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Critiques de Laurence Tardieu (357)
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Nous aurons été vivants

Laurence Tardieu nous offre un superbe roman sur la culpabilité, les relations familiales et la résilience.



À l’arrêt de bus, en plein Paris, Hannah croit voir sa fille Lorette qui a disparu depuis sept ans sans explication. On imagine ce que cette vision fugace peut remuer d’émotions, même si la personne en question n’est peut-être qu’une silhouette ressemblant à Lorette. Des souvenirs, des sensations, une sorte d’analyse froide d’une période désormais révolue, lorsqu’ils étaient une famille.

Car visiblement, ce drame a cassé quelque chose dans sa façon de voir le monde, mais aussi dans sa façon d’être avec les autres. Amis ou mari, parents ou relations, personne ne peut comprendre et personne ne peut ressentir ce qu’elle endure. Elle n’a plus envie de faire semblant, d’aller à ce dîner où tout le monde prendra bien soin d’éluder le sujet, mais n’en pensera pas moins. Cette première partie, grave et mélancolique, est en quelque sorte un constat d’échec. D’autant que Paul a retrouvé Marie Minard, une amie d'enfance, qu’il n’avait pas revue depuis 25 ans et avec laquelle il s’imagine pouvoir vivre une autre vie, reconstruire une relation qui laisserait de côté ce passé si pesant, si présent.

Hannah tente alors de s’accrocher aux moments heureux. Dans les images qui reviennent, il y a la rencontre avec Paul, avec Philippe et Lydie, les vacances en famille dans la belle maison près d’Arcachon, les premiers pas de Lorette. Les chapitres s’égrènent alors en quelques dates qui sont autant de marqueurs de cette vie pleine d’espoirs et d’épreuves, mais offrant un avenir. 9 novembre 1989, le jour où ils ont assisté ensemble à la chute du mur de Berlin, où elle s’est demandée ce que cela pouvait faire pour des membres d’une famille séparés depuis si longtemps de pouvoir enfin se retrouver. Puis il y a eu la disparition de Mam, sa mère, la naissance de Lorette, 18 septembre 1990, et le terrible «baby blues» qui a suivi, le 12 juillet 1993 et les vacances à Arcachon, le 31 décembre 1999, un réveillon à oublier, puis le 14 juin 2001, le 13 mars 2004, le 3 novembre 2006, le 17 août 2009, leur dernier été ensemble et ce 7 avril 2017 où Paul décide partir…

Avec Hannah, le lecteur voit le temps finir par tout user, ce temps qu’elle aimerait parfois saisir.

Laurence Tardieu, d’une écriture subtile et sensuelle, rend au plus près la quête éperdue de femme frappée par le malheur, happée par une peine qui l’empêche de communiquer. Elle sait qu’on ne refait pas le chemin à l'envers. Mais on peut toujours avancer. La troisième partie de ce beau roman va nous le prouver et nous offrir de superbes pages qui, j’en prends le pari, vous marqueront durablement.


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À la fin le silence

On est tous marqué par les tragédies qui ont bouleversée notre pays, entre chagrin, sidération et colère. Il y a forcément un après qui modifie notre quotidien qu'on le veuille ou non, la peur insidieuse s'est glissée dans un coin de notre tête. Dans ce récit, Laurence Tardieu (pourquoi indiqué Roman?), revient sur ces tragédies de 2015, ainsi que sur des évènements familiaux (la narratrice est enceinte et doit accepter que la maison familiale de son enfance, havre de paix et d'amour doit être vendue) qui vont ébranler ses mondes intérieurs et extérieurs. Il y a toujours chez Laurence Tardieu le choix des mots qui se marient parfaitement à sa sensibilité. Elle décrit avec justesse et nous interpelle sur nos petits et grands séismes qui jalonne chaque vie. L'intime au cœur du livre aussi, au moment de donner la vie alors que la barbarie l'a ôtée de la pire des façons. Comment faire maintenant avec cette peur pour les siens ? Comment retrouver un peu d'apaisement et de fraternité ? « A la fin le silence » est le récit d'une femme bouleversée, beaucoup de lecteurs le seront également.

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Puisque rien ne dure

Mais qu'est-ce qui m'a pris d'attraper ce livre pour me "changer" les idées!

Cri de douleur à deux voix , admirablement écrit sans hystérie ni larmoiement.

Comment rester insensible à la disparition d'un enfant ,à la souffrance des parents qui n'ont pas réussi à affronter ensemble le drame mais dont l'histoire d'amour est inscrite profondément dans leur coeur : la boite de mouchoirs y est passée!
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À la fin le silence

Je ne cacherai pas ma perplexité et ma déception à la lecture de ce roman. J'avais beaucoup aimé "Puisque rien ne dure" du même auteur... mais là, je lui ferais le reproche d'avoir mêlé deux histoires (qui aurait pu faire l'objet de deux textes séparés) dans le même manuscrit : la maison de famille de Nice qui est mise en vente, et les attentats de Paris de 2015... Le fait aussi de bâtir un roman à partir des attentats de 2015, est un risque pris par Laurence Tardieu, qui a écrit à chaud, à partir de tragédies qui ont secoué la France entière. Chaque lecteur possède son ressenti face à ces attentats, ressenti qui n'est pas forcément celui de l'auteur, donc le pari était risqué d'oser un tel roman... les attentats, devant à mon avis plus faire l'objet d'un récit ou d'un essai et ne devant pas être pollués par des digressions d'ordre intime.
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Le Jugement de Léa



Accusé d’infanticide, Léa attend le verdict de son procès.



Infanticide, le pire des crimes ? Pourquoi ? Comment en est-elle arrivée là ? Comment peut-on en arriver là ? Le sait-elle elle-même ? Prostrée, mutique, dans l’incapacité totale de parler, de pleurer. Indifférente ? Le silence synonyme d’indifférence ? La douleur qui enserre le cœur ?



Dans l’exiguïté d’une salle, en attente d’une décision forcément terrible, la parole va se libérer.

Un gardien. Quelques regards suivis de quelques mots, deux solitudes, deux souffrances ou quand la suffocation laisse place à une forme de libération. Toute relative cette libération.



Le passé, les souvenirs, les erreurs, les errances, la famille, les hommes ; le frère, le fils, le frère mort, la colère du fils, la mort du fils. Le père, le père qui tourne le dos, encore…

Aucun retour possible, tout bascule, inexorablement.



Un récit poignant, une écriture juste et sobre. Laurence Tardieu nous bouleverse. Encore.




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Rêve d'amour

Sur les traces de sa mère, Alice se découvre elle-même, le vide de l'amour l’entraîne sur les traces de l'amour maternel bien que sa mère soit morte lorsqu'elle avait 5 ans, elle décide de ressusciter l'image de cette mère mythique lorsque son père agonisant lui parle du peintre qui a été l'amant de sa mère. Lasse des non dits de son père, qui ne lui parlait pas de sa mère, Alice va chercher le peintre et c'est à travers lui, qu'elle essayera de créer le personnage de sa mère jusqu'à découvrir en elle les talents d'écrivaine...



Un bon livre où les mots nous font vivre le vide qui accompagne notre personnage, on s'y attache comme si on avait soi-même besoin de ce livre pour combler notre propre vide...
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L'écriture et la vie

Un texte très prenant sur la douleur, les questionnements, les périodes de doute intense que peut traverser un écrivain. Depuis des mois, l'auteure est insatisfaite de ce qu'elle écrit, les mots lui semblent des "coquilles vides"...Michèle Gazier et Marie-Claude Char, créatrices des éditions des Busclats, lui demandent de rédiger un texte parlant d'un "pas de côté" d'un écrivain...

Cela sera l'occasion pour Laurence Tardieu de se poser, de faire le bilan, d'interroger le pourquoi de son impossibilité à retrouver les "vrais mots", la vérité recherchée dans l'écriture...Elle narre ses doutes, son parcours d'écrivain, ses différents romans, chaque fois concrétisation d'une étape à franchir, les écrivains qu'elle admire et qui l'éclairent...ses remerciements et sa reconnaissance à son éditeur, Jean-Marc Roberts, qui bien que déjà gravement malade,l'a encouragée, lui a trouvé le titre de cet écrit consacré aux affres de l'écrivain face à la page blanche...



"Il existe des oeuvres de fiction qui répondent, pour moi, magistralement, à cette exigence de vérité: je pense par exemple à la trilogie des jumeaux d'Agota Kristof. Dans ce texte, Agota Kristof prouve combien la fiction peut s'approcher au plus près, de manière brûlante, de la vérité. A l'instant même me vient aussi Virginia Woolf, je pense à -Mrs Dalloway-: j'ai toujours ressenti, à la lecture de ce texte qui me bouleverse, combien Virginia Woolf est au bord de quelque chose qui me semble être une vérité" (p.62)



Un texte plein de sincérité sur les parcours inconfortables de l'écriture, remplis de remises en question incessantes, de doutes... de malentendus parfois douloureux avec l' entourage, les proches...l'équilibre à trouver entre la maternité et le travail d'écriture, qui exige une très large disponibilité...



"De la même manière que, dans la vie, il est impossible de comprendre sans rupture, sans souffrance, sans erreur, ce que sont l'amour, la perte et l'absence, la solitude, la maternité, on ne peut avancer, sur le chemin de l'écriture, sans innombrables tâtonnements, glissements, doutes, questions" (p.68)



N.B: Un clin d'oeil et un merci à madameduberry qui m'a fait connaître ce petit ouvrage , cité dans sa liste "Livres en danger...Dangers des livres"
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Rêve d'amour

Faire passer les émotions avec des phrases courtes, très musicales, Laurence Tardieu le fait très bien.

Chacun de ses romans me transporte au-delà de l’émotion, j’ai étrangement l’impression que ces mots sont là pour moi et pour moi seule.

Je la lis comme je lirais les mots écrits par une amie. J’aime sa plume qui sait si bien décrire les sentiments et aller au plus profond des émotions sans jamais tomber dans le pathos.

Dans « Rêve d’amour », elle donne la parole à Alice qui éprouve à la mort de son père le désir de connaître l’homme que sa mère a aimé vingt-cinq ans plus tôt avant de mourir.

Alice a besoin de comprendre pourquoi sa mère a quitté le domicile conjugal, la laissant, alors agée de cinq ans à la garde de son père.

Elle entreprendra cette démarche pour se libérer des questions sans réponses et enfin connaître et peut être comprendre cette femme qui lui est une inconnue.

Une très belle rencontre et une belle lecture.



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Puisque rien ne dure

Laurence Tardieu livre un roman extrèmement sombre et touchant. La perte est l'axe central du livre : perte de l'amour, d'un enfant, perte des sentiments.

Vincent choisit pourtant de revoir Genevière l'être aimé qui se meurt pour l'accompagner dans la maladie. Peut-être l'occasion de se dire que leur choix était la meilleure façon pour supporter la disparition de Clara.

D'une écriture pudique, sensible, Laurence Tardieu sonde l'intime de ce couple blessé par la vie avec une justesse qui fait mouche. Un livre qui confirme tout le talent et la finesse de cette jeune auteur.
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À la fin le silence

Curieux ! J’étais persuadée avoir déjà lu Laurence Tardieu, tant son nom m’est connu. Or, il n’en est rien, c’est le premier.

Curieux aussi de lire ce livre le 13 novembre, jour anniversaire des attentats.

Deux sujets sont traités dans ce livre ;

Le traumatisme provoqué par les crimes extrémistes à Paris en 2015

Le traumatisme de la vente d’une maison de famille qui recèle tant de souvenirs heureux

L’auteur vit ces deux événements alors qu’elle attend un enfant.

« Un magma de sensations » l’envahit, la fait sombrer dans des chutes décrites d’une écriture longue, sans points pendants plusieurs pages.

Ce monde où soudain toute l’horreur est permise, ces souvenirs d’enfance qu’elle craint de perdre à jamais, tout ça c’est beaucoup, c’est trop.

Une hyper sensibilité malmenée par deux grands bouleversements, mais heureusement, il y a cet enfant à venir, cet enfant qui est là.

Une période certainement très difficile à vivre pour l’auteur qui a trouvé ici les mots pour exprimer tout son mal-être.

Plus qu’un roman, c’est plutôt un témoignage et une autobiographie de cette année 2015

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Puisque rien ne dure

Une famille heureuse :

Vincent, Geneviève et Clara, huit ans.

Mais c'est le drame, Clara disparaît.

Les jours, les semaines, les mois passent.

Vincent espère encore et encore mais sombre dans le désespoir.

Geneviève sait depuis le début qu'ils ne la retrouveront pas, et c'est le désespoir.

Leurs deux désespoirs ne les rapproche pas mais au contraire les éloigne.

Ils se séparent.

Quinze ans après, Geneviève écrit à Vincent.

Elle va mourir et voudrait le revoir une dernière fois.

C'est un sujet dramatique traité avec pudeur et délicatesse.

Un drame raconté à voix douce.

Malgré la disparition de Clara

Malgré leur quinze ans de séparation

leur amour est toujours là, intact, avec le souvenir de Clara.

C'est un roman très émouvant, servi par une écriture juste et fine.
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À la fin le silence

Ce livre développe un double chagrin ressenti par la narratrice en 2015, la vente prochaine de la maison de son enfance et de ses souvenirs d'une part, et, le traumatisme des attentats de l'année 2015 à Paris où elle habite. Bien sûr, ce chagrin et ce traumatisme ne sauraient être du même niveau, chacun le comprend et elle aussi.



Néanmoins, c'est son vécu dont elle alterne la relation entre un drame national et une douleur intime qui va plus loin que la vente de la maison puisqu'elle évoque, en vivant les deux situations, d'autres disparitions, comme celle de sa mère.



Si le texte est fort bien écrit, je déplore qu'elle ramène beaucoup trop à elle-même les conséquences des attentats et ne montre pas assez de compassion pour les victimes et leurs proches qui sont autrement atteints qu'elle dans son univers préservé. Il est vrai qu'elle est enceinte au mois de janvier, état qui exacerbe sans doute sa perception personnelle des journées des 7 et 9 de ce mois.



Les passages sur la maison sont très beaux avec les descriptions du jardin, les références à son enfance, la présence immense et rassurante de la mer, tous ces souvenirs que nous possédons chacun avec des variantes.



Un livre exclusivement centré sur la maison aurait peut-être été plus porteur d'un sens qui peut échapper si l'on compare les deux situations évoquées.
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Rêve d'amour

"Rêve d'amour" confirme la plume délicate et sensible de Laurence Tardieu. Alice, la trentaine, n'a qu'un lointain souvenir de sa mère disparue lorsqu'elle avait cinq ans. Son père mourant, lui révèle que sa mère avait un autre homme dans sa vie, le peintre Emmanuel Bisani. Elle va partir à sa rencontre pour comprendre qui était' elle et pourquoi son père n' a gardé aucun souvenir. Trouver des vérités pour grandir et faire son deuil, Laurence Tardieu nous entraine vers le passé pour construire un avenir qui tend vers l'apaisement et retrouver une force intérieure. L'écriture est sobre, fluide, sans sensiblerie, elle dresse le portrait de personnages touchants et aimés, qu'elle ne juge pas toutu plus elle cherche à comprendre. Du bel ouvrage assurément.
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Un temps fou

J'aimerais dire le bonheur que j'ai eu à relire cet ouvrage de Laurence Tardieu.



J'avais lu "Un temps fou" il y a déjà pas mal d'années, quand il était sorti en livre de poche. J'avais déjà été subjuguée par la plume de l'auteure, limpide et éblouissante.



Il y a quelques semaines, j'ai relu ce livre un peu par hasard et j'ai été à nouveau touchée et emportée par cette histoire d'amour, le désir fou de cette femme pour un homme. Le ton est si juste.



Un grand merci à l'auteure.
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La confusion des peines

Mais qu’est-ce qui lui a pris à Laurence Tardieu d’écrire ce livre ?

Non, pas de l’écrire, ça, ça lui a à priori fait beaucoup de bien.

Mais plutôt, qu’est-ce qui lui a pris de le publier?

Son père lui avait demandé de ne pas le faire.

Et nous, ça ne nous concerne pas.

Qu’elle l’écrive et le donne à son père, ça aurait suffi.

C’est beaucoup trop intime, trop personnel.

Surtout, ça concerne beaucoup trop son père, donc on devient indiscrets.

Il ne nous a rien demandé cet homme, il n’a pas envie qu’on connaisse sa vie.

Et ça se comprend.

Leur relation est bonne, mais il y a beaucoup de silences entre eux.

Silences qui étouffent Laurence Tardieu.

Seule l’écriture la libèrera, ça, on le comprend bien, d’autant qu’elle maîtrise assez bien l’écriture.

Mais de là à nous prendre pour témoins, franchement, ça me gêne beaucoup, et ce n’est pas ce que j’attends d’un écrivain.

J’ai eu la même impression quand j’ai lu Annie Ernaux. Que le lecteur est pris pour un psy.

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Nous aurons été vivants

Sept secondes ou peut-être est-ce huit secondes provoquent un cataclysme dans la vie d’Hannah. Elle a cru voir Lorette. Lorette, c’est sa fille qui a disparu, il y a sept ans. Elle avait dix-neuf et un jour, elle est partie sans rien dire.





Deux bus se sont interposés entre la jeune fille qu’Hannah a vue et cette dernière. Elle ne sait pas si c’est son enfant.





Cette interrogation déclenche chez Hannah, un retour dans son passé. Elle revoit sa fille, mais aussi ceux qui lui manquent. Quelques dates sur plusieurs décennies vont nous conter la femme qu’elle est, ainsi que son histoire familiale.





Avec des mots plus poétiques que ce terme, Laurence Tardieu évoque la psychogénéalogie. Par petites touches, elle parle du poids du passé.





C’est aussi un roman sur la mélancolie. C’est profond et très touchant. Hannah revient sur le temps qui passe et sur la façon dont elle a vécu et interprété les évènements qui ont jalonné sa vie. Elle confie les espoirs et les tristesses qu’elle a en elle. Cette journée sera marquante pour elle, car c’est celle qui lui permet de se connaître et de s’accepter.





Ce livre traite de la disparition volontaire. De la difficulté pour les proches de comprendre le fait d’être quitté sans connaître la raison. C’est poignant. La douleur de cette mère est exprimée avec énormément de sensibilité.





D’autres thèmes forts sont abordés mais je préfère vous laisser les découvrir.





Malgré ces sujets douloureux, Nous aurons été vivants est une ode à la vie, au bonheur et à l’espoir.





J’avais déjà lu plusieurs livres de Laurence Tardieu et une fois encore, son écriture délicate m’a touchée. Mon seul regret, qui n’a rien à voir avec l’histoire, est de l’avoir lu en numérique. Je pense que j’aurais été encore plus imprégnée par les mots en le lisant au format papier. Je pense que j’aurais encore plus ressenti certains passages. L’écriture de Laurence Tardieu rime parfois avec la poésie. C’est vraiment une auteure que j’aime beaucoup et Nous aurons été vivants en est la confirmation.




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Un temps fou

Un livre à fleur de coeur comme il y en a peu. Une écriture qui déploie l'intensité de nos sens jusqu'à nous faire défaillir tant les mots choisis reflètent notre sub-conscient, la transparence de nos émotions.

Un auteur à part, un zweig au féminin, une sensibilité rare qu'il conviendra de redécouvrir très prochainement.
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D'une aube à l'autre

Une auteure que j'aime bien.

Elle raconte dans ce roman une période très difficile de sa vie. En effet, en mars 2020, alors que la France était confinée à cause du covid, Laurence Tardieu apprenait que son fils de 5 ans, Adam, était atteint d'une leucémie. Elle et son mari sont alors dans un état de sidération. Ils décident de se relayer auprès du petit garçon dans sa chambre d'hôpital. Ils vont alors traverser une période de 158 jours extrêmement angoissante. Elle raconte la douleur de voir son fils souffrir, son impuissance, sa résignation et sa volonté d'y croire toujours malgré la fièvre, la chimio qui ne fonctionne pas, les hauts et les bas de la maladie avant la greffe osseuse. Ce qui est fort dans ce témoignage c'est qu'il y a toujours de la lumière : la nature, les liens familiaux ou amicaux si importants. Elle dit que le yoga qu'elle pratiquait chaque matin, son trajet maison hôpital à vélo et son déjeuner qu'elle apporte avec elle, l'ont aidée à tenir le coup.

Le petit garçon est aussi extrêmement courageux. Un très beau témoignage très émouvant et bien écrit.
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À la fin le silence

À l’occasion d’un partenariat avec PriceMinister, la possibilité a été offerte de découvrir certaines sorties de la rentrée littéraire 2016. À la fin le silence, de Laurence Tardieu, m’a attiré par son sujet lié à la vente de la maison familiale qui serait comme un déracinement, l’allusion de la quatrième de couverture aux attentats de Charlie Hebdo ne m’a pas plus parlé que ça.



À la fin le silence est le récit autobiographique de Laurence Tardieu sur certains aspects de sa vie qui se sont entrechoqués en quelques mois cruciaux. En effet, nous suivons l’année 2015 de l’autrice, des attentas du 7 janvier jusqu’au début de l’hiver, en passant par les attentats suivants du 13 novembre et la naissance de son fils au début de l’été. De grands thèmes captivants, Laurence Tardieu choisit surtout de conter ses ressentis, et non la construction de ces événements (qui aurait pu constituer une quelconque intrigue). Nous pouvons tout à fait comprendre quel choc les attentats de Charlie Hebdo ont pu être, même pour ceux dont la vie n’a jamais été en danger et qui nous connaissaient personne dans ce cas-là, tout comme il est aisé de comprendre combien ces événements tragiques peuvent secouer une personne qui se sent fragilisée par une perte familiale (ici la vente de la maison de son enfance) et par une période naturellement éprouvante (ici la naissance d’un troisième enfant). Malgré tout cela et avec toute la bonne volonté du monde, il est bien difficile de ne pas voir que ce livre ne fait pas preuve d’une grande imagination. Je m’attendais à une parenthèse, à un beau récit, clairement pas à un monologue façon « psychologue du coin de la rue », un récit complètement autocentré qui met sur le même plan des choses totalement déconnectées, et (personnellement, évidemment) j’ai trouvé cela extrêmement déplacé. En définitive, je ne garderais que le premier et l’ultime chapitre qui creusent, un peu, la thématique attendue : le premier nous happe en quelques mots chocs, l’ultime développe (enfin) une pensée plus conséquente.

On m’avait également parlé du style de Laurence Tardieu en bien, introspectif et recherché. Clairement, je n’ai pas dû avoir « les yeux en face des trous » pendant cette lecture car ce n’est pas du tout ce que j’y ai vu. En effet, l’auteur multiplie des accumulations à n’en plus finir, des listes de synonymes, ainsi que des répétitions qui ont normalement pour effet de s’appesantir sur un effet particulier, mais là ce n’est plus s’appesantir, on est au-delà de ça, je crois. Elle use d’un vocabulaire quand même plutôt pauvre, ce qui n’a pas manqué de m’étonner, ce qui favorise d’autant moins l’approche de questions basiques sans cesse rabâchées. Enfin, je suis sceptique sur l’organisation même des phrases : le choix très particulier de la ponctuation, on s’en doute, est fait pour montrer que ses pensées s’enchaînent sans filtre, mais à lire, ce n’est quand même pas beau – je ne dis pas « pas aisé », car si cela servait vraiment une volonté stylistique notable, cela faciliterait de fait l’aisance de lecture – non, c’est juste qu’un tel récit haché n’est juste pas possible à apprécier. Cela donne la fâcheuse – et sûrement bien trompeuse – impression que tout cela a été rédigé à la va-vite.



Ce livre est donc une vaste réflexion sur les vides qui nous construisent, ou qui nous sapent, selon les moments où ils interviennent. Malheureusement, de mon humble point de vue, c’est surtout un livre construit sur du vide, car j’en ressors avec la ferme impression de m’être fait arnaquer.



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Puisque rien ne dure

Un texte fort avec des mots choisis au plus près du ressenti pour parler de la perte des proches.

L'histoire relate une triple peine : la disparition d'un enfant, la dislocation d'un couple et la mort de l'ex épouse. Bien sûr, le récit est d'une grande tristesse mais il peut apporter le réconfort du partage à qui ressent les affres du deuil.
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Du bazar mélancolique au souk joyeux, le borborygme assourdissant des bonimenteurs

Bazar et vacarme sont le même mot. Le mot persan bazar s’analyse en wescar. Le mot arménien vacarme se décompose en wahacarana. L’un et l’autre disent la rue marchande (mot à mot « l’endroit où on marche pour acheter », la ville).

Émile Zola
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