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Critiques de Jorge Amado (194)
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Tereza Batista

l'histoire d'une femme exceptionnelle, une histoire du Brésil
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Bahia de tous les saints

J'ai lu ce texte quand j'étais jeune et ça a été une révélation, une découverte d'un monde différent, d'une autre culture, d'autres usages. Bref, j'en suis sorti plein d'envie d'autres découvertes.

A une époque où les médias étaient moins présents, ce livre a été une clé d'ouverture et de compréhension.
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Tereza Batista

Critique de Jean-Baptiste Harang pour le Magazine Littéraire



Voilà bientôt quarante ans que Jorge Amado a écrit l'histoire de Tereza Batista et dix qu'il est mort. Cette édition est la troisième chez Stock, après celles de 1974 et 1991, où le titre original est justement raccourci aux seuls nom et prénom de l'héroïne quand, en brésilien, Tereza Batista cansada de guerra, «fatiguée de guerre», ainsi qu'on en est veuve, sonne comme «cantiga de guerra», chant de guerre. À la relecture, c'est pourtant bien de fatigue, de guerre et de chansons qu'il s'agit. Et ce ne sont pas les deux dernières pages en clin d'oeil d'un happy end convenu, lorsque le livre rejoint les règles du feuilleton qu'il feint d'être, qui rédiment d'une immense fatigue (la lassitude est pour les personnages, le lecteur, lui, en redemande).



Tereza Batista n'a pas vieilli, elle est toujours cette jeune adolescente superbe et cuivrée que l'on va suivre de sa virginité violée, vendue, jusqu'à ses vingt-six ans dans l'enfer de la misère exploitée du Nordeste brésilien. Vendue par sa tante à un faux capitaine, monstre de cruauté, qui porte en collier, comme des trophées de chasse, les anneaux d'or de tous ses dépucelages forcés, elle le tuera. Trompée par un faux ange Daniel qui lui fait entrevoir l'amour, elle lui en voudra. Entretenue six ans par un docteur qui n'est pas médecin, mais riche et aimant, il fera d'elle une dame, mourra trop tôt dans ses bras, elle le pleurera. Tereza connut la prison, le bordel, la peste noire et la grande grève des prostituées à Bahia. Et les blessures de la vie ne l'ont pas définitivement écartée de l'amour romantique et inespéré.



Amado est un auteur très populaire au Brésil et ses romans disent le peuple du Brésil, si bien que leur force narratrice, l'immédiateté de lecture, cache la maîtrise et parfois même la sophistication de leur construction. Ici, le jeu entre l'italique où s'expriment divers narrateurs possibles, le romain des chapitres aux décomptes multiples, la danse avec le temps qui tisse trame et chaîne pour dire à la fois la mort et la vie du « docteur », le coeur du livre construit comme un abécédaire, où Tereza est cette héroïque Soeur Tereza qui soigne la peste noire, tout cela démontre un implacable métier de conteur qu'Amado voulait plus politique qu'artistique. Il disait: «Qu'ai-je été d'autre qu'un romancier des putes et des vagabonds ? Si quelque beauté existe dans ce que j'ai écrit, elle vient de ces dépossédés, de ces femmes marquées au fer rouge, de ceux qui sont aux franges de la mort», il parlait de «ces hommes et ces femmes batailleurs, pauvres sans être tristes, exploités sans être vaincus». Jorge Amado était communiste, il fut député pendant trois ans (1945- 1948), le temps que l'on interdise le parti. Quarante ans plus tard, à la question «Pourquoi écrivez-vous?», il répondait: «Je pense que la littérature est une arme du peuple et que l'écrivain est l'interprète des désirs et des combats de son peuple». Cette fidélité lui a-t-elle coûté le Prix Nobel? Allez savoir. Tereza Batitsta est une des pièces maîtresses qui montrent que l'engagement peut être une légèreté. On l'a longtemps lu comme une immersion dans un Brésil contemporain. Aujourd'hui, après les années Lula, il a basculé dans l'Histoire.
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Suor

Vous sous souvenez des travailleuses de l'assomoir, de l'immeuble de pot-bouille et autres décors mis en scène par Zola?

Transposez le principe jusqu'à la première capitale du Brésil: Salvador de Bahia de Tous les Saints. Ajoutez l'infinie compassion et l'immense respect du très jeune Jorge Amado pour ses voisins du quartier du "pilori", sans oublier ses talents d'observateur: vous avez les ingrédients de ce court récit, "Suor", qui nous propose une ribambelle de scenettes dont les héros sont des habitants (de toutes races et couleurs) d'une immense "maison" où les micro chambres se louent bon marché à des locataires unis par la crasse, la faim, l'odeur de la sueur de ceux qui travaillent beaucoup pour presque rien, et qui n'ont plus qu'à mourir lorsqu'arrive cette crise économique du début des années 30.

Mais comme toujours chez Amado, l'énergie qui se dégage de l'écriture est positive, sous tendue par un fond de joie de vivre malgré l'adversité, la misère et les rats ...

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Gabriela, girofle et cannelle : chronique d..

Lu il y a quelques années déjà, offert par un ami brésilien pour me faire découvrir la littérature de son pays, j'avais envie de vous partager ce joli roman. Gabriela est une jeune femme libre, épanouie, aimante et pleine de vie. Partager son quotidien, au gré de la plume fluide et légère de l'auteur, apporte un véritable souffle de fraîcheur. Gabriela se retrouve mariée au riche Nacib, qu'elle aime de tout son cœur. Mais pour la jeune femme aimer n'est pas exclusif, au grand désarroi de son mari. J'ai beaucoup aimé cette approche de l'amour, cette candeur de l'héroïne, dotée d'une extrême générosité. On ne lui en veut pas de virevolter, bien au contraire, car elle le fait toujours avec toute son âme et une grande passion. On finit même par remettre en question nos propres principes. Le cadre brésilien est magnifique et chaleureux, l'histoire prenante et dépaysante. Parfait en ces temps étranges où nous ressentons un réel besoin de nous évader ! Et comme me l'a joliment dédicacé l'ami qui m'a offert ce roman : "ce n'est pas un livre, c'est un petit morceau de Brésil avec son soleil de 40°C".
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Les Terres du bout du monde

Jorge Amado, écrivain brésilien originaire de Bahia, fait de cette région et de la culture du cacao la sève de ses romans...C'est à la lecture de plusieurs critiques dithyrambiques que j'ai fini par acheter Les Terres du bout du monde, qui renferme un carnaval bigarré de personnages : marins joueurs (tricheurs ?), jeunes avocats ambitieux, pauvres hères en quête de fortune, puissantes familles fanzandeiros ennemies, cherchant à s'accaparer les meilleures terres pour la culture du cacao, et bien sûr belles maîtresses et jeunes épouses terrorisées par les jagunço, les exécuteurs des propriétaires terriens...



La plume d'Amado esquisse avec brio les paysages et fourmillements du Brésil de la fin du dix-neuvième siècle, où la violence est justifiée par l'appât du gain et par l'hostilité de la nature, aussi luxuriante que meurtrière. Et toujours au loin le nom de Rio de Janeiro, promesse de succès et de faste inouïs...



Les Terres du bout du monde dévoile au lecteur un délice tout en couleur et de poétique description, mais j'ai trouvé le rythme un peu lent, et les personnages trop nombreux pour qu'on ne s'y attache vraiment. Le plaisir que j'ai tiré de cette lecture est intimement lié à l'époque et aux lieux contés ; j'ai éprouvé beaucoup moins d'intérêt pour l'intrigue. Je reste néanmoins curieuse et lirai probablement un autre ouvrage de cet auteur, si vous pouviez m'en conseiller un au rythme un peu plus soutenu !
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Tereza Batista

« Tereza Batista » est une colossale grande fresque du Maitre Brésilien qui nous enchante de bout en bout en décrivant le destin d’une femme hors du commun, représentant les plus basses couches sociales de son Nordeste tant aimé. On se régale donc sous la plume sans pareille d’Amado, parfait conteur d’histoires, narrant à merveille le parcours de la jolie métisse à travers les rouages des seigneurs locaux du Nordeste, politiciens, fonctionnaires, policiers, propriétaires terriens ou industriels attirés comme la plupart de leurs semblables par le pouvoir, l’argent et le sexe. Femme de ménage, danseuse et prostituée, Tereza traverse toutes les épreuves pour arriver au bonheur sous la forme d‘un amour idéalisé avec un beau marin, supportant même l’horrible brutalité du Capitão dans le passage le plus embarrassant et pénible du livre en raison des scènes que j’attribue à de la pédophilie sadique digne d’un psychopathe. Ces longs passages à la « gloire » du Capitão constituent pour moi le seul point noir d’un livre globalement passionnant, qui confirme le statut de génie de la littérature de Jorge Amado.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Tereza Batista



Avec les années, ce roman a fait son chemin est Tereza Batista en est même venu à devenir une grande héroïne de la littérature.



Tereza Batista est encore toute jeune, mais elle est déjà forte. Pourtant, alors qu'elle n'a pas encore 15 ans, elle est vendue au Capitao. Un homme amateur de trés jeune fille, violeur et pervers absolu. Mais riche. La suite, ce sera tout un parcours pour Tereza...



Le roman démarre ainsi sur une altercation présentant Tereza comme un personnage qui ne s'en laisse pas compter. La suite, c'est une oeuvre divisés globalement en 4 parties. Chacune étant une partie du chemin que Tereza va parcourir pour enfin trouver une forme de bonheur total, avec celui qu'elle aimera, et qui la laissera aussi s'exprimer. Pourtant, avant cela, elle aura connu d'autres moments de bonheur, mais pas forcément complet. Avec son nombre de pages élevés, c'est forcément un roman d'ampleur qui attend le lecteur. Tereza essayera pendant des années de survivre à la soumission que demande le Capitao, trouvera un amour avec un docteur, combattra la vérole en faisant face à la lâcheté d'un autre docteur, rejoindra un bordel... Bref, une vie faites d'obstacles, de difficultés, et qui est une histoire intéressantes à découvrir.



Un regret cependant : malgré toute l'ambition formelle et structurelle de la chose, le final semble précipité, au terme d'une derniére partie qui, pourtant, parait s'étaler, elle. Un étrange paradoxe qui a tendance à gâcher un tout petit peu le plaisir mais pas de quoi en faire une oeuvre raté. Parfois difficile à lire de par la dureté de certains événements, il n'en est que plus fort !
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Les Terres du bout du monde

Moi qui n’aime Habituellement pas la littérature espagnole, portugaise et d’Amérique Du Sud, me voilà conquise par ce roman foisonnant, violent et sensuel dans lequel on plonge et on ressort uniquement à la fin. On est déboussolé tellement le souffle épique est présent. Je réitérerai avec plaisir Jorge Amado
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Dona Flor et ses deux maris

Après avoir savouré, il y a quelques mois, les péripéties de la sulfureuse et pétulante Tieta, je me suis plongée dans "Dona Flor et ses deux maris" avec un a priori plus que positif...

Et j'y ai bien retrouvé certains des éléments qui avaient fait de ma lecture un moment de réelle réjouissance !

Ici aussi, Jorge Amado anime sous nos yeux un monde riche de couleurs et d'odeurs, de cris et de musique, d'épisodes cocasses. Il met en scène une galerie de personnages haut en couleurs, que l'on suit durant toute une décennie, au gré des flash backs et des anecdotes qu'éveillent en Dona Flor le souvenir de son premier mari, et l'évocation de son existence avec le second.



Si Dona Flor se remarie, c'est parce qu'elle est veuve. Veuve de Vadinho, un joueur impénitent qui dilapidait toutes ses économies, beau parleur aux vaines promesses, aux multiples aventures féminines, et dont l'alcool rendait à l'occasion la main leste... Mais Vadinho était aussi un séducteur au charme irrésistible, un homme rusé mais espiègle, qui faisait des prouesses au lit et qui surtout, en dépit de tous ses travers, éprouvait pour Flor un amour sincère et profond.

Cette dernière est par conséquent fortement affectée par la mort brutale de l'époux terrible, en plein carnaval. Sa respectable apparence de veuve cache les embrasements nocturnes et la torture que lui infligent les réminiscences de ses ébats avec Valdinho.



Autant son premier mari était joyeux, inconvenant, menteur, autant le second est calme, respectueux des conventions, soigné... Le pharmacien Teodoro pratique l'amour à heures fixes, ne prononce jamais un mot plus haut que l'autre, et bénéficie d'une situation confortable. Il apporte à Flor la paix, la sécurité, et l'ordre. Ceci dit, elle l'épouse non par nécessité financière ou morale (l'école de cuisine qu'elle a montée grâce à ses talents de cuisinière lui permet de vivre correctement), mais parce que son corps appelle désespérément la présence d'u autre corps, et que sa jeunesse ne peut se contenter de solitude... Seulement, si elle apprécie la correction, l'intelligence de son deuxième époux, ainsi que la sérénité que lui apporte sa nouvelle vie, il lui manque quelque chose...



J'aime le ton de Jorge Amado, son style à la fois riche et facétieux, sa façon d'inviter le surnaturel dans ses récits. Il est facile de se laisser immerger dans ses univers grouillants, bruyants, d'imaginer les ruelles où se colportent les ragots des commères, les salles de jeux où de joyeux drilles jouent leurs dernières économies en faisant de l’œil aux filles appétissantes et impudiques...



J'ai aimé également le personnage de Dona Flor, qui impose dans cet univers masochiste et rétrograde (le roman a été écrit dans les années 60) son image de femme certes séduisante, conciliante, et respectueuse des conventions, mais aussi indépendante et volontaire.



Mais j'ai malgré tout peiné à m'impliquer jusqu'au bout dans ce récit qui souffre de longueurs et de redondances. Je crois que, dégraissé d'une bonne centaine de pages, je l'aurais trouvé parfait !!

Dommage...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les deux morts de Quinquin-La-Flotte

Si le titre est mauvais, le choix d'avoir traduit quincas par quinquin pour je pense une question de sonorité ( j'aime les sonorités de la langue portugaise, quinquin ne sonne pas comme quincas, prononcez quïncas)

ce livre est peut être un des meilleurs de Jorge Amado.

Nous sommes transportés dans les rues du pelourinho, à boire cachaça sur cachaça, à penser à l'amitié, de celles que l'on garde jusqu'à la mort.

Un hymne à toutes ces personnes qui se rassemblent pour boire un verre, car c'est le seul moment où nous nous sentons vivant, avant de reprendre nos activités.

Un livre qui rend hommage à la ville de Salvador et aussi un livre qui est intemporel pour sa vision de l'amitié.

Le texte est court, un très bon moyen de rentrer dans l'univers de Jorge Amado, une des plus grandes voix de la littérature brésilienne qu'il faut absolument découvrir si on s'intéresse à ce pays.
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Suor

Un peu moins enthousiaste que mes 2 collègues critiques, l'absence d'intrigue et de cheminement dans le récit m'a manqué.

Tel "la vie mode d'emploi" de Georges Perec on navigue d'un étage à l'autre et d'un occupant à son voisin, le tout constituant certes un microcosme typique mais qui aurait fini par lasser si Jorge n'avait pas su s'arrêter à temps.
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Tereza Batista

Roman fort, plein de fureur, d'humour et de tendresse. Tereza Batista, jeune orpheline, est vendue à un sadique, connaît la souffrance, la solitude, l'humiliation, n'échappe à son triste sort que pour tomber sous la coupe d'autres oppresseurs. Au-delà de son individualité, Tereza figure parfaitement la femme brésilienne et son dur destin. Elle a la particularité de ne jamais se résigner. Le livre montre la grandeur de son combat humble et apparemment désespéré. A lire
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Yansan des orages

Toute la puissance poétique de Jorge Amado, immense écrivain. On plonge dans ce monde métisse des anciens esclaves au rythme des tambours pour célébrer les candombé, syncrétisme pragmatique entre le christianisme imposé par les anciens maîtres et les rites animistes des ancêtres, se concrétisant dans le vaudou. On suit, émerveillés, Amado dans les ruelles de Bahia peuplées d'enfants nus et joyeux, de femmes parées qui sentent la"girofle et la canelle" Laissez vous emporter, fermez les yeux, entendez la musique...et dansez !
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Cacao

Je ne connais pas encore très bien la littérature sud-américaine mais un de mes projets pour l'année 2013 est de découvrir ces plus grands auteurs. J'ai commencé par ce court roman du célèbre Jorge Amado et je vous annonce que je suis conquise.

L'auteur nous plonge dans la vie du narrateur, fils d'un entrepreneur qui s'est fait dépouiller sa fortune par un oncle sans scrupules. Il devient ouvrier à l'usine puis part travailler dans une plantation de cacao appartenant à Mané-la-Peste, un riche propriétaire cruel, cupide et sans scrupules. C'est ainsi qu'il sera confronté à la misère des travailleurs, à leurs terribles conditions de vie qui s'apparentent presque à de l'esclavage ainsi qu'aux abus des propriétaires fonciers.

La vie des femmes reste encore plus sordide : soit elles sont ouvrières et ont des conditions de travail aussi dures que celles des hommes ; soit elles sont prostituées, vendent leur corps et s'exposent au mépris et à la maladie ; soit elles subissent l'assiduité des propriétaires et de leurs fils, qui n'hésitent pas à profiter de leur position pour les violer. Mais heureusement, la solidarité et l'amitié viennent contrebalancer légèrement cette vie presque sans espoir. Parfois, mais très rarement, les rapports de force s'inversent, comme celui d'Honorio homme de main qui connaît des éléments compromettants sur le propriétaire et qui en profite pour maintenir son emploi et demander quelques avantages.

Ce roman a des accents de Germinal par la dénonciation du système d'exploitation des ouvriers. Mais il est aussi très proche aussi des raisins de la colère de John Steinbeck par l'utilisation du parler des travailleurs et par l'accent mis sur l'injustice et l'oppression des plus faibles. le style d'écriture est très simple, sans détails superflus, mais émouvant et juste.

C'est un livre que je vous conseille vivement !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Capitaines des sables

Les enfants du paradis



Salvador de Bahia, Brésil, années 1930.

Les capitaines des sables, bande de gamins des rues abandonnés, survivent par de menues rapines. Dans cette ville magnifique, libres comme l’air, ils forment un groupe uni par son chef, Pedro Bala. Chacun a un surnom évocateur : le Chat, Patte-molle, Joao Grande, le Professeur, S’la coule douce, Sucre d’orge… Ils vivent en communauté dans un entrepôt abandonné : les grands protègent les petits, ils partagent tout.

Leur fraternelle débrouillardise leur permet d’échapper à la police, à l’orphelinat, à la maison de correction. Sur la plage, ils découvrent l’amour avec de jeunes mulâtresses. Les seuls adultes qui côtoient leur univers sont le curé José Pedro ou le pêcheur Chéri du bon Dieu.…



Jorge Amado, né en 1912, décédé en 2001, est le Victor Hugo des brésiliens. Ecrivains des pauvres, des exploités, des victimes d’une société injuste et égoïste, il magnifie la bonté et l’intégrité de ses personnages en nous faisant rêver.

« Capitaines des sables » est une suite de courtes histoires qui créent une douce ambiance tropicale pleine d’enfants métissés dans une ville colorée. C’est vraiment bien écrit et tellement agréable…

Ma critique pourrait s’arrêter là.



Mais il faut aussi savoir qu’Amado a écrit ce roman en 1937 alors qu’il était communiste et qu’il a été publié en France en 1952, avant la mort de Staline.

« Capitaine des sables » est donc typique d’une littérature qui a idéalisé une situation sociale à des fins politiques. Si on le compare à « La cité de Dieu », de Paulo Lins, qui évoque l’ultra violence des gamins des favélas de Rio, on se demande si on n’est pas dans le monde des Bisounours .

Ne nous leurrons pas. Derrière les jeunes filles en fleur rencontrées sur la plage, il y a des viols, et dans les fuites éperdues après un larcin, il y a des coups de rasoir, ou de pistolet, des morts…



Mais cela ne met pas en doute la sincérité de l’auteur, ni son talent, qui est immense.

Jorge Amado savait transformer l’enfer en paradis, le cauchemar en doux rêve exotique, de violents faits divers en épopée.

N’est-ce pas la marque d’un grand écrivain ?
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Capitaines des sables

Vous avez vécu avec Eux quelques heures et ce que vous redoutiez arrive… la dernière page. Alors, pour ne pas avoir l'impression de laisser ces gamins en plan - alors que c'est eux qui vont peut-être vous manquer... -, vous relisez les pages cornées... pour enfouir en vous ces âmes frondeuses, insolentes face à la vie, qui vous ont tant appris.

Si vous avez envie d'ailleurs, d'aventure, d'humanité, dévorez ce livre !
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Tieta d'Agreste

Tieta d'Agreste est un livre foisonnant et coloré qui, à lui tout seul, pourrait représenter le Brésil. L'héroïne, Tieta, fait danser tout ce joli monde et le lecteur avec. Si vous ne devez lire qu'un seul livre de Jorge Amado, ce qui serait dommage, alors lisez celui-ci!
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Suor

J'ai découvert Jorge Amado en lisant ce livre, j'avais 15 ans. Cette invraisemblable galerie de portraits m'a fascinée et m'a encouragée à lire d'autres œuvres de cet auteur au style unique qui est devenu l'un de mes préférés...

Plus de 20 ans après j'ai pu réaliser mon rêve et aller visiter Bahia et son Pelourinho, qui n'avaient, depuis cette lecture, plus jamais quitté mon esprit.

Je ne peux que recommander très chaleureusement la lecture de Suor pour découvrir le grand Jorge.
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Les chemins de la faim

Quand les enfants ne croient plus pouvoir vivre sur la parcelle cultivée par leur père, ils quittent la maison. Leur père n’est même pas propriétaire et un jour il se fait expulser et doit rejoindre la route de la faim avec pour destination Sao-Paulo symbole de travail d’argent et de bonheur. Mais la route est faite pour les bien portants, les faibles n’arriveront pas à bon port.

C’est l’histoire de la misère, de la détresse de la mère qui ne comprend pas pourquoi naître pour tant de pauvreté et des hommes qui suent sang et eau vers un mirage.

Superbe
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