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Critiques de Joyce Maynard (1186)
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L'homme de la montagne

Après "Les filles de l'ouragan" et, surtout " Les règles d'usage", ce livre m'a semblé moins abouti.

Toutefois, l'affection qui lie les deux soeurs, Rachel, treize ans et Patty, onze ans, unies et complices comme si elles étaient jumelles, m'a touchée.

Il est vrai que je n'ai pas bien compris pourquoi il était étiqueté "roman policier". Le sujet principal, à mon avis, c'est l'adolescence de ces deux soeurs.

Mais il fallait sans doute mettre un peu de piment, alors, pourquoi pas un tueur en série...
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L'homme de la montagne

Dès le prologue, la narratrice, Rachel, romancière reconnue âgé de 43 ans, célèbre pour ses romans noirs, installe ce qui va suivre : une relation très forte la liait à sa sœur, Patty, de deux ans sa cadette et leur goût pour l’étrange, le mystère, la mort sûrement en partie dû à la profession de leur père Anthony Torricelli, inspecteur à la brigade criminelle en Californie du Nord;



L’été 1979 va marquer à jamais son enfance et son passage à l’adolescence. Elle a 13 ans, l’âge de l’éveil aux sens de toutes sortes, aux questionnements sur son corps mais aussi aux garçons, aux adultes qui les entourent.



Un roman d’apprentissage pour ces deux sœurs, très fusionnelles, vivant avec leur mère depuis le divorce de leurs parents, une mère dépressive qui, une fois sortie de son travail passe son temps libre à la bibliothèque ou dans sa chambre au milieu des livres, laissant ses deux filles livrées à elles-mêmes à la différence de leur père qui restera l’ange protecteur, même loin d’elles.



Ce père, d’origine italienne, qu’elles admirent tant, qui sait faire d’un cheveu une araignée, beau comme Dean Martin, qui aime les femmes mais une en particulier. Il enquête dans la série de meurtres dans les montagnes proches de la Cité de la splendeur matinale (il fallait le trouver) où vivent ses filles, il s’est complètement investi dans son enquête. Relation épisodique, complice mais de belle qualité alors que la relation maternelle, quotidienne est pratiquement inexistante.



Les deux sœurs se sont créé un monde à elles, fait d’excursions, de rêves, d’aventures, de basket, de chien, d’autant qu’elles n’ont pas de télévision ou alors muette, pas d’argent, peu d’ami(e)s, peu de sources d’informations à part ce qu’elles peuvent grappiller à droite ou à gauche,



J’ai trouvé la première partie s’étirant un peu, répétitive par moment et ne comprenant pas où l’auteure voulait m’emmener mais je faisais confiance, les thèmes évoqués m’intéressaient (je suis d’un naturel impatient, je dois l’avouer). Je sentais qu’il allait y avoir bien plus….



Puis tout s’accélère, dans des fausses pistes d’abord puis sur l’évolution des différents personnages (mais chut). Rachel devenue femme reprend l’enquête menée par son père, conciliant son travail d’auteure de romans policiers à l’enquête non résolue, ne pouvant accepter l’impunité du meurtrier, souhaitant finir ce que son père n’a jamais pu mener à bien, un devoir de mémoire, une responsabilité qu’elle porte sur ses épaules.



On retrouve l’ambiance des années 70, l’attachement qu’elle porte à San Francisco, le Golden Gate, frontière rouge entre leur monde et l’autre monde, mais aussi à la nature sauvage de la montagne qu’elles parcourent à longueur de journée, inconscientes du danger.



Le climat d’insouciance de l’enfance alterne avec le mal et la peur, les doutes, les suspicions, les interprétations enfantines face à des situations dont elles ne comprennent pas toujours le sens ni l’importance mais aussi les sentiments de la narratrice : culpabilité, responsabilité, remords et regrets vis-à-vis de sa sœur mais aussi de son père.



J’ai passé un agréable moment, une lecture détente mais avec un climat lourd, pesant parfois, sentant que le drame est proche. J’ai pensé à Frankie Addams ou à Le cœur est un chasseur solitaire de Carson Mc Cullers, ou à Ne tirez pas sur l’oiseau solitaire ou Va et poste une sentinelle de Harper Lee, romans d’apprentissage également plus anciens mais qui soulèvent tous ce difficile et parfois douloureux passage de l’enfance à l’âge adulte, souvent marqués dans ces romans par des événements qui accentuent le mal-être…..




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L'homme de la montagne

Ma deuxième de lecture de Joyce Maynard et j'en ressors enchantée...

L'auteur mêle brillamment l'histoire de deux jeunes soeurs à l'adolescence et une intrigue policière.

Rachel et Patty sont très liées, très complices, imaginatives, libres et on se plaît à les suivre dans leur histoire.

Vrai beau et agréable moment de lecture.
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Les Filles de l'ouragan

Le dernier roman de Joyce Maynard, où elle revient sur les attentats du 11 septembre, me tente beaucoup mais pour faire connaissance avec cette auteure j'ai choisi "Les Filles de l'ouragan" qui avait l'air tout aussi intéressant.



Je me suis plongée avec beaucoup de plaisir dans cette histoire qui déroule en parallèle la vie de Ruth et de Dana, nées le même jour dans la même maternité. J'ai aimé suivre ces deux destins pendant des années jusqu'à ce que toutes les ficelles du secret soient enfin démêlées. Même si on devine assez facilement ce qui a pu arriver à ces deux familles, le pourquoi et le comment ne sont révélés qu'à la fin.



Le style de Joyce Maynard est plaisant, les phrases s’enchaînent et on a du mal à lâcher le roman, une fois commencé. Une auteure à suivre.
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Les Filles de l'ouragan



Le lecteur comprend très vite le secret qui se loge au coeur de l'histoire mais je n'ai pas trouvé cela gênant car l'intérêt du livre est ailleurs: il s'agit surtout de suivre le destin des deux personnages principaux, Ruth et Dana.



Dans le prologue, l'auteur écrit: " Une chose à propos des ouragans: ils mettent tout sens dessus dessous.On ne sait jamais comment on retrouvera le monde, une fois le vent calmé.Ce qui est sûr, il ne ressemblera plus à celui d'avant."



New Hampshire. Les filles de l'ouragan, car conçues pendant l'un d'entre eux, naissent le même jour le 4 juillet 1950, dans le même hôpital.Et en effet, cette naissance bouleversera l'entourage familial , en dépit des nombreux non-dits et mensonges.



Des années 50 à nos jours, dans l'atmosphère étouffante de l'Amérique profonde, très bien rendue, nous assistons à l'évolution des deux filles, qui souffrent chacune car elles se sentent étrangères à leur propre famille, tant elles se voient différentes.Ruth, à l'âme d'artiste et Dana, attachée à la terre.Ces " soeurs d'anniversaire" , telles qu'on les nomme en raison du jour de naissance commun, vont se croiser de temps à autre, car leurs familles entretiennent un lien ténu et assez artificiel , qui les étonne d'ailleurs...



Le livre est riche: il entrecroise des thèmes essentiels de la vie: l'adolescence et la recherche de son identité,notamment ici la découverte de son homosexualité, les liens familiaux fragiles et complexes, la possibilité d'accorder son pardon, les choix délicats à faire.



On lit cette histoire avec émotion et intérêt.On est en complète empathie avec Dana et Ruth, filles du vent fou, filles aux points cardinaux égarés, mais dont la boussole intime sera retrouvée.
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Les Filles de l'ouragan

Ce livre est le premier roman de Joyce Maynard que je lis, et je ne compte pas m'arrêter là : cette lecture a été plus qu'agréable. Dès le début, j'ai eu une impression étrange que ne n'arrivais pas à définir, jusqu'à ce que je sois capable de mettre des mots sur ce que je ressentais : j'ai eu tout au long du livre l'impression que quelqu’un m'en faisait la lecture. Oui, que quelqu'un me le lisait à voix haute, et que je me retrouvais dans la position bien agréable de celui à qui on raconte une histoire. Une sorte de délicieux retour en enfance. J'ai donc bien volontiers laissé Joyce Maynard me raconter son histoire, et je l'ai écoutée, charmée par son récit.

Dana et Ruth, "sœurs de naissances" puisqu'elles sont nées le même jour, nous racontent alternativement la vie des familles Plank et Dickerson. Deux familles bien différentes mais au destin lié, dans lesquelles l'auteur a fait vivre, au-delà des deux héroïnes terriblement attachantes, de nombreux autres personnages fort intéressants.

Je vais garder un souvenir très doux de cette lecture, qui a été en plus une belle occasion de se plonger dans l'Amérique rurale du milieu du vingtième siècle. De quoi me donner envie de retrouver Joyce Maynard très prochainement.
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Et devant moi, le monde

Joyce Maynard semble n’avoir d’autre mérite que celui d’avoir été l’amante de JD Salinger. C’est en tout cas ce que s’attache à faire ressortir son autobiographie, dont la moitié est consacrée à l’idylle avec le grand homme. A l’issue des 460 pages, Joyce ne comprend toujours pas les motivations qui ont poussé Salinger à mettre une fin brutale à leur aventure – aveu d’autant plus sidérant que la raison semble plutôt limpide au lecteur. Anorexie, vaginisme, solitude, père alcoolique : le livre est truffé des nombreuses névroses de Joyce Maynard, sources probables de son incapacité à tourner la page sur sa relation avec Jerry Salinger.

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Pourtant, Joyce Maynard est terriblement attachante. Travailleuse acharnée, extrêmement intelligente, elle force d’autant plus l’admiration et le respect qu’elle est dotée d’une modestie désarmante qui vire parfois à l’autodénigrement. Joyce Maynard a-t-elle conscience qu’elle a connu une destinée hors du commun, indépendamment de l’apparition fugace de Salinger dans sa vie? On s’attendrit – ou on s’agace, c’est selon – face à tant de naïveté et de fraîcheur chez cette femme, qui oscille constamment entre maturité intellectuelle et ingénuité d’adolescente.

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Joyce Maynard savait prendre un risque en publiant Et devant moi, le monde, dont une partie repose sur la biographie non autorisée d’une autre personnalité. Les réactions ont été vives aux Etats-Unis lors de la sortie du livre : peut-on livrer l’intimité d’une tierce personne sans son accord? Mais s’il y a bien un trait de la personnalité de Joyce Maynard qui s’impose dans son récit, et qui fût le pilier de toute sa vie, c’est bien son insouciance face au danger.
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L'Hôtel des oiseaux

Un coup de coeur! Enchantée par ce roman à la fois vibrant et délicat.

Joyce Maynard écrit sur l'épreuve, la résilience et l'espoir dans ce roman à la couverture magnifique.

Il y a aussi un côté « conte » par ses quelques aspects imaginaires et envolées lyriques.

Tendresse et douceur accompagnent une grande humanité dans cette histoire où les sentiments éprouvés sont d'une touchante authenticité.

*

Dans les années 70, alors qu'elle se relève tout doucement d'un drame vécu lorsqu'elle était enfant, Amelia va de nouveau vivre une tragique épreuve.

Alors, désespérée, à vingt-sept ans elle s'apprête à sauter du Golden Bridge…

Pourtant, elle va se retrouver dans un petit coin d'Amérique Centrale, un endroit qui semble hors du temps et de l'Histoire, un village sur les rives vertes d'un lac aux eaux turquoise et au pied d'un volcan. Les couchers de soleil y sont flamboyants, les oiseaux et les fleurs rivalisent de beauté et de couleurs, émerveillent les sens.



A cette période de sa vie, le coeur douloureusement meurtri, elle va découvrir un autre monde que celui connu jusqu'alors, avec une perception différente et des personnages que l'on apprend à connaître. Et, elle va tenter de se reconstruire, de réapprendre à vivre.



La jeune femme est accueillie par Leïla, l'hôtesse de cet endroit magique - la Llorona – qui apparaîtra comme une éclaircie de ciel bleu dans ce moment très noir où elle a perdu goût à la vie.

Le cheminement entamé promettra d'être lent et laborieux, semé de tout un assortiment d'anecdotes et de surprises concernant plusieurs protagonistes…



La jeune femme saura-t-elle affronter ses démons en ces lieux mirifiques…et trouver un peu de sérénité malgré les tempêtes...

« Ici on pouvait changer de vie presque du jour au lendemain. »

Un apaisement pour qui sait regarder autour de soi et écouter avec son coeur.



Les personnages sont étudiés et décrits avec finesse et psychologie. (Je comprends la sensation de digression ou un ressenti de « longueur » dans cette partie du roman, on peut se demander où l'autrice veut en venir ; mais mon impression fut qu'elle posait plus intensément le décor « psychologique » et « humain » de l'ambiance souhaitée, et « boucler » ainsi une atmosphère).



Joyce Maynard offre une belle réflexion sur la résilience et la reconstruction.

« On ne trouve pas forcément ce qu'on cherche en venant au lac, mais on trouve probablement ce dont on a besoin ».



Et même si certains passages dans le roman relèvent de la pure invention, les sentiments et les ressentis eux sont bien réels – l'amour, l'amitié, la confiance, la bienveillance - et autres moins honorables puisque « tout paradis a ses serpents ».

*

Joyce Maynard nous raconte un peu de sa vie dans ses romans. Les similitudes distillées dans son écriture avec son histoire personnelle rendent ses romans vraiment touchants.

Il lui tient à coeur d'écrire sur l'amour, l'amitié, la famille, le deuil. On le ressent.

Aussi, dans ses romans, on peut tous s'y retrouver.

S'étant rendue aux lendemains d'une rupture amoureuse au Guatemala, dans un petit village au bord du lac Atitlàn, au pied d'un volcan, elle a raconté, lors d'une rencontre en librairie à laquelle j'ai été ravie d'assister, comment elle a construit quelque chose là-bas et combien certaines rencontres lui ont été précieuses.

Naîtra alors une fabuleuse histoire. Elle confie « le roman est né du paysage où je me trouvais. »

J'ai été sous le charme de ce roman, l'endroit m'a évoqué le Guatemala et le Mexique – un voyage fabuleux d'il y a plusieurs années ; je comprends combien Joyce Maynard doit apprécier partager son temps entre le New Hampshire et le Guatemala.

*

Merci à @iris29 initiatrice de cette LC partagée avec @Sevlipp @bidule62 @dannso et @MisssLaure.

Une première pour moi et j'ai beaucoup apprécié ! D'autant que nos avis et ressentis étant différents, nos échanges furent très intéressants.

*
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Où vivaient les gens heureux

Un roman qui m'a emportée bien loin. Les grandes joies et les grandes peines de la vie qui résonnent si fort parce que tout sonne si juste! J'ai ri parfois, j'ai essuyé quelques larmes avec Eleanor et j'ai copié des paragraphes entiers tellement ils me parlaient! Mon premier de cette autrice qui ne sera pas le dernier! Joyce Maynard a reçu pour ce roman le Grand prix Littérature Américaine et c'est amplement mérité. Un très gros coup de coeur!
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Où vivaient les gens heureux

Une lecture addictive,

d'un livre très américain.

The american way of life !

Ses stéréotypes, mais aussi ses contradictions

pour faire bonne figure.

Les jeux de ballons, soft ouT ball

commentés jusqu'à plus soif...

Le conservatisme et ses chemins de traverse...

Une mère courage qui

aurait eu sa place au dix neuvième siècle .

Une mère qui renonce à tout pour sauver sa famille

et, qui la perd bien entendu.

Les bons sentiments qui pavent l'enfer.

Un roman d'un autre temps

qui se passe maintenant .

Des ingrédients agaçants

qui cependant vous hameçonnent..

Une lecture qu'on ne lâche pas malgré tout.
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Où vivaient les gens heureux

un très beau roman sur la famille... avec ses hauts et ses bas.

Accidents de la vie, divorce, pardon, injustice... ce ne sont que quelques thèmes qui sont abordés dans ce livre.

L'auteure nous montre que même lorsqu'on pense tenir le bonheur entre ses doigts, il peut nous glisser tout aussi vite de ces mêmes doigts.



Eleanor, cinquante ans, mère, dessinatrice revient sur sa jeunesse et va faire l'expérience du bon comme du mauvais. Elle qui a perdu ses parents lorsqu'elle était jeune, veut construire sa propre famille. Elle s'investira corps et âme...



Mais à quel prix ?



Un très bon moment de lecture qui ne laissera pas indifférent.
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De si bons amis

Helen McCabe n'a pas vraiment le moral quand elle renconte Ava et Swift Havilland : elle suit les réunions des Alcooliques Anonymes et essaie d'avoir la garde de son fils, Ollie, suite à son divorce avec son ex-mari, Dwight. Elle partage de bons moments avec eux et Ava lui donne des missions de photographe qui lui permet de gagner mieux sa vie. Mais peu à peu, elle se rend compte que son couple d'ami n'est aussi aimables qu'ils le prétendent.

J'avais déjà lu L'homme de la montagne de la même auteur et j'avais beaucoup aimé. L'histoire est très différente, on sent la tension monter mais le malaise transpire rapidement. Ava et Swift sont bons avec elle mais on sent derrière leur gentillesse, comme quelque chose prêt à sortir. En parallèle, la relation entre Helen et Ollie évolue. Entre les deux, sa relation amoureuse a du mal à prendre sa place. L'auteur prend son temps pour monter le décor, et faire grandir les relations. On sent par les indices semés ici et là que ce couple n'est pas tout à fait ce qu'il prétend être. Joyce Maynard fait doucement grandir une ambiance malsaine avec un certain talent (quelques maladresses quand même). J'aime beaucoup son style, une auteure que je relirai avec plaisir !
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Où vivaient les gens heureux

Résumer un roman de Joyce Maynard en quelques lignes est toujours un exercice périlleux. Dans "Où vivaient les gens heureux", Joyce nous embarque des années 70 à nos jours dans le quotidien d'Eleanor, jeune talent, jeune artiste à succès dans la littérature jeunesse et qui décide d'acheter une maison.



Eleanor rencontre Cam et décide de fonder une famille dans cette ferme du bout du monde. Avec les années, trois beaux enfants font vivre ce lieu de paradis pour Eleanor mais elle est épuisée à tout faire à côté d'un mari beaucoup trop insouciant et déconnecté des réalités.



Mais une vie parfaite existe-t-elle ? Un drame vient noircir le tableau et va faire basculer le destin de cette famille. Eleanor va comprendre que la vie ne ressemble jamais à ce qu'on avait imaginé, elle va devoir hélas apprendre à vivre avec cette triste réalité.



Estampillé "le plus grand roman de Joyce Maynard", cette auteure qui m'a cueilli au coeur avec "Un jour, tu raconteras cette histoire" qui est pour ma part le grand livre de Joyce, et qui est encore aujourd'hui le roman le plus beau et le plus bouleversant qui j'ai eu à lire.



J'aime profondément cette auteure qui est vraie, qui s'inspire de son existence tumultueuse, où l'on sent la sincérité derrière les mots. Même si j'ai trouvé quelques longueurs en début de lecture, Joyce explore toujours avec brio la gamme des sentiments humains.



Réflexion sur la vie, sur le couple, sur la famille, Joyce peint avec délicatesse (et parfois dureté) tout ce dont sont constitué nos vies face à un monde en mouvement.



Vous l'aurez compris, cette chronique est surement pas objective tellement j'apprécie Joyce Maynard. Mais, une nouvelle fois ce nouveau roman m'a bouleversé, m'a fait réfléchir, porté par cette écriture reconnaissable entre toutes. Joyce Maynard à jamais
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Les Filles de l'ouragan

Le souffle annoncé par le titre n'est en fait qu'une bonne brise Force 5...

Le prologue énergique parait pourtant plein de promesses : le scénario qui mijote est alléchant.



Les composants de l'histoire ont été bien choisis : la vie rurale américaine de la seconde moitié du XXème siècle, un secret de famille, des personnages bien campés, deux narratrices à la fois opposées et complémentaires -comme le positif et le négatif d'un même cliché-....



Nous suivrons durant un demi-siècle deux familles bien différentes, plongées dans le même environnement des campagnes du New Hampshire. L'une continuera à y faire souche tandis que l'autre cherchera sa voie en faisant des échappées jusque dans le Midwest. Charnière de cette histoire, les interactions entres les membres de l’une et l’autre des familles se noueront de manière souvent inattendue.



Le ferme familiale est un des protagonistes à part entière, et nous livre, au fil des pages et des saisons, ses haricots fermes, ses petits pois croquants, ses maïs charnus et surtout ses fraises juteuses (qui iront jusqu'à être baptisées du nom d'un des personnages).



Mais peut-être les ingrédients n'ont-ils pas été ajoutés dans le bon ordre ? Pour moi, la sauce n'a pas vraiment pris. La recette aurait pu être beaucoup plus savoureuse ! On ne commence pas sa mayonnaise par le sel ?! Pourquoi donc le secret de famille est-il donné à deviner si tôt au lecteur... et si tard aux personnages ?! ... Qui se débattent longtemps en aveugle sous nos yeux un peu étonnés.



Comme on le pressentait en introduction, des thèmes importants sont traités, et de belle manière : en premier lieu, la question de l'identité, et puis celle de l'amour, maternel et paternel, et de l'amour filial, et de l'amour tout court...



Difficile de ne pas penser au savoureux film , sur le même sujet...



Une dégustation à la ferme très agréable, donc, mais qui nous laisse un petit goût d' « occasion manquée ».
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Les Filles de l'ouragan

Je suis très contente d'avoir enfin ouvert ce livre qui traînait dans ma PAL depuis bien trop longtemps... J'ai tout simplement adoré. C'est mon premier Maynard et je vais me pencher sérieusement sur sa bibliographie, parce que j'ai aimé la plume et l'univers qu'elle présente. Une histoire de secret de familles campée dans une Amérique rurale. Tout commence par un soir d'ouragan, ou un homme doit se rendre sur la route pour dégager un arbre... et se termine par une révélation qui bouleversera la vie de Ruth et Dana... Deux jumelles de date d'anniversaire... Née le même jour, dans le même hôpital, mais de deux familles différentes... On suit leur histoire sur plusieurs années, on suit le fil qui les unit... C'est très bien écrit. Une histoire très touchante, surtout celle de Dana. Il y a une scène tellement belle, celle où Dana et sa compagne apprennent qu'elle est condamnée par la maladie de Lou Gehrig... le soir, tendrement, Dana vénérera toutes les parties du corps de Clarisse... comme pour la chérir une dernière fois... C'est tellement tendre, tellement touchant... C'est les deux mots, qui, je crois, décrivent le mieux ce roman, tendre et touchant... J'ai beaucoup aimé ma lecture et je vous la recommande fortement.
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Prête à tout

Prête à tout est un roman que l'on lit comme on regarde un émission de témoignages à la télé. Un émission où l'interviewer interroge tous les protagonistes d'un drame, la famille, les amis, les voisins, les connaissances lointaines...

J'ai dévoré ce livre, mais je n'ai pas aimé. On ressort de ce livre avec un sentiment de malaise, voire de dégoût...

Et pourtant, je conseille ce roman car il montre une réalité de notre époque, réalité basée sur les apparences uniquement mais tellement réelles...
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L'Hôtel des oiseaux

Dans les années 70, Joan n'est encore qu'une jeune fille quand sa mère meurt dans une explosion d'une bombe à New York. Pour éviter toute enquête sur cette affaire de terrorisme, la grand-mère supplie la petite de taire cet événement à tout jamais, ils déménagent, et Joan doit changer de prénom, ce sera désormais, Amélia, pour le reste de sa vie.



Amélia grandit, devient une artiste, rencontre Lenny qu'elle épouse, un premier enfant, le bonheur ! Mais, Amélia est une nouvelle fois frappée par la tragédie. Elle ne s'en remettra jamais, et part.. au bout du monde. C'est à partir de ce moment là, que commence réellement le nouveau roman de Joyce Maynard. Amélia arrive à La Esperanza, en Amérique centrale, campé au bord d'un immense lac aux couleurs turquoise surmonté par un volcan. La reconstruction d'Amélia se fera ici, dans un vieil hôtel à rénover : l'hôtel des oiseaux !



Oublier tout de Joyce Maynard, ce roman est totalement différent. Dans une écriture et un langage visuels, colorés, réels et de courts chapitres, Joyce offre un kaléidoscope de chemin, d'histoire de vie, de voyage, de personnage, d'aventure, de questionnement, à travers un voyage en terre inconnue. Pas de retournement de situation à gogo mais des histoires incroyables de gens simples, ébahis pour la beauté du paysage.



Peu importe où Joyce Maynard nous importe, je suis du voyage, j'aime cette écriture à la fois simple et efficace où les émotions en ressortent grandies. Un roman où le hasard de la vie et des rencontres font la beauté, la puissance d'un lieu, comme un conte foisonnant d'histoires à travers un dédale de chemins.



Le chemin de vie d'Amélia (ou Joan) reste dans la tête telle une véritable héroïne. Que j'aime Joyce Maynard et ses romans pleins d'espoirs et de surprises. Un roman à lire pour le dépaysement mais surtout pour les derniers mots qu'on découvre dans les remerciements. Alors merci Philippe Rey de faire vivre la plume de cette auteure au grand coeur dans notre beau pays !
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Où vivaient les gens heureux

Nous suivons Eleanor, de vingt ans à l'âge de la maturité. Elle n'a pas eu une enfance très heureuse et rêve de fonder sa propre famille. Autrice à succès de livres pour enfants, elle a accumulé un pécule lui permettant d'acheter une vieille ferme à la campagne. Après plusieurs mois de vie solitaire, elle fait la connaissance d'un homme, Cam, qui se montre gentil et prévenant. Il s'installe à la ferme et ils décident d'avoir un enfant. Deux autres suivront, assez rapidement. Cam aime sa femme et ses enfants mais il n'a pas vraiment le sens des responsabilités. Tout repose sur Eleanor, y compris de subvenir financièrement aux besoins de la famille. La jeune femme s'en accommode mais ressent une certaine frustration, qu'elle peine parfois à cacher.



La famille aurait pu continuer à fonctionner ainsi si un évènement accidentel n'avait pas fait voler le couple en éclat. Après la séparation, Eleanor doit composer avec son ex-mari et ses enfants, s'oubliant parfois au profit des autres. Le beau rôle revient à Cam, ce qui est assez révoltant. J'ai éprouvé une grand empathie à l'égard d'Eleanor que je trouve admirable même si, parfois, ses choix sont difficiles à comprendre. J'ai aimé l'accompagner dans son parcours d'épouse et de mère. J'ai souvent fait le parallèle entre son existence et la mienne, bien que nos vies soient différentes. Je crois que toutes les mères peuvent se retrouver dans ce roman. Il faut parfois oublier ses idéaux et prendre la vie comme elle vient. La famille parfaite n'existe pas.



Joyce Maynard est une autrice américaine que j'apprécie particulièrement. Elle m'a comblée avec ce livre que j'ai eu peine à lâcher. J'ai appris qu'elle finalisait la suite de cette histoire. Je m'en réjouis car j'étais vraiment triste d'abandonner Eleanor sans savoir comment elle allait assumer le choix qu'elle fait à la fin du roman.



Quelques mots sur la version audio :



J'ai eu un peu de mal, au départ, à adhérer au timbre de voix de la lectrice, qui m'a semblé être celui d'une femme assez âgée alors que nous suivons une femme plutôt jeune durant une grande partie du roman. Cela n'a pas gâché ma lecture car je me suis accoutumée rapidement à la lectrice, emportée par le texte.



Un gros coup de cœur
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L'Hôtel des oiseaux

« L’hôtel des oiseaux » est un roman sur la renaissance et la résilience d’une femme qui, petite déjà, a subi de terribles traumatismes. À 7 ans, en 1970, Joan perd sa mère dans une explosion causée par une bombe dans un sous-sol de New York. Elle est prise en charge par sa grand-mère qui lui fait jurer de ne jamais parler de sa mère ni de cette explosion. Joan doit effacer sa vie précédente, et s’en construire une nouvelle. Pour cela, elle deviendra Amélia. Les années passent, Amélia, continue de vivre dans le secret. C’est une artiste. Un homme partage sa vie, elle est maman d’un petit garçon. À nouveau, le destin vient frapper à sa porte, une nouvelle tragédie fait voler son existence en mille morceaux. Incapable de faire face, Amélia décide de partir sans but précis. Loin : sa seule envie, son seul besoin. Elle atterrit dans un pays d’Amérique centrale, puis dans un hôtel, La Llorona, qui ressemble à un conte de fées, où la propriétaire Leila l’accueille chaleureusement. Ce havre de paix, « Juste le ciel, l’eau et le volcan », loin du monde et de ses vicissitudes, vont permettre, éventuellement, à Leila, de réfléchir, de guérir, et de se reconstruire.



« L’hôtel des oiseaux » raconte la rencontre de deux femmes. Amélia, traumatisée, dans la douleur, ne sachant plus très bien quelle direction donner à son existence et Leila la mystérieuse propriétaire de l’hôtel, un hôtel dont peu de gens ont entendu parler. Et pour cause, « Je ne fais pas de publicité pour La Llorona. Les gens dont le destin est de venir ici trouvent le chemin. » La première est retranchée dans son passé et son chagrin, la seconde est mystérieuse, mais riche des expériences vécues par les hommes et les femmes qui ont séjourné dans son hôtel. « Beaucoup d’histoires se sont déroulées à cet endroit. Certaines heureuse, d’autres à vous briser le cœur. Tous ceux que j’ai rencontrés venaient ici, poussés par une quête ou une autre. Ils n’ont pas toujours trouvé ce qu’ils cherchaient, mais ils ont en général trouvé ce dont ils avaient besoin. »



Ne vous attendez pas à un roman où l’on tourne les pages avidement, comme si on était à la recherche d’un mystère à résoudre à tout prix. Joyce Maynard prend son temps pour aider son lecteur à imaginer les lieux, et à rencontrer ces deux femmes. Dans « L’hôtel des oiseaux », la nature a une importance prépondérante, car autour de l’hôtel, elle est luxuriante. Le jardin à lui seul est d’une beauté à couper le souffle, et peut être utilisé pour de nombreuses méditations, ou simplement pour ne penser à rien. Ce n’est pas si facile, lorsqu’on est dans la douleur de faire le vide, et de déconnecter son cerveau pour apprécier le moment. En ce sens, vivre par procuration à la Llorona, permet au lecteur un temps de pause dans sa vie. J’ai beaucoup apprécié ce temps de repos, comme une trêve entre moi et moi-même pour arrêter le temps.



Alors, évidemment, même en fuyant, au bout du monde, on ne peut pas éternellement, se fuir soi-même. La vie reprend toujours ses droits, et c’est sans doute, en ce sens, qu’elle nous sauve de bien des manières. L’hôtel doit être rénové, les clients accueillis, les problèmes résolus. Car, même au paradis, certains démons reviennent toujours nous hanter, quand la vie ne nous réserve pas plus de surprises. Je n’en révélerai pas plus sur l’histoire à proprement parler, mais vous vous doutez bien que Joyce Maynard n’a pas écrit 560 pages de méditation contemplative. Elle nous réserve même quelques surprises que personnellement, je n’avais pas vues venir.



Outre l’ambiance, j’ai beaucoup aimé la relation entre Amélia et Leila, l’une paumée et l’autre comme investie d’une mission de sauvetage des âmes perdues. Puis, j’ai été très sensible, à la façon dont Joyce Maynard aborde la reconstruction d’Amélia. Comme dans la vie, elle laisse du temps au temps, et comme dans la vie aussi, son esprit, ses préoccupations disparaissent au profit d’autres, devenues plus importantes.



Dans « L’hôtel des oiseaux », il est également beaucoup question de l’instinct maternel, de maternité, de désir d’enfant, et de moyens pour y parvenir. C’est un roman sur la vie, mais également sur la mort. La nature y est toute puissante, et nous rappelle sans cesse que nous ne sommes que des invités ici-bas. Joyce Maynard aborde également les différences culturelles, les difficultés de la population indigène, la pauvreté et l’entraide commune qui nous donnent notre humanité, car fraternité et solidarité se conjuguent dans les deux sens. Ce livre est un hommage à l’endroit où l’auteur vit une bonne partie de son temps depuis plus de 20 ans. Il a fallu le défendre face à la fameuse « appropriation culturelle ». Elle, femme blanche non indigène, comment pouvait-elle se permettre ?



Si vous avez besoin d’un peu de temps pour vous recentrer sur vous, grâce aux autres, lisez ce roman. Joyce Maynard possède l’art de décrire les émotions féminines et les épreuves auxquelles sont confrontées beaucoup de femmes. Sa plume est délicate, sensible et poétique. À travers ses textes, il est possible d’entrevoir la femme qu’elle est, et ce qui la touche. Je n’ai pas encore fini de découvrir ses œuvres, mais je vous recommande vivement son roman « Où vivaient les gens heureux » paru en 2021 aux éditions Philippe Rey, grand prix de littérature américaine 2021 qui avait été un énorme coup de cœur.


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Où vivaient les gens heureux

Ce magnifique roman de Joyce Maynard est un petit bijou d'humanité et de tendresse centré sur la vie d'une femme ordinaire mais tellement belle, tellement admirable. Cette épopée est celle d'Eleanor, une jeune femme sans famille, qui se construit, grâce à sa détermination et à son talent, un petit cocoon dans une ferme achetée dans le New Hampshire. Patiemment, elle la rénove, s'adonne à son travail d'illustratrice puis un jour, c'est la rencontre qui change une vie. Elle fait la connaissance du grand amour, Cameron, un artisan dégingandé, éternel optimiste et ensemble, ils font de cette ferme leur foyer. Cette petite tribu composée de deux filles puis d'un garçon remplit ce havre de bruits, de rires, de jeux et bien évidemment d'amour. Cependant, malgré l'affection que l'on se porte, la parentalité use et l'amour physique, complice des débuts, s'étiole peu à peu. L'énergie d'Eleanor est happée par sa progéniture et ce qui faisait le charme de son mari finit par l'agacer...Un terrible accident viendra rompre cet équilibre et la vie familiale s'en trouvera définitivement bouleversée. Cette lecture m'a particulièrement plu et émue parce qu'on évolue dans un monde qui fait écho à ce que de nombreuses familles traversent. Eleanor ne mène pas une vie exceptionnelle, elle n'est pas une héroïne au sens littéral du terme mais une mère qui tente de faire au mieux, qui essaie de tout conjuguer ( vie familiale, professionnelle...) et qui finit par s'oublier à vouloir contenter tout le monde. Elle est une femme à laquelle de nombreuses femmes peuvent s'identifier. Et puis aussi cette fresque nous emporte, on s'attache aux membres de cette famille, à Toby tout particulièrement, que l'on suit du regard tout au long des décennies qu'ils traversent, nous demandant quelle sera l'issue pour Eleanor. De la difficulté de vivre en couple, de préserver ce lien si fort avec ses enfants, de ne pas s'oublier, de faire face à l'ingratitude de ceux à qui on s'est dévoué.... Maynard aborde de nombreuses problématiques auxquelles nous pouvons être confrontés et elle le fait avec beaucoup de grâce. Un très beau roman !
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