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Critiques de Marc Villard (235)
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Les biffins

Avec son style abrupt, Marc Villard raconte l'errance des solitaires, des SDF, et des égarés dans le Paris des interstices, entrepôts, arrière-cours, échangeurs, hammams, bars d'habitués.
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Les biffins

Âgée de vingt-sept ans, Cécile est célibataire sans enfant. Sa vie est un désert affectif consentant. Elle est noctambule, travaillant au SAMU social et patrouillant de nuit dans les rues de la capitale à la recherche des sans-abris, des SDF, des affamés, des blessés aussi car s’ils n’ont pas de toit, ces précaires sont parfois vindicatifs. C’est leur moi qui resurgit.



Les maraudes n’engendrent pas l’ennui, mais la fatigue et lorsqu’elle rentre chez elle, près du périphérique à Saint-Ouen, elle ne pense qu’à une chose, dormir. Vanessa, sa colocataire, n’est pas embêtante et discrète, et il leur arrive de sortir ensemble, le soir, lorsqu’elle n’est pas de service. Faire du bien aux autres, ça donne soif, et surtout de s’imprégner de chaleur humaine pour ensuite la partager avec les déshérités. Il lui arrive également de parler de son statut de travailleur social dans des classes, ce qui dessille quelque peu les yeux des jeunes élèves, eux dont les parents possèdent une vie familiale tranquille, ou presque.



Il ne faut pas croire que tout est rose durant la nuit. Ainsi, ils sont appelés pour un incendie dans un hôtel, en plus des pompiers, et elle aide à extirper des flammes un individu bloqué dans la buanderie. Fifi d’Anvers, un habitué qu’elle connait bien s’inquiète de Samouraï, le promis au feu. Tout va bien, braves gens, vous pouvez dormir le SAMU social veille sur vous. Sauf que Fifi d’Anvers est inquiet pour son camarade Samouraï. Celui-ci est persuadé que sa vie est en sursis, l’incendiaire ayant probablement décelé sa présence.



La nuit prochaine promet d’être émaillée d’incidents. C’est sa dernière surprise-party car elle va intégrer une association, Opaline, qui s’implique dans la réinsertion des sans-papiers et sans domicile fixe. Travailleuse sociale, mais de jour. Son quartier d’affection se situe à la Porte Montmartre, chez les biffins, ceux qui revendent des affaires récupérées ici ou là, mais pas d’objets tombés des camions. Et les accrochages entre biffins et vendeurs à la sauvette animent parfois les trottoirs. Elle fait la connaissance de nouveaux collègues, de nouveaux déshérités, même elle en a côtoyé déjà quelques-uns, de nouvelles randonnées dans Paris.



Elle s’occupe de certains d’entre eux, par sympathie, avec cette espèce d’empathie naturelle qui la caractérise. Samouraï décède dans des conditions suspectes, et elle va plus ou moins enquêter. Nadia aussi, une vieille femme, mais son décès est dû à la maladie. Une maladie que l’on retrouve dans toutes les couches de la société. Et Cécile fouille dans ses papiers, pas par curiosité malsaine, mais parce que c’est comme ça quand on prend quelqu’un en affection.



Elle prend en affection aussi Julien, le jeune assistant informatique, affection qui pourrait tourner à un sentiment plus intime.



Et c’est dans cette accumulation d’anecdotes, pas souvent amusantes, que Marc Villard nous emmène dans le quotidien de Cécile, ponctué de grands désappointements, de colères, de découragements, parfois d’un peu de soleil, le décès de Samouraï et sa suite étant un fil rouge sur lequel se greffent des épisodes souvent à la limite du misérabilisme. A la limite.



C’est une plongée sans concession dans une faune mal connue, souvent traitée avec non-respect par les forces de l’ordre, avec indifférence ou rejet par les médias qui ne se focalisent dessus que lorsqu’il y a conflit, neige et verglas, ou qu’ils n’ont pas autre chose à proposer à leurs lecteurs et téléspectateurs.



La suite ci-dessous
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Les biffins

C’est une nouvelle entrée dans le catalogue de la maison Joëlle Losfeld dont nous allons parler aujourd’hui, après le magnifique Des jours sans fin de Sebastian Barry qui avait véritablement emporté toute l’adhésion de Lettres it be. Cette fois, nous retrouvons avec joie la plume de Marc Villard, qui revient donc avec Les biffins¸ la suite directe de l’un de ses précédents ouvrages. Direction les rues de Paris au côté de ceux qui n’ont plus rien, si ce n’est une humanité foisonnante et sans fin que Marc Villard nous invite à (re)découvrir.





# La bande-annonce





Cécile est toujours en mouvement. Quand elle ne parcourt pas Paris en métro pour passer la soirée dans des bars ou pour rentrer chez elle de l'autre côté du périphérique, elle est en maraude nocturne avec le Samu social. Son travail est une réelle vocation. Elle s'occupe, souvent à leur corps défendant, d'une population de SDF, de démunis, de gens qui vivent en marge et s'aventure dans les recoins de Paris qui sont les leurs.





Cette vie entièrement dédiée aux déshérités finit par lui peser : pas de temps pour se consacrer à ses passions, pas de temps pour vivre une histoire d'amour. Alors elle décide de changer d'association et de s'occuper des «biffins», ces vendeurs en tout genre qui étalent leurs marchandises aux franges des puces de Saint-Ouen. Cette reconversion qui devait lui offrir une vie plus calme et plus sédentaire est pourtant obscurcie par le meurtre d'un SDF que Cécile ne parvient pas à ignorer, elle qui a pourtant souvent croisé la mort dans son travail…





# L’avis de Lettres it be





Les biffins est l’occasion de recroiser la route de Cécile, toujours secouriste au Samu social mais qui, cette fois, se trouve plongée en plein doute quant à son engagement au côté des plus démunis. Cécile est la fille de « Bird », un personnage fantasque que nous avions rencontré dans le livre du même nom sorti en 2008, comme le tome 1 de cette histoire dans laquelle s’était alors engouffré Marc Villard. Cécile partait à la recherche de ce père disparu, finalement retrouvé dans la torpeur de la nuit, elle aussi sans domicile fixe. Ce même « Bird » qui faisait, par son pseudonyme, écho à l’immense jazzman Charlie Parker qui partage ce surnom. Chez Marc Villard, la musique n’est jamais très loin. Effectivement.





Dans ce second volet, l’engagement de Cécile auprès des démunis de la Capitale pèse de plus en plus lourd sur la bonne tenue de sa vie personnelle. Après la quête paternelle entamée dans Bird, la voilà encore et toujours dans la rue, à aider, rassurer, apporter son soutien à tous ceux, trop nombreux, qui en font la demande. Comme autant de figures du père à sauver de l’oubli. Difficile donc de quitter cet engagement du jour au lendemain, alors autant tenter de trouver une issue de secours. C’est cette même issue qui va pousser Cécile vers d’autres personnages emblématiques de la rue : les biffins. Ces chiffonniers qui récupèrent et vendent de tout pour un rien. Une période de flottement dans la vie de Cécile et qui va vite prendre fin à la suite d’un incendie dramatique auquel elle va devoir faire face, de gré ou de force.





Impossible de ne pas voir transparaître dans ce nouveau livre de Marc Villard son appétence historique pour le genre du roman noir. Malgré le contexte, malgré l’aspect assumé du roman, Marc Villard instille une petite enquête autour d’un incendie ayant coûté la vie. En parallèle à cette plongée dans le Paris de l’ombre, le Paris que l’on ne veut plus voir, Villard rajoute de la noirceur, de la tension, de l’intrigue. Anecdotique s’il en est, cette petite once de polar ne fait pas vraiment de mal et ajoute une dimension supplémentaire pas inintéressante. Pour le reste, on prend un certain plaisir à découvrir une nouvelle facette de Paris, le Paris des démunis, des pauvres d’ailleurs et d’ici. On pense inévitablement au Paname Underground de Zarca qui offrait aussi un panorama original de la Capitale. Marc Villard adopte le ton juste, jamais larmoyant, souvent bien équilibré. Seulement, la fin du roman arrive peut-être un peu vite et voilà qu’il ne nous reste déjà plus qu’à attendre, peut-être, un troisième volet. Et plus si affinités.



Le reste de la chronique sur le blog de Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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Si tu vois ma mère

Un petit bijou qui nous plonge dans cette époque pas si lointaine où le jazz était une musique sulfureuse et une Amérique à la population bien cloisonnée et classée dans les petits tiroirs ad hoc .
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Si tu vois ma mère

Difficile d'épingler une nouvelle parmi le lot, elles sont toutes excellentes. Les grands noms du jazz sont présents, Chet Baker, Billie Holiday en ces derniers moments, Theolonius Monk, Art Pepper, Miles Davis, Gerry Mulligan, ... Pas dur, à chaque nouvelle, un nouveau nom et si, comme moi, vous n'êtes pas calés en jazz mais que vous aimez bien quand même, eh bien vous vous brancherez sur un site de musique pour tout écouter. J'ai des lacunes en jazz, il me faudrait trouver un prof ou quelqu'un qui me fasse une liste avec les noms des artistes incontournables et ceux à découvrir ; je me suis aperçu que si je connaissais les noms des musiciens, je ne connaissais pas toujours leurs œuvres. J'ai une attirance particulière pour Theolonius Monk, mais aussi pour les chanteuses qui font passer tant d'émotions dans leurs voix.



Mais bon, revenons au livre. Marc Villard est cette fois-ci plutôt sur les musiciens et leurs travers : drogues, larcins divers, sexe, et fins de vie tragiques pour certains. Tous n'ont pas eu la chance de vivre richement de leur art, surtout lorsqu'il fallait payer la drogue ou les filles. Et puis, le jazz n'est pas la musique la plus vendeuse dans l'Amérique des années 60 à 90. De fait, Marc Villard qui écrit beaucoup sur les petites gens, se retrouve ici avec des pointures qui n'ont pas des vies ordinaires certes, mais qui ne sont pas des jet-setteurs, des profiteurs. Des gens qui se retrouvent vite en galère, en manque d'argent voire poursuivis par des créanciers et/ou la police.



Dans ce recueil, les héros croisent aussi brièvement Jean-Michel Basquiat ou Charles Bukowski, et ce qui est formidable, c'est que je suis passé d'une nouvelle à l'autre avec autant d'envie que si je lisais un roman noir. J'entendais la musique, je la sentais et le mieux, c'est de faire comme j'ai fait de l'écouter en même temps, pour profiter doublement.



Si vous me lisez régulièrement, vous aurez remarqué qu'une fois de plus je parle de Marc Villard, l'écrivain qui doit avoir le plus d'entrées sur le blog. Preuve s'il en est qu'il est incontournable.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Hound dog a fait un rêve

États-Unis, pendant la fameuse conquête de l'ouest, Hound dog est un jeune Indien Ojibwa qui participe à une attaque contre un convoi de blancs. Il refuse d'achever une jeune fille rousse prénommée Maggie et la ramène dans le camp. Après le rite de passage à l'âge adulte, devenu, Eagle Man, il épouse Maggie devenue Red Hair Woman qui lui offrira un sac de guerrier garnis de perles qu'elle aura elle-même confectionné. Un sac identique se retrouve en 2001 dans les mains d'une avocate pour assurer la défense de John Moon, d'origine indienne, accusé à tort de meurtre.



Ce sac offert par Red Hair Woman est la base du roman de Marc Villard, car les éditions Invenit et le musée des confluences de Lyon s'associent en demandant à des auteurs d'écrire un texte en rapport avec une œuvre exposée. Marc Villard a choisi ce sac Ojibwa datant de la fin du 19ème siècle ; six autres livres ont déjà été publiés dans cette collection, Récits d'objets.



Comme toujours Marc Villard excelle dans le court roman : il écrit une histoire complète avec des personnages bien décrits et profonds sans avoir besoin d'en faire 500 pages, mais si un jour, il écrit un pavé je le prendrais volontiers, histoire de voir ce qu'il peut ajouter. Il va au plus direct, et l'on est tout de suite dans cette tribu Ojibwa avec ses rites, ses traditions que l'on devine plus qu'on ne les lit (toujours faire confiance au lecteur).



Puis on fait un grand saut jusqu'en 2001 et John Moon accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis. Là encore, on comprend assez vite la situation et les personnages, ce qui les amène à agir pas toujours lucidement.



Je ne connaissais pas les éditions Invenit qui ont fait de ce petit livre un bel objet, le sac est représenté sur le rabat de la première et toutes les informations sur icelui, sur l'auteur, sur la collection Récits d'objets sont dans les pages suivantes ou sur le rabat de quatrième de couverture. Par contre, j'ai eu l'occasion cet été de visiter le musée des confluences, grâce à mon ami lyonnais Éric (qui débredine à l'occasion, voyez son blog). Nous -Madame Yv et moi-même- avons passé un après-midi entier dans ce bâtiment moderne et beau, placé tout pile à la confluence -vous voyez le lien avec le nom...?- de la Saône et du Rhône, les deux fleuve et rivière qui passent à Lyon. Très bel endroit, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, et belles collections.



Mais revenons à ce court roman écrit par un auteur que j'aime beaucoup à partir d'une belle idée et co-édité par un musée que j'ai apprécié, comment aurais-je pu l'éviter ? Et en plus, il est excellent...
Lien : http://www.lyvres.fr
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Les doigts rouges

En voilà une histoire! de quoi faire frissonner les plus jeunes.

Bien écrit pour les lecteurs en herbe. Une chute cependant un peu crue.
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Les doigts rouges

J'ai bien aimé ce livre car j'aime les enquêtes et surtout celle -là .Elle parle d'un enfant qui se méfie de son frère car il se passe des choses bizarres chez lui...
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Hammett détective

Bonjour,



Hammett Détective:Mes impressions:

Au début (avant que je ne commence a lire ce roman)je m'attendais pas du tout a ça ,moi je m'attendais beaucoup plus à l'histoire d'un détective qui va faire sa première enquête ,une enquête qui va le nuire.Mais pas du tout en faite c'est bien plus difficile que sa .C'est l'histoire de Hammett,un homme qui a besoin d'argent et qui viens d’être embaucher a l'agence Pinkerton qui va faire sa toute première enquête .Finalement j'ai été assez déçu car dans chacune des nouvelles c'est la même chose (Hammet a une nouvelle enquête a résoudre ,il va la résoudre et ainsi de suite )ce qui je trouve est d'un ennuie totale.Le début n’était pas si mâle ça ma même donne envie de lire la suite mais au fur et a mesure l'histoire devint ennuyante .

J'ai tout lu jusqu la page 250 et quelques,mais je n aie pas pu lire la suite car la suite de l'histoire était en anglais .

Ce que j'ai bien aime (le cote positive) :

Le personnage principale(Hammett )n’était pas si mal ,il était même plutôt bien fait(j'ai beaucoup aime sa façon de reflechir) ,le patron de Hammett était lui aussi bien fait (son comportement et sa façon d'agir).

Mais l'histoire je ne l'ai pas du tout aime pour moi c'est tout ce qu'il faut changer.

Bref voila ,mais tout ceci n’était que mes impressions.
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Menaces dans la nuit

Un polar jeunesse plein d'intrigues, pour un final troublant. Une lecture fluide et sans difficultés pour les jeunes lecteurs aimant les histoires de meurtres.
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Tango flamand

Le scénariste Marc Villard est entre autres un maître du polar, et cette fois encore il fait mouche ! Rompu depuis déjà fort longtemps aux codes narratifs de la BD, il signe ici une nouvelle fois un bon scénario, remarquablement mis en images par un de ses compères de bande dessinée, Jean-Christophe Chauzy.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Un ange passe à memphis

premiere nouvelle en deux parties distinctes, dont la premiere est un peu longue et un peu rebarbative, en revanche la seconde errance dans des villages abandonnées du fin fond du nord ouest américain fait échos aux récentes affaires des faillites de familles américaines est très intéresssante jusqu'au clou de la nouvelle !la deuxieme nouvelle revele le style typique de villard : mitraillette, retranscrivant parfaitement l'urgence vécu par ses personnages dans le milieu de la pegre parisienne intra-muros et de sa collusion avec des personnages de milieu populaire au bord de basculer troisième limite lisible, mais finalement on y trouve une poesie violente les autres nouvelles dans le genre et style de la deuxieme toujours dans le meme milieu : tres bonne illustration du roman noir contemporain entre prostitution, drogue, violence inter-communautaires, porno, violence conjugale
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Tango flamand

Une intrigue simpliste, sans suspense ni émotion, et un style de dessins que je n'ai pas apprécié.


Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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Tango flamand

Le trait semi-réaliste, charbonneux mais pas trop, du dessinateur accentue le sentiment de « désespérance portuaire » qui émane du récit. Ne manque qu'une bande-son à ce Tango flamand traversé par le son d'un bandonéon pas rance, mais presque.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Les doigts rouges

Ce livre parle d'un grand frère qui veut peindre le vélo de son frère mais il le voit dans le garage couvert de liquide rouge croyant que c'est du sang .....



Ce livre a du suspense.

LISEZ-LE !
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Kebab palace

Des quatre nouvelles du coffret "Femmes en colère", Kebab Palace est peut-être la plus aboutie. Parce que le dialogue (ou non-dialogue) mère-fille donne à voir une vérité crue qui les amène au meurtre d'un autre. Marc Villard cultive simultanément la veine du polar à travers le choix de la victime.
Lien : http://www.editionsin8.com/c..
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Happy Slapping

Ayant vécu des années de galère entre la drogue et la prostitution, Cécile a retrouvé un certain équilibre en travaillant pour le SAMU social. Ce choix de carrière n’est pas sans arrière-pensée, en effet, elle est à la recherche de son père, disparu depuis des lustres. Le meurtre gratuit d’un SDF les fera se retrouver, pour le meilleur ou pour le pire ?



La plongée dans le monde des SDF parisiens que propose Marc Villard est marquée par un réalisme tragique des plus effrayants. Happy Slapping est à classer dans la grande tradition du roman noir français. Au milieu de personnages aux espoirs perdus, de politiciens sans scrupule et autres flics pourris, seule une héroïne revenue de l’enfer semble être capable de surnager dans ce sombre théâtre de la vie moderne. Comme le veut le genre, le ton est direct, sans concession. Les différents protagonistes suivent leur chemin, encaissent les coups et, ayant épuisé leur maigre capital vital, finissent pas s’échouer dans le caniveau. Un récit noir comme une longue nuit d'hiver, mais pas misérabiliste pour autant, le scénariste évite judicieusement de tomber un voyeurisme gratuit pour offrir une histoire d'aujourd'hui, au delà des clichés de l'itinérance économique.



Jean-Philippe Peyraud, dessinateur connu pour des albums plus légers comme Premières chaleurs et Quand j’étais star (déjà avec Marc Villard), a dû effectuer un virage à cent quatre-vingts degrés pour aborder cette série noire. Pour réussir à retranscrire le réalisme exigé par ce scénario, il a drastiquement modifié son style. Le résultat est séduisant, même si une très forte influence de Blutch et, dans une moindre mesure, de Frederik Peeters se fait remarquer au fil des planches. Souvent le fait d'auteurs débutants, ce défaut est plus étonnant pour un artiste expérimenté comme Peyraud, au lecteur d'apprécier ces similitudes. La lecture n’en pâtit, heureusement, pas trop. Au-delà du trait, le dessinateur réalise un très bon travail. La mise en page est agréable et les personnages sont particulièrement bien croqués, qu’il s’agisse des gueules cassées de la rue ou de la jeunesse dorée des beaux quartiers.



Happy Slapping malgré un dessin trop référencé, est un bon polar noir. À conseiller aux amateurs du genre.

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Tessa

Densité je crois que c'est ce qui défini le mieux cette nouvelle.

Le décor est planté : les personnages décrits au travers de leur morceaux de musique fétiches, hold-up avec trois masques de personnalités du cinéma.

Rien n'est laisser au hasard dans l'intrigue, tout était prévu dans ce holdup, tout le monde était à sa place, tout sauf la bêtise d'un chauffeur et l'à propos d'un des brigands.

Sa rencontre avec une fille aussi paumée que lui, qui se moque de vivre avec un spectateur dissimulé dans son placard, la rencontre de deux ombres.

Et la magie opère, tout est possible, il peut y avoir un avenir.

On espère et ça ne mange pas de pain!
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La cavale de Lina

Ce n'est pas vraiment inoubliable, mais beau travail tout de même, juste une bonne intrigue, une fin correcte, mais l'histoire n'est pas vraiment creusée, juste croquée rapide, c'est les vacances, nous n'en voudrons pas à l'auteur....

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I remember Clifford

Attention à ne pas trop donner au jazz : il risque de vous perdre…



Ce recueil de huit nouvelles paru en 2012, en hommage au jazz, nous entraîne avec Ben Webster, Chester Himes, Thelonious Monk et d’autres fondus de jazz, dans les ruelles d’Amsterdam et de Naples, à New-York bien sûr, Barcelone, San Diego et Paris, dans des histoires très courtes et loin des contes de fées, où se croisent musiciens paumés ou au grand cœur, camés, dealers et flics, arnaqueurs et véritables salauds.



Marc Villard excelle pour trousser des intrigues très noires en quelques coups de plume, nous plonger dans l’ambiance des canaux d’Amsterdam ou des égouts de Tijuana, et surtout dans celle des clubs de jazz, construisant ses nouvelles comme des variations autour de quelques thèmes.



Le seul bémol à ce recueil très réussi (y compris sa couverture, magnifique !) est qu’on a par moments l’impression d’écouter un musicien très accompli qui se contenterait de morceaux trop faciles pour lui.
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