistrat, il pose la question des contours que l'on donne à l'intérêt de l'enfant…où s'arrête-t-il ? Que va-t-il se passer pour lui suite à cette décision ? Comment va-t-il la vivre au milieu des siens ? Qui va reprendre ses droits….la loi va-t-elle résister au tatouage éducatif, idéologique de la foi ? le système judiciaire souvent ne permet pas l'accompagnement de l'exécution d'une telle décision qui sera lourde à porter….



Je ne suis pas prête d'oublier cette lecture, parce que dans mon quotidien professionnel, j'ai remarqué que le législateur est de plus en plus sollicité pour trancher sur les droits de l'enfant, épris de liberté, souvent à juste titre certes, mais pourtant revendiqué pas toujours à bon escient, au risque d'en faire parfois un enfant roi… de droit face à ses parents et là on parle de « son intérêt supérieur »….

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Opération Sweet Tooth

Serena Frome est engagée par le M15, les services secrets anglais. Alors qu’elle doit convaincre un écrivain plein de promesse, à favoriser par ces écrits les bienfaits de la politique gouvernementale, (en gros combattre par les mots le communisme) voilà que l’amour vient parasiter la mission. Manipulation, trahison, amours contrariés, le livre ne manque pas d’intérêt. Avec en toile de fond un regard sur le milieu littéraire et politique (guerre froide, tensions extrêmes avec l’Irlande), entre dérision et critique acerbe, Mc Ewan nous amuse avec le talent qu’on lui connait. C’est fort bien écrit comme d’habitude, le ton volontairement léger.

Même si « Opération Sweet Tooh » est en deçà de sa production habituelle, il faut bien reconnaitre que c’est drôlement agréable à lire. Jusqu’à un final aussi jubilatoire qu’imprévu. « Sweet Tooh » une friandise ma foi fort douce au palais.

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Dans une coque de noix

Il faut de l’imagination, du talent et de l’audace pour imaginer un tel huis clos : le ventre maternel !



Assurément Ian McEwan ne manque d’aucune de ces qualités propre à un grand écrivain et c’est un héros hors norme qu’il nous propose de découvrir.

Vous l’aurez compris, le narrateur est un fœtus !



Intelligent, curieux de tout, il écoute attentivement les émissions culturelles que choisit Trudy, sa mère, ce qui enrichit ses connaissances.

Il est au fait des problèmes du monde, le réchauffement climatique, la misère des migrants n’ont pas de secret pour lui et lui causent quelques soucis et interrogations.



Comme si cela ne suffisait pas, voilà qu’il découvre que sa propre mère envisage d’assassiner son père avec la complicité de son amant qui n’est autre que son oncle !



Quel est donc le monde qui lui est promis ?



Ian McEwan met l’accent sur la psychologie de ses personnages : Trudy qui apparaît comme un personnage peu responsable et plutôt immature avec un penchant pour l’alcool, et à chaque verre qu’elle boit, son enfant ressent aussi une légère ivresse ce qui ne semble pas lui déplaire.



John, le père passionné de poésie a une sensibilité exacerbé, bien loin de la personnalité vulgaire et plouc de son frère et rival.



Ce roman est original, drôle, féroce, j’ai adoré.



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L'intérêt de l'enfant

« Sur la plage de Chesil », a fait de moi une « McEwan addict » ! J’ai lu tous ses livres traduits en français avec un égal bonheur.

Cette fois-ci, cependant, j’ai ressenti au fil des pages comme un léger agacement. Je ne retrouvais pas totalement l’un de mes auteurs chouchous.



Deux mots sur l’histoire :

Au cours d’une soirée pluvieuse, Jack a brusquement annoncé à Fiona qu’avant d’être trop vieux, il avait l’intention de vivre une aventure passionnée avec sa jeune maîtresse, sans pour autant mettre un terme à leurs 35 ans de mariage.

Jack est de ces hommes qui veulent le beurre, l’argent du beurre et le reste !

Pas question pour Fiona, ou il part ou il reste, mais elle le veut fidèle.

Après avoir noyé sa rancœur dans quelques Whiskys elle se réfugie dans son travail de juge d’instruction et étant d’astreinte ce soir-là, elle sera presque heureuse d’être dérangée par un appel de son greffier: la direction d’un hôpital des environs de Londres requiert d’urgence l’autorisation de la cour pour pouvoir sauver un adolescent de 17 ans. Adam Henry souffre en effet d’une forme rare de leucémie et, s’il n’est pas très vite transfusé, ses chances de survie sont pratiquement nulles. Le hic? Les Henry sont ¬Témoins de Jéhovah et ce mouvement religieux interdit les transfusions sanguines. Ce qui explique pourquoi Adam préfère se laisser mourir plutôt que d’être irrémédiablement souillé par le sang de donneurs anonymes.

À ce stade, seule Fiona peut essayer de le comprendre ou trancher en faveur du corps médical.

Il m’est très difficile de cerner ce qui m’a dérangée dans ce roman. Je crois que j’y ai trouvé trop de détails concernant la vie privée de l’héroïne et assez peu sur ses réflexions, ses hésitations, ses doutes au moment de prononcer un jugement.

Fiona m’a parue une femme froide et indifférente à la souffrance d’autrui, se servant de son métier comme d’un bouclier la mettant à l’abri des désillusions de la vie.

L’écriture précise et élégante est toujours au rendez-vous

Verdict : Pas un coup de cœur ni vraiment une déception !



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Leçons

Comme Jonathan Coe dans le royaume désuni , ce récit mêle habilement petite histoire et grande histoire. La petite histoire, c'est celle de Roland Baines, poète, pianiste, professeur de tennis, touche à tout désinvolte et perpétuel rêveur. La grande histoire, c'est bien sûr celle de la Grande Bretagne, pays natif de Roland, double fictionnel de Ian McEwan, mais également celle de l'Allemagne de ces 80 dernières années, avec quelques épisodes incontournables : la rose blanche, la RFA et la RDA, la chute du mur de Berlin.

Quelques faits marquent la vie de Roland et façonnent son caractère : un père rigide, une agression enfant, un secret de famille, le départ de sa femme pour se réaliser en tant qu'écrivaine. Des faits qui vont le construire, et construire ses relations avec les autres. Et qui font de ce anti-héros un personnage attachant et émouvant, presque un ami, que l'on quitte avec regrets.

Enfin, comme toujours avec Ian McEwan, c'est écrit brillamment et comme l'évoque le titre de ce roman passionnant, c'est une belle leçon sur la complexité du monde, des êtres et le sens de la vie. Le bilan doucement mélancolique d'une existence…
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Dans une coque de noix

Déçue. J’avais tellement apprécié Le Divin Enfant de Pascal Bruckner, sorti dans les années 80, que je me réjouissais de tourner les pages en compagnie d’un fœtus qui me confierait ses états d’âme, avec ses immenses connaissances (qu’il perd à la naissance lorsque l’ange efface sa mémoire d’une simple pichenette en dessous du nez) et sa naïveté bien naturelle au vu de son inexpérience.

Et bien ici, il m’a barbé le foetus qui se prend pour Hamlet. Il est présomptueux, bavard, et pas du tout naïf. Et pour ce qui est de sa mémoire, l’ange n’aura pas beaucoup à faire pour effacer ce qui restera de ses souvenirs confits dans les crus millésimés ou pas qu’ingurgite sa mère (il faut dire qu’elle y va gaiement avec un coude bien huilé!)



L’inceste, le projet de meurtre, c’est la trame suivie pour évoquer le drame shakespearien, mais sur le reste, mieux vaut s’en tenir à la version originale.



Le foetus n’est qu’un prétexte pour modifier le point de vue du témoin. Cela aurait pu marcher sauf que les règles ne sont pas respectées. La grandiloquence du discours , même s’il est alimenté par les podcasts que la future mère écoute, ne colle pas avec la situation, et s’’il n’y avait pas régulièrement quelques termes pour nous rappeler que grossesse en cours il y a , on pourrait imaginer que le narrateur est un quidam planqué dans la maison.



Vite lu, vite oublié sûrement.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'intérêt de l'enfant

Beau roman court et incisif qui pose de bonnes questions sans nous aider à résoudre les problèmes qu’elles suscitent.

Rendre la justice, c’est un métier, et aussi une nécessité à laquelle nous sommes tous confrontés. Mais quand a-t-on fini de la rendre? Quand nous prenons sur nous d’intervenir dans la vie d’autrui, pouvons-nous nous en retirer et reprendre notre rôle d’observateur impartial ou tout simplement tourner la tête parce que la vie des autres ne peut être éternellement notre problème ?

L’homme pour qui j’ai le plus grand respect s’appelle Janus Korczak. Quand les enfants de son orphelinat ont été déportés à Treblinka, il a choisi de les accompagner. Il les avait nourris, éduqués, soignés, consolés ; il pouvait estimer qu’il avait fait son boulot. Mais il a pensé qu’il pouvait encore les aider à avoir un petit peu moins peur. Alors il est mort avec eux.

Fiona Maye est juge et doit déterminer l’intérêt des enfants. Celui-ci doit-il aller en prison ? Celui-là être enlevé à son père? Et cet autre encore, doit-on lui interdire de suivre la foi de ses parents?

Fiona Maye est rigoureuse et rationnelle. Du moins quand elle est juge. Quand elle est épouse bafouée, beaucoup moins. Ses errances conjugales sont la clé du problème : pour celui qui reçoit la sentence, la loi ne suffit pas. Adam aurait dû mourir. Il vit mais n’a plus d’estime pour ses parents. La justice a-t-elle été suffisamment rendue ? Faut-il intervenir encore après la sentence ? Que doit-on à un enfant dont on a dénigré les parents? Jusqu’où accompagner ceux qui affirment avoir besoin de nous? Jusqu’où sommes-nous responsables de la vie des autres?

Tout ce que nous dit Ian MacEwan, c’est qu´il n’est pas de bonnes réponses. Et que nous ne pourrons pas vivre sans remords.

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Dans une coque de noix

Il ne faut pas lire ce roman en recherchant une vraisemblance, il faut se laisser emporter par l'idée que ce fœtus entend et arrive à imaginer la vie extérieure. Faisons donc abstraction de la réalité et nous passerons un moment plaisant et sympathique. Sympathique est un bien grand mot car ce que perçoit ce fœtus est guère réjouissant, il comprend effectivement que sa mère trompe son père avec son beau-frère et qu'ils envisagent tous deux de d'éliminer le père. J'ai lu à plusieurs reprises que ce livre faisait référence à Hamlet de Shakespeare mais ne l'ayant pas lui je ne peux quant à moi que dire que la façon dont est amenée cette histoire est très originale. L'humour est présent, l'écriture est subtile et j'ai aimé le regard acerbe sur notre société.
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L'intérêt de l'enfant

L’intérêt de l’enfant, voici un roman assez court mais traitant de beaucoup de sujets. Dans la première partie du roman nous faisons connaissance avec Fiona, juge aux affaires familiales plus très loin de la retraite investit dans son travaille et en pleine crise conjugale avec son époux prêt à sacrifier trente ans de vie commune pour assouvir ses désirs sexuels. Cependant Fiona ne doit pas se laisser déconcentrer par cela dans son travaille jugeant des affaires complexes, souvent sensibles notamment quand elle doit décider du sort d’un adolescent de presque 18 ans atteint de la leucémie mais dont les parents et lui-même refusent par foi les transfusions sanguines nécessaires dans le cadre de son traitement le condamnant ainsi à une mort presque certaine et douloureuse.



J’ai aimé suivre le raisonnement de la juge afin de trancher, ses questionnements, ses hésitations pour y parvenir celle-ci gardant toujours à l’esprit de protéger l’intérêt de l’enfant. Tâche bien difficile ici pour Fiona de décider où se situe celui-ci tout en prenant en compte la loi, la foi, la moral et les volontés de chacun. j’ai aussi aimé par ce livre découvrir à quoi pouvait ressembler la vie quotidienne d’un juge au tribunal de grande instance.

Un livre nous incitant ainsi à la réflexion sur le métier de magistrat, sur la place de la religion, de la morale et de l’intérêt de l’enfant dans notre droit mais aussi la fragilité de nos relations et des efforts que chacun doit fournir au quotidien pour ne pas voir celles-ci se détériorer. Un roman nous incitant aussi à la réfléchir sur les lourdes conséquences que peuvent parfois avoir de simples mots ou de simple geste.
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L'intérêt de l'enfant

Fiona Maye est juge aux affaires familiales. Elle a 59 ans, est mariée depuis longtemps à Jack, un professeur d'histoire. Elle a laissé passer la vie sans s'apercevoir qu'elle n'avait pas d'enfants, elle était trop absorbée par son ambition et son travail pour se soucier du problème de fonder une famille.

Sa vie de femme semble très loin d'elle mais son mari se rappelle à son bon souvenir. Il veut vivre une aventure sensuelle sans la quitter.

Elle ne l'entend pas de cette oreille et il doit quitter le domicile. Définitivement?...

Parallèlement, on vit les affaires familiales que Fiona doit règler . La plus marquante et la plus importante du livre est celle du jeune Adam Henry .

Il a 17 ans et est atteint d'une leucémie. Il doit subir des transfusions sanguines .

Ses parents et lui refusent.

La décision finale revient à la justice et, avec la juge, on suit toutes les étapes de la réflexion jusqu'à son jugement.

Cette partie du roman est passionnante et témoigne d'une grande documentation de l'auteur au sujet des Jehovah et de la justice. L'auteur ne juge pas, il informe.

La réaction du jeune Adam est très surprenante et celle de Fiona aussi d'ailleurs.

J'ai regretté la froideur de la relation entre elle et son mari, le monde conventionnel décrit par l'auteur est glacial.

N'empêche, Ian Mc Ewan a une très belle écriture. J'ai relu des passages plusieurs fois tant ils étaient bien exprimés et la traduction de France Camus-Pichon est admirable.
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Opération Sweet Tooth

Opération Sweet Tooth : la recette



Ingrédients

Une bonne dose d’espionnage

Une part de sentiment et un zeste de sexe

Un peu de lecture et d’ écriture (ou de lectrice et d’écrivain).



Alternez les couches des différents ingrédients.

Laissez mijotez sous les yeux d’un lecteur pendant quelques heures.

Il y a quelque chose d’un peu artificiel dans cette accumulation de thèmes qui, les éditeurs le savent bien, accrochent le lectorat.

Le risque est de créer un univers peu crédible.



Ainsi ce personnage de la belle jeune fille, genre James Bond girl, fraîchement diplômée de Cambridge avec une licence de mathématiques obtenue à l’arrache, engagée tout de suite par le MI5, et qui tient de longs discours sur la situation politique internationale des années 70, ça sonne un peu faux.

Et comme par hasard elle devient la muse d’un écrivain engagé à son insu par le même organisme. Mouais.



Le tout est pimenté d’un peu d’érotisme, car elle a le feu aux fesses notre égérie.



Honnêtement, c’est long, la lecture est laborieuse, malgré les quelques insertions un peu humoristiques.



Surprise, cela vaut le coup tout de même d’arriver au tout dernier chapitre, qui finalement donne un résultat qui justifie peut-être le temps passé et donne un sens à l’ensemble.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Leçons

Avec tendresse mais objectivité, l'auteur raconte une vie. Les souvenirs entrecoupant le présent permettent de l'éclairer sous un autre jour. De son enfance à sa vieillesse, Roland avance dans ces pages au même rythme que l'Histoire dont les bouleversements accompagnent les tragédies intimes qui fracturent son existence. L'absence de linéarité ne nuit pas à la fluidité du texte et lui permet, au contraire, de gagner en amplitude tout en le délestant de toute monotonie (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/10/24/lecons-ian-mcewan/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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