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Critiques de Jeffrey Eugenides (324)
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Des raisons de se plaindre

Le grand romancier Jeffrey Eugenides est de retour avec un très bon recueil de nouvelles : Des raisons de se plaindre !



Il est très difficile qu'un recueil de nouvelles soit absolument parfait, il y a toujours des nouvelles plus passionnantes que d'autres. Ici même si l'ensemble n'est pas parfaitement homogène, j'ai pris grand plaisir à retrouver la plume de ce talentueux écrivain.



Jeffrey Eugenides est un véritable peintre de son époque, des tourments de chacun, il met en lumière de nombreuses thématiques, des thèmes importants qu'on ne lit/voit pas partout. Le talent de l'auteur repose sur sa faculté à s'imprégner des personnages, à s'imprégner des sujets abordés et de tout retranscrire avec brio et sincérité.



Chaque personnage de ces nouvelles a une faille voire plusieurs, a des défauts, a un aspect brisé ou un côté sombre. Aucun n'est manichéen, ils sont tous profondément humains. Jeffrey Eugenides confirme son immense talent et démontre qu'il peut tout écrire, il sait retranscrire la substantifique moelle d'une intrigue au travers d'une nouvelle.



En définitive, un très bon recueil de nouvelles, certaines histoires résonneront plus pour certains lecteurs que pour d'autres mais quoiqu'il en soit ce recueil est de grande qualité !
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Middlesex

Chef d'oeuvre ! Une histoire dans l'Histoire, la migration depuis Smyrne vers les Etats-Unis, d"un siècle à une autre, d'une ou deux générations à aujourd'hui, d'un sexe à un autre. Des personnages à la fois dramatiques, au sens de la tragédie antique, et drôles, la force d'un amour fraternel qui dépasse toutes les limites. Exceptionnel.

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Le roman du mariage

Madeleine aime Leonard : brillant, mais fragile et imprévisible, il l’attire comme un aimant. Mais il y a aussi Mitchell : intelligent mais moins vibrant, plus fiable donc, le prétendant idéal. Trois personnalités qui se rencontrent, se heurtent, se font du bien et beaucoup de mal. Inévitable ? Peut-être. À Madeleine d’avancer, de se tromper, de se convaincre, de douter et de décider, peu ou prou, si le mariage et la vie à deux sont uniquement une affaire d’amour.



Petit sentiment, petite chronique : j’ai lu ce livre il y a une dizaine de mois et le souvenir qu’il m’en laisse n’est pas impérissable. Il y a du bon et de l’intéressant, mais globalement, cela m’a tiré un haussement d’épaule. Peut-être parce que – mais pourquoi ? – j’arrive rarement à me laisser happer par la littérature américaine, peut-être parce que cette lecture ne m’a pas fait me poser de questions supplémentaires, peut-être parce que la question de l’amour néfaste me parle mais pas comme ça. J’aurais voulu que ça me donne du grain à moudre tout en me prenant aux tripes. Je suis restée passive face à cette aspirante écrivaine et son histoire d’amour pourtant pas si banale. Pourtant, l’amour en dépit de tout ça me titille généralement les neurones… Si Le roman du mariage n’est pas révolutionnaire, il a tout de même le mérite de poser la question épineuse du couple en regard de troubles psychologiques.
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Middlesex

J'ai été enthousiasmé, bluffé, emporté par ce livre qui figure désormais dans mon top-100 à coup sûr et peut-être bien dans mon top-20. Le narrateur du livre, on l'apprend dès la première page, est atteint d'un "déficit en 5-alpha-reductase de type 2" en d'autres termes, il est un hermaphrodite masculin. Bien que porteur du génotype XY, donc mâle, le développement anormal de ses organes génitaux fera qu'il sera identifié à la naissance comme une fille et élevé comme telle jusqu'au jour de la révélation de l'anomalie, qui se fera curieusement tard.



Le narrateur nous raconte donc son histoire et cette histoire est aussi celle de ses parents et de ses grands parents, chassés de Smyrne par les turcs en 1922 lors de la prise et de l'incendie de cette ville jusqu'alors grecque, puis émigrés aux Etats-Unis à Detroit, la ville de l'automobile. Ces grands parents cacheront toute leur vie un mystère qui est à l'origine de la manifestation de l'anomalie chromosomique de Cal, le narrateur.



Ce livre est une véritable épopée et le recit de cette famille d'immigrants d'orgine grecque et de leur intégration bon an mal an dans la société américaine tient presqu'autant de place que le récit de la recherche par Cal de son "identité de genre", sa féminité supposée ou sa masculinité qui se révèle peu à peu. La construction du livre est remarquable car si ce livre est intéressant de bout en bout, la tension monte progressivement et la dernière partie se lit comme un thriller.



Rares sont les écrivains qui savent mêler, comme le fait Jeffrey Eugenides, différents plans de narration : historique, sociologique, anthropologique, scientifique, philosophique, psychologique sans oublier l'anecdotique et même, incidemment, le "people", dans un style qui reste toujours fluide où le lecteur n'a que le plaisir de suivre ce fil d'Ariane pour retrouver le monstre. Car, avec beaucoup d'habileté, J. Eugenides, par la force de ce récit qu'on jurerait autobiographique, nous retourne le miroir. Ne sommes nous pas tous, un jour, confronté à notre propre "monstruosité" ? Sommes nous un Cal, une Calliope, une Callie, ou quelqu'autre mixte de forces obscures ? Et comment nous en sortons-nous ?



Vers le milieu du livre, Jeffrey Eugenides fait une brève allusion à Quasimodo, le sonneur de cloches de "Notre Dame de Paris". Je pense que c'est en effet dans des auteurs comme Hugo, Balzac, Zola, Dickens qu'il est allé puiser son inspiration. Et à mon humble avis, ce "Middlesex" n'a pas à souffrir de la comparaison avec les œuvres de ces géants.
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Middlesex

Middlesex végétait dans ma bibliothèque depuis de nombreuses années, un achat de mon mari au départ. J'ai toujours un peu de mal avec la littérature américaine mais je garde un bon souvenir du "Roman du mariage" mon avis ici. Alors lorsque Natacha et Julie m'ont proposé une lecture commune (dans le but de diminuer mon énorme pal) , c'était l'occasion de lire cette petite brique.



D'entrée de jeu, j'ai apprécié l'écriture et commencé avec un énorme plaisir cette saga familiale et un voyage dans le temps. Le roman se divise en deux genres, un volet fresque historique que j'ai vraiment beaucoup aimé et un volet à la découverte à part entière de Callie née fille en 1960 qui se découvre et décide de s'assumer en garçon à partir de 1974.



J'ai vraiment apprécié le côté fresque historique, la découverte de ses ancêtres. Je me suis attachée à Desdemonia et Lefty, ses grands-parents grecs du petit village de Bithynios. La vie là bas en Turquie, la culture de la soie, le poids des traditions. C'est bien documenté, avec justesse que l'on retrace le massacre de Smyrne, la culture grecque, l'exode aux Etats-Unis.



L'arrivée des émigrants à Ellis Island, la ville de Détroit en 1805, son histoire, son incendie, l'ascension de Ford, ses usines, la création du travail à la chaîne, une véritable fresque sociale. Mais aussi, la prohibition, l'intégration des immigrés, l'urbanisation de la ville. Puis en 1932 la fin de la prohibition, la destruction du quartier noir Black Bottom en 50, les émeutes, l'ascension sociale de nos protagonistes.



Oui, j'ai vraiment aimé cette saga familiale parcourant la grande Histoire du vingtième siècle.



L'autre volet nous parle de l'évolution personnelle de Callie, qui perdue entre ses sentiments et les changements ou non-changements de son corps à l' approche de l'adolescence ne sait plus très bien ce qu'il en est. L'hermaphrodisme est le thème principal du roman. Le livre nous parle de l'identité sexuelle de manière parfois drôle, avec beaucoup de lucidité et sans jamais être vulgaire. On aborde l'aspect médical, social et psychologique de notre personnage adolescente et de l'hermaphrodisme.



Les références mythologiques apportent un peu plus de profondeur au récit.



Je ne peux pas dire que je me sois ennuyée une seule seconde mais l'écriture était parfois inégale. Certains passages me semblant longs et sans réelle plus value.



J'en garde un agréable souvenir car je dois avouer que je n'ai pu m'empêcher d'avoir cette envie constante de tourner les pages.



Ma note : 7/10


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Virgin suicides

"Virgin suicides", pour moi c'était le splendide film de Sofia Coppola au casting étourdissant.

L'envie me tarraudait de découvrir le roman, ce qui est maintenant chose faite et ce qui a eu pour résultat non pas d'éclipser le film mais bien de lui donner une autre dimension.



Oppressant, étouffant, malsain, noir, comme autant de cris de détresse, et pourtant émouvant. Emouvant et terriblement addictif. Le récit est lourd et pas vraiment aéré, mais il embarque pour un voyage au fin fond de la folie humaine et du mal être adolescent dans toutes leurs extrémités et dans toutes leurs dérives.



Ce roman est magistral tant il fait passer ce qu'il a à faire passer: l'estomac se noue de tristesse, la révolte intérieure gronde, des sourires face à de furtifs moments de bonheur (mais furtifs entendons-nous), l'incompréhension s'installe, ... Assise face à des hommes s'interrogeant toujours sur ce qui a pu se passer dans les murs de la maison Lisbon, je me suis laissée embarquée dans leurs souvenirs, leurs questionnements, leurs sentiments.



Que s'est-il réellement passée dans cette maison familiale?



Qu'est ce qui a pu se passer pour pousser les 5 soeurs au suicide?



Quel était le contexte familial?



Telle une photographie d'une époque ou tout et son contraire sont permis, ce bouquin nous offre une plongée asphyxiante au sein d'un drame.



Et pourtant rien ne va dans l'exces ... à aucun moment je ne me suis sentie dégoutée de ma lecture. Au contraire, j'étais prise dedans, je ne pouvais pas la lacher (ne me demandez pas combien d'heures de sommeil au compteur je prends un joker ...). Acide, piquant là où ça fait mal, dérangeant ou plutôt percutant, un magnifique roman servi par une excellente plume se voulant comme étant le miroir de ces destins brisés.



Superbe roman ...
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Middlesex

Un ouvrage trés malin , touchant et émouvant qui ne sombre pas un seul instant dans le trivial , le glauque ou le mélo. C'est remarquablement écrit par un auteur de grande qualité , l'intrigue est trés bien tenue , c'est un plaisir de lire un roman aussi intelligent sur un sujet que les idiots intolérants on récupérés ces dernires temps. À découvrir absolument !!
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Middlesex

J'attendais avec impatience ce livre, après avoir lu "Virgin suicide" dans le plus grand enchantement... Et je n'ai pas été déçue!

Cette saga retraçant l'histoire de la famille du narrateur, de la Grèce au Michigan est absolument passionnante et, passées les premières aventures dans les années 20, histoire de nous habituer au style de l'auteur, on ne peut plus lâcher ce pavé pourtant conséquent. J'ai appris une foultitude de choses sur les États-Unis et leur histoire récente, sur l'hermaphrodisme, sur la Grèce aussi et sur l'émigration, sans jamais m'ennuyer tant l'auteur soigne l'écriture!

Une vraie découverte!

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Middlesex

Décidément, la jeune littérature américaine n'a pas fini de faire des miracles. Après Rick Moody, Jonathan Franzen et Jonathan Safran Foer, voici un quatrième mousquetaire dont le nom fleure l'ouzo et l'hydromel: Jeffrey Eugenides, né en 1960 à Detroit dans une famille d'origine grecque, sous le signe de l'ivresse. Une ivresse torrentielle, contagieuse, qui booste les 680 pages de Middlesex, couronné par le prix Pulitzer. Dix ans de travail, un souffle homérique, une prose qui charrie près d'un siècle d'histoire, un gigantesque travelling reliant les rives du Bosphore et les paysages du Michigan: ce roman est un Niagara de récits enchevêtrés où l'auteur de Virgin Suicides défriche des territoires passablement sulfureux avec les bons vieux outils de la littérature classique.



Sur ce qui pourrait n'être qu'une bizarrerie génétique, Eugenides greffe un roman-fleuve qui soulève des problèmes essentiels (la bisexualité, la question de la normalité, la crise d'identité) en balayant l'histoire de l'Amérique, depuis l'époque de la prohibition jusqu'aux émeutes raciales des sixties. Et puis, il y a cette prose si chatoyante, enluminée comme une icône byzantine: émotion assurée quand - avec une délicatesse flaubertienne - la plume du romancier s'attarde sur une main gantée de soie, une calandre de Packard, une clarinette qui donne la sérénade, un coffret sculpté d'où s'échappe toute la farandole des souvenirs. Douceurs, noirceurs, humour, nostalgie, Eugenides mêle les registres avec un sacré panache. Cela s'appelle la grâce.




Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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Virgin suicides



Dans les alentours des années 1970, dans une banlieue bourgeoise, Cecilia Lisbon se suicide, cadette d’une famille de cinq filles qui la suivront très vite dans son funeste voyage.

Seulement, l’important n’est pas comment mais pourquoi.

Des années plus tard, quelques garçons, désormais hommes, tentent de reconstituer l’histoire, afin de la comprendre.

« Et ce furent ceux qui n’avaient pas de blessures qui travaillèrent à leur propre guérison. »



Genre : Drame

Le(s) thème(s) abordé(s) : Le regard des autres, l’obsession des américains pour le bonheur, la vie en banlieue, le suicide évidemment et l’adolescence et la façon de la vivre.



« Chaque seconde est éternelle. »

L’histoire se passe après une guerre, sûrement la Seconde Guerre Mondiale, ou plus récemment celle du Vietnam puisque nous nous trouvons dans les années 1970, dans une banlieue huppée du Michigan .

J’aime beaucoup tout ce qui se passe en 1900, le XXIème siècle m’est un peu trop commun, j’aime comprendre et savoir comment ils vivaient à une certaine époque seulement grâce à quelques détails dans un livre. De plus, le fait que ça se passe dans une petite banlieue restreint le terrain de l’histoire, d’un côté on se sent rassuré, mais très vite, on se sent enfermé.



« Nous savons enfin que les filles étaient des femmes déguisées, qu’elles comprenaient l’amour et même la mort, et que notre boulot se bornait à créer le bruit qui semblait tant les fascinait »

Il y a six personnages principales, les cinq sœurs Lisbon, et leur père. Je ne compte pas leur mère comme étant un personnage principale, car, à mon sens, elle a beaucoup d’importance mais l’histoire ne tourne pas autour d’elle.

« Cécilia était bizarre mais pas nous […] On veut juste vivre. Si on veut bien nous laisser. »

Il y a Cécilia (13 ans), qui disparait très vite, dès le premier chapitre, mais elle reste très présente dans l’histoire, disons que c’est un personnage principal mort.

Puis il ya ses sœurs, Lux (14 ans), Bonnie (15 ans), Mary (16 ans), Thérèse (17 ans). On pourrait penser que l’histoire tourne autour de Cécilia, même morte, mais, la vérité, c’est que Cécilia était l’entrée, la mise en bouche, le prologue, l’important, celle autour de qui tout tourne (et pas seulement les garçons) c’est Lux.

Lux est belle, drôle, espiègle, sexy, elle sait ce que les garçons aiment et fait tout pour leur plaire d’avantage, au début, c’est juste une ado rebelle qui se cherche, mais plus l’histoire avance, plus elle perd pied, elle dégringole, jusqu’à toucher le fond.

Seulement, les Lisbon sont solidaires, et bien que les trois autres soient plus discrètes dans l’histoire, elles y passent aussi.

Le père quant à lui, à son lot d’infortune, c’est un personnage très humain qui essai de vivre après chaque drame, qui relativise et tente d’offrir un tant soit peu de bonheur à ses pauvres filles, seulement, sa femme et lui n’ont pas la même notion du bonheur, et de la manière dont on peut l’offrir aux jeunes filles.

C’est en ça que Mme Lisbon fait avancer l’histoire (mais il n’y a que l’histoire qu’elle fait avancer) croyant, ou se persuadant, aider ses filles et son mari, elle les fait tous plonger un par un dans la miséricorde et la détresse.

Il y a aussi le narrateur dont on ne connaitra jamais l’identité, ce que je trouve très intelligent comme procédé, et assez amusant, car il peut être n’importe qui, et n’importe qui se permet de raconter l’histoire de ces filles, avec plus ou moins d’objectivité.

Mais personnellement, je trouve que lui, avec les informations qu’il a amassé, y parvient assez justement.

Il y aussi toutes ces personnes qui ont fait avancer son récit, grâce à des témoignages, des souvenirs ou des pièces à conviction, des gens qui n’ont fait que passer, ce qui a augmenté l’effet de « zoom » sur la famille Lison, mais il était donc assez facile de se perdre dans un nom déjà lu et de na pas retrouver en quoi il avait contribué à l’histoire.



Le titre est une chanson du groupe Cruel Crux, portant le titre « Virgin Suicide » qui le donnera au livre, Cruel Crux (groupe qui, à ma connaissance, n’existe pas, et j’ai pourtant fait des recherches) est un groupe que Lux écoutait, ce qui prouve encore qu’à mon avis, l’histoire tourne autour d’elle, puisque c’est la chanson de Lux qui deviendra le titre de leur histoire.

Une autre hypothèse quant au rapport titre/histoire, plus connotée et personnelle, et que Jeffrey Eugénides ait voulu montrer que les suicides des filles étaient, en quelques sortes, purs et innocents, qu’elles sont « vierges » du suicide, peut-être cela voulait-il dire que c’étaient leurs premières fautes commises (sauf Lux peut-être…), de se suicider, d’où la Vierge (qui, en plus, est un symbole très récurrent du livre)



L’histoire est simple en surface : Des ados qui se suicident, à la chaine si j’ose dire, et un groupe de garçons qui observent, spectateurs horrifiés, la vie les emporter. Mais si on creuse un peu, c’est bien plus compliqué que ça en à l’air, ce livre est une vraie réflexion sur le suicide et sur l’adolescence, et la vie en banlieue, trop serrée, trop étriquée avec les codes de la bourgeoisie, être une fille de banlieue des années 70, c’est se taire et regarder les hommes défiler à notre porte.

« Pourquoi les gens font semblant d’être heureux tout le temps ? »

Tout à l’heure j’ai vaguement évoqué les thèmes abordés, parmi eux, donc, les codes de la mondanité, le suicide, l’adolescence, mais surtout, celui sur lequel je voudrais en dire un peu plus, c’est l’obsession du bonheur chez les américains, en premier lieu, on sait tous que l’Amérique, c’est le « Rêve Américain » (« chers amis, tout est possible dans le Nouveau monde ! » -Non, non, bien trop de gens y croient et y meurent…) Ensuite, et pour en revenir à notre roman, il y a un personnage en particulier qui incarne cette obsession, c’est la très chère mère des filles, qui tente de se persuader qu’elle contrôle tout, qu’elle contrôle les passions, les rêves, l’avenir, qu’elle contrôle ses filles et le monde qui les entoure. Le bonheur est dans le confort pour elle, confort qui commence vite à devenir étouffant, jusqu’à être une prison.

Mais finalement, bien d’autres personnages, juste par une phrase, un geste… représente cette obsession.

L’histoire commence par la fin. Par la mort. Par le suicide de la dernière fille, donc on sait d’entrée de jeu qu’on ne doit pas s’attacher à ces filles, puisque dès les premières lignes le narrateur nous explique que c’est terminé, on arrive trop tard. Et pourtant, il est fort Jeffrey ! Il a réussi malgré tout à me faire éprouver des tas de choses, mais pire que tout, je m’y suis attachée à ces filles ! Alors que je savais comment ça allait finir, comme quoi, c’est un bon auteur.

A la fin, on a toujours rien compris, on se sent bizarre, une partie de nous y est encore, tentant désespérément de comprendre le pourquoi du comment, on a la drôle d’impression qu’il manque quelque chose « Là où les pièces manquantes manqueront à jamais »

Mais on se sent quand même soulagé, un poids en moins, pense-t-on, C’est qu’elle était plus lourde que les autres, la dernière page.

« Afin d’être éternellement seules, seules dans le suicide, qui est plus profond que la mort. »



Je n’ai pas beaucoup parlé de Jeffrey Eugénides, pourtant, tout ça c’est grâce à lui, donc, je n’avais jamais rien lu de lui et sans doute ne relirai-je jamais une de ses œuvres (Ou peut-être Middlesex) c’est beaucoup de réflexions, ce sont des histoires simples qui cachent beaucoup de questions, on réfléchit à chaque page qu’on tourne, et lorsque c’est la dernière, on se sent différent, c’est particulier comme manière d’écrire, ça fait rêver tout en faisait redescendre sur Terre.

Je le dis souvent, mais il a réussit à se mettre dans la peau d’adolescents, autant heureux que préoccupés, il est parvenu à écrire un livre sur le suicide, sans que ce la soit morbide, il a su s’arrêter à la limite.

De plus, il dit des choses simples mais de manières tellement belle que ça les rend passionnates.



Mon grand-père me demande souvent « Comment tu les trouves tous ces livres ? » Pour celui ci, en fait, c’est assez tordu, je me baladais sur Facebook, en regardant les descriptions que certaines filles écrivaient et je suis tombée sur une très jolie phrase sans références, et je me suis dit « C’est trop beau pour être d’elle » et je ne m’étais pas trompée, ça venait d’un drôle de film intitulé « Virgin Suicides » mais l’histoire ne me disait rien, mais elle était vraiment belle cette phrase ! Et un jour il est passé en VO à la télé, mais ce jour là, j’ai fait des recherches, c’était donc bel et bien un livre à la base, bonne nouvelle puisque j’adore les livres, et qui plus est, ceux qui ont une adaptation, alors je l’ai acheté, et ce livre est un des rares livres a m’avoir changé (moi ou ma manière de voir les choses). A m’avoir secoué.

« On a affaire à une rêveuse totalement déconnectée de la réalité, en sautant elle a du penser qu’elle s’envolerait. »



Merci à la jolie jeune fille qui a mis cette citation, en revanche, la prochaine fois, mets les références.

Et surtout, merci à ce merveilleux auteur, qui à l’honneur de compter parmi mes modèles d’écritures et parmi ceux qui m’ont littéralement renversé.

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Middlesex

Roman traitant des affres que connaîtra une petite fille, une adolescente et enfin un homme.



Le roman peut être coupé en trois parties ;



La première fort longue et un peu ennuyeuse est plus historique et nous montre la fuite et les persécutions subies par un peuple grecque occupant des terres turques.

au cœur de ce peuple la famille Stephanides, va vivre son intégration à la culture américaine ; là naîtra la petite Calliope victime d’une anomalie génétique.



La seconde nous conte la naissance et la croissance de la petite Calliope qui se soupçonne elle même différente des autres petites filles.

Le style de cette seconde partie est intéressant, il déroule le roman comme un film de cinéma ; les travellings, les flash-back, les zoomings sont très imagés et rendent cette partie fort attrayante.



La troisième tient plus du documentaire, de l’exposé psychologique de ce que peu vivre un hermaphrodite physiologique mais aussi, sans doute, de ce que peu connaître un transsexuel.

Le sujet semble fort bien maîtrisé et sans doute vécu.



Bref un roman très agréable dans ces deuxième et troisième parties ; une relecture, voire une lecture par un tiers peu très bien démarrer au « livre troisième », à la page 281 !!

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Virgin suicides

J'ai tout de suite été séduite par le résumé. Avec un tél résumé, j'avais hâte de me plonger dans ce livre. Cinq soeurs qui se suicident les unes à la suite des autres, ça cache forcément quelque chose et là question c'est "Quoi?" ou "Pourquoi"?

Qui plus est le suicide est un thème vraiment intéressant.. mais je n'ai pas accroché. L'ambiance est particulière mais ce n'est pas ce qui m'a dérangé.

L'ennui avec ce livre c'est qu'il est soit trop rapide, soit trop lent.

Pour m'expliquer, la première soeur à se suicider est la plus jeune : Cécilia, âgée de treize ans. Et ensuite, plus rien pendant une très grande partie du livre, il ne se passe plus rien excepté les garçons qui recherchent des renseignements et qui observent les quatre autres soeurs. Et vers la fin du livre, on a quelques lignes où on explique l'ordre des autres soeurs qui se suicident.

Ensuite, j'aime m'identifier aux personnages un minimum mais là, on est pas du point de vue des filles mais de celui des garçons. J'aurais certainement plus apprécié avec une alternance des personnages.



J'ai espéré jusqu'à la fin un changement d'avis car j'avais vraiment envie qu'il me plaise. L'idée est vraiment intéressante mais je n'ai pas accroché au style de l'auteur ou à ce que l'auteur en voulu en faire.

En revanche, je lui accorde un point positif tout de même : c'est la fin. Une fin qui reste dans le mystère. Au début, ça m'a déçue mais en y réfléchissant bien, ça fait ressortir le côté réel. Ces filles se suicident alors qui peut nous affirmer de leur raison? Vous vous doutez bien qu'elles ne se sont pas confiées à quelqu'un. Ce qu'il reste c'est des suppositions, des doutes.. une histoire tout à fait crédible.

Pour conclure, ce livre n'est pas mauvais mais n'a pas été à la hauteur de mes espérances.
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Virgin suicides

VIRGIN SUICIDES de JEFFREY EUGENIDES

Cécilia la plus jeune, s’était ouvert les veines dans la baignoire avec une image de la Vierge collée sur la poitrine, Mary se suiciderait la dernière avec des somnifères, Cécilia avait 13 ans, Mary, 16. Quand Cécilia sortit de l’hôpital, un psy conseilla à Mr et Mme Lisbon d’assouplir les règles de vie et dès lors la maison fût ouverte et il y eut même une soirée, la première et la dernière. Cécilia passera par la fenêtre pour s’empaler sur la hampe d’une clôture. Rien dans son journal intime ne révélera quoique ce soit. À la rentrée de septembre, Lux, Thérèse, Bonnie et Mary retournent à l’école où leur père est enseignant, Lux semble coucher avec des garçons. Extérieurement, la maison des Lisbon paraît à l’abandon, les feuilles mortes ne sont plus ramassées, Mme Lisbon ne sort plus, se fait livrer les courses, il y aura bien encore une soirée avec des garçons en voiture et Lux rentrera avec deux heures de retard, désormais la maison va se transformer en forteresse jusqu’au dénouement dramatique.

Un roman impressionnant fait de témoignages de voisins, journalistes ou psychologues mais surtout des adolescents du quartier qui vont les observer, rêver d’elles, les fantasmer, les cinq filles Lisbon. Des années plus tard ils essayeront encore de comprendre. Elles sont l’objet de tous leurs désirs, de toutes leurs frustrations. C’est aussi une fine analyse de la pression exercée sur les adolescentes dans ces années là, la mère n’apparaît quasiment pas dans le récit mais on la sent omniprésente. Seul le père, présent mais dépassé, acceptera de parler(un peu) après le drame.

Le film de Sofia Coppola, vu il y a plus de vingt m’est immédiatement revenu en mémoire, inoubliable, si fidèle au roman. Je vous conseille vivement ce livre intelligent et mystérieux.
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Virgin suicides

Pour moi Virgin Suicides est d'abord un film culte que je connais presque par coeur. J'étais un peu jeune lors de sa sortie en 1999 pour aller le voir au cinéma, mais quelques années plus tard, lycéenne, j'ai rattrapé mon retard en visionnant le dvd un nombre incalculable de fois, en boulimique. En cherchant des réponses que je n'aurais jamais. En forgeant des théories. Tout est fascinant dans ce film: la bande originale hypnotique de Air, la représentation et l'esthétique des années 70, la descente aux enfers de Lux, le gout de la liqueur de pêche. le mystère, enfin, entourant le suicide des cinq soeurs et celui de leur famille, cocon aussi inquiétant qu'attirant, malsain et doux. Ce sujet du suicide enfin, si terrible mais tellement... fascinant également.

Me lancer dans le roman ne me fut donc pas facile... J'avais trop peur d'être déçue et de ne pas y retrouver l'atmosphère oppressante, lourde, malsaine mais terriblement séduisante du film, cette fascination du pire que j'aime tant dans le chef d'oeuvre de Sofia Coppola.

J'ai fini par succomber à la tentation et à ma curiosité, d'autant plus aisément que le roman est relativement court.

Brisons là cet intenable suspense: oui, j'ai adoré ma lecture. Oui j'y ai retrouvé l'ambiance du film, ce mélange de soleil, de douceur et de malaise. Certes, il m'a manqué la musique de Air, mais le livre a sa propre petite musique intérieure pour qui veut bien l'écouter et elle aussi entêtante, aussi hypnotique que celle de Nicolas Godin et de Jean-Benoît Dunckel.

Nous sommes donc dans les années 70, dans une petite ville morne du Michigan. La chaleur est suffocante cet été-là et on voit sur les pelouses bien taillées les pères de famille s'affairer et les mères servir des carafes de limonade fraîche à leurs enfants. Il y a la chaleur qui fait suffoquer et quelque chose d'autre dans l'air... Un malaise impalpable, insidieux, lourd qui finit par se concrétiser lorsqu'on retrouve la cinquième fille du professeur Lisbon dans la baignoire, les veines ouvertes. La tragédie jette le trouble sur la ville qui tente de comprendre, d'aider... Sans succès. Une à une, les cinq filles Lisbon se suicideront et cette tragédie marquera à jamais les mémoires dans la petite ville, particulièrement celles des garçons du voisinage. Ils étaient tous amoureux des filles Lisbon sans jamais avoir osé leur dire, ils en étaient tous fascinés comme les papillons le sont par la lumière...

Vingt-cinq ans plus tard, ce sont des hommes mariés, mais ils n'ont pas oublié leurs mystérieuses, blondes et insaisissables voisines et, ensemble, ils se replongent dans leurs souvenirs de l'époque qu'ils nous font revivre avec une troublante intensité. Plus que de revivre le passé, ils tentent encore une fois de comprendre le geste désespéré des filles, leur invisible souffrance, les mystères cette famille d'apparence si unie et lumineuse en confrontant des anecdotes, des bribes de mémoire, des trésors enfouis du passé. En vain.

Les fantômes des filles hantent chaque page du roman avec autant de douceur que de cruauté et on respire leur parfum de fleurs entre chaque ligne. Les garçons, comme les lecteurs, resteront éternels spectateurs d'une tragédie dont ils n'ont pas la moindre clef.

Effectivement, aucune explication satisfaisante ne sera jamais donnée par les garçons où l'auteur à l'issue du roman... ça pourrait être frustrant et ça l'est d'une certaine manière, mais cette fin un peu flottante, mystérieuse, qui nous laisse la tête pleine de questions non résolues contribue à la grâce légère qui nimbe cette histoire étrange, qui nous étouffe en douceur, l'air de rien avec toute la pudeur et la délicatesse de son écriture.

Ce roman définitivement inoubliable a le gout du secret et du mystère, de l'adolescence, le parfum doux amer des amandes et des fleurs en train de fâner. Un poison suave.





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Middlesex

Absolument génial pendant les 4/5 du roman ! J’ai eu un peu de peine avec la fin qui me semblait bâclée en comparaison avec le reste de ce récit magistral sur un sujet délicat. En tout cas c’est le souvenir que j’en garde. Je recommande chaudement à tout amateur de bonne littérature contemporaine.
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Virgin suicides

J'ai D.E.V.O.R.E ce livre très rapidement.

Le (ou les ?) narrateur(s) nous explique ici le récit de la famille Lisbon dans une petite ville américaine vingt ans auparavant. Cinq jeunes soeurs, toutes mystérieuses et intrigantes, sont ici décrites.

Tout commence lorsque la plus jeune, Cécilia, se taille les veines dans la baignoire familiale. Elle est emmenée à l'hôpital mais réussira tout de même à se donner la mort trois semaines plus tard.

Les mois passent suite à ce drame et l'on sait d'avance que ses quatre soeurs suivront le même chemin... Pourquoi ? Comment ?



C'est avec un certain malaise mais sans tomber dans des détails glauques où sordides que Jeffrey Eugenides réussit ici à nous plonger dans son univers.
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Virgin suicides

Décidément, j'aime beaucoup l'oeuvre de Jeffrey Eugenides ! Cet auteur n'a pas son pareil pour décrire l'Amérique de la fin du vingtième siècle, son ambiance et ses dérives. Avec "Virgin Suicides", il s'attarde avec beaucoup de grâce sur le thème de l'adolescence, sur fond de puritanisme et de ragots de quartier. Rares sont les péripéties dans ce récit globalement très méditatif, raconté par les voisins des cinq soeurs Lisbon dont les suicides ont bouleversé tout le quartier. Ces adolescents amoureux et à frustrés dans leur fascination tentent de décrypter ces cinq filles, pour expliquer leur geste.

Une perle de style, écrite par un auteur manifestement fin psychologue. J'adore !
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Middlesex

Petit coup de coeur !

C'est une histoire de deux générations. La première est celle d'une femme et d'un homme, d'un frère et d'une soeur qui s'aiment d'une passion incestueuse et qui fondent une famille. La deuxième est celle d'une petite fille qui grandit garçon à cause d'un gène hérité de cet amour hors nature.

C'est un roman double dans tous les sens du terme : on y trouve deux générations, deux pays (la Grèce et les États-unis) un personnage qui né avec les deux sexes, . .le roman lui même est séparé en deux : d'un côté, une épopée fascinante entre la Grèce et l'Amérique et de l'autre un roman d'apprentissage.

L'auteur de Virgin Suicides m'a transporté avec ce personnage hermaphrodite presque mythologique. L'histoire est passionnante et aborde de nombreux thèmes tels que l'acceptation de son corps, les différences générationnelles et culturelles, la migration, la ségrégation... L'écriture est bouleversante mais toujours avec une pointe d'ironie. En résumé, j'ai adoré !

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Des raisons de se plaindre

Le livre commence tout d'abord par « Les râleuses », une nouvelle très belle et sensible, qui donne une belle image de l'amitié féminine et de la vieillesse, et où la littérature joue un joli rôle… Dans les autres nouvelles, « Par avion », « Musique ancienne », « La vulve oraculaire » ou « Multipropriété », pour n'en citer que quelques-unes, les personnages principaux sont plutôt des hommes, et pas toujours au meilleur de leur forme. Malades, ruinés ou récemment séparés, ils jettent un regard désenchanté sur leur vie, tentent d'en recoller les morceaux, ou essayent de redresser la tête sans voir qu'ils vont tomber de mal en pis. Souvent originaux, les thèmes évoqués conviennent bien à un format court, et le regard doux-amer de l'auteur fait merveille. Quel talent d'observation, quel art des dialogues où l'incompréhension domine !



L'auteur manipule avec dextérité les thèmes des relations familiales, du travail, du sexe, de l'argent, de l'attachement à un lieu, une maison, une ville. Après, comme bien souvent avec les nouvelles, le lecteur se retrouve plus dans l'une que dans l'autre, d'autant qu'ont été regroupées dans ce recueil dix nouvelles parues sur une vingtaine d'années, et qu'on sent qu'elles sont, dans une certaine mesure, inspirées par l'actualité de l'époque. Il est donc difficile de les apprécier toutes de la même manière, mais elles sont de bonne facture, pas trop brèves, l'auteur prend le temps d'installer personnages et situations, et elles sont tout à fait représentatives d'une vision ironique mais compatissante de l'individu dans la société américaine.

Je conseille ce livre aux amoureux de la littérature américaine, aux amateurs de nouvelles, aux curieux !






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Middlesex

Vaste brassage sur le thème de l'identité sexuelle d'un(e) hermaphrodite, Cal (liope), rejeton ambigü d'une lignée familiale partant de Turquie (pages époustouflantes sur le massacre des grecs par les turcs à Smyrne (Izmir) dans les années 1920) et narrateur (trice) de cette geste familiale. Malgré quelques préciosités le récit reste solide tout au long, les personnages attachants, y compris Cal dans sa volonté de ne pas se faire opérer. Bonne surprise, donc. J'avais ce roman depuis au moins cinq ans dans le tas des "à lire".
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