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Critiques de Joyce Maynard (1178)
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Où vivaient les gens heureux

Traduit de l'anglais par Florence Lévy-Paoloni



Eleanor veut pour ses enfants ce dont elle a manqué : une enfance heureuse, une vie de famille épanouie.

Cam, son mari, et elle s'y emploient. Ils vivent à la campagne, dans une maison qu'elle a achetée avant son mariage. Ils ont trois beaux enfants en pleine santé. La vie est belle.

Eleanor, qui fut « une artiste à succès » en écrivant et illustrant des livres pour enfants, s'épanouit dans son rôle de mère de famille et n'a pas d'autre ambition.

Cam, quant à lui, n'a rien changé à son mode de vie. Il a emménagé dans la maison de sa femme et « fabrique des bols et joue au softball. »

La question que je me pose c'est : comment font-ils financièrement ? Il faut entretenir la maison, les voitures, nourrir et habiller cinq personnes, les soigner, sans compter tous les imprévus.

Eleanor est plus forte, plus courageuse, plus responsable que son mari qui se contente de vivre sa petite vie tranquille. Elle travaille en free lance, s'occupe en outre de toutes les corvées ménagères et des enfants. Vous aurez compris que je n'ai pas une grande estime pour Cam. Et, sans rien dévoiler de l'histoire, je dis avec vigueur que je désapprouve la décision d'Eleanor. C'est elle qui endosse toutes les responsabilités, donc tous les reproches.

Leur vie va soudain basculer après un terrible drame dont je ne vous dirai rien, évidemment.

Un roman passionnant sur la famille, la fratrie, l'amour maternel sans limites, les non-dits.

Joyce Maynard est un auteur que j'aime beaucoup tant elle dissèque avec adresse tous les sentiments humains.

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Où vivaient les gens heureux

Je remercie Babelio et les éditions Philippe Rey pour le nouveau roman de Joyce Maynard « Où vivaient les gens heureux ». C'est l'histoire de la vie d'une femme, Eleanor, que la romancière nous raconte, et avant tout celle d'une mère. Lorsque débute le roman, Eleanor est déjà âgée et grand-mère. le lecteur comprend rapidement qu'elle connait certaines difficultés relationnelles avec sa famille (ses enfants et son ex-mari). Et c'est à l'occasion d'un épisode avec le frêne du jardin, symbole de son foyer, qu'on refait tout le flashback de sa vie et commence alors le cheminement qui nous amènera à cette situation…

Ses parents ne la considérant pas trop alors qu'elle était enfant, la jeune fille s'est sentie souvent seule et peu aimée. A l'adolescence, ils meurent dans un accident de voiture. C'est de cette perte et du manque d'affection que va rapidement s'insinuer en elle le besoin d'amour et d'un « vrai » foyer. Après des aléas sombres de son enfance et adolescence, ses talents de dessinatrice et les livres pour enfants qu'elle réalise vont lui permettre d'être indépendante et trouver ce qui est le plus important à ses yeux : une ferme dans laquelle elle imagine fonder une famille avec un mari aimant et des enfants. Et son voeu se réalise rapidement.

Après l'achat de la ferme dans laquelle elle met beaucoup d'énergie à remettre sur pied, elle va faire la rencontre de son futur mari -Cam un beau jeune homme artisan ébéniste-, qui sera suivie par l'arrivée de trois enfants.

On pourrait alors penser que le happy end est déjà là, en substance. On pourrait se laisser bercer tranquillement par une suite d'anecdotes du quotidien, avec les amis, les amours, les…. difficultés que connaissent toutes les familles (financières, les accidents, les tracas scolaires, les anicroches, etc.) , soucis que la jeune femme réussirait à surmonter, à force d'amour et de don de soi pour sa famille. Un peu comme « La petite maison dans la prairie ». Il ne manquerait plus que les chansons de « La mélodie du bonheur ». Bref que « La vie est belle ». On pourrait le croire si on avait malencontreusement sauté le premier chapitre du roman.



Mais, c'est au contraire ce qui amorce comme une plongée en enfer pour elle. Comme on l'a compris, la seule chose qui lui importe et qu'elle doit réussir, c'est son rôle de mère. Son travail n'existe que comme le moyen de subvenir aux besoins du foyer. Il faut préciser que son mari qui n'arrive pas à vendre ses créations autant qu'il le voudrait/faudrait, a en plus un caractère plus « tranquille », un tantinet léger d'une manière générale et, en particulier, au sujet des problèmes d'argent et des factures à payer à la fin du mois.

Ce rôle de mère (faire de bons gâteaux, aider aux devoirs, trouver l'argent, panser les petits bobos, etc.) est tellement important à ses yeux qu'Eleanor devient vite obnubilée par ce seul objectif, à tout prix, au prix du reste. Au point parfois de ne plus prendre suffisamment de temps pour jouer avec les enfants, contrairement au père, au point d'en oublier son identité d'épouse, au point d'être tendue, même vis-à-vis de ses enfants, au point de ne pas s'apercevoir de certains signes avant-coureurs.

Si elle a conscience des ambivalences (aimer son mari mais lui en vouloir malgré tout, ne pas toujours participer aux jeux des enfants, etc.), de prendre son rôle trop à coeur et de créer des tensions, le temps passe avec les contraintes du quotidien, les habitudes (et mauvaises habitudes) qui s'ancrent. Et il arrive qu'on ne se rende compte du mauvais chemin pris qu'une fois qu'il est trop tard pour s'en détourner.

Durant la lecture j'étais assez impressionnée que l'autrice réussisse à créer une ambiance en captant par de petits riens, ces moments du quotidien, que ce soit ces joies ou les autres, plus difficiles, ceux où on ne sait pas bien faire, où on loupe la tentative de rapprochement ou la tendresse de l'autre, focalisé(e) par autre chose, ces moments où on ne sait pas lâcher prise, tellement on rumine les imperfections des uns et des autres, tellement on ressasse continuellement cette insatisfaction à ce que l'autre n'aille pas dans le même sens que nous, ne porte pas autant d'attention sur ce qui nous importe.

L'autrice raconte les petits et grands défauts de chacun, mais aussi les amertumes et difficultés d'une femme qui gère son foyer. Elle sait raconter ces mises à distance douloureuses. Elle sait raconter la vie quotidienne mais aussi la résilience extrême de cette femme, frisant l'abnégation, le rôle qu'on endosse sans plus savoir comment s'en défaire (avec cette prise de conscience du rôle de mère qu'on accepte, qu'on assume, par amour et sens des responsabilités. Même si ce rôle est parfois trop lourd, et ce, malgré l'époque plus féministe et l'amorce du partage des tâches, il est bien difficile et culpabilisant de s'en alléger…)

J'imagine qu'en écrivant ce roman, Joyce Maynard, à presque 68 ans, a dû penser à sa vie, comme lors d'une analyse, aux bons moments et à ceux plus noirs, aux réussites et aux échecs. Elle a peut-être compris tous ces instants et situations qui nous enchainent et qui font boule de neige, notre façon d'être et de se comporter au sein d'un foyer qui peuvent engendrer tout l'inverse de ce qu'on souhaite profondément.

Il y a beaucoup de thèmes dans ce roman, principalement autour de la condition de la femme, de la mère et de l'épouse (viol, violence, gestion du foyer, difficultés à allier travail et vie de famille, relations amoureuses, voire extra-conjugales). Et même si c'était pour raconter la société et marquer les périodes, j'avoue qu'il m'est arrivé de penser qu'il y avait un peu trop de thèmes au bout du compte, avec un surplus à l'américaine (Sida, accumulation d'accidents et de décès violents qui jalonnent la vie d'Eleanor, identité sexuelle, etc.).

Au cœur du roman, il m'a été assez difficile de voir comment les choses pouvaient autant déraper (je ne peux malheureusement énoncer ceux les plus marquants par respect pour les prochains lecteurs). J'avoue ne pas avoir été toujours convaincue par certains évènements dans la vie d'Eleanor. J'ai eu parfois le sentiment que l'autrice avait fait le choix d'un évènement ‘'extrême '' et radical (notamment ceux en lien avec la maison ou encore ces nombreux accidents) -et, de ce fait, pas totalement crédible à mes yeux - pour servir son but : démontrer l'importance du pardon.

Selon elle, et sûrement n'a-t-elle pas tort, si on n'acquiert pas cette capacité à pardonner (plutôt que de ruminer et laisser son coeur et sa tête s'ankyloser de rancoeurs), malgré toute la bonne volonté du monde, tout ce qu'on pourrait faire ne serait que contreproductif, et on prendrait le risque de perdre des années de bonheur. Mais pour être franche, j'aurais tendance à penser qu'avant l'étape du pardon, il y a aussi certains actes, comportements, décisions, acceptations et autres façons d'appréhender les choses qui peuvent éviter de passer par la case « pardon ». Et c'est ce que j'ai bien plus ressenti lors de cette lecture.

Malgré ces petits désagréments, j'ai apprécié ce roman (j'avais adoré « Long week-end). Si j'ai fini par me détacher quelque peu du personnage principal, le petit Toby est resté mon petit chouchou. Et pour être parfois agacé, voire choqué, par les choix et comportements d'Eleanor et de Cam, jusqu'à certains traits de leur personnalité, cela montre finalement combien l'auteure sait ne pas laisser le lecteur indifférent et sans émotion. Elle nous fait penser bien sûr à notre propre parcours, notre propre famille qui, comme les autres, connait ses joies et ses peines. Et si le lecteur s'immerge dans l'histoire avec intérêt et curiosité, c'est sûrement parce que Joyce Maynard nous raconte un peu de nous également.

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Où vivaient les gens heureux

Dès les neuf premières pages, autrement dit dès le premier chapitre, on entre dans la vie de la famille. Joyce Maynard écrit son roman en adoptant le point de vue d’Eleanor, la mère. On apprend que celle-ci est maintenant grand-mère, qu’elle est venue dans la ferme familiale assister au mariage de Al, son fils aîné, qui était auparavant Alison sa fille aînée, qu’elle est séparée de Cam, son mari, qu’elle est restée brouillée trois ans avec sa fille cadette Ursula, en fait depuis la naissance de Louise, sa petite-fille, et que la deuxième épouse de Cam l’a quitté. Pour les explications, il faudra attendre !

***

La quantité d’événements évoqués dans ce premier chapitre m’a fait oublier un temps l’importance du prologue où sont présentés les bonshommes-bouchons, pourtant métaphore annoncée de ce que vont subir les personnages de Où vivaient les gens heureux. On peut faire confiance à Joyce Maynard pour nous entraîner dans la vie d’une famille, ou même dans la vie, tout simplement. Le roman se déroule dans un monde ouvert sur l’actualité et sur la culture sous toute ses formes. Les événements extérieurs influencent la vie des personnages qu’il s’agisse du mouvement hippie, de l’arrivée du rap ou de MeToo. L’accident de la navette Challenger dévastera Ursula enfant, Alison se passionnera pour la programmation et les ordinateurs dès leur débuts, etc. Il serait fastidieux d’évoquer tous les thèmes abordés, que ce soit par le biais du groupe familial, des voisins, des amis ou des connaissances : viol, avortement illégal, sida, transition sexuelle, séparation et bien d’autres encore. Comme toujours chez Joyce Maynard, l’enfance est la clé de tout. Eleanor subit une enfance solitaire, mal-aimée par des parents alcooliques qui ne se préoccupent que d’eux-mêmes. Cal, pour sa part, a été élevé par des parents autoritaires, en admiration devant son frère à qui tout réussit. Eleanor tentera par tous les moyens dont elle dispose de donner à ses propres enfants une enfance heureuse, celle qu’elle n’a pas eue. Elle va en payer le prix, un prix exorbitant.

***

J’ai aimé suivre Eleanor dans ce qui pourrait apparaître comme le roman d’un apprentissage qui n’en finit pas. Elle m’a touchée à tous les âges de sa vie, de son enfance délaissée à sa résilience. Elle m’a parfois agacée par sa trop grande indulgence, par son abnégation, par son oubli de soi, que des qualités, en fait, mais qui font qu’elle se perd et qu’elle finit par ressentir une profonde amertume. J’avoue que quand je pense à Cam, j’éprouve un ressentiment probablement plus grand que celui d’Eleanor, et qui a commencé bien avant le sien… « Au bout du compte, il s’agit d’un roman sur l’importance de demander et d’accorder le pardon. C’est une leçon qu’on apprend peut-être avec l’âge – une leçon inestimable, quel que soit le moment où elle est acquise » nous dit Joyce Maynard dans ses « Notes de l’autrice » (p. 544). C’est encore une fois un très beau roman, poignant, parfois triste, parfois plus serein, souvent bouleversant, porté par l’écriture limpide de cette autrice incontournable.

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Les Filles de l'ouragan

Un beau jour des années 50, quelque part dans un hôpital au fin fond du New Hampshire, deux petites filles voient le jour. Elles n'ont pas poussé leur premier cri que déjà leur existence s'entrecroise, inextricablement liées l'une à l'autre alors qu'elles sont si différentes.

Ruth, la rêveuse, la romantique, l'amoureuse. Dana, la terre-à-terre qui s'en sent si proche justement de la terre, intéressée par tout ce qui y pousse, qui se plante, qui se cultive.

En elles-même, ces deux filles ont si peu en commun qu'elles se seraient perdues de vue à peine quittée la maternité si la mère de Ruth n'avait pas tenu, pour d'obscures raisons, à les garder proches malgré leurs dissemblances, malgré la distance, malgré tout.



Bien sûr, un secret de famille qu'on peut trouver facile à percer dès le début mais, malgré les questions qui se posent d'entrée de jeu, j'avoue que si j'ai tourné autour, je n'ai jamais mis exactement le doigt sur ce troublant mystère, manque de flair, de comprenette ou de finesse, allez savoir mais qu'importe, ce n'est vraiment pas la résolution de cette énigme (et de toute façon, la fin se chargera de nous en éclairer) qui m'a tenue en haleine tout le long de ces 300 et quelques pages, non, ce que j'ai trouvé addictif dans ce livre, c'est l'écriture ! Quelle subtilité, quel hommage aux femmes et quelle douceur dans cette plume tout empreinte de nostalgie, donnant tour à tour la parole à ses deux formidables protagonistes.

D'autant plus conquise que de Joyce Maynard, je ne connaissais que Long week-end qui, s'il est plutôt bien foutu lui aussi, ne m'avait pas autant emballé que ces chouettes filles de l'ouragan alors qu'on ne les connait même pas ; qui sont Dana Dickerson et Ruth Plank sinon deux personnages littéraires noyés parmi des milliards d'autres ? Et pourtant, on se prend à s'inquiéter pour elles, à partager leurs joies et leurs drames, à leur souhaiter de s'en sortir malgré les chemins si différents mais toujours épineux qu'elles ont choisi de suivre. Alors oui, peut-être que c'est un peu convenu, peut-être même (parfois) un peu cul-cul la praline, personnellement je n'ai pas trouvé mais il semblerait que les critiques soient assez unanimes sur ce point, eh bien soit, aucune importance car le résultat est là : une réussite qui fait passer un excellent moment de lecture et ne donne qu'une envie : continuer à découvrir l'univers de celle que la côté Est américaine des années 70 tenait pour la nouvelle Sagan... Pour combler le tout, elle a eu l'immense privilège de côtoyer Salinger. Tout est dit.

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L'Hôtel des oiseaux

Enfant, Joan accompagnait sa mère dans une errance joyeuse au gré des hommes qu'elle rencontrait tout en lui chantant des mélodies avec sa jolie voix .

Cette période prend fin brutalement lorsque la mère de Joan disparait lors d'une explosion d'origine criminelle , à New-York en 1970 .

La grand-mère de Joan décide alors de fuir et la fillette devient Amelia.



Quelques années plus tard, un nouveau drame vient arrêter le cours de la vie heureuse d'Amelia qui trouve refuge dans un village , La Esperanza , au bord d'un lac dominé par El fuego, le volcan.

Elle est accueillie par Leila dans son hôtel délabré , la Llanora , Leila est une vieille femme généreuse , le jardin est luxuriant, les oiseaux enchanteurs , la vue sur le lac et le volcan magnifique. Amelia prend la suite de Leila , embellit l'établissement mais reste profondément marquée par les différentes pertes des êtres aimés.



Le lieu est le cadre de passage de personnes qui ont toutes une histoire à raconter.

Ces morceaux de vie sont souvent pittoresques, heureux ou tristes .

Le cadre merveilleux, l'accueil simple et sans jugement d'Amelia, la merveilleuse cuisine de Maria rendent ces séjours inoubliables, comme un petit morceau de paradis sur terre et lorsque chaque année, la nuit des lucioles resplendit, la contemplation est magique.

La vie du village vient aussi rajouter du piquant à la description.



Quand on a eu la chance de séjourner au bord du lac Atitlan au Guatemala , on reconnait ces paysages uniques qui se gravent à jamais dans la mémoire.



Si j'ai aimé le début du récit, y trouvant cependant quelques faits déjà rencontrés dans d'autres romans sans pouvoir retrouver lesquels , j'ai trouvé la partie centrale un peu longue avec les différentes petites histoires des clients de passage , la trahison d'un ami se sent rapidement et n'étonne guère . La fin du roman réveille heureusement le lecteur.



Dans les remerciements que fait Joyce Maynard, j'ai été assez effarée par les blocages des éditeurs , heureusement que ce roman a pu être accepté par un éditeur moins wokiste ...
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De si bons amis

Joyce Maynard n'est jamais décevante, elle connaît les bons ingrédients pour réaliser des romans réussis . Et c'est le cas dans ce dernier opus qui relate les relations amicales d'Helen, femme divorcée et plutôt paumée depuis qu'elle ne vit plus avec son fils, avec Ava et Swift, un couple de riches philanthropes, très dirigistes...Ce texte n'a pas la charge émotionnelle des «  règles d'usages » du même auteure mais il a l'efficacité d'un vrai page-turner. Un très bon moment de lecture.
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L'homme de la montagne

Rachel et Patty, ont 13 et 11 ans à l’époque des faits.

Entre un père accaparé par son travail de policier et ses conquêtes féminines et une mère dépressive, Rachel et Patty jouissent d’une liberté presque totale. La montagne est leur terrain de jeux favori. Elle attire les deux sœurs, aimantées par cet espace de liberté et de transgression. Quand en plus des meurtres y sont commis, elle devient presque un personnage à part entière. L’enquête, dirigée par le père des deux adolescentes, patine. Le serial killer joue avec les nerfs de la population. La police est à cran. L’inspecteur Torricelli est tenu en échec. Rachel a une imagination débordante. Elle se met en tête de traquer le tueur pour aider son père.

Joyce Maynard s’est inspirée d’un fait réel survenu à la fin des années 1970 dans la banlieue de San Francisco.

Sous des apparences de polar, « l’homme de la montagne » est avant tout un formidable roman d’apprentissage avec deux ados inquiètes et curieuses.

Les meurtres et l’enquête policière sont le fil conducteur de l’intrigue mais ce sont les relations humaines et notamment familiales qui sont le point d’orgue du livre.

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Baby love

Je ne me risquerais pas à conseiller ce livre à une future maman! Il s'en dégage une telle tristesse et si peu d'espérance.



Image d'une certaine Amérique profonde ou plus largement constat sociétal? Joyce Maynard, dans ce premier roman écrit en 1981 nous offre une vision bien pessimiste de la maternité et des relations conjugales.



Des très jeunes femmes, mères ou adolescentes enceintes à un âge où on espèrerait plutôt les voir faire des projets de vie personnelle indépendante, sans contrainte de charges maternelles,

Des femmes plus accomplies, en désir urgent et légitime d'enfant et de bonheur dans leur couple, pour une vie familiale harmonieuse,

Des plus ainées, naïvement ou angéliquement maternelles, face leurs enfants qui les dépassent,

Des vieilles aigries en désir pathologique de maternité...



Et les hommes dans tout cela? De la jeunesse à la testostérone conquérante, à la maturité accomplie, qu'ils soient flirt d'adolescence, compagnon, mari, tous englués par leurs pulsions, jusqu'aux plus déviantes.



Au final, des couples qui ne s'aiment plus, ou peu, ou mal...

Des couples désaccordés, quand la possibilité de bonheur s'illustre dans l'improbable, par un camping déglingué de communauté à la Peace and Love.



Dans des chapitres entrelaçant les personnages et les evènements, la sensibilité toujours juste de l'auteur et son sens du détail, abordent le thème universel de l'éveil de l'amour maternel et de l'art d'être parents.



Sexualité, grossesse, avortement, maltraitance, fidélité...

Des thèmes difficiles, peu de bonheur au fil des pages, un malaise diffus à la lecture d'un premier roman noir mais prometteur.



La romancière est déjà là mais que se passait-il dans la tête de la jeune Joyce Maynard, dans la décennie de ses vingt ans, pour motiver cette vision si déprimante?

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Les Filles de l'ouragan

...et l'ouragan a mis tout sens dessus dessous...



Neuf mois plus tard, deux bébés naissent un 4 juillet, dans deux familles différentes.

Les "soeurs d'anniversaire" grandissent dans l'Amérique des années 50-60 et leurs voix racontent alternativement leur quotidien de petites filles et d'adolescentes, entre leurs bonheurs d'enfance et leurs interrogations existentielles.



Fillettes puis femmes si différentes, opposées en physique et en gouts, étrangères dans leur propre famille, leurs jeunesses se construisent sur une interrogation d'appartenance. Pour chacune d'elles, un sentiment omniprésent, une inquiétude, une question muette, jamais posée, une bulle de non-dits qui les suivra tout le long de leur vie de femme.

Un fait originel de leur histoire familiale, qui conditionnera leurs choix d'adultes.



Et Joyce Maynard joue avec nos nerfs, prend son temps et laisse ses "filles" répondre à LA question que tout lecteur se pose depuis le premier chapitre. Son propos n'est pas faire du sensationnel mais de nous raconter de façon factuelle des parcours individuels particuliers, teintés de tristesse, regrets et mélancolie.

Notre frustration nous invite à une réflexion intéressante sur ce qui relève de l'inné et de l'acquis dans la construction d'un individu, et on peut alors prendre beaucoup de plaisir à une lecture attachante, visuelle, aux très beaux personnages ancrés dans leur époque.



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L'homme de la montagne

Rachel, treize ans, a une petite soeur formidable de onze ans, Patty. De vraies copines depuis toujours, ces deux-là. Papa est flic, un peu magicien pour ses deux 'princesses', très beau et séducteur. Tellement séducteur qu'il est parti pour une autre femme et que depuis, maman déprime, se réfugie dans les bouquins, laisse leurs filles vivre leur vie. Et comme elles ont de l'imagination à revendre, les gamines font les quatre cents coups, des jeux idiots, marrants, elles n'ont besoin de personne. Mais à treize ans, Rachel rêve aussi de la reconnaissance de ses pairs et elle est prête à beaucoup pour cela : mentir, trahir son papa, délaisser Patty, se faire tripoter par un abruti...

Non, je recommence, ce livre est une histoire de serial killer. Il n'empêche qu'au centre, il y a cette adolescente de treize ans, entre deux âges, une petite fille encore, une femme troublée par ses sens, déjà. Elle a trouvé un moyen d'entrer dans le cercle fermé des branchés : leur raconter l'enquête que mène son père, l'inspecteur chargé de ces meurtres en série, quitte à inventer des détails sordides.



Joyce Maynard est très douée pour nous mettre dans la tête de cette jeune fille sur le fil, on s'y voit, tout y est, la musique des années 70, les rêves, les craintes et les folies de cet âge, les sentiments et comportements excessifs. Mais après 'Long week-end' et 'Baby Love', je suis déçue. J'ai ressenti une impression de déjà-vu avec cette histoire de serial killer qui sert de décor, d'autant qu'elle m'a semblé mal fichue et cousue de fil blanc. Ces deux gamines sont bien vues et touchantes, il y a beaucoup de beauté dans leur complicité et leurs échanges, dans leur amour pour leur papa. Mais non, ça ne m'a pas suffi, je reste vraiment mitigée, l'auteur nous a habitués à mieux - à plus sobre et plus construit.



BO du livre : 'My Sharona', The Knack, 1979 https://www.youtube.com/watch?v=g1T71PGd-J0
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Long week-end

Henry, 13 ans, vit seul avec sa mère Adèle depuis le divorce de ses parents. Son père s'est remarié et a eu un autre enfant mais pour Henry, sa seule famille, c'est sa mère. Avec Adèle, une maman encore jeune et jolie, leur vie quotidienne est routinière. Surtout, Adèle ne sort jamais de chez elle, ne voit plus personne et c'est Henry qui se charge du ravitaillement lorsqu'il faut réapprovisionner les placards.

En cette veille du long week-end du Labor Day, il faut pourtant sortir pour acheter des pantalons pour la rentrée scolaire d'Henry. C'est la première sortie pour Adèle et Henry, après un été passé à la maison. C'est surtout une véritable expédition.

Au supermarché, ils rencontrent Franck, fraîchement évadé de prison et blessé. Franck leur demande de l'aider quelques jours en l'hébergeant afin qu'il récupère des forces. Sans aucune hésitation, Adèle accepte.



Dans la chaleur caniculaire de ce long week-end qui s'étire à l'infini, nous suivons un huis-clos autour de ces trois personnages qui peu à peu, vont dévoiler leurs fragilités. Avec talent, Joyce Maynard nous plonge très vite dans un cadre – une petite ville du New Hampshire où tout le monde se connaît - et sous le regard d'Henry, le narrateur, elle nous place comme les témoins privilégiés d'une intrigue addictive et tendue qui se tient sur quelques jours.

Henry est un jeune garçon de 13 ans, très protecteur avec sa mère, distant avec son père qui a refait sa vie, et de plus en plus obsédé par les filles et le sexe. Surtout, c'est un adolescent qui, avec l'arrivée de Franck, va trouver pendant quelques jours un père de substitution. Celui qui vous donne de l'assurance et de la confiance en soi. Grâce à Franck encore, Henry va découvrir autrement sa mère, une femme qui depuis des années attend de retrouver l'amour et le bonheur. Et pour Henry, voir sa mère heureuse, c'est le principal.

Adèle, à la fois forte et fragile, est terriblement attachante. Au fil du récit que nous fait Henry de sa vie de famille, on découvre comment cette femme fantasque et amoureuse est tombée progressivement dans la dépression et les névroses. Franck, lui-même en proie à des traumatismes passés, va permettre à Adèle de retrouver goût à la vie. Alors que tous deux se sont retirés du monde, volontairement ou involontairement, ils vont en l'un et l'autre trouver ce qu'il leur manquait. Ces deux âmes blessées par la vie n'attendaient que de se rencontrer...

Avec une intrigue calée sur quelques jours, Joyce Maynard réussit donc à déployer une histoire dense et sensuelle où le lecteur s'amuse, s'émeut, s'inquiète. L'enfermement assez rustre que vivait Henry avec sa mère, teinté de fin du monde, va laisser place à un tout autre mode de fonctionnement où le plaisir de vivre un bonheur simple illumine pour quelques temps le foyer.

Le style de Joyce Maynard, fluide, exprime très bien les sentiments ambivalents que ressent Henry et les dilemmes qui se posent à lui. Avec toujours une analyse psychologique fine de ses personnages, l'auteure sait nous les rendre très vite attachants.



Je partais pour une lecture sans surprise, j'ai découvert dans « Long week-end », une histoire solaire qui nous fait vibrer pour un couple inattendu et terriblement sensuel, et qui surtout nous touche au coeur dans cette relation mère-fils. La fin m'a particulièrement émue.

Une très belle lecture et un week-end que l'on n'oubliera pas.
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Où vivaient les gens heureux

Joyce Maynard a un très grand talent de conteuse.



Avec elle, pas besoin d'attendre 100 pages pour "rentrer" dans l'histoire.



Je craignais un peu l'épaisseur du roman (560 pages) et pourtant je ne me suis jamais ennuyée.



Je l'ai même dévoré assez rapidement car les chapitres courts me poussaient à lire la suite.



Au coeur D'où vivaient les gens heureux, Eleonor, prête à tout pour l'amour de ses enfants, pour réparer un passé difficile.



Au départ, tels les bouchons bonhommes qui reviennent à plusieurs moments du roman, les membres de la famille se laissent porter par les courants, flottent dans la même direction même si les éclaboussures existent. Et puis l'embarcation prend l'eau peu à peu jusqu'au naufrage.



Je n'ai pas envie de vous en dire plus, je vous conseillerais même de ne pas lire la quatrième de couverture qui raconte beaucoup de choses (pour moi tout a été une surprise).



J'ai adoré suivre l'évolution de cette femme de 1970 à nos jours et celle de la société en arrière fond, le changement de ses rapports avec son mari et ses enfants et le destin de tous ceux et celles qu'elle croise.



C'est mélancolique et bouleversant et toujours aussi fin dans l'observation des sentiments et ressentis. Une fois commencé, difficile de le poser !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Où vivaient les gens heureux

Les deux premières réflexions , d'ailleurs liées entre elles, qui me sont venues tout de suite après la lecture de ce roman sont : Y a t'il un guide pour être de bons parents et existe t'il un manuel du couple sans problème car, quoique on fasse , on a l'impression que ce n'est jamais la bonne méthode . Constat , on ne peut plus décourageant ...



Eléonor , jeune femme auteur d'une série illustrée d'histoire pour enfants , rencontre rapidement le succès , ce qui lui permet d'acheter sur un coup de cœur , une ferme dans la campagne du New Hampshire .

Quelque temps après , elle fait la connaissance de Cam, un sculpteur sur bois qui crée essentiellement des bols en loupe d'orme . Ils se marient , trois enfants arrivent rapidement après , ce qui comble les parents de bonheur.

Eleanor fait vivre la famille par ses revenus d'auteur mais avant tout , elle veut s'occuper de ses enfants et être une mère parfaite , tout son temps est consacré à sa progéniture , ne s'accordant que peu de pauses pour elle-même et sa vie de couple .

Cam, lui, ne vend pas ses créations , c'est un homme totalement détaché des problèmes d'argent, se laissant porter par son insouciance et les jeux de ses enfants .

La première partie du roman narre le quotidien de cette famille en apparence heureuse et m'a semblé , par moment assez longue et répétitive . Mais dès le prologue , le lecteur est averti que cela ne va pas durer.

Un événement dramatique vient détruire cette harmonie , Eléanor ne peut pardonner à Cam son manque de vigilance .

On assiste alors , impuissant mais avec beaucoup de compassion , à la descente aux enfers d' Eléanor .

Difficile de ne pas prendre son parti , de ne pas souffrir pour elle .



Joyce Maynard dissèque avec minutie les rouages qui conduisent à la confusion des rôles , à l'injustice faite à cette mère emplie d'amour pour ses enfants .Qui doit pardonner et comment le faire, large débat qui n'a pas vraiment de réponse .

Quelle part de soi doit on donner à ses enfants ? Pour Eléanor, c'était une évidence pour elle qui a tant souffert de l'indifférence de ses parents puis de leur disparition brutale , elle veut leur offrir ce qu'elle n'a pas eu dans son enfance , mais jusqu'à où et à quel prix ...

Avec un peu de recul, j'ai plus relativisé mon ressenti , les caractères étant , peut-être, un peu trop caricaturaux avec la femme, mère de famille et subvenant seule aux besoins de la maison et l'homme, dilettante qu'on a du mal à trouver sympathique . Comme quoi, je suis rentrée à fond dans l'histoire !
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De si bons amis

Une lecture agréable mais ce n'est pas mon préféré, il vaut mieux commencer avec un long week end ou l'homme de la montagne.

L'auteure explore les rapports humains, plus particulièrement l'amitié, par le biais d'une mère un peu paumée suite à son divorce, à ses problèmes d'alcool qui lui font perdre la garde de son fils et d'un couple très riche qui décide de la prendre sous son aile.

Helen reprend confiance en elle, et ses rapports avec son fils dans la maison du couple riche sont idéaux.

Trop beau pour être vrai, c'est clair. Mais là où l'auteure excelle, c'est qu'elle distille petit à petit les indices : ne pas se fier aux apparences, tout était sous nos yeux. Il suffisait de mieux regarder.

A t-on vraiment envie d'ouvrir les yeux sur la vie rêvée, la vie idéale que l'on vient de découvrir pour se rendre compte que l'on s'est trompé sur toute la ligne.

Une fois les yeux ouverts, la vérité vous saute au visage, et tout s'explique et plus dure est la chute.



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Prête à tout

Suzanne est une toute jeune femme qui ne rêve que de strass, de paillettes et de célébrité. Elle ambitionne de devenir présentatrice et de briller devant les caméras. Elle est sûre d'y arriver un jour puisqu'elle est « prête à tout » pour concrétiser son rêve. En faisant du forcing auprès du directeur d'une petite radio elle est embauchée en tant que secrétaire première marche indispensable pour très bientôt, elle en est convaincue, grimper auprès des stars du milieu. Le meurtre de son mari va dans un certain sens la propulser sur le devant de la scène, ce qui ne sera pas pour lui déplaire.

En alternant les voix, Joyce Maynard éclaire la personnalité de cette femme manipulatrice et « prête à tout » pour arriver à ses fins. Mais que ce soit la voix de Suzanne, elle-même, celle de sa soeur ou de ses parents et même celle des jeunes ados interviewés pour une émission de radio, je n'ai pas fait de différences, le style, les mots, le ton et même les tics de langage « si vous voyez ce que je veux dire » sont tous identiques quelle que soit la personne qui témoigne.

Ce roman est une immense déception, une lecture que je n'ai pas réussi à mener à son terme.



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Prête à tout

Oh oui, Suzanne Maretto est vraiment prête à tout, c’est le moins que l’on puisse dire. Et pour réaliser son rêve de grandeur, à savoir faire carrière dans le journalisme télévisuel, briller en star du JT comme ses idoles du petit écran, tout est permis. Et surtout, personne ne doit se mettre en travers de son chemin, sinon gare à lui (et je pèse mes mots). Quitte à manipuler, trahir, tromper, tuer (si si vraiment). Le rêve de carrière et de gloire est trop important pour ce joli minois, brin de fille à l’apparence fragile, jeune femme parfaite promise à un brillant avenir. Vénérée par ses parents qui ont été jusqu’à lui payer une opération du nez alors qu’elle était encore une enfant pour atteindre la perfection physique, protégée par sa sœur aînée, capitaine des majorettes de son lycée, excellente élève, major à l’université, désirée par tous les hommes, Suzanne Maretto avait tout pour réussir. Mais pas si facile de briller quand on n’a pas de réseau, qu’on végète dans une bourgade de province, et qu’on ne dispose pas du recul et du sens critique nécessaires. Alors en attendant, Suzanne sert de secrétaire à une chaîne d’info locale de chez locale (dont le scoop le plus sensass concerne la foire au cochon du coin vous voyez le genre). Mais comme notre jeune femme est pugnace, son patron lui permet gentiment de réaliser un documentaire sur le ressenti des adolescents d’aujourd’hui histoire de l’occuper (et de l’éloigner). Seuls 3 jeunes lycéens (2 garçons, 1 fille), du genre paumés acceptent de se prêter au jeu. Ils n’auraient pas dû…



Ayant besoin de briller à tout prix et à défaut de le faire devant des millions de téléspectateurs (pour le moment), Suzanne a jeté son dévolu sur le gentil et dévoué Larry Maretto pour qui elle est l’incarnation de la perfection absolue, la déesse à laquelle il voue un culte. Sauf que Larry ne rêve que de fonder une famille, créer un foyer paisible auprès de sa charmante épouse et de sa ribambelle de bambins gambadant dans la maison. Bref vous l’aurez compris, ça ne vend pas du tout du rêve à notre chère Suzanne. Comme toute femme d’action, à chaque problème, sa solution. Et pourquoi ne pas manipuler les 3 jeunes gens afin qu’ils buttent son tendre époux à sa place ? Et pas mal l’idée non ?



Alternant les points de vue de l’ensemble des protagonistes de cette histoire, Joyce Maynard fait de nous les spectateurs ahuris de cette effroyable et macabre machination. Nous assistons avec effroi et pour ma part une profonde hébétude aux agissements de Suzanne Maretto, stupéfiante de machiavélisme.



Décidemment j’adore Joyce Maynard, elle me transporte à chaque fois avec une étonnante simplicité. Ses personnages sont toujours des petits bijoux (soit de dévotion soit de démonisme ;)) qui remuent les lecteurs que nous sommes. Un rythme maîtrisé (personnellement j’aime beaucoup l’alternance de chapitres courts et des points de vue), une écriture fluide qui pour autant vise juste et pointe du doigt les travers de la société américaine (ici le pouvoir des images et de la télévision qui obsèdent).Quand on sait que Joyce Maynard s’est appuyée sur un fait divers, cela donne froid dans le dos. C'est d'autant plus flippant que ce roman écrit en 1992 est encore plus d'actualité aujourd'hui. Brrrr...
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Où vivaient les gens heureux

Eleanor est encore toute jeune lorsqu’avec ses premiers gains en tant qu’autrice-illustratrice de livres pour enfants, elle achète une ferme à retaper dans le New Hampshire, elle sent que c’est une maison où la vie a été heureuse. Mais le début du roman commence lorsque Eleanor a une cinquantaine d’années et revient pour le mariage de l’un de ses enfants dans cette maison de famille qui est dorénavant celle de son ex-mari, Cam.

Eleanor se souvient des moments où elle a vécu seule, de sa rencontre avec un jeune homme bohème, de la naissance de leurs trois enfants et, sur une trentaine d’années, de multiples moments, radieux ou dramatiques, de leur vie de famille.



Ce roman a beau sortir de l’imagination de Joyce Maynard, il est inspiré de ce qu’elle a vécu en tant que mère, et c’est sans doute pour ça qu’il sonne à tout moment parfaitement juste, et qu’il semble tellement universel. Les événements extérieurs à la famille ne sont pas oubliés, les personnages secondaires non plus, mais c’est le portrait de femme qui domine, son évolution, ses capacités à apprendre de la vie, ce qui rend le texte passionnant.

Mieux vaut ne pas trop en savoir pour se lancer dans cette lecture, qui parfois serre le cœur, et souvent entre en collision avec des sensations ou des souvenirs personnels. Je ne suis pas une spécialiste, bien que j’aie lu la plupart de ses romans, mais je trouve que l’écriture de Joyce Maynard a pris de l’ampleur au fil des livres, et que ce dernier fait paraître bien pâles bon nombre de romans sur la famille que j’ai lus auparavant.
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Où vivaient les gens heureux

J'ai beaucoup aimé ce roman qui décrit avec justesse et sensibilité les liens familiaux,les joies et les angoisses d'être mère mais aussi la complexité du couple avec son lot d'attentes, de projections et de déceptions ! Eleanor veut à tout prix offrir à ses enfants ce qu'elle n'a pas reçu des siens . Elle doit être parfaite et surtout ne jamais se laisser entraîner en " crazyland" ... seulement , à vouloir trop en faire elle devient obsédée par la volonté d' épargner tout chagrin à ses enfants. Lorsque son grand amour lui annonce qu'il ne l'aime plus et que la séparation s'impose, son abnégation pour répondre exclusivement aux besoins de leurs enfants est d'une émotion qui m'a touchée au plus haut point. Ce livre pourrait être banal car son sujet principal n'a rien de novateur. Cependant,de multiples sujets y sont abordés avec une justesse que seule l'expérience personnelle peut permettre avec autant de délicatesse. De plus,la façon dont Joyce Maynard écrit le cheminement de cette femme vers la construction de son rêve puis de sa déconstruction est exceptionnelle et nous offre une histoire poignante. Je n'ai pas évité l'identification à cette mère et j'ai vécu ses bonheurs,ses tristesses, j'ai eu de la colère là où elle l'a contenait,. Le sentiment d'injustice m'a envahi au point de tourner au désir de vengeance ! Mais finalement, Joyce Maynard nous conduit avec douceur et simplicité vers la beauté et la force du pardon,sur la capacité à se faire et faire confiance.
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Prête à tout

Un roman agréable à lire, d'une auteure que j'apprécie particulièrement.

Chaque chapitre est consacré à un protagoniste de l'histoire qui relate sa version des faits : qui a raison, qui a tort, qui est manipulé, qui manipule. Jusqu'au peut-on aller quand l'ambition, le sexe et/ou l'argent guident les gens.

J'ai retrouvé avec plaisir la plume et le style de Joyce Maynard, qui dépeint dans ce roman les dérives de la télévision et les rêves de célébrité, sachant qu' à l'époque de l'écriture du livre, Internet et le téléphone portable n'en étaient qu'à leurs balbutiements.

J'avoue ma surprise en lisant dans la postface en apprenant que l'auteure s'est inspirée d'un fait réel.
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Les Filles de l'ouragan

Pour la première fois, j'ai abandonné un livre de Joyce MAYNARD, "Les filles de l'Ouragan". Impossible de continuer et je ne saurais trop dire pourquoi sinon que je me suis ennuyée dès le départ. De plus, on comprend très vite "le secret" ce qui gâche assez tôt le plaisir.



Ceci est bien sûr mon avis personnel, très suggestif. Cela ne m’empêchera aucunement de continuer à suivre cette romancière que j'adore. Et bien sûr je vous laisse tout à fait libre de ne pas partager mon avis. Bien au contraire....
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