J'arrive aux âges où l'on peut être contente de vivre encore. J'oublie que j'ai l'air d'une vieille.
Un peu désemparée car ma mère n'a pas vécu au delà de 60 ans, je ne sais donc pas très bien comment on fait quand on dépasse cet âge. Tout cela et bien d'autres sentiments je les ai retrouvés dans cet essai. Finalement beaucoup de gens ont écrit sur la vieillesse et le talent de Laure Adler est de nous faire partager une belle collection de réflexions et de témoignages que j'ai été heureuse de découvrir.
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Après avoir lu « Mais la vie continue » de Bernard Pivot, j’ai réalisé que je n’avais pas lu « La voyageuse de nuit » de Laure Adler sur un sujet similaire.
Contrairement à Pivot qui prenait ses exemples sur lui-même ou ses proches, Laure Adler va faire une véritable enquête sur la vieillesse, sa représentation et la manière dont elle est perçue.
Ainsi elle rencontre des artistes (Edgar Morin, Guy Bedos, Annie Ernaux, Marguerite Duras) et des inconnus qui évoquent, parfois crûment, les ravages de l’âge et leur mise à l’écart de la société.
Elle mêle aussi des références littéraires et des citations.
Pour elle les personnes âgées sont souvent déconsidérées dans la vie, et dans la représentation que l’on fait d’eux dans les arts, notamment dans le cinéma.
Les femmes, notamment, n’ont pas l’aura des « hommes mûrs aux tempes grises ».
Mais il y a autant de manières de vieillir qu’il y a de manières de vivre sa jeunesse, et « selon que vous serez puissant ou misérable », comme dit La Fontaine, votre vieillesse ne sera pas la même….
Même si l’atmosphère générale de cet essai est plutôt morose, pour ne pas dire très pessimiste, j’en retiens quand même quelques lueurs d’espoir.
Comme le disait aussi Pivot, l’âge mûr permet quand même quelques avantages : moins de contraintes de tous ordres, la faculté d’aller à l’essentiel, la possibilité de dire ce que l'on pense plus facilement…
Et la possibilité de rester toujours curieux, de pouvoir, disait Pivot, toujours « ajouter » des choses à sa vie, bref d’avoir toujours du désir, et le désir ne vieillit pas ! (Même si le réaliser s’avère parfois plus difficile…)
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Ce «carnet de voyage» est un recueil très documenté faisant référence à de nombreuses personnalités et textes, de différentes époques, sur le thème de la vieillesse et je dois avouer que je me suis assez ennuyée à la lecture des 2 premiers tiers du récit.
La dernière partie m'a davantage intéressée avec un récit portant particulièrement sur des témoignages et des expériences menées en Ehpad. Un texte militant à certains moments s'appuyant sur du «vécu», lui donnant plus de force et de conviction.
Il n'en demeure pas moins que cette ultime étape sera vécue ou subie par chacun.e en tenant compte des facteurs sociétaux, familiaux..... un sujet qui nous concerne tous.
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Cette lecture fera du bien peut importe l'âge. L'âge, un concept, une notion, finalement si fluide.
Au-delà d'un voyage au pays du bout de la vie, Laure Adler à travers de nombreuses citations et références nous propose un itinéraire littéraire sur la vieillesse et la mort. Elle ne se contente pas de citer d'autres auteur(e)s, de rapporter ce qu'elle a vu et entendu, elle se confie aussi avec beaucoup de sincérité.
Un essai utile et touchant, qui remet, à mon avis, les pendules à l'heure.
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Un magnifique Biographie admirablement bien écrit et complète sur une jeune fille incroyable , un femme admirable , une écrivaine de génie , une amoureuse passionnée, une résistante engagée, une amie fidèle, une journaliste colérique, une réalisatrice libre, une veille femme solitaire et émouvante .
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Françoise Giroud, femme de tous les combats qui a redéfini le métier de journaliste, a su s'imposer et tracer le sillon pour ouvrir la voie aux femmes et améliorer leur condition dans la société.
Avec L'Express, Françoise Giroud et Jean-Jacques Servan Schreiber créent un journal pour soutenir leur ami Pierre Mendès-France qui veut mettre fin à la guerre d'Algérie. Ensemble ils soutiennent le FLN et deviennent la cible de l'OAS. Ils sont unis par une passion amoureuse, politique et journalistique, mais après une belle réussite éditoriale, ils se fourvoient, oscillent politiquement et finalement se séparent. Françoise Giroud soutiendra malgré tout Jean-Jacques Servan Schreiber, même quand celui-ci aura des ambitions politiques démesurées.
Laure Adler, journaliste qui voit en Françoise Giroud une figure tutélaire, maîtrise parfaitement son sujet sur lequel elle a travaillé sept ans. C'est avec beaucoup d'intelligence qu'elle fait le portrait de ce personnage complexe et plein de contradictions : celui d'une travailleuse acharnée qui a commencé sa vie professionnelle à quatorze ans pour subvenir aux besoins de sa famille ruinée, d'une séductrice qui aime les hommes et le pouvoir, mais aussi d'une femme secrète qui cachera longtemps sa judéité et changera de nom.
Une vie utile, une vie bien remplie pour Françoise Giroud qui, même si elle ne suscite pas la sympathie, force l'admiration par la volonté indéfectible qu'elle avait de faire avancer les choses.
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Livre lu d'une traite. récit court, poignant d'une mère qui a perdu son fils. Au début difficile de rassembler toute l'histoire, on ne comprend pas tout, le pourquoi du comment. Mais ce n'est pas grave, pas le plus important. On se laisse guider, happer par cette douleur qui éclate de cette mère qui 17 ans après les faits ressent le besoin de mettre par écrit, d'utiliser les mots pour décrire ses maux, son ressenti. C'est bouleversant, son souffle est coupé, suspendu à celui de son fils qui brutalement s'est retrouvé dans un lit d'hôpital. Le temps est figé, tout s'arrête pour tourner uniquement autour de ce petit être qui se bat farouchement.
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Une femme amoureuse en vaut cent.
Joli livre documentaire écrit à 4 mains par Laure Adler journaliste historienne et écrivain spécialiste de l'histoire des femmes et Elisa Lécosse doctorante en histoire de l'art avec de belles photos et des tableaux.
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Beaucoup d'observations justes dans cet essai mais au final, rien de très original, le crayon à papier qui m'accompagne toujours dans ce type de lecture n'a pas du tout servi ... Laure Adler n'est certes pas avare de références ni de citations mais quel fouillis que cet opus sans véritable structure dans lequel elle se livre à de nombreuses redites !
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J'ai goûté moyennement ce livre, même si je préfère, à tout prendre, parcourir les écrits de son auteure que d'ouïr son horrible voix.
Le voyage, terme constituant un pratique fourre-tout, déjà, me semble une vue de l'esprit qui n'est pas la mienne pour la vieillesse.
Je n'ai trouvé dans l'ouvrage, dont on a quand même fait un certain battage, rien de spécialement original, pas plus qu'une idée véritablement accrocheuse.
Sans doute va-t-on m'écorcher vif, mais l'ensemble sonne (ce n'est que mon avis) pompeux et bassement intello.
Ce n'est pas une critique contre Laure Adler en particulier, j'ai apprécié son livre sur les maisons closes.
Sur la mort et la vieillesse, tout compte fait, je préfère Montaigne, et pas seulement parce qu'il est périgourdin. Ou Colette. Ou Victor Hugo. Ou George Sand.
Oui, je sais, c'est moins à la mode.
Et pourtant !
Désolé.
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Vraiment déçue du voyage ! Le titre est attirant (inspiré de Chateaubriand - La vie de Rancé), l'auteure intéressante. Certes, mais... bon !
Le sujet (la vieillesse féminine) nous concerne tous, forcément. Mais je me suis quand même ennuyée. C'est une compilation militante féministe de citations, de prises de notes, d'expériences, d'anecdotes pas forcément très intéressantes. Il y a tant de livres que je voudrais lire !
Mais l'auteure, très cultivée, nous donne cependant des pistes de lectures. C'est vrai qu'elle anime avec brio des interviews d'écrivains le soir sur France Inter. Chapeau !
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C'est sûr, lorsque l'on a mon âge, on se retrouve parfaitement dans le livre de Laure Adler. Bon ! On est assez à l'aise dans les 150 premières pages qui nous fait voyager au pays des seniors, autrement dit des « vieux », des anciens, des retraités, mais de ceux qui vivent dans la société, qui sont encore actifs, comme elle qui anime et participe toujours à des émissions. Ceux qui font tout pour garder leurs intégrités physique et morale, ceux qui marchent, qui pratiquent une activité artistique, sportive, qui font du bénévolat. Par contre à partir du chapitre « la vision de l'âge » on est beaucoup plus inquiet, il nous ouvre les yeux sur ce qui nous attend, si on l'atteint, le grand âge, celui des EHPAD pour certains, celui de la sénilité pour d'autre, celui de l'ennui parfois, des attentes interminables et de l'approche de la mort.
Laure Adler a mené plusieurs enquêtes pour rendre compte de la vieillesse. Une enquête de terrain, sur la société, sur le sort qu'elle réserve aux personnes âgées, dans notre pays, (qui n'est pas forcément exemplaire) et à travers le monde. Elle a fait des rencontres, recueilli des témoignages touchants, visité des lieux de vie, étudié les conditions dans lesquelles sont traités les résidents de EHPAD. Elle a comparé le vieillissement entre les hommes et les femmes. Elle n'a pas occulté la sexualité.
Mais la richesse du livre, réside dans l'enquête qu'elle a menée dans la littérature, rapportant une foule de citations sur cette période de la vie, d'auteurs tel que Simenon, Balzac, Georges Sand, Marcel Proust, Philip Roth, Borges, Claude Levi Strauss, Edgar Morin, Roland Barthes et bien d'autres. Elle a rappelé que beaucoup d'artistes ont fait leurs œuvres majeures au crépuscule de leur vie.
Les rencontres avec Mona Ozouf et Annie Ernaux sont magnifiques.
Elle m'a ému lorsque qu'elle a parlé de ses propres parents, de la mémoire fuyante de sa mère.
Page 209 ; elle écrit, parlant de son livre « C'est à chaque lectrice, à chaque lecteur de le continuer à sa façon » c'est que je vais faire en quelques lignes. Tout d'abord pour dire qu'il ne faut jamais résumer une personne âgée recroquevillée dans son fauteuil, ayant perdu sa tête où ses jambes, à l'image qu'elle donne alors, il faut toujours mentionner ce qu'elle a été dans sa vie active, c'est ce que je faisais toujours lorsque je présentais mon père qui ne pouvait plus bouger. Je suis les conseils de Laure Adler, mon pseudo Babelio, JMLire signifie Jardiner , Marcher, Lire. J'ajoute que écrire des chroniques est un excellent stimulant. « Il faut vivre sa vie et non exister »
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Le point fort de cet ouvrage est la qualité ainsi que la place accordée aux reproductions. De plus, le texte est clair et accessible. Et la dernière partie en présentant des artistes féminines, m’a permis d’en découvrir quelques-unes. Pour autant, je n’ai pu m’empêcher d’être un peu déçue. Déjà, je trouve inutile sur une même page de répéter certains paragraphes, une fois en caractère normal et une fois en gras. Ensuite, les textes introductifs de chaque partie sont plus intéressants que ceux accompagnants les œuvres, un peu trop descriptifs. Enfin, j’ai du mal, une fois le livre terminé, de dégager les idées maîtresses de ce livre, peut-être la faute à une lecture un peu hachée.
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Souvent ce qui fait très mal, est remisé sous une pile d’autres souvenirs et l’on y revient suite à un « coup » donné dans l’étagère et la blessure est réouverte, celle sur laquelle, on a tant à dire. C’est ce qui arrive à Laure Adler, des années après la perte de son petit Rémi, elle met des mots sur sa souffrance. Ces mots sont choisis avec tendresse, délicatesse, justesse, harmonie. Rien n’est lourd, rien n’est brutal, tout est conté d’un style littéraire parfait, dans une douce pudeur. La forme du récit colle parfaitement à son fond, aux sentiments, aux émotions, aux impressions qui arrivent et s’étendent sur le papier grâce à une plume poétique, d’une sensibilité touchante.
De nombreux messages resteront gravés en moi. Les maux d’un système de santé résonnent comme une sirène et notamment les silences du corps médical derrière lesquels se cache l’ignorance alors qu’il est tellement compétent, dans certains cas, de simplement dire « je ne sais pas ». J’aimerais contribuer en apportant une pierre à l’édifice et revoir ce qui me touche de près, l’humain dans ce système de santé.Une lecture très riche.
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La quatrième de couverture annonçait un carnet de voyages, une enquête auprès d’inconnus comme de personnalités connues. Je n’ai pas vraiment retrouvé cela dans la lecture de ce livre, que je qualifierais plus d’enquête journalistique, certes bien fournie mais au final moins humaine que je pensais. Au sens où j’espérais des récits de vie, des retours d’expérience, des échanges. C’est cela qui m’a manqué... et du coup ce qui est évoqué m’intéresse moins ... j’abandonne donc la la lecture au bout des 2/3 du livre. Mais ce qui compte c’est que ce livre rencontre son public, je n’en fait juste pas partie.
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Que de femmes mystérieuses dans ce livre dirigé par 2 auteures.
Femme curieuse, envoûtante, ensorceleuse, mythique, arrogante, meurtrière, iconique font de tous ces attributs un bien curieux sujet. De tous les temps la femme fut perçue par les hommes soumises ou dangereuses.
Ici l’analyse est effectuée par de très belles illustrations de tableaux toutes époques confondues.
On admire la narration et l’engouement dans certaines transcriptions et repères qui nous aident à mieux comprendre certains mythes et poses langoureuses de ces peintures.
Puissance sexuelle et intelligence du cœur, voire esclave font un très bon résumé de ce que est désir et désirer pour l’homme ...
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Ce n'est pas un roman mais un voyage au pays de la vieillesse.
Laure Adler s'appuie sur des pensées philosophiques et littéraires, des citations, des paroles d'intellectuels et de professionnels ,des témoignages d'amis et de familles et de son expérience personnelle pour aborder cinquante ans après S.de Beauvoir "cette contrée qu'on ne sait comment nommer".
C'est émouvant, drôle, triste, parfois révoltant.
"Mourir cela n'est rien, Mourir la belle affaire, Mais vieillir... ô vieillir » Jacques Brel
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Merci, Mme Adler, pour m'avoir donné envie de vieillir à un âge où les premiers signes de cette étape de la vie sont déjà là - j'ai soixante et un ans-
et, surtout, après avoir accompagné ma mère sur sa lente descente vers le purgatoire de ses quatre-vingt-dix ans, quasiment aveugle et s'accrochant à la vie dont elle était la seule à en comprendre l'intérêt, avec , pour moi, cette peur au ventre de dégringoler ainsi, d'année en année, irrémédiablement. Avec vous, Mme Adler, on retrouve la joie d'être vivant, qu'importe "l'âge de nos artères". Cependant, vous citez en exemples des personnes somme toute bine privilégiées, qui peuvent se permettre de vieillir dans le confort de leur situation matérielle et/ou intellectuelle, entourées, aidées. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Mais je garderai, grâce à ce livre, une vision positive de la vieillesse...
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J’ai regardé et lu ce livre comme une œuvre d’art. Les photos des tableaux et chaque texte qui les accompagnent sont beaux, sensuels, érotique. Laure Adler nous parle du corps depuis la préhistoire jusque dans les années 1970. En introduction elle dit : « La femme pas comme toutes les femmes mais comme une condensation réductrice des symboles de la femme, religieux et sociétaux, répétés, déclinés à l’envie pour domestiquer nos imaginaires - ceux des hommes comme ceux des femmes – répercutant par-delà les siècles une certaine idée du féminin. » HS
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