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Citations de Maj Sjöwall (239)


La contractuelle était une blonde d'environ vingt-cinq ans,qui avait réussi à gâcher définitivement,à l' aide de cosmétiques divers,un physique déjà peu avantageux.(p 151)
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Möller sortit un peigne et essaya de mettre un peu d'ordre dans son indocile chevelure rousse. Le résultat ne fut pas excellent mais il finit par dire :
- Eh bien, nous avons appris de source sûre , en provenance de Norvège et du Danemark, que nous pouvons nous attendre à l'arrivée de milliers de manifestants organisés. […]
- Ah bon.
- Je suis venu pour faire une proposition sérieuse, dit Möller.
- Ah oui.
- À savoir que vous nous donniez l'autorisation d'arrêter ces gens à la frontière et de les renvoyer chez eux. […]
- Non! […]
- Je vous ai fait une proposition très explicite et vous la rejetez. Sans raison.
- Des raisons, on peut t'en donner, dit Martin Beck. Si c'est ce qu'il te faut.
Il jeta un coup d'oeil en direction de Gunvald Larsson, qui dit :
- La première c'est que tes idées sont en contradiction avec nos principes quant au droit de manifester. Celui-ci est garanti par la Constitution.
- S'il s'agit d'une manifestation pacifique, oui.
- Dans la plupart des cas où elles ne l'ont pas été, c'est la police qui en a été la cause. C'est elle qui est responsable des violences, le plus souvent.
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[Un hôtel à Anderslöv] Martin Beck se leva, alla jusqu'à la fenêtre et regarda à l'extérieur. […] Il fit rapidement sa toilette, s'habilla et descendit. Il se demanda un instant s'il allait prendre un petit déjeuner mais écarta cette idée. [...] Puis il sortit, traversa en biais la place pavée, passa devant le magasin du Monopole de l'alcool, qui n'était pas encore ouvert, tourna deux fois et se retrouva devant le poste de police. […] La porte du poste de police était fermée à clé et un papier griffonné au stylo à bille était scotché sur la vitre.
' Heures d'ouverture :
Semaine : 8 h 30 à 12 heures et 13 heures à 14 h 30.
Jeudi uniquement : 18 heures à 19 heures.
Fermé le samedi.'
Quant au dimanche, il n'en était même pas question. La criminalité semblait inexistante ce jour-là ; peut-être même était-elle interdite.
Martin Beck regarda pensivement cet avis. Quand on venait de Stockholm, on avait du mal à croire ce genre de choses possible.
Il aurait peut-être dû prendre un petit déjeuner après tout.
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La manifestation contre la guerre au Vietnam prévue pour le soir même était donc particulièrement malencontreuse. […] Il ne fallait pas laisser faire cela. […] Dans ces conditions, le directeur de la police nationale prit une décision historique : il allait veiller personnellement à ce que la manifestation se déroule pacifiquement et dirigerait lui-même le cortège vers un endroit sûr. […]
Au coin de Karlavägen et de Sturegatan, le défilé, sous la conduite du directeur de la police nationale en personne, entra en collision avec une foule de supporters, légèrement éméchés et surtout très déçus du comportement de leur équipe, qui venaient d'assister à un match de football au stade olympique. La mêlée qui s'ensuivit rappelait tout autant la retraite de Waterloo que la visite du pape à Jérusalem. Au bout de trois minutes, des agents de tout poil tapaient sur tout ce qui leur tombait sous la main, pacifistes aussi bien que supporters de Djurgården, et des détachements montés - à cheval ou à moto - se ruaient de tout côté sur la foule affolée. Les deux groupes se mirent à se taper dessus sans savoir pourquoi et, pour finir, un policier en uniforme tabassa même quelques-uns de ses collègues en civil. Il fallut évacuer le directeur de la police en hélicoptère. [...]
Une centaine de personnes furent arrêtées et plus encore blessées. Aucune d'entre elles ne sut jamais pourquoi.
C'était le chaos à Stockholm.
Mais fidèle à sa bonne habitude, le directeur de la police nationale donna pour consigne :
- Rien de tout ceci ne doit transpirer.
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Martin Beck se demandait ce qu'il allait acheter pour la réception qu'il offrait ce soir-là. […]
Il avait invité ses trois meilleurs amis à dîner. […]
À 18h55, ayant fini de mettre le couvert, il examinait son travail d'un oeil critique. Il y avait des harengs sur un lit de crème aigre parfumée au fenouil et à la ciboulette, des oeufs de carpe entourés d'une couronne d'oignons émincés, d'aneth et de tranches de citron, des oeufs durs coupés en rondelles, des darnes de saumon fumé disposées sur de fragiles feuilles de laitue, du hareng et du carrelet fumés, du salami hongrois, des saucisses polonaises, des saucisses finlandaises, des saucisses au foie de Scanie et un grand saladier de scarole et de crevettes fraîches dont il était particulièrement fier ; il avait confectionné lui-même cette salade et, à sa grande surprise, elle était délicieuse. Il y avait six espèces différentes de fromages sur une planche à découper, des radis et des olives, du pain de seigle, du pain de campagne hongrois et du pain de froment chaud et croustillant, du beurre fermier dans un beurrier. Les pommes de terre grésillaient dans la friteuse. Dans le réfrigérateur s'entassaient quatre bouteilles de Piesporter Falkenberg, des boîtes de Carlsberg Hof et une bouteille d'aquavit Lojtens, cette dernière dans le freezer.
Martin Beck était on ne peut plus satisfait du résultat de ses efforts. A présent, il ne manquait plus que les invités.
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L’homme, qui se tenait toujours derrière son bureau, esquissa un geste rapide, mais elle braqua aussitôt le pistolet dans sa direction et cria :
Ne bougez pas ! Les mains en l’air, tout le monde !
Puis elle agita le canon de son arme en direction de la femme, apparemment paralysée, qu’elle avait devant elle, et reprit :
Qu’est-ce que vous attendez ? J’ai dit tout l’argent !
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Elle se dirigea vers l’un des pupitres et chercha un stylo dans le compartiment extérieur de son sac, tout en observant du coin de l’œil le client pousser la porte de la rue et sortir. Elle prit un imprimé et se mit à dessiner dessus. Mais elle n’eut pas longtemps à attendre avant de voir le directeur de l’agence aller verrouiller la porte d’entrée. Puis il se baissa pour soulever le taquet qui retenait la porte intérieure et, tandis que celle-ci se refermait avec un petit soupir, regagna sa place derrière le comptoir.
Elle sortit alors son mouchoir de son sac, le prit dans sa main droite et fit semblant de se moucher tout en avançant vers le comptoir, l’imprimé à la main.
Une fois arrivée devant la caisse, elle laissa tomber l’imprimé dans son sac, en sortit un filet en nylon qu’elle posa sur le comptoir, puis saisit le pistolet et le pointa vers la caissière en disant, le mouchoir devant la bouche :
C’est un hold-up. Le pistolet est chargé et, si vous bronchez, je tire. Mettez tout l’argent que vous avez dans ce filet.
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Du regard elle fit le tour de ce local, qui abritait une agence d’une grande banque. Il était en longueur, et la porte et l’unique baie occupaient l’un des murs de la largeur. À droite, un comptoir courait sur toute la longueur. À gauche, se trouvaient quatre pupitres fixés au mur et, plus au fond, une table basse de forme ronde et deux tabourets recouverts d’un tissu à carreaux rouges. Tout au bout partait un escalier très raide qui descendait en colimaçon vers ce qui devait être la salle des coffres et la chambre forte.
Il n’y avait qu’un client devant elle, un homme en train de ranger des billets et des papiers dans sa serviette.
Derrière le comptoir étaient assises deux employées et, un peu plus loin, un homme consultait un fichier.
Elle se dirigea vers l’un des pupitres et chercha un stylo dans le compartiment extérieur de son sac, tout en observant du coin de l’œil le client pousser la porte de la rue et sortir.
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Elle arriva plus tôt qu’elle ne l’avait pensé et s’arrêta du côté de la rue qui était à l’ombre, tout en observant la grande baie vitrée, en face. Le soleil s’y réfléchissait, mais elle était de temps en temps masquée par la circulation très dense de la rue. Elle put cependant constater que les rideaux étaient tirés.
Elle fit lentement les cent pas sur le trottoir en faisant semblant de regarder les vitrines, et, bien qu’il y eût une grande pendule un peu plus loin dans la rue, devant un magasin d’horlogerie, elle ne cessait de consulter sa montre-bracelet. Tout en surveillant du coin de l’œil la porte d’en face.
À 14 h 55 elle se dirigea vers le passage clouté situé au carrefour et, quatre minutes plus tard, elle se trouva devant l’entrée de la banque.
Avant de pousser la porte et d’entrer, elle souleva le rabat de son sac.
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Lorsque sonna le quart, elle souleva le rabat du sac de toile vert posé sur ses genoux, prit le mouchoir maintenant tout à fait sec et le laissa tomber à l’intérieur sans se donner la peine de le plier. Puis elle se leva, passa la sangle du sac sur son épaule droite et se remit en marche.
Tout en se dirigeant vers Hornsgatan elle sentit qu’elle se détendait et s’efforça de se persuader que tout irait bien.
C’était le dernier jour de juin, un vendredi, et, pour bien des gens, les vacances venaient de commencer. Hornsgatan était très animée, tant sur les trottoirs que sur la chaussée. Au débouché de la place, elle tourna à gauche et se trouva alors à l’ombre des immeubles.
Elle espérait avoir bien fait de choisir ce jour-là. Elle avait soigneusement pesé le pour et le contre et elle était bien consciente qu’il lui faudrait peut-être remettre l’exécution de ses projets à la semaine suivante. Ce ne serait pas bien grave, dans ce cas, mais elle préférait être soulagée de la tension nerveuse de l’attente.
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Le soleil lui brûlait le dos et, après avoir traversé Sankt Paulsgatan, elle ralentit l’allure afin de ne pas être en sueur. Elle comprit soudain combien elle était nerveuse et regretta de ne pas avoir pris un calmant avant de partir de chez elle.
Une fois arrivée au milieu de la place, elle trempa son mouchoir dans l’eau de la fontaine avant d’aller s’asseoir sur un banc, à l’ombre des arbres. Elle ôta ses lunettes, se frotta rapidement le visage avec son mouchoir humide, essuya ses verres avec un pan de sa chemise bleu clair puis remit les lunettes. Ensuite elle enleva son chapeau de toile bleu à larges bords, souleva ses cheveux blonds qui lui tombaient si bas dans le cou qu’ils effleuraient les pattes d’épaules de la chemise et s’essuya la nuque. Enfin, elle remit son chapeau, le baissa sur son front et resta assise là, absolument immobile, son mouchoir roulé en boule entre ses mains.
Au bout d’un moment elle étala le mouchoir sur le banc, à côté d’elle, et s’essuya les mains sur son jean. Elle regarda sa montre, qui indiquait 14 h 10, et s’accorda trois minutes pour se calmer avant de continuer, puisqu’il le fallait.
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Au moment où elle sortit de la bouche de métro de Wollmar Yxkullsgatan, 14 heures sonnaient à l’église de Maria. Elle s’arrêta pour allumer une cigarette, avant de se diriger à grands pas vers la place de Mariatorget.
La vibration de l’air, propageant le bruit des cloches, lui rappela les tristes dimanches de son enfance. Elle était née et avait grandi à quelques pâtés de maisons de cette église, où elle avait été baptisée et fait sa communion voilà près de douze ans. Tout ce dont elle se souvenait, ainsi que des cours de catéchisme, c’était d’avoir demandé au pasteur ce qu’avait voulu dire Strindberg lorsqu’il avait parlé du « soprano splénétique » des cloches de l’église de Maria, mais elle ne se rappelait pas ce qu’il lui avait répondu.
Le soleil lui brûlait le dos et, après avoir traversé Sankt Paulsgatan, elle ralentit l’allure afin de ne pas être en sueur. Elle comprit soudain combien elle était nerveuse et regretta de ne pas avoir pris un calmant avant de partir de chez elle.
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Si l'on excepte les chiens policiers, les professionnels de la lutte contre le crime ne sont jamais que des êtres humains, après tout
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Bien qu'il y eût plus d'un mois à attendre avant Noël, l'orgie publicitaire avait déjà démarré et la frénésie d'achats se propageait, aussi rapide et impitoyable que la peste noire, dans les rues commerçantes décorées de guirlandes
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La brochure, éditée par le Syndicat de la presse allemande, traitait du trust Springer, l'un des plus puissants éditeurs de journaux et de revues de l'Allemagne occidentale, et de son patron, Axel Springer, ancien journaliste de Goebbels.
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– Ce que cette ordure peut me répugner ! s'exclama soudain Larsson.
– Pardon ?
– Je vais vous dire quelque chose que je n'ai encore jamais confié à personne. J'éprouve de la pitié pour presque tous les types auxquels le métier veut que nous ayons affaire. Ce ne sont que des paumés qui maudissent le jour où ils sont venus au monde, des épaves. Est-ce de leur faute si tout est en dépit du bon sens et s'ils ne comprennent pas pourquoi ? Ce sont les Forsberg qui brisent leur vie. Des pourceaux tout farauds qui ne pensent qu'à leur argent, qu'à leur maison, qu'à leur famille, qu'à leur situation comme ils disent. Qui se figurent qu'ils peuvent donner des ordres à tout le monde sous prétexte qu'ils ont la chance d'avoir davantage de moyens. Ces gens-là, il en existe des milliers et il est rare qu'ils soient assez stupides pour étrangler des putains portugaises. Voilà pourquoi nous ne les cravatons jamais. Nous ne voyons que leurs victimes. Forsberg est l'exception qui confirme la règle.
– Oui, vous avez peut-être raison.
(pp. 276-277)
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Le pire était que, au fond de lui-même, il savait qu'il n'y avait eu aucune impulsion : simplement, son âme de policier - si l'on pouvait l'appeler comme cela - s'était mise à fonctionner. C'était le même instinct qui conduisait Kollberg à sacrifier ses heures de loisirs, une sorte de maladie professionnelle qui l'obligeait à se charger de toutes les missions et à faire de son mieux pour résoudre les mystères.
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« Elle tressaillit et le regarda. C’était presque de la haine qui luisait au fond de ses yeux bruns. Néanmoins, elle s’assit dans un fauteuil, raide comme un piquet, les mains sur les cuisses. Elle tenait toujours son briquet et sa cigarette éteinte. »
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Kristiansson jeta un coup d’œil à travers la pluie.
– Oui, dit-il résigné. Il y a un bus en rade. Un à impériale.
– Ses phares sont allumés. Et la porte est ouverte. Allez, Kalle, descends voir.
Kvant s’arrêta en biais, derrière le bus. Kristiansson ouvrit la portière, rectifia machinalement l’angle de son baudrier et pensa tout haut :
– Qu’est-ce qui se passe encore ?
Comme son coéquipier, il avait des bottes et une veste de cuir aux boutons étincelants ; une matraque et un pistolet pendaient à son ceinturon.
Kvant n’avait pas quitté le volant. Il observait Kristiansson qui se dirigeait d’un pas nonchalant vers la porte béante de l’autobus. Il le vit empoigner la rampe et se hisser paresseusement à l’intérieur du véhicule. Et puis, subitement, Kristiansson tressaillit, se baissa et porta vivement sa main droite à la hauteur de son revolver.
La réaction de Kvant fut immédiate. Il ne lui fallut qu’une seconde pour allumer les lampes rouges, le phare et le clignotant orange de la voiture de patrouille. Quand il se précipita sous la pluie battante, Kristiansson était toujours dans la même position, le corps plié en deux. Kvant avait quand même eu le temps de sortir et d’armer son Walther 7,65. Il avait même jeté un coup d’œil à sa montre.
Il était exactement 23 h 13.
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– Par là, qui court, y’a un type.
Kristiansson et Kvant étaient originaires de la province méridionale de Scanie et leur sémantique laissait à désirer.
– Même qu’il a un chien, poursuivit Kristiansson. Et qu’il nous fait signe.
– C’est pas nos oignons, rétorqua Kvant.
L’homme au chien – un chien ridiculement petit que son maître remorquait littéralement de flaque en flaque se précipita sur la chaussée et se planta juste devant l’auto. Kvant jura et freina à mort.
Il baissa la vitre et gronda :
– Qu’est-ce que c’est que ces façons de traverser ?
– Il y a… Il y a un autobus là-bas, répondit l’autre d’une voix haletante en tendant le bras.
– Eh alors ? fit Kvant d’une voix bourrue. En voilà une manière de traiter cette pauvre bête !
– Il y a un accident.
– Bon, on va voir, dit le policier avec irritation. Dégagez. Et ne recommencez pas, ajouta-t-il en redémarrant.
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