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Critiques de Leïla Slimani (3319)
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A mains nues, tome 2

Ce second album consacré à Suzanne Noël, femme médecin et féministe exceptionnelle, s'ouvre sur la mort de sa fille et le suicide de son mari. Une situation dramatique que la chirurgienne esthétique surmonte grâce à son énergie et sa volonté d'aider ses consoeurs à se libérer du joug masculin. Ainsi, elle se lance dans la lutte pour le droit de vote des femmes, mais aussi grâce à son métier en opère beaucoup, riches ou pauvres, pour leur redonner confiance en elles. Une action que Suzanne ne limite pas à son pays. Avant la Seconde Guerre mondiale elle entame un tour du monde afin de prêcher la bonne parole, former des chirurgiens, apprendre des autres, et surtout semer ce qu'elle appelle les germes du soroptimism (sororité et optimisme). Évidemment résistante pendant la guerre, son combat continue après, en 1962, alors que ses forces commencent à décliner, elle prononce un discours magnifique à Copenhague, incitant les femmes à ne jamais renoncer à leur liberté. Avec à mains nues, Leila Slimania et Clément Ouberie rendent hommage et sortent de l'ombre Suzanne Noël, une pionnière essentielle dans la cause des femmes, injustement méconnue.
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Chanson douce

Voilà un livre dont je connaissais seulement le nom grâce au prix Goncourt obtenu. Nous savons dès le premier chapitre que deux enfants ont été assassinées et que la meurtrière a tenté de se suicider. Le talent narratif de Leila Slimani est indéniable mais le roman est un peu trop bâclé à mes yeux : beaucoup de questions et de réfléxions restent en suspens lorsque l'on referme le livre. Le roman monte en puissance de page en page, on comprend la détresse et l'isolement de Louise la nounou. On est absorbé par l'histoire jusqu'au dénouement final : le texte est ciselé dans une langue à la fois délicate et violente. Au fil des pages, nous avons le droit à des flashbacks, à la dépendance qui se créée entre les parents et la nourrice mais aussi la folie de Louise qui apparaît petit à petit. C'est grâce à Louise que Myriam, avocate, peut reprendre son job en laissant ses enfants entre de bonnes mains.. Louise est la perle qui remplie les assiettes et les cœurs de tous mais il y a un amour mêlé de haine et de jalousie.. Ce roman est terrifiant, la culpabilité des parents et la femme en mal d'amour nous mène à l'incertitude. Chanson douce est un livre à ne pas mettre entre toutes les parents, jeunes parents s'abstenir..
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Chanson douce

C'est vraiment un livre remarquable qui a mérité ce Prix Goncourt. Un véritable thriller, presque un huis-clos, dès le début le ton et l'ambiance sont donnés. Pourtant le titre est tellement paisible... J'ai lu ce roman avec angoisse et tension mais aussi avec grand plaisir. Je l'avais depuis longtemps mis dans ma PAL mais ce n'est que ces jours-ci que j'ai pu le lire. Hasard de l'actualité, le troisième roman de cette auteure vient de sortir.

C'est l'histoire d'une femme et d'une mère, Myriam, qui a deux enfants. Elle aimerait reprendre son activité, malgré les réticences de son mari, Paul. Ils sont à la recherche d'une nounou. Myriam est très exigente. Mais très vite, Louise, se présente, et séduit toute la famille : elle sait y faire avec les enfants et les parents sont conquis. Très vite, elle devient indispensable à cette famille. Malheureusement, dès le premier chapitre, on sait qu'un drame, digne de Stephen King, à eu lieu. Et on comprend peu à peu ce qui s'est passé en étudiant la personnalité de Louise, la nounou. Les parents sont également bien croqués par l'auteure.

C'est très bien écrit et on passe un excellent moment. Je ne peux que vous le recommander si vous ne l'avez pas encore lu.

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Dans le Jardin de l'Ogre

Que de fois Adèle s'est grillé les ailes à force de papillonner .

Son corps délire encore de ces spasmes , de ces plaisirs juste physiques .

Labouré , agrippé , écorché , il n'est que douleurs .



De quoi la belle veut-elle se punir en passant de paluches en paluches de petits coucheurs d'un soir ?



Son mari est un chirurgien de renommée qui lui passe ses quatre volontés et lui offre une vie de bourgeoise libre et aisée .

Mais Adèle s'enfonce de plus en plus dans le tourbillon de la folie jusqu'au jour où Richard découvre cette débauche , cette tourmente , cette tempête .

Il est cocu d'une femme qu'il vénère : une nymphomane , une salope .

Lui , en vrai chevalier , l'aime d'un amour chaste , à croire qu'il veut la préserver .

Il oublie qu'amour et volupté s'enlacent dans un corps à corps où la sagesse n'a pas de place .



Comment sauver sa bien -aimée de ce feu qui la ravage ?

" Elle était sa névrose , sa folie , son rêve d'idéal .Son autre vie . " P. 186



Dès le début du roman , on est happé dans cette tornade de sadisme , de jouissance et surtout de souffrance d'Adèle .

L'auteure nous y précipite par des phrases courtes , incises , au vocabulaire précis , colorée et cru , en vrai cinéaste .

Elle nous décrit une femme belle , inconstante , qui est en manque de reconnaissance et d'amour , malgré son mari , malgré son fils .



On retrouve une similitude entre ce roman et celui de Julie Saget dans " la maison de repos " où les héroïnes recherchent la quête de l'absolu par la soumission au sexe .

Il faut une part importante de sensualité pour traiter un sujet aussi tordu et surtout avoir de la tripe .



On ne reste pas indifférent à l'écriture de Leïla Slimani : elle interpelle et laisse groggy !
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Chanson douce

Trop souvent déçu par les prix Goncourt, c’est toujours tardivement que je me résous à les lire, partagé entre la curiosité et une forme de résistance aux diktats des récompenses littéraires. Des postes sur les réseaux sociaux ont fini par me convaincre que je pouvais remiser temporairement la prudence que m’inspirent les bandeaux rouges dans mes choix de lecture. Une chanson douce de Leïla Slimani a donc rejoint ma pile et je ne le regrette pas. Je n’ai pas d’enfants, mais si c’était le cas, nul doute que je porterais un autre regard sur la nounou que mes horaires de travail m’imposeraient sûrement. Outre la belle écriture, j’ai particulièrement apprécié la construction psychologique de Louise et son délitement.
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Chanson douce

Attention PÉPITE ! Quelle musique chers et chères Babeliaunautes ! du Mozart !



Cette jeune femme Louise, frêle, fragile et dévouée se place dans une famille pour garder deux adorables chérubins : une petite fille Mila et Adam le frère tout bébé.....telle une araignée, elle tisse sa toile, prodigue bienveillance et amour tout aussi subtile également qu'auprès des parents, Myriam la mère, veut reprendre son travail d'avocate et son mari Paul. Louise tient la maison au cordeau : ménage, couture, cuisine repassage, elle devient indispensable à cette famille aisée et moderne...se veut irréprochable, sous cette image parfaite de la "nounou", de "fée" comme l'appelle Myriam, une incroyable dichotomie de personnalité est entrain d'émerger: Louise vit dans des conditions précaires et "fantasme" sa vie. Le vernis va s'écailler et la belle mécanique va dérailler petite à petit jusqu'au drame.



Cela commence piano jusqu'au crescendo ! Comme une "rengaine, Louise va faire des "accrocs" à sa belle image de jeune fille "bien dans ses baskets" jusqu'à ce terrible drame...



L'écrite est dense, les phrases courtes, l'intelligence et la subtilité sont les maîtres mots de ce roman incroyable, décrit les failles du personnage au scalpel. Une petite musique lancinante s'installe alors et le suspens toujours sur le fil du rasoir, laisse le lecteur prisonnier de ce suspens ! Vous ne pouvez plus rien faire que de dévorer le livre d'une seule traite !

ÉNORME COUP DE CŒUR, pas prête de l'oublier...
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A mains nues

Voici une BD qui serait à mettre entre toutes les mains et à traduire dans toutes les langues.



En effet, il s’agit de décrire la vie d’une femme qui a décidé de prendre son destin en main au début du XXème siècle. Suzanne Noël était mariée à un bourgeois et menait une vie assez oisive. Elle décide de reprendre des études et d’apprendre le métier de chirurgie. Elle va devenir très compétente dans son domaine.



Elle est connue pour être une pionnière de la chirurgie esthétique dans la réparation des gueules cassées suite à la Première Guerre Mondiale. Son apport à la médecine a été considérable.



C’était également une féministe engagée qui a lutté pour la reconnaissance du droit de vote. Il faut dire que ce dernier n’a été accordée qu’en avril 1944 en France par le général de Gaulle suite à une ordonnance. Il a failli être accordée en 1919 puis en 1936 mais des vieux sénateurs ont réussi à bloquer le processus et obtenir gain de cause. On sait que le Sénat a toujours été assez conservateur dans notre pays.



A noter que c’est la romancière Leila Slimani qui signe le scénario de cette BD. On sait que cette dernière a obtenu le prix Goncourt en 2016. Elle a également beaucoup soutenu Macron lors de l’élection présidentielle de 2017. Ce dernier lui avait alors proposé le poste de Ministre de la culture qu’elle a décliné. Par la suite, elle a été plutôt choqué par le mépris présidentiel vis-à-vis des sans-abris. De manière générale, elle mène une bataille pour la liberté des femmes et la liberté de choix tout comme une certaine Marlène Schiappa.



C’est le genre de parcours de femme de caractère qui force l’admiration. Cela montre aussi à toutes les jeunes filles qu’elles peuvent réaliser leurs rêves pourvu qu’elles y consacrent beaucoup d’effort. Certains pays comme l’Iran ou l’Afghanistan devraient également y prendre de la graine pour offrir ce type de possibilités et non restés cloîtrés dans des dogmes religieux. Les femmes représentent tout de même près de la moitié de la population mondiale. Cela serait stupide de se priver de leurs compétences.



Bref, une belle biographie à découvrir dans ses deux tomes.
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Chanson douce

Non, je ne voulais pas le lire. Hors de question. J'ai deux enfants alors ça suffit, trop dur, trop macabre. J'ai eu deux nounous aussi, non, trois, en tant que maman, je veux dire. Des nounous avec lesquelles au début tout était super, et puis au fil du temps, des petits reproches, d'un côté ou de l'autre, des jugements... et de petites paranos, bien sûr, qui n'en aurait pas quand il s'agit de laisser ses enfants à un ou une inconnue.



Une autre raison pour ne pas le lire: trop de succès, moi ça me fait peur. En général, c'est des romans auxquels je n'adhère pas et ça me frustre, me mets hors circuit.

Enfin: les prix Goncourt ça a rarement fonctionné avec moi. J'en garde un souvenir cuisant avec trois Femmes Puissantes, mais ce n'est qu'un exemple.



Mais le livre était là, posé près de moi, pas très gros, abordable, et puis oui je suis curieuse, alors après avoir longuement tergiversé, je me lance... et je le dévore, finalement, en un tout petit weekend.

Finalement, le plus dur est au début, le plus déprimant à la suite. Tout le monde connaît l'histoire. Mais je ne savais rien du profil de la coupable, je l'imaginais étudiante, mignonne et un peu superficielle; rien de tout ça.



En revanche, je me suis retrouvée en plein dans ma propre expérience, celle que j'évoquais plus haut. Et je peux saisir assez facilement comment Leïla Slimani a pu en arriver à écrire un tel livre: en sublimant ses propres peurs (je ne sais pas s'il y a une infime partie autobiographique dans tout ça, et si oui, je plains la nounou qui a pu se sentir concernée!), en allant au-delà de ce que ces femmes se retrouvant ensemble au square veulent bien montrer de leur vie.

Reste que l'écriture, à mon grand soulagement, est fine, subtile, profonde, troublante, enrichissante. C'est à la fois un roman difficile à lâcher, facile à lire en soi, mais qui pose tout un tas de questions ne serait-ce que sur la question de classe sociale mais plus encore sur la notion de dominant-dominé.

C'est enfin un roman qui va visiter un monde qu'on préférerait ne pas connaître, même pas celui honteux et insoutenable de la rue, mais celui de la précarité banale et pesante.



Donc oui, à la suite des autres, je reconnais et déclare que c'est un roman qui mérite d'être lu, court, fort et percutant.
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Chanson douce

Myriam est dépassée par ses enfants, l’entretien de l’appartement parisien trop petit, frustrée de ne pas avoir une vie professionnelle. Elle ne voulait pas que ses deux petits, une fille, un garçon, puissent être une entrave à sa liberté. Elle rencontre un ami de promotion, qui lui propose un poste. Myriam arrive à convaincre son mari d’embaucher une nounou à temps plein à domicile.



Les entretiens d’embauche ne se passent pas très bien. Beaucoup de femmes se présentent et Myriam se méfie et ne veut pas d’une solidarité d’immigrés et rejettent les candidatures les unes après les autres. Louise arrive, petit bout de femme d’un certain âge, au type européen, présentant bien. Ses références sont excellentes, Myriam l’embauche.



Au début tout se passe bien. Louise se fait aimer des petits, remet l’appartement en état, et prépare des plats pour le soir. Les jeunes parents ravis de l’aubaine vont peu à peu laisser Louise s’installer dans leur vie et prendre le pouvoir.



Jusqu’au jour du drame.



Dans cette descente aux enfers, les parents se laissent aller à une certaine indolence, trop contents de leur nouveau confort. Ils laissent la situation dégénérer, en réagissant parfois, en remettant Louise à sa place d’employée, mais toujours trop tard ou à mauvais escient.



De son côté Louise qui a toujours été au services des autres, se rabaissant pour conserver ses emplois, supportant un mari égoïste décédé depuis peu, une fille gênante dans son activité et qui est partie de sa vie, surendettée, n’ayant nulle part où aller, ressent de plus en plus de la rancoeur envers ses patrons et les enfants. Elle sent la situation lui échapper.



C’est une histoire abominable dont la lecture se fait d’une façon addictive et rapide, de manière insidieuse, comme une chanson douce. L’auteur est précise et dure dans ses mots. Le constat est là, sans questionnement.



Il aurait fallu peu de choses pour qu’il en soit autrement, pour que chacun soit à sa place dans le respect de l’autre.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Chanson douce

Je l'ai lu car on ne voit que lui passer toutes les semaines !

Les critiques, c'est après que je les ai lues. Je reste avec mes 2 étoiles , face à ce roman qui m'a juste distraite sans plus : écriture propre, agréable, qui ne laisse pas non plus un souvenir impérissable ; un fait divers épouvantable annoncé dès le début, dont on attend l'explication tout au long du livre et l'on reste frustré. Une histoire tirée d'un fait divers, mais la psychologie du personnage m'a énormément fait penser à Vivian Mayer, cette nounou étrange que certains enfants adoraient quand d'autres en ont gardé un souvenir amer. Photographe émérite reconnue post mortem, elle n'hésitait pas à emmener les enfants dans des quartiers lugubres pour ses photos, ou dans les abattoirs .Louise emmène les enfants dans un restaurant sinistre et dans des ruelles inconnues... Louise ressemble à Vivian en beaucoup plus pâle, et ne laisse derrière elle qu'une photo banale . Déçue
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Chanson douce

Prix Goncourt 2016, grand prix des lectrices Elle, et pourtant, c'est un livre que j'aurais aussi bien pu ne pas lire. Non que je me sois vraiment ennuyée, mais j'ai connu des moments de lecture bien plus agréables.

Leïla Slimani s'inspire d'un fait réel qui eut lieu aux États-Unis, de l'histoire de cette nounou qui en 2012, a assassiné les deux enfants dont elle était censée prendre soin. Je ne dévoile rien, puisque la première phrase du roman annonce le drame.

La distance que garde l'auteure par rapport aux personnages de son roman, et au passage par rapport au lecteur, a eu pour effet de ne rien éveiller en moi.

C'est d'une plume froide et dénuée de toute émotion qu'elle nous relate le parcours de Louise, la nounou, et le quotidien de Paul et Myriam, parents de deux enfants, qui n'ont pas pu ou n'ont pas voulu tracer la juste frontière, entre leurs ambitions professionnelles et leur vie familiale.

Voilà un livre que j'ai lu sans éprouver ne serait-ce que l'ombre d'une quelconque émotion. Même les enfants m'ont laissé de marbre, et pourtant ! Quoi de plus attachant qu'un enfant. ..

J'ai ressenti comme un manque d'investissement de la part de l'auteure, quelque chose que j'ai un peu de mal à définir, mais qui a en tout cas empêché qu'elle me prenne la main et qu'elle m'entraîne avec elle dans cette tragique histoire.

Comme le dit très justement l'éditeur, c'est notre époque qui se révèle à travers ce roman, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, mais j'ajouterais, avec cette singulière propension qu'a notre société à un implacable et farouche individualisme. Lequel peut, hélas, conduire les plus fragiles à la folie. Non que j'excuse bien sûr un acte aussi ignoble. Oui, on trouve dans ce roman matière à réflexion, mais il n'a cependant pas du tout répondu à mes attentes. La plume de cette romancière m'a autant glacée que l'aurait fait le souvenir de cette tragédie, si il avait été évoqué par une plume plus sensible.

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Chanson douce

Bonne pioche cette année, ce prix Goncourt!

Il va pouvoir être offert sans risquer de ne pas être ouvert!



Il faudra quand même y regarder à deux fois pour conseiller cette lecture, car ce drame familial va donner des sueurs froides à bon nombre de parents structurant vies personnelle et professionnelle avec l'aide indispensable d'une nounou.



C'est sans doute la raison du succès de cette fiction mortifère qui n'a pas attendu les lauriers du Prix pour trouver son public.

Au delà des raisons du fait-divers macabre que Leïla Slimani décortique avec doigté et psychologie, c'est le fonctionnement de notre société qui se retrouve en question: gestion familiale, désir légitime de la femme de construire une vie professionnelle, coup de dés concernant la confiance et la loyauté avec des personnes extérieures. Une confiance donnée sur des critères d'empathie et de talents maternels, délaissant souvent une enquête de recrutement plus poussée.



Plus largement, on y trouve une réflexion sur la différence de classes, de deux mondes employeurs/employés qui cohabitent en fausse intimité, rivalités, jalousie et acrimonie.



Une comptine abominable qui se lit en apnée.
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Chanson douce

J'ai fini ma lecture hier soir et je pense que je vais aller à contre-courant de la majorité des critiques et du prix attribué, j'ai lu il y a peu le livre Deux de Penny Hancock qui présente beaucoup de similitude avec celui-ci sauf qu'il s'agit d'une femme employé de maison ici on suit une nounou mais qui fait des tâches ménagères également.



Le bouquin commence par la fin dès le début ce qui peut dérouté car ensuite on revient au début avec le choix de la nounou Louise. Myriam la femme qui l'embauche souhaite reprendre une activité professionnel.



Le style de l'auteur n'est pas déplaisant mais il n'a rien d'un thriller psychologique, ou d'une tension à coupé au cordeau comme l'indique certains journaux.



Et ce qui peut faire la force d'un petit roman de cette taille (240 pages) avec la fin celle-ci n'est pas aboutie ce qui gâche encore un peu plus le plaisir de lecture, je pense avoir décroché au 3/4 du livre.
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Chanson douce

J arrive longtemps après la guerre. 1011 ème critique . Il faut dire que j ai très longtemps rechigné à lire une chanson douce tant le sujet touchait une corde sensible.



Inspirée d un horrible fait divers, cette histoire met en scène le meurtre d enfants par la personne qui les gardait, la nounou, personne à qui l on confie la prunelle de nos yeux. Alors bien sûr cela prend aux tripes: un meurtre d enfants sur fond de culpabilité " si la mère n était pas allée travailler ce ne serait pas arrivé ".



Glaçant. Effroyable. Le pire cauchemar de tout parent.



D entrée de jeu l auteur plonge le lecteur dans l horreur. En quelques pages c est réglé. Tu prends ta claque dans la figure.

Puis on découvre ensuite comment on en est arrivé là, sans tout dire non plus, laissant au lecteur tirer ses conclusions.



Myriam et Paul forment un couple heureux. Ils ont d abord une petite fille Mila puis un petit garçon Adam. Myriam dans un premier temps s épanouir en gardant ses enfants. Mais quand vient une belle opportunité professionnelle ( Myriam est avocate) , il est temps de trouver une nounou aux enfants.



Après quelques entretiens, le couple engagera Louise qui bénéficie de bonnes références et plait aux enfants.

Très vite Louise s est avérée indispensable allant bien au delà de son rôle de nounou. Elle nettoie, cuisine, coud, range.. une vraie perle, une Mary Poppins.



Puis par ci par là quelques grains de sable. Et nous lecteur on aimerait crier aux parents attention il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Et dans le même temps, on aimerait aider Louise.



Un livre bien écrit, une histoire qui se lit très vite mais qui laisse un goût amer.





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Chanson douce

Normalement, lorsque je fais un commentaire, mon objectif est d'inciter ceux qui me lisent à lire ou ne pas lire tel ou tel livre selon ( et uniquement) mon ressenti.

Or le prix Goncourt obtenu et la publicité afférente, la quantité et surtout la qualité des nombreux commentaires publiées sur ce site ( hommage spécifique pour le commentaire de Nameless) m'orientent vers un but différent; je ne vais m'adresser qu' aux personnes qui ont lu ce livre. Les autres: fuyez ce commentaire!



La nounou s’appelle Louise (je me trompe peut être mais je ne crois pas que son nom de famille soit mentionné)l'auteur se nomme Leila Slimani , franco marocaine, elle avait donc toute légitimité de mettre en scène une nounou immigrée d'autant plus que son histoire s'inspire d'un fait réel où c'est une nourrice porto ricaine qui tue les gosses d'une famille des Etats Unis.Mais l'auteure est beaucoup trop intelligente pour nous faire croire que ce drame puisse se résumer à un problème d'intégration ou assimilation, à un problème de quête d'identité nationale chères a certains hommes politiques. Pourtant elle n'élude pas ce thème mais elle nous sussure, au travers de ses "collègues" que Louise côtoie dans les aires pour enfants, qu'au contraire la différence culturelle peut être une barrière naturelle qui permet à chacun de "rester à sa place".



Un autre aspect important me semble être celui de la compétence. Dans nos sociétés utilitaristes, le savoir et le savoir faire prennent le pas sur le savoir être. C'est évident dans la vie professionnelle mais ce serait utopiste de limiter cette tendance à ce domaine: "mon voisin du dessus, c'est le bricoleur, ma cousine elle a la main verte, son mari s'y connait en mécanique". Le non intérêt qui est porté à" l'être Louise" est bien sur fondamental dans la cause du drame mais le plus effrayant est le fait que la nounou ne souhaite absolument pas "être", elle ne veut vivre que par reconnaissance de ses talents. Je suis persuadé que le societé nous pousse tous vers cet abîme comme je crois que la lecture ( la culture en général) en est un bon remède.

Pour nous rassurer, certains commentaires provenant de spécialistes démontrent que " Louise" était atteinte d'une maladie psychiatrique rare: la mélancolie délirante. C'est exactement la conclusion qui a été faite sur le copilote de la GERMAN WINGS. N'étant pas médecin, je ne conteste nullement ce diagnostic . Slimani nous montre quand même qu'une société ainsi que les individus au contact de ces personnes ne peuvent ni le deviner ni cacher leur indifférence envers le personnes qui les entourent.



Enfin, l'épisode des vacances en Grèce montre le manque évident de distanciation des parents

et la suprématie de l'utilitarisme. Le père va jusqu'à abuser de relations tactiles ( sans connotation sexuelles explicites) avec la nounou ayant, lui, l'impression d'être utile. Beaucoup plus facile que de s’asseoir et d'essayer , juste essayer, de connaitre vraiment la personne que vous côtoyez.



Voilà mes modestes réflexions que je souhaitais partager avec vous à la lecture de ce grand roman.
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Le parfum des fleurs la nuit

Le parfum des fleurs la nuit est une belle rencontre avec une auteure que je n’avais jamais lu.

Même si cette nuit au musée ne concerne pas que l’art. J’ai énormément apprécié les errances nocturnes de Leïla Slimani. L’entendre parler d’écriture et découvrir son univers, cette pièce où elle s’enferme pour écrire, ce besoin de solitude et de calme pour créer.

C’est aussi une femme cultivée, intelligente, avec une magnifique écriture. Son amour de certains auteurs et l’emploi de leurs citations m’a agréablement surprise.

J’ai aussi apprécié ses souvenirs d’enfance, son père, cette façon de se poser mille et une questions, de se « torturer », cette notion de blessure indispensable à l’écriture. C’est sans fard, Leïla Slimani se montre telle qu’elle est. Je me suis reconnue et amusée quand elle nous parle des cigarettes, addiction qui peut nous mettre dans des situations rocambolesques.

Une lecture formidable qui donne envie de lire les autres romans de l’auteure. Un énorme coup de cœur.

Un grand merci aux éditions Stock.

#Le parfum des fleurs la nuit#NetGalleyFrance

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Chanson douce

J’avais à cœur de me faire ma propre idée sur ce roman qui a fait couler tant d’encre (plus de mille critiques rien qu’ici !). J’ai enfin pris le temps et me voici estomaquée, traversée par des émotions intenses et des questionnements profondément dérangeants…



Leïla Slimani n’y va pas par quatre chemins pour planter le décor et pour mettre en place son intrigue. En trois pages terribles, le premier chapitre dévoile la fin de l’histoire. Une issue insoutenable, incompréhensible : une scène de crime, un bébé mort, une petite fille agonisante, le cri désespéré de leur mère, la meurtrière inconsciente, ses poignets sectionnés. La scène a tout du fait divers sordide qu’on découvre parfois dans la presse mais que l’on peine à concevoir. De ces histoires effroyables que l’on met à distance, convaincu qu’elles n’arrivent que dans des circonstances très lointaines de celles qu’on connaît. Qu’on ne parvient jamais vraiment à comprendre. Et pourtant, les chapitres suivants, en reprenant l’histoire du début, brossent une situation familière et presque banale : une mère de famille reprend un emploi après avoir eu son deuxième enfant, le couple emploie une nounou qui se révèle bientôt indispensable. Toute la tension narrative naît de notre perplexité face à ces deux bouts du récit, qui semblent irréconciliables. Leïla Slimani restitue, avec son style incisif, comment la relation entre la famille et la nounou déraille progressivement pour les précipiter vers le drame.



La lecture est addictive. Le roman à la fois bouleversant et profondément perturbant. Il m’a beaucoup touchée à plusieurs égards. Avant tout, bien sûr, en tant que femme conciliant comme tant d’autres vie de famille et vie professionnelle : Leïla Slimani met le doigt où ça fait mal en disséquant le sentiment d’enfermement de Myriam, son sentiment de tiraillement entre son amour sincère pour ses deux enfants et ses ambitions professionnelles, l’indifférence de son mari vis-à-vis de ces dilemmes, puis ses difficultés (et celles de la nounou, d’ailleurs) à délimiter vie professionnelle et vie privée. Le roman évoque aussi, avec une justesse féroce, les dérives de l’aspiration à la perfection, à la maternité idéale et les dégâts causés par les mythes propagés à coup de photos sur les réseaux sociaux… Le poids écrasant des déterminismes sociaux qui, à la maison, au travail, à l’école de sa famille, enferment le personnage de la nounou est abordé de façon glaçante, ainsi que toutes les difficultés que posent la mise en place de relations entre employeurs et employés.



Une lecture sombre, donc, mais qui m’a beaucoup donné à réfléchir. À quelles conclusions suis-je parvenue ? Je reste avec beaucoup d’interrogations, mais il me semble que la prise de conscience des étaux et des idéaux dans lesquels les mères restent souvent enfermées aujourd’hui représente déjà un pas essentiel dans le chemin qui reste à parcourir. Voilà pourquoi ce roman qui nous percute de plein fouet me semble si important.
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Chanson douce

Un titre trompeur, une histoire pas douce du tout qui commence par la mort des enfants.



J’ai ramassé le roman un peu par hasard, je cherchais une lecture douce après un livre éprouvant. Ceux qui l’ont lu sourient déjà de ma méprise : le premier chapitre présente le meurtre horrible de deux bambins, tout un choc!



Mais, avec cette introduction brutale, le roman m’a complètement happée. C’est un suspense terrible, même si on sait que ça va mal finir. On suit le développement des relations familiales avec la présence de cette nounou trop parfaite.



On s’interroge sur les démons et les manies qui peuvent se cacher sous la lisse porcelaine de cette gardienne d’enfants aux multiples talents.



Un roman émotions réussi, mais que je suis heureuse de ne pas avoir lu au moment où je laissais mes propres enfants aux mains d’une bonne personne qu’au fond, je ne connaissais pas beaucoup…

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Chanson douce

Histoire, tirée d'un fait divers new-yorkais, au rythme indéniable, qui tient en haleine le lecteur malgré l'une ou l'autre contradiction ou plusieurs éléments laissés de côté, sans explication. Le tout se veut très efficace.



Une maman, qui après la naissance de son second, a envie de retravailler pour retrouver sa liberté et ses ambitions, n'est que trop heureuse de trouver la nounou qui semble idéale. Mais d'entrée, le lecteur sait que cela se terminera mal. Pour autant, le lecteur ne se voit pas offrir une histoire gore et sanglante, mais plutôt une tentative de mise en situation psychologique des protagonistes.



Un point de départ, certes. Mais il reste un vaste goût d'inachevé pour que la boucle soit véritablement bouclée et que cela fonctionne. Je suis restée sur l'impression du recours à des algorithmes d'écriture mal maîtrisés. Et qui dit algorithmes parle d'autre chose que de littérature.
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Chanson douce

Chanson douce... ou plutôt oraison funèbre.



Première page : un carnage. Un bébé mort et une fillette grièvement blessée. Leur assassin s'est acharné sur la petite, et semble être resté sur place. Le développement du roman nous indiquera comment le coupable a pu en arriver là.



On rembobine. Myriam est avocate, Paul travaille dans la production musicale. Après la félicité des premiers mois à pouponner, la jeune maman tourne en rond dans un minuscule appartement parisien, déprime, s'aigrit, elle veut retourner bosser. Tout bien calculé, vu le tarif des nourrices, ça sera à peine rentable financièrement, mais qu'importe. Myriam et Paul ont de la chance, ils trouvent vite une nounou qui correspond à leurs exigences : blanche, française, soignée, sans enfant, sans mari. Elle se révèle vite être la perle rare, les enfants l'adorent, c'est une fée du logis. Il est tentant de lui en demander toujours plus, mais alors où placer la frontière entre employé (domestique, n'ayons pas peur des mots) et employeur (patrons) ?



Thriller psychologique dérangeant, récit subtil, sans sensationnalisme, d'une lente descente aux enfers.

Histoire de solitude, de folie, de vampirisme, d'invasion de territoire et d'intimité (de part et d'autre), de rapports délicats employés/employeurs - d'autant plus délicats lorsque des enfants sont au milieu. Et bien sûr, en filigrane, le problème des parents qui concilient tant bien que mal carrière professionnelle et éducation des enfants.



Merci à Cajou qui a sélectionné cet ouvrage dans le cadre de l'opération 'Rentrée littéraire Price Minister' !
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