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Critiques de Johanna Marines (175)
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

La machine a libéré l’homme en même temps qu’elle l’asservissait. En nous permettant de nous débarrasser de tâches répétitives et dures, elle aurait pu nous offrir une vie plus facile. Cela a été le cas pour certains qui ont profité de cette invention pour agrandir leurs bénéfices. Mais au détriment de bien d’autres, forcés de nourrir ces êtres de métal. C’est, en partie, ce thème qu’interrogent les quatre autrices de cette deuxième anthologie de nouvelles Steampunk des éditions Oneiroi, Mécanique & Lutte des classes.



Quelle joie de découvrir, dans les rayons de ma médiathèque, un petit ouvrage d’une maison d’édition que je ne connaissais pas encore. Les éditions Oneiroi, sises à Guingamp, sont nées en 2019. Zoé en parle plus longuement sur son site (https://zoeprendlaplume.fr/editions-oneiroi/), donc je n’insiste pas. Par contre, ce qui est sûr, c’est qu’au vu de l’ouvrage dont je vais vous parler, je serai dorénavant attentif à son catalogue. Et à cette série de la collection « Vapeur & Mécanique » qui compte à ce jour cinq volumes.



On peut parler de féminisme dans la description de ce recueil : quatre autrices en ont composé les textes. Et chacun de leurs récits nous offre un point de vue féminin. Parce que le personnage principal est une femme (« La Nouvelle Élite ») ou parce que des femmes sont au centre de l’intrigue (« Les Pies voleuses » et « Maudite lumière »). Dans tous les cas, on interroge sur le regard porté sur cette part immense de l’humanité reléguée à l’arrière-plan pendant des siècles et qui, depuis quelques dizaines d’années, se prend à espérer un autre traitement. Cependant, que ce soit dans le XIXe siècle réel, comme dans ces XIXe siècles fantasmés, cela n’est pas facile : les changements en cours ne se font pas sans résistance et les hommes en place pèse de tout leur poids pour que rien ne bouge. La violence est donc souvent nécessaire : attentat plus ou moins aveugles (« La Nouvelle Élite »), vols spectaculaires (« Les Pies voleuses»). Mais on sent qu’il faut que cela évolue. Le surplace n’est plus possible.



Pour que cela évolue, il faut du mouvement. Dans cette anthologie, le ton qui accompagne ce mouvement est généralement sombre, voire crépusculaire. Comme dans « Bang bang » où la société créée par les femmes et hommes semble sur le point de s’effondrer au profit d’une autre dirigée par les automates. Ou dans « La Nouvelle Élite » : l’ordre établi change, s’inverse. La naissance ne fait plus tout, le mérite permet enfin d’accéder au pouvoir. Mais le changement n’est pas accepté facilement. Des résistances pointent, violentes. Ou dans « Maudite lumière » où, malgré la présence centrale de la lumière, tout le texte semble baigner dans la pénombre, l’obscurité. Et dans l’ignorance béate d’une partie de la population (les hommes) que l’autre partie (les femmes) ont droit aussi à une existence pleine et entière et pas seulement aux rogatons laissés par ces messieurs. Le pire, c’est que les descriptions inventées par ces autrices paraissent ô combien réalistes. Et font partie de ces regrets formulés à longueur de pages par certains qui aimeraient revenir à un temps béni selon eux où la femme restait à sa place. Et qui osent dire qu’ils sont brimés. Bon, j’arrête. Mais tout cela pour dire qu’une des qualités de ce recueil consiste en sa dénonciation plutôt fine (on évite, dans l’ensemble, les gros sabots, même si l’inspecteur dans « Les Pies voleuses » est un gros lourdaud pas bien finaud, qui aurait intérêt à se remettre vite fait en question, même s’il est encore le moins obtus des personnages de cette nouvelle).



Découvrir et lire cette rapide anthologie a été une belle et bonne surprise de l’été. J’ai aimé me plonger dans Mécanique & Lutte des classes tant pour la qualité de sa prose et la construction de ses récits que par l’intérêt des thèmes évoqués. Une lecture qui en appellera d’autres, sans doute.
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Encens

A la Nouvelle Orléans, le tueur à la hache fait rage, une nouvelle victime est découverte et les inspecteurs Perkins et Bowie sont sur le coup. Mais l’enquête piétine, aucun suspect en vue.



Thriller dans un décor steampunk, Johanna Marines a su m’embarquer dans cette enquête sanglante. Le tueur à la hache prend vie à travers les articles de journaux ou des lettres qu’il adresse à « son public » à travers le journal.

Nous suivons également Grace, voyante travaillant dans un cabaret aérien, qui évolue entre humains et automates aux émotions qui semblent bien réelle. Nous avançons dans cette histoire et voyons les liens se tisser au fur et à mesure entre les différents protagonistes.



J’avoue avoir eu des doutes quant au dénouement de l’enquête mais bien des détails ont apporté ce qu’il fallait pour rendre cette lecture très agréable et le côté suspense attendu dans un thriller. La plume de l’autrice n’y est pas étrangère également, et c’est avec plaisir que je découvrirais ces autres romans (parus ou à venir).



Ce roman fait parti des 5 finalistes du Plib 2022.
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Encens

Souvent, j’ai vu les écrits de Johanna Marines circuler sur le blog des copines, notamment chez Amanda. Jusqu’à cette année, je n’ai jamais osé m’y arrêter… Finalement, c’est en votant pour « Encens » lors des 80 présélectionnés et en rencontrant l’autrice (hyper adorable !) aux Imaginales que j’ai décidé de céder à la tentation. Que j’ai bien fait ! Ce fut une lecture entraînante avec une ambiance mystérieuse et originale. Honnêtement, je ne m’attendais vraiment pas à apprécier autant, car le genre steampunk ne correspond pas à mes goûts. Pourtant, ici, les oiseaux mécaniques, les automates, les bars volants et les aérocabarets m’ont plu. Ils ne sont pas là pour faire joli : ils permettent d’aborder des sujets pertinents comme le racisme, la tolérance, la technologie et la lutte des classes. Le contenu est donc riche.



Ce one-shot mêle plusieurs genres : le steampunk, le roman historique, la science-fiction, le polar et le thriller psychologique. Le cocktail est osé toutefois, il est parfaitement digeste ! Pour ma part, j’ai dévoré cette histoire en quelques jours. Malgré l’épaisseur de cette jolie brique de papier, c’est vraiment fluide ! La plume de l’autrice est très agréable. Avec habileté, elle joue à passer d’un narrateur à un autre, sans perdre les gens en route. (Ce qui m’arrive souvent dès qu’il y a trop de personnages !) Le lecteur scrute le comportement suspect de chacun, suit l’avancée de l’enquête, tente de comprendre ce que recherchent les tueurs en série, découvre l’univers à travers plusieurs regards et apprend à connaître tous les protagonistes. De ce fait, on ne s’ennuie pas. Certes, le début est un peu long, mais on sait que l’on avance, lentement, mais sûrement… Jusqu’à ce que tout devienne intense et énigmatique !



Grace est une héroïne franche, attachante, courageuse, indépendante et féminisme. Malgré le contexte historique, elle se bat pour faire évoluer les mentalités, ne serait-ce qu’à travers sa tenue vestimentaire ou son statut de Femme. On est donc sur des valeurs actuelles avec une héroïne dans l’ère du temps, ce qui fait très plaisir ! Les antagonistes sont également très intéressants ! Même si on désire en savoir plus sur eux ou avoir un peu plus de chapitres dédiés à leurs actes ou leur psychologie cependant, les découvrir m’a plu. Les autres personnages ont éveillé ma curiosité et j’ai pris plaisir à les suivre néanmoins, j’ai nettement préféré notre jeune héroïne et Plim, sa chouette mécanique. William, son père, est un homme complexe qui ne laissera pas les lecteurs de marbre. Intègre, déterminé et travailleur, il n’en demeure pas moins perdu : sa relation avec sa famille est plus que discutable. On est sur l’image d’un flic imparfait, trop pris par son emploi et rongé de l’intérieur. Molly est un personnage prometteur qui aurait gagné en intérêt s’il avait été plus développé… Certes, je chipote peut-être, mais c’est un regret que j’ai ressenti…



Malgré mes bémols ainsi que l’anticipation du dénouement, j’ai vraiment passé un bon moment ! Suivre l’enquête et voir l’héroïne découvrir ses origines m’a passionnée. L’idée d’ajouter quelques articles de journaux de-ci de-là est également sympathique, car cela permet d’avoir plus d’éléments sur l’univers ou de percevoir certains passages d’un autre œil. Honnêtement, j’ai bien envie de découvrir d’autres titres de Johanna Marines ! En attendant, je compte bien voter pour « Encens » lors du choix des 25 finalistes.
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Encens

À la mention du tueur à la hache, tueur en série ayant réellement existé et que j’avais déjà rencontré dans Carnaval de Ray Celestin, mon intérêt a tout de suite été éveillé. Et je dois dire que j’ai aimé le voir semer la terreur dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Une terreur qui s’amplifie quand un deuxième tueur en série fait son apparition. S’engage alors une sorte de compétition entre ces deux tueurs aux antipodes l’un de l’autre, l’un amateur de jazz, l’autre méprisant la musique…



L’autrice nous offre ici une double enquête que j’ai pris plaisir à suivre et dont j’ai apprécié de démêler les fils, d’autant qu’à mesure que les pages défilent, nous développons une meilleure perception et compréhension des zones d’ombre de nos deux tueurs. Néanmoins, si le danger est bien réel, le manque de nuance dans leur description et leurs prises de paroles ne m’a pas permis de trembler. Il y a un côté presque comique à voir ces deux hommes se défier par journal interposé et je doute que c’était l’effet recherché. Je n’entrerai pas dans les détails, mais cette faiblesse dans l’écriture de ces deux personnages a surtout eu comme conséquence de me permettre de deviner rapidement LA grande révélation du roman. Cela ne m’a toutefois pas dérangée outre mesure, puisque je n’avais pas du tout anticipé les dessous d’une affaire plus complexe et tortueuse qu’il n’y paraît…



On découvre ainsi avec force que la monstruosité peut prendre différentes formes et qu’elle n’a pas besoin de passer par une hache ni des litres de sang. À l’aune de certaines révélations, on arrive à comprendre des actes innommables sans néanmoins les approuver, et le rejet laisse place à une troublante et puissante compassion. L’autrice arrive ainsi à créer une sorte d’ambivalence des sentiments rappelant que rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir. Le monstre ou son créateur, qui est finalement à condamner ? Qui est responsable et dans quelle mesure ? Chacun se fera sa propre opinion, l’essentiel étant la manière adroite avec laquelle Johanna Marines nous invite à nous poser la question. Pour ma part, alors que j’étais prête à condamner, je me suis surprise à la fin à pleurer, ce qui m’a quelque peu troublée…



Il faut dire que l’autrice, de sa plume poétique, élégante et empreinte de justesse, arrive sans détour à susciter l’engagement émotionnel de ses lecteurs qui, d’emblée, se prennent d’intérêt pour les différents protagonistes dont on alterne les points de vue. En effet, au-delà de l’ombre des deux tueurs planant sur la Nouvelle-Orléans, une ville implantée dans un univers steampunk des plus fascinants, d’autres personnages aussi différents que variés donnent vie et coeur à ce roman choral. J’ai d’ailleurs adoré découvrir petit à petit les fils les reliant même si j’ai eu l’impression que certains personnages ont souffert du format tome unique. Je pense notamment à deux femmes dont le rôle a été quelque peu avorté avant même d’avoir commencé, l’autrice les ayant introduites dans une optique purement utilitaire qui ne m’a pas convaincue.



De manière générale, j’ai regretté que les personnages ne soient pas plus approfondis, mais paradoxalement, cela ne nuit en rien à notre envie de les suivre, de découvrir leurs failles, leurs forces, leur histoire, leur passé et parfois leur monstruosité. Je ne me suis attachée à personne en particulier, sauf à un automate qui pourtant n’a pas un grand rôle, mais j’ai beaucoup aimé certaines figures comme Grace, une femme en avance sur son époque qui refuse de se plier à des règles qui ne lui conviennent pas. J’ai apprécié son caractère avant-gardiste, sa droiture d’esprit, sa bienveillance et son humanisme qui la placent du côté des défenseurs des droits des femmes et des automates, les deux étant réunis dans un combat pour la justice et l’égalité.



La jeune femme possède, en outre, un don qui se révélera utile pour son père adoptif en charge de l’enquête sur le tueur à la hache. Un père avec lequel Grace a une relation particulière, les deux étant têtus et pas vraiment à l’aise avec l’expression de leurs sentiments. J’ai trouvé intéressant le décalage entre les paroles souvent bourrues et maladroites de William et ses pensées, qui nous permettent de réaliser toute la tendresse et l’amour qu’il a pour sa fille. Et puis au milieu des personnages de chair et de sang, il y a des automates comme Plim, la chouette adorable de Grace, un pianiste au talent incommensurable et d’autres, l’autrice nous plongeant dans un univers steampunk où ils sont très présents.



Présents ne veut pas dire acceptés ni correctement traités ! Les droits des automates sont ainsi bafoués et la méfiance toujours de mise, le passé ayant été marqué par une sanglante rébellion de la part des premiers modèles reproduisant à la perfection le corps humain. Si certains romans posent la question de la place à accorder à des êtres dénués de sang, ici, la question ne se pose pas, les automates se comportant comme des êtres humains. Ils aiment, ils regrettent, ils ressentent, ils pleurent... Difficile, sauf à manquer cruellement d’empathie, de ne pas les considérer comme des êtres vivants. Cela explique d’ailleurs le sentiment d’injustice qui nous étreint quand on constate le traitement qui leur est réservé !



Bien que l’on se retrouve dans un univers steampunk, l’autrice aborde, à travers ses personnages humains comme automates, des thématiques ancrées dans notre réalité, de l’intolérance et des préjugés à la quête de justice et d’égalité. Il en ressort une sorte de proximité avec des personnages dont la vie est bien éloignée de la nôtre, mais dont les préoccupations revêtent, pour certaines, un caractère universel. Quant à l’univers, il m’a plu avec sa vie culturelle en l’air à bord d’aéréocabarets, ses machines et automates en tout genre. L’autrice veille en outre, à rendre l’entrée dans son imaginaire accessible à tous, ce qui permettra aux personnes non habituées au steampunk de se l’appropier sans difficulté.



En conclusion, Encens a été une excellente lecture. Si j’ai regretté que la psychologie des personnages ne soit pas plus approfondie, j’ai adoré l’ambiance mystérieuse et sombre de cette Nouvelle-Orléans ancrée dans un univers steampunk accessible et convaincant, dont on prend plaisir à découvrir les contours. Johanna Marines nous plonge avec brio dans la traque de deux tueurs en série qui ne se ressemblent en rien, mais qui exercent la même attraction sur les lecteurs, entre rejet et fascination. Empreinte de zones d’ombre qui s’éclaircissent à mesure que l’on tourne les pages, et marquée par une vérité qui se dévoile à nous dans toute sa monstruosité, une lecture qui nous emmène à reconsidérer le vrai visage de l’humanité, ou plutôt de l’inhumanité !


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Cendres

Londres, 1888… Une période que j’apprécie tout particulièrement. Facile, je n’y ai pas vécu.



C’est comme les bas-fonds londoniens, ils sont plus supportables lorsque l’on est assis dans son canapé, le ventre plein, un café chaud à portée de main et le chauffage qui fait son job.



Commençons par les points positifs de ce polar historique : le petit côté steampunk était bien vu. Sans en faire trop (ce que certains reprocheront), l’autrice a ajouté quelques détails du genre dans son récit : chevaux et oiseaux automates, ainsi que des prothèses.



Le steampunk n’est pas envahissant et si vous n’êtes pas accro au genre, cela passera comme une lettre à la poste. Par contre, si vous en vouliez plus, vous serez de la revue.



Londres : personnage important de l’histoire, c’est une ville encrassée par le smog que vous découvrirez, une ville sale, noire, remplie de suie des usines et, de temps en temps, un smog mortel descend sur la ville. Angoisses durant la lecture garanties.



Les bas-fonds : vous êtes plongés dedans, la misère grouille comme les rats, c’est l’horreur. L’autrice décrit bien ces maisons faites de tôles, cette misère qui touche tout le monde, y compris les plus petits. Sans oublier qu’un tueur éventreur rôde dans les ruelles.



Les personnages sont attachants (Agathe, Nathaniel et Luna la tête de mule), mais manque un chouia de profondeur, tout en étant stéréotypés. Ce n’est pas vraiment un problème, le bât blessant plus au niveau du Méchant, qui est méchant tout simplement et qui est aussi visible qu’un gilet jaune devant des phares, sur une route déserte.



Ce polar historique, je l’ai dévoré, il est addictif, l’écriture est simple, faite de répétitions pour certaines descriptions, mais bon, ça passe sans soucis.



Là où ça grince dans la prothèse métallique, c’est justement avec le Méchant que l’on venir avec ses gros sabots et dont on ne saura pas pourquoi il est passé du côté super obscur de la Force. Nous n’en saurons pas plus non plus sur l’Éventreur (qui n’est pas le sujet du roman, mais puisqu’il y joue du couteau, on aurait pu aller plus loin).



Certes, dans la vie, nous n’avons jamais les explications, mais purée, dans un roman, l’autrice étant aux commandes, elle peut très bien ajouter des pages et nous expliquer le pourquoi du comment.



Lors du final, très glauque, très violent, pas happy end du tout, on a l’impression qu’on nous l’a joué à l’envers et on referme le livre avant l’horrible sensation qu’il manque quelque chose : ces foutues putains d’explications !



Déjà que l’autre enquête, avec les déterrés, se finit un peu brusquement, trop facilement… Si en plus, l’intrigue principale ne nous donne pas toutes les réponses, ça vous donne un goût s’inachevé. J’aurais aimé connaître les motivations du Méchant autre que je suis méchant, point barre. Et aussi savoir si un des personnage, de par son comportement assez sec, a voulu en fait protéger Agathe.



Maintenant, ces bémols, ce ne sont que les miens, personnels, ce que j’aurais aimé savoir…



Cela ne m’a pas empêché d’apprécier cette lecture, addictive, même en devinant très vite qui était le méchant et en comprenant ce qui se cachait sous les disparitions des jeunes filles (mais pourquoi des blondes ?)… Le final, assez violent, était par contre inattendu. J’avais espéré un mini happy end.


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Oxygen

Comme beaucoup de gens désormais, je suppose que vous avez un smartphone - ou du moins vous côtoyez des personnes qui en possèdent un (enfant, petit-enfant, frère, soeur, grand-mère ou voisin). Et comme moi, même sans être très branché/e réseaux sociaux ou autres joyeusetés, je suppose que vous l'utilisez beaucoup, au point de devoir le recharger au minimum une fois par jour (ah comme il semble loin désormais le "bon vieux temps" où on ne faisait que téléphoner avec son appareil dont la batterie tenait sans problème quatre ou cinq jours).



Et bien imaginez qu'ici, dans le monde post-apocalyptique décrit dans ce roman, ce n'est pas votre téléphone mais vous-même que vous devez recharger régulièrement pour ne pas tomber à court d'oxygène. Imaginez ce que votre vie deviendrait si vous deviez vous rebrancher régulièrement pour continuer à (sur)vivre. Votre vie ne pourrait plus qu'être métro, boulot, dodo (bon, c'est à peu près ce que l'on vit depuis quelques temps désormais mais on espère tous que cela aura une fin prochainement).

Et comme toute bonne société qui se respecte, il existe aussi des "catégories" de gens comme il existe des catégories de produits. Selon que vous appartenez à telle ou telle caste, vous avez une autonomie plus ou moins grande, allant d'à peine quelques heures à deux jours.

C'est sur ce postulat de départ que Johanna Marines a construit son roman où nous suivons Maïa, appartenant à une catégorie intermédiaire, dans sa quête de liberté et de vérité, épaulée par son meilleur ami, Naos, qui lui appartient à la caste des mieux lotis.



Il s'agit d'un roman Young Adult - genre que je n'ai pas l'habitude de lire - et je dois admettre que l'auteure a réussi à m'embarquer avec elle.

L'idée de départ était très intéressante, les personnages bien construits, la narration rythmée et suffisamment complexe pour que je ne trouve pas le tout médiocre et sans grand intérêt. Johanna Marines a réussi à mener son histoire d'un bout à l'autre et j'avoue, en prime, avoir été très agréablement surprise par le parti pris qu'elle a choisi dans la résolution finale, le pourquoi du comment, je ne m'y attendais pas et j'ai d'ailleurs trouvé que c'était assez culotté de sa part de prendre ce chemin. C'est en grande partie grâce à ce choix que je trouve l'ensemble du roman très réussi.



En résumé, une histoire qui se lit vite et bien mais qui ne s'oublie pas de sitôt pour autant.

Une belle découverte et une jolie plume dans le genre roman post-apocalyptique Young Adult (et je rappelle que je ne suis pas du tout la cible visée à la base).



Lu en février 2021



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Encens

--- Jamais deux sans trois ---



Ayant lu Cendres et Oxygen de la même auteure, je ne pouvais refuser de recevoir Encens (qui s'inscrit d'ailleurs dans le même univers que Cendres) en service de presse. Pourquoi ? Eh bien, je suis convaincue que Johanna Marines possède un véritable talent pour l'écriture. Alors, oui, je trouve toujours quelques bémols, mais que voulez-vous ? Je suis une éternelle insatisfaite !



Quoi qu'il en soit, je remercie l'auteure pour sa proposition et la maison d'édition pour l'envoi du livre.



--- Une intrigue entraînante, mais quelque peu prévisible ---



Encens se lit très rapidement. La plume de l'auteure, que j'avais déjà remarquée dans Cendres, n'y est pas étrangère. le texte est fluide, sans lourdeur. C'est agréable de tourner les pages et de suivre les péripéties des personnages dans une ambiance steampunk. Entre oiseaux mécaniques ou aérocabarets, celle-ci est une réussite !



Seul bémol à l'horizon : j'ai deviné les dessous de l'histoire, et tout particulièrement l'identité du (des ?) tueur(s). Attention, ce ne sera peut-être pas le cas de tous les lecteurs. En outre, je ne connaissais pas les détails, j'ai donc apprécié les découvrir lors du grand final.



--- Et si l'histoire n'était pas assez creusée ? ---



Il s'agit d'un ressenti tout à fait personnel, mais j'aurais apprécié que l'auteure développe plus avant certains pans de son histoire, comme par exemple le passé de Molly ou le rôle de Rachel. Je tiens cependant à préciser que tous les éléments de réponse sont présents, ce qui n'était pas le cas dans Cendres selon moi. Il n'y a donc nulle frustration, toutefois ma curiosité n'a pas été entièrement satisfaite. De plus, certaines transitions sont un peu faciles.



Ceci étant dit, je dois reconnaître que le dynamisme du récit est excellent. Or, en y ajoutant une multitude de détails, le résultat n'aurait pas été le même ! Je comprends donc ce choix, d'autant plus qu'il s'agit de young adult.



--- J'ai adoré l'héroïne, mais j'ai détesté son père ---



Au cœur de l'histoire, Grace m'a beaucoup plu. Elle vit en 1919 et pourtant, elle est dans l'air du temps. Elle est en faveur de l'évolution des mentalités, possède une ouverture d'esprit à toute épreuve et revendique son indépendance, malgré son statut de femme. Une belle leçon de courage qui a sa place dans le monde actuel !



A contrario, j'ai détesté son père, William. Même si l'auteure le présente comme un policier consciencieux qui souhaite plus que quiconque arrêter le(s) tueur(s), je l'ai surtout trouvé irrespectueux. Alors, bon flic peut-être, mais ce n'est pas un père compréhensif, ni un mari attentionné. Bref, son quotidien, rude par bien des aspects, n'a pas suffi à excuser son comportement à mes yeux. Tant pis !



Quant aux antagonistes, eh bien… J'aurais aimé que leur psychologie soit plus approfondie, mais la manière dont ils sont intégrés à l'histoire est excellente. Je n'en dirai pas plus !



--- Le thriller YA : pas mon genre de prédilection ? ---



C'est un constat qui m'apparaît après la lecture de quelques romans, notamment ceux à l'ambiance steampunk. Attention, je ne les remets pas en question pour autant. Néanmoins, il s'agit d'un genre hybride qui ne permet pas à l'auteure de pousser l'aspect thriller jusqu'au bout, puisqu'il il est tout aussi important de développer l'univers.



Or, avant de me consacrer à l'imaginaire, je me suis un peu cherchée. J'ai donc lu des thrillers dits classiques, et certains d'entre eux m'ont réellement happée. L'enquête était si bien ficelée que je ne parvenais plus à les lâcher ! Malheureusement, je ne retrouve pas cette sensation grisante dans les thrillers YA qui me semblent moins fouillés et incontestablement plus édulcorés.



Bref, je pense tout simplement que le thriller YA n'est pas fait pour moi, même lorsqu'une pointe de steampunk fait son entrée. Car ce que je recherche avant tout, c'est le suspense. Une qualité qu'Encens ne possède pas. Je le conseille tout de même aux amateurs du genre qui devraient se régaler avec cette histoire !
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

Bang bang de Johanna Marines



À Chicago, en 1898, Andreï Estonwell se trouve dans un immeuble désaffecté, prisonnier d’automates qui le torturent. Chaque jour, il entend un coup de feu résonner à proximité. Ses bourreaux lui réclament un manuscrit écrit par son grand-père, vingt-cinq ans plus tôt. À cette époque, ce dernier avait mis au point le premier prototype d’automate crée, Teddy, à partir de l’illiium exploité sur la lune. Or, ce manuscrit permettrait aux machines de complètement se libérer de la tutelle humaine…



J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle qui comprend en peu de pages tout un univers certes classique mais efficace. J’ai ressenti beaucoup d’empathie à l’égard d’Andreï surtout lorsqu’il doit faire face à la cruauté des automates. Bang bang est une nouvelle émouvante mais aussi pleine de rebondissements avec pour point d’orgue, la chute qui est très réussie.



La Nouvelle Élite de Tepthida Hay



A Nantes, en 1875, Jules Verne n’est pas le fameux écrivain que l’on connaît mais un ingénieur dans la construction navale. Il a pris sous son aile la jeune et talentueuse Rose, employée dans une usine de savons. Elle rêve un jour grâce à ses inventions de passer le concours des Talents et de faire partie de l’élite de la société française. Mais pour l’heure, la venue de cette jeune femme de condition modeste n’est pas vraiment bien vue par ses homologues masculins…



Le récit se déroule sur plusieurs mois et les paragraphes sont scandés par les mois d’Avril à Juillet 1875. Malheureusement, ces coupures nuisent un peu à l’intrigue car je l’ai trouvée un peu décousue. J’ai eu un peu plus de mal aussi avec l’écriture que je n’ai pas trouvé très fluide. En revanche, les personnages de Jules Verne et de Rose sont intéressants et la chute plutôt bien amenée. Cette nouvelle n’est malheureusement pas ma préférée du recueil.



Les Pies voleuses de Catherine Loiseau



L’Inspecteur Barnier est dépêché sur les lieux d’un nouveau crime. Cette fois, c’est Oriane de Vaugeois, la propriétaire d’une maison bourgeoise parisienne cossue, qui est la victime. Ses bijoux lui ont été dérobés durant la nuit par des voleurs qui sont passés par la fenêtre. Or, ce n’est pas la première fois que cela arrive et l’Inspecteur a la pression de sa hiérarchie pour élucider rapidement cette affaire…



L’Inspecteur Barnier n’est pas un personnage très sympathique dans le sens où il est très sûr de sa valeur et a un peu trop tendance à faire démonstration de sa misogynie. La nouvelle étant écrite par une autrice, je me suis dite que ce genre de personnage subira probablement soit une évolution, soit une humiliation! Je ne vous dit pas laquelle des deux mais j’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Si j’avais un peu deviné l’identité des voleur(se)s, j’ai tout de même été surprise par un complice que je n’avais pas soupçonné. Une nouvelle très sympathique à lire.



Maudite Lumière de Noémie Lemos



A Paris, en 1899, Armand Ferrand vient d’être engagé à la Société générale de féélectricité. L’usine connaît une baisse de productivité et le jeune ingénieur, tout juste sorti de ses études, doit trouver une solution. Il n’a donc pas droit à l’erreur s’il veut bien débuter une prometteuse carrière. Sitôt arrivé sur les lieux qui s’avèrent sombres et froids, il n’est pas particulièrement bien accueilli par le secrétaire Adolphe, ni par la cheffe d’atelier de tri, Mme Gertrude. Il trouve alors en Léopoldine, une ouvrière, une précieuse alliée…



Cette nouvelle la plus longue du recueil (une cinquantaine de pages) est ma préférée. Je l’ai trouvée très aboutie et originale notamment dans le fait d’utiliser des fées comme source d’énergie principale au détriment de la vapeur. Cela fait ainsi référence à l’allégorie de la Fée électricité utilisée pour désigner le progrès et l’innovation à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle (elle fera d’ailleurs l’objet d’une peinture éponyme de Raoul Dufy, en 1937).

Noémie Lemos en profite également pour dénoncer les conditions des ouvrières dans cette usine : mal réputées (certaines sont fille-mères tandis que d’autres ont dû vivre de leur charme pour subsister) et mal payées, le patron de l’usine ne pense qu’au profit et se contrefiche de leurs conditions de travail dangereuses. Cette nouvelle m’a ainsi fait penser aux Radium girls des années 20 qui ont dû se battre pour faire reconnaître leurs droits. Seul petit bémol : la chute n’en est pas vraiment une et m’a davantage fait penser à un premier chapitre de roman.
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Encens

Coup de cœur pour moi!

Un roman choral, qui met peut-être un peu de temps à se mettre en place, mais qui n’est pas ennuyeux.



J’ai beaucoup aimé l’époque et les lieux. Je dois avouer que ce roman me faisait très envie et très peur à la fois. J’avais peu du côté punk du roman, élément qui me rebute en général. Mais là, mélangé avec une enquête, un meurtrier en série, des personnages travaillés, j’ai adoré ma lecture.



Il y a aussi les messages de tolérance qui sont tellement bien dans ce roman.



Je tenterai les autres romans de cette autrice, c’est certain!



Lu pour leplib.fr

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Cendres



Très original. Je n’ai lu que très peu de steampunk et j’ai été vraiment séduite par l’ambiance du bouquin. On est très vite plongé dans le vieux Londres brumeux, aux ruelles sombres. J’ai très vite ressenti les inspirations de l’auteure. On sent ce côté Jack l’éventreur avec ces meurtres monstrueux qui chamboulent Whitechapel. Les voleurs, les bars miteux et les galas raffinés. Les calèches, la technologie avancée et la cendre partout. J’ai adoré cet aspect. Je me suis très vite laissée prendre au jeu.





On a la chance de pouvoir suivre 3 personnages à tour de rôle. Agathe m’a particulièrement plu. Une jeune femme prête à tout pour sauver sa famille de la misère. Une jeune femme qui se laisse tout de même aller à l’amour et qui n’a pas peur du danger.J’ai apprécié son caractère et sa détermination.





J’ai aimé que l’histoire prenne son temps. On découvre le quotidien de chacun de nos personnages, leur motivations, leur vision des choses. L’univers est bien décrit, riche, très visuel. Il y a beaucoup de détails. C’est intéressant. Il faut passer une bonne centaine de pages pour qu’on plonge réellement dans l’intrigue et dans le cœur même du roman.

Et pourtant malgré le fait que ce fut une bonne lecture il m’a manqué un petit quelque chose.





J’ai vraiment passé un bon moment mais il m’a manqué d’un peu de rythme. D’un peu de surprise, d’un peu plus tout simplement.

J’ai trouvé la romance trop rapide. Certains détails un peu gros, on en vient à deviner certaines choses un peu trop vite. Et même si il y a une vraie intrigue j’ai trouvé que ça manquait d’un peu d’adrénaline pour que je sois totalement dedans. J’aimais ce que je lisais mais je ne ressentais pas ce besoin vital de le dévorer ou de le reprendre une fois posé.

Et puis arrive la fin qui m’a pour le coup terriblement déçue. Je n’ai pas été convaincue et je n’ai malheureusement pas accroché du tout à ce que l’auteure nous proposait à mon grand regret. Le roman prends une direction surprenante mais qui moi, ne m’a pas conquise.





Je vous le recommande tout de même avec plaisir car pour un premier roman c’est une jolie réussite. Un avis enthousiaste jusqu’au dernier quart du roman qui était pour moi un peu trop tiré par les cheveux et prévisible. Je suis tout de même ravie d’avoir plongé le nez dedans et d’avoir pu découvrir une histoire différente de ce que j’ai l’habitude de dévorer !




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Encens

Encens s'inspire de l'histoire réelle du tueur à la hache dans les années 1910-1920 à la Nouvelle-Orléans. Le roman s'écarte assez rapidement de cette trame pour proposer quelque chose de plus complexe, rajoutant un second meurtrier, avec d'autres mobiles. Encens c'est également une tripotée de personnages très différents, mais reliés entre eux par un passé sombre et juché de casseroles, que l'on découvre au fil des pages.

Derrière tout cela, tout cela, le jazz résonne dans les Bayous...



Je reconnais les qualités d'Encens : page turner assez efficace, rapidité du rythme, fluidité de la plume, schéma narratif efficace.

En revanche, cela ne me suffit pas. Les arguments qui vont suivre sont donc complètement subjectifs.

Pour ma part, j'aime les décors détaillés, finement dépeints, fouillés. Sur ce point, je n'ai pas eu mon compte ici. Le récit va vite, comme je l'ai dit; la rapidité de l'alternance des différents focus personnages fait que l'on n'a pas le temps de creuser le contexte, les décors, ni les personnages qui restent assez superficiels (ce qui ne veut pas dire mauvais, juste qu'ils ne sont pas profondément détaillés, ni extrêmement fouillés dans leur psychologie). A ce titre, je me suis même interrogée sur l'utilité d'un personnage qui disparaît pendant la quasi totalité du roman et revient faire coucou à la fin parce qu'il fallait caser les uns et les autres.



D'autre part, ce n'est pas un roman steampunk. Ce n'est pas un problème, dans le fond, d'autant qu'il ne me semble pas qu'il soit étiqueté comme tel par l'éditeur. Mais le steampunk c'est à la fois une époque bien précise, des technologies centrées sur la vapeur et au-delà d'une simple esthétique, c'est également une uchronie. Ici, on est plutôt sur une esthétique voltpunk (centrée sur l'électricité), mais sans l'aspect uchronique (rien n'est dit sur le passé, le contexte historique ou encore le point de départ à partir duquel la réalité va bifurquer) et sans réel enjeu (enfin, on en devine un autour des compagnies d'électricité, mais à mon sens, ce n'est pas suffisamment creusé ni suffisamment relié au récit pour que cela soit suffisamment porteur de sens et d'impact dans le roman). On a donc; selon moi, tout au plus une esthétique.



L'intrigue quant à elle ne m'a pas convaincue non plus. J'ai trouvé les mobiles des tueurs assez légers, et d'ailleurs ce second tueur annoncé dans le résumé met un temps fou pour montrer le bout de son nez. J'ai attendu les cadavres un bon bout de temps. Le lien entre les deux tueurs n'a pas créé de dynamique suffisamment crédible selon moi. Du coup, je reste sur ma faim concernant l'aspect thriller, d'autant que je n'ai pas ressenti cette ambiance pesante, angoissante et sombre. Peut-être du fait de l'écriture très légère, aérienne, volubile.





Voilà donc pour les points subjectifs. Ce n'est que mon avis, lié à ma sensibilité, et chacun a la sienne !

En revanche, il y a d'autres points qui m'ont posé problème, et pour le coup, c'est objectif et on ne peut pas nier cela :

- le roman est truffé de fautes (accords, concordance des temps), de coquilles et de maladresses. Ca n'a pas été une partie de plaisir à lire.

- j'ai relevé des incohérences. Je ne vais pas toutes les relever, mais une m'a marquée. Le roman se déroule en 1919, et la seule musique de jazz que l'on entend en fait dans le roman c'est un titre de Louis Armstrong qui date de 1967. Mal référencé en plus dans les notes (Wonderful life pour What a wonderful world). Alors soit je n'ai vraiment rien compris soit on a un petit problème d'anachronisme ici. Il me semble qu'en 1919, ce ne sont pas les artistes de jazz qui manquent, et on aurait pu faire un peu plus original que Louis Armstrong (que j'aime, hein, ce n'est pas le problème) - mais bon, là on retombe sur quelque chose de personnel.



Bon, je ne vais pas m'étendre davantage. Disons, pour conclure, que ce roman comporte de super bonnes idées, vraiment. Il a aussi une personnalité propre, une plume (même si je n'ai pas trouvé que forme et fond s'accordaient bien), une ambiance particulière et c'est un bon divertissement qui fait le job. Mais ce n'est pas suffisant pour me séduire...


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Cendres

J’ai trouvé son écriture dynamique, poétique, riche, et précise grâce à sa formation scientifique. Les descriptions de la vieille ville de Londres nous plongent d’emblée dans une atmosphère oppressante et mystérieuse digne d’un roman gothique. L’univers est travaillé dans le genre steampunk. J’ai été moins séduite par l’intrigue que je trouve faible avec des évènements souvent peu vraisemblables comme la scène où Agathe se fait voler le collier, et parfois brouillonne et chaotique. Les personnages auraient mérité d’être plus construits pour sortir des clichés, et créer ainsi des surprises lors des révélations. J’ai apprécié ma lecture cependant, mais ce goût d’inachevé qu’il me reste est dommage.


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Encens

Thriller young adult, jazz, Nouvelle Orléans, steampunk... Ça vous donne envie ?



Un tueur en série sévit dans la ville et nous allons suivre l'enquête pour essayer de trouver qui il est et surtout quelles sont ses motivations... Entre retournements de situations et moments creepy on plonge très facilement dans cette histoire que j'ai beaucoup appréciée !





On suit beaucoup de personnages différents qui évoluent chacun en même temps. Il faut un peu s'accrocher au départ mais une fois la mécanique bien comprise ça se dévore tout seul. L'ambiance et l'univers sont très bien retranscrits, on plonge sans aucun mal dans cette ambiance parfois brumeuse de la Nouvelle Orléans. Les oiseaux mécaniques, les soirées cabaret, la menace du tueur en série qui plane... La lecture est ponctuée d'articles de journaux, de souvenirs etc ce qui rend l'expérience de lecture encore plus immersive je trouve. Il y a pas mal de tension et ça nous tient en haleine jusqu'à la fin.





Seul petit regret et qui fait que j'ai terminé sur une note un peu moins bonne, c'est que même si j'ai passé un super moment de lecture, je dois avouer que j'ai été déçue par le dernier quart et par les révélations finales. Je n'ai pas adhéré aux réponses qu'on découvre à la fin de l'histoire. C'est le seul point noir du roman pour moi, je n'ai pas accroché au chemin pris par l'auteure et à ce qu'elle nous propose mais ça reste pour moi un roman très immersif et réussi dans l'ensemble. Je vous le recommande !


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Civilisations n°5 : Les Vagabonds du Rêve

Un joli petit recueil de nouvelles qui vous aidera à passer le temps à n’importe quel moment de la journée, voire de la nuit, entre deux métros, entre deux trains (quand il y en a), entre deux plats au restaurant.



Par exemple, vous avez dégusté votre apéritif, et en attendant l’entrée, que le cuistot prépare amoureusement en ôtant l’emballage des barquettes achetées au traiteur du quartier qui lui-même se fournit dans une charcuterie industrielle, je vous conseille L’obscurité entre les étoiles d’Estelle Faye.



Un voyage en compagnie de Juan qui traverse l’Altiplano, en provenance de Bolivie et vient de mettre le pied au Chili. Il est frêle, mais courageux, et redoute toutefois les douaniers, la police, car il est un clandestin recherchant du travail. Il se réfugie pour la nuit dans une cabane et l’Inca, la figure légendaire de l’Altiplano, fait son apparition. Au petit matin, Juan se rend compte que traverser la Panaméricaine sera aussi difficile, sinon plus, et dangereuse que traverser les Andes sous la froidure.



La venue de l’entrée se laissant désirée, probablement que le cuisinier est confronté à des problèmes d’emballage résistant, plongeons-nous, oui j’en profite pour vous accompagner pendant la lecture, dans la nouvelle suivante, Une araignée au bout du fil de Dounia Charaf, qui nous propulse dans le désert, lequel pourrait être marocain. Nous voyons évoluer trois personnages, un spationaute et une policière accompagnée de son droïde. Le spationaute est à la recherche d’une jeune fille, la fille du gouverneur d’une station spatiale. A-t-elle été kidnappée, s’est-elle enfuie ? Alors que certains recherchent la quiétude d’un monde superficiel, d’autres s’en échappent revenant à la dure réalité et aux difficultés, mais dans un esprit de liberté.



Enfin nous sommes servis, je me suis effrontément installé à votre table afin de profiter de ce recueil dont le sommaire est plus appétissant et plus diversifié que le menu du supposé restaurant. Puis en attendant que le maître-queux procède à la décongélation du plat principal, je vous l’ai dit, la carte proposée est assez restreinte, du plat signé d’un célèbre cuisinier dont la figure est apposée sur les produits élaborés dans une cantine industrielle, reprenons notre lecture.



Et comme je suis d’humeur enjouée, malgré l’attente, je vous conseille Une nuit facétieuse de Chantal Robillard. Une quarantaine de congressistes débarquent à Venise afin de visiter la ville, la lagune, Murano, et éventuellement papoter selon un temps imparti. Justement en parlant de temps, il fait froid et la lagune est gelée. Alors pourquoi ne pas se rendre en cette île célèbre pour ses verreries à pied sur la glace, proposition du guide.



Le plat rapidement expédié, il ne valait pas le temps passé à une dégustation, reprenons notre lecture en attendant le plateau de fromages, des pâtes molles sans odeur, sans saveur, fabriquées à base de lait pasteurisé au lieu du bon vieux lait cru honni par les paranoïaques des bactéries.



Morgane Marchand dans La nuit avant l’envol nous offre un texte onirique, parabole de la chenille et du papillon ou de l’enfant et de l’adulte tandis qu’Andrea Lalex nous incite à suivre Nora, dans Point de vue, dans son devoir de mémoire. Perpétuer le Grand Cataclysme dans l’esprit et le cœur des hommes. C’est une marcheuse infatigable, et si certains la surnomme Nora la folle, les histoires qu’elle raconte sont fort prisées, même si on n’y croit guère.



Je quitte à regret ces quelques belles pages, et à peine le doigt levé que la note est déjà arrivée. Apparemment on est pressé de se débarrasser de moi maintenant. Ce qui m’arrange, je vais me poser sur un banc dans le parc voisin et vais pouvoir continuer déguster ce recueil en toute sérénité sous un arbre ombrageux. Car d’autres belles histoires m’attendent, écrites par des auteurs connus et reconnus, ou par de nouvelles plumes qui valent largement le détour, mettant leur talent pour développer un thème qui offre bon nombre de possibilités.



Et pour quoi ne pas suivre mon exemple ? Vous pouvez vous procurer ce volume en vous rendant sur le site de l’éditeur dont l’adresse est dans le lien ci-dessous.







Sommaire :



FAYE Estelle : L'obscurité entre les étoiles



CHARAF Dounia : Une araignée au bout du fil



ARRECHI Alberto : Rêve en haute mer



EHRENGARDT Renaud : Utoña



REY Timothée : Coucher de soleil sur Xkurulub



MONRAISSE Bérangère : Porteur de lumière



MARCHAND Morgane : La nuit avant l'envol



LARUE Ïan : Tête de hibou



DAVERAT Loïc : Poubelle la vie



ANDREVON Jean-Pierre : Scant



ROBILLARD Chantal : Une nuit facétieuse



MORENCY A.R. : Galéné



ANDREA Lalex : Point de vue



CERON GOMEZ Céline : Klaziennes



MARINES Johanna : Panem & Circenses



BAYLE Pascal : La dernière nuit du monde



SEDAN Mara : Eiréné



STEWARD Ketty : La mauvaise herbe



BELLAGAMBA Ugo : Sur la route d'Alcalà




Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Anthologie de nouvelles steampunk, tome 2 :..

On se retrouve aujourd’hui avec la deuxième anthologie steampunk des éditions Oneiroi : Mécanique & lutte des classes. Un recueil composé de quatre nouvelles exclusivement féminines et donc féministes, où il est beaucoup question de la place des femmes dans la société de la fin du XIXe siècle. Un livre à l’esthétique très réussie, tout comme le volume précédent… et les suivants !



Bang bang est une nouvelle de Johanna Marines, dont j’ai déjà lu deux romans : Cendres et Oxygen. On y fait la connaissance d’un jeune homme prénommé Andreï, aux prises avec des automates dont lui et sa famille sont prisonniers. Ils cherchent à lui faire dire où se trouvent les spécifications du tout premier automate créé par son grand-père quelques vingt-cinq ans plus tôt. La révolte des machines, mais pas dans le futur, en somme, en 1898.



La nouvelle élite est le premier texte de Tepthida Hay que je lis et j’en suis heureuse car j’ai eu l’occasion de la rencontrer aux Imaginales. Nous sommes en 1875 et Rose rêve d’accéder au concours de Talent où ne sont généralement admis que des inventeurs… au masculin, évidemment. Cette fois, cela parle de terrorisme et des droits des femmes, mais aussi de tous ceux qui n’appartiennent pas à une élite, que ce soit celle de la noblesse ou celle de ceux qui ont un Talent.



Les pies voleuses, de Catherine Loiseau, dont j’avais déjà lu la saison 1 de La ligue des ténèbres, est une enquête amusante où l’on suit un jeune inspecteur confronté à ses préjugés de mâle. Des cambriolages, un voleur qui semble se volatiliser après chacun de ses méfaits, de la politique… Notre héros va devoir faire preuve d’ouverture d’esprit s’il ne veut pas se casser le nez ! C’est frais, c’est léger et très plaisant à lire, je me suis bien amusée.



Enfin, Maudite lumière est la dernière et la plus longue de ces nouvelles. Là encore une découverte avec Noémie Lemos, elle aussi aperçue aux Imaginales sur le stand d’Oneiroi. C’est peut-être celui des quatre textes qui colle le plus au thème de cette anthologie, puisque l’autrice dénonce les conditions de travail des femmes dans une usine de tri, ainsi que les conséquences de ce qu’elles manipulent sur leur santé. Un récit au final énigmatique qui laisse penser que l’on pourrait retrouver cet univers un jour.



J’ai passé un agréable moment de lecture avec ces nouvelles. Elles sont plaisantes à lire, abordent avec légèreté des thématiques intéressantes et sont parsemées de détails steampunk, de l’ilium exploité sur la Lune aux fées électricité, en passant par des générateurs dorsaux qui permettent de se déplacer par la voie des airs ! Un beau livre accessible à tous pour partir à la découverte d’un genre fascinant. Foncez !
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Oxygen

Je découvre l'auteur avec ce roman (et j'espérais bien qu'il allait me plaire car j'ai également Encens, du même auteur, dans ma PAL) et malgré une petite appréhension car j'avais eu des retours mitigés, j'ai vraiment énormément apprécié ma lecture.

L'histoire se déroule 200 ans dans le futur.

L'air est devenu si irrespirable, si toxique, que pour survivre, la population a dû se faire implanter des respirateurs artificiels qui se rechargent à des bornes oxy.

Le capitalisme étant toujours bien là, lui, l'air est payant (et de plus en plus cher, d'ailleurs) et la population se divise en trois classes:

- les pauvres, qui n'ont que 8 heures d'autonomie

- la classe moyenne, qui dispose de 16 heures d'autonomie

- l'élite, qui eux, sont tranquilles pour 48 heures.

Maïa, étudiante en médecine, classe moyenne, n'avait jamais vraiment remis le système en cause. Mais à présent qu'elle souhaite élucider le suicide ou le meurtre de son père (les causes de la mort de ce dernier ne sont pas bien claires), elle ouvre plus les yeux sur les inégalités de la société dans laquelle elle vit.

Épauler de Naos, qui n'est rien de moins que le fils du Président, et qui lui aussi se pose de nombreuses questions, notamment sur son identité, elle s'engage sur une pente qui se révèle de plus en plus dangereuse.

Dans un monde où il n'y a pas assez d'air pour tout le monde, la révolte ne peut que finir par gronder.

Maya n'a rien d'une super héroïne, elle se trompe souvent, et ses motivations première sont plutôt égoïstes (trouver la vérité sur la mort de son père) même si elle finit par vouloir sauver tout le monde.

J'ai beaucoup aimé la plume de l'auteur et je suis impatiente de lire Encens, que j'ai déjà dans ma PAL, Cendres, que je dois me procurer, et Écailles qui est encore en cours d'écriture.

De nombreuses heures de lecture en perspective.
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Encens

Merci à @snagfiction pour l'envoi du ebook dans le cadre du @leplib2022 !



La couverture du livre est super intrigante et donne envie de plonger directement dedans ! C'est maintenant chose faite, sans aucun regret.



J'ai adoré découvrir la plume de @abookaroundthecorner qui est entraînante et fluide. Elle nous emmène directement dans un monde où se mêle les automates et les humains. Un monde qui pourrait très bien ressembler au nôtre s'il avait pris une autre direction.



J'ai beaucoup aimé les personnages et découvrir le lien qu'ils ont entre eux. Cela peut sembler complexe au début, surtout si comme moi vous ne le lisez que par petits passages. Mais une fois les pièces de puzzles assemblés waouw !



L'histoire est très loin des contes de fées. Meurtres et destins détruits sont monnaies courantes dans cet univers mais c'est justement ça qui donne toute la vie au roman. J'aurai aimé encore en découvrir plus sur les illusionnautes, il me reste un goût de trop peu sur leur histoire et qui ils sont.



J'ai lu l'histoire petit à petit mais arrivée à la moitié du roman, j'ai voulu tout dévoré sauf que je n'en avais pas la possibilité. Arrivé au dernier tiers, j'ai délaissé mon sommeil pour finir l'histoire tellement j'étais happée dedans. Quelle histoire ! Quelle fin ! Le dernier chapitre m'a mis les larmes aux yeux. On termine le roman sur une belle note d'humanité avec un petit goût de tristesse.



Merci pour cette balade ! Je pense bien le mettre dans ma sélection du #leplib2022!
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Encens

1919, Nouvelle Orléans, le tueur à la Hache sème la terreur.

Mais un nouveau corps est retrouvé et présente certaines particularités inédites notamment des notes de musique gravées sur la peau ….



Ce roman choral mélange les genres : Steampunk bien sûr mais également thriller, uchronie, sans oublier une dimension sociale qui apporte une vraie profondeur au texte.



En effet, les automates qui effectuent certains métiers sont persécutés, dénigrés et sans droits.

Un vrai parallèle avec notre époque.



L’ambiance de la Nouvelle Orléans est parfaitement retranscrite grâce notamment à la musique qui suit nos pas au fil des pages.



Chaque chapitre nous permet de suivre un personnage différent ce qui permet de découvrir l’histoire sous différents angles.

Les multiples personnages peuvent apporter parfois une sensation de confusion mais j’ai, pour ma part, trouvé que cela participait à l’aura de mystère du récit.



Je souligne le travail éditorial car, outre la couverture de @aurelienpolice qui est magnifique (et fourmille de détails), les extraits de journaux apportent une touche d’authenticité à l’histoire.



Mystères, tensions, frissons, conflits sociétaux, discriminations, secrets et révélations vous attendent avec ENCENS.
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Oxygen

J'ai découvert avec enthousiasme cette jeune autrice qui en est ici déjà à son deuxième roman grâce à la récente Masse Critique Jeune Adulte. le titre, simple et efficace, m'a sauté aux yeux et la quatrième de couverture a fini de me convaincre de le cocher dans la liste. le lecteur va ici plonger dans un Toronto post-apocalyptique peu réjouissant dans lequel les humains doivent désormais respirer grâce à des bonbonnes d'air à recharger suite à la Catastrophe survenue une centaine d'années plus tôt. En fonction de la réserve d'air disponible, la population est divisée en trois classes sociales : les Irons, les Pewters et les Gold, qui bénéficient de 48h d'autonomie. J'ai trouvé cette idée de départ très originale, même si elle fait froid dans le dos !

Dans ce futur peu enviable, le lecteur suit la jeune Maïa, médecin en devenir et une Pewter assez privilégiée. Elle vit avec sa mère et sa soeur malentendante, son père étant mort dans des circonstances floues qu'elle va tenter d'éclaircir tout au long du récit aidé par son ami Naos. le roman est certes orienté ado à l'image de son héroïne mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, d'autant qu'il fut fini en quelques jours. Sans nous noyer dans moult détails, l'autrice nous décrit avec précision ce monde irrespirable en imaginant tout un système d'approvisionnement en air souterrain, les circonstances qui ont mené à cette situation et les solutions mises en place par les humains pour survivre. L'air est devenu une denrée marchandable comme l'eau ou la nourriture contrôlée par la milice du gouvernement. le lecteur découvre les détails de tout cela petit à petit au fil du roman avec étonnement et c'est vraiment passionnant. C'est aussi l'occasion pour l'autrice d'aborder de thèmes forts et actuels comme le réchauffement climatique, la paupérisation des classes sociales les plus lésées ou encore les nouvelles technologies. le tout est écrit de manière simple mais très efficace, sans réel temps mort et la tension augmente jusqu'au twist final. Je regrette juste les quelques questions laissées en suspens et les révélations trop rapides tout comme le dénouement.

Je ne peux que vous conseiller cette dystopie à l'angle très original qui m'a passionnée jusqu'à la fin en me donnant quelques frissons dans le dos à la découverte de ce monde post-apocalyptique angoissant. N'oubliez pas de reprendre votre souffle !


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Les Migrations du futur - Anthologie

Les Editions Arkuiris proposent régulièrement des anthologies regroupant des dizaines de textes sur des thèmes d'actualité. Patrice Quélard a regroupé ici seize nouvelles autour des Migrations du futur. Les auteurs et autrices présent.e.s dans cette anthologie ont chacun proposé un texte dans un futur plus ou moins proche, sur Terre ou à l'autre bout de la galaxie. Souvent cruels et cyniques ils ne laissent que peu d'espérance à l'humanité. Les déplacements de populations se font généralement contre le gré des migrants : catastrophes écologiques, guerres, espoir d'un avenir meilleur... sont le moteur de ces errances.



Au sommaire de cette anthologie je ne connaissais que Jean-Pierre Andrevon, Arnauld Pontier et Audrey Pleynet (et c'est surtout pour cette dernière que je me suis lancé dans ce receuil). Je suis loin d'avoir accroché à tous les récits présentés. Comme souvent dans ce genre de pêle-mêle on trouve de tout, des petits bijoux comme des ennuis profonds.



Le premier texte qui m'a marqué est celui d'Emmanuel Delporte, Olympus Mons, dont l'action se déroule sur Mars. La planète rouge est devenue l'Eldorado pour les hommes. La Terre est dévastée, laissée à l'abandon, la seule solution est de trouver un passeur qui vous emmènera sur Mars. Une fois sur place peu de migrants pourront accéder à la citoyenneté martienne. Escalader les pentes du plus haut sommet du système solaire peut être la clef de la délivrance. Mais à quel prix ? Une jolie histoire bien construite. La balade sur Olympus Mons vaut le détour. La fin est des plus cruelles. Un des meilleurs textes de l'anthologie.



Cette fin atroce est partagée avec de nombreux autres textes. C'est le cas avec la nouvelle de Xavier-Marc Feury, Oublier les étoiles. Retour sur Terre et plus exactement sous les océans. Face à l'obscurantisme grandissant, des scientifiques ont construit un dôme sous-marin afin de conserver les connaissances humaines. Sur Terre, les mouvements sectaires rejettent les technologies. Après l’avènement des désastres écologiques annoncés, le retour à la Nature est la priorité. Un jeune garçon, en compagnie de ses parents, va tout faire pour atteindre le dôme dans l'espoir d'un avenir meilleur. Glaçant.



Arnauld Pontier, l'auteur de Sur Mars, nous dresse avec Eden et caetera, un portrait sans concession de l'Humanité. Vaniteuse, arrogante, individualiste et égoïste, elle tombe dans ses travers les plus sombres même quand une entité extra-terrestre lui permet d’accéder à de nouvelles technologies et des savoirs incroyables. Avec quelques facilités scénaristiques et peut-être un peu de naïveté, l'auteur nous montre que l'Homme est le point faible de l'évolution. La lecture d'Eden et caetera m'incite à lire sa novella Dehors, les Hommes tombent qui sortira à la fin du mois chez 1115 Editions.



La meilleure nouvelle est sans contestation possible Fille de l'Espace d'Audrey Pleynet. Encore une fois l'autrice dépeint un monde original et intelligent. Dans un futur très lointain, les hommes ont colonisé des centaines de planètes. Selon l'astre sur lequel vous êtes né, votre vie sera plus ou moins difficile. C'est ce qui a déclenché la guerre des planètes et failli mettre fin à la civilisation humaine. Pour mettre un terme à ces inégalités et à la guerre, il a été décidé de transformer tous les Hommes en migrants, en créant le système de Cycle : tous les six mois, une nouvelle planète, un nouveau chez soi... et ceux qui refusent se voient assigner à vie sur un vaisseau ou au bagne sur une planète lointaine. L'autrice s'attarde sur le Cycle de Théana, une adolescente de seize ans, qui croise sur une station relais Mika, un jeune homme de son âge. Mais il est difficile de s'attacher à quelqu'un quand vous êtes baladé d'une planète à l'autre deux fois par an. Au gré de ses migrations elle aura l'occasion de le recroiser...

Audrey Pleynet aborde en très peu de pages de nombreuses thématiques avec sensibilité et intelligence. Très bien écrit et très bien construit ce petit texte regorge de bonnes idées, les personnages sont sympathiques, l'histoire prenante. Bref encore un sans faute de l'autrice. Seul petit bémol, une chute un peu trop convenue, l'autrice nous ayant habitués à des twists beaucoup plus renversants... mais je chipote. Ce texte vaut à lui seul l'achat de l'anthologie.



J'aurais également pu vous parler de La mutation c'est la vie de Jacob Galissard qui, si on exclut le postulat de départ improbable où une entité extraterrestre posséderait un ADN compatible avec le nôtre, est d'un cynisme parfait. Ou de Jean-Yves Carlen avec Le Mur, où la construction d'un mur sur la Méditerranée est une arme à double tranchant excepté pour les puissants qui seront toujours du bon côté du mur !





Comme pour toutes les anthologies, la diversité des textes amène une disparité des ressentis. Il y a de la qualité dans ce recueil, les auteurs français ont du talent, de l'imagination et Les Migrations du futur nous le démontre. Sur un thème fort, au coeur de l'actualité, ces textes replacent l'Homme au centre du jeu en démontrant que voulu ou subi nous seront tous migrants un jour.




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