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Citations de Jean Giraudoux (579)


Il avait cherché longtemps à être assis près de moi, en classe, mais, tenant le cahier de Textes, j’obtenais des professeurs la permission de monter aux chaleurs dans les encoignures, de descendre en hiver jusqu’au poêle.
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Priam.- Hector, ne sois pas de mauvaise foi. Il t'est bien arrivé dans la vie , à l'aspect d'une femme, de ressentir qu'elle n'était pas seulement elle-même, mais que tout un flux d'idées et de sentiments avait coulé en sa chair et en prenait l'éclat ?
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Jean Giraudoux
Le seul amour fidèle, c'est l'amour propre
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Il aime les femmes distantes, mais de près.
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Hector revient de guerre, victorieux et surtout épris de paix. Mais un nouveau conflit menace : son frère Pâris a enlevé Hélène que les Grecs sont prêts à réclamer de force.
Soutenu par les femmes, en particulier Andromaque son épouse et sa mère Hécube, Hector fait taire les fauteurs de guerre, vieillards, juristes et surtout le poète nationaliste, Démokos ; il a même obtenu d'Hélène la promesse qu'elle regagnerait de bon gré son pays.
(extrait de "Lagarde et Michard" - XX° siècle - Le Théâtre de 1919 à 1939)
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Le poète troyen est mort ... La parole est au poète grec.
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JUPITER Alcmène, ne veux-tu pas que je te montre ce que sera ton avenir?

ALCMENE Dieu m'en garde.

JUPITER Il sera heureux, crois-moi.

ALCMENE Je sais ce qu'est un avenir heureux. Mon mari aimé vivra et mourra. Mon fils chéri naîtra, vivra et mourra. Je vivrai et mourrai.
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Le lamento du jardinier.

On réussit chez les rois les expériences qui ne réussissent jamais chez les humbles, la haine pure, la colère pure. C’est toujours de la pureté. C’est cela que c’est, la Tragédie, avec ses incestes, ses parricides : de la pureté, c’est à dire en somme de l’innocence. Je ne sais si vous êtes comme moi ; mais moi, dans la Tragédie, la pharaonne qui se suicide me dit espoir, le maréchal qui trahit me dit foi, le duc qui assassine me dit tendresse. C’est une entreprise d’amour, la cruauté... pardon je veux dire la Tragédie. Voilà pourquoi je suis sûr, ce matin, que si je le demandais, le ciel m’approuverait, ferait un signe, qu’un miracle est tout prêt, qui vous montrerait inscrite sur le ciel et vous ferait répéter par l’écho ma devise de délaissé et de solitaire : joie et amour. Si vous voulez, je le lui demande. Je suis sûr comme je suis là qu’une voix d’en haut me répondrait, que résonateurs et amplificateurs et tonnerre de Dieu, Dieu, si je le réclame, les tient tout préparés, pour crier à mon commandement : joie et amour. Mais je vous conseille plutôt de ne pas le demander. D’abord par bienséance. Ce n’est pas dans le rôle d’un jardinier de réclamer de Dieu un orage, même de tendresse. Et puis, c’est tellement inutile. On sent tellement qu’en ce moment, et hier, et demain, et toujours, ils sont tous là-haut, autant qu’ils sont, et même s’il n’y en a qu’un et même si cet un est absent, prêt à crier joie et amour. C’est tellement plus digne d’un homme de croire les dieux sur parole, –sur parole est un euphémisme,– sans les obliger à accentuer, à s’engager, à créer entre les uns et les autres des obligations de créancier à débiteur. Moi, ç’a toujours été les silences qui me convainquent... Oui, je leur demande de ne pas crier joie et amour, n’est-ce pas ? S’ils y tiennent absolument, qu’ils crient. Mais je les conjure plutôt, je vous conjure, Dieu, comme preuve de votre affection, de votre voix, de vos cris, de faire un silence, une seconde de votre silence... C’est tellement plus probant. Ecoutez... Merci.
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Moi, ç'a toujours été les silences qui me convainquent...
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[destin =} c'est simplement la forme accélérée du temps (I,1)
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"Joie et Amour, oui. Je viens vous dire que c'est préférable à Aigreur et Haine. Comme
devise à graver sur un porche, sur un foulard, c'est tellement mieux, ou en bégonias nains sur un massif. Évidemment, la vie est ratée, mais c'est très très bien, la vie. Évidemment, rien ne va jamais, rien ne s'arrange jamais, mais parfois avouez que cela va admirablement, que cela s'arrange admirablement..." Lamento du jardinier, l.172
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Auparavant ceux que j’allais tuer me semblaient le contraire de moi-même. Cette fois j’étais agenouillé sur un miroir.
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Le chevalier
Je me suis permis de mettre mon cheval dans votre grange. Le cheval, comme chacun sait, est la part la plus importante du chevalier.
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-Comment cela s'appelle-t-il lorsque le jour se lève comme aujourd'hui, et que tout est gâché, et que tout est ravagé, mais que l'air pourtant se respire, et qu'con a tout perdu, et que la ville brûle, que les innocents s(entretuent, mais que les coupables agonisent dans un coin du jour qui s'élève?
-Cela porte un très beau nom, femme Narès, ce la s'appele l'aurore-
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Les guerriers qui n'ont pas un portrait de femme dans leur sac ne valent rien.
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Nous savons tous ici que le droit est la plus puissante des écoles de l'imagination. Jamais poète n'a interprété la nature aussi librement qu'un juriste la réalité.
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Tu es la clarté, il a aimé une blonde. Tu es la grâce, il a aimé une espiègle. Tu es l’aventure, il a aimé une aventure… dès qu’il soupçonnera son erreur, tu le perdras…
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Hector : Je suis désolé, mais tu rendras Hélène.

Pâris : Tu n'es pas le maître ici.
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Un étranger (Oreste) entre escorté de trois petites filles, au moment où, de l'autre côté, arrivent le jardinier, en costume de fête, et les invités villageois.

PREMIERE PETITE FILLE
Ce qu'il est beau, le jardinier!

DEUXIEME PETITE FILLE
Tu penses! C'est le jour de son mariage.

TROISIEME PETITE FILLE
Le voilà, monsieur, votre palais d'Agamemnon!

L'ETRANGER
Curieuse façade!... Elle est d'aplomb?

PREMIERE PETITE FILLE
Non. Le côté droit n'existe pas. On croit le voir, mais c'est un mirage. C'est comme le jardinier qui vient là, qui veut vous parler. Il ne vient pas. Il ne va pas pouvoir dire un mot.

DEUXIEME PETITE FILLE
Ou il va braire. Ou miauler.

LE JARDINIER
La façade est bien d'aplomb, étranger; n'écoutez pas ces menteuses. Ce qui vous trompe, c'est que le corps de droite est construit en pierres gauloises qui suintent à certaines époques de l'année. Les habitants de la ville disent alors que le palais pleure. Et que le corps de gauche est en marbre d'Argos, lequel, sans qu'on ait jamais su pourquoi, s'ensoleille soudain, même la nuit. On dit alors que le palais rit. Ce qui se passe, c'est qu'en ce moment le palais rit et pleure à la fois.
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Extrait de l'Ecole des indifférents
J’ai d’abord un ami.

Nous sommes tous deux de grande taille, tous deux blonds. Nous irions du même pas, dans nos promenades, s’il n’était flâneur et badaud. Mais Étienne voit tout, excepté ce qui est devant lui ; je lui ferai commander des œillères. Quand un chat ronronne, sur un seuil, dans une fenêtre, il lui gratte longuement la tête, il énumère en miaulant ses charmes, mais si à sa vue l’animal voulut fuir, il esquisse les premiers pas d’une poursuite acharnée, pousse des cris, et l’épouvante. Aux chiens, déclare-t-il, il se doit de ne point céler qu’ils sont vraiment trop lâches, trop esclaves ; il ne se hasarde guère d’ailleurs à les caresser. Pour ses amis les oiseaux, aux boutiques des quais, il leur fait visite couple par couple. Il félicite l’oiseleur qui dressa son étalage comme une échelle vivante, les poules à la base, les cailles vers le centre, les colibris au sommet. Il caquète : — Rossignols, Rossignols, jamais l’on n’a fait assez remarquer combien peu vous ressemblez aux merles ! Et vous, perruches grises, qui courez à reculons, comme les écrevisses, devenez-vous rouges, sous l’Equateur ? Rossignols, camarades, ne vous battez point de la sorte. Croyez-en le petit homme ; ne vous aveuglez point entre vous : La nuit vient tous les soirs.

Un oiseau lui donne l’envie d’aller sans perdre une minute au Brésil ou au Jardin des Plantes, un fruit exotique lui rend insupportable tout produit que ne cueillirent point des nègres entre les Tropiques et l’Equateur, un chapeau en vitrine lui fait avouer son désir irrésistible de voir une femme et d’aimer. Or voici que nous dépasse une demoiselle aux yeux verts. Elle a croisé ses mains dans son manchon et porte, comme un collier fermé, au repos, son étreinte. Elle satisfait le dernier vœu d'Etienne, mais ravive impitoyablement les deux autres, car sur son chapeau voisinent un oiseau-mouche et deux belladones géantes. Nous la suivons. Elle disparaît par la première porte cochère, alors que nous espérions l’avoir pour nous seuls au moins jusqu'au prochain coin de rue. Etienne est désespéré. Il l'adorait.
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