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Critiques de Karine Reysset (214)
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Comme une mère

Lecture agréable, un peu triste, un peu convenue dans le déroulement...
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Dans la maison d'été

L'histoire d'une famille française à travers 4 générations.

La maison d'été, acheté en 1980 par les grands-parents Rose et Albert, sera le lieu de rassemblement mais pas seulement. Cette grande maison familiale est le théâtre des bons comme des mauvais moments, des naissances comme des deuils, des retrouvailles comme des séparations.

A travers cette famille, c'est l'évolution de la société française qui prend vie sous nos yeux. Les sujets abordés sont universels : deuil, séparation, dépression, crise d'adolescence, conflits.

Cette famille pourrait être la notre tant on peut s'identifier à ses membres. On les juge parfois mais surtout on essaye de les comprendre et on développe de l'empathie pour eux.
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Dans la maison d'été

Rose et Albert décident d’acheter Les Hortensias en 1980, située dans une station balnéaire. Et pendant 40 ans , on va voir évoluer tous les membres de cette famille à travers cette maison avec les bons moments comme les mauvais.

J’ai aimé cette idée, de ne raconter la vie d’une famille que pendant les périodes de vacances, de ne les voir que lorsqu'ils sont dans cette maison secondaire.

Une famille qui tourne autour de la grand-mère Rose, personnage solaire et attachant.

Au début du livre il y a un petit schéma qui montre la généalogie de la famille et c’est important car il y a tellement de personnages que parfois, il faut s’y référer.

Bon, il y a quand même quelques longueurs, c’est un ouvrage très dense. Mais en même temps je comprends car raconter la vie de toute une famille sur plusieurs décennies demander forcément de l’espace.

C’est très beau, Karine Reysset écrit de manière très subtile, très poétique.

Un très beau roman sur les relations familiales.
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Dans la maison d'été

J’enchaîne en ce moment les livres de bonne taille, ce qui n’est pas pour me faire peur. Le livre que je vous présente aujourd’hui est de ces pavés dans lesquels je m’éternise actuellement, un pavé pour la plage, un pavé d’été, une lecture qui demande du temps devant soi, ce qui n’est pas désagréable. Dans la maison d’été est le dernier titre de Karine Reysset, sorti depuis le 6 mars. Elle a repéré je crois que j’aimais beaucoup son écriture et m’a proposé de le recevoir en service de presse. Un grand merci à elle ! J’avais été extrêmement émue par son titre précédent Trois mois et un jour qui évoquait le décès de son petit frère quand elle était enfant. J’ai d’ailleurs mis un peu de temps à m’en remettre, il y a deux ans. Dans celui-ci, comme son personnage miroir le dit en fin de « roman », Karine Reysset joue sans aucun doute avec quarante ans de souvenirs, d’histoires entendues et racontées. Les noms ont été modifiés. Ce n’est pas un récit, mais une fiction, d’inspiration autobiographique. Je l’ai prise ainsi, comme une fiction, dans laquelle on décèle, si on y est attentif (et qu’on a lu son précédent livre), des accents de réalité… Comme l’écrit Léon Tolstoï dans Anna Karénine, “Toutes les familles heureuses se ressemblent, mais chaque famille malheureuse l’est à sa façon.” Lorsque Albert et Rose achètent, sur un coup de tête, cette villa balnéaire au Pouliguen, que tout le monde appellera dorénavant La maison d’été, en 1980, c’est pour fuir le malheur et donner une chance au bonheur. Les parents de Rose viennent de décéder tragiquement dans un accident de voiture. Les enfants, neveux, petits-enfants vont y séjourner, parfois tous ensemble, parfois individuellement, s’aimer, se détester, faire la fête, l’amour, pleurer, car le malheur n’épargne en fait personne. L’endroit devient essentiel pour tous, dirigé avec amour et fermeté par Rose… Karine Reysset commence son récit en 2022, donnant la parole à Barbara, son personnage miroir, mais ensuite, il s’agit de revenir en 1980, et de donner la parole à Rose, puis progressivement, en fonction des évènements, à chacun des protagonistes de cette grande saga familiale. J’ai encore une fois été très touchée par cette lecture. Elle donne à voir combien les histoires familiales peuvent être compliquées, pleine d’imprévus. Karine Reysset n’oublie pas aussi de parler du monde, de l’Histoire, qui viendra parfois frapper de plein fouet des membres de cette famille à laquelle on s’attache et dont on aimerait, en refermant ce livre, prendre encore des nouvelles.
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En douce

J'ai un avis mitigé sur ce livre.

Le sujet, la manière dont le thème est traité, est une réussite.

Par contre, le rythme bref, l'écriture saccadée, abrupte m'a déplu.

Je ne garde dès lors pas un souvenir impérissable de ce roman, bien trop éloigné des espérances que j'avais nourries le concernant, après avoir lu "L'ombre de nous-mêmes" du même auteur.
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Je ne suis pas une fille facile

Je n'ai pas été emballée par la lecture de ce court roman. La thématique principale semblait pourtant prometteuse : une jeune adolescente en pleine quête identitaire. Malheureusement je n'ai ressenti aucune empathie pour cette jeune fille un peu tête à claques, mal dans sa peau et si prévisible. Tout comme l'intrigue..
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L'étincelle

Karine Reysset, sa voix et son sourire m’avait charmée. Ses propos, tenus aux Escales de Binic lors de la table ronde au titre évocateur "Le poids du monde est amour", avaient fini de me convaincre de lire son dernier roman, "L’étincelle". Une amie lectrice Vannetaise me l’a offert.



"Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m’avait ébranlée. J’avais l’impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules – ce qui me paraît rétrospectivement exagéré – et l’invitation de Soline était tombée à pic." De cet été-là, en 1993, Coralie s’en souvient encore quelques vingt-cinq ans plus tard. Elle se revoit adolescente, à l’aube de sa majorité, elle revoit Soline, cette amie devenue indispensable, et Thomas, et les parents…



Ce moment, véritable pont entre l’adolescence et l’âge adulte, va lui permettre de traverser, d’aborder l’autre rive. Et, quand elle y repense, elle revit ces quatre semaines comme dans un rêve, toujours sur le qui-vive, toujours incertaine de ce qu’elle a perçu à cette époque.



L’écriture de l’auteure superbement travaillée, simple, fluide, gracieuse laisse s’exprimer tous les sentiments de cette jeune fille. Elle a quitté une maison modeste, une famille falote et découvre des personnages de haute lignée dans une demeure quasi seigneuriale avec piscine, rivière, jardins en terrasse et alcool à gogo. L’herbe est plus verte ailleurs... pense-t-on. C’est, en tous les cas, ce que ressent Coralie admirative des gens comme des lieux, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il s’agit peut-être d’un mirage. Karine Reysset a le talent de restituer admirablement les émotions de la jeune fille, de passer du rose de ses ébats au noir de la fin que l’on pressent douloureuse. Toute initiation comporte sa part d’ombre.



Car, roman d’initiation, il l’est assurément, qui raconte les découvertes de la vie, les mensonges des uns, les tromperies des autres. Mais, roman d’amour aussi ou de désir, qui nous fait vivre les premières fois de Coralie passant des bras de Soline à ceux de Thomas, et presque de Marco, le beau garçon du camping d’en face. Roman social encore qui évoque la différence de classe, les manières de vivre de la "haute société" si éloignée du milieu de la jeune fille. Difficile de ne pas envier les autres, de ne pas mépriser les siens. "A côté d’eux – d’elles surtout – je me sentais godiche, grosse, mal fagotée."



Quelque part, j’ai trouvé à ce récit une portée universelle. Quel enfant, quel adolescent n’a pas rêvé un jour de changer de famille, de troquer des parents jugés médiocres pour d’autres plus brillants, plus avenants, plus accueillants, plus beaux ? Sans doute est-ce pour cette raison qu’il m’a tant touchée.



"L’étincelle", un moment de lecture savoureux.


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L'étincelle

Étincelle ou baptême du feu ? Je ne sais que penser. Ai-je passé un mauvais moment de lecture ? Bien au contraire. Mais ai-je été enthousiasmé parce que j'ai lu ? Non plus. Je m'explique. L'intrigue n'a rien d'original : une jeune femme de dix-huit ans qui perd sa virginité pendant les vacances. Les amours d'été, un thème d'une grande banalité même si le dépucelage de « Coco » associe des expériences hétérosexuelles et homosexuelles. À la rigueur, si tout ça avait fini en triolisme, l'étincelle serait venue avec l'odeur du souffre. Mais non. Pendant tout le roman, je me suis demandé quand viendrait cette étincelle. Car même les premiers émois n'ont rien d'incandescents. La relation ambigüe avec la mère était électrique, prometteuse (en début de roman), mais elle tourne au règlement de compte attendu. le désir renaissant des pères, une initiation par le vieux mâle, eut été plus convenu mais pas dénué d'intérêt. Or, il n'est pas exploré. La mort de la petite hollandaise du camping pouvait déchaîner des cataclysmes émotionnels, qui ne se produisent pas. Quant à l'attirance pour le vagabond, elle n'est qu'un faire-valoir. Alors quelle étincelle ? « Éteint celle » qu'elle était avant les vacances, une petite bourgeoise de banlieue ? Ce récit, dont l'atmosphère rappelle parfois, à des degrés divers, des films comme « diabolo menthe », « la boum », « hôtel de la plage », « l'année des méduses » et plus récemment « swimming pool » ou « les petits mouchoirs », est assez conventionnel. Pour en mesurer la relative fadeur, il suffit de relire « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan. Autre chose, le style : une avalanche de parenthèses en début de livre qui réapparaît subitement page 137. Quel était l'effet recherché ? Pour finir sur une note positive, je ne peux nier la douceur et la tendresse qui émanent de ce texte (autobiographique ?) La transformation de cette jeune fille à fleur de peau muée est remarquablement exprimée. Les retrouvailles avec sa mère, également, sont émouvantes, presqu'involontairement. Peut-être que ce titre était sur-prometteur, en laissant imaginer de grands incendies, alors qu'il s'agit d'un baptême du feu.
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L'étincelle

J'ai adoré ! Une écriture sublime pour nous raconter l'été où Coralie va se découvrir et va évoluer vers l'âge adulte. Très beau roman où l'on sent le soleil, la lenteur, l'amour, les questionnements, la famille.

Bref un régal de lecture !
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L'étincelle

Coralie, mère de famille quadragénaire, se penche sur son passé et se remémore l’été 1993 lorsque, alors âgée de dix-huit ans, elle est allée passer le mois d’août dans la luxueuse villa des parents de son amie Soline. Elle y découvre un milieu qu’elle ne connaît pas, celle de la bourgeoisie intellectuelle, elle qui vient de la banlieue et de ses lotissements. Ces gens, bobos d’apparence « cool » aux idées larges, pleins d’aisance et d’entregent, vont lui révéler leur face cachée, guère reluisante. Ce sera aussi pour elle le temps de la découverte de la sexualité et de l’entrée dans l’âge adulte. ● C’est un roman élégant qui sait dépasser le manichéisme social dans lequel il aurait pu tomber ; il est au contraire plein de nuances. ● Cependant, j’ai trouvé que l’abondance de personnages nuisait à la ligne du récit, d’autant que ces personnages m’ont semblé, pour certains, insuffisamment caractérisés, si bien qu’on les mélange un peu. ● D’autre part, l’intrigue est des plus minces. Le crime, qui aurait pu en tenir lieu, n’est pas traité ainsi ; c’est une anecdote engloutie dans le genre du roman d’apprentissage qui domine l’ouvrage. ● Ainsi, c’est un roman très classique qui peut rappeler Bonjour tristesse ; le manque d’originalité dans le fond comme dans la forme constitue à mes yeux le point faible du livre, qui se lit cependant sans déplaisir.
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L'étincelle

Ce roman, sur un sujet fort souvent traité en littérature et parfois bien mieux, m'a offert cependant un très agréable moment de lecture.

Il s'agit du passage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte d'une jeune fille Coralie. Elle vient d'un milieu modeste, étriqué, elle vit dans un petit pavillon de banlieue d'où la culture est absente. Ses parents viennent de se séparer et elle vit avec sa mère, très stricte, sans fantaisie, qui ne lui laisse aucune des libertés auxquelles peut aspirer une adolescente. Mais elle ne se rebelle pas, s'ennuie mais reste une jeune fille sage.

A l'université, elle rencontre Soline, très sûre d'elle, venant d'un milieu artistique très aisé, genre bobo. Elles deviennent amies et Soline l'invite à passer l'été 1993 dans la maison de campagne de ses parents dans le Sud-Ouest.

Elle rentre alors dans un autre monde, riche, où on parle art et littérature, où on fume de l'herbe, on boit, on est désinhibé. Pour Coralie, c'est un monde de rêve, phantasmé mais qui recèle de nombreux dangers quand on n'en connaît pas les règles.

Coralie va découvrir, en quatre semaines, la liberté, le sexe, l'amour mais aussi les mensonges, les secrets, la duplicité de ce petit monde clos.

Elle s'émancipe, s'ouvre à la vie mais elle se brûle aussi les ailes. Cet été-là marque le passage de l'adolescence à l'âge adulte mais il laissera une marque indélébile dans la vie de Coralie. A son retour de vacances, chassée par la mère de Soline, après une phase d'abattement, elle prend sa vie en mains, coupe les ponts avec ce milieu délétère dont elle a compris la futilité et l'hypocrisie, se rapproche de sa mère et choisit les études qu'elle souhaite faire contre l'avis de ses parents.

La narratrice est Coralie; elle couche sur le papier l'été de sa liberté, 25 ans après, alors que les souvenirs s'estompent, pour en conserver l'émotion.

Ce roman est également social, sur le mur invisible entre deux mondes, deux classes sociales; Coralie est acceptée tant qu'elle reste à sa place, ne tente pas de sortir de son statut et ne trangresse pas les règles non dites.

Tout est trouble dans ce roman : les relations entre les adultes, la mort d'une petite fille, les relations entre Coralie, Soline et Thomas, l'ami d'enfance de Soline, c'est ce qui le rend intéressant.
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L'étincelle

Coralie est la narratrice de ce court roman. Sans filtre, elle nous raconte ce qu'elle a vécu pendant ce fameux été 1993, nous livre ce constat saisissant des adultes qui l'entouraient par rapport à ses propres parents. Mais, elle nous livre surtout sa deuxième naissance. C'est un livre sur l'apprentissage de la vie, ce basculement qui se fait parfois brutalement chez certaines personnes ou parfois en douceur chez d'autres. Coralie est un papillon qui sort de sa chrysalide, en pleine métamorphose avec tout ce que cela implique. Elle va assez loin dans son besoin d'être quelqu'un d'autre goûtant les interdits, la liberté, le sexe, ses sentiments en ébullition et exacerbés. Tout cela m'a laissé une certaine gêne qu'il a été difficile de me défaire même si j'ai aimé l'histoire et l'écriture. (...)



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L'étincelle

Nous sommes en août 93 et Coralie part seule pour la première fois. Elle est majeure pourtant, mais a vécu jusqu’à présent une enfance tradi, avec son petit frère et ses parents, un pavillon en banlieue et des vacances plusieurs fois dans l’année, dans la famille essentiellement. Une vie confortable, sans excès. Elle semble hautement banale, sage, inexistante presque. Quand on la regarde, on voit une jeune fille lisse. Quelqu’un, pourtant, a vu quelque chose derrière ces apparences : Soline. Elle l’invite à passer le mois d’août dans la résidence secondaire de ses parents. La maison est pleine, il y a des enfants, des adultes, l’alcool circule librement. on parle littérature, cinéma, politique, on se baigne, on est libres. Sous la caresse du soleil, Coralie découvre un monde bien plus vaste qu’elle ne l’imaginait et s’autorise à en faire partie… Pour son huitième roman (sans parler de son travail en littérature Jeunesse) Karine Reysset franchit un cap et me donne l’impression d’offrir un pendant aux romans de son compagnon. En effet, comme chez Olivier Adam, le sous-texte est social et on s’intéresse de près aux différences de classes (et surtout à la manière dont on les ressent quand on navigue entre deux eaux) et la tonalité se tient dans les mêmes nuances de vague-à-l’âme élégant. L’héroïne raconte à posteriori, ce qui lui donne l’occasion de tenter quelques interprétations, à tout le moins de marquer un certain recul. Pourtant ce qui est très intéressant (et parfaitement réussi) c’est justement la manière dont sur le moment, elle ne comprend pas bien les situations. On se replace alors nous-mêmes dans ce moment charnière, celui où on pend conscience de son individualité et où l’on peut décider (dans une certaine mesure) de ce qu’on sera dans notre vie. Roman d’atmosphère rendant à la perfection les sensations estivales, « L’étincelle » m’a séduite.
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L'étincelle

» L’étincelle « de Karine Reysset sera publié en cette rentrée 2019 aux éditions Flammarion. De cette lecture, j’en ressors toute aussi charmée par l’écriture sensible mais audacieuse de l’auteure, que par l’histoire envoûtante !

p. 180 : » Depuis que j’ai reçu son invitation à ses noces, elle réapparaît dans mes rêves. J’avais mis tant de temps à l’en chasser. »

Aujourd’hui mariée et mère de famille, Coralie se revoit encore cet été 1993, l’été où tout a basculé. Et recevoir le faire-part de mariage de Soline la projette vingt-cinq ans en arrière, au cœur du village de Muguet, dans la maison familiale de son amie.

Coralie est fille unique. Ses parents viennent de se séparer, comme s’ils avaient attendu l’aube de ses dix-huit ans pour se soulager de la présence de l’autre. Alors lorsque sa copine de fac lui propose de la rejoindre en Dordogne, dans la maison familiale, pour y passer l’été, Coralie y voit une échappatoire !

p. 16 : » Elle était pétillante, meneuse, tout mon contraire. J’ignore pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi. C’était elle qui était venue à ma rencontre, elle qui m’avait choisie. «

Bien que Coralie ne comprenne pas ce que Soline lui trouve, elle doit néanmoins admettre que leur amitié fonctionne bien.

p. 13 : » Nous nous complétions. «

Mais cette maison familiale est le point de concentration d’une toute autre société. A l’opposé de tout ce que Coralie connaissait du monde des adultes, quasiment restreint à ses deux parents.

p. 41 : » Jamais je n’avais entendu d’adultes aussi potaches. Leur liberté de ton, leur jeunesse d’esprit me déconcertèrent un peu au début, puis je m’y habituai. J’aimais leur sens de la répartie et parfois de l’absurde, leurs esprits vifs et éclairés. «

C’est au milieu d’adultes libérés des responsabilités parentales et professionnelles, désinhibés, libertins et secrets que Coralie va faire son entrée dans le monde adulte. Arrivée innocente et naïve, elle va elle aussi s’extraire de ses chaînes.

p. 165 : » Cet été-là, je quittai définitivement le monde de l’enfance pour celui des adultes, je sortis enfin de ma chrysalide. «

A la fois émerveillée et complexée par ce microcosme culturel et aisé, elle y entraperçoit les failles au fur et à mesure de son séjour. Confidente d’un jour des infidélités des uns, et témoin involontaire des excès des autres, Coralie va faire l’apprentissage de la vie.

p. 56 : » Cette jeune fille de dix-huit ans et des poussières, aussi étrange que cela me paraisse aujourd’hui, c’est moi, moi différente et semblable, je tente d’en saisir l’essence à ce tournant de sa jeunesse, ce pivot que constituèrent ces vacances au bord de la rivière. A mon humble échelle, ce séjour provoqua un cataclysme. »

Libérés de la surveillance des parents, les adolescents s’aventurent sur la rive opposée. Mais la magie n’opère plus le jour où la gendarmerie vient interrogée les occupants de la maison suite à la disparition d’une petite fille dans le camping. Une tragédie qui hantera ces nuits d’adulte.

p. 90 : » Il s’est passé quelque chose cette nuit. Une fillette en vacances au camping a disparu. «

Longtemps considérée comme invisible aux yeux des autres, la jeune femme va s’enorgueillir des attentions et des flirts.

p. 83 : » J’avais soif d’amour, de tendresse, une soif inextinguible. «

Se rapprochant de plus en plus de Soline et de Thomas, son ami d’enfance, Coralie va profiter de chaque instant, usant tout comme les adultes des mensonges et des secrets.

p. 129 : » Je sentais que tout cela était éphémère, ayant l’intuition que je ne revivrais jamais de tels moments, je n’en savourais que davantage chaque minute. Je n’étais pas dupe, ma chance était effroyable. Je devrais en payer le prix tôt ou tard. C’était un miracle de n’avoir pas encore été démasquée. Je jouais avec le feu. «

Un été qui restera gravé, et influencera sa vie d’adulte. Et aujourd’hui, vingt-cinq ans plus tard, en recevant ce faire-part de mariage, elle s’interroge sur les choix qu’elle a fait.

Un roman d’apprentissage, où se mêlent les passions et les mensonges. Karine Reysset décortique ce passage du monde innocent de l’enfance à celui de désillusion de l’adulte. Difficile d’expliquer pourquoi cette écriture m’a touchée… Après tout, est-ce que tout doit se justifier ? Mais une chose est sûre, j’ai entrouvert une porte, et je souhaite aujourd’hui poursuivre en me plongeant dans les autres romans de Karine Reysset…
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L'étincelle

Au mois d’août 1993, Coralie âgée de dix-huit ans quitte la modeste maison de banlieue de sa mère pour passer les vacances dans la luxueuse villa familiale de son amie Soline. Au contact des personnes qui peuplent cette maison, Coralie va quitter définitivement le monde de l’enfance. Elle a soif d’apprentissages, de découvertes et d’expériences. Elle admire les parents et les enfants qui l’entourent dont l’aisance et la culture la fascinent. Mais derrière les apparences et sa découverte de l’amour, elle va se rendre compte que le monde des adultes est aussi compos é de secrets inavouables.

Avec beaucoup d’élégance Karine Reysset restitue les émois de Coralie et sa soif de vivre. Elle décrit avec une grande justesse ses états d’âme, le cœur partagé entre Soline et Thomas.

Il s’agit aussi d’un roman social où deux réalités s’opposent, celle modeste de sa mère par rapport à l’opulence des parents de Soline. Dans une atmosphère étouffante nous assistons à une succession d’épreuves initiatiques, une sorte de rite de passage à l’âge adulte.

Ce roman m’a rappelé à plusieurs reprises « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan, j’y ai retrouvé la même ambiguïté dans les sentiments de la jeune héroïne.



L’écriture particulièrement soignée de Karine Reysset font de ce livre un réel plaisir de lecture.





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L'étincelle

La narratrice revient sur ses premières vacances loin de sa famille lorsqu'elle est âgée de 18 ans. Elle part rejoindre Soline, son amie dans leur grande maison de campagne. Les parents de cette dernière reçoivent beaucoup d'amis, des intellectuels, des artistes, un microcosme loin du son milieu modeste. Cet été là, un enfant disparait au camping, situé au bord d'un plan d'eau, en face de la maison.. Coralie va vivre son premier été initiatique, découvrant l'aisance, la culture mais aussi les premiers amours et explorer la sexualité. Elle va aussi apprendre la trahison, la lâcheté et les secrets des adultes ainsi que leur dualité,. La décontraction et l'ouverture d'esprit vont se révéler parfois qu'une façade...

Excellent roman dans lequel le trouble, l'émoi, et l'éveil des adolescents est particulièrement bien décrit!
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L'étincelle

J'ai lu ce livre dans le cadre du Prix littéraire des campings https://prix-litteraire.homair.com/

- j'ai joué le jeu jusqu'au bout en lisant le livre jusqu'au bout sinon il me serait tombé des mains. C'est le récit des étonnements d'une grande banalité d'une jeune fille qui sort de son milieu familial pour la première fois. ET le récit détaillé façon porno soft de ses émois sexuels qualifiés d' "amoureux". Beaucoup de clichés et de platitude dans le contenu et le contenant.
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L'étincelle

Très belle histoire. On se laisse porter au fil de ces vacances d été entre insouciance et conséquences.
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L'étincelle

Un très beau livre tout en délicatesse sur la mue d'une jeune fille, Coralie ... 4 semaines d'août 1993, en dehors de son monde, très ordinaire, familial entre une mère déprimée par sa séparation, son jeune frère Mathieu, 11 ans et ses cours à la faculté. Un été meurtrier (dans le sens premier du terme, avec la disparition d'une petite fille, Anniek, dans le camping proche de la maison) sous le soleil, dans une belle maison, avec piscine, celle des parents de son amie, celle qui l'a élue entre les autres : Soline. L'héroine y rencontre des adultes, un univers au contours flous, aux amours larges, à la sensualité débridée et des garçons, l'un au look un peu marginal, Marco et l'autre, ami d'enfance de Soline, Thomas. Coralie va s'épanouir comme une fleur vénéneuse le temps d'un été entre Thomas et Soline, se surprenant elle-même, incapable de choisir, avide de sensations jusqu'au jour où son carnet de note (car oui, Coralie prend des notes en bon futur écrivain) tombe entre les mains d'une femme, Eva et c'est l'expulsion ... Expulsion d'autant plus paradoxale que tous les adultes qui résident dans la belle maison patricienne, ne sont pas exempts d'encoches dans le contrat ...

Un roman d'apprentissage, troublant et sans fard, qui vous laisse étourdie comme un manège ou un cocktail ...
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L'étincelle

Coralie, nous raconte son été avec son amie dans une maison de famille où toute une faune de gens riches, oisifs et très libres, passe leurs vacances au gré des arrivées et des départs.

Elle est d'une famille plus modeste, assez timide et découvre un monde qui l'ébloui sans doute. L'histoire est longue, sans vraiment d'intérêt, entre coucheries, soirées très alcoolisées et drogues. On nage, on boit, on couche, on s'engueule.

L'Etincelle ne m'a pas vraiment convaincu. Cette roman d'apprentissage ne démarre jamais vraiment. La disparition d'une fillette au camping d'en face ne sera qu'une anecdote dans ce roman que j'avais hâte de finir.

Les personnages nombreux, comme souvent chez Karine Reysset, nous perdent dans leur histoire. L'intérêt de ce livre est peut-être le regard de Coralie adulte sur cette époque et sur la vie qu'elle a mené ensuite.

Un peu juste pour accrocher le lecteur.

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