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Critiques de Laurence Tardieu (357)
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Nous aurons été vivants

Ce roman est un des meilleurs que j'ai lu ces derniers temps....

Une véritable rencontre.

Pour l'écriture, ceci comprenant l'extraordinaire, rare sensibilité, intelligente et fine à la fois de cette écrivaine.



Et son sujet, qui croise incroyablement ma vie actuelle, c'est fou et moi je crois au hasard, je l'aime ce hasard, et c'est donc grâce à lui que j'ai commencé cette lecture....



Laurence Tardieu nous conte l'histoire douloureuse d'une artiste peintre, Hannah. À ce moment là de sa vie, sa souffrance est vive .. Sa fille unique aimée, Lorette est partie, a disparue, c'est l'absence,le silence depuis 7 longues années.



À ce moment du récit, j'ai été partagée entre une forme de saisissement et de soulagement : Quoi ? Quelqu'un écrivait sur une femme peintre qui est confrontée à l'absence silencieuse de sa fille chérie ? C'est là que parfois il est clair que l'on lit pour soi, car je suis peintre et confrontée au silence bruyant de ma fille chérie, depuis deux années. Sans comprendre, c'est bien le pire



Il aura fallu ce livre, pour l'écrire simplement.



Car cela soulage partiellement.



Certains passages concernant la façon d'Hannah de créer,de peindre m'ont bouleversé, tant je m'y retrouve...

Ces périodes fécondes puis ces moments de découragement !



Mais l'histoire du roman n'est pas que l'histoire d'Hannah. Il y a sa meilleure amie, Lydie, la lumineuse et loyale.

Ces deux femmes sont en couple et ces deux couples sont amis.



Nous suivrons des moments clefs de leurs vies communes notamment ou bien de l'amitié des deux femmes, particulièrement touchante.



Pour revenir au début du récit, Hannah, croît avoir aperçu sa fille un instant dans Paris...

Et cela la déchire...



Mais ouvre le récit.



J'aime profondément ce côté vrai, chercheur, introspectif plein de sensations qui nous est donné à travers ce drame.





Le roman est divisé en deux parties je crois, pendant la disparition de Lorette, avant, et puis avec la levée du secret dans la famille paternelle d'Hannah.



Il est suggéré que cela explique la disparition de Lorette, pour ma part, je ne sais pas et je trouve ça un peu facile, mais c'est sans importance, c'est ainsi et c'est la fin gorgée de désir de vivre, pleine de sève et de courage et d'un mélange de résilience entremêlée de larmes et rires, qui m'a enlevée, et me met les pieds par terre chaque matin, souriant à la vue vaste dans ma campagne paumée, à mon amour, à la confiance en ma fille et au plaisir dingue que j'ai à créer.



Mais merci, merci, merci Laurence Tardieu.



Mais vous qui lisez ceci, vraiment lisez ce très beau roman, sans nul besoin de vivre autant de choses en commun que moi avec Hannah, vous trouverez bien assez de sensations et de moments de vie dans ce roman foisonnant et très féminin dans le beau sens de ce terme.
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Nous aurons été vivants

Un beau roman sur le temps qui passe, les changements qui surviennent dans une vie, ce qui reste d'une vie... Ce roman est un peu nostalgique mais il est profond, plein d'humanité et d'humilité.
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Puisque rien ne dure

Puisque rien ne dure évoque ce sujet délicat qu’est la perte d’un enfant. Plutôt de ce qui reste du couple parental et du couple amoureux après la mort de son enfant. Le court récit qu’en fait Laurence Tardieu est sublime, subtil, émouvant… Une fois le roman débuté, il est vraiment difficile de le refermer. Les personnages de Vincent et Geneviève sont tellement réels, sensibles, au fil des pages je n’avais qu’une envie les serrer dans mes bras afin qu’ils y trouvent un peu de réconfort.



Le sujet est fort, dramatique mais le ton utilisé par Laurence Tardieu n’est ni apitoyant ni misérabiliste. Son écriture est juste, habile, raffinée. Heureusement pour moi, c’est une situation que je ne connais que de très loin mais il me semble que les pensées et réactions de Geneviève, la mère et de Vincent, le père, que nous suivons tour à tour, sont vraisemblables. C’est avec beaucoup de justesse que Laurence Tardieu nous décrit l’enfermement de chacun des protagonistes, chacun a sa méthode pour essayer d’appréhender l’après, l’après sans Clara.



Ce qui est intéressant dans ce roman, ce que nous sommes témoins du futur immédiat après la disparition de Clara mais nous rencontrons également les deux personnages 15 ans après le drame. Que sont ils devenus ? Ont ils réussi à continuer à vivre ?



Un magnifique roman que je conseille à tous !! Quant à moi, je vais me procurer de toute urgence d’autres romans de cet auteur.
Lien : http://wp.me/p3Qg8m-bc
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Nous aurons été vivants

Quelle puissance, cette histoire racontant l'histoire d'une mère, Hannah, qui un matin pense voir entre deux bus, sa fille Lorette, partie du foyer familial il y a 7 ans alors qu'elle avait tout juste 19 ans. Est-ce vraiment elle ? Cette mère est complètement anéantie. Cette vision, dit-elle, est comme un brasier qui rapporte avec lui le passé, tout son passé. Tout lui revient en force, la naissance de cette enfant, la mort de sa maman, les aveux de son père. IL faudra cette vision, une rencontre sur un banc public et la détresse de sa meilleure amie pour oser retrouver les siens morts ou disparus, retrouver son unité, pour redonner place à sa création car une nouvelle lumière enfin éclaire tout son être.

C'est tout simplement magnifique, d'une beauté à fleur de mot. J'ai hâte de lire d'autres romans de cette auteure que je ne connaissais pas encore !!!! Très belle découverte.

#NousAuronsétévivants #NetGalleyFrance
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À la fin le silence

Dans la vie de la narratrice, deux mondes disparaissent. Celui de la douceur de vivre, de l'enfance, du cocon qui protège, avec la vente inéluctable de la maison familiale, refuge de toute la famille depuis plusieurs décennies mais que plus personne n'a les moyens de conserver.

Fin d'un autre monde, celui d'un pays, d'une ville dans lesquels on circule sereinement, loin de bombes, de la mort, des attentats, mais qui sera plongée dans l'horreur et la stupéfaction après les attentats de l'année 2015.

Janvier 2015, Charlie Hebdo, hyper casher, plus jamais la vie et la ville ne seront vécues comme avant. Marcher paisiblement, prendre le métro, aller chercher ses enfants à l'école, faire ses courses dans le supermarché du coin, fut-il casher ou pas, prendre un verre avec des amis en terrasse, ou aller au concert, autant d'actes anodins qui font la vie de chaque jour, mais que la haine et la bêtise ont rendus si précieux et si rares, car tout peut s'arrêter, un instant on vit, l'instant d'après on n'est plus… C'est bref et terrible, et la compréhension de cet état de fait met la narratrice dans une posture de vertige, en perte de repère, comme si elle tombait dans un puits sans fin. Incapable de reprendre son équilibre, de vivre chaque moment, chaque instant, sans penser à sa finalité inéluctable, alors justement qu'en elle pousse la vie, celle de ce fils qu'elle mettra au monde au cours de cette année terrible.

Dans l'alternance des chapitres, il y a ceux qui évoquent le massacre, avec des phrases de plusieurs pages, aux mots répétés, au phrasé court ponctué simplement de virgules, comme une respiration impossible à trouver, qui montre bien l'état de vertige que l'on ressent alors, la perte d'équilibre, l'impression de tomber sans pouvoir se retenir, sans s'arrêter. Et il y a ceux qui racontent la maison familiale, la famille elle-même, les grands-parents, l'enfance, les souvenirs heureux d'étés fulgurants de bonheur, puis la mort de la mère, et l'après, la maison avec les amis, cette famille que l'on se choisit. Les souvenirs d'un parfum, d'un fruit, d'une musique, démontrent la beauté de ces instants qu'il faut savourer jusqu'au dernier, mais qu'on laisse si souvent passer sans les apprécier à leur juste valeur. Étrange roman qui tendrait plus de la réflexion intime que de la romance, qui montre la complexité des réactions face à l'horreur, celle qui nous frappe encore, à l'aveugle en cet été 2016, et que l'on a tant de mal à simplement appréhender. Assurément un roman fort, qui nous marque, car il est si proche de nos propres interrogations et qu'il verbalise nos craintes les plus intimes.


Lien : https://domiclire.wordpress...
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La confusion des peines

Roman ? Récit autobiographique ? Lettre d'une fille à son père ?

Je préfère lire "La confusion des peines" comme un cri d'amour éperdu à l'intention d'un père violemment devenu étranger.

Peu importe en définitive l'aspect générique puisque l'écriture épouse au plus près chaque déchirure, explore chaque blessure pour tenter de comprendre et d'accepter la brutale métamorphose d'un univers ordonné en chaos inarticulé.

Dix ans après la mort de sa mère et la condamnation de son père à une peine de prison, la narratrice affronte une réalité qui lui reste indéchiffrable en brisant le silence familial. Elle trébuche, se cogne, se blesse. Proche de la chute, elle vacille et reste debout mais effondrée de l'intérieur. Les questions, lancinantes de douleur et du désir de comprendre enfin pour aimer encore, s'enchaînent dans une plongée vertigineuse où tous les repères, tout ce qu'on croyait intangible, se brouillent, se confondent. De cet arrachement au père rêvé, fantasmé, naît un amour absolu et apaisé. Et c'est déchirant de douceur et d'espoir que de ressentir au creux des mots de Laurence Tardieu cette re-naissance possible.

Cette écriture nous met à nu, en fouillant profondément derrière les apparences, au-delà des mots évidés de leur sens.

De quoi est fait l'amour que l'on porte à ses parents ? Sur quel socle repose-t-il ? Admiration ? Respect ? Complicité ? Que connaît-on finalement de ceux qu'on aime ?

"La confusion des peines" c'est le long chemin qui conduit à aimer "quand même" et on continue à l'arpenter bien après la lecture.
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Une vie à soi

L'auteure est perdue dans sa vie, perdue dans son métier par lequel elle vit tant financièrement que moralement. Elle ne parvient plus à écrire. Un après-midi errant sans but dans les rues de Paris, elle rentre au musée du Jeu de Paume où elle a des souvenirs de petite fille avec ses parents. Dans ce musée se tient une exposition des photographies de Diane Arbus, photographe décédée une il y a une quarantaine d'année. C'et LA rencontre. Une rencontre qui n'aurait pu jamais se faire mais qui va changer sa vie. Lui rendre sa vie.



"A quoi ma rencontre avec Diane Arbus a-t-elle tenu? A rien, à la lumière et à la solitude de ce jour d'automne, au souvenir du musée du Jeu de Paume avec mes parents. A rien. J'en ai rétrospectivement le vertige. Car il y a des rencontres qui sauvent, elles vous saisissent au corps, elles vous soulèvent du sol auquel vous êtes englué, elles vous font passer de la nuit à la lumière."





Bouleversée par cette exposition, par l'émotion ressentie à la vue des photos de l'artiste, Laurence Tardieu va faire des recherches sur cette photographe, va devenir obsédée, hantée par cette femme et par les parallèles entre leur deux vies à quarante ans d'écart. En se plongeant dans la vie de Diane Arbus c'est dans sa propre vie que l'auteure s'immerge. Des souvenirs enfouis lui reviennent. Comme Diane Arbus, Laurence Tardieu se construit grâce à l'écriture, apprend à se connaître grâce à l'écriture, cette écriture qui la fuit.





" Les mots s'écrivaient, je les découvrais. C'était celle que j'étais qui commençait à s'écrire, et que je reconnaissais enfin. C'était celle que j'étais qui commençait à exister. J'avançais vers des territoires interdits : ceux situés de l'autre côté des convenances, des masques, des décors parfaits. J'avançais mot après mot vers le vivant."



Cette écriture vitale, nécessaire à son équilibre mental :



"A chaque livre je retrouvais sans le savoir la chambre de mon enfance. Je descendais en moi, j'allais à la rencontre de tout ce que je ne savais pas nommer. Aujourd'hui, je descends encore, je descends, je rencontre ma douleur, ma folie, ma peur, ma violence, ma joie, ma petitesse, ma force, ma précarité, ma difformité, mon enfance, ma vieillesse, mon langage, mon impudeur, mon envie de vivre, mon envie d'en finir, je rencontre celle que je suis en mille morceaux et j'essaie chaque fois de nommer, pour ne pas demeurer engloutie dans mes propres fonds."



Cette rencontre par delà, le temps, par delà l'espace avec Diane Arbus, une rencontre presque physique va rendre à l'auteure ce qui manquait à sa vie, ce qui faisait sa vie : l'écriture.





Une vie à soi est de ces livres dont plus on arrive vers la fin plus on ralentit le rythme de lecture pour ne pas le refermer. Ce livre sur l'écriture et la vie, sur la vie par l'écriture, la vie pour l'écriture, sur ces rapports vitaux, entre l'artiste est son oeuvre m'accompagnera longtemps. Laurence Tardieu votre livre est de ceux vers lesquels on revient pour s'y replonger régulièrement tant ils est riche en vie et en émotions. Un livre au style à fleur de peau bien au delà d'un simple coup de coeur ce qui a rendu cette chronique bien difficile à écrire.
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Un temps fou

Une lecture qui fut pour moi remarquable tant la plume de Laurence Tardieu est d'une beauté subtile.



Elle plonge au coeur des émotions, de la subjectivité pour nous dresser une esquisse de l'intime.



Des mots qui ont fait résonance, des mots qui chuchotent la mise en suspension du temps, la bataille silencieuse des souvenirs, le ressac du sentiment amoureux.



" Qu'est-ce qui est moins dangereux? Se souvenir? Oublier? Qu'est-ce qui est plus violent ? "



Il y a de la dignité dans cette intimité révélée et une liberté offerte au lecteur d'interpréter ce qui n'est que suggéré.
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D'une aube à l'autre

Une anémie réfractaire révèle chez Adam une leucémie aiguë myéloblastique, un mois avant son cinquième anniversaire. L’admission d’urgence est suivie en quelques heures du diagnostic, de l’annonce d’un risque vital et de celle d’une hospitalisation qui pourrait durer un an. Coup de poing, coupure du monde aggravée par l’apparition contemporaine de la pandémie Covid-19, enfermement dans une chambre petite et nue, cycles d’aplasies induites par la chimiothérapie, échecs, passage dans la bulle d’une unité stérile, accord de la sœur pour un don de moelle, transfert médullaire, encore des jours d’attente dans la crainte d’une réaction du greffon contre l’hôte, enfin sortie après 158 jours d’hospitalisation. Voilà pour les faits cliniques.



Le sujet est l’abime où chute Laurence Tardieu, mère, autrice et narratrice, le basculement de sa vie, sa sortie du monde, la lutte vitale avec son fils qu’elle accompagne sinon dans la totalité de son temps, du moins dans la totalité de ses pensées, la confiscation de toute action extérieure, de tout projet, de tout partage hors du corps souffrant mère-fils. Et encore la terreur des jours mauvais de fièvre suspendue, de cachexie, de collapsus, de soins douloureux ou d’annonces abruptes, au gré des imprévus du mal. Et pourtant l’interaction bienfaisante, technique, morale et affective, des acteurs admis à l’entourer : les soignants exemplaires, le mari, celle des interdits de séjour présents par le téléphone portable, son amie, ses filles, son père.

L’écriture est rapide, aiguë, intense. La transcription des pensées médusantes, celles qui s’articulent difficilement et les plus difficiles à vivre, est faite de sauts de lignes :

« alors tournant brusquement la tête

je vois

j’aperçois

Kevin

Le grand Kevin

portant sur son épaule gauche

un long paquet enveloppé dans un drap jaune

et il me faut une fraction de seconde pour comprendre que ce paquet

c’est Adam ».



Au-delà de la narration, l’autrice nous indique le devoir des proches. Pas d’expression de la sympathie, cousine de la condoléance, mais s’ils le peuvent une écoute fidèle et sincère. À ceux qui affrontent l’épreuve, elle enseigne à reconnaître de modestes alliés (chez elle le yoga, le vélo, la lunchbox), accepter qu’on puisse perdre le combat, et chercher peut-être le réconfort d’une autre dimension (« Seigneur, Seigneur, pourquoi m’as-tu abandonnée ? », « le combat des forces de la vie contre la mort », « la force bouleversante et irrationnelle d’une présence invisible », et quand elle retrouve sa force : « Tout était splendide et déchirant, j’étais là, parfaitement là, au cœur de l’été souverain je nageais dans la mer, la présence invisible d’Adam me brûlant les entrailles, et il me semblait qu’en cet instant précis, quelque chose tenant à l’ordre du monde avait été restauré »). L’auteur exprime encore au corps soignant du CHU Robert Debré sa reconnaissance pour l’intelligence du cœur, le savoir et son partage, l’acceptation du doute, c’est-à-dire toutes les faces de l’empathie. Ce livre peut être recommandé aux infirmières, psychologues, kinésithérapeutes, internes et médecins chevronnés — en fait tous les personnels contact — pour en enseigner le prix.

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Nous aurons été vivants

Paris, Un jour de printemps.



Sept ans d'une absence, sept ans d'un temps sans mesure, d'une douleur qui faiblit mais qui ne disparaît pas.

Sept ans qu'Hannah n'a pas revu Lorette sa fille, partie un jour à 19 ans, vers l'inconnu, sans aucune explication, sans donner depuis la moindre nouvelle. Sept ans et toujours la même incompréhension.

Artiste, Hannah a cessé de peindre et d'exposer. Le soutien de son amie Lydie n'y change rien. Les couleurs, les nuances, les matières n'inspirent plus Hannah.

Sept ans.

Sept ans et puis quelques secondes...

Quelques secondes qui désagrège le temps, qui la touchent en plein cœur, la privent de tout mouvement et de l'usage de la parole, quelques secondes dans l'improbable. Sur ce trottoir là, en face, cette silhouette, cette démarche, cette chevelure brune..., Est-ce toi... Lorette ?

Quelques secondes plus tard, sur le boulevard, dans le bruit et le passage des véhicules, la silhouette a disparu.



De ce moment particulier, comme dans le désordre d'une pièce, Laurence Tardieu va rassembler les objets, les moments épars de l'histoire d'Hannah pour les remettre un à un à leur place, en exposer de nombreux à la lumière et au regard, en déposer d'autres dans des recoins, sans les dissimuler tout à fait.

Sur les rebords des fenêtres, déposer les années qui passent, la vieillesse et le temps qui progressivement s'accélère et auquel il nous faut nous accommoder. Disposer sur la table, les traits de l'enfance, les saveurs de la vie en famille, les mots et les rires échangés. Dans le fauteuil profond, remettre en forme les rêves et les premiers désirs,... Ranger ensuite dans les tiroirs les peurs, les angoisses, l'abandon et la solitude, les refermer. Sur le meuble, redresser les photos aux couleurs passées des êtres chers qui sont partis. Et enfin, quitter la pièce, refermer derrière soi la porte. Ainsi, "Nous aurons été vivants".

Reste à laisser sur le guéridon d'entrée, le livre de Laurence Tardieu, comme une enveloppe, une lettre à lire pour celle, pour celui qui viendra.



"Nous aurons été vivants" est un roman que j'ai tout particulièrement apprécié. Dès les premières pages, l'histoire d'Hannah, sous l'écriture belle et sensible de Laurence Tardieu, gagne l'attention comme une contagion à laquelle il est difficile de résister. 'Nous aurons été vivants" est un roman nostalgique, douloureux au fond mais dont le propos refuse aussi, et obstinément, de tourner le dos à l'avenir, de s'en protéger. Les dernières pages du roman sont très belles, simplement humaines.

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Rêve d'amour

Alice, jeune traductrice vient d'enterrer son père. Un père avec lequel elle entretenait une relation basée sur le silence, sur le non dit. De sa mère morte alors qu'elle était toute petite elle ne garde que très peu de souvenirs. Son père a effacé tout souvenir d'elle.



"Je serre les poings dans mes poches, j'ai froid aux mains soudain, j'en veux à mon père, j'aimerais recommencer la bataille de boules de neige et lui faire mal, lancer les boules sur lui de toutes mes forces, j'aimerais qu'il tombe dans la neige et qu'il ne se relève pas, qu'il reste là, que la neige recouvre son corps, qu'il n'en reste aucune trace , comme lui-même a effacé les traces de ma mère, j'aimerais l'abandonner à ses souvenirs, mais on n'abandonne pas un père, ma bouche tremble, mes yeux me brûlent, je ne veux pas pleurer, ma bouche tremble de plus en plus, je sens mon visage se déformer, j'essaie de respirer, une première larme roule le long de ma joue, j'ai honte de ne pas être capable de retenir mes pleurs..."





La jeune femme cherche à reconstruire l'image de sa mère depuis longtemps mais ne dispose d'aucun élément. Sur son lit de mort son père lui révèle quelque chose qu'il avait essayé de lui dire plusieurs fois sans jamais y parvenir. Sa mère aimait un autre homme, un artiste peintre. Alice, une fois son père décédé va donc se décider, après avoir longtemps hésité à aborder cet homme pour avoir des informations sur sa mère, pour pouvoir se construire une image d'elle, pour parvenir à se construire elle-même.



"C'est idiot n'est-ce pas? C'est idiot. Tout le monde me le dirait : je ne pourrai pas retrouver ma mère à travers l'homme qu'elle a aimé, il y a vingt-cinq ans, quelques mois avant de mourir. C'est une illusion. Je vais me faire du mal. Je ne trouverai rien, seulement un visage étranger qui me racontera, s'il y consent, quelques moments enfuis qui leur auront appartenu et parmi lesquels je n'aurai pas ma place. Ce sera "il" et "elle", ce ne sera pas "nous". Ce sera "elle" hors de moi, hors de ma vie, hors de mon temps. Une fois encore, je me heurterai au vide, à l'absence. Une fois encore j'aurai perdu ma mère;"





Par ses rencontres avec le peintre Alice va peu à peu se faire une image de sa mère, artiste peintre elle-même et de l'amour fou qui les unissait. Ces échanges vont lui permettre de se poser des questions sur son propre rapport à l'amour.





En même temps qu'elle enquête sur sa mère, Alice écrit. Au départ ce qui devait être un livre pour enfants ce transforme en ce livre que nous sommes en train de lire. Elle écrit pour combler un vide, celui laissé par sa mère et celui dû à l'amour qu'elle ne connaît pas. "Depuis j'écris. J'ai remplacé la possibilité de l'amour, par la possibilité de l'écriture. J'ai peur aussi, mais c'est une autre peur : je sais que l'écriture ne m'abandonnera pas. J'ai même l'espoir fou qu'elle me comble. Qu'elle comble les vides, qu'elle comble l'enfance. Je ne veux pas croire un instant que je me trompe. D'une certaine manière, je sais que je mets ma vie en jeu."





Avec Rêve d'amour, Laurence Tardieu nous livre un roman intimiste, sur le deuil, l'absence, les non-dits, mais aussi sur l'amour. Un roman servi par un style à fleur de peau, à fleur de plume, un style empreint de délicatesse et de poésie. Il est de ces romans qui se lisent à voix haute

pour mieux en savourer le goût des mots. Un goût qui comme celui d'un bon vin reste longtemps en bouche une fois le livre refermé.

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Un temps fou

C'est en regardant Laurence Tardieu parler de sa façon de travailler que j'ai eu envie de découvrir son écriture. J'ai mis un peu de temps, mais je gardais son nom dans un coin de ma mémoire, parce qu'un certain nombre de ses réflexions sur le métier d'écrivain m'avaient touché.

D'ailleurs, en entamant Un temps fou, mis à part le fait que le début du roman me semblait quelque peu mystérieux, j'ai été marqué par certaines phrases que Laurence Tardieu glisse sous la plume de sa narratrice, écrivain elle aussi.

J'ai par exemple relevé celle-ci : "Je n'ai jamais eu peur de la page blanche. J'ai toujours pensé qu'on avait besoin de pages blanches pour écrire, de longs moments de silence qui n'en sont pas, qui ressemblent à ce qu'est le corps lorsque tout gronde à l'intérieur mais qu'on ne peut émettre le moindre son, il y a trop de confusion, trop de chaos, il faut attendre, attendre, un peu de clarté peut-être, un peu de paix dans tout ce fracas, pour qu'enfin les phrases soient à nouveau possibles."

Malheureusement, cette première impression positive s'est rapidement trouvée contredite. En effet, plus j'avançais dans ma lecture, plus ces réflexions se faisaient rares et, surtout, plus le roman me semblait mystérieux... Et quand je dis mystérieux, c'est parce que je pensais vraiment que, sous des scènes aussi vides et un style aussi plat devait se cacher quelque chose, une révélation, une idée géniale. Eh bien non. Je suis arrivé au point final sans rien découvrir. Parce qu'il n'y avait rien à découvrir. Et, en définitive, je me suis fait la réflexion tout au long du roman, que je n'avais lu que des mots.

"Ce ne sont que des mots", voilà une expression que l'on destine habituellement aux beaux parleurs, plus habiles à trousser de belles promesses qu'à réaliser des actes concrets. Et pourtant, cette phrase, elle a résonné dans mon esprit à maintes reprises, pendant que je parcourais Un temps fou. Car rien de concret ne se dégageait de ces lignes : l'amour fou que ressent la narratrice pour l'homme aux yeux gris avec lequel elle a passé une nuit entière à discuter ne s'exprime que dans des images excessives, stéréotypées, du genre : je plonge dans son regard, je vacille quand il s'approche, je m'enflamme, je brûle, je suis prise par le désir... Oui, et alors ? Moi, j'en veux plus, je veux savoir ce que cela signifie et je veux le savoir par des gestes, des regards, des façons de parler ou de ne pas parler, des façons de réagir, de modifier son comportement, de bouleverser ses habitudes ou, au contraire, de ne rien changer et de contenir cet amour fou, au prix d'un sacrifice et d'une douleur démesurés (la dernière option semblant la plus adaptée pour expliquer les intervalles de temps (9 ans, 5 ans, 2 ans) entre deux rencontres avec l'homme qui, prétendument, occupe toutes les pensées de la narratrice). A défaut d'avoir trouvé ces manifestations concrètes de la passion, je n'ai tout simplement pas pu y croire. Pour moi, elle n'existait pas, n'avait ni forme, ni goût, ni odeur, ni couleur. Elle n'était que des mots.

Bien sûr, vous me rétorquerez qu'un roman, ce n'est, par définition, rien d'autre que des mots, de l'encre posée sur du papier. Ce à quoi je répliquerai : "Eh bien non !" Un roman, ce sont des images, des sons, des odeurs (Le Parfum de Süskind est l'exemple évident), des sensations (essayez de supporter le froid de La Délégation norvégienne d'Hugo Boris, pour voir). Alors quand on ne voit rien d'autre que de l'encre posée sur du papier, c'est la grosse déception.

Déception entretenue par beaucoup d'autres points noirs. En vrac :

Pourquoi répéter dix fois la même chose ? Par exemple : "Je plonge dans son regard", "Quand il s'approche, je vacille et j'ai l'impression que je vais tomber", "Je l'ai rencontré dans une soirée où les gens dansaient autour de nous et nous avons discuté toute la nuit", sont quelques uns des leitmotiv plutôt agaçants de ce roman.

Pourquoi ne pas nommer les personnages pendant plus de la moitié du bouquin, puis, subitement, leur donner des prénoms ? Est-ce parce qu'avant ça, il y a l'amour pour cet homme aux yeux gris, et que cet amour fou efface tous les autres protagonistes ? Mais alors, pourquoi cet homme là n'a pas non plus de prénom ?

Pourquoi écrire très longtemps de façon linéaire puis se mettre subitement à mélanger les époques ? Pour complexifier une intrigue inexistante ?

Pourquoi insérer des souvenirs d'enfance qui n'apportent rien, n'éclairent en rien cette passion brûlante et sont, eux aussi, composés de nombreux clichés ?

Quelques belles phrases, donc, dans ce roman ; mais qui n’arrivent pas à contrebalancer la déception globalement ressentie.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Puisque rien ne dure

Sur le papier, on a un thème fort avec la perte d’un enfant. Sans remettre la thématique en cause, l’alchimie n’a pas fonctionnée sur moi. Je n’ai été que peu touchée, et davantage par la dislocation du couple que par la disparition de Clara. Le tout m’a semblé plat.



Sur la forme, certains passages très introspectifs m’ont lassée, j’ai préféré la retranscription des événements par le biais du journal de Geneviève.



Sur le fond, certaines transitions m’ont semblé trop rapides et pas assez développées. Et je m’attendais à plus de psychologie. Mais peut être ne l’ai-je pas perçue n’étant pas sensible au thème de l’enfant d’une manière générale.



Ce que je retiendrai, c’est le courage de Geneviève pour affronter ce drame et l’aspect salvateur de l’écriture.



Grâce au style de l’auteure, cette lecture a été prenante et agréable malgré tout. Je lirai donc d’autres romans de Laurence Tardieu.
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Comme un père

L'auteure en quelques mots:

Laurence Tardieu est une écrivaine et comédienne française, née en 1972 à Marseille.



Le bouquin en quelques mots:

Louise a perdu sa maman. Elle a 25 ans lorsqu'elle reçoit la lettre de son père qui, après 20 ans de prison, lui demande de bien vouloir l'héberger ; sa sortie de prison étant imminente. Louise accepte. Cette présence la déchire, la tourmente, la confronte à un passé douloureux. Il lui faut alors trouver les ressources et les armes nécessaires pour avancer.



Mon ressenti en quelques mots:

Après Puisque rien ne dure, c'est le deuxième bouquin que je lis de Laurence Tardieu. J'aime particulièrement l'atmosphère douce et presque réconfortante dans laquelle Laurence Tardieu plonge le lecteur. J'avais eu le même ressenti dans Puisque rien ne dure, malgré le sujet douloureux de ce livre. L'écriture de Laurence Tardieu va à l'essentiel et laisse au lecteur le soin d'imaginer, de composer, de créer. Je trouve son style très beau, très élégant et même poétique. Cette lecture fut un doux et agréable moment. Je remercie encore ma meilleure amie Isa0409 qui me l'a offert. Vite, procurez-vous cette petite perle!

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Nous aurons été vivants

Lorette est partie il y a sept ans. Sans explication, sans un mot, sans rien qui permette à sa mère de comprendre.Et celle-ci croit l'apercevoir : cette vision fugitive fait ressurgir tous les sentiments enfouis par cette maman depuis sept ans et les évènements de sa vie.



Encore une fois, j'ai été complètement séduite par l'écriture de Laurence Tardieu. Je retrouve dans ses mots mes propres sentiments que je ne saurais exprimer aussi clairement.

Ce livre décrit des situations douloureuses, et pourtant il me laisse le souvenir d'un livre lumineux, qui se termine sur une note d'espoir. Un vrai coup de coeur.
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Nous aurons été vivants

Telle une apparition, elle est là. Juste de l'autre côté du boulevard. Alors que les voitures roulent, imperturbables, Hannah regarde, ébahie, sa fille. Lorette. Sept ans ont passé depuis la dernière fois qu' elle a vu ce visage. D'un coup le temps se fige. Plus rien d'autre n'existe que cette silhouette si loin et si proche à la fois. Puis deux bus, imposants, interceptent l'instant. L'image ne reviendra pas. Mirage, rêve ou réalité… elle ne sait pas. Mais à partir de ce moment-là, sa vie ne sera plus pareille.



Lorette a fui en 2010. Elle est partie sans un mot, sans un geste. À vingt ans. Hanna et Philippe, ses parents, n'ont pas compris cette désertion. Cet abandon. le choc a été violent, le chagrin intense, l'incompréhension totale. S'enchaînèrent pour Hannah un sentiment de faute, une errance, un repli sur soi, le rejet de l'autre – Philippe – et l'arrêt de son métier – la peinture -. Impossible désormais pour elle de créer. Trop de confusion, de peine. L'imagination, la force créative se sont asséchées. Vidées. Philippe son mari, Simon son frère, Lydie sa meilleure amie, Paul Le compagnon de cette dernière l'entourent la soutiennent, mais eux-mêmes ont été touché profondément par la disparition de Lorette. Cette absence est demeurée pour tous une béance dans leur existence. Et aujourd'hui, comme Hannah, chacun se remet en question. Prend conscience de ce temps qui passe et ne reviendra pas, de ce temps qui file, insaisissable, de ce temps futur, ignoré, qui angoisse. Peut-on pourtant agir sur lui, faire pencher la balance, trouver l'équilibre?



Cette vision de Lorette, réelle ou imaginaire, génère chez Hanna un déferlement d'émotions. Une déflagration dans sa vie. Quelques secondes parviennent à faire basculer Hannah dans des réminescences de son enfance, de ses parents, de sa passion pour la peinture, de sa rencontre avec Philippe, de la naissance de sa fille… Défilent les saisons, les senteurs, les mots des uns, les secrets des autres, les liens qu'on lie ceux qui se délient, la mélancolie… Un passé qui progressivement s'éclaire, et livre des résonances émouvantes.



La grande Histoire s'enroulent dans des histoires ordinaires et les fait plier… La lumière revient, et avec elle l'instinct vital. le bonheur d'être en vie. L'ivresse d'être vivant.



Ce roman est majestueux.
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Le Jugement de Léa

"Le jugement de Léa" est l'histoire d'une jeune femme qui attend le verdict de son jugement. Elle a tué son petit garçon. Depuis, elle n'a plus ouvert la bouche et n'a rien dit à personne, rien dit de son geste, rien expliqué.

En attendant, donc, la jeune femme émeut son gardien qui arrive à briser sa carapace et à 'délivrer' celle-ci. Lentement Léa va raconter son parcours, depuis son enfance dorée, entourée de parents qui ne s'aimaient plus et n'ont jamais su donner de l'amour. Puis, pour fuir ce cauchemar, elle se précipite dans un mariage luxueux mais qui n'arrive pas à la remplir non plus. Elle quitte son mari, rencontre des hommes, mais toujours rien...

Combler son vide, combler sa solitude. Lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte, Léa pense s'en sortir et croit former avec son fils deux solitudes. Jusqu'au jour où ce petit garçon va la regarder autrement. "Que dit-on à un enfant de trois ans qui n'a pas connu son père et soudain le réclame? Que dit-on à un enfant de trois ans dont le père a été un amant de quelques heures, un corps de passage, un corps pour combler le vide? Dit-on la vérité? Et quelle vérité? Que s'est-il passé? Rien, ou presque." Léa est touchante et froide. Silencieuse et meurtrie. "Je n'avais pas imaginé la difficulté d'élever seule un enfant." Non, et c'est tout son drame.

Laurence Tardieu signe un roman grave, solennel et implacable. L'ambiance est pesante, mais le fond de cette histoire nous bouleverse envers et contre tout.
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D'une aube à l'autre

Lire Laurence Tardieu est toujours un moment intime pour la lectrice que je suis, sans doute parce que j’ai lu tous ses textes (je crois) mais aussi parce que j’ai eu l’occasion de la rencontrer et d’échanger quelques mots avec elle. J’avais lu Nous aurons été vivants en 2019, et j’attendais depuis avec impatience qu’elle sorte de nouveau un roman, sans savoir le drame qu’elle vivait alors et sans savoir non plus que son nouveau livre en parlerai… En effet, alors que le 17 mars 2020 les français s’apprêtent à se confiner pour un temps indéterminé, Laurence Tardieu intègre elle un service des urgences pédiatriques parisien avec son petit garçon de quatre ans. C’est un autre enfermement, qui isole de l’extérieur, l’enfermement de l’inquiétude, de la vigilance, des soins à faire. Adam a déclaré une leucémie. Ce temps à part durera cent cinquante-huit-jours, un temps qui modifiera profondément le lien de l’autrice aux autres, qui mettra en lumière l’essentiel. Laurence Tardieu est surprise de découvrir cette nouvelle force en elle, qui sait tenir le coup, lutter, jusqu’à dompter la peur et atteindre l’apaisement… Vous ne trouverez pas dans ce livre des tonnes de larmes car Laurence Tardieu y invoque aussi la joie, le bonheur, les instants volés à l’inquiétude. Ce récit est d’une grande sincérité, il ressemble à cette autrice courageuse qui a déjà vécu d’autres épreuves et en fait là de nouveau non pas un obstacle à l’écriture et à l’avancée de la vie, mais une nouvelle marche sur laquelle s’appuyer pour continuer. Le tête à tête entre Laurence Tardieu et son petit garçon malade se transforme au fil des pages en un hymne à la vie étonnamment lumineux, mais aussi en un hommage au monde médical, qui reste disponible et souriant alors qu’il est pourtant si malmené.



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D'une aube à l'autre

Lors d’une promenade avec une amie il y a quelques jours et alors que nous parlions lecture, je lui disais que je n’avais pas la larme facile lorsque je lisais.

Et comme pour contredire mes dires, j’ai fini mon livre en cours et j’ai choisi en suivant celui-ci de Laurence Tardieu « D’une aube à l’autre » il ne m’en a pas pris longtemps pour verser une petite larme.

Alors, peut-être parce que l’auteure porte le même prénom que moi et que son petit Adam a exactement le même âge que mon petit-fils.

J’ai sans doute transposé et j’ai été très émue à la lecture du combat qu’elle décrit. Un combat contre la maladie, un combat contre la mort, un combat pour la vie.

Une scène notamment m’a bouleversée. Une scène qui se déroule avec la sœur aînée d’Adam et que je ne peux vous relater ici pour ne rien dévoiler en avance du parcours qui est celui d’Adam et de sa famille.

Car lorsqu’un enfant est atteint d’une maladie grave, c’est toute la famille qui est impactée.

Les parents se retrouvent catapultés dans un autre monde.

Un monde hors du monde. « Une bulle » comme le qualifie Laurence Tardieu.

Une bulle pour à la fois se recentrer sur soi-même en faisant abstraction du monde extérieur et des autres. Ces autres dont le soutien est pourtant primordial.

Laurence Tardieu nous explique également comment ces autres peuvent être maladroits en pensant envoyer des messages bienveillants.

Lire ce livre c’est rentrer dans l’intimité d’une famille touchée en plein cœur par la maladie.

Un livre où règne la tendresse, l’amour sans limite d’une mère pour son enfant, mais aussi l’amour d’un père, de la fratrie et le dévouement du personnel soignant.

Un livre sur la force inouïe et le courage dont peuvent faire preuve les enfants dans l’épreuve.

Un condensé d’émotion. Le calme avant la tempête. Et après la tempête ?

Pour le savoir, lisez ce livre lumineux.
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Une vie à soi

Pas désagréable ce livre mais un peu trop autocentré à mon goût. Je ne me suis jamais sentie concernée par le propos et je pense que je ne serai pas la seule dans ce cas. Une confession presque trop intime pour susciter l'empathie.
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