Citations de Katherine Pancol (3680)
On peut tout se dire mais on n'est pas obligées de tout se dire tout le temps ! Il y a des silences qui font aussi partie de l'amitié.
Joséphine aurait voulu suspendre le temps, s'emparer de ce moment de bonheur et le mettre en bouteille. Le bonheur songea-t-elle, est fait de petites choses. On l'attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu'on le remarque.
Les hommes... Je les prends quand l'envie de me fondre dans un autre corps, dans d'autres mots, dans d'autres projets, est trop forte, quand le besoin de deux bras autour de moi est impérieux, qu'il gèle mes rêves et mes entrailles. Je m'élance vers eux, m'accroche à leur bars, leurs promets mille félicités, mille bonheurs domestiques ou exotiques... pour m'éloigner sans me retourner dès que je suis rassasiée. Je leur donne tout pour tout reprendre aussitôt. je m'ouvre les veines pour les convaincre de ma sincérité et n'attends même pas d'avoir cicatrisé pour les rejeter. Je répète à satiété que je n'ai as besoin d'eux pour vivre et que je suis très bien comme ça. Seule. Sans hommes.
"Il l'attrapa pas la main, l'attira vers lui.
-Tu veux qu'on arrête de se voir? Je le comprendrais très bien, tu sais.
Elle se raidit et détourna les yeux. Parce que ça lui serait égal qu'on ne se voie plus? Je suis superflue. Vas-y, mon vieux, vas-y, tue-moi, enfonce plus profond le couteau dans la plaie, je respire encore. Je hais les hommes, je me hais d'avoir besoin d'eux, je fais les sentiments, je voudrais être une femme bionique qui donne des coups de pied quand on veut l'embrasser et ne laisse personne l'approcher."
to see him is to love him, to love him is never to know him
la vie, elle fait ce qu'elle peut. Elle peut pas gâter tout le monde. Et puis le bonheur, il est pas toujours là où on l'attend. Parfois, il est là où personne ne le voit. Et puis c'est quoi cette histoire qu'on doit être heureux tout le temps ! (...) Et si j'étais heureuse tous les jours, je ne saurais même plus que je suis heureuse !
[Incipit.]
Hortense attrapa la bouteille de Champagne au goulot et la renversa dans le seau à glace. La bouteille était pleine et cela fit un drôle de bruit. Le choc du verre contre la paroi de métal, le crissement des glaçons qu'on écrase puis un gargouillis suivi d'une pétarade de bulles qui éclatèrent à la surface en mousse translucide.
Le garçon en veste blanche et nœud papillon noir haussa un sourcil.
- Infect, ce Champagne ! grogna Hortense en français en donnant une pichenette au cul de la bouteille. Quand on n'a pas les moyens de se payer une bonne marque, on n'en sert pas une qui tord les boyaux...
Elle s'empara d'une seconde bouteille et répéta son acte de sabotage.
La face du garçon s'empourpra. Il regardait, stupéfait, la bouteille se vider lentement et semblait se demander s'il devait donner l'alerte. Il jeta un regard circulaire, cherchant un témoin du vandalisme de cette fille qui culbutait les bouteilles en proférant des insultes. Il transpirait et la sueur soulignait le chapelet de furoncles qui lui ornait le front. Encore un plouc anglais qui bave devant le raisin gazeux, se dit Hortense en lissant une mèche rebelle qu'elle coinça derrière son oreille. Il ne la quittait pas des yeux, prêt à la ceinturer si elle recommençait.
- Tu veux ma photo ?
La vie est compliquée mais je me ferai compliquée pour la comprendre. Sinueuse ? Je me collerai à mes fantasmes pour en extraire la part de moi qui me fera entrer dans la réalité. Ma réalité. Jusqu'au bout .
Le bonheur, songea-t-elle, est fait de petites choses. On l attend toujours avec une majuscule, mais il vient à nous sur ses jambes frêles et peut nous passer sous le nez sans qu on le remarque.
Je me sens si vieille, fourbue après tous ces combats. Je veux être plus forte que cet ennemi qui se faufile en moi et m'empêche d'aimer à chaque fois. Tu vas 'aider, dis ? Tu vas m'aider ?
Je l'aimais d'un amour brutal, dévastateur. Je lui proposai de m'ouvrir les veines pour elle, de courir le monde pieds nus à ses côtés, de convoquer les orages et la foudre, de lui servir de souffe-douleur, de la couvrir de lis et de glaïeuls.
Je garde les yeux ouverts toute la nuit, en attendant qu'un changement se produise. Que quelque chose se passe qui prouve que je suis une femme. Une vraie. Mais cette nuit m'a rendue importante. Il m'est arrivé quelque chose qui n'appartient qu'à moi, qui me fait exister et imaginer mille combinaisons.
Recevoir, c'est prendre un risque, s'engager. Il faut rendre la monnaie.
Quand on est amoureux, on est bête à tous les âges...
Qu'est ce qu'un haut fait si on ne peut pas s'en vanter ? La moitié du plaisir est dans l'exhibition de sa force, de son intelligence.
Par ce convaincre qu'elle pouvait tomber amoureuse de lui. et oublier l'autre.
c'est la grande affaire de sa vie, d'oublier l'autre. [...]
Clara millet déplace son corp d'un centiètre pour faire déraper la bouche de Marc Brosset. pour montrer son désacord , son envie d'être ailleurs, loin de lui. mais il reprend sa besogne avec l'humilité et la patience d'un moine bénédictin qui recopie d'anciénnes formules de distillation de liqueur sur de vieux grimoires. c'est un bon élève, Marc Brosset. Applicqué, presque efficace. Si elle ne l'arrête pas tout de suite, le plaisir, automatique, va surgir et repousser la colère à plus tard. A une autre rencontre, un autre matin. mais le probléme sera toujours là. Et en plus, il y aura la honte. La honte d'avoir été làche; de s'être laissé avoir par le ventre.
Il suffirait d'un mot ; d'un tout petit mot murmuré à voix basse, un mot qui a la forme d'un prénom, du prénom de l'autre, pour qu'elle l'envoie promener , qu'elle décolle cette bouche-ventouse qui se promène sur elle.
Il y avait tant d'inquiétude dans ses yeux, tant de tendresse dans sa voix qu'elle s'en trouva désarçonnée. Il était temps qu'elle déménage. Elle était en train de devenir sentimentale.
Assises sur le lit, boutonnant leur chemisier à jabot, elles se mirent à parler. Des enfants petits et des enfants grands, des hommes qu'on croit grands et qui se révèlent petits, et du contraire aussi. De ces bavardages pour ne rien dire où l'on apprend l'autre, où l'on guette la phrase qui favorisera la confidence ou l'arrêtera nette, où l'on épie l'œil derrière la mèche de cheveux, le sourire qui s'économise ou s'épanouit.
Ses tourments s'éloignaient quand elle repartait au XIIe siècle. Au temps de Hildgarde de Bingen. Difficile de l'éviter, Hildegarde s'intéressait à tout : aux plantes, aux aliments, à la musique, à la médecine, aux humeurs de l'âme qui agissent sur le corps, le rendant faible ou fort, selon qu'on rit ou qu'on rumine.
-En même temps, à quoi sert d'avoir tellement vécu? A émousser les sentiments?
Elle soupira.
-Mais la douleur, elle, ne s'émousse pas. C'est étrange d'ailleurs: L'amour s'use, mais la douleur reste vivace. Elle change de masque, mais demeure. On ne finit jamais de souffrir, alors qu'on finit un jour d'aimer. La vie est mal faite!
Pas si sûre, se dit Joséphine, la vie précipite des évènements que l'imagination n'oserait pas enchainer.