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Critiques de Marc Villard (234)
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Ciel de réglisse

Grand spécialiste du noir, Marc Villard nous régale ici avec quelques nouvelles sombres sur fond jazzy. Deux novellas complètent ce recueil.

« En danseuse » explore le monde des réfugiés et plus particulièrement les syriens qui fuient Daech. Sylvia la livreuse à vélo qui aide les réfugiés va se trouver mêlée à une histoire de famille.

Dans » Ciel de réglisse », on part au Nouveau Mexique où le couple en crise de deux français vient tenter de rebondir. Mais tout se complique lorsque l’homme rencontre une potière indienne.

L’enchainement de chaque histoire est implacable, à partir d’une situation anodine on se retrouve vite dans un imbroglio angoissant.

Mais ce que j’ai le plus apprécié, ce sont ces six courtes nouvelles qui racontent ce moment de bascule dans la vie de musiciens de jazz.

Il y a, par exemple, ce trompettiste qui doit affronter un gang de dealers dans le Lavomatic où il vient répéter.



« A l’intérieur des lieux, la pâleur des machines à laver évoque une clinique… Quelques chaises sont disposées çà et là. Le musicien s’assoit à l’extrémité et pose une sourdine sur le pavillon de l’instrument. Puis souffle Autumn Leaves. Il est seul, le son est bon et personne ne lave ses fringues à l’heure du dîner. »



Il y a aussi un impresario de jazz qui se fait rouler par une jeunesse, un pianiste désabusé qui veut séduire une jolie fille mariée à un truand. On trouve également un saxophoniste qui perd son instrument, un homme-orchestre au répertoire rock et une accordéoniste qui veut juste fêter la saint-valentin. Tous ces personnages évoluent dans les bars de nuit, les boites de jazz et, en lisant ces instantanés d’histoire, on a l’impression d’entendre la bande son avec It’s money that I love ou Stella by starlight.



En quelques phrases, le décor est planté. Les personnages, souvent à la dérive, foncent vers leur destin parfois tragique. Le style est à l’économie, le rythme est vif, il nous emporte comme un air de jazz ou de rock et c’est enivrant.

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Retour au Magenta

Vingt nouvelles brèves, comme une courte rafale dans la noire littérature de France... Aucun doute, Marc Villard est à son meilleur dans ces histoires de débines, de fuites, de vengeances... Vas-y mon gars, ça tire dans tous les coins.... Les héros éphémères s'en prennent plein la tronche, chacun à sa mesure. Pas le temps de s'apitoyer, de trop gamberger, qu'on passe au drame d'après! Et au suivant, au suivant!

C'est sordide, âpre, musical, poétique et parfois grandiose: Ce qu'il faut pour une lecture sur le fil.

Tendresse et vacherie, cela va bien ensemble.

C'est de la bonne, voire de la très bonne. Un peu comme des téquila-rapido que l'on s'envoie à la suite (vingt, tout de même) avec les paysages qui défilent.

Une fois le recueil fini, la bouteille vide, l'assiette léchée, on est tout chose... Enfin, en tout cas, moi Horusfonck.

Comme la drogue - Frédéric-H.Fajardie, il y a la dope - Marc Villard! J'en redemande!
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Star Ouest

La cinquième manifestation ImagJn'ère, salon de la SF et du policier, ouvrait ses battants, le mois d'avril dernier, au saloon d'Angers. Résolument tournée vers le genre western cette année, je m'apprêtais à m'y rendre quand je me suis rendue compte que mon canasson avait perdu ses fers dans la boue et qu'il ne me restait plus assez d'huile de coude pour graisser mon long rifle.

Alors Dionysos (de Babelio, oui !) en a parlé à Pierre Marie Soncarrieu : secrétaire et nécromant qui parle de son art au contact d'une légende amérindienne dans "Chasseur de légende" dans ce recueil de nouvelles qu'ils m'ont fait parvenir et pour lequel je les remercie vivement !

Le livre, accompagné d'un gentil mot, a été déposé chez moi par diligence steampunk, véhicule emprunté à Brice Tarvel qui le décrit très bien dans "Pique-nique chez les indiens"... intéressante, cette machine...si elle ne tombe pas en panne en plein désert !



Et des déserts, on en traverse dans ce florilège d'histoires saupoudrées de poussières d'étoiles et de poudre noire ! Ça donne soif évidemment et le Saloon devient donc le refuge d'où partent les trames, les traques et traquenards dans bon nombre des récits.



Inutile de rappeler que l'appréciation de nouvelles est une question de goût et de couleurs...je n'aimerais citer ici que quelqu'unes de la bonne dizaine (sur les 19 au total) qui ont trouvé ma préférence...



* Comment faire son pognon avec La Faucheuse est un thème récurrent...or, la façon de s'y prendre de ces deux croque-morts m'a bien amusée ("Le Shérif de Slone Street City" de Francis Carpentier).

* Tout y est : stetsons, santiags, carabines, revolvers, et... un vaisseau spatial fracassé d'où sortira une sacrée flingueuse ("Du grabuge sur Montana" de Romuald Herbreteau).

* de l'humour burlesque mettant en scène un chien qui porte malheur, des tricheurs et des malfaiteurs profiteurs ("Regarde au coin de la rue, fiston, si le clebs à trois pattes cavale à reculons" ...rien que le titre ! ...de Justin Hurle).

* Encore une flingueuse ! J'ai une prédilection certaine pour les femmes de caractère et celle-ci ne porte pas son petard caché sous ses jupes ! ("Cahen crépuscule" de Yaël-July Nahon).

* J'ai beaucoup goûté le réel talent de conteur de Jérôme Nédélec qui a su transposer une ambiance western dans la Bretagne moyenâgeuse...et je me suis délectée des dernières phrases qui concluent le récit ("Duel à Keralam").

* Une histoire bien dans l'esprit de ce festival ImagJn'ère et à l'humour sous-jacent : "Bounty Hunter" de Patrice Verry qui a planqué les Indiens dans une réserve sur une autre planète.

* ...et comme on dit parfois que la plus courte est aussi la meilleure...et que je me garde donc pour la fin : Jean-Hugues Villacampa, dans "Mars prey" menace de faire disparaître l'humanité sur Mars. Or, tant qu'il reste des "morceaux de choix"...les femmes peuvent s'y donner avec joie !



C'est, par conséquent, ce que j'ai fait avec la lecture de ces quests dans un lointain ou futur Far Ouest.



3,6/5
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La guitare de Bo Diddley

Arsène, un jeune basketteur vient de dérober une guitare dans une voiture.

Son copain Kobé, un musicien camerounais reconnaît l'instrument : c'est la fameuse guitare blue Hawaï faite sur mesure pour Bo Diddley mais cette célèbre gratte pourrait bien porter la poisse...

Marc Villard, a concocté un scénario blues sur mesure diablement rythmé qui fait bouger le popotin à toute une faune des quartiers chauds de Paname

qui leur tour venu gratouillent, revendent ou se refilent la guitare mythique.

Le roman noir de Marc Villard rend un bel hommage à cette grande star précurseur du rock'n'roll et inventeur du "jungle beat" si injustement méconnu.

En prime, on en ressort incollable sur ses standards célèbres comme" Who do you love" reprise en autre par les Doors...

La guitare de Bo Diddley est drôlement bien barré !
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Quand la ville mord

Je retrouve Marc Villard,

Dans ce mince volume cartonné;

Bâti comme une vieille série Noire,

La collection s'appelle Suite Noire,

Et pour noir c'est noir!

Mais c'est toujours halluciné

Quand la ville mord, un titre qui paraphrase le titre d'une vieille Série noire.

Je rejoins Marc Villard et ses personnages paumés, attachants, que la ville avale... la ville avec ses infections et sa faune sauvage, ses prédateurs et ses profiteurs: C'est Paris où Sara veut faire son trou et peindre. Sara, congolaise d'une histoire noire au destin âpre et dur.

Marc Villard ne traîne pas en route, pas le temps de larmoyer, pas le temps de s'apitoyer... juste de faire payer l'addition avec les intérêts à quelques cruels voyous ...Ça rime avec gourou, tiens, puis qu'il y en a un qui va manger gravement aussi!

Faut pas que je raconte tout de cette tranche de noir urbain, ce serait ballot!

À lire sans déplaisir si vous le trouvez.
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La guitare de Bo Diddley

Fouinant dans des bacs de bande dessinée à la recherche du dernier opus de Blast, je tombe sur une couverture typique de la collection Rivages\Casterman\ noir dont j’avais déjà lu les adaptations de « Shutter Island » ou de «Coronado ».



Faute de trouver le tome quatre de Blast, j’emprunte « La guitare de Bo Diddley » aux étranges couleurs bleues écrite par deux auteurs Chauzy et Marc Villard qui me sont totalement inconnus pour une fois.



Ellas Otha Bates McDaniel plus connu sous le nom de Bo Diddley est un bluesman et guitariste américain dont une de ses guitares, la Blue Hawai, devient l’objet si convoité de cette bande dessinée.



Lors de festivals au parc floral de Vincennes ou à Montrouge, j’ai eu la chance de découvrir des grands guitaristes comme John McLaughlin avec son groupe Shatki ou encore Biréli Lagrène avec le violoniste Didier Lockwood (1); mais je n’ai jamais vu ni écouté Bo Diddley qui est décédé en 2008.



Afin d’illustrer l’histoire de cette guitare bleue, je vous ai rapporté mot pour mot les paroles d’un texte de Goldman :



♫ « Quand la dose est trop lourde

Quand l'blues va un peu loin

J'prends ma guitare à la main

Et j'ai peur de rien » ♪



Petits voleurs, guitaristes, dealers, tueurs à gages, flics ripous, prostituées ou escros de tout bord vont tour à tour troquer, vendre, donner ou subtiliser la fameuse guitare, bleue et carrée, signée Bo Diddley. Une véritable malédiction… cette guitare !



A peine fait-on connaissance avec le basketteur-voleur Arsène que l’on découvre Alex une jeune guitariste camée chevauchant le pauvre Bob qui ne remettra pas de ce moment d’extase. Et ainsi de suite jusqu’au clou final où chacun des personnages, qui n’ont pas clamsé entre-temps, se retrouveront au …



A vous de deviner la suite ou de se procurer l’album pour connaitre la fin !



Dans cette bande dessinée de Marc Villard et de Jean-Christophe Chauzy, polar et blues cohabitent fatalement du début à la fin Ce tourbillon de personnages des bas fonds de Paris donne véritablement le tournis et n’est pas vraiment des plus faciles à suivre.



Malgré tout, la lecture est plaisante et on se laisse gentiment mener par cette guitare qui brûlera les mains de ses propriétaires successifs.



Si la guitare vous démange ou qu’elle vous gratte un petit peu, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à cet album guitaresque.





(1)Ces deux concerts figurent parmi les plus belles soirées de musique auxquelles j’ai eu la chance d’assister… De grands souvenirs !

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La mère noire

Deux auteurs, deux plumes, deux styles différents mais oh combien jubilatoires pour notre plus grand plaisir, malgré les sujets graves.

Deux parties, chacune étant le reflet de l'autre, chacune mettant en lumière ces personnages torturés par la vie qui aspire.

C'est tout à la fois caustique et lumineux et c'est franchement bien écrit ! Que demander de plus à une lecture qui aborde des sujets de société, parfois bien moroses...


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Le roi, sa femme et le petit prince

Marc Villard fait partie de la bande que je retrouve régulièrement (de Pouy, à Raynal en passant par Dessaint ,Oppel, Daeninckx etc …) . Et à chaque fois, c'est le plaisir assuré. Bienvenue dans le monde des truands sympathiques, car les personnages de Villard le sont tous. Entre humour et bons mots, ce road-movie très rock n'roll, ressemble au jeu du chat et de la souris. Les emmerdes s’abattent sur Alex (braquages foireux, découverte de son père biologique (et un tas d'embrouilles en surplus) , alors qu'il n'aspire qu'a passer du bon temps avec sa frangine Gui Gui qui du coup ne l'ai plus. Tout s'enchaine sur un rythme haletant,et sous une légèreté apparente c'est bien d'un drame qu'il s'agit. Vraiment très bon.
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La mère noire

Curieux roman que La Mère noire paru dans la Série noire, on se demande pourquoi : il ne s’agit ni d’un thriller, ni d’un polar, pas même d’un roman noir, je crois. Deux heures trente d’une lecture agréable, mais pas inoubliable. Deux écrivains se partagent ce bref roman de 145 pages dans lequel se succèdent trois différent narrateurs. La première partie (58 pages) écrite par Jean-Bernard Pouy est titrée « L’Art me ment ». Un père et sa fille s’y expriment à la première personne en alternance. Jean-Pierre, artiste peintre, qui réussit à vivre modestement de son travail, élève seul sa fille Clothilde depuis que sa mère est partie. Il explique à l’enfant qu’elle est en Inde et qu’elle avait besoin de s’éloigner. Clothilde l’accepte, mais mal : sa maman s’est tirée alors qu’elle avait six ans, il y a justement six ans. La mère envoie de temps en temps des cartes postales représentant des tableaux célèbres, signées uniquement d’un V pour Véro. La deuxième partie (74 pages) est écrite par Marc Villard. Un narrateur à la troisième personne va nous expliquer ce qui est arrivé à Véro depuis qu’elle a quitté son mari et sa fille, six ans auparavant. Une vraie galère !

***

J’ai retrouvé avec plaisir deux des écrivains du néo-polar français des années 70. J’étais restée fidèle à certains, mais j’avais lâché ces deux-là. Le vocabulaire, les jeux de mots, la vivacité des dialogues et la truculence de J.-B. Pouy me ravissent toujours, encore plus quand son propos se fait sérieux. Sa petite Clothilde, sorte de double de Zazie modernisée (elle est en train de lire le roman), m’a enchantée. En revanche, la dérive de Véro m’a moins touchée, peut-être parce que l’écriture de Marc Villard est beaucoup plus classique. L’engagement politique toujours présent chez les deux auteurs se traduit par leur besoin d’ancrer leurs intrigues dans des événements sociaux ou sociétaux. En vrac et sans égard à la chronologie du roman, il sera question d’un père élevant seule sa fille, d’une grève des cheminots, des violences policières, de la pauvreté, d’un braquage, de sans-abris, de soupe populaire, et d’autres aspects que je ne nommerai pas pour ne pas trop en dévoiler. Un bon petit roman qui se lit vite, mais qui me laisse un goût d’inachevé. Pauvre et courageuse petite Clothilde : les adultes aussi ont besoin de grandir…

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Rouge est ma couleur

Zoé, fille du commissaire Nolane, est en établissement psychiatrique, car elle a voulu tuer sa mère. Camée, elle est prête à payer de sa personne pour pouvoir avoir sa dose...

Ce cher commissaire Nolane fait équipe avec Carl Weissner depuis maintenant cinq ans au sein de la brigade des stups. Ils sont en planque pour serrer des trafiquants de drogue mais l'affaire tourne mal et Carl est tué sous les yeux de Nolane. Anéanti, il rentre chez lui et apprend que sa femme entretenait une liaison avec Carl... et qu'elle est partie. Il se retrouve seul, jusqu'au jour où Zoé, recouvrant sa liberté refait surface dans sa vie et compte bien l'aider à régler son enquête et savoir qui se cachait derrière ce trafic de came et pourquoi Carl a été tué...



Ce polar est une vrai réussite, tant au niveau graphique que scénaristique. Cet album est une histoire sombre, comme tout bon polar, et on est vite plongé dans l'univers de la nuit, de la drogue, des âmes un peu perdues...

Villard manipule des personnages très complexes, avec de fortes personnalités mais attachantes.

Un album plein de vie, de dynamisme où le répit est de courte durée..

Chauzy au dessin, un plaisir pour les yeux: des jeux de couleurs, des nuances très prononcées selon les humeurs, un trait expressif et noir.



Rouge est ma couleur, noir est cet album...
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Kebab palace

Kebab Palace est une nouvelle dont l’action se déroule dans une bourgade d’Alsace. Cécile et sa fille, Lucienne, 16 ans, dite Lulu essaient de vivre… Mais Cécile boit, beaucoup, toutes sortes d’alcools, et Lulu essaie de la soutenir. Elles trouvent près de leur lieu d’habitation, une jeune femme asiatique poignardée. Elles décident de tendre un piège à l’assassin…

L’histoire prend alors une tournure polar, et pourtant ce n’est pas l’objectif de Marc Villard qui à travers cette courte histoire, décrit un monde de misère, de détresse, de solitude, celle qui peut mener à des actions insensées. Je n’ai ni apprécié, ni détesté ce récit, trop court pour s’attacher aux

le fait qu’il n’y ait qu’une seule histoire ne m’a pas permis de l’envisager comme une nouvelle. Curieux !

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Les doigts rouges

Une histoire de meurtre et de tronçonneuse…très peu pour moi…Bien que ce ne soit que de l'ordre de la suspicion, et non fondé, ce genre de livre n'est pas adapté à mon sens à des enfants de 8-9 ans. Désolée, mais tous les enfants de cet âge là ne sont pas amateurs de ce genre d'histoires…et merci à la maîtresse pour les cauchemars qui en résultent !

Alors, classez moi dans la catégorie des mamans ringardes, j'assume, et je persiste : nos enfants ont bien davantage besoin de belles histoires, ou alors de contes, qui permettent de faire passer un message sans tomber dans le réalisme trop cru.
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Les doigts rouges

Un tout petit livre pour les enfants de 8-9 ans. Une première petite histoire à suspens...
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Pazuzu

A Paris, Myriam, une jeune malienne fait le tapin pour Hatem. Quand elle se découvre enceinte, elle décide de garder le bébé. Mais le souteneur ne veut pas en entendre parler. Il menace Myriam qui prend la fuite. Grâce à son amie Janis, elle trouve refuge dans un hôtel de Barbès et se met sous la protection d'Amine, un marabout africain qui lui offre une reproduction de Pazuzu, un démon protecteur des femmes enceintes.





Dans le cadre de leur collection Ekphrasis, les éditions Invenit propose à un écrivain d'imaginer un texte autour d'une oeuvre d'art. Pour cette courte nouvelle, Marc VILLARD s'est inspirée d'une statuette exposée au Louvre à Paris. Il s'agit d'une représentation de Pazuzu, créature démoniaque assyrienne datant du Ier millénaire avant J.C. Un corps d'homme recouvert d'écailles, une tête de dragon-serpent, une queue de scorpion et une paire d'ailes de rapace, tel est Pazuzu qui peut, selon les circonstances, attirer la maladie ou repousser les forces du mal. Pour Myriam, la prostituée qui veut se laisser une chance d'être mère, le Pazuzu saura intervenir de manière inattendue et bénéfique.

Marc VILLARD a brillamment relevé le défi et livre un récif vif et enlevé qui ballade le lecteur dans un quartier pittoresque de Paris où les marabouts savent tirer le meilleur partis des talismans et autres grigris.
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Personne n'en sortira vivant

Marc Villard, prince de la littérature "Noire de France", offre onze diamants au lecteur amateur de corsé.

La saveur est amère à qui sait l'apprécier. le sordide côtoie sans vergogne, dans une réalité de tous les possibles, l'innocence et des fragrances de grâce que peut sublimer la musique âpre et profonde.

Car Marc Villard fait résonner ses mots et connaît la musique.

Il y a, dans ces onze pièces, des morts, des rédemptions, des horreurs...de tout pour faire un monde que chacun quitte ou affronte comme il peut avec panache ou en toute médiocrité.

Il y a même, tenez-vous bien, de la Dolce Vita et une moitié de Blues Brothers!

Tout de même!
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Ciel de réglisse

Figure emblématique du roman noir français, Marc Villard a d’abord été un des pionniers du néo-polar avant de s’affirmer comme un fantastique nouvelliste à l’égal des plus grands (Frédéric H. Fajardie, Fredric Brown, Raymond Carver). Un texte de Marc Villard, c’est avant tout une atmosphère souvent nocturne et pesante, légèrement angoissante. Et puis l’auteur introduit une situation un peu menaçante et un personnage plus ou moins à la dérive tout en nimbant l’ensemble d’une envoutante ambiance musicale entre jazz et rock.

Son dernier recueil propose deux courts romans, le premier « En danseuse », s’accroche aux pas d’une livreuse à vélo qui aide des réfugiés Syriens tandis que « Ciel de Réglisse » qui donne son titre au recueil évoque l’histoire d’un chercheur en énergie nouvelle au Nouveau-Mexique dont le couple se délite. Il trouve du réconfort auprès d’une artiste indienne mais se met en danger pour pouvoir l’aider.

Six nouvelles représentatives de l’immense talent de Marc Villard complètent ce recueil. A Paris, un trompettiste est confronté à des petits dealers de quartier et accepte un plan foireux tandis qu’un saxophoniste malade se fait dérober son instrument par une prostituée chinoise. A Barcelone, un imprésario de jazz se fait rouler par une harmoniciste de quinze ans pendant qu’un pianiste trentenaire séduit la femme d’un truand et s’offre une nuit mortelle. Dans le sud de la France, un guitariste rock écume sans succès les bars du coin et à Bruxelles, une accordéoniste habitée fête à sa manière la Saint Valentin et finit en prison en compagnie de prostituées.
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La mère noire

Ce livre est écrit à quatre mains par Jean-Bernard Pouy et Marc Villard.

Première partie (Pouy) : depuis le départ de sa mère, Clotilde, adolescente, vit avec son père, peintre.

Le style est léger avec de l’humour, Clotilde est une adolescente rebelle.

Mais ils se retrouvent dans un train de manifestants et l’épisode tourne mal…

Deuxième partie (Villard) : on découvre la mère qui est en fait dans une maison de repos / hôpital de jour, dans le Sud, suite à des problèmes sociaux et psychiatriques.

Là on est dans une ambiance plus noire autour de vies marginales.



L’ensemble s’imbrique (plus ou moins bien) et compose un roman où se mêlent tendresse pour les personnages et constat de la difficulté de vivre…

Je suis d'habitude une inconditionnelle de Pouy, et j’ai aussi lu de très bons livres de Marc Villard, là j’avoue que je suis restée un peu sur ma faim…

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Les biffins

Sorti en janvier 2018 aux Editions Joëlle Losfeld, "Les biffins" de Marc Villard raconte l'errance des déclassés, des marginaux et autres laissés pour compte dans un Paris underground à travers la véirée d'une jeune travailleur social qui officie dans un samu social.

Le QG de Cécile, c'est les quartiers populaires de Paris : le Paname des marges, (le Carré des Biffins de la Porte Montmartre et Barbès qui donne son titre au roman) et sa périphérie proche font l'objet d'un roman bref et puissant pour un roman policier particulièrement urbain, rythmé et dans une tension assez constante.



Grâce à cette galerie de portraits vraiment bien aiguisés, le novelliste Marc Villard nous fait entrer dans le cercle restreint de ceux qui vivent à côté avec une fiction proche du documentaire, avec une approche et un parti pris assez proche de celle de Patrick Declerck.l'auteur des Naufragés.



Un roman certes sans grosse intrigue mais qui témoigne parfaitement de l'activité ô combien nécessaire de tous ces travailleurs sociaux et tous ceux qui traquent la misère et l'errance.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Star Ouest

Comme chaque année depuis 2011, l’organisation du salon ImaJn’ère d’Angers accompagne son événement annuel d’une anthologie officielle sous forme de déclinaisons SFFF et polar du thème choisi et mêle une sélection d’auteurs confirmés, de semi-amateurs issus de l’association ImaJn’ère et d’auteurs choisis à partir d’un concours. Pour l’édition 2015, le thème plongeait le visiteur et donc le lecteur dans l’ambiance western dérivée à toutes les sauces. Pour changer des analyses « nouvelle par nouvelle » pour des nombreuses anthologies déjà critiquées, nous suivrons un cheminement légèrement différent.



Du côté des auteurs reconnus, retenons d’abord Marc Villard qui nous concocte, en ouverture de l’anthologie, une nouvelle classique mais tendue (« Juarez 1911 »), qui donne sacrément le ton de l’ouvrage. Et qui donc le clôt ? Ni plus, ni plus, que le duo d’auteurs, à la ville comme à l’écriture, Sara Doke et Yal Ayerdhal (qui nous a malheureusement quitté peu de temps après) : ils nous livrent « La Nuit de la Calamitaine », courte nouvelle choc dans un style peut-être plus léger qu’à l’habitude. Mais surtout, parlons un peu de Jeanne-A Debats, qui nous propose avec « Mosquito Toast » une nouvelle aventure de son fameux vampire, Navarre ! Perdu, esseulé et surtout soumis à de dangereuses rencontres, lui aussi il nous livre sa vision du Far West, avec forcément un arrière-goût sanglant. Certains auteurs moins connus, comme Robert Darvel, Brice Tarvel ou Arnaud Cuidet, ont pris leurs habitudes dans les anthologies ImaJn’ère, mais je retiens une nouvelle fois Jérôme Verschueren avec son « Inadaptée » qui penche comme toujours sur des scénarios « biologiques » disons, où le corps est touché, doit réagir presque à l’instinct, et en plus, ce coup-ci, avec une héroïne qui envoie. De plus, les membres de l’association organisatrice ImaJn’ère mettent la main à la pâte : Jean-Hugues Villacampa, Justin Hurle et Pierre-Marie Soncarrieu, mais aussi Patrice Verry et Sylvie-Jeanne Bretaud qui ont, cependant, déjà été publiés auparavant. Ils sont accompagnés des lauréats du concours organisé par appel à textes.

D’un point de vue général, l’anthologie est bien cohérente et le lecteur cerne l’intérêt d’un tel thème dans les littératures de l’imaginaire. Toutefois, cela pose fondamentalement la question « qu’est-ce que sont donc les codes du western ? ». En effet, nous restons ici énormément dans le grand classique « village désert – un shérif esseulé – une vengeance à accomplir – duel au pistolet ». Nous pouvons quand même regretter de ne pas avoir davantage rencontré d’aventuriers plus exotiques (rien que les « Indiens » se font rares), d’explorations aériennes ou de duels avec autre chose que de simples Smith&Wesson. On peut dire beaucoup de choses déplaisantes de la couverture de Gilles Francescano, mais elle fait au moins attendre aux lecteurs des rencontres façon « Cowboys et envahisseurs » (le film de Jon Favreau).



Star Ouest est donc une anthologie somme toute classique. Elle est loin d’être exempte de tout défaut, toutefois elle est bien utile pour se replonger dans un thème comme le western qui revient progressivement en vogue et se démarque par sa cohérence. Avec une nouvelle par soir, cette anthologie vous fera le mois ou presque ! Ce sera parfait pour des lectures thématiques.

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Ping-pong

Tout l’intérêt de ce bouquin tient dans son originalité.

Marc Villard a écrit treize nouvelles puis a demandé à Jean-Bernard Pouy d’en écrire douze autres, qu’il devait insérer et lier aux siennes. Parfois, le lien entre ces nouvelles ne tient pas à grand-chose : un cd écouté, un lieu, un personnage narrateur d’une nouvelle qui sera entraperçu dans l’histoire d’après, etc.

Mais le même leitmotiv : des textes très courts (de trois à cinq pages), des histoires noires, sombres, ironiques, où on y croise des voleurs, drogués, paumés... Des histoires qui finissent parfois mal, des histoires sur la réalité cruelle de la vie, des histoires mordantes certes mais où la sensibilité ne manque pas.

Force est de constater qu’ils ont de l’imagination ces deux-là puisqu’on se laisse surprendre. On se prend au jeu, à leur liberté narrative (le choix de certains narrateurs sont étonnants…), on s’amuse de ce « ping-pong » entre les deux auteurs, de ces rebondissements rapides, rythmés, très rock.

Et on reprendrait bien un peu de cadavres exquis pour le dessert.

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