AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joyce Maynard (1177)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un jour, tu raconteras cette histoire

On connait certainement autant, sinon plus, Joyce Maynard, une des très grandes romancières américaines d'aujourd'hui, pour son histoire d'amour avec J.D Salinger lorsqu'elle avait 19 ans (une love story qu’elle avait relaté dans un très beau récit paru il y a une dizaine d'années), que pour son œuvre littéraire, pourtant de fort belle tenue, notamment son superbe "Long Week end", ou "L'homme de la montagne", dont on avait dit tout le bien ici .



Alternant avec la même maitrise romans et récit autobiographiques, elle récidive dans cette seconde veine en cette rentrée littéraire avec le poignant Un jour tu raconteras cette histoire dans laquelle elle narre par le menu détail le récit de ses années de vie commune avec Jim, de leur rencontre à ses derniers jours après un long combat contre un cancer du pancréas.



Sujet ô combien casse gueule quand on sait à quel point est fragile le lien entre autobiographie et exhibition de sa vie intime . Mais ici, alors que l’auteur se met totalement à nu, aucune sensation de voyeurisme ne nous étreint, tant la plume de Maynard évite tous les pièges inhérents à l’exercice. Résultat de recherche d'images pour "joyce maynard jim"



Par la force de son écriture, Joyce Maynard sublime le récit de cet amour entre deux sexagénaires revenus de pas mal de désillusions qui doivent d’abord apprendre à composer avec le passé de l'autre, qui vont vivre un bonheur fugace que la maladie va vite rompre.



A soixante ans passés, Joyce apprend ce que véritablement aimer veut dire, et ce qu’être un partenaire signifie : aimer en intégrant des paramètres tels que l’angoisse, du désespoir qui menace à chaque instant.



Malgré les souffrances des traitements, et des hospitalisations, Jim fait preuve d’un courage admirable pour lutter, même si dès les premières pages, Maynard ne nous fait miroiter de faux suspens et de happy end.



Joyce Maynard retrace leurs -courtes mais heureuses- années faites de voyages, de petites et grandes folies, de bonheurs du quotidien et de belles réjouissances, ainsi que leurs combat, leurs espoirs de guérison, les opérations et les médicaments, mais surtout la force de l’amour qui les unissait.



Ce récit d'un amour vécu sur le tard est traité avec énormément de justesse et de force, et évite les clichés et la banalité : on comprend largement comment Joyce Maynard avait pu émouvoir autant par sa personnalité que ses qualités de plume, émouvoir JD Salinger alors qu'elle avait à peine 18 ans.



La personnalité de Maynard, telle qu’elle transparait dans son livre, est assez formidable d’ambivalence et d’ambiguïté : jamais Maynard cherche à s’épargner, elle n'est pas tendre avec elle-même et même à travers la maladie de son compagnon, elle ne s’attribuera pas forcément le beau rôle.



Si la seconde partie une fois que la maladie fait son apparition est plus factuelle plus âpre que la première et les personnes hypersensibles pourraient être retournés, cette chronique des beaux jours et des jours terribles de ces américains sexagénaire, entre comédie romantique et chronique hospitalière insoutenable, est une vraie merveille à ne pas rater en cette rentrée littéraire 2017.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          280
L'Hôtel des oiseaux

La réfugiée de la Llorona



Joyce Maynard nous offre une nouvelle preuve de son talent avec ce riche roman, aux multiples rebondissements. Il raconte le destin tragique d'une femme qui, après avoir perdu sa mère, puis son mari et son fils, trouve refuge en Amérique centrale où elle va tenter de se reconstruire, en essayant d'oublier les fantômes du passé. Brillant!



«J’avais vingt-sept ans quand j’ai décidé de sauter du Golden Gate Bridge. L’après-midi j’avais une vie merveilleuse et, une demi-heure plus tard, je ne voulais plus que mourir.» Quel incipit! Avouez que vous avez d’emblée envie de savoir ce qui peut motiver une jeune femme à vouloir en finir avec la vie.

C’est ce que Joyce Maynard va nous raconter en revenant sur le parcours de son héroïne, mais aussi et surtout en nous dévoilant ce qui s’est passé après être monté sur le célèbre pont de San Francisco.

Joan a connu une enfance plutôt heureuse, même si la carrière de sa mère Diana – une chanteuse que l’on comparait à Joan Baez – la contrainte à se retrouver souvent seule. Mais elle a trouvé le moyen de s’évader grâce à ses crayons de couleur. Mais un premier drame va venir la frapper, alors qu’elle n’a pas sept ans. Sa mère meurt à New York dans des circonstances troubles. Un groupuscule terroriste, le Weather Underground, provoque un accident mortel en tentant de fabriquer une bombe et Diana figurait dans la liste des victimes. «Dans l’un des bulletins d’informations qui passa à l’antenne dans les jours suivant l’explosion, une photo de ma mère tirée de son annuaire du lycée apparut à l’écran. Elle était beaucoup plus jolie en vrai que sur la photo qu’ils montrèrent. Un reporter colla un micro devant une femme qui se révéla être l’épouse du policier décédé. «J’espère qu’elle brûle en enfer comme les autres», dit-elle. C’est à ce moment-là que nous avons changé de nom et sommes devenues Renata et Amelia.»

Joan ne comprend pas vraiment pourquoi elle s’appelle désormais Amelia, ni pourquoi sa grand-mère devient Renata, mais elle obéit et suit son aïeule. Elle n’aura plus l’occasion de voir son père non plus, ce dernier ayant promis de rester loin d’eux.

Les années vont passer, sa passion pour le dessin s’affirmer sans pour autant que ses blessures ne se referment. C’est quand elle va croiser Lenny qu’elle va croire le bonheur possible. Celui qui va devenir son mari est attentionné et aimant. Ensemble, ils rêvent de construire une famille. Quand naît leur fils Arlo, ils sont aux anges.

Mais un nouveau drame vient frapper leur paisible existence. En courant derrière un ballon, Arlo et son père, qui tentait de le rattraper, sont fauchés par une voiture et meurent sur le coup. Dès lors, on comprend l’envie d’Amelia d’en finir. Sauf qu’au moment de faire le grand saut, elle s’est souvenue de cette phrase de Lenny: «quand on a atteint le fond, on ne peut que remonter.»

Alors plutôt que de mourir, elle va rassembler quelques affaires et prendre le premier bus, sans vraiment connaître sa destination. Sur la route, au gré des rencontres et du hasard, elle va laisser le destin la guider. Et arriver en Amérique centrale dans un village au bord d’un lac et d’un volcan, dans un hôtel baptisé La Llorona, une sorte de petit paradis sur terre: «L'hôtel ressemblait à la maison d’un conte de fées. Partout où je posais le regard, je découvrais un détail extraordinaire, sans doute une création de Leila ou des gens du village: pas seulement les pierres transformées en singes, jaguars ou œufs, mais les plantes grimpantes qui formaient des tonnelles ruisselaient de fleurs épanouies évoquant les visions les plus folles d'un trip au LSD, les cours d’eau artificiels serpentaient dans les jardins, butaient sur des pierres lisses et rondes – quelques-unes vertes, sous une certaine lumière en tout cas, d’autres presque bleues. Un banc de pierre était creusé à flanc de colline. Il y avait aussi une méridienne qui semblait faite d’un seul tronc d’arbre. Un vieux bateau de pêche en bois, sur lequel s’empilaient des coussins, était suspendu à un arbre. De son tronc jaillissaient une demi-douzaine de variétés d’orchidées et une chouette taillée elle-même dans une loupe de bois.»

Commence alors, au fil des rencontres et des destins des habitants mais aussi des clients de l’hôtel, le roman d’une reconstruction. Mais comme tout paradis, il est entouré de serpents et ce chemin de résilience sera semé d’obstacles. La propriétaire de l’hôtel qui l’a accueillie va mourir et lui laisser gérer l’endroit. Une tâche délicate car tous ne voient pas d’un très bon œil cette étrangère leur dicter leur conduite. Mais Amelia a appris à affronter les problèmes lorsqu’ils surviennent, qu’ils soient petits ou gigantesques. Et à tenter de trouver dans l’adversité un nouveau chemin sur lequel elle pourra avancer. Jusque vers l’autre rive.

Joyce Maynard fait preuve d’une rare maîtrise de la narration pour tisser une histoire avec l’autre, pour s’imprégner de la magie d’un lieu, pour nous en décrire toute la sensualité. Elle enrichit aussi son roman de légendes, plus ensorcelantes et mystérieuses les unes que les autres, sans pour autant perdre le fil d’un récit qui court sur quatre décennies. Car l’écriture est toujours très fluide, les descriptions – en particulier la flore et la faune – précises, le rythme d’une grande musicalité. Et le tout accompagné d’un final éblouissant.

Comme le dit Gabriel García Márquez dans L’Amour aux temps du choléra, cité en exergue du livre: «Considérer l’amour comme un état de grâce qui n’était pas un moyen mais […] une fin en soi.»

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.




Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          272
Où vivaient les gens heureux

J’ai adoré cette lecture, qui a parlé à mon coeur de femme, d’épouse et de Maman imparfaite.



Un roman sur le temps qui passe, emportant dans son sillage espoirs et déceptions, rêves et désillusions, miracles et drames d’une vie de famille avec des enfants qui naissent, grandissent, s’épanouissent, frôlent la mort, découvrent qui ils ont envie d’être et s’émancipent, des parents qui s’aiment, s’éloignent, se séparent, se détestent et se retrouvent.



Un roman sur la maternité et l’amour inconditionnel d’une mère pour ses enfants.



Un roman sur la vie et ses surprises, bonnes ou mauvaises.



Un roman sur le ressentiment et le pardon.



Un roman ancré dans son époque et pourtant intemporel, tant les questionnements qu’il soulève sont universels.



Récompensé par le Grand prix de la littérature américaine 2021, Count the ways est un récit magnifique de justesse et d’émotion, une fresque familiale douce-amère que l’on referme à regrets, avec l'impression que cette famille est un peu la nôtre.
Commenter  J’apprécie          272
Où vivaient les gens heureux

C’est une maison, une ferme rénovée où une famille s’est construite à partir de l’amour d’un couple, faisant trois enfants à l’ombre d’un grand frêne.



Eleanor se remémore ce qui fut son parcours depuis son enfance solitaire, faisant d’elle une femme déterminée à réussir une famille comblée avec mari et enfants, au détriment d’une réussite professionnelle.

Une vie est faite de bonheurs et de douleurs: la naissance des petits et leur éducation, l’amour pour un conjoint, mais aussi la perte des proches, le naufrage d’un mariage, le parcours chaotique des enfants.



Le divorce est toujours un échec dans une vie de couple mais il se vit ici de façon particulièrement cruelle et injuste pour la mère de famille. Plus que la solitude de la séparation, c’est la relation brisée avec les enfants qui attriste, faite de non-dits et d’incompréhensions.

Voir les enfants choisir « leur camp » est sans doute le bilan le plus difficile pour un parent.



L’auteure modèle avec beaucoup de justesse un attachant portrait de femme malmenée par le destin. Toutes les étapes d’une vie, heureuse ou difficile, se racontent dans des chapitres brefs et synthétiques, induisant souvent de l’effroi, mais toujours de la compassion sans pathos, et se concluant sur une note de sérénité.



Très joli roman !

Commenter  J’apprécie          270
L'homme de la montagne

J'aime beaucoup cette autrice, et pour l'instant, après avoir lu quelques autres livres d'elle, c'est ce roman que je préfère. Nous avons une sorte de quête initiatique d'une adolescente, mêlée à une histoire de crimes sordides. Joyce Meynard a une plume délicate qui capte parfaitement l'esprit adolescent et je me suis retrouvée, encore enfant, dans la tête de l'héroïne.
Commenter  J’apprécie          274
Un jour, tu raconteras cette histoire

En un mot: abandon...



Je m'interroge toujours avec étonnement sur la nécessité qu'ont beaucoup de nos contemporains à se raconter, offrant au public leur intimité, dans le bonheur ou les épreuves. Partant du principe que ma vie n'intéresse personne, j'ai toujours quelques difficultés à plonger dans celle des autres. Une position sans doute construite sur une certaine forme de pudeur et de réserve, teintée d'un refus de voyeurisme.



Les écrivains, par leur aisance dans l'écrit, ont un atout indéniable pour aborder cet exercice, même si on peut douter que leur vie soit plus intéressante que celle de tout un chacun. Toute circonstance de vie peut devenir un sujet littéraire en soi pour un auteur, et quand la plume talentueuse de Joyce Maynard est à la manoeuvre, le lecteur a des chances d'y trouver son compte.



Voici donc une de mes auteurs appréciés délaissant à nouveau la fiction pour l'autobiographie. Elle se livre ici avec simplicité et générosité dans le récit de sa rencontre avec Jim, et des quelques années heureuses en sa compagnie. On ne peut qu'être touché par ce parcours de reconstruction amoureuse que le mauvais sort de la maladie atomise. On peut y voir aussi un dernier geste d'amour envers un compagnon qui l'a comblée dans une parenthèse trop vite refermée.



Et pourtant. Quel poids, ce livre!

J'ai pris en grippe cette lecture assez rapidement. Encore une fois, la "vie ordinaire" a-t-elle besoin d'être racontée? C'est un exercice typiquement américain de se décortiquer avec cette introspection. Joyce Maynard raconte le bonheur puis la maladie (interminable narration du parcours médical) avec savoir-faire, mais faut-il encore qu'elle ne perde pas son lecteur par manque d'intérêt. La vie privée me semble déjà bien assez riche et/ou compliquée pour s'encombrer de celle des autres, fût-elle d'un auteur connu.



Juste un avis, pour ce qu'il vaut. A vous de tenter...



Sélection Document pour le Prix des lectrices de ELLE 2018

Rentrée Littéraire 2017

Commenter  J’apprécie          278
Les Filles de l'ouragan

Si vous ouvrez ce livre, vous êtes assurés de passer plusieurs heures totalement absorbés par l'histoire étrange et passionnante de ces "filles de l'ouragan" !



Dans les années 50, dans une toute petite ville américaine, deux petites filles, Ruth et Dana, naissent le même jour mais dans des familles très différentes.

L'une naît en effet dans une famille de fermiers et l'autre dans une famille d'artistes. Elles seront considérées comme des "soeurs d'anniversaire " !

Malgré leurs nombreuses différences, leurs familles se rencontrent souvent, incitant les deux fillettes à garder contact l'une avec l'autre.

Nous les suivrons pendant plus de cinquante ans, attendant avec impatience de comprendre quel secret unit vraiment les deux filles.

C'est un bonheur de suivre le parcours de ces deux filles à l'opposé l'une de l'autre, de voir comment elles évoluent, de suivre leurs scolarités, leurs premières amours, leurs choix de vie de femmes adultes...

J'ai adoré ce roman et je l'ai dévoré d'une traite !





Commenter  J’apprécie          270
Long week-end

Cela fait bien longtemps que je veux découvrir Joyce Maynard, et tout particulièrement ce « long week-end » dont le résumé promettait qu’il s’agirait d’un thriller âpre et tendu. Apre et tendu, ce « long week-end » l’est assurément mais il s’agit de bien plus que d’un simple thriller. Ce roman est avant tout un superbe drame intimiste doublé d’une très touchante histoire d’amour.



L’argument de départ, un taulard en cavale s’invite chez une femme et son fils le temps pour se planquer, est bien celui d’un thriller. Et ce d’autant plus que l’action se déroule dans un climat caniculaire, de quoi faire monter la tension. Il y a d’ailleurs bien des ingrédients d’un thriller, notamment un suspense intense. Mais, contre toute attente, ce suspense ne viendra pas là où on l’attend. Je n’en dirai pas plus à ce sujet pour ne pas gâcher la découverte aux futurs lecteurs.



« Long week-end » est avant tout une histoire centrée sur ses personnages et leurs relations. Le roman va donc s’attacher d’une part à dépeindre la relation singulière entre Henry et sa mère Adèle, une belle femme quelque peu instable émotionnellement, et d’autre part à raconter une seconde chance qui est offerte à certains à travers une très belle histoire d’amour.



Le roman n’est pas parfait, il y a des maladresses, des faiblesses, notamment certains personnages secondaires. Le personnage d’Eleanor est tout particulièrement faiblard et manque de crédibilité mais elle n’est que très secondaire et sert avant tout de déclencheur à un moment donné du récit. Pas de quoi gâcher la lecture donc. D’autant plus que le trio de tête est lui particulièrement réussi. Frank, Adèle et Henry sont des personnages très bien écrits, très touchants.



Maynard construit subtilement son récit, amenant peu à peu, par petites touches délicates, le lecteur à s’attacher de plus en plus fortement à ses héros. On ne leur souhaite que le bonheur à ses êtres aux âmes fracassées par la vie. Tant et si bien que le dénouement qui pourrait sembler un brin facile et peu crédible s’avère un soulagement.



« Long week-end » a donc été une très belle découverte. Je m’attendais à lire un thriller qui me mettrait les nerfs en pelote et je me suis retrouvée avec un roman qui m’a touchée en plein cœur. Evidemment, après cette belle rencontre, je compte bien lire d’autres romans de Joyce Maynard.

Commenter  J’apprécie          260
Les règles d'usage

Wendy, 13 ans mène une vie d’adolescente comme tant d’autres dans sa famille recomposée, jusqu’au 11 septembre 2001, quand sa mère disparaît dans l’attentat du World trade Center.

Les premiers jours, l’espoir demeure, malgré tout. Peut-être a-t-elle réussi à s’échapper, peut-être erre-t-elle dans Manhattan, sonnée, traumatisée mais vivante.

Mais voilà, la mère ne revient pas, et Wendy se perd. Son désarroi se heurte à la souffrance de son beau-père à la détresse de son petit-frère, alors quand son père démissionnaire qu’elle connaît à peine lui propose de venir habiter avec elle à l’autre bout du pays elle accepte.

Commence alors une longue reconstruction au grès des rencontres qu’elle va faire et des décisions qu’elle va pendre.



Une lecture prenante, riche, toute en subtilité.

Le thème principal est le deuil, mais quantité d’autres sont abordés en filigrane par l’auteur, et en particulier, la complexité de la relation parents/enfants.

C’est un livre d’une douceur incroyable, qui blesse et qui berce, qui secoue et qui répare.

Au fil des pages, le charme agit de plus en plus fort et j’ai eu ce sentiment parfois que j’aurais pu continuer à lire pendant des mois sans jamais me lasser, suivre le lent cheminement de Wendy.

Commenter  J’apprécie          260
Les règles d'usage

Ici déjà, Joyce Maynard témoigne d'une sensibilité toute particulière aux remous qui agitent une famille et à la douceur des liens qui unissent ses membres. Elle examine un foyer détruit puis remodelé par le 11 septembre, faisant de Wendy, 13 ans, l'allégorie humaine des victimes collatérales de ce drame. Roman intimiste mais universel, les règles d'usage est un livre touchant (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/05/10/les-regles-dusage-joyce-maynard/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          250
Où vivaient les gens heureux

Je ne connaissais pas encore cette auteure que je voulais découvrir depuis longtemps (la faute à ma pal débordante, bien sûr), c’est chose faite aujourd’hui. J’ai eu la chance d’écouter la version audio lue par Anny Romand, qui donne vie avec grâce à tous les personnages et en particulier Eleanor et ses filles. Son intonation douce convient très bien à cette histoire, elle nous donne l’impression de partager les peines et les joies de l’héroïne.



Eleanor, auteure à succès de livres pour enfants, se rend dans le New Hampshire, dans la ferme de Cam, pour assister au mariage d’Al son fils ainé, autrefois sa fille Alison. C’est l’occasion de revenir près de quarante ans en arrière, lorsqu’elle a appris le décès de ses parents alcooliques dans un accident de voiture. Sa naissance n’était pas désirée et ses parents ne se sont jamais gênés de le lui faire comprendre. A seize, elle est orpheline et sa camarade de chambre, Pati l’invite à passer les vacances dans sa famille, qui se passeront plutôt mal. Après deux ans d’université, ses premiers livres lui ont rapporté une somme coquette, aussi Eleanor décide-t’elle d’arrêter ses études et de se trouver un endroit où se poser, ce sera justement cette vieille ferme dans laquelle elle vivra trois ans avant de rencontrer Cam dans un salon d’artisanat. Il est jeune, beau, insouciant et c’est le coup de foudre immédiat. Ils se marient et deviennent rapidement parents de trois enfants, ils sont heureux, jusqu’au jour où… Toby le cadet a un grave accident parce que son père ne le surveillait pas et c’est le début de la fin du bonheur pour cette famille qui va se déchirer.



Eleanor est un personnage touchant que nous suivons de son enfance à sa maturité. Elle connaît un grand bonheur, mais il ne dure pas. Elle voulait donner à ses enfants ce qu’elle n’a pas connu : une enfance heureuse dans une famille aimante et vivante. Elle est très perfectionniste et veut protéger ses enfants de tous les chagrins. Elle est prête à tout pour cela, si la scène des six ans d’Ursula, où elle retourne la maison pour retrouver la sandale transparente de la Barbie reçue par la fillette est plutôt ridicule, comme le souligne Cam, elle prendra d’autres décisions dans ce sens plus tard et se retrouvera piégée, manipulée, puis rejetée finalement par ses enfants devenus adolescents puis adultes. Cam n’est sympathique qu’en apparence, c’est un éternel adolescent, incapable de prendre ses responsabilités. Il a le beau rôle auprès des enfants qui voient en lui le papa idéal, abandonné par sa femme, alors que ce n’est pas la réalité. Les enfants n’ont aucune objectivité et condamnent leur mère sans connaître la totalité de l’histoire, le père les manipule et ils n’y voient que du feu.



Le livre explore en profondeur les différentes violences faites aux femmes, par les hommes, les enfants ou la société. Les héroïnes féminines, Eleanor et Darla sont victimes de nombreuses violences, primaires pour la seconde et nettement plus subtiles pour la première. De par son inconséquence, son refus de participer aux frais de la famille, ses manipulations pour « posséder » l’amour exclusif des enfants, Cam est un mari maltraitant, même si jamais il ne lèverait la main sur sa femme, il ne doit même pas se rendre compte des dégâts qu’il provoque, ou alors s’en fiche. Eleanor n’est pas complètement innocente non plus, elle ne cesse de tendre le bâton pour se faire battre, elle accepte le comportement de Cam et au lieu de l’affronter pour que les choses changent, que la famille vive mieux, elle s’enferme dans l’amertume. Malgré tout leur amour, ils n’ont jamais de « discussions qui fâchent », ce qui est un excellente façon de laisser l’amour mourir. La mère atteint un sommet lorsqu’elle cède aux manipulations des enfants et offre la ferme sur un plateau à son ex-mari, celui-ci ne se donne même pas la peine la peine de dire merci. A la fin quand Cam malade a besoin de son aide, elle accourt. Elle complique tout et rate une bonne partie de sa vie pour ménager ses enfants, qui sont loin de lui rendre la pareille.



Tout au long du roman, l’histoire américaine, de la période hippie à nos jours forme un toile de fond dans laquelle s’insère les personnages. Le thème de l’argent est aussi très présent, celui de la transsexualité n’est qu’effleuré, car Eleanor ne saisit pas vraiment le problème d’Alison, ce qui est dommage. J’ai beaucoup aimé ce livre, un grand merci à Lizzie et Netgalley pour leur confiance.



#Oùvivaientlesgensheureux #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
Commenter  J’apprécie          253
Long week-end

Tous les ingrédients d'un vrai huis-clos inquiétant étaient réunis dans ce livre... mais l'auteur a décidé de totalement détourner l'exercice, tout en maintenant un certain malaise diffus.



Un prisonnier évadé qui cherche à trouver refuge auprès d'une famille monoparentale, tout est réuni pour des moments de stress, des tentatives de sauvetage de l'ado par sa mère ou l'inverse, des scènes d'action à couper le souffle... Pas du tout ! Et pour le coup, ce n'était pas forcément pour me déplaire parce que j'aime être pris à contrepied et assister à tout autre chose que ce à quoi je m'attendais.



L'auteure amène d'ailleurs bien les raisons qui font tout changer: les "victimes" désignées, la mère et son fils, vivent déjà au quotidien un huis-clos à deux, ne sortant quasiment que pour faire des courses et n'ayant quasiment pas d'amis. Le récit sera l'occasion de découvrir au fur et à mesure les raisons de cet enfermement volontaire. Sur ce type de famille, la réaction ne peut pas être la même face à quelqu'un qui ne peut finalement que transformer positivement cette vie de tous les jours en venant y amener du changement.



L'idée de la narration par le fils était également plutôt une bonne idée, d'autant que Joyce Maynard arrive plutôt bien à rendre son personnage d'ado renfermé, rejeté par ses pairs et obsédé par ses désirs sexuels. Au vu de tous ces éléments positifs, qu'est-ce qui limite alors le plaisir ?



Un choix stylistique m'a gêné même si j'ai parfois compris ce qu'il pouvait apporter. Les dialogues ne sont pas du tout différenciés d'un paragraphe de description. Ce qui pourrait être destiné à troubler le lecteur et à contribuer au malaise n'a réussi la plupart du temps qu'à me lasser. Dommage qu'un choix plutôt original finisse par tomber à plat.



Ensuite, la volonté de beaucoup contextualiser et de donner corps à l'histoire des victimes autant qu'à celle du "kidnappeur" finit par contribuer à une baisse du rythme, alors qu'il aurait été possible à mon sens de condenser les choses pour concilier "épaisseur" des personnages et suspense soutenu. La fin qui s'étire en longueur est à l'image de ce choix de narration qui m'aura fait un peu sortir de l'immersion.



Ce "long week-end" n'aura tout de même pas rempli totalement le mien puisque la lecture en reste fluide. Mais je crains également qu'il ne parvienne pas à marquer durablement ma mémoire.
Commenter  J’apprécie          250
Prête à tout

Voilà un roman impossible à lâcher ! je l'ai lu en une journée tant il était prenant.

Ce livre a plusieurs voix ; celle de Suzanne, avec son besoin maladif d'attention et de célébrité, celle de son mari, Larry, avant qu'il ne se fasse assassiner et qui la vénérait... L'histoire est vue et racontée par les principaux protagonistes et leurs proches.

En faisant un reportage sur la sexualité des adolescents, Suzanne séduit un élève, Jimmy, et gagne la confiance et la loyauté absolue de Lydia. Mais les versions de l'histoire diffèrent selon les personnages, qui racontent à leur façon les circonstances de la mort de Larry.

Inspiré d'un fait réel, la construction de ce livre le rend très prenant. On entre dans l'intimité de tout le monde, on connaît leurs secrets. L'histoire en elle-même est incroyable.

En bref, j'ai adoré et recommande.


Lien : https://clairesalander.wordp..
Commenter  J’apprécie          254
Où vivaient les gens heureux

Très difficile de chroniquer ce livre, l’envie de partir en vrille vers Crazyland me pend toujours au bout du nez… il faut donc croire que la vie des autres n’est pas si différente de la nôtre…



Ce roman n’offre en fait que les joies et les peines d’une vie pimentées à la sauce Joyce Maynard. C’est-à-dire en mettant à l’avant plan, la famille, le couple et la maternité.

Un premier événement donne le ton, la passivité d’Eleanor face une agression physique lorsqu’elle est étudiante l’incite à fuir plutôt qu’affronter. Ainsi, après le décès de ses parents et un désir de recommencement plus grand que nature, Eleanor se cherche une maison à elle.



« La maison était petite, ce qui lui plaisait. Celle de son enfance était grande et elle s’y sentait seule. Quand elle aurait des enfants, elle les garderait près d’elle. »



Eleanor trouve l’endroit où faire son nid et l’homme qui sera son mari, avec qui elle aura des enfants. Elle est certaine que sa vie sera bonne car ils s’aiment et le bonheur est rendu à son tour…

Mais sans compter sur un autre événement qui fait basculer la belle vie. À force de vouloir préserver ses enfants et son mari des problèmes, elle force le destin et doit encore prendre la fuite. Son rôle de mère est terriblement ingrat et elle voit éclater son foyer parfait. Pour éviter trop de peine à ses enfants, elle prend tout à sa charge et tel un mulet chargé, elle affronte la montagne d’une terrible séparation.

Quelle histoire bien contée, touchante et inspirante. Eleanor est un exemple de femme qui s’oublie pour les siens, qui ressasse le passé et qui s’en veut de ne pas avoir réussi. Un exemple parmi tant d’autres.

Joyce Maynard nous propose une quarantaine d’années dans la vie d’une femme, une héroïne à sa façon, une simple maman. Une femme qui vit beaucoup de deuils mais dont le pire est celui de la famille idéale. Une œuvre parsemée de chansons qui font l’histoire américaine et de décès de personnalités connues auxquelles se rattachent des épreuves ou des événements précis.

Un très grand roman!
Commenter  J’apprécie          240
Où vivaient les gens heureux

Un roman poignant, qui captive du début à la fin grâce à une écriture dense et une analyse psychologique de ses personnages.

Eleanor, orpheline à l âge de 16 ans, personnalité complexe qui n a qu un désir obsessionnel, fonder une famille et trouver le lieu idéal pour y habiter.

Les aléas de la vie vont peu à peu l éjecter de sa famille. On souffre, on est en colère avec elle, elle nous agace parfois par son côté invasif, mais on l admire car c'est une femme qui n'a jamais baissé les bras. Eleanor est et reste la charpente de cette famille explosee. En second plan, on traverse l Amérique des 70 à nos jours avec les symboles fort de son histoire. Le mouvement hippie, l assassinat de Kennedy, la musique avec Led Zeppelin, le mariage de Diana avec Charles jusqu'à sa mort accidentelle à Paris. La vie quotidienne de cette Amérique profonde qui se modifie peu à peu mais dont les valeurs restent accrochées malgré tout, soit en bien qu en mal.

Un très beau roman qui parle aussi de pardon et sait nous émouvoir avec intelligence.
Commenter  J’apprécie          243
De si bons amis

Un livre que j'ai trouvé plutôt troublant. L'histoire se déroule en Californie. C'est celle d'Helen, une jeune femme un peu fragile qui tombe sous l'emprise d'un couple à première vue exceptionnel. Belle maison, ambiance magique, luxe à profusion, chaleur humaine troublante...Le livre distille un vrai malaise au fur et à mesure que l'on pressent un drame à venir. C'est très bien écrit, joliment profond, très américain par sa simplicité apparente. Et le livre ne se lâche pas facilement, j'en sais quelque chose ! Helen s'attache à un couple d'amis qui la prend sous son aile. Mais ne serait-ce pas plutôt sous sa coupe ? Mais pourquoi s'intéressent-ils tant à son jeune fils ? Et pourquoi semblent-ils dénigrer son nouveau petit ami ?

A vrai dire, j'ai aussi trouvé un air de roman à suspense dans ce roman très prenant. Mon seul bémol provient de la postface que j'ai trouvée un peu prétentieuse, mais n'est-ce pas là une broutille au regard du vrai plaisir de lecture offert par ce livre ? Je suis preneur de conseils pour enchainer avec un autre livre de Joyce Maynard !
Commenter  J’apprécie          249
L'homme de la montagne

Un père inspecteur, deux sœurs fusionnelles, une mère dépressive et un tueur en série dans la montagne toute proche de la maison. Là où les deux filles, profitant d'une totale liberté trainent et s'inventent des histoires.

Ce tueur a tué 15 femmes, souvent jeunes. La police piétine. Le lecteur aussi, qui échafaude bien quelques scénarios mais sans grand succès.

L'écriture de Joyce Maynard est assez addictive, bien que son histoire ne semble pas avancer très vite. On suit cette vie de famille, avec ses hauts et ses bas. La pugnacité et la tendresse des 2 sœurs est touchante. Joli portrait d'un père, d'une famille qui essaie de se reconstruire. Pendant ce temps le tueur tue, et personne ne peut l'arrêter.

La fin du livre est une mise en abime de l'histoire. C'est un peu déroutant. Et puis il faudra vraiment attendre les dernières pages pour en savoir un peu plus.

Très beau roman sur l'adolescence, la fratrie, les faiblesses humaines avec en toile de fond, un tueur insaisissable. Mais ce n'est pas le fond du roman, c'est un prétexte à analyser les sentiments, les travers et la folie de cette Amérique.
Commenter  J’apprécie          240
Où vivaient les gens heureux

Eleanor assiste au mariage de son ainé, Al, elle revoit ses enfants, sa petite-fille. Elle voit aussi le grand frène brisé par l'orage et elle se souvient de son enfance auprès de parents absents et son envie d'avoir sa famille avec Cam, ce grand homme roux qu'elle a aimé dès qu'elle l'a aperçu. Les années passent, la famille s'agrandit, les bons moments s'additionnent jusqu'à l'horrible accident...

Un roman magistral ! J'ai beaucoup aimé la narration à travers Eleanor même si j'ai retrouvé quelques éléments de construction identiques au roman que j'ai lu de Joyce Maynard précédemment, De si bons amis : regard sur un passé depuis un présent apaisé, des parents absents, recherche sur des sites de rencontres... Ca ne m'a pas vraiment génée, peut-être est-ce une partie de sa vie qu'elle a partagé avec ses personnages ? L'histoire d'un couple, d'une famille, des amis au fil des ans, ses moments forts qui restent gravés en nous. Une histoire qui peut résonner en chacun de nous dans notre vie personnelle. Je me suis attachée à Eleanor, ses joies comme ses peines. J'ai été consternée par certaines de ses décisions ou par les réactions de ses enfants... Une recherche du bonheur tout au long des années qui prend le temps d'arriver à la conclusion (sans en être vraiment une, laissons vivre nos personnages...) A travers sa vie, on voit aussi certains évenements importants qui ont marqué notre existence : le mariage du prince Charles et de LadyDi, la mort de l'astronaute Christa McAuliffe, l'arrivée du sida...

Je n'ai quitté qu'à regret ces gens. Un beau portrait de femme mais aussi un roman très émouvant sur la famille, l'amour et le pardon.
Commenter  J’apprécie          240
L'homme de la montagne

L'homme de la Montagne est très bien écrit, la plume de Joyce Maynard nous immergeant dès les première lignes dans la peau de sa narratrice, Rachel, qui nous raconte l'année de ses treize ans, une période charnière de son existence.



Malgré un début prenant, je n'ai pas réussi à m'intéresser très longtemps aux affres de l'adolescence que traversent Rachel. Le récit s'étire longuement entre les moments de complicité avec sa jeune sœur, les parents divorcés peu présents, les premiers émois amoureux, les amies peu sincères mais si populaires,... Le tout dans une petite ville californienne secouée par une série de meurtres visant des jeunes femmes. Mais on ne suit l'enquête policière que de très loin, à travers le regard très partial de Rachel, dont le père est en charge de l'enquête.



Et puis on retrouve Rachel adulte, à la quarantaine, qui n'en a pas encore fini avec tout ce qu'elle a traversé l'année de ses treize ans. Et là tout se passe très vite, trop vite même : beaucoup de révélations et de rebondissements en cinquante pages, après le rythme plutôt lent des 300 premières pages...



Je n'ai donc pas été vraiment séduite par ce roman pourtant très bien écrit mais dont l'intrigue n'a pas su captiver mon intérêt.
Commenter  J’apprécie          240
De si bons amis

Helen est une femme déprimée. En effet, elle a perdu la garde de son enfant pour problème d'alcoolisme, et elle enchaine les petits boulots mal payés ...



Sa détresse va alarmer Ava Havilland, et va la prendre sous son aile, lors d'une rencontre fortuite.

Elle se conduit comme une véritable amie. Ava et son mari Swift vont tout faire pour elle, ils lui feront découvrir leur merveilleuse villa, leur merveilleux amis, et Ô combien ils sont généreux. Surtout, ils vont l'aider à récupérer la garde de son fils !



Nous suivons Helen sous emprise de cette amitié, aussi réaliste que toxique. Jusqu'au jour où elle va rencontrer Elliot, dont elle va tomber amoureuse. Cet homme simplet, ne convient pas à ses nouveaux amis extravagants qui ne se priveront pas de lui faire comprendre.



Tirailler entre l'envie de récupérer la garde de son fils, rester proche de ses nouveaux amis, et tomber amoureuse de Elliot, nous suivons les péripéties de Helen, sans chichis, dans un roman très réaliste.
Commenter  J’apprécie          241




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joyce Maynard Voir plus

Quiz Voir plus

Vingt mille lieues sous les mers

Qui est le narrateur?

Le capitaine Farragut
Ned Land
Le capitaine Nemo
Conseil
Pierre Aronnax

14 questions
650 lecteurs ont répondu
Thème : Vingt mille lieues sous les mers de Jules VerneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}