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Citations de Maj Sjöwall (239)


Un an auparavant on avait entrepris de lutter contre les chèques sans provision. Les gens tiraient plus de chèques qu'ils n'avaient d'argent et certains papiers finissaient par aboutir entre des mains auxquelles ils n'étaient pas destinés. Le nombre de ces petits délits économiques impunis faisant de plus en plus mauvais effet, on réclama des mesures énergiques. La direction de la police nationale prescrivit alors de ne plus accepter les chèques comme moyen de paiement. Tout le monde savait la conséquence d'une pareille mesure : contraindre les gens à se promener avec de l'argent liquide dans leurs poches et donc encourager les agressions sur la voie publique. Et ce fut bien ce qui se produisit. Mais les chèques sans provision disparurent - faute de chèques - et la police put faire état d'un succès bien douteux. Le fait que les gens se faisaient agresser en ville n'avait guère d'importance à côté.
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En Suède, dans les affaires criminelles, les avocats n'ont que peu de chances de jouer un rôle. Les juges y ont habituellement le défaut de commencer à rédiger la sentence, pour gagner du temps, pendant la plaidoirie de la défense. C'est pourquoi tant d'avocats sont résignés et ressemblent si peu à Clarence Dartow, par exemple.
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- Grâce à sa fortune, il a acquis énormément d'influence un peu partout. La société où nous vivons est maintenue assujettie aux personnages de cette espèce. Bien souvent, ils ont plus de poids, dans ce pays, que le gouvernement ou le Parlement dans la conduite des affaires.
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- Pourquoi ont-ils tous des barbes ?
Martin Beck avait dit cela sur un ton profond comme si ce problème le tracassait depuis longtemps.
- Peut-être qu'elles sont fausses, répliqua Kollberg d'une voix solennelle. (Il consulta sa montre). Et qu'ils les mettent uniquement pour nous compliquer la vie.
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Après cette étonnante série de demi-vérités, le commissaire jeta un regard affligé au chef de la police locale, qui examinait ses ongles avec un vif intérêt.
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- Oui, votre collègue m'a montré son portrait, évidemment. Seulement, vous comprenez, ce n'est pas son visage que j'ai reconnu. C'est sa robe. Non, pour être exact, ce n'est pas non plus sa robe.
Il se tourna vers sa gauche et enfonça son index dans la poitrine de Martin Beck.
- C'est le décolleté, lâcha-t-il dans un soupir à faire trembler les murs.
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Un personnage qu'il connaissait bien était en train de boire, lugubre, assis sur un banc au fond de la salle. C'était l'une des personnes qu'il avait espéré trouver. Dans le temps, l'homme avait été un faussaire habile mais l'âge et l'alcoolisme l'avait contraint à abandonner cette profession parfois profitable. Il avait également derrière lui une carrière de cambrioleur, courte et peu probante ; désormais, il était incapable de chaparder une paire de chaussettes dépareillées dans un magasin sans se faire prendre.
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Devant l'ambassade américaine sur Strandrägen et dans les rues qui y conduisaient, quatre cent douze policiers affrontaient un nombre double de manifestants. Les premiers étaient équipés de grenades lacrymogènes, de pistolets, de fouets, de matraques, de voitures, de motos, d'émetteurs à ondes courtes, de mégaphones, de chiens policiers, de chevaux hystériques, et les seconds d'une lettre et de pancartes en train de se dissoudre sous la pluie battante.
Page 18
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Depuis que je suis entré dans cette carrière, c'est un vrai régiment de ministre de l'intérieur que j'ai vu défiler. L'écrasante majorité d'entre eux avait à peu près autant de connaissances en matière de police que moi en ce qui concerne les pucerons des agrumes. A savoir juste que ça existe.
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L'ameublement était d'une banalité morne et hygiénique mais la vue était sensationnelle.
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[p. 188 – lors d’une rafle dans les bas-fonds de la ville]

« L’opération débuta vers 23 heures et la nouvelle se répandit comme une trainée de poudre dans les îlots insalubres et les fumeries clandestines. Le bilan en fut décourageant : voleurs, receleurs, proxénètes, prostituées se planquèrent et la plupart des camés en firent autant. La rafle dura des heures. On prit un cambrioleur la main dans le sac ainsi qu’un fourgue qui n’avait pas eu suffisamment d‘instinct de conservation pour disparaitre dans la nature et, au bout du compte, la police ne fit que semer le trouble parmi les épaves – les clochards, les alcooliques, les intoxiqués, ceux qui avaient perdu tout espoir et n’étaient même pas capables de s’égailler comme des fourmis quand l’Etat-providence retournait la pierre sous laquelle ils se terraient. On trouva une écolière de quatorze ans nue dans un grenier; elle avait absorbé cinquante pilules de préludine et avait été violée une bonne vingtaine de fois. Mais quand la police arriva, elle était seule, sanglante et meurtrie. Elle pouvait encore parler et raconta de façon. décousue ce qui lui était arrivé. Elle s’en moquait, dit-elle. Comme il était impossible de mettre la main sur ses vêtements, force fut de l’envelopper dans un vieux dessus-de-lit. On la conduisit en voiture à l’adresse qu’elle avait indiquée ; là, une personne qui se révéla être sa mère, déclara que l’adolescente avait disparu depuis trois jours et refusa de la laisser entrer. Ce ne fut que lorsque la jeune fille s’évanouit devant la porte qu’on appela une ambulance. Il y eut plusieurs cas du même genre. »
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[pp. 194-195]
« Il fit le tour de Mariatorget en observant attentivement les groupes de jeunes qui allaient et venaient dans les jardins, se pressaient devant les stands. Mariatorget était de notoriété publique l’endroit où les écoliers et autres mineurs rencontraient le menu fretin des trafiquants de drogue. Chaque jour, de grandes quantités de haschisch, de marijuana, de préludine, de LSD y changeaient de main et les acheteurs étaient de plus en plus jeunes. Bientôt, ils deviendraient accros. Pas plus tard que la veille, Kollberg avait appris que des écolières de dix et onze ans se piquaient. Et la police n’y pouvait pas grand-chose : elle n’avait pas assez de moyens, tout simplement. .. Et, pour être bien sûrs d’encourager le vice et d’enhardir ceux qui s’y adonnaient en leur donnant un sentiment de sécurité trompeur, tous les moyens d’information du pays le claironnaient. D’ailleurs, Kollberg doutait que ce problème fût du ressort de la police. Les ravages que faisait la drogue dans la jeunesse avaient leur origine dans la philosophie catastrophique qu’avait engendré le système social en vigueur. Aussi était-ce à la société qu’il appartenait d’élaborer des arguments solides pour lutter contre le fléau. Des arguments qui ne seraient fondés ni sur l’autosatisfaction ni sur l’accroissement des effectifs de la police. »
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La société dite de bien-être offrait déjà assez d'exemples d'êtres malades,solitaires et misérables vivant dans le meilleur des cas de nourriture pour chiens et laissés sans soins dans les trous à rats leur servant de logements jusqu'à ce que mort s'ensuive.
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A 13 h 30, le dragage reprit. […] La benne venait d'arracher une nouvelle quantité de limon et on était en train de la remonter. […]
Quand elle émergea, un flâneur qui se trouvait sur le môle s'approcha du bateau en agitant les bras et en criant quelque chose. Le marin se tourna vers lui pour mieux l'entendre.
- Il y a quelqu'un dans la benne! Arrêtez! Il y a quelqu'un dans la benne!
Abasourdi, l'homme de pont regarda à son tour son interlocuteur et la benne qui oscillait au dessus de la cale béante pour y déverser son chargement. Enfin il vit ce que le badaud avait déjà vu : un bras nu et blanc qui dépassait de la trémie dégoulinante d'eau bourbeuse.
Les dix minutes qui suivirent furent chaotiques. On prit une série de mesure. Sur le quai, un type ne cessait de répéter :
- Ne faites rien! Ne touchez à rien! Laissez tout en état jusqu'à ce que la police arrive…
L'ingénieur sortit pour savoir de quoi il retournait. Il écarquilla les yeux et regagna en toute hâte la sécurité relative de son poste de commande. Il manoeuvra la grue, ouvrit la benne et le contremaître, l'homme de pont et un pêcheur à la ligne curieux dégagèrent le corps. […]
L'homme de pont avait balancé trois seaux d'eau sur le cadavre. Plus tard, alors que l'enquête piétinait, certains le lui reprochèrent.
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Maj Sjöwall
"Quand Per et moi nous nous sommes rencontrés, il avait déjà écrit trois romans politiques, non policiers, qui ne s'étaient pas très bien vendus. J'étais intéressée par la criminologie, et Per avait été reporter criminel. On a commencé à discuter des romans policiers qui, dans ces années-là, en Suède, étaient très bourgeois et anglo-saxons, et on a imaginé un roman policier social qui montrerait comment la police travaillait réellement."
Le Matin, 10 mars 1987
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Deux personnes se trouvaient à une quinzaine de mètres en arrière du groupe. L'une d'elle était Roseanna McGraw, toujours habillée d'un pantalon clair et et sweater noir. L'homme à la casquette de sport l'escortait, marchant à grands pas. Ils étaient très loin.
.....
Le couple se rapprochait. La caméra restait fixe. Allait-on distinguer son visage ? L'homme prit Roseanna par le bras comme pour l'aider à sauter pardessus une flaque.
p.185
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Il se retourna et vit deux dames indiscutablement suédoises installées près de la fenêtre.
- Oui, disait l'une d'elles, j'en emmène toujours avec moi, de même que du papier hygiénique. Il est toujours de très mauvaise qualité à l'étranger...Bien heureux encore quand il y en a !
- Oui, renchérit l'autre. Je me rappelle une fois en Espagne...
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Je recherche des faits et la plupart d'entre nous, journalistes, nous oublions dans notre vanité que ces faits cachent en général des sentiments humains.
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Tout en remuant son café, il jeta un coup d’œil furtif à sa voisine. Avec le vague espoir de passer pour un habitué, il se tourna vers elle et lui demanda en s'astreignant à imiter le dialecte de Stockholm :
- Sais-tu où Malin la Blonde se trouve ce soir ? La petite brune la dévisagea, sourit et, se penchant en avant, interpella son amie :
- Eva, ce type du Nord cherche Malin la Blonde. Tu sais où elle est ?
L'amie toisa Nordin et héla quelqu'un à une autre table :
- Il y a un flic qui demande Malin la Blonde. Quelqu'un sait où elle est ?
- Non répondit tout le monde en chœur.
Nordin sirota son café, se demandant avec accablement comment ils avaient pu deviner qu'il était de la police. Décidément, les gens de Stockholm seraient toujours un mystère pour lui.
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C'était un homme excessivement occupé qui avait tellement peu le temps d'être chez lui,par exemple,qu'il lui avait fallu trois semaines pour découvrir que sa femme l'avait quitté définitivement et qu'elle était remplacée par un message laconique posé sur l'oreiller.(p41)
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