Myriam est dépassée par ses enfants, l’entretien de l’appartement parisien trop petit, frustrée de ne pas avoir une vie professionnelle. Elle ne voulait pas que ses deux petits, une fille, un garçon, puissent être une entrave à sa liberté. Elle rencontre un ami de promotion, qui lui propose un poste. Myriam arrive à convaincre son mari d’embaucher une nounou à temps plein à domicile.
Les entretiens d’embauche ne se passent pas très bien. Beaucoup de femmes se présentent et Myriam se méfie et ne veut pas d’une solidarité d’immigrés et rejettent les candidatures les unes après les autres. Louise arrive, petit bout de femme d’un certain âge, au type européen, présentant bien. Ses références sont excellentes, Myriam l’embauche.
Au début tout se passe bien. Louise se fait aimer des petits, remet l’appartement en état, et prépare des plats pour le soir. Les jeunes parents ravis de l’aubaine vont peu à peu laisser Louise s’installer dans leur vie et prendre le pouvoir.
Jusqu’au jour du drame.
Dans cette descente aux enfers, les parents se laissent aller à une certaine indolence, trop contents de leur nouveau confort. Ils laissent la situation dégénérer, en réagissant parfois, en remettant Louise à sa place d’employée, mais toujours trop tard ou à mauvais escient.
De son côté Louise qui a toujours été au services des autres, se rabaissant pour conserver ses emplois, supportant un mari égoïste décédé depuis peu, une fille gênante dans son activité et qui est partie de sa vie, surendettée, n’ayant nulle part où aller, ressent de plus en plus de la rancoeur envers ses patrons et les enfants. Elle sent la situation lui échapper.
C’est une histoire abominable dont la lecture se fait d’une façon addictive et rapide, de manière insidieuse, comme une chanson douce. L’auteur est précise et dure dans ses mots. Le constat est là, sans questionnement.
Il aurait fallu peu de choses pour qu’il en soit autrement, pour que chacun soit à sa place dans le respect de l’autre.
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