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Isabel Meyrelles (Traducteur)
EAN : 9782070384259
379 pages
Gallimard (20/11/1991)
4.01/5   49 notes
Résumé :

Un navire emporte vers les terres à demi barbares d'Ilhéus, au sud de Bahia, le capitaine Joao Magalhaes, Margot, Juca Badaro, Antonio Vitor et bien d'autres encore. Une chanson les accompagne, triste comme un présage de malheur, qui dit qu'ils ne reviendront jamais parce que, là-bas, la mort les attend derrière chaque arbre. Hommes, femmes et enfants, ils convergent de toutes les régions du Brésil, ils ont peu de traits... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
La région la plus méridionale du Nordeste brésilien mérite un petit détour marin : cap aujourd'hui sur Ilhéus, petite ville située à 114 milles nautiques au sud de Salvador de Bahia.

Au début du siècle dernier de majestueux navires à roues assuraient la liaison entre ces deux ports. le roman « Les terres du bout du monde », écrit par Jorge Amado en 1985, débute alors même que la sirène d'un de ces bateaux annonce le départ.
La traversée n'est pas d'agrément pour la grande majorité des passagers et notamment ceux de la troisième classe qui regardent, sans doute pour la dernière fois, Salvador de Bahia disparaître à l'horizon.
Pour la plupart de ces miséreux, de ces migrants originaires de l'aride Sertão, Ilhéus est synonyme de jours meilleurs. C'est la ville principale d'une région dont tout le monde parle, un nouvel eldorado où la fortune pousse dans les arbres. Un mot est sur toutes les lèvres et suscite les espoirs les plus fous : cacao !

Mais à Ilhéus le rêve de ces déracinés se transforme bien vite en désenchantement. Certes les immenses fazendas recrutent à tour de bras mais la nature du travail a des relents esclavagistes. Des journées interminables de défrichements et de brûlis dans une forêt infestée de moustiques et de serpents provoquent maladies et accidents en tout genre. La complainte de ces malheureux travailleurs au fonds des bois est d'une tristesse infinie.
Quelques dizaines seulement de fazendeiros se partagent des terres à perte de vue avec l'obsession d'en posséder toujours davantage. Ces colonels, comme les appellent respectueusement les travailleurs, vénèrent leurs plantations de cacaoyers qui d'une année sur l'autre gagnent sur la forêt. Tueurs à gages, avocats retors, journalistes sans états d'âme, politiciens corrompus sont à la botte de ces grands propriétaires terriens qui la plupart du temps sont de connivence.
C'est pourtant un différent foncier entre les deux colonels les plus puissants qui va mettre le feu aux poudres et transformer « Les terres du bout du monde » en western brésilien où tous les coups sont permis, où la vie d'un homme ne vaut guère plus qu'un panier de cabosses dorées.

Règlements de comptes et intrigues amoureuses alternent dans ce roman où la verve malicieuse du septuagénaire Jorge Amado fait merveille. Cette oeuvre met en exergue la maturité de l'écrivain. La construction des différents chapitres est particulièrement habile et les péripéties des nombreux personnages au caractère bien trempé nourrissent une intrigue où règne sans partage la loi du plus fort.

Ce roman où couleurs, odeurs et sonorités foisonnent, pourrait dans quelques semaines constituer un excellent dérivatif à la déferlante footballistique en provenance du Brésil.
Une dégustation chocolatée s'accorderait parfaitement à cette lecture sensorielle !
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"Les terres du bout du monde", une grande Aventure. Embarqués sur un navire, des hommes pleins d'espoirs voguent vers la fortune vantée par les gros propriétaires des plantations de cacao. Pour certains, c'est une vie d'esclave qui les attend.
"Les terres du bout du monde" est un récit magnifique de la lutte des fazendeiros, les gros planteurs de cacao d'Ilheus, au sud de Bahia. Jorge Amado qui est né en 1912 dans une plantation de cacao du sud de l'Etat de Bahia possède une totale maîtrise du sujet, Jorge Amado est un Grand écrivain reconnu dans le monde entier, son écriture est superbe !
Je peux aussi ajouter l'humanité avec laquelle il décrit les sentiments de ses personnages, les magnifiques descriptions des lieux ... un récit réaliste de la vie au début du vingtième siècle dans les plantations. À lire !
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Jorge Amado, écrivain brésilien originaire de Bahia, fait de cette région et de la culture du cacao la sève de ses romans...C'est à la lecture de plusieurs critiques dithyrambiques que j'ai fini par acheter Les Terres du bout du monde, qui renferme un carnaval bigarré de personnages : marins joueurs (tricheurs ?), jeunes avocats ambitieux, pauvres hères en quête de fortune, puissantes familles fanzandeiros ennemies, cherchant à s'accaparer les meilleures terres pour la culture du cacao, et bien sûr belles maîtresses et jeunes épouses terrorisées par les jagunço, les exécuteurs des propriétaires terriens...

La plume d'Amado esquisse avec brio les paysages et fourmillements du Brésil de la fin du dix-neuvième siècle, où la violence est justifiée par l'appât du gain et par l'hostilité de la nature, aussi luxuriante que meurtrière. Et toujours au loin le nom de Rio de Janeiro, promesse de succès et de faste inouïs...

Les Terres du bout du monde dévoile au lecteur un délice tout en couleur et de poétique description, mais j'ai trouvé le rythme un peu lent, et les personnages trop nombreux pour qu'on ne s'y attache vraiment. le plaisir que j'ai tiré de cette lecture est intimement lié à l'époque et aux lieux contés ; j'ai éprouvé beaucoup moins d'intérêt pour l'intrigue. Je reste néanmoins curieuse et lirai probablement un autre ouvrage de cet auteur, si vous pouviez m'en conseiller un au rythme un peu plus soutenu !
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Moi qui n'aime Habituellement pas la littérature espagnole, portugaise et d'Amérique du Sud, me voilà conquise par ce roman foisonnant, violent et sensuel dans lequel on plonge et on ressort uniquement à la fin. On est déboussolé tellement le souffle épique est présent. Je réitérerai avec plaisir Jorge Amado
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LES TERRES DU BOUT DU MONDE de JORGE AMADO
Si Cacao, une de ses premières oeuvres, traitait des conditions de travail inhumaines dans les plantations, ce livre traite plutôt de la guerre sans merci que se livrent plusieurs grands et petits propriétaires pour défricher une forêt et bénéficier d'une terre au sol fertile. Avec sa truculence habituelle, dans un pays sans règles, c'est la ruée vers l'or version cacao. Magnifique comme tout Amado.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La forêt était comme une vierge dont la chair n’aurait jamais senti la flamme du désir et comme une vierge elle était belle, radieuse et jeune malgré ses arbres centenaires, mystérieuse comme la chair d’une femme qui n’a pas encore été possédée.
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Il y a des travailleurs qui savent compter sur les doigts des mains et des pieds mais se sont des malins, pas des noirs bêtes comme Damio. Maintenant il faut qu’il apprenne à compter sur les doigts de l’autre main. Combien d’hommes a-t-il déjà tués ?
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Les jaguars, les serpents et les singes reposaient et les oiseaux ne s'étaient pas encore réveillés pour saluer l'aube. Seuls les vers luisants, lanternes des spectres, illuminaient de leur lumière acide le vert sombre des arbres.
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Sur les vitres de la fenêtre glissaient les larmes de la pluie les unes derrière les autres. Virgilio pensa que la nuit pleurait pour les morts de cette terre ; ils étaient nombreux, seule une tempête comme celle-là pouvait pleurer tant de morts violentes !
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Vingt ans après, les aveugles parcouraient les foires des villages récents de Piragi et Guaraci, nés sur la terre de la forêt de Sequeiro Grande, et chantaient les détails de la lutte :

"Il y avait tant de gens qui mouraient
que c'était une pitié.
Un jagunço d'Horacio tombait
suivi par l'un des Badaro ...
Les corps roulaient sur le sol
et tous les cœurs saignaient
de voir tant de monde tuer
de voir tant de monde mourir ..."
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Video de Jorge Amado (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Amado
Adriana Brandão auteur de "Les brésiliens à Paris, au fil des siècles et des arrondissements" vous parle d'un texte et d'un auteur important pour elle : "Dona Flor & ses deux maris" de Jorge Amado.
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