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Critiques de Marc Villard (234)
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Les doigts rouges

Un petit roman policier pour les enfants. Comment les apparences trompeuses font que Ricky imagine le pire.
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La porte de derrière

J'ai vu apparaître le nom de Marc Villard dans des revues de poésie ( plutôt confidentielles comme Jungle ou Mai hors saison), avant qu'il n'écrive des romans. Je ne pensais pas qu'un jour je lirais de lui un polar .

Un polar de bonne facture, de surcroit, qui me faisait oublier tous ces navets ingurgités (voir mes critiques) bien trop souvent.

Un bon moment de lecture ! pour les amateurs du genre ou pour bien commencer, pour les autres...
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Elles sont folles de mon corps

C'est du Jean-Paul Dubois puissance 10. Magnifique!
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Sharon Tate ne verra pas Altamont

Tableau d'une époque, d'un monde, dressé rapidement, efficacement. Ton narratif, vif, non sans la petite distance ironique indispensable pour rendre supportable et vivant son sujet. Et l'émotion vient.
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J'aurais voulu être un type bien

Romancier (polars) et scénariste, Marc Villard propose ici des "nouvelles à caractère autobiographique". Cela n'a l'air de rien , dit comme cela, mais c'est une réelle réussite qui se dévore d'un coup. Dans ces petits textes bourrés d'humour ou de nostalgie, de dérision ou de rêveries, sans chronologie particulière, se dessine le portrait de l'enfant Marc Villard, sa famille, ses amours, les deuils (magnifique "Je reviendrai"), ainsi que sa vie professionnelle de scénariste et d'écrivain.
Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Petite mort sortie Rambuteau

Dan est flic. Mais surtout, Dan est drogué, à bout, sur le fil. Marié et père, son obsession c’est pourtant Joss, une prostitué qu’il a dans la peau. Et son métier aussi, qu’il envisage de façon un peu extrême. Oscar, lui, est musicien. Drogué aussi, il erre de club de jazz en en bouiboui pour essayer de trouver un petit contrat et pouvoir continuer à assouvir son vice pour l’alcool et la drogue. Un meurtre. Un meurtre de plus pour les flics, mais le meurtre qui va faire basculer Dan, car c’est Joss cette fois qui a été assassinée. Et les routes de Dan et Oscar vont se croiser. Certainement pas pour le meilleur…



Ce n’est pas une promenade de santé que nous emmène faire Marc Villard. Récit court et sombre, noir comme une nuit sans lune. Les phrases claquent comme des lumières stroboscopiques. On fait l’économie de mots et ne reste que l’essentiel, ceux qui permettent d’exprimer un besoin primaire et immédiat. Le reste est superflu dans ces bas-fonds où la pensée cohérente ne semble pas possible, tant la fatigue est grande, la lassitude présente et l’espoir inexistant.

(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/pet..
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Les biffins

Un incendie à Barbès, cinq mort. Cécile a pu sauver un SDF mais elle en a marre du Samu social. Cela fait un an qu’elle a retrouvé et reperdu Bird, son père. Alors elle va passer à autre chose. Elle a un nouveau boulot, dans le social, ça ne manque pas à Paris. Dans le labyrinthe des rues dont Marc Villard connait le moindre recoin, il y a toujours de l’aide à apporter à ceux qui manquent de tout et tentent de s’en sortir.



Cécile va travailler au carré des biffins. Cela ressemble à une improbable jungle mais c’est en fait un lieu de vie avec ses règles où les laissés pour compte offrent à la vente tout ce qui a déjà servi, que de la seconde main. Chaque week-end la biffe bat son plein sous le pont du périph’ de la porte Montmartre dans le prolongement des puces de Saint-Ouen. Les biffins officiels ont des emplacements réservés moyennant le respect de règles strictes. Cécile aura du travail, il faut faire la police car les vendeurs à la sauvette essaient en permanence de choper des espaces. Il faut aussi s’occuper des enfants et surtout panser de multiples plaies sociales. Marc Villard est un guide fabuleux, trouvant les mots justes pour décrire cette misère, une pointe d’émotion, beaucoup de lucidité sans jamais juger.



Cécile veut aider Nadia, une vendeuse toujours triste, silencieuse, souvent absente, peut-être malade. Et puis elle est rattrapé par l’incendie de Barbès, le SDF qu’elle a sauvé des flammes est mort de manière suspecte. Aurait-il été le témoin d’un incendie criminel ?



Il y a de tout dans ce grand roman ( même s’il ne compte que 110 pages ). Une touche de polar, beaucoup d’humanité et d’émotion et une bonne dose de réalité sociale que l’on comprend mieux tellement Marc Villard en parle bien, avec légèreté lorsque des situations prêtent à sourire ou avec gravité lorsque les évènements l’imposent. Ses portraits sont ceux de gens simples, décrits avec des mots simples et cela fait vrai.



Marc VILLARD – Les biffins . Parution en février 2018 , Joelle Losfeld Éditions . ISBN 978-2-07-274857-8 .
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Barbès trilogie

En 2019 les Éditions Gallimard ont publié en un seul volume les trois romans que Marc Villard avait consacré au quartier parisien de Barbès. Le premier est intitulé « Rebelles de la nuit » et a été édité en 1987. Le deuxième est intitulé « La porte de derrière » et a été édité en 1993. En 2006, parait le troisième titre, « Quand la ville mord ». Vingt ans de vie dans les rues de Barbès.



« Rebelles de la nuit » ( 1987 ). Africains du Nord, Black et européens se côtoient à Barbès. C’est dans cet univers cosmopolite que travaille Jacques Tramson l’éducateur de rue. Tout le monde le connait et l’appelle Tram. Presque trois ans qu’il est là pour le matin réveiller les jeunes afin qu’ils puissent embaucher à l’heure, trouver des petits boulots à des adolescentes et éviter qu’un mac ne leur mette le grapin dessus. Pour les jeunes de Barbès, le vie se résume à la débrouille et ils ont bien besoin de l’aide de Tram pour ne pas tomber dans le crime, le trafic de drogue a besoin de dealers, la prostitution a besoin de jeunes corps. Et les tentations sont nombreuses, la tricherie aux jeux, les combats clandestins de chiens ont remplacé l’école et sont autant de chemins vers la violence. L’équilibre est fragile, chaque rue a ses règles et quelques religieux arrivent tant bien que mal à distiller un peu de justice et l’aide de Tramson n’est pas de trop. Educateur de rue, c’est bien le seul lien ténu et officieux qui relie ce quartier à quelques lambeaux de légalité.



Tramson voudrait retrouver le jeune Fred. Son frère, un musicien, est sans nouvelles et le temps presse pour le retrouver car Fred a un contrat aux fesses. Tramson devient détective, il est arrivé trop tard pour sauver Fred et il veut démasquer celui qui a commandité le meurtre. Ses rencontres sont instructives, une phrase de Marc Villard m’a marqué : « Ils vivaient, pour la plupart, à six ou sept dans des appartements minuscules où le conflit des générations s’exacerbait entre des parents exilés et leurs enfants nés en France et trop bien convertis aux vices occidentaux ». Le lecteur déambule dans Barbès mais d’autres noms sont autant évocateurs : Château-Rouge, La Goutte d’Or, Rochechouart, Marcadet, Poissonniers …



« La porte de derrière » ( 1993 ). Cinq – six années ont passé. Tramson est toujours là, le lecteur retrouve aussi Farida croisée dans le premier roman et devenue dealeuse. Elle a 21 ans. Le hasch et les amphés, c’est terminé. Désormais c’est le crack. Le crack, c’est l’horreur, le poison des pauvres, cinquante francs le tube. Nasser est une de ses victimes mais c’est Farida qui l’a tué. Elle se retrouve traquée et pas seulement par la police. Il y a eu des bouleversements depuis le « premier Barbès ». Il y a davantage de flics, réglos ou pas. Moins d’éducateurs ? Peut-être, en tout cas Tram est moins présent dans ce roman. Il y a des graffeurs comme l’attachant Stevie. Stevie est un rayon de lumière dans ce récit noir et gangréné par la violence. Il y a beaucoup de musique dans cet histoire, moins de reggae mais plus de raï et déjà du rap.



« Quand la ville mord » ( 2006 ). Sept ans après le deuxième roman, année 2005. Barbès a encore changé. Tramson a quitté la DDASS pour le milieu associatif. Il y a l’immigration clandestine. Sara arrive du Congo. Elle est sans papier mais elle a un rêve, Paris. A Barbès, elle n’a pas de logement mais un squat. La soupe est servie à Saint Eustache. Sara n’a pas d’emploi mais un boulot, elle vend des galettes de crack. Mais cela ne lui rapporte rien alors elle fait le tapin. Sara a un rêve : dessiner, peindre, les Beaux-Arts. Elle est douée. Mais ce n’est pas si simple à Barbès, les Blacks exploitent les Blacks. Il faut se défendre et parfois il faut tuer. Sara va tuer. Le sida tue aussi. Les flics expulsent les familles sous les yeux effarés de leurs enfants rentrant de l’école. Pour raconter ces vies sans avenir, Marc Villard se fait poète. C’est envoutant. C'est également alerte comme l'envi de vivre de Sara.



Presque vingt ans de la vie à Barbès ont défilé. L’auteur raconte de belle manière des histoires simples, émouvantes et tragiques avec des personnages attachants ou violents. En vingt ans le crime n’a fait que renforcer sa place mais n’a jamais réussi à affaiblir l’espoir des gens de Barbès.



Marc VILLARD – Barbès trilogie. Parution le 3 octobre 2019, Éditions Gallimard, collection Série Noire. ISBN 9782072828874.
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La mère noire

Deux récits, deux nouvelles, presque deux novellas. Au final, un roman qui raconte quelques mois de la vie de Véro et Jean-Pierre et de leur fille Cloclo. C'est pas simple dans cette famille, Véro est partie laissant seuls le père et la fille. Jean-Bernard Pouy nous parle de Jean-Pierre et de Cloclo. Puis Marc Villard nous apprend ce que Véro est devenue.



Quelques mois de la vie de Jean-Pierre et de sa fille Cloclo. Elle est en cinquième. C'est peut-être le départ de sa mère qui lui a forgé une si belle personnalité, une franchise si naturelle et un humour si craquant lorsqu'elle raconte au lecteur ses vacances en Bretagne où elle retrouve ses poules et son coq. Elle est attendrissante lorsqu'elle parle de ses copines et elle m'a bien fait rire lorsqu'elle observe de sympathiques grévistes de la SNCF. Jean-Pierre est un papa sympa, complice avec sa fille, on le sent ébranlé par le départ de sa femme mais il n'en laisse rien paraître. Jean-Pierre est aussi narrateur, il nous présente son travail de peintre ( dans l'art ) et on apprend qu'il reçoit régulièrement des cartes postale de son ex-compagne, des reproductions de tableaux. Il dit qu'elle est en Inde.



Avec Jean-Bernard Pouy le lecteur s'amuse bien, il rit à ses bons mots. Parfois on pense à Zazie dans la métro. Mais Cloclo et son papinou, ils sont dans le train, il y a grève et ça va mal tourner, la faute aux gendarmes.

Véro après avoir quitté le domicile conjugal n'a pas vécu en dilettante sur les plages indiennes. On s'en doute bien. Marc Villard nous fait le récit de six années d'absence, six années noires, tristes et tragiques. Elle côtoie toute la misère du monde jusqu'à devenir dingue de solitude. Véro est aussi artiste, elle écrit des poèmes, un peu spéciaux. Avec elle, l'art est triste.



Jean-Bernard Pouy et Marc Villard. Quel duo ! Quelle manière de raconter des histoires ! C'est érudit, tendre et lucide. J'en suis ressorti tout retourné. Ravi et triste à la fois.



Pouy / Villard : La mère noire. Parution le 11 février 2021 dans la collection Série Noire, chez Gallimard. ISBN 978-2-07-291637-3 .




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La mère noire

Je suis une fan inconditionnelle de Jean Bernard Pouy depuis au moins 3 décennies, et quand j'ai vu qu'il avait collaboré avec Marc Villard, j'ai glissé illico ce roman dans ma liseuse ! 



La première partie de ce roman nous conte l'histoire de Clotilde, une préadolescente de 11 ans, qui vit à Paris avec son père, artiste peintre, depuis que sa mère les a quittés pour se réaliser et vivre dans un ashram en Inde, 5ans auparavant. Un peu rebelle, excellente élève, elle s'est prise de passion pour les poules et leur coq, Balladur, qui vivent dans leur 'maison de campagne - ancienne micro gare' en Bretagne, et dont un voisin s'occupent en leur absence.



An vacances dans leur paradis campagnard, leur quotidien est bouleversé quand un TGV s'y arrête, rempli de gilets jaunes qui s'en allaient en guerre à Rennes. La suite de l'histoire sera bien moins calme !



La deuxième partie du livre est le récit de Véro, qui n'est pas du tout partie en Inde, mais dans le Sud de la France. Débordée par la conjugalité et la parentalité, elle s'est envolée au bras d'un amant, pour grappiller quelques semaines de bonheur avant la chute suivie d'une lente reconstruction.



Un roman somme toute inégal, même si j'ai été fortement emballée par la première partie, tant par le père qui se démène pour élever et protéger sa fille tout en grapillant du temps pour avancer sur ses toiles, que pour la fille au caractère bien trempé mais qui sait déjà, à 11 ans, ménager ses arrières en se rebellant oui ... mais en assurant l'excellence scolaire ! 



La seconde partie m'a vite lassée, dans la mesure où je n'ai pas été en mesure de ressentir une quelconque empathie pour cette mère à la dérive.



Dommage ...



N'empêche, que je sais déjà que je ne résisterai pas au prochain roman de Jean Bernard Pouy ! 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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La mère noire

Dans la première partie, on fait la connaissance de Jean-Pierre et Cloclo sa fille, qui vivent tous les deux depuis que Véro la maman est partie 6 ans plus tot. Ils partent en vacances en Bretagne dans une gare désaffectée où Clotilde retrouve ses poules et son coq prénommé Balladur.



Ils vont se retrouver embarqués dans une manif qui tourne mal, Clotilde est blessée. Un jour en rentrant de l'école, elle découvre que sa mère est revenue. Elle n'est jamais partie en Inde mais a passé quelques années en maison de repos. Clotilde a du mal avec cette nouvelle réalité.



Dans la deuxième partie, Marc Villard s'attache au personnage de Véro, les raisons de son départ et ce qui l'a amené à rester en maison de repos.



J'ai beaucoup aimé le personnage de Clotilde qui du haut de ses 11 ans est très mature et essaie de faire sortir son père de son traintrain quotidien. Elle aime lire et on la découvre avec le roman Zazie dans le métro, et c'est exactement à Zazie que j'ai pensé en voyant Clotilde.



Les deux auteurs nous livre une histoire sociétale dénonçant la loi du fric, la pauvreté, comment des gens normaux plaquent tout pour se trouver.



Le seul reproche que je peux faire est que le roman est un peu court, j'aurais bien voulu passer plus de temps avec Cloclo.
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Tango flamand

Une petite bande dessinée qui a su me mené sur les lieux de mon enfance.

Tirée du coffret "Les petits polar du monde 2014", ce texte ne déroge pas au thème de l'année c'est une pur invitations au voyage dans le crime, avec pour cadre des lieux de villégiature. Et le texte de Marc Villard colle parfaitement au dessin de Jean-Christophe Chauzy


Lien : https://collectifpolar.com/
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Juarez 1911

Délaissant Barbès Marc Villard nous emmène à Juarez petite ville à la frontière américano-mexicaine pour un western doublé d'une aventure sentimentale sur fond de révolution.

Marc Villard plonge un Américain fauché au coeur des combats auxquels il ne participe pas . Il s'agit d'une nouvelle d'une vingtaine de pages qui se lit vite et ouvre de nouveaux horizons à Villard qui situe souvent ses récits à Paris .

Idéal pour appréhender l'univers de cet écrivain plein de talent .
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La pierre noire

Il ne s'agit pas ici d'un roman mais d'une nouvelle . Andy Parker est infirmier et il dresse à la pierre noire le portrait de ses patients . Il dessine ainsi les morts qu'il croise dans son service . Et puis un jour débarque Lady Day en personne dépendante à l'alcool et à l'héroïne.

Marc Villard grand amateur de jazz dépeint en peu de pages les derniers jours d'une icône de la musique.

A lire en écoutant "Tell me more and more..." ou "All for me"
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Les doigts rouges

Ce livre est plein de suspens.

Il parle d 'un enfant qui voit son frère avec les doigts rouges .



Les doigts rouges
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Terre promise

Pour échapper à une galère persistante, deux jeunes de Barbès prennent le bus pour Londres, l’estomac repréhensible, et changent de vie sans même le savoir. Cruel et paradoxalement poétique.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/12/15/note-de-lecture-terre-promise-marc-villard/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Femmes en colère

Ces deux dernières années ont été marquées par la montée en puissance et la radicalisation des femmes en colère. Des Pussy Riot aux Femen, elles investissent la musique, défilent à moitié nues, se badigeonnent le corps de slogans ou marchent pour venger leurs enfants morts. Aux lourdes organisations masculines, les femmes préfèrent les opérations commando. Quatre écrivains se penchent sur des femmes qui se réaffirment.

Des nouvelles noires qui ont pour héroïnes des femmes qui relèvent la tête, qui tente de maîtriser le cours de leur destin, des femmes en colère.

Politiques chez Didier Daeninckx, revancharde avec Marcus Malte, éprise de justice en compagnie de Dominique Sylvain ou hébétée chez Marc Villard, elles avancent pour affirmer leur existence et redonner du sens à leur vie.

4 nouvelles, 4 auteurs, 4 styles. Et bizarrement une seule femme parmi ces 4 écrivains. Femme en colère est un petit coffret qui réunit 4 grandes plumes de noir français. Il y a là :

Dominique Sylvain avec Disparitions,

Didier Daeninckx avec La sueur d'une vie,

Marcus Malte avec Tamara, suite et fin

et Marc Villard avec Kebab palace.

4 très beaux textes qu'il faut découvrir de toute urgence sur des sujets brûlant qui malheureusement restent d'actualité .

4 magnifique nouvelles noires et chez noir
Lien : https://collectifpolar.com/
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Barbès trilogie

Entre 1987 et 2006, Paris 18ème côté Barbès, à proximité des puces de Saint-Ouen et de la Goutte d’Or, un quartier éloigné des guides touristiques. En revanche, dans ce quartier, proche de Montmartre, des musées et des artistes, une population y vit : immigrés sans statut et sans emploi, familles pauvres ou appauvries par les accidents de la vie, personnes affaiblies par la faim, le froid, la peur et les jours sans lendemain. L’économie souterraine et le marché du crime proposent une activité régulière.

« Barbès trilogie » rassemble trois romans noirs de Marc Villard aux titres évocateurs : Rebelles de la nuit, La porte de derrière et Quand la ville mord. Cette description de cette partie du 18ème n’est donc pas celle d’une provinciale émue par tant de misère, mais celle de l’auteur à travers ces trois tableaux.

Dans chacun sont mis en scène les mêmes acteurs -quand ils sont encore vivants entre un roman et l’autre- qui, en réalité forment un grand réseau, montrant à la fois le meilleur mais surtout le pire.



Jacques Tramson, personnage principal, éducateur de rue, ne se laisse pas diriger par des codes quasi sectaires, lui qui est chargé de protéger des mineurs égarés ou en voie de l’être. Pour apporter de l’aide voire pour sauver des vies, il faut comprendre les méandres du milieu, voire s’immiscer ou carrément s’ingérer dans l’organisation du commerce de la drogue ou des corps. Ceci implique de nombreuses rencontres qui, dans ce contexte de violence quotidienne et généralisée, peuvent être porteuses de trahison mais aussi vectrices d’amour et d’amitié.



En participant à la masse critique d’octobre, j’ai choisi de dévier ma trajectoire habituelle de lecture pour me « polariser »… Je ne change pas mon fusil d’épaule, je déteste la violence même en fiction. Dire que je sois restée impassible sur cette trilogie serait faux. Au fur et à mesure de la lecture, des meurtres et autres viols, je me suis attachée à certains personnages, qu’ils soient éducateur, flic ou victime.

Par ailleurs, l’image du 18ème arrondissement parisien sous cette plume acérée de circonstance invite forcément à la réflexion sur les multiples politiques de lutte contre la misère sociale et sur la distance existant entre discours et réalité de terrain. Bref, c’est le reflet du malaise d’une société.



Ceci dit, cette trilogie ne déroge pas à ma frilosité envers le polar notamment pour la régularité du schéma de construction: le fait dans son contexte, l’enquête, le coupable, la vengeance… j’en oublie le suspens ! Je reconnais cependant que l’écriture de Marc Villard n’est pas que le reflet de la brutalité, mais insère de temps en temps, judicieusement, un petit souffle de … « poésie ? ».



Merci à Babelio et aux éditions Gallimard de m’avoir extrait de mon confort littéraire. Nul doute que les stations Barbès- Rochechouart, Blanche et autres me ramèneront à cette lecture.








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Corvette de nuit

Marc Villard est un auteur né en 1947 qui s'est essayé à l'art plastique, à la poésie « beatnik » (je ne savais même pas que cela existait), et qui est un lecteur assidu d'écrivains de la « Série Noire » des éditions Gallimard et féru de Rock N' Roll.



L'homme se lance dans l'écriture de romans et, très vite, incorpore la fameuse « Série Noire » avec ce titre : « Corvette de nuit ».



Sans être son premier roman (il s'agit du troisième), ni son premier polar (il s'agit du second), « Corvette de nuit » semble comme une oeuvre liminaire dans la bibliographie de Marc Villard.



Rien d'étonnant alors que l'auteur semble y avoir mis beaucoup de lui, de ses aspirations, de ses phobies, de ses obsessions.



Effectivement, le récit narré à la première personne conte les mésaventures d'un artiste peintre qui a du mal à éclore après avoir passé une adolescence à rêver de gloire et de sueur sur les scènes rock.



Trente-cinq ans et toutes ses dents, Harry vivote de sa peinture, d'amour (avec Anna) et de whisky.



Un jour, il apprend à la radio le meurtre d'une jeune femme dans un hôtel, tuée d'un coup de couteau. Le principal suspect serait un dénommé Danny Waxman, un ancien chanteur de rock qui se serait évaporé dans la nature.



Il n'en suffit pas plus pour que sa vie bascule dans le passé, 15 ans auparavant, quand, adolescent, il était sous le charme de Danny Waxman, chanteur de rock fonceur, et qu'il faisait parti de son groupe en tant que batteur.



Harry décide alors de partir sur les traces de Danny, plus pour retrouver un sens à sa vie, que pour l'innocenter. Pour ce faire, il va retourner dans la ville de sa jeunesse et plonger dans une terrible nostalgie qui va se heurter à la réalité de l'instant présent.



Tout le monde a changé, lui, les autres membres du groupe, la vie, la ville, la société... mais pas Danny, tant, pour tous, il est demeuré dans l'idéal de l'époque, sorte d'icone d'une jeunesse, symbole d'une vie d'insouscience.



Je n'ai pas lu beaucoup de romans de Marc Villard, en fait, celui-ci est le second, après « Le roi, sa femme et la petit prince » mais les deux romans, de six ans d'écart, offrent de nombreuses similitudes. D'abord, la narration à la première personne (si je me souviens bien), la nostalgie, le Rock N' Roll, l'asile psychiatrique, le voyage initiatique (ou nostalgique), la poésie, l'insoucience de la jeunesse que l'on perd en vieillissant...



Ces thèmes étaient présents dans « Le roi, sa femme et le petit prince » et le sont déjà ici, avec un accent supplémentaire sur la nostalgie. D'ailleurs, si l'ensemble sombre dans la nostalgie, l'auteur ne livre pas une nostalgie féérique, idyllique, fantasmée, mais plutôt une nostalgie poisseuse, assez sombre, bien qu'elle suscite tout de même des regrets.



C'est donc un combat complexe où le passé et le présent se mélangent tant dans leur noirceur, leur pessimisme mais duquel sort vainqueur par K.O. le passé, sans que l'on sache exactement pourquoi, tant la vie actuelle du personnage semble bien plus satisfaisante que celle passée.



Il est notion de vénération de ce personnage de rockeur de la part de Harry, d'une vénération proche de l'amour, mais un amour dénué de désir physique auquel se substitue un désir psychique. Et, pourtant la vie actuelle et passée de Danny Waxman n'a rien d'envieuse si ce n'est cette insolence et cette liberté qui se révèle être la pire des prisons.



Ultra court roman, moins de 22 000 mots, qui se suffit à lui-même puisque l'auteur nous livre tout ce qu'il a à vomir, terme utilisé sciemment tant on a l'impression que Marc Villard se livre à une introspection à travers cet ouvrage. Cet effet est peut-être trompeur et peut n'être dû qu'à une réelle capacité de l'auteur à se fondre dans l'esprit du personnage, mais l'ensemble sonne tellement vrai que la nostalgie et les regrets énoncés par Harry eussent pu tout aussi bien sortir de la bouche de Marc Villard lors d'une consultation chez un psychiatre.



Mais faisons fi de toute psychologie de comptoir pour prendre le roman pour ce qu'il est avant tout : un très bon et très court roman (oui, 22 000 mots, même pour la « Série Noire », c'est très court) évoquant une nostalgie parfois déraisonnée de l'insoucience de la jeunesse et la passion tout aussi irraisonnée pour les personnages jusqu'auboutistes qui vivent à toute allure et meurent plus vite encore.



Au final, un excellent roman empreint de poésie, de nostalgie, de rock, et qui s'achève sur une scène finale qui surprend, ouvre de horizons et donne tout son sens au titre jusque là énigmatique.
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Pazuzu

Pazuzu, est une divinité assyrienne protectrice et maléfique à la fois.

Pour protéger Myriam, prostituée malienne, le professeur-marabout Amine lui offre une reproduction de cette divinité.

En peu de pages, peu de mots dans un style efficace et percutant, Marc Villard nous entraîne dans ce monde interlope du nord de Paris, entre macs et filles des boulevards extérieurs, routiers exténués et hôtels borgnes.

Une longue nouvelle qui vaut bien plus que de longs romans verbeux

Un écrivain de la même veine que Guy de Maupassant ...
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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