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Critiques de Marcel Pagnol (1366)
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La gloire de mon père

Moment de lecture délicieux qui prolonge l'été, qui fait renaître l'enfance, qui ravive des odeurs de garrigue et de chaleurs du soir, qui évoque la simplicité, qui convoque la bienveillance, qui fait naître le sourire, un sourire qui dure comme un moment d'éternité. Magique!
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Jean de Florette

Époustouflant roman, magistral récit !



Dans les collines d'Aubagne recuites au soleil ardent du Sud, entre les pinèdes et les oliveraies, dans les parfums de la sèche garrigue, le village des Bastides Blanches cache de son mieux ses maisons et ses fermes. L’ancestral terroir est impénétrable au progrès, aux étrangers et à tout ce qui n'est pas issu de ses traditions et de son sol. Or vint à passer un homme de la ville, Jean Cadoret, bossu, utopiste, entreprenant, différent. Ses intérêts - pourtant bien légitimes puisqu'il hérite de sa propriété - créent un conflit d'intérêt avec son voisin Ugolin qui rêvait de faire main basse sur ses champs. Un conflit sourd et muet, qui croît dans l'ombre du secret et dans le mystère du crime, un conflit entretenu par une ambition tenace et une soif de richesse aussi chimérique que malhonnête.



Connaissant l'histoire avant de débuter ma lecture, je ne m'attendais absolument pas à être entraînée dans un tel tourbillon d'émotions ni à ressentir une telle angoisse, digne d'un bon polar. Pagnol est un formidable conteur qui, d'une plume simple et concise, donne vie à un incroyable décor, à des personnages à la réalité palpable et à la vraisemblance troublante.



Le duo formé par Jean et Ugolin est tout simplement hypnotisant. A l'instar de la relation entre Abel et Caïn, leur fraternité de dupes frappe le lecteur au cœur, lui qui voudrait pouvoir crier à l'injustice et prévenir l'homicide mais qui reste impuissant à changer l'âme humaine comme à gouverner les éléments naturels.



Un chef d'oeuvre.





Challenge ABC 2015 - 2016

Challenge Multi-Défis 2016

Challenge PAVES 2015 - 2016
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César

Dans ce troisième et dernier volet de la trilogie de Pagnol, vingt ans se sont écoulés. Le petit Césariot, le fils de Fanny a bientôt 20 ans, l'âge qu'avait son père lorsqu'il s'est embarqué dans la marine, abandonnant ainsi Fanny et celui qui serait son fils (ce dernier point, il l'ignorait alors).

Après avoir réussi brillamment son école de polytechnique à Paris, Césariot se rend ici à Marseille au chevet de celui qu'il croit être son père et qu'il aime comme tel, Panisse, car ce dernier est mourant.

Ce n'est que quelques années plus tard qu'il apprendra sa véritable identité et qu'il décidera, en secret, de se rendre à Toulon pour enquêter pour ce mystérieux "Marius" dont tout le monde autour de lui parle à voix basse.



Une trilogie très émouvante, drôle par moments, triste à d'autres, qui nous apprend que dans la vie, rien n'est irréparable et qu'il faut accepter de reconnaître ses erreurs ainsi que ses propres défauts et surtout, de ne pas avoir peur de tout recommencer de zéro. Dans la vie, si l'on a encore la santé, rien n'est jamais trop tard. Le reste n'est qu'une question d'orgueil, souvent mal placé, qu'il faut apprendre à mettre de côté et accepter le fait de se remettre en question.

A lire, à voir, à entendre et à relire, à revoir...
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Fanny

Dans ce deuxième volet de la trilogie de Pagnol, Fanny est dorénavant devenue Madame Panisse. Bien qu'elle n'en ai que 20 et lui la cinquantaine bien passée, elle a fait ici un mariage de raison et non un mariage d'amour car, à l'époque où se déroule l'histoire, à savoir dans les années '1930, il n'était pas bien vu qu'une jeune fille, de dix-huit ou vingt ans à peine, se retrouve enceinte et ce, sans père. On la considérait alors comme une "fille perdue" et elle faisait, par la même occasion, le déshonneur de toute sa famille. Certes, aujourd'hui, les choses ont bien changé et évolué (et heureusement d'ailleurs) mais là, le lecteur doit se replacer dans le contexte de l'époque et comprendre la réaction des différents personnages (en particulier la mère de Fanny, Honorine, sa tante Claudine mais surtout, Fanny elle-même qui accepte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas et qui aurait l'âge d'être son père avec le seul espoir que sa mère ne la répudie pas).



Une pièce en trois actes, remplie d'amour et d'émotion cette fois-ci, encore plus que dans le premier volet qui était plus basé sur l'humour, notamment lors des scènes au "bar de la marine" car ici, il est question d'un enfant et cela est une chose si sérieuse, un petit être si fragile qui n'a pas demandé à vivre mais qui est néanmoins, ici, et de toutes les façons imaginables, non pas un "bâtard" mais un enfant de l'amour, un sujet dont on ne peut pas prendre à la légère.



Une pièce émouvante donc, toujours aussi bien écrite, avec des passages très sérieux mais d'autres qui prêtent tout de même à sourire. A découvrir sans faute !
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La gloire de mon père

Faire une chronique sur Marcel Pagnol revient un peu à enfoncer une porte ouverte : cet homme a capitalisé tant de sympathie, et depuis tant d’années, que les critiques, si pertinentes qu’elles soient, s’effondrent devant l’évidente humanité de l’homme, la connaissance profonde qu’il a de l’âme humaine, l’empathie immédiate qu’il a avec ses personnages, ses lecteurs, ses acteurs et son public, sans parler des qualités de l’écrivain.

Il serait donc illusoire de lui faire un procès pour avoir quelque peu folklorisé la Provence et les Provençaux, pour avoir fait des films fleurant bon le retour à la terre de la France de Pétain, pour avoir souvent préféré une fausse authenticité à une approche plus documentaire…

La raison en est simple : Pagnol, ses pièces, ses films, ses livres, tout cela nous touche et nous émeut parce qu’à travers ses personnages, il s’adresse à nous, il nous parle, et surtout il nous parle de nous. L’univers de Pagnol, c’est la vie que nous vivons tous, cafetiers et marins en goguette, bergers et paysans, filles perdues et retrouvées, jeunes enfants dans les collines, la vie de tous les jours, le café qui fume, l’odeur du bois qui brûle dans la cheminée, le chant des cigales et celui des tambourins, et c’est aussi la passion des hommes et des femmes, c’est parfois la haine, c’est quelquefois la jalousie, c’est souvent l’amitié, c’est toujours la tendresse.

Ses souvenirs d’enfance (La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, Le Temps des secrets, Le Temps des amours) constituent un autoportrait aussi émouvant que pittoresque. L’auteur chante son amour pour ses parents et sa famille, il célèbre sa Provence natale avec une truculence qui ne peut cacher la tendresse profonde qu’il porte à ces décors uniques, à ces personnages inoubliables.

Et tenez, peuchère, rien que d’en parler, j’entends les cigales, je parcours les collines avec Lili à travers le myrte et le romarin, et de buron en buron, j’adresse au ciel bleu de mon pays le plus bel hommage qui soit, le témoignage éternel de l’amour des miens, de l’attachement viscéral qui me lie à ma terre et à ses habitants.

Merci, monsieur Pagnol

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Fanny

J'ai fini "Marius". Avec plusieurs questions :

- pourquoi avoir attendu si tardivement pour lire cette oeuvre ?

- pourquoi n'avoir jamais vu le film avec Raimu ?

- mais surtout question fondamentale : pourquoi n'avoir emprunté que le tome 1 de cette trilogie ????

Bilan j'ai traîné hier mon mari à la bibliothèque en lui disant qu'une petite marche nous ferait du bien (8km AR quand même !). Et j'ai ramené "Fanny" et "César". Qu'il a porté (bin oui j'ai stratégiquement oublié mon sac.....)

.

J'ai enchaîné "Fanny" dans la foulée de la lecture de "Marius".

L'écriture de Pagnol est toujours aussi drôle, poignante, mais ce tome a un côté plus sombre. Plus lourd. On est moins dans la comédie.... Fanny est touchante...

J'ai hâte de m'embarquer dans le dernier tome.

Quand je l'aurai fini, hop ! visionnage des films. Avé l'assent ce sera mieux encore !
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La femme du boulanger

La femme du boulanger met en scène les habitants d'un petit village de Provence où ils agissent tous comme des moutons de Panurge. Il suffit qu'une personne ait un avis sur un fait, tout le monde se l'approprie et cela devient la vérité du village, ceci que ce soit dans le malheur ou dans le bonheur...de même que l'arrivée du boulanger a réjouit tous les villageois, de même que tous compatissent avec lui lorsqu'il devient le mari délaissé et, tous, décident de se mettre à la recherche de la jeune femme en fuite avec un berger, c'est la seule solution pour que les villageois retrouvent le bon pain du boulanger car depuis la fuite de sa femme, il n'arrive plus à fabriquer des pains...



Aussi bien en pièce de théâtre qu'au cinéma, on se régale vraiment aux répliques de ces différents personnages!
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César

Quel plaisir de retrouver les protagonistes de Marius et Fanny vingt ans après !



Césariot, l'enfant de Marius et Fanny, élevé par sa mère et son mari Panisse, qu'il croit être son père, est devenu un bel étudiant à polytechnique, jeune homme sûr de lui, d'un milieu aisé.



Panisse demande au prêtre, sur son lit de mort, que Fanny révèle ses origines à Césariot lorsqu'il aura fini ses études. Deux ans plus tard, on va suivre cette révélation et ses conséquences.



Quelle belle mise en valeur de Marseille, Cassis et Toulon et de ses habitants !



Marcel Pagnol sait aborder tous les sujets, même les plus tristes, toujours avec une petite pointe d'humour. Ce récit donne des émotions : sourire, rire, agacement, colère, on souhaite même parfois intervenir dans la pièce…



Fanny pourra-t-elle enfin être heureuse ou sera-t-elle vouée au sacrifice à jamais, tout comme Marius, en raison d'une erreur de jeunesse ?



Cette trilogie m'a tellement enchantée qu'elle me donne envie de lire d'autres oeuvres de Marcel Pagnol, de partir à la découverte d'autres pièces de théâtre et également de visionner d'autres vieux films après avoir vu les adaptations cinématographiques.



C'est peut-être cela avoir du talent : savoir créer l'envie d'aller plus loin ! Et Marcel Pagnol, du talent, il n'en manquait pas que ce soit en tant qu'écrivain, dramaturge, cinéaste ou producteur…

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La femme du boulanger

Je n’avais plus ouvert de livres de Pagnol depuis mon adolescence et j’ai découvert, ou redécouvert, je ne sais plus, celui-ci à l’occasion d’un challenge sur notre forum. A l’époque j’aimais ces romans, mais il ne m’ont pas laissé grand souvenir. Il s’agit ici d’un conte de Giono, autre auteur que j’appréciais dans ma jeunesse et que j’ai passablement oublié, Pagnol l’a retranscrit en pièce de théâtre.



Un nouveau boulanger s’installe dans un petit village de Provence dans lequel une moitié de la population est brouillée avec l’autre moitié, le plus souvent sans savoir pourquoi, parce que déjà leurs grands parents étaient fâchés et nul n’en connaissait la raison. Aimable est très fier de la beauté de sa femme et plutôt naïf. Un des bergers du marquis succombe rapidement à son charme et tous les deux s’enfuient. Le boulanger refuse de faire du pain tant qu’elle n’est pas revenue, aussi le marquis organise-t’il une battue pour la retrouver en mobilisant tous les hommes du village.



Ce voyage dans le temps et l’espace est vraiment délicieux, les personnages sont truculents, à la fois rusés et naïfs. Les répliques sont pleines d’humour, surtout quand les habitants se disputent. Un personnage s’en prend à son voisin car l’ombre de ses ormes empêche ses épinards géants de se développer plus que du cresson, leur dialogue est vraiment savoureux, tout comme celui entre le curé et l’instituteur, tout jeunes mais déjà complètement butés. Les femmes qui se disent vertueuses ne sont pas en reste vis à vis de la boulangère.



C’est surtout une très belle histoire d’amour et de pardon, Aimable saura reconquérir sa femme par sa tendresse, même s’il utilise la chatte Pomponnette pour dire ce qu’il pense vraiment. Aurélie n’aura pas de peine à choisir entre son mari aimant et son amant bien lâche qui l’a vite abandonnée lorsque le curé est venu lui faire la morale. Les villageois sont pieux mais pas réfléchis pour un sou et finalement le berger a peur d’avoir commis un péché.



Ce petit roman nous plonge avec délice dans la Provence d’il y a un siècle et c’est vraiment très dépaysant, une lecture détente parfaite pour se sentir en vacances cet été, même si on a encore bien peu d’occasion de voyager vraiment. Une belle histoire pleine d’humanité, de soleil et de tendresse.
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La femme du boulanger

A l'époque c'était l ORTF et chaque re-rediffusion d'un film de Marcel Pagnol voyait toute la famille réunie devant le petit écran. La femme du boulanger avec Raimu dans le rôle d'Aimable fait partie de ces films mythiques qui ont accompagné ma jeunesse...

M Pagnol a adapté son film en pièce de théâtre en 1948 mais ce n'est qu'après sa mort que la pièce fut jouée avec M Galabru dans le rôle titre et une mise en scène d'Alain Sachs..

Maintenant qu'Aurélie est rentrée, que Pomponette a regagné le logis il ne me reste plus qu'à laisser Aimable et sa jeune épouse dans leur intimité...

Même si longtemps après l'émotion est palpable quelle belle histoire d'amour...
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Merlusse

A la sortie d'un grand lycée de province, le jour du réveillon, une foule joyeuse de tous les âges s'élance vers la liberté, vers les vacances.

Pourtant vingt ou trente enfants sont condamnés à passer les fêtes au lycée.

Leur infortune se voit aggravée car Mr Blanchard a accepté d'assurer le service du dortoir.

Mr Blanchard est surnommé "Merlusse" car, dit-on, il sent la morue.

Il est laid. Il a l'air plutôt sale.

Il porte une barbe longue et hirsute.

Il porte, sur son nez, des lorgnons à cordon.

Sous son œil gauche, il y a une longue cicatrice, rouge et laide.

Il est consciencieux, exact mais peu sympathique à ses collègues.

Il est détesté par les enfants ...

C'est bien du plus surprenant des contes de Noël dont il s'agit là !

C'est pour le cinéma que Marcel Pagnol a imaginé le sujet et écrit les dialogues de "Merlusse".

Pourtant c'est dans le 371ème numéro de "La Petite Illustration", consacrée au Théâtre, qu'il faut absolument découvrir ce texte original composé pour l'écran.

Tout d'abord parce que ce texte est comparable, en qualité, à celui de ses meilleures pièces.

Ensuite parce qu'il est enrichi d'une vingtaine de photos d'époque.

Mais surtout parce que les deux dernières pages de la revue, signées Robert de Beauplan, reviennent sur cet article publié dans le "Journal" où Marcel Pagnol proclamait à la fois la mort du cinéma muet et l'agonie du Théâtre.

En effet, au milieu des années 30, le Théâtre traversa une crise sérieuse due, bien sûr, à la concurrence du tout nouveau cinéma parlant, mais aussi à une raréfaction de pièces nouvelles et à un fléchissement des recettes.

En 1933, un journaliste, qui demandait à Pagnol quels étaient ses projets de pièces pour la saison prochaine, se vit répondre :

- Dans un an, tous les théâtres de la capitale auront fermé leurs portes ! ...





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Cinématurgie de Paris

Les grands déballages dans les bibliothèques et médiathèques sont parfois l'occasion unique de dénicher de belles oeuvres, soit parce qu'elles sont rares sinon inaccessibles en temps ordinaires, soit parce qu'elle sont peu médiatisées. La "Cinématurgie de Paris" de Marcel Pagnol fait partie de ces belles découvertes et surprises.

Justement, en termes de surprise, il est ici question non pas d'une pièce de théâtre ou d'un roman aux accents de Provence mais d'un essai ou plus exactement d'un manifeste.

En effet, ce petit volume reprend un article publié dans les années 50, au fil duquel Marcel Pagnol explique ce que constitue la dramaturgie avec des arguments clairs et des exemples parlants ... aux tous débuts du cinéma parlant dont il perçoit le succès à venir et la fin du cinéma muet jusqu'alors.

Alors que beaucoup à l'époque s'inquiétaient de cette mutation, Marcel Pagnol au contraire a compris très rapidement qu'une formidable révolution venait de se produire et aller changer la donne durablement.

Suite à son triomphe au théâtre avec les pièces de Topaze et de Marius, c'est pour le cinéma que Pagnol décide d'écrire la troisième pièce de cette trilogie, César. Au travers d'un livre-manifeste qu'il a écrit à cette occasion, Marcel Pagnol s'en explique, ce qui lui vaut bien des reproches et critiques de la part de ses contemporains mais son regard visionnaire vaincra toutes les inepties qui ont pu le décrire.

Parfois technique, ce livre nous plonge dans les débuts du cinéma parlant, les couloirs des studios de cinéma et donne un formidable aperçu de la naissance du 7e art sous un nouvel aspect.
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Le château de ma mère

Où l'on retrouve le petit Marcel là où "La gloire de mon père" l'avait laissé: batifolant dans la garrigue et mortifié à l'idée de devoir quitter ses collines pour retourner en classe.

Qu'à cela ne tienne: la famille décide de venir chaque fin de semaine dans leur cahute de rêve, faisant pour cela à pied quatre heures de route à l'aller et quatre au retour.

Mais cette famille bénie du bon Dieu (pardon Monsieur l'instituteur pour l'offense à votre laïcité forcenée!) rencontre un bon Samaritain qui lui ouvrira la porte d'un raccourci le long du canal, obligeant notre joyeuse troupe à braver la loi...

Pas besoin d'avoir soi-même baigné ni dans l'époque, ni dans les lieux pour succomber au charme de ces souvenirs d'enfance, gorgés de soleil, de bienveillance familiale et d'accents chantant : ce texte est délicieux et fait un bien fou!
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La gloire de mon père

Marcel Pagnol raconte ses souvenirs d'enfance dans le Sud, avec ses parents, son frère Paul, son oncle et sa tante. Il décrit notamment son excitation à l'idée de l'ouverture de la chasse, à laquelle son père et son oncle se préparent, et à laquelle lui aussi rêve de participer. Le livre est remplit d'anecdotes drôles, touchantes... sur le Sud et l'enfance.



Un joli livre, je suis contente d'avoir découvert ce classique. J'ai mis très longtemps à le finir mais je l'ai tout de même bien apprécié. Les personnages sont savoureux, notamment l'oncle Jules. C'est un récit tout simple, mais qui fait du bien et rend nostalgique des vacances d'été et de l'enfance. Je vous conseille d'y jeter un oeil, si comme moi vous avez tardé à lire Pagnol. C'est le genre de jolis livres qui parle à tout le monde, jeunes ou moins jeunes, et qui fait forcément rejaillir des souvenirs, même si comme moi vous partiez en Normandie aux vacances d'été !
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Jean de Florette

Le vieux Pique-Bouffigue est mort. Il s’est fendu le crâne en tombant d’un arbre – dit-on – et personne dans le petit village des Bastides Blanches ne regrettera la présence de cet asocial grossier et querelleur. Au contraire, certains pourraient même s’en réjouir car le vieux laisse derrière lui une très belle terre arrosée par une source cachée dans les massifs de thym. Et cette jolie petite terre ferait bien l’affaire des Soubeyran, la famille le plus aisée de la région, dont le dernier descendant, Ugolin, s’est mis en tête de débuter le commerce des œillets, entreprise lucrative mais très coûteuse en eau. Certes, la terre revient aux héritiers de Pique-Bouffigue, mais ceux-ci sont des parisiens et probablement peu désireux d’aller se perdre au fin fond de la Provence…



Manque de chance, l’héritier en question, Jean Cadoret, est un original, un amoureux de la Nature frustré dans son travail peu reluisant de percepteur des impôts. Non seulement il refuse de vendre le terrain mais décide de s’y installer avec sa femme et sa fillette pour y commencer un ambitieux programme d’élevage de lapins ! Si César Soubeyran, « le Papet » de la famille, ne doute pas de l’échec du projet du « fada » citadin, il n’en grince pas moins des dents et décide d’aider le sort en bouchant discrètement la source du terrain avec son neveu Ugolin. Pas de source, pas d’eau. Pas d’eau, pas de lapins. Pas de lapins et au diable les parisiens ! Mais Jean Cadoret s’obstine : malgré la sécheresse et l’hostilité des villageois, il lutte pour réaliser son rêve et se tue à la tâche, sans comprendre que ses malheurs ne viennent pas tant de la rigueur des éléments que de la froide et calculatrice méchanceté des hommes.



Je reconnais avoir commencé ce roman avec une vision un brin condescendante de l’œuvre de Marcel Pagnol… Je l’ai tant de fois entendu présenter comme le chantre de la Provence, l’amoureux des champs verdoyants et du chant des cigales, que je m’attendais à lire un roman gentiment bucolique, un poil passéiste et dégoulinant de bons sentiments. Et j’ai le plaisir de dire que je me fourrais le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Déjà, pas de longues descriptions lyriques chez Pagnol, comme on aurait pu légitimement s’y attendre : la Provence est bien présente, mais seulement comme un arrière-plan aux apparences idylliques dont la beauté fait ressortit par contraste la mesquinerie des comportements humains.



Car ils ne sont pas très aimables, les paysans de Pagnol… Rudes, égocentriques, d’une méfiance paranoïaque envers les étrangers, capables d’une cruauté étonnante par bassesse ou pure indifférence, ils n’inspirent guère la sympathie au premier abord. On est très loin d’une vision paradisiaque de la campagne et de ces joyeux habitants ! Le personnage de Jean est traité avec plus de douceur, malgré sa naïveté presque agaçante, et sa foi profonde en la bonté de ses semblables ne peut que susciter la pitié, surtout quand on voit comment cette foi est récompensée. Loin d’être un joli conte pour enfant, « Jean de Florette » est donc un roman plutôt dur, lucide mais sans férocité sur la nature humaine, et qui prendra même des airs de tragédie grecque dans sa suite directe, « Manon des Sources ».

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Le château de ma mère

On retrouve Marcel exactement là où il était à la fin du premier volet des souvenirs d'enfance de Pagnol. Un enfant heureux de passer ses grandes vacances à la campagne.

Ce second volet me semble plus dense que le précédent. Après la famille, Marcel va découvrir l'amitié avec l'arrivée dès les premières pages de Lili. Malgré leurs différences, les deux enfants vont s'enrichir de leur savoir, offrant au lecteur une magnifique amitié, sincère, sans arrière pensée. La portée de cette amitié va encore se renforcer avec l'évocation du dècès de Lili à la fin du livre.

J'ai bien aimé la désillusion liée à la fin des vacances et les stratagèmes qu'essayent de mettre en place Marcel pour échapper à l'inévitable retour en classe.

Puis c'est au tour de la mère, Augustine de plaider auprès du père la nécéssité de retourner à la maison de campagne chaque semaine. Ce long voyage va être l'occasion de petit arrangement avec la loi et fait basculer le livre vers une aventure poétique. En effet pour aller jusqu'à leur paradis, la famille doit passer sur des terres où se dressent des chateaux plus ou moins habité par des personnes plus ou moins bienveillante.

Le petit frère Paul apporte toute sa fraîcheur et trois phrases m'ont particulèrement amusé : " il faut le démourir !" lorsqu'il découvre terrifié que les pièges pour attraper les oiseaux sont mortels, "moi quand j'aurai des enfants, je les donnerai à quelqu'un, " je le tue dans les fesses" si quelqu'un a le malheur de s'en prendre à son père.



Au final, se second volet renforce l'attachement au petit Marcel, les personnages sont plus nombreux. Reste la fin marquant un grand tournant : alors qu'il restait fidèle à la chronologie, le saut dans le temps des dernières pages évoque brièvement la disparition de sa mère, de son frère, de Lili. Cet fin ne fait que renforcer la mélancolie du récit et il ne me reste plus qu'à me procurer le temps des secrets et des amours...
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La gloire de mon père

Un roman plein de poésie, sans mièvrerie. Un régal, des vraies vacances , un retour à l'enfance, avec la tendresse et les bêtises. Et les morceaux choisis, ceux des livres de lecture du cours moyen, les dictées... Lisez et relisez, le plaisir est intact... Pourquoi l'ai-je ouvert ce soir, juste pour le feuilleter? C'est malin, je vais le relire encore une fois, maintenant, parce que tout de même, il fait drôlement bon, dans les collines...
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Le château de ma mère

Une table. Deux chaises. Et une collègue qui me glisse un mot que j’avais écrit pas plus tard que la veille. J’eus beau pencher le papier en tous sens, enlever mes lunettes, les remettre et écarquiller les yeux, rien n’y fit. Impossible de me relire. Ce bout de phrase reste une énigme. Un morceau d’art abstrait indéchiffrable, même pour celui qui l’a conçu. Un jet d’encre digne d’une ordonnance de médecin. Illisible. Ne pas pouvoir se relire est une étrange sensation. On sait qu’il s’agit de notre écriture, on ne peut le nier, ça crève les yeux. Cette manière de relier les lettres entre elles est la nôtre mais le contenu semble étranger, comme si un petit malin s’était emparé de notre style pour gribouiller n’importe quoi.



Cette patte de mouche est heureusement chose rare dans ma production écrite. Le cahier qui accompagne mes lectures, celui où je note des pensées prises sur le vif, permet la relecture. Il y a certes des ratures, des flèches qui s’entrechoquent, ainsi que des idées farfelues, mais il s’agit surtout d’une base utile afin de préparer mes petites analyses. Le roman de Marcel Pagnol, Le Château de ma mère n’a pas dérogé à cette règle. Il s’est retrouvé dans mon carnet de notes afin que je lui tire le portrait comme il se doit. 😉



Nul ne l’ignore, Le Château de ma mère est la suite des aventures du jeune Marcel Pagnol qui continue de nous relater ses souvenirs d’enfance. Comme dans La Gloire de mon père, on voyage à travers le temps. Nous sommes, à nouveau, plongés au début du XXème siècle dans cet arrière pays marseillais qui ressemble à une carte postale d’antan. Tout y est, de la géographie des paysages jusqu’aux expressions typiques du Sud. Cela respire un ailleurs temporel et un mode de vie quasi disparu aujourd’hui. Point de préambule avec l’écriture de Pagnol, sa douce poésie méridionale est présente dès les premiers mots de ses ouvrages et se confirme encore dans ce roman-ci.



Ce deuxième opus est aussi l’occasion de prendre une bouffée d’oxygène, à courir les collines en compagnie de Marcel et de Lili. Ces deux amis, pas plus hauts que trois pommes, font les quatre cents coups au grand air. Chaque jour est synonyme d’aventures. Un bout de bois, quelques pierres et l’imagination fait le reste à cet âge! Le tour de force est de l’écrire de façon réaliste sans perdre de vue la magie inhérente à l’enfance.



Tout sonne juste sous la plume de Pagnol, comme la lettre qu’il rédige avant de fuguer :



“ Mon cher Papa,

Ma chère Maman,

Mes chers Parents,



Surtout ne vous faites pas de mauvais sang. Ça ne sert à rien. Maintenant j'ai trouvé ma vocation.

C’est : hermitte.



J’ai pris tout ce qu’il faut.

Pour mes études, maintenant, c’est trop tard, parce que j’y ai Renoncé.



Si ça ne réussit pas, je reviendrai à la maison.

Moi mon bonheur, c’est l’Avanture. Il n’y a pas de danger. J’ai emporté deux cachets d’Aspirine des Usines du Rhône. Ne vous affolez pas.



Ensuite, je ne serais pas tout seul. Une personne (que vous ne connaissez pas) va venir m'apporter du pain, et me tenir compagnie pendant les tempettes.

Ne me cherchez pas : je suis introuvable. “



Le Château de ma mère donne aussi à voir un trait de caractère qui s’est perdu dans les méandres des néologismes actuels, et sans doute à venir. Il s’agit de la gentillesse, ce mot autrefois classé au pinacle des qualités et maintenant connoté négativement comme un aveu de faiblesse. L’époque lui préfère le mot-valise interprétable à souhait, la bienveillance.



Même s’il s’agit d’une biographie romancée, Pagnol montre des personnages gentils. Ils ont chacun leurs humeurs, leurs traits de caractère qui les distinguent les uns des autres mais l’altruisme est au centre du livre tel un noyau atomique. L’auteur français dépeint à merveille une société de l’entraide et c’est sans doute ce qui donne un souffle rafraîchissant au livre, surtout quand on le lit à l’heure actuelle.



Enfin, cette douce empreinte n’exclut pas la gravité de la vie. La preuve est ce moment de bascule où l’implacable gardien découvre que la famille Pagnol s’immisce régulièrement sur un terrain privé afin de prendre un raccourci. On découvre alors une face plus sombre dans cette histoire, un père qui se fait du mouron et se met à plat ventre pour tenter de s’extirper d’une situation délicate. Cette détresse déteint alors sur le petit Marcel qui se voit soudainement confronté à des problèmes d’adultes. Cet événement agit comme un point de non-retour et sonne la fin de l’innocence. Un épilogue tragique pour un livre franchement enchanteur.



" Le temps passe, et il fait tourner la roue de la vie comme l’eau celle des moulins.



Cinq ans plus tard, je marchais derrière une voiture noire, dont les roues étaient si hautes que je voyais les sabots des chevaux. J’étais vêtu de noir, et la main du petit Paul serrait la mienne de toutes ses forces. On emportait notre mère pour toujours. "



À l’instar de la Gloire de mon père, Le Château de ma mère est un roman marquant tout simplement parce qu’il est d’une incroyable justesse dans son indémodable propos. À relire sans hésitation.
Lien : https://lespetitesanalyses.c..
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Jean de Florette

La Provence, Aubagne, la garrigue, le soleil , l’accent du Sud …la langue de Marcel Pagnol chante , les phrases coulent comme l’eau de la source et voilà justement que ne ferait on pas pour récupérer coûte que coûte la source du voisin ? Les Bastides, un village au-dessus d’Aubagne en guerre depuis des générations avec ceux de Crespin. La famille Soubeyran , c’est César le Papet ,vu son âge il pourrait être le grand-père de tous , et Ugolin le neveu , qui vit seul dans son mas de Massacan mais quand Papet a parlé Ugolin obtempère ...Alors penser! quand Pique-Bouffigue passe l’arme à gauche , Papet s’interroge sur le devenir de la ferme des Romarins . La ferme ne vaut pas tripette mais tout le monde –ou presque- a oublié que dans le pré il y a une source et Dieu seul sait que l’eau cela vaut de l’or. Alors quand le neveu de Pique-Bouffigue , Jean de Florette, un bossu, vient s’installer avec femme et fillette dans la ferme avec des projets plein la tête , le Papet n’ est pas content mais n’est pas né celui qui empêchera le Papet de faire se qu’il a décidé…surtout que c’est un gars qui vient de Crespin alors pensez donc !

Ne pensez surtout pas que ce roman est un roman à l’eau de rose où fleurent bons la lavande, la sarriette ou le romarin. Pas du tout, c’est un roman du terroir, un roman âpre, dur, où les hommes s’escriment, triment du matin au soir souvent pour bien peu. Pagnol a écrit ce roman bien longtemps après avoir réalisé son film Manon des sources, il y dresse le portrait de personnages à première vue drôles et cocasses, mais on s’aperçoit bien vite de leur dureté, de leur âpreté au gain qui les font agir comme des monstres . » D’avoir bouché la source c’est pas criminel : c’est pour les œillets. Mais si à cause de çà, il y avait des morts, eh bien peut-être qu’après nous n’en parlerions pas, mais nous y penserions. »

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La gloire de mon père

Après la merveilleuse découverte de Marcel Pagnol à travers son diptyque L'Eau des collines, j'entame le premier des quatre tomes des Souvenirs d'enfance. On y fait la connaissance de Joseph, maître d'école et examinateur au Certificat, ce père adoré dont Marcel tire une si grande fierté. Augustine, le soleil de sa vie, cette mère si tendre et prévenante, ainsi que son petit frère Paul, de trois ans son cadet. Sans oublier la tante Rose et le truculent oncle Jules, qui roule les "r" comme un ruisseau roule des graviers.



L'été de ses huit ans, Marcel et sa famille quittent Marseille pour aller passer des vacances à la Bastide-Neuve dans les collines, après le village de La Treille. Pagnol se remémore, avec le regard de l'enfant qu'il n'est plus, ses journées à observer la Nature, à jouer aux indiens avec Paul ou encore ce mémorable jour de l'ouverture de la chasse et ses mythiques bartavelles.



Pagnol est un conteur d'exception et La Gloire de mon père est un réel moment de bonheur. Au fil des pages, on arrive à entendre le chant des cigales et même à humer les parfums de la garrigue.
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