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Critiques de Knut Hamsun (241)
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La Faim

Voici le seul roman que j'ai lu plusieurs fois. Il y en a tant à lire que je ne pratique jamais la relecture. Mais celui-ci est différent...

La narration est d'une puissance incroyable et la brutalité de l'écriture crée une proximité dérangeante avec le lecteur.

Les sentiments sont forts à l'égard du héros, et l'on souffre avec lui de la faim, de la misère, de la solitude, du froid. Cela fait résonner notre condition d'être humain, et nous rappelle la valeur des choses, le rythme naturel du corps, les impératifs de survie.

Le lecteur s'enfonce avec le héros dans les labyrinthes de la démence. Et cette démence semble vraisemblable, relative, accessible à chacun.



La sympathie pour le héros est forte tant il y a en lui un part de nous, une part que chacun rejette dans un coin de son cerveau, une vérité qui effraie, l'appel du vide, la peur de la chute, la descente aux enfers.



Ce livre est utile et fait du bien. C'est une lecture qui aide à relativiser sur la valeur des choses, et permet de mieux savourer le confort dont nous sommes inondé, souvent dans l'indifférence de nos habitudes.

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Sous l'étoile d'automne

En quête d'une vie plus calme, d'une paix intérieure, d'une identité particulière et aussi des hommes intègres, notre narrateur abandonne tout derrière lui pour s'adonner à une vie d'aventurier. Il se laisse emporter par une obsession qui devient presque une hantise, jouir de sa solitude et laisser libre court à son esprit. Mais il ne sera pas seul longtemps! Il rencontre un ami dans son premier refuge, dans un hôtel, puis ils feront le chemin ensemble, ils ont un atout commun: ils savent tout faire, même quand la science ne s'y prête pas, ce sont de grands débrouillards...mais ce que l'on fuit, on le retrouve toujours au détour du chemin...

Un magnifique roman qui prône l’errance mais une errance où l'ennui ne se fait pas sentir au contraire, on prend un petit plaisir à côtoyer les moments de vagabondage de ce personnage qui n'est que l'incarnation de l'auteur. Sous l'étoile d'automne est une errance qui interroge le sens même de la vie, comme quoi, les grands esprits se forgent dans la solitude ...





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La Faim

Rude, très bien écrit, passionnant sur les effets de la faim (dans tous les sens du terme)
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La Faim

Challenge ABC, 2016-2017



La faim mange tout... C'est assez perturbant de lire ce type de narration à la première personne, même (surtout ?) pour quelqu'un qui n'a jamais souffert de la faim. D'autant qu'il tombe dans la misère après maints rebondissements, tous petits, mais inexorables. Tout en restant honnête, sans mendier, sans voler. Mais il ne perd pas espoir, tout en errant dans la ville, à la poursuite de l'inspiration, chassant LA bonne idée salvatrice, celle qui le tirera d'affaire pour un moment. Et le lecteur (enfin moi) se demande pourquoi il gaspille ainsi son énergie (surtout que ça ne fonctionne pas)...

Un texte étrange, par toujours facile à suivre, voire parfois à supporter. Malgré le sujet, j'ai eu peu d'empathie pour le personnage. Pas parce qu'il gaspille son énergie (ça le regarde après tout), mais son obsession futile (oui on va me dire qu'il poursuit son rêve, celui d'êtreun journaliste ou un écrivain célèbre ou du moins connu), mais jusqu'à se laisser mourir d'inanition ? Pour finalement le laisser filer tout de même ? Il ne manque pourtant pas de volonté...

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La Faim

Lu en Avril 2016 suite suggestion de Babelio.... suite mon envie de recenser les Nobels de Littérature... suite à vouloir décrocher une insigne Novice en Littérature du Grand Nord ....suite Questions pour un Champion et son célèbre "4 à la suite" ;-)

Comme vous en avez pris l'habitude maintenant, je ne vais pas vous résumer ici l'histoire sans fin, d'un gars qui galère, fin XIXe, sans toit, dans les rues d'Oslo, qui se dispute avec un chien pour un os à ronger, bref qui n'arrive même pas à mettre faim à son cauchemar ! c'est peu dire !!

Je vous rappelle que pour les résumés, c'est "info" en tête de page, 4em de couverture, critiques éditeurs et résumés membres....

Par contre, par le plus curieux des hasards, sortie de Bibliothèque de Rennes Nov2016, je tombe sur un DVD film de Henning Carlsen (1966): "La Faim"....les cinéphiles apprécieront la sélection pour la Palme d'Or et le Grand Prix d'interprétation pour Per Oscarsson à Cannes en 1966 (les Césars c'est à partir de 1976, comble pour un Oscar son !) , clou de ma surprise, en Bonus : Entretiens (2002) Régina Hamsun (petite fille de Knut) avec Paul AUSTER !!!!!

Rappelez-vous "Moon Palace" de P. Auster, (ici, vous êtes obligés d'interrompre votre lecture, pour consulter (et apprécier !!) ma critique, où déjà, je faisais allusion à une certaine similitude entre ces deux romans !!!

Tout ça, pour vous dire, que Réalisateur et Acteur ont réussi avec brio à nous restituer sans conteste, la concrétisation d'une introspection, de nous projeter la vision d'une âme, de nous faire toucher à sa faim... le best, le fin du Faim, Prix mérités, mais c'est vrai "la Faim" justifie les moyens ! ! !

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Rêveurs

Rolandsen a deux occupations : courtiser les femmes de son village et trouver un moyen de gagner de l'argent grâce à la nouvelle colle qu'il vient de concevoir, mais c'est sans compter sur la domination de Mack sur la ville et sur l'arrivée du nouveau pasteur...



J'ai beaucoup aimé ce livre, dont l'histoire est "rapide" (peu de descriptions) et dépaysante (le début du XXème siècle dans un village suédois). Je recommande !
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Vagabonds

Quelle bonne surprise que ces Vagabonds écrit en 1936 par Knut Hamsun mais qui aurait pu tout aussi bien s'appeler La saga d'Edevart et August les vagabonds.

Une lecture captivante où nous suivons les aventures des deux camarades, amis d'enfance, au gré de leurs déplacements saisonniers afin de subvenir à leurs besoins.

En effet , nous sommes en Norvège, fin 19ème, une période de vaches maigres.

Edevart et Knut évoluent dans une région où pour vivre et survivre il faut s'adapter : paysan, marin pêcheur, colporteur rien n'est jamais définitif.



A travers ce récit le lecteur devient le témoin d'une époque charnière, propice aux changements matériels et à l'appel de nouveaux horizons qui emportent des familles entières vers une nouvelle terre promise, l'Amérique.

Pour ceux qui restent sur le quai dans l'attente de recevoir de prochains échos de leurs migrants, il faut faire preuve de beaucoup d'ingéniosité pour continuer à vivre à Hammarøy dans la province du Nordland, à proximité des Iles Lofoten afin de ne pas crier famine.

« Norem avait aussi des choses à raconter sur les émigrants d'Amérique, les vagabonds. Beaucoup d'entre eux avaient écrit . Parmi les vieux qu'ils avaient laissés au pays, quelques- uns avaient aussi reçu de l'argent. Oui, cela n'avait pas mal tourné en Amérique pour ceux qui étaient partis : ils travaillaient dans les villes ou à la campagne et ne se plaignaient pas. Ils ne voulaient pas rentrer avant de s'être enrichis. Non ! Qu'auraient-ils fait ici ? Ils se rappelaient comme on avait du mal à emprunter une livre de café quand on était dans la gêne. Maintenant ils avaient toujours des dollars d'argent à faire sonner dans leur poche. »

A savoir qu'entre 1850 et 1920, plus de 800 000 Norvégiens ont ainsi émigré en Amérique.



Un tableau de la vie rurale, paysanne, entre terre et mer, au milieu des fjords norvégiens aux reliefs accidentés, dangereux (falaises, marais) .

J'ai particulièrement savouré des scènes magnifiques de pêche et de salage du poisson.

Une toile des valeurs paysannes où le labeur, la solidarité sont mobilisés et nécessaires pour faire face à la précarité , où l'esprit d'initiative est souvent récompensé.

Une galerie de portraits formidables au-delà de nos deux héros, Edevart et August où les femmes ne sont pas en reste.



Un récit très humain où nous partageons la malice, la joie, les malheurs et les amours de nos protagonistes.

Un récit où Hamsun célèbre l'errance, la fuite, le vagabondage qu'il connaît si bien.

Un récit où la nature, sur terre comme sur mer, est omniprésente.



J'ai vraiment été happée par ce titre déniché encore une fois dans une trocante de livre dont la date d'impression mentionne 1961.

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La Faim

Une déambulation hallucinée, une description "clinique" de ce mécanisme de défense de l'organisme au milieu d'une ville indifférente. Un siècle plus tard, on retrouvera cette errance désespérée, marcher, marcher encore pour combattre le froid - et aggraver la faim - dans "Ripley Boggle" de Robert McLiam Wilson. Si les personnages sont très différents les souffrances sont les mêmes. L'actualité en est toujours brûlante puisque, dans un monde repu, des centaines de millions d'êtres humains vont, tous les jours, le ventre vide. Après avoir fermé ces deux livres vous ne regarderez plus jamais votre assiette du même oeil.
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Rêveurs

Oui, comme nous le dit la présentation de l'éditeur en quatrième de couverture de « Rêveurs » (édité en 1904), Ove Rolandsen, petit télégraphiste de campagne, est bien un « frère d'âme » de Johan Nagel, le personnage de « Mystères » décrit par l'auteur lui-même comme « charlatan étrange et singulier qui fit de nombreuses extravagances… » ; mais aussi celui de Tomas Glahn de « Pan » non moins enclin aux exubérances…

Abus de boisson ? Certes, c'est un solide buveur… Parfois… mais on n'explique pas la romance donnée à trois heures du matin sous la fenêtre de la femme du pasteur par la seule ivresse …

L'amour alors ? mouais… plutôt la recherche de l'âme sœur. Ove est entouré de femmes : en plus de la femme du pasteur, il y a la jeune Olga, la fille du sacristain, Elise la fille du riche armateur Mack, Pernille, également, la fille du souffleur d'orgue à l'église… Et enfin, Demoiselle van Loos, sa fiancée, gouvernante du presbytère…

Ove devra choisir.

Il se joue de tout et de tout le monde. Sur fond de nature Norvégienne au son des bateaux qui rentrent au port chargés de harengs, Knut Hamsun nous narre la prise de pouvoir d'un illuminé qui finira par obtenir ce qu'il voulait ; et ce, malgré la ferme opposition du pasteur, un homme irascible et imbu du pouvoir que lui confère sa soutane, même rapiécée…

Mais avant toute chose, il a besoin d'argent pour déposer des demandes de brevets sur son invention… Mack, qui vient d'être cambriolé n'a-t-il pas promis une récompense de quatre cents rixdales au cambrioleur si celui-ci venait à se dénoncer ?

Un petit bouquin qui ravira ceux qui, comme moi sont amateurs de mer, de port, de bateaux, et d'hommes un peu frustres façonnés par la rudesse du climat, en particulier et de la vie en général.

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Pan

Je ne m’attendais pas du tout au texte que j’ai finalement découvert, en ouvrant Pan : d’après les papiers du lieutenant Thomas Glahn de Knut Hamsun. On m’avait parlé de modernisme, de célébration d’un retour à la nature contre la civilisation et ses contraintes, tout ça chez un auteur norvégien, que je ne connaissais pas… je pensais trouver un livre qui me serait totalement nouveau, étranger. C’était oublier que Pan datait de 1894.



Thomas Glahn, lieutenant, en a visiblement un peu marre de la vie. Il décide d’aller se réfugier dans une petite cabane de chasseur, loin dans le Nordland, et de se retrouver face à lui-même. Il chasse, il se promène avec Esope, son chien, et il cherche dans cette retraite un bonheur, une tranquillité qui se révéleront finalement bien fragiles.



Le lieutenant Thomas Glahn n’est pourtant pas loin de tout. Il croise bientôt Edvarda, fille du notable du coin, pour qui il éprouve, de plus en plus, une fascination destructrice. Il était pourtant bien tranquille, dans sa retraite ; c’est elle qui est venue le chercher. Hélas, elle lui aura exprimé, plus d’une fois, combien elle l’aimait et combien il comptait pour elle. Dès lors, ça ne pouvait qu’être perdu. En effet, Thomas Glahn amoureux à son tour, Edvarda devient froide, prend ses distances. Lui qui était invité de toutes les fêtes, voilà qu’on le boude et qu’on lui rappelle combien il est brut, mal élevé. *Le lieutenant est prêt à tout pour retrouver les bonnes grâces d’Edvarda et, jaloux d’un petit docteur boiteux qui recueille tous les suffrages, un soir de colère, prend son fusil de chasse et se blesse au pied gauche.*



Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour trouver notre place dans la société ? Les premières pages où il célébrait, par des mots simples, les beautés de la nature et le quotidien bien réglé de ses chasses et promenade s’éloigne déjà. Le voilà soucieux, inquiet, comme rattrapé par ce qu’il avait d’abord cherché à fuir. Eva, pourtant, si simple sous son foulard blanc, pourrait représenter une forme de salut : elle l’aime sans fioritures, sans même exiger de lui de nouvelles habitudes ou de nouvelles manières. Mais elle se révèle prise malgré elle dans les logiques sociales, mariée, employée à des tâches de plus en plus rudes en représailles de sa liaison avec Glahn. Et ce dernier hésite : ce serait tellement plus simple, tellement plus sain d’aimer Eva et les filles de passage, d’envoyer balader Edvarda et ses mises en scène, et de continuer comme prévu cette vie de repli. Mais même au fin fond du Nordland, où on attend la Poste des semaines et des semaines, le voilà tiraillé, à hésiter entre deux femmes, et à ne pas résister à la fascination qu’exerce sur lui la jeune Edvarda. C’est tout de même pas de chance.



A moins que l’entreprise n’ait été vouée à l’échec dès le départ. Dans sa quête désespérée d’une tranquillité illusoire, le personnage de Thomas Glahn m’est apparu, finalement, très proche des héros de nombreux romans de l’époque. Si l’on y pense, il partage certaines caractéristiques de ces célibataires de fiction qui lui sont contemporains : hommes célibataires, donc, sans repères surtout ; qui ne savent pas y faire avec la société et savent encore moins y faire avec les femmes ; ratés sous certaines formes, mais qui essaient malgré tout, parce que c’est peut-être leur seule marge de manoeuvre. En ce sens, Thomas Glahn m’a semblé être une sorte de des Esseintes à l’envers : dans A rebours de Huysmans, Des Esseintes fuit le monde, qu’il juge laid et méprisable, pour se réfugier dans une thébaïde à l’écart de tout, où il s’entoure d’art savamment choisi dans une vie tout ce qu’il y a de plus artificiel. Glahn, jugé si sauvage, ne chercherait-il pas la même chose, ne nourrirait-il pas le même mépris que le dandy de Huysmans pour la société qui l’entoure et ses codifications absurdes ?
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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La Faim

Comme son titre l'indique, "La Faim" de Knut Hamsun relate l'histoire d'un homme prêt à tout pour devenir écrivain. le combat de cet homme, qui refuse de renoncer à son rêve de devenir écrivain, contre sa propre misère est remarquable. Trop fier, trop digne, il refuse d'accepter l'aide de quiconque et se laisse en proie à une faim qui le pousse aux limites de la folie. La lecture de ce roman n'a pas été sans me rappeler le célèbre poème de Jacques Prévert, "La grasse matinée". J'ai grandement apprécié ce roman qui dépeint un véritable tableau de la misère humaine mais aussi, il me semble, la grande complexité de l'être humain.
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La Faim

Voilà un moment que je voulais entreprendre la lecture de de ce récit mais l'illustration de la première de couverture et le titre me rebutaient un peu... de plus cet oeuvre étant considéré comme un classique ( et pour moi lire un classique c'est synonyme de lecture scolaire) j'étais, je dois dire, méfiante!



Alors que dire? Sinon que c'est l'histoire d'un jeune homme qui a faim...



Une version adulte de La petite marchande d'allumettes de Hans-Christian Andersen qui aurait pu s'appeler Le jeune marchand de papiers (le narrateur, Knut Hamsun, journaliste qui essaie de vivre de sa plume, de ses papiers sans trop de succès) avec tout de même de grandes différences.



Si le premier est un conte de Noël, La faim est le récit proche d'une expérience vécu par l'auteur, et si dans l'un , la mort délivre la protagoniste, dans l'autre c'est la fuite qui libère le narrateur d'une chute sans fin.

Mais les deux protagonistes sont affamés, épuisés, transis, fiévreux et en proie aux délires et ils partagent la même misère.



Si ce récit a été publié en 1890 il reste accessible et d'actualités. J'avoue que mes appréhensions n'étaient pas fondées car je suis rentrée facilement dans le texte.



En effet, la frénésie verbale du narrateur, au fil des tribulations professionnelles, privées, domestiques et amoureuses, entraîne le lecteur dans son sillage.



Nous suivons celui-ci dans sa recherche quotidienne de nourriture, de chaleur mais nous partageons avec lui les effets physiques (inanition) et physiologiques (il rend presque toujours ce qu'il ingurgite) de la faim.



Qu'il perde les cheveux par touffe, qu'il mâche des copeaux de bois, nous descendons avec lui aux portes de l'enfer.



A lire.
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Vagabonds

Edevart décide de quitter son village, un port au nord de la Norvège où les hommes entre quelques campagnes de pêche au Lofoten tentent de cultiver un peu de terre, et de partir avec August, un aventurier sans attaches, souvent hâbleur, à qui on prête mille voyages, toujours en quête d’un gain, qu’il dépense parfois aussitôt lors d’ « une bordée » en compagnie de filles peu scrupuleuses, attachant bien qu’il manigance à l’occasion quelques forfaits voire quelques crimes. A une époque où l’Amérique exerce une attraction de plus en plus forte, dans des contrées où la misère s’abat volontiers sur les hommes et où nombreux sont ceux qui cherchent à sortir de leur condition. Edevart , qui commença avec August une vie errante, fut déjà près de partir , avec la femme qui lui fit découvrir l’amour. Mais celle-ci partit seule. Il retourna dans son village sans pour autant pouvoir se résigner à y vivre la vie d’un commerçant ou d’un simple paysan, toujours aiguillonné par le même esprit de liberté, la même insatisfaction qui se transforme en une sorte de tourment.
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La Faim

La Faim est un récit à la fois terrible et poignant dans lequel un homme doit faire face, tout en tentant de préserver sa dignité et son honnêteté, à une implacable déchéance. Il doit constamment lutter, en errant dans les rues de Christiana, pour sa nourriture et son logis, le plus souvent en proie à la fièvre et au délire, à des extravagances qui l’isolent de plus en plus et qui donnent à tout ce qu’il vit un aspect d’étrangeté.
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La Faim

Un livre envoutant. Une expérience littéraire incroyable. J'ai simplement adoré.
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La Faim

Ce récit a eu une influence considérable sur des écrivains comme Gide, Céline, John Fante. Il s'agit d'un récit autobiographique situé dans les années 1890 et qui décrit les errements d'un jeune homme dans la ville de Cristina (Oslo) où il souffre de la faim. Il tente de survivre, trouve de temps en temps à placer quelques articles. Il souffre de la faim et de ses conséquences physiques et psychiques (hallucinations). Il passe de l'euphorie à l'abattement total, de la dépression, des pleurs au rire et à l'enthousiasme.
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L'éveil de la glèbe

Ce livre ne se démarque pas de mes précédentes lectures au niveau du thème global: il s'agit toujours de l'histoire du destin d'un homme. Après Okwonko et Robert Neville, nous suivons Isak...Mais où sont donc partis les bouquins avec mes héroïnes préférées ? Ce type de lecture ne me ressemble pas trop, ce qui explique la note passable.

L'histoire est divisée en deux grandes parties, centrées essentiellement sur la vie d'Isak. On découvre les conditions de vie des fermiers de cette région, où ils sont soumis au dur travail quotidien de la terre, rythmé par les saisons. A travers le couple Isak/Inger, nous suivons leurs lots de tragédies, de peines et d'erreurs ainsi que ceux de leurs proches voisins. Il y a quelques moments angoissants, lorsque l'auteur aborde le sujet de l'infanticide mais finalement, ce sujet ne prend pas une grande place.

L'objet principal du livre est la description de la vie routinière et laborieuse des colons. L'auteur oppose leur mode de vie à ceux des citadins, des commerçants et des exploitants de la mine de cuivre. Isak est le modèle : un homme travailleur qui ne ménage pas ces forces pour cultiver et agrandir son domaine ; un homme simple et serein qui vit au contact de la nature. Les personnes qui lui sont opposés seraient Brede, son voisin, qui au lieu d'exploiter sa propriété court après des mirages censés lui apporter une fortune immédiate ; ou même son propre fils Eleseus qui le décevra beaucoup. Tout le long du livre, on sent cette opposition, cette comparaison et cette apologie de la nature.

La place réservée aux femmes m'a gênée dans cette histoire : Isak accepte Inger car elle est une aide précieuse pour la ferme, et ce malgré son bec-de-lièvre. Barbro est aussi presque dans le même schéma. Elles sont traitées comme de la main-d'oeuvre "gratuite" et "disponible" (dans tous les sens du terme). Même lorsqu'elles commettent l'irréparable, les hommes préfèrent fermer les yeux par peur de perdre une force de travail nécessaire pour le fonctionnement de la ferme.

Son style d'écriture est simple, avec des phrases courtes. Ce n'est pas une lecture qui m'a envoûté : je n'ai pas eu envie d'aller en Norvège et bien souvent, je trouvais ce rythme et la trame du récit long et ennuyeux. J'en garde un souvenir mitigé, et même si parfois j'étais tenté d'arrêter la lecture, quelque chose m'a retenu jusqu'au bout. Peut-être suis-je passée à côté d'un chef-d'oeuvre ?

En tout cas, je ne vous recommande pas cette lecture.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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La Faim

Publié en 1890, La faim est un court roman dans lequel le narrateur erre dans Oslo, la faim au ventre - sensation universelle -, preuve de sa pauvreté et de son inconstance. Jeune journaliste, le narrateur vit chichement et est régulièrement assailli par la faim, laquelle entraine des divagations d'ordre intellectuel qui peuvent se révéler utiles pour son métier. Mais peu à peu, le narrateur glisser dans une folie dont la faim n'est que la cause la plus immédiate, mais qui est causée véritablement par un mal-être social profond.

Le roman, semi-autobiographique, plonge ainsi au plus profond de l'âme humaine.
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La Faim

C est pour des livres comme celui-là que je lis. Une découverte de cette ampleur à mon (grand) âge, j'avoue ne pas y avoir songer en débutant "la Faim". Et pourtant.. Chef d'oeuvre, voilà voilà, et c'est tout !! Le sujet? Un pauvre homme, vivant d'expédient, tentant souvent vainement d'écrire des articles pour les vendre à un journal, crève de faim.

c'est le monologue, entrecoupé de dialogues qui fait la force de ce livre. On suit le personnage avec passion, avec espoir mais surtout avec une immense tristesse.

Il y a des tonalités russes dans ce roman. La fierté, l'orgueil, la religion, la "raison" mais aussi la folie sont les toiles de fond de "la Faim".

Les dialogues semblent sortis d'un Dostoïevski

C'est un roman court (moins de 300 pages dans l'édition de poche), mais énorme de part son sujet, si simple (!!) et sa qualité littéraire.

Bref, un monument de littérature.
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La Faim

Knut Hamsun relate les péripéties d'un personnage en situation de survie sous une plume si bien affûtée que bien souvent les états d'âme du personnage principal sont partagés par le lecteur.



Le personnage dont il est question contient une part de fiction mais aussi une part autobiographique. Hamsun s'inspire sûrement de sa propre vie, peu avant qu'il ne connaisse le succès. André Gide donne un bon résumé de cet écrit atypique dans la préface : "On tourne les feuillets de ce livre étrange. Au bout de peu de temps on a des larmes et du sang plein les doigts, plein le cœur. [...] La faim est le sujet même du livre avec tous les troubles intellectuels qu'entraîne une inanition prolongée. C'est moins un héros de roman qu'un cas de clinique."



Ce dernier terme n'est pas sans raison. Le personnage se crée un système de pensée qui apparaît infaillible, solide, déterminé mais qui l'amène à considérer le maintien de sa dignité comme un objectif bien plus important que le maintien de son organisme. Le lecteur suit lentement le doux emprisonnement dans lequel le protagoniste se conduit lui-même. L'on se sent révolté lorsque la malchance domine la vie du protagoniste, abattu lorsqu'il est lui-même abattu et apaisé lorsqu'il trouve quelque chose à se mettre sous la dent.
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