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Critiques de Knut Hamsun (241)
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La Faim

Voilà un roman bien étrange qui a tout pour me plaire à l'exception des dérives de son auteur car vers la fin de sa vie Knut Hamsun a cautionné honteusement le nazisme. Il est mort dans un hôpital psychiatrique et ceci explique peut-être cela. Mais je ne ferai pas le procès de l'auteur (il en a eu un) puisqu'il n'est pas question d'idéologie dans son premier roman qui date de 1890 et que j'ai beaucoup aimé.

Son titre a changé dans la dernière traduction de Régis Boyer qui considère que "Faim" est plus juste que "La faim". Effectivement, ce n'est pas la même chose. Il faut dire que je pensais avant d'ouvrir le livre qu'il s'agissait d'un essai sur la faim mais pas du tout, il est question d'un jeune norvégien famélique errant dans les rues de Kristiania, une ville qu'il connaît bien.



Il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, on navigue dans l'esprit torturé du narrateur qui pourrait ne pas être sans cesse sur le point de mourir de faim. Mais il a probablement besoin d'être dans un état de manque, affamé, pour trouver l'inspiration, cherchant à écrire pour vendre ses textes aux journaux afin de gagner quelques sous pour vivre.

Je l'ai pris pour un fou m'attendant au pire mais non, il est juste différent de son entourage.

C'est comme s'il cherchait volontairement à dépouiller son âme et sa raison semble vaciller. Il est borderline même en amour alors que tout semble possible dans sa vie s'il n'avait pas d'absurdes sursauts d'orgueil. Il déborde même de générosité par moments, préférant donner que recevoir quitte à rester plusieurs jours sans manger.



Expérience vécue ou pas, Knut Hamsun explore la psychologie tortueuse du narrateur de façon surprenante avec un langage très moderne pour l'époque comme quand il écrit "Mon cerveau nerveux sorti ses antennes" expression amusante que j'aime bien.

Une deuxième lecture du lauréat du prix Nobel de littérature 1920 va s'imposer rapidement.





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La Faim

"Il est terrible le petit bruit de l'oeuf dur cassé sur un comptoir d'étain

Il est terrible ce bruit quand il remue dans la mémoire de l'homme qui a faim"

Là où Prévert dit tout de la misère humaine en deux vers, Knut Hamsun prend, lui, 182 pages.

Plutôt que le son, il convoque d'autres sens : la vue des vitrines bien garnies, l'odeur de la viande grillée.

Et quand Prévert parle de l'universel, le narrateur de "Faim" ne parle que de lui-même – le sort s'acharne sur lui exprès, le monde est méchant.

Bon, j'avoue une certaine prévention contre Hamsun, ce prix Nobel de littérature qui a fait cadeau de sa médaille à son meilleur ami... Joseph Goebbels. (Au moins dans "Faim", pas de propos antisémites ou homophobes comme dans "Au pays des contes". le narrateur est trop occupé à contempler son propre nombril.)

À la fin de ma lecture, j'avais donc en tête un avis lapidaire sur ce court roman : quelques semaines de déambulations absurdes d'un auteur affamé, à Oslo, dans les années 1880.

Auteur de quoi, on ne sait pas trop : il tente de vendre des articles à un journal, une pièce à un directeur de théâtre.

Bien entendu, ça foire.

Au début il est logé, habillé et rasé de près. Au fil des semaines il perd tout : son logement faute de payer le loyer, ses vêtements qu'il dépose chez le prêteur sur gages, et son "carnet de coiffeur", sorte d'abonnement qu'il offre à un ami.

Car il a des amis, il a des relations, il a du talent ; il pourrait s'en tirer mais la faim ainsi que son sens de l'honneur – à géométrie variable – le mènent à des conduites totalement absurdes, hallucinées… et contre-productives.

Bref, encore un ouin-ouin.

Mais.

Mais j'ai lu ensuite la préface de l'excellent traducteur Régis Boyer, qui m'a ouvert des horizons.

Selon lui, Hamsun tire prétexte de la faim du narrateur pour expérimenter un style d'écriture qui serait précurseur du courant de conscience, 40 ans avant Joyce.

Et j'avoue, vu sous cet aspect, le roman prend une autre tournure.

Parce que, même si les opinions de l'auteur me révulsent, il me faut malgré tout l'admettre : il écrivait rudement bien.



Challenge Nobel

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La Faim

Je pense que vous apprécierez ce livre si vous avez aimé Les Carnets Du Sous-sol. On s'attache facilement au personnage principal dont on suit avec sympathie et pitié la descente aux enfers.



Un narrateur anonyme -écrivain de gare au génie approximatif -, nous raconte ses tribulations au cœur de la ville de Christiania.



Ecorché par la vie, dénué la plupart du temps de la moindre couronne, nous assistons à la tentative pathétique d'un homme qui ne vit que dans une temporalité très réduite.



Meurtri par la faim, son existence ne se réduit qu'à une suite d'essais plus ou moins loufoques pour tenter d'avoir de quoi manger lors de son prochain repas.



Si ses écrits -publiés quelques fois dans les journaux- lui donnent matière à se substanter occasionnellement, il est malgré tout souvent contraint de se départir progressivement de sa vertu à la faveur de frasques où le poids de l'égoïsme se fait progressivement de plus en plus lourd.



A la manière d'un bipolaire alimentaire, il oscille entre les phases maniaques exaltées et l'inertie des passions tristes en fonction de l'état de son estomac.



Nous contemplons son âme, désespéré et impuissants, alors que le désespoir laisse la place à la folie puis à la décrépitude de ses valeurs humanistes.



Pour tromper la faim, l'homme développe tout un tas de comportements obsessionnels accompagnés de soliloques dépités : il mesure l'étroitesse d'un trou dans le mur avec son canif, invente des mots qui n'existent pas et s'insurge contre des ennemis imaginaires, raconte pour son plaisir des mensonges grotesques à un aveugle, jette une enveloppe vide dans la rue à dessein et jubile de la réaction d'un policier qui pensait y trouver de l'argent.



Très émotif et porté à la culpabilité, il est difficile de déterminer si son comportement amène et délicat social lui est dicté par la pression du regard des autres ou par les valeurs chrétiennes - bien qu'ayant peu de considération pour Dieu qui semble l'avoir abandonné -.



Il essaie de s'accrocher à tout et n'importe quoi, il tente de s'imaginer amoureux, dévot, écrivain de talent.... Tout pourvu que l'orgueil ne s'intercale pas dans son vide existentiel ! Et même s'il finit par mentir, voler, parjurer... Il ne tombera jamais du côté de Mammon.



J'ai aimé les nuances apportées dans la description du personnage. J'ai aimé le dénouement aussi que j'interprète pour ma part comme un regain d'espoir après une infortune qui semblait ne jamais vouloir s'achever.

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La Faim

"La faim" est un roman classique de la littérature Norvégienne, un récit qui nous plonge dans la dégringolade d'un journaliste qui peu à peu voit s'étioler ses revenus, sa lucidité, sa volonté, sa chance, jusqu'à voir se profiler l'ombre terrifiante de la misère.

Dans cette histoire le lecteur erre, s'égare avec le pauvre homme qui au fil des pages déverse le contenu de sa pensée, ses soubresauts d'orgueil, ses désespoirs, ses illusions. C'est éprouvant, haletant, mais pour autant, malgré l'indifférence des "honnêtes gens", l'incompréhension, leur rejet, le livre est secoué par une force de vie, celle de son héros, qui se débat, refuse son sors, se réinvente, se creuse la tête dans le but de se tirer de cette mauvaise passe.

Knut Hamsun nous décrit une ville où chacun tente au mieux de vivre dignement, mais la pauvreté à Christiana (Oslo) est partout en ce temps. Les mains secourables seront rares...

Cerné par le malheur, le héros nous emmène avec lui dans les parcs, les entrées d'immeubles, les chambrettes aux murs percés, nous avons faim, froid avec lui, et comme lui, nous conservons cette lueur d'espoir qui vise à croire que le salut est encore possible. Et comme lui, nous parvenons à nous émerveiller de la moindre résurgence de dignité, du moindre retour furtif du plaisir terrestre.

Dans une langue fluide et vive, le roman échafaude patiemment sa logique de l'implacable déchéance, et nous pousse à nous battre au côtés de son héros.

Poignant.
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Victoria

Johannès est le fils du meunier, Victoria est la fille du châtelain.



Amour impossible, oui, mais certainement pas à cause de ça !



Surtout parce que Victoria est une idiote snob et coquette, et elle paiera sa sottise au prix fort.



Parce que oui, ok, j'ai lu partout que c'était une histoire impossible à cause de la différence de milieu social, mais d'une part, Johannès est un héros - il a sauvé une petite fille de la noyade - et en plus, il réussit particulièrement bien sa carrière d'écrivain. D'ailleurs, le vieux précepteur à un moment donné raconte un mariage entre un homme ayant réussi et une femme au-dessus de sa condition, mariage d'intérêt auquel le père de la belle Victoria aurait à mon avis, consenti avec joie - vu l'état de ses finances et les extrêmes auxquelles il a du se résoudre ! - si Victoria n'avait pas découragé Johannès avec tant de persévérance !



Leur histoire m'a singulièrement rappelé celle dans Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa, en moins long tout de même, mais bref.



Une histoire d'amour impossible, non selon moi, une histoire d'amour manquée, oui, sans conteste.



Et une histoire assez agréable à lire.
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Victoria

Ce roman, paru en 1898 (avant que Knut Hamsun obtienne le Prix Nobel en 1920) aurait pu être sous-titré : Amour contrarié entre le fils du meunier, Johannes, et Victoria, la fille du châtelain. Assez caricatural et mélodramatique, l'amour et les sentiments qui en découlent prennent toute la place.



L'histoire se déroule dans la campagne norvégienne du 19ème siècle. Lorsque les deux jeunes gens se rencontrent, il a 14 ans alors qu'elle en a à peine 10. Vous l'avez compris, tout les sépare. Il est solitaire, pauvre, et aime la poésie, alors qu'elle est entourée, riche, et vit de mondanités.



Ils vont se croiser, se chercher, s'éloigner et se rapprocher. On nage dans les atermoiements d'un amour de jeunesse, dans les difficultés à dire l'amour, dans l'orgueil de le taire. Le style laisse d'ailleurs transparaitre une innocence et une naïveté à l'image de celles de nos deux protagonistes.



Ce livre, facile à lire, a le charme des contes pour enfants, avec une riche jeune fille et un pauvre jeune homme qui se cherchent, et le côté suranné des relations compassées et impossibles d'un temps révolu.











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Femmes à la fontaine

Une petite ville côtière se pose en toile de fond pour ce classique de la littérature norvégienne. Les personnages plus ou moins influents se croisent, se heurtent tout au long de ces pages.

On assiste plus à de grands drames humains qu'à de grandes joies, car les beaux jours sont courts. Les riches comme les pauvres, malgré leur différences sociales, connaissent des revers de fortunes.

Je ne peux que penser à Balzac en lisant Knut Hamsun, à la différence que ce dernier s'exprime dans un langage rude, entre dans la tête de ses personnages, que nous entendons penser sous nos yeux, pour relever leurs pensées obscures.

Ils sont tous des personnages hauts en couleur, forts dans leur tempérament et leurs convictions, emplis d'énergie vitale et chacun à leur manière de spiritualité.

C'est un roman profond, à lire sous plusieurs angles, un peu désuet et toujours d'actualité cependant.
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La Faim

Au début de cet œuvre , Faim de Knut Hamsun, je me suis laissée embarquer par le style qui est absolument remarquable. Au fur et à mesure de cette lecture, j’ai très vite été ennuyée par l’histoire et par son coté répétitif, malgré son originalité.



L’auteur dépeint un norvégien qui perd son logement et se retrouve à la rue. Il doit faire face à la pauvreté et à la faim. Il écrit de temps en temps des articles pour un journal mais ce n’est pas suffisant pour se nourrir.

L’homme en question devient très faible par manque de nourriture et la folie le guette. Il a souvent des crampes sévères et est torturé mentalement par la faim. La vie qu’il mène à la rue est éprouvante.



L’histoire m’a désarçonnée en quelque sorte. Je soupçonne que l’auteur a déjà vécu un moment comme ça dans sa vie pour donner autant de détails. Mais, ça n’est que pure supposition.

Je pense que ce roman mérite une relecture pour cette plume si particulière et que ce n’était pas le bon moment pour moi. Malgré mon avis, si vous avez envie de le lire, n’hésitez pas.



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Esclaves de l'amour

Initialement parues dans différents recueils dans leur version originale, les nouvelles rassemblées ici offrent un bon aperçu des thèmes habituels chez Hamsun : en premier lieu celui du vagabond, mais aussi l'exil, l'enfance, l'amour ou l'importance de la nature. Imprégnées d'éléments autobiographies (notamment pour celles qui se passent en Amérique), ces nouvelles présentent une variété de forme, du quasi-fantastique au réalisme ou au symbolisme. Mais chez Hamsun, les histoires d'amour se passent mal : l'un trahit, ou aime par intérêt, tandis que l'autre accepte d'être esclave, malmené, utilisé. Certains frôlent parfois la folie, d'autres jouent un double jeu. Le tout corseté par les conventions de la petite société norvégienne du début du XXè siècle. J'ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles. Derrière une façade embourgeoisée, les héros s'affranchissent des conventions sociales pour aimer comme ils veulent. Mais amour et liberté ne font pas souvent bon ménage chez Hamsun.
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La Faim

scandaleux, une profonde et féroce envie de manger qui croissait et croissait sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement la poitrine ; un travail silencieux, étrange, se faisait là-dedans.

Knut Hamsun.

On tourne les feuillets de ce livre étrange. Au bout de peu de temps on a des larmes et du sang plein des doigts, plein le cœur. La faim est le sujet même du livre avec tous les troubles intellectuels qu'entraîne une inanition prolongée. C'est moins un héros de roman qu'un cas de clinique.

André Gide.
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Victoria

Des histoires d'amour impossibles écrites au XIXème siècle, j'en ai lu à la pelle, je dirais même qu'elles ont formé mon goût et ma personnalité de lectrice et d'écrivain. Oui mais voilà, je suis une habituée de Zola moi, ou de Hugo, De Maupassant... ou bien de Goethe s'il faut chercher autre part qu'en France. C'est ma première incursion dans la Littérature norvégienne, et avec le résumé et la thématique, je m'étais dit que je serais en terrain connu. Il faut croire qu'il s'agit là de ce style dépouillé qu'on prête aux écrivains du Nord. Tant d'ellipses, d'années qui passent en une phrase, de dialogues énigmatiques dignes d'un film d'auteur... Ce n'était pas pour moi. Je préfère les descriptions sans fin, les petits riens du quotidien, les paysages foisonnants, les personnages naturalistes !







Emile Zola :



"Sur une première jupe de tulle, garnie, derrière, d’un flot de volants, elle portait une tunique de satin vert tendre, bordée d’une haute dentelle d’Angleterre, relevée et attachée par de grosses touffes de violettes ; un seul volant garnissait le devant de la jupe où des bouquets de violettes, reliés par des guirlandes de lierre, fixaient une légère draperie de mousseline. Les grâces de la tête et du corsage étaient adorables, au-dessus de ces jupes d’une ampleur royale et d’une richesse un peu chargée. Décolletée jusqu’à la pointe des seins, les bras découverts avec des touffes de violettes sur les épaules, la jeune femme semblait sortir toute nue de sa gaine de tulle et de satin, pareille à une de ces nymphes dont le buste se dégage des chênes sacrés ; et sa gorge blanche, son corps souple, était déjà si heureux de sa demi-liberté, que le regard s’attendait toujours à voir peu à peu le corsage et les jupes glisser, comme le vêtement d’une baigneuse folle de sa chair. Sa coiffure haute, ses fins cheveux jaunes retroussés en forme de casque, et dans lesquels courait une branche de lierre, retenue par un nœud de violettes, augmentaient encore sa nudité, en découvrant sa nuque que des poils follets, semblables à des fils d’or, ombraient légèrement."



Knut Hamsun :



"Elle portait une robe jaune."
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Pan

Dans la Faim, je me souviens d'un homme qui se met dans tous ses états non seulement parce qu'il est en galère économiquement parlant mais aussi et surtout parce qu'il se complaît à se tirer vers le bas et parce qu'il se laisse vider, consumer, par la faim, qui le nourrit, paradoxalement ...

Dans Pan, on a un chasseur, un lieutenant, un homme un peu brute, un peu brusque, un peu bourru, animal, un faune, qui passe son temps entre ses tours dans la forêt pour ses parties de chasse, et son temps en dehors de sa hutte, à chasser une ou deux femmes et il agit avec elles non en prédateur mais en homme incorrigible, il fait avec elles sa brute, son bourru, son animal et ça le tire vers le bas, il devient de plus en plus incorrigible, autodestructeur, comme le personnage de la Faim et on constate qu'il est prêt à aller loin, très loin, pour une femme qui ne l'aime pas tant que ça, qu'il n'aime pas tant que ça ?
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Mystères

"Mystères" participe d’une période où Hamsun soumet la psyché humaine à la question, tant socialement qu’affectivement. On y poursuit, au fil de dialogues d’une véhémence survoltée, quasi ­incantatoire, l’étrange et fatal périple de Johan Nilsen Nagel.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Mystères

Ce roman, influencé par Dostoïevski et Nietzsche, met en scène Johan Nagel, personnage original qui vient perturber la vie paisible d’une petite ville portuaire.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Pan

J'ai été moyennement convaincue par ce roman. Le Narrateur écrit "pour s'amuser", des événements qui ont eu lieu deux ans plus tôt. L'expression revient au moins trois fois, mais on comprend rapidement que ce passé n'est pas très gai à plusieurs signes : les conditions de vie difficiles d'un point de vue matériel, la mort du chien présenté comme son premier interlocuteur et même seul ami. Cependant, ce pacte de lecture est en partie rompu, puisque les derniers chapitres sont racontés par un autre narrateur, qui nous explique la fin du premier, les raisons de sa mort. Le décor change complétement, du Grand nord norvégien on se retrouve dans les Indes britanniques, ce que j'ai trouvé à la fois inutile - je préférai la première fin du roman, lorsque le Narrateur a perdu par sa faute tout ce qu'il aimait et tout ce qui comptait - les deux femmes de sa vie, son chien, son honneur... Cette dernière partie est comme une reprise de la première, avec un aspect redondant.

Si mon impression est si mitigée, c'est que je n'ai pas apprécié le personnage principal. On sait peu de choses sur lui finalement, car lui-même s'analyse peu. Ainsi, certaines de ses réactions peuvent sembler incongrues, illogiques, à tel point qu'il ne les comprend pas lui-même, car il n'a pas réfléchi à ses propres sentiments. Souffrant en amour à cause d'Evardna, il réplique ce schéma d'une relation que l'on pourrait qualifier aujourd'hui de relation perverse narcissique envers Eva, qui, en d'autres termes, ne semble être là que pour satisfaire ses désirs physiques. Ces deux relations m'ont mis mal à l'aise, d'autant plus avec ce qui peut être qualifié de viol sur une fille jeune, pauvre, inexpérimentée, alors que lui est un homme adulte, un lieutenant, un bourgeois.

Là où le personnage est plus intéressant et qu'il suscite vraiment l'empathie, c'est dans sa description de la nature. C'est ce qui fait la force et la beauté du texte, cette évocation poétique du paysage, avec son évolution selon le passage des saisons.
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La Faim

Splendide livre. Magnifique Knut Hamsun.



21 janvier 2023



Puisqu'il faut 250 caractères pour dire quelque chose sur un livre sur Babelio et que je n'en ai pas présentement envie, je me contenterais de c/c le synopsis de Wikipédia : "Faim (en norvégien Sult) est un roman de l'écrivain norvégien Knut Hamsun, publié dans sa version définitive en 1890, après une parution partielle dans le magazine danois Ny Jord en 1888. Ce roman de la solitude, inspiré de l'expérience de l'auteur avant qu'il ne rencontre le succès, relate à la première personne la vie d'un écrivain qui erre dans les rues de Christiania, tenaillé par la faim qu'il recherche autant qu'il la fuit, et la déchéance physique et mentale qu'il subit en conséquence."
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La dernière joie

LA DERNIÈRE JOIE de KNUT HAMSUN

Knut vagabonde désormais en forêt, seul, il a laissé femme, enfant et possessions en ville. Il trouve une hutte abandonnée qu’il retape un peu avec des branchages et des feuillages, c’est l’hiver, la forêt est blanche de neige, un renne passe,,un homme aussi, un voleur, sûrement qui lui vend des choses dont il n’a pas besoin. Il a une compagne dans sa hutte, Madame, une souris, il lui parle. Plus tard, deux hommes désagréables lui demandent s’il a vu passer un homme, il dit que non et décide de déménager plus loin trouvant qu’il y a trop de passage. Il va se faire héberger par un couple de lapons pour lesquels il aura des commentaires méprisants, »Poussières d’hommes ou macaques de haute montagne ». Dans un village où il se rend pour faire des provisions, il fait la connaissance d’un chemineau, Solem, qui propose de l’accompagner dans ses déambulations. Ils s’arrêtent dans une pension de famille qui accueille des touristes venus faire des randonnées en montagne, Solem y trouve l’occasion de gagner de l’argent.

Plutôt déçu par ce livre dans lequel je n’ai pas retrouvé ce que j’aime chez Hamsun mis à part la première partie dans la forêt. A partir du moment où il croise des gens et s’installe dans la pension, son propos devient singulièrement amer, raciste et profondément misogyne.

Pour Hamsun, la dernière Joie, «c’est se retirer, rester solitaire dans la forêt et se plaire dans l’obscurité ».

Ce livre est le dernier d’une sorte de trilogie, peut être faut il lire les deux premiers tomes pour apprécier celui ci mais sa « détestation de la masse » ne peut justifier les termes qu’il emploie.
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Pan

PAN de KNUT HAMSUN

Le lieutenant Glahn vit dans une hutte avec son chien Esope, près de la mer, pas loin de la montagne. Il va nouer une « relation amoureuse « avec Edvarta, jolie femme au physique androgyne. Entre jouissance et destruction, la folie guette sous l’œil d’Eva, follement amoureuse de Glahn.

Un roman magistral, magnifié par l’écriture d’ Hamsun dans un décor champêtre du Nordland.

Hamsun est prix Nobel 1920, norvégien, admirateur et supporter du régime nazi, sans aucun regret !
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Mystères

MYSTÈRES de KNUT HAMSUN

Écrivain norvégien prix Nobel 1920 c'est pour moi une vraie découverte. Un homme débarque dans un village, on ne sait qui il est ni ce qu'il veut, il interagit avec les gens puis disparaît. On est dans un monde qui semble absurde mais en y regardant de plus près, que de questions existentielles, quelle quête d'amour! Un très beau roman.
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La Faim

LA FAIM de KNUT HAMSUN

J’avais déjà apprécié Mystères et Pan, avec la Faim je termine mon cycle Hamsun en apothéose. Quel livre incroyable et quel style. Un homme qui survit de nouvelles pour journaux et vit dans une chambre misérable va progressivement se retrouver à la rue, sans rien. Nous sommes avec lui, affamés, ne comprenant pas pourquoi nous en sommes là.

C’est un livre en tout point remarquable, un auteur qui mérite d’être lu et relu.
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