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Critiques de Ian McEwan (1254)
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Leçons

Eh bien, que puis-je réellement dire de ce roman ? Tellement ! Tout simplement fou tout ce que McEwan a mis dans ce roman. Pour commencer, il y a l'histoire personnelle de Roland Baines, de l'âge de 11 ans à plus de 70 ans. Baines est en fait un ‘loser’ qui se débrouille dans la vie, ne faisant rien de sa remarquable intelligence ni de son talent de pianiste, mais qui parvient finalement à conquérir nos cœurs. Et c'est probablement parce que Baines n'est que trop conscient de ses défauts et de ses échecs, réfléchissant constamment à la façon dont il aurait pu faire les choses différemment, à la façon dont il aurait pu prendre sa vie en main au lieu de la laisser tomber. Dans un sens, avec Baines, McEwan a créé une variation du Stoner de John Williams. A la différence qu'au début du roman il fait impliquer le jeune adolescent Baines dans ce que l'on appellerait aujourd'hui une affaire d'abus sexuel (par une professeur de piano). Le résultat est qu'en tant que lecteur, vous vous demandez tout au long du roman si l'impuissance de Baines dans la vie est le résultat de ces premiers dommages. Et c'est vraiment formidable de la part de McEwan de ne pas donner de réponse claire à cette question, même après plus de 450 pages, comme s'il voulait souligner que l'auteur et la victime ne sont pas aussi clairement délimités qu'on le suppose commodément. Il en va de même pour la figure d'Alissa, l'épouse de Baines, qui le laisse avec leur bébé de 6 mois, juste pour qu'elle puisse poursuivre avec succès une carrière d'écrivaine. Alissa, dépeinte à plusieurs reprises comme une vraie garce, est également tout sauf une figure sans ambiguïté dans ce livre. Et ainsi vous pouvez continuer.

Un autre qualité est que ce roman, étalé sur des moments en constante évolution, offre un bon aperçu de plus de 75 ans d’histoire mondiale, de 1945 à 2020, McEwan zoomant régulièrement sur des événements mondiaux majeurs tels que la crise des missiles de Cuba ou la chute de le mur de Berlin, jusqu’à la crise du covid. Avec ça il est un peu à la hauteur de ce qu’Annie Ernaux a fait dans ‘Les années’.

Et puis il y a le style littéraire : il est toujours d'un tel niveau qu'on passe sans effort d'une époque à l'autre, dans et hors de la tête de Roland Baines et de ses vicissitudes. Pourtant McEwan exige quelque chose du lecteur : cela faisait longtemps que je n'avais pas consacré autant de temps à un roman, c'était parfois aussi intense.

Je pourrais écrire beaucoup plus à ce sujet, mais mon message est clair : lisez ceci !
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Leçons

Oui, c’est vrai, il est trop long ce roman.



Mais bon sang, c’est une sacrée bonne histoire qu’il nous raconte là, un de nos auteurs britanniques préférés … Alors oui, c’est vrai, on aurait pu en enlever une centaine de pages. Pour garder la quintessence du sujet. Mais bon, on ne va pas bouder notre plaisir : l’histoire de Roland Baines, pendant ses quelques soixante-dix ans, est bien attachante.



Et cette histoire elle commence au milieu de la vie de ce narrateur qui a alors 36 ans et un bébé de six mois sur les bras. Ici c’est une histoire inversée par rapport à celles qu’on connaît habituellement, de ses femmes délaissées alors qu’elles sont enceintes, et qui connaissent une vie précaire en élevant seule leurs enfants. Roland est désemparé. Sa femme Alissia vient de lui laisser un mot sur la table de la cuisine : elle part, définitivement, parce qu’elle ne veut pas de ce type de vie (qui lui fait penser à sa mère plus jeune) et va s’adonner à la lecture, sans mari, et sans enfant. C’est sans espoir, comme ce nuage de Tchernobyl qui s’annonce et qui devrait faire un demi-tour et ne pas se propager par-delà la Manche …



Roland est très attachant. C’est un père attendrissant, qui consacre toute son énergie, et ses maigres ressources d’assisté social au départ, à son fils Lawrence. On est presque chez Ken Loach.



Mais tout n’a pas toujours été comme ça. Petit, Roland a vécu en Libye à Tripoli – balloté au gré des affectations de son père militaire – et auprès d’une femme aimante mais soumise à son mari brutal. Pour son bien, il est ramené en Angleterre et intègre un pensionnat pour jeunes gens défavorisés où il va faire l’apprentissage des mœurs de la société anglaise. Roland est doué. Pas tellement pour les études, où il ne brille dans aucune matière, mais pour écrire des vers et surtout pour jouer du piano.



Hélas … il va connaître une aventure déconcertante, alors qu’il va tomber sous l’emprise d’une curieuse professeure de piano, qui … ne s’intéresse pas qu’à son doigté derrière les touches blanches et noires. Mais celle-là, on la reverra plus tard dans le roman.



Passé cette histoire rocambolesque, qu’on a plus l’habitude de lire dans l’actualité en miroir inversé – un homme protecteur mais nourri de mauvaises intentions et une adolescente naïve et manipulée – on va suivre le parcours chaotique de notre héros. Lorsqu’il quittera le collège (on saura à la fin dans quelles conditions) il va courir de petits boulots en petits boulots, en dilettante, sans jamais vraiment trouver sa voie, hormis la part qu’il consacre à l’éducation de son fils Lawrence à qui il accorde toute son attention.



L’histoire d’Alissia n’est pas banale non plus : d’origine allemande on saura tout sur l’histoire de sa mère Jane, et de son enquête auprès des témoins d’un mouvement anti nazi lors de la seconde guerre mondiale. Pendant ce temps Alissia entamera une carrière d’écrivain : débarrassée de mari et d’enfant elle pourra se consacrer totalement à son œuvre en négligeant les lettres que lui adresse son fils de dix ans.



Qu’aurait pu devenir Roland ? Un musicien de jazz dans le prolongement d’un Thelonius Monk ? un poète reconnu bravant l’adversité (alors qu’il utilisera son talent littéraire pour une start up qui surfe sur la vague libérale en vendant des slogans pour des cartes de vœux à deux sous) ? ou bien le mari de Carol, jeune femme avec qui il pourrait fonder un foyer recomposé ? ou enfin arracher la belle Daphné aux griffes de son mari politicien qui va basculer dans le camp des UKIP ?



Et puis il y a la petite histoire dans la grande histoire. En partant de Tchernobyl, on suivra Roland à Berlin à l’occasion de la chute du mur, auparavant on aura suivi l’existence d’un couple en RDA, victimes du régime est-allemand, et on entendra parler de Margaret Tchatcher, de Gordon Brown ou de John Major, de Boris Johnson, du Brexit et du COVID.



Ian McEwan a-t-il pioché dans son histoire personnelle pour élaborer le portrait de cet homme – sans qualité ? – qui aura manifestement du mal à trouver sa voie ? On s’en moque en fait.



Avec beaucoup de tendresse pour son personnage, notamment pour ce père attentionné pour son fils, on s’attache à Roland Baines et à son destin d’homme « reprogrammé » par une femme qui l’a abusé et qui hésite toujours à s’engager. On songe aussi à un Jonathan Coe du « Royaume Désuni » notamment. Mais avec toujours ce brio et cette intelligence qui sont la marque de fabrique de McEwan.



Pas de « leçons » dans ces « Leçons » donc, juste une attention aux petits détails qui plantent le décor de nos dernières soixante dix dernières années et on se régale.



C’est tout.

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Une machine comme moi

Londres, 1982. Les avancées technologiques ont permis de créer 10 humanoïdes dotés de l’intelligence artificielle la plus perfectionnée au monde. Charlie et Miranda mettent leurs économies en commun pour s’en acheter un. “Adam” sait faire la conversation, la cuisine, écrire des poèmes et déclarer sa flamme. Mais dans le monde parfait des androïdes, la duplicité humaine est une imperfection inenvisageable… Adam, perturbé, qui commence alors à prendre une place de plus en plus importante dans cet étrange ménage à trois.



L’auteur nous plonge dans un monde bien étrange, auquel je n’ai pas du tout accroché. Même si la thématique du développement des robots était prometteuse, le sujet des conflits moraux d’une intelligence artificielle a déjà été utilisé à plusieurs reprises et perd un peu de son intérêt s’il n’est pas bien traité. L’intrigue était assez plate, la seule intrigue que j’ai trouvé intéressante était celle centrée sur Miranda.



En résumé, j’ai eu du mal à prendre plaisir à cette lecture. Malgré un résumé qui paraissait intéressant, j’ai trouvé le sujet mal traité, avec des scènes qui m’ont parfois paru longues et/ou inutiles.

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Les chiens noirs

Déniché sur les rayons rebondis de la bibliothèque d’un couple d’amis lecteurs compulsifs, ce livre constitue une expérience littéraire rare.

Une promesse, d’abord… Celle de découvrir une intrigue qui se déroule à quelques encablures de la maison familiale. Des noms que l’on ne s’attend pas à trouver dans un Folio et que je m’empresse de partager avec vous : Les Salces, Saint-Privat, Saint-Maurice Navacelles, la Prunarède… Ces lieux où j’ai travaillé, randonné, bringué… Ces lieux étranges, étranger moi-même, qui sont devenus miens par les liens que l’on dit sacrés avec une fille de cette terre âpre et envoûtante et, par transmission, mes enfants, donc, irrigués par ce puissant héritage tellurique.

Cette promesse a été tenue au-delà de l’envisageable pour la résonance particulière de certaines passages : la validation par la plume brillante d’un « estranger », que, sur ce plateau peu peuplé bruissent les échos des beautés et des laideurs de l’humanité toute entière, sans avoir besoin de mentionner les paysages géologiques et les richesses biologiques. Des phrases qui donnent sens à ce qui n’étaient jusque là que des ressentis quelque part entre malaise et colère. Ces « chiens noirs », je les connais, je les redoute…

J’ai aussi trouvé des mots qui permettent malgré tout d’envisager, que, même s’il n’y a personne là-haut, l’espoir est encore de mise… Résidant au Pouget, le village où fut tourné « Chien de la casse » (quelle coïncidence), Ian McEwan connaît aussi, par les sens, l’essence de ces terres secrètes… A travers le destin de ses beaux-parents, de ce couple où l’amour et le désamour sont inextricables, le narrateur, calme orphelin, nous plonge tout autant dans le tumulte de ce XX° siècle entre espérances et désillusions que dans l’interrogation introspective sur les tensions entre déterminisme et libre-arbitre.

Le Larzac, dont l’influence déborde largement sur ses terrasses, reflète les luttes ou les alliances entre les aspirations humanistes, les tentations mystiques, les utopies progressistes et les contingences du quotidien. Ici se côtoient les camps militaires et le pacifisme, le véganisme et le pastoralisme, les associations solidaires et les lobbys. Ici où l’on peut faire des pieds de nez aux néo-ruraux, comme inventer des nouvelles formules d’altermondialisme, où l’accent occitan se marie aux sonorités saxonnes. Dolmens, cromlechs, églises, murs de pierres sèches, glacières, hôpitaux, bagnes pour enfants, lavognes témoignent de l’inscription de ces phénomènes dans le temps long.

Les chiens noirs se déroulent aussi à Berlin où ce ne sont pas d’ échos dont on parle mais du bruit et la fureur, des projecteurs aveuglants de la notoriété, pointés sur la vie des hommes et des femmes, misérables brindilles emportées dans le vent de l’histoire.

Un livre « Cinq étoiles » même si j’ai mis un temps fou à me plier aux exigences de ce récit qui m’a semblé, au début, obscur comme si je venais de plonger dans un climat digne des docks londoniens ou des novembres larzaciens…

Une expérience plus proche du stoïcisme que de l’épicurisme… Enfin, ce de ce que j’ai cru en comprendre… Un vertige davantage qu’une ivresse… Ça je maîtrise mieux !

Un voyage labyrinthique que je me garderai bien de vous inciter à accomplir sans la recommandation suivante « la direction décline toute responsabilité en cas d’égarement ».
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L'intérêt de l'enfant

C'est un petit roman qui traite d'un sujet difficile, je m'attendais à autre chose à vrai dire.

J'étais ravie de retrouver Ian McEwan, son écriture, son acuité et sa sensibilité.



Il y a deux héros dans ce roman, l'enfant (qui presque majeur) et la juge, une femme d'une soixantaine d'années qui doit statuer sur la vie de cet enfant.

Contrairement à ce que le titre peut laisser entendre, la vie du juge fait partie intégrante du roman.

Le portrait de cette femme dans sa vie professionnelle et personnelle est d'une grande sensibilité. L'enfant est très attachant.

On apprend beaucoup sur le monde de la justice et le métier de juge.
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Leçons

Nous ne serions pas seuls maîtres à bord ?

J'ai peine à vous croire.



Leçons, roman de l'auteur britannique Ian McEwan, reprend beaucoup d'éléments autobiographiques : père officier sorti du rang, enfance aux colonies, pensionnat anglais et une situation familiale comportant de lourds secrets. Toutefois, Il a rajouté un élément majeur, l'abus sexuel, pour mettre ce qui aurait pu être un récit autobiographique sur un toute autre trajectoire. C'est que Roland, le personnage principal, est loin d'être un auteur à succès.



Roland fait partie de ces gens qui ne trouvent jamais leur voie. Il est assez doué pour pas mal de choses, mais ne se sent pas capable de choisir, de concrétiser, de s'engager. Sans doute l'abus dont il a été l'objet a-t-il mis en marche une réaction en chaîne qui l'empêche de terminer ses études secondaires, d'avoir une relation satisfaisante avec une partenaire ou de vivre autrement qu'en collectionnant les petits boulots qui lui permettent tout juste d'élever son fils. Un fils qui pourrait être la seule constante dans la vie du père, son succès, mais qui, bien que matheux surdoué, répète dès l'adolescence le schéma paternel : sortie prématurée de l'école , petits métiers, errances…Même si l'espoir reste permis : il poursuit une Maîtrise en sciences climatiques malgré l'absence de Bac. Pour Roland aussi il reste une lueur d'espoir : en vieillissant, il commence à s'interroger, et ce qui a été une existence au jour le jour pourrait prendre sens, devenir une vie…



McEwan s'est posé la question de savoir ce qui nous mène. Les choix personnels ? Ce que notre environnement direct attend de nous ou nous impose ? Ou bien sommes-nous emportés par de grands mouvements collectifs, tels que les guerres, les crises économiques ou les changements à la direction de l'État ? Quelle est la part du hasard ou de la chance dans ce qui nous arrive ? Dans quelle mesure sommes-nous des acteurs délibérés ? Sommes-nous même prisonniers des choix faits ou subis par nos parents ou grands-parents ? Leçons montre tous ces facteurs en interaction dans le cadre d'un roman et des personnages principaux qui le peuplent. Il semble favoriser l'hypothèse que un ou plusieurs de ces facteurs peuvent être à l'oeuvre pour pousser le cours d'une vie dans une direction donnée, nous mettant alors sur un chemin qu'il est très difficile de quitter.



J'ai été très intéressé par les thèmes de Leçons, mais je n'ai pas accroché ni au style ni à la structure qui - au moins dans la première partie- m'a semblé aussi chaotique que le parcours de Roland. Certainement un effet voulu par l'auteur, mais je ne l'ai pas apprécié. Et ça m'a semblé long, très long. Aussi long qu'une existence faite de bric et de broc qui ne semble pas rimer à grand'chose. Six cents pages pour montrer la vulnérabilité d'une vie humaine : était-il bien nécessaire d'enfoncer ainsi une porte ouverte ? Je ne le pense pas.









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Leçons

Leçons ou le regard d'un homme sur sa vie.

Les leçons que, ce chemin des années 50 à aujourd'hui, ont enseigné au vieil homme.

Avec des va-et-vient dans les époques, Ian McEwan esquisse l'après-guerre, le pensionnat, la montée du communisme, les petits boulots, le bloc de l'est, la chute du mur de Berlin, l'ère Thatcher, l'arrivée des travaillistes, la littérature, le capitalisme et puis le Covid.

Un roman dense, magnifiquement écrit, parsemés de réflexions.

L'honnêteté d'un homme dont la vie est semées de nostalgie, de regrets, de déceptions, d'un traumatisme d'enfance, d'un secret de famille, de solitude, de difficultés dans les relations mais d'amitiés et d'un peu de bonheur.

C'est l'histoire d'un amour paternel aussi.

Je me suis attachée à Roland, Laurewnce et à la lumineuse Daphnée.

Un livre, intense, émouvant et intelligent.
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Leçons

Roland Baines (trente-sept ans) vient de prévenir la police que sa femme (Alissa) a quitté brusquement le domicile conjugual, en lui laissant leur petit bébé de sept mois (Lawrence) Simple formalité en cas de disparition soudaine. D’ailleurs, il a reçu cinq cartes postales d’Europe. Toutefois, l’inspecteur Douglas Browne va enquêter, afin de vérifier si il ne l’aurait pas fait disparaitre … Nous sommes à Londres, peu de temps après la terrible catastrophe de Tchernobyl (qui a eu lieu le 26 avril 1986 …)



Roland Baines se remémore souvent ses premières années vécues en Lybie avec ses deux parents. Puis son adolescence au pensionnat anglais, où une professeure de piano, (Miriam Cornell) portée sur les très jeunes garçons, l’a marqué à jamais, à l’âge de onze ans (et en l’initiant à la sexualité, dès ses quatorze ans, alors qu’elle en avait vingt-cinq …) Roland Baines se souvient également de la rencontre marquante avec ses beaux-parents (Jane, l’anglaise et Henrich, l’allemand) lors d’une visite à Munich.



Ainsi, de la fin des années quarante à nos jours, nous allons suivre (au cours de ce pavé) les diverses sentiments de notre héros, les leçons multiples qui ont tracées sa route (leçons de vie, leçons de piano …) tout en traversant les périodes majeures de notre époque.



Mais, finalement, qu’apprenons-nous vraiment lors de notre passage sur cette terre ? … Nos expériences ou divers traumatismes nous font-ils avancer ou stagner ? …



Un bon roman, bien écrit, que je n’ai toutefois pas trouvé égal (au niveau de son intérêt …) dans la longueur …
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Leçons

Mon premier mot a été "Victoire". Avant la moitié du livre, je me suis fait violence pour ne pas lâcher, me disant que j'allais finir par accrocher. Cela a été le cas pendant une bonne partie de la seconde moitié, mais il m'en a coûté.

Roland BAINES est un homme comme les autres. Lorsque son épouse le quitte brutalement, le laissant seul pour élever leur fils, nous entamons une rétrospective de sa vie. De son enfance, en passant par différentes étapes marquantes jusqu'à cette période que l'on peut nommer le crépuscule de notre vie, on découvre cet homme. L'objectif n'est pas de le rendre attachant, mais bien de parcourir une vie et de réfléchir à l'imprégnation de chaque expérience qui peut se transformer en traumatisme ou bien au contraire, en simple étape d'apprentissage. C'est un homme qui reste dans l'ombre de ses rencontres, qui ne prend pas de risque, mais dont la saveur quotidienne semble lui convenir.

Certains passages sont horriblement longs, à l'image de cet homme. On a envie d'un bouleversement, d'un chambardement, mais rien ne vient troubler cette sorte de bonhomie dont il fait preuve face à la mère de son fils.
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Leçons

La vie de Roland Baines, né en 1948, est marquée par deux femmes hors du commun: Miriam et Alissa. Miriam, sa professeure de piano l'attouchera à quatorze ans avant d'entamer avec lui, quelques années plus tard, une relation plus sexuelle qu'amoureuse où elle le dominera entièrement. Alissa, la professeure d'allemand de ses vingt ans, l'épousera et lui donnera un fils avant de le quitter pour réaliser une carrière de romancière à succès. À côté de ces deux femmes, une multitude de personnages secondaires engendre une fresque complexe de l'après seconde guerre mondiale jusqu'à l'épidémie covid autour de Roland Baines, cet anti-héros frustré à la recherche d'un épilogue heureux à ses histoires d'amour-haine.



Si l'histoire commence en 1986 avec Tchernobyl, et un Roland Baines anxieux de retombées radioactives, elle se projette rapidement dans le passé: celui où Roland quittait la Lybie de son enfance dans une base militaire britanique et commençait d'une part sa vie dans un internat de l'Angleterre rurale et d'autre part les cours de Miriam Connell. Un inspecteur de police le sort alors de sa rêverie pour lui demander des détails sur la disparition d'Alissa. Cette disparition n'est pas sans rappeler le voyage de Jane, la mère d'Alissa, en 1946 sur les trace de la Rose Blanche, un des rares mouvements d'opposition au Nazisme...



La petite histoire se mèle à la grande, l'intime se marie à l'universel, en n'épargnant au lecteur aucun détour, ni par les Malouines, la baie des Cochons, le financement du Brexit, l'avènement de l'intelligence artificielle, les théories de l'entropie, du chat de Schrödinger ou du multivers. Personellement, j'ai trouvé ça amusant, bien écrit et je l'ai lu très vite. Un livre dans l'air du temps qui n'est pas sans rappeler le livre que j'avais lu juste avant sur à peu près le même sujet le Colibri de Sandro Veronesi qui lui aussi s'attache à la vie d'un anti-héros parcourant notre siècle poursuivi par ses amours dominatrices.
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Une machine comme moi

Dans un monde où Alan Turing est toujours en vie, propulsant le progrès technologique à des niveaux insoupçonnés, l'humanité franchit une étape extraordinaire avec la création des Adam et Eve, des robots à forme humaine dotés d'une intelligence et d'une conscience remarquables



Charlie, trentenaire, gagnant sa croûte à coup de pari à la bourse, hérite à la mort de sa mère de suffisamment d'argents pour faire l'acquisition d'un Adam et décide de partager son acquisition avec sa voisine, Miranda, une jeune femme dont il est amoureux



Lorsque les yeux d'Adam s'ouvrent pour la première fois, une sensation de vie émane de lui, défiant les frontières entre l'artificiel et le naturel



Au cœur d'une année 1982 tumultueuse qui voit Thatcher s'opposer à Tony Benn, George Marchais diriger la France et les Anglais perdre la guerre des Malouines, le récit nous entraîne dans une réflexion profonde sur les limites de la technologie et les défis éthiques posés par l'existence de machines conscientes



Adam et Charlie se disputent les faveurs de Miranda ;

Adam n'obéit pas aussi facilement que Charlie espérait ;

Miranda cache un lourd secret qui s'avérera être très sombre ;



Miranda, qui au premier abord ne semblait pas très intéressante et assez égoïste, car finalement, le gros du récit tournera autour de son secret et de l'amour dont elle a su et fait preuve ; c'est de loin le meilleur personnage



Je vous laisse découvrir tout ça par vous-même, faire votre propre idée de ce récit qui à travers un trio étonnant arrive à traiter de vengeance, d'amour et de responsabilité dans une ambition proche du thriller



On veut découvrir le secret de Miranda, on veut savoir que va devenir Mark et on veut suivre l'évolution d'Adam, car ses semblables n'ont pour la plupart pas supporté notre monde



Une machine comme moi est bien plus qu'un simple récit de science-fiction, c'est une invitation à une réflexion profonde sur ce que signifie être humain



Note : 🤖🧠👫🏻❤️ / 20
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Dans une coque de noix

Ian MCEwan nous met dans le bain (de liquide amniotique) dès la première phrase , le personnage principal sera un enfant qui vit ses dernières semaines bien au chaud dans le ventre de sa mère .

Une histoire in utero, dans laquelle ce bébé comprend que sa mère (alcoolique) est non seulement infidèle envers son père, mais son amant n'est autre que son oncle.... Et que ces derniers complotent pour éliminer le mari de l'équation amoureuse.

De l'intérieur, il compte faire ce qu'il peut pour empêcher ce fratricide .
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Leçons



Un roman britannique comme je les aime...

Qui m'a fait penser au génial Royaume désuni de Jonathan Coe.

Une vie. La vie de Roland Baines. Le cours d'une vie dans toute sa banalité et son exception.

Avec la grande Histoire en toile de fond. Né en 1950, Roland Baines connaîtra la guerre froide, la chute du communisme à l'Est, l'effondrement du mur de Berlin, Tchernobyl, le libéralisme, le Covid.....

Quant à sa propre histoire, elle sera marquée par des cours de piano sulfureux à 14 ans, deux mariages, un enfant, une carrière éclectique entre cours de tennis et pianiste de bar entre autres....



Le livre est dense, foisonnant.

Les personnages marquants ( la prof de piano !) .

McEwan a pris son temps pour dérouler, sur 650 pages, le sel et les méandres de toute une existence.
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Leçons

Dans ce pavé qu’est “Leçons” d’Ian McEwan📕 on y suit la vie de Roland Baines, de son enfance en Libye avec un père militaire violent et une mère au foyer effacée, au pensionnat anglais où ses parents l’envoient dès l’âge de 11 ans et où son initiation au piano par une prof stricte et manipulatrice va basculer en quelques années vers une relation sexuelle secrète et abusive qui le marquera à vie.

Une mosaïque de moments qui croise la grande Histoire, de la crise des missiles de Cuba qui, par la peur de la fin du monde, lui fera prendre une décision lourde de conséquences, la chute du mur de Berlin qui au milieu de la liesse et la marée humaine ivre de joie et de liberté lui fera retrouver miraculeusement sa femme, partie du jour au lendemain en abandonnant mari et enfant pour devenir écrivain.

De guerres en crises, de désillusions politiques au Brexit, en passant par le Covid, une vie au milieu du tumulte d’un entre deux siècles et des leçons de vie.

Extrait:

“You think of your child as your dependant.Then,as it starts to pull away, you discover that you are a dependent too. It has always cut both ways.”



Qu’est-ce qui fait une vie réussie?

Est-on défini par une décision prise dans l’enfance et par ce qu’aurait été notre vie si nous n’avions pas pris cette décision?

Peut-on créer entièrement et librement sans se délester de tout bagage domestique et émotionnel?

A-t-on le droit de tout écrire et de piller l’intimité de son entourage sans se préoccuper des conséquences, proches sacrifiés sur l’autel de la création artistique littéraire?

Peut-on juger ou préjuger d’une vie?

réflexion sur les regrets, les responsabilités individuelles, la passion, le désir, la perte, la maladie, l’absolution, la créativité, l’engagement politique, la famille, la transmission, la maladie, les non-dits et les remords que l’on traîne comme des cailloux dans la chaussure sur le long chemin de la vie.

Et si finalement la seule leçon était la chance d’être en vie.

Un roman intéressant,même si je me suis un peu par moment quelque peu perdue dans les longueurs des méandres de cette longue vie
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Leçons

Qu’est-ce qui fait une vie ? Tous les destins sont le produit de circonstances, « événements et accidents, personnels et mondiaux, minuscules et capitaux » , qui nous lancent sur un chemin plutôt qu’un autre. « Le monde se divise à chaque instant concevable en une infinitude de possibilités invisibles. » Et si, « tous ces itinéraires qui n’[ont] pas été empruntés », l’on jouait le temps d’un livre à les imaginer « encore présents et praticables » ?





C’est un peu l’aventure dans laquelle, avec génie et humour, Ian McEwan s’est lancé en imaginant une sorte d’envers, à la fois à sa propre histoire et au point de vue habituel de la société, au travers des mémoires d’un homme, non seulement passé à côté de sa vocation artistique, mais aussi abusé par une femme pendant l’adolescence, puis abandonné avec un bébé sur les bras par une autre, prête à tous les sacrifices pour le bien de sa carrière littéraire. Et toujours, infléchissant le destin de ses doubles de fiction, le poids de l’Histoire, avec ses hauts et ses bas plus ou moins visibles sur l’instant, mais qui n’en tissent pas moins l’inextricable toile d’araignée dans laquelle tous tentent avec plus ou moins de bonheur de tracer leur chemin.





Lorsque s’ouvre le récit, Roland Baines, trente-sept ans et vivotant de ses petits métiers, se retrouve seul avec Lawrence, son fils âgé de six mois. Alissa vient de les abandonner tous deux, avec pour seule explication qu’elle s’était trompée de vie. Pour Roland commence une longue rumination de ses échecs, lui dont l’existence, sautée brutalement, comme celle de l’auteur, de Tripoli où son père, officier écossais de l’armée britannique, était en poste, à un pensionnat britannique, fut comme « reprogrammée » à partir de ses onze ans par l’influence d’un professeur. Si, dans la vie réelle, ce « professeur extraordinaire » transmit à Ian McEwan le feu sacré de la littérature, geste essentiel dans le parcours du futur écrivain, le rôle est tenu dans le roman par une professeur de piano, autoritaire et possessive, qui, éprise de l’adolescent plus encore que de ses réels talents musicaux, le tiendra sous son emprise sexuelle entre ses quatorze et seize ans. Une expérience – en ces années 1970 où d’aucuns défendaient la pédophilie au nom de la liberté sexuelle – qui devait secrètement, mais irrémédiablement, bouleverser sa future vie sentimentale, lui interdisant longtemps le bonheur, mais aussi mettre un terme à ses études et gâcher son avenir artistique. Ainsi réduit à la précarité, seul et sans formation, c’est lui qui, plus tard, se retrouvera empêché, comme les filles-mères autrefois, par une paternité célibataire dans des conditions économiques difficiles.





On le voit, l’ironie n’est pas exempte de ce récit d’une réalité parallèle, produit d’événements aussi fortuits que celle vécue en vrai par l’auteur, que la narration s’emploie à malaxer avec les mêmes ingrédients historiques. Fait des mille riens – et pourtant – d’une existence anonyme, ce récit de toute une vie est aussi, avec un naturel incroyable d’aisance, de précision et de clairvoyance, une fresque, ample et ambitieuse, retraçant cent ans d’évolution de la société britannique en particulier, du monde en général. Des étudiants antinazis de la Rose Blanche éliminés par le régime hitlérien au temps du père allemand d’Alissa à la chute du mur de Berlin en passant par la crise des missiles à Cuba ou encore par le nuage de Tchernobyl, des excès du libéralisme thatchérien au Brexit mais aussi, plus largement, à la prise de conscience de la vulnérabilité de la planète, tous les baby-boomers retrouveront en ces pages l’écrin historique de leur propre parcours de vie.





S’il est ici question de leçons, ce n’est sûrement pas de vie, alors que, balle dans le flipper de la vie, chacun pourra, comme l’auteur et ses personnages, entre ironie, tendresse et nostalgie, calquer son propre itinéraire sur la vitre de l’Histoire, mais, sans conteste, de génie littéraire, confirmant, s’il en était besoin, la place de choix occupée par Ian McEwan dans le paysage littéraire britannique et mondial. Coup de coeur.


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Leçons

Ce livre est vraiment sublime. Pour être tout à fait sincère, j’ai mis une petite centaine de page avant de rentrer complètement dans l’histoire mais ensuite… quelle merveilleuse lecture! L’auteur réussit à nous embarquer à la fois dans la vie de Roland, anti heros ordinaire, et dans les grands moments de l’Histoire contemporaine.
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Leçons

Très déçue du dernier opus de Ian Mac Ewan que j'apprécie d'habitude pourtant énormément. Je trouve que l'auteur a plaqué artificiellement des événements historiques mondiaux en arrière-plan de la vie de son personnage principal qui est englué dans sa petite vie sentimentale ratée. Et que dire de la liaison entretenue entre ce tout jeune adolescent de 14 ans et cette professeure de piano de 25 ans, dans un internat anglais des années 50, sinon que c'est invraisemblable, ?
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Leçons

Quel magnifique nouvel exemple du grand talent de conteur de Ian MacEwan ! Difficile de ne pas être enthousiaste en tournant la dernière page de ce roman, qui a beaucoup d'épaisseur, au propre comme au figuré.



Son personnage principal, Roland Baines, pourrait être une sorte d'alter ego de l'auteur. S'il lui a donné une année de naissance identique à la sienne, 1948, c'est sûrement pour mieux évoquer le passage du temps qui nous ruine tous peu à peu.



Souvent Ian McEwan s'est attaché à décrire des histoires d'amour qui tournent mal ("Délire d'amour" qui était écrit du point de vue d'un homme objet de l'amour irrationnel (et cas psychiatrique) d'une femme, "Sur la plage de Chesil" et l'explosion d'un couple le jour même de son mariage). Disons seulement qu'ici le tout jeune Roland sera la victime d'une prédatrice sexuelle (sa professeure de piano). Des années durant il sera à sa merci. Et dès que son corps y sera disposé, c'est avec elle qu'il connaîtra sa première expérience. Evidemment tout cela va laisser des traces dans son mental.



Au-delà de ses années d'enfance, passées dans l'internat d'un établissement privé que sa qualité d'enfant de militaire permettait de fréquenter à peu de frais, nous parcourrons en sa compagnie toutes les années qui suivent, jusqu'en 2020.



J'ai trouvé un côté "à la manière" de Jonathan Coe dans ce roman. Comme lui Ian McEwan y mêle vies privées et événements politiques. Les seconds influent sur les premiers sans même parfois qu'on s'en rende compte.



Beaucoup d'autres personnages y sont inoubliables, en commençant peut-être par Alissa, sa première épouse. Elle deviendra une romancière majeure. Mais pour cela elle quittera définitivement Roland et son tout jeune fils, encore bébé. Les autres personnages, malgré leurs défauts, sont aussi dans des zones grises, ni bons ni intentionnellement mauvais.



Le constat de cette vie n'est pas brillant. Les erreurs commises sont souvent irréparables. Le paysage politique et environnemental est devenu bien sombre. Pourtant il faut bien aller de l'avant.
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Amsterdam

Ce roman, le premier que je lis de cet auteur, en dépit d’une narration fascinante et d’une écriture magnifique, m’a laissé perplexe, je ne sais pas trop quoi en penser, je crois qu’il peut y avoir plusieurs lectures, notamment selon l’âge du lecteur.



Personnellement, j’y ai ressenti, derrière l’écriture impeccable et raffinée, d’abord l’histoire, au minimum du déclassement de celui ou de celle qui vieillit et devient « has been » sans s’en rendre compte, au plus, du spectre de la déchéance et de la mort.

Mais on peut la lire aussi comme la critique féroce des nantis qui, ayant eu la chance de naître dans la période des « Trente Glorieuses », ont piétiné leurs idéaux, et vivent dans l’égocentrisme et l’hubris.



Deux amis, ou qui croient l’être, se retrouvent lors des funérailles de celle dont ils furent tous deux amants, Molly Lane, une femme libre et pleine de vie, mariée à un vieil homme, George Lane, en apparence insignifiant, mais qui se révélera en fait un grand manipulateur. Molly Lane, grande critique gastronomique, a sombré dans la démence sans réaliser son état, et de ce fait, sans avoir pu demander le suicide assisté dont, quand elle était en bonne santé, elle avait le projet dès qu’elle aurait compris qu’elle était condamnée à mourir.



Il y a Clive Linley, un compositeur vieillissant, qui se débat avec la composition du final de sa Symphonie du Millénaire, une œuvre qui lui a été commandée en prévision du passage à l’an 2000. Un homme peu sympathique, imbu de lui-même, tout imprégné de la valeur de l’ensemble de l’œuvre qu’il va laisser à la postérité, égocentrique et gagné par l’hubris.



Il y a aussi Vernon Halliday, directeur de la rédaction d’un journal en perte de vitesse, aux rubriques vieillottes, et qui espère le relancer en publiant des photos à scandale.



Ces deux-là ont une bien étrange amitié, qui se mêle d’aversion voire de haine réciproques, et d’une peur commune de la déchéance qui les amène à sceller un terrible pacte. Mais ils ont aussi en commun la détestation d’un autre ancien amant de Molly Lane, John Garmony, un politicien réactionnaire, opposé à l’IVG et partisan de la peine de mort, actuel Ministre des Affaires Étrangères, mais qui se verrait bien Premier Ministre.



Tandis que nous découvrons, quasiment de l’intérieur, et c’est remarquable, l’évolution de la création de l’œuvre symphonique d’un Clive tantôt inspiré et fiévreux, tantôt abattu et cherchant à se ressourcer dans une randonnée montagnarde (des pages superbes), Vernon reçoit du mari de Molly Lane plusieurs photographies intimes prises par Molly, et compromettantes de John Garmony. Il perçoit tout le profit qu’il peut tirer de leur publication pour relancer les ventes de son journal. Demandant l’avis de son ami Clive, il rencontre une opposition farouche de ce dernier qui lui objecte le respect dû à la mémoire de leur ancienne maîtresse.



La suite du récit est faite de rebondissements inattendus, jusqu’à une fin dans la ville d’Amsterdam, je ne vous dis pas pourquoi, une fin en forme de farce tragique et cruelle, qui illustre toute l’illusion dans laquelle l’un et l’autre vivaient. Mais dont le sens m’est apparu alambiqué, d’ailleurs y en a-t-il un?

Ceci dit, il y a une façon de raconter fascinante, d’une ironie distanciée, féroce, sans équivalent à tout ce que j’ai déjà lu.

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Dans une coque de noix

Décidément, Ian Mc Ewan me surprend à chaque lecture. Aucune ne se ressemble, hormis une écriture toujours aussi belle.

Un meurtre se prépare sous les yeux du narrateur. Mais le problème est qu’il ne voit rien, par contre il entend tout et c’est plutôt sa conscience qui parle. Comment faire pour empêcher cette monstruosité à part donner quelques coups de pied aux moments opportuns ? Son père est en danger, il faut pourtant agir ! Mais à son stade, il ne peut qu’espérer. Un revirement de sa mère. Ou une vengeance future envers son oncle.

Durant 212 pages, vous lirez ce que nous raconte le fœtus, bien installé dans le ventre de sa mère, quoique bien à l’étroit quand même à quelques semaines de la naissance et fort secoué par les soubresauts vifs et rapides de son oncle.



Après un début un peu lent, la tension est omniprésente et nous fait tourner les pages jusqu’au dénouement final, en apothéose.

Le sentiment que l’on a envers la mère est aussi ambivalent que ce que ressent le futur bébé à naître et on adore détester l’oncle.

Un huit-clos parfaitement maîtrisé et tellement original.

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