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Citations de Marguerite Duras (2415)


Il faut éviter de penser à ces difficultés que présente le monde, quelquefois. Sans ça, il deviendrait tout à fait irrespirable.
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ça, c'est la capitale des mouettes.
Sont tranquilles, là, les mouettes, restent où c'est tranquille, les mouettes. Ressemblent à rien. Mais règnent dans les sables invisibles et dans les livres des écrivains. Et près des soleils et des heures arrêtées par la force invisible de la mer et des sables.
Ce sont des endroits où on revient toujours, pour voir si on est encore vivant face aux mouettes. (p. 66)
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C'est pas que je l'empêche de coucher avec qui elle veut mais vous, si vous voulez coucher avec elle, faut l'épouser. C'est notre façon à nous de vous dire merde.
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Venez vite.
Vite, donnez-moi un peu de votre force.
Venez dans mon visage. (p. 32)
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"Elle dit aussi que s'il n'y avait ni la mer ni l'amour personne n'écrirait des livres."
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_"C'est comme l'intelligence, la folie, tu sais. On ne peut pas l'expliquer. Tout comme l'intelligence. Elle vous arrive dessus, elle vous remplit et alors on la comprend. Mais, quand elle vous quitte, on ne peut plus la comprendre du tout."
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Ce grand découragement à vivre, ma mère le traversait chaque jour. Parfois il durait, parfois il disparaissait avec la nuit. J'ai eu cette chance d'avoir une mère désespérée d'un désespoir si pur que même le bonheur de la vie, si vif soit-il, quelquefois, n'arrivait pas à l'en distraire tout à fait.
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Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Qui est tu ?
Tu me tues.
Tu me fais du bien. Comment me serais je doutée que cette ville était faite à la taille de l´amour ?
Comment me serais je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même ?
Tu me plais. Quel événement. Tu me plais. Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J´ai le temps.
Je t´en prie.
Dévore-moi.
Déforme-moi jusqu'à la laideur....
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Ce n’est pas qu’il faut arriver à quelque chose, c’est qu’il faut sortir de là où l’on est.
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JEUNE FEMME (temps). - Peut-être que l'enfant, ça a été trop de bonheur à la fois ? (Temps). Peut-être que l'enfant ce n'était pas la peine. (Temps.) Que leur amour ne pouvait s’accommoder d'aucun autre amour. (Temps). Que rien n'aurait pu empêcher la mort. (Temps). C'était la fin de l'été, c'était la nuit, il pleuvait ?
MADELEINE (temps). - C'était la nuit, il pleuvait. C'est souvent dans cette région, à la fin de l'été. (Temps). Elle avait quitté sa mère aussi. (Silence). Entre eux deux ils ne voulaient rien. Ils voulaient le monde vide et eux seuls dans le monde vide. (Temps). [...]

Scène III (Seconde version)
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Quand il réfléchissait comme ce soir, avec difficulté et avec dégoût, on ne pouvait pas s'empêcher de le trouver très beau et de l'aimer très fort. (...)
- Vas y , répéta Joseph, t'en fais pas...
- T en as marre ? demanda Suzanne.
Il leva les yeux et la découvrit, assise sur le bord de son lit, dans sa robe déchirée.
- C'est rien. Elle t'a fait mal ?
- C'est pas ça...
- T'en as marre, toi ?
- Je ne sais pas.
- De quoi que t'as marre ?
- De tout, dit Suzanne. Comme toi, je ne sais pas.
- Merde, dit Joseph... (...)
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Remarques sur les voix 3 et 4

Les voix 3 et 4 sont des voix d'hommes. Rien ne les lie que la fascination qu'exerce sur elles l'histoire des amants du Gange, surtout, encore une fois, celle d'Anne-Marie Stretter.
La voix 3 ne sait presque plus rien de la chronologie des faits de l'histoire. Elle questionne la voix 4 qui la renseigne.
La voix 4 est, de toutes les voix, celle qui a le moins oublié l'histoire. Elle la sait presque tout entière.
Mais la voix 3, si elle a presque tout oublié, RECONNAIT tout à mesure que la voix 4 la renseigne. La voix 4 ne lui APPREND RIEN qu'elle n'ait su avant, quand elle savait , elle aussi, très bien, l'histoire des amants du Gange. La différence entre les voix 3 et 4, entre l'oubli, ici, et la mémoire, là, relève d'une même cause : cette fascination dite plus haut qu'exerce l'histoire sur ces deux voix. La voix 3 a rejeté cette fascination. La voix 4 l'a tolérée.

Acte III
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NOIR

Au piano, un air d'entre les deux guerres, nommé India Song.
Il est joué tout entier et occupe ainsi le temps - toujours long - qu'il faut au spectateur, au lecteur, pour sortir de l'endroit commun où il se trouve quand commence le spectacle, la lecture.
Encore India Song.
Encore.
Voilà, India Song se termine.
Reprend. De plus "loin" que la première fois, comme s'il était joué loin du lieu présent.
India Song joué cette fois, à son rythme habituel, de blues. Le noir commence à se dissiper.
Tandis que très lentement le noir se dissipe, voici, tout à coup, des voix. D'autres que nous regardaient, entendaient ce que nous croyions être seuls à regarder, entendre. Ce sont des femmes. Les voix sont lentes, douces. Très proches, enfermées comme nous dans le lieu. Et intangibles, inaccessibles.
(Entendre et prononcer : Voix une, Voix deuxième.)

VOIX I
Il l'avait suivie aux Indes.
VOIX 2.
Oui.

Temps.

VOIX 2
Pour elle il avait tout quitté.
En une nuit.
VOIX 1
La nuit du bal... ?

Montée de la lumière, toujours. India Song, toujours.
Les voix se taisent longtemps. Puis reprennent :

VOIX 1
C'était elle qui jouait du piano ?
VOIX 2 (hésite)
Oui... mais lui aussi...
C'était lui qui, parfois, le soir, jouait au piano cet air de S.Thala...

Silence.

Acte I
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Marguerite Duras
Le livre bouge en moi avant de venir au jour. L’écrivain n’est pas tout à fait responsable de sa création. L’écriture pourrait être définie comme un phénomène de lecture intérieure…
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On s’occupe aussi du rapatriement des prisonniers de guerre. On a parlé de mobiliser les voitures civiles et les appartements, mais on n’a pas osé, de crainte de déplaire à ceux qui les possèdent. De Gaulle n’y tient pas. De Gaulle n’a jamais parlé de ses déportés politiques qu’en troisième lieu, après avoir parlé de son Front d’Afrique du Nord. Le trois avril De Gaulle a dit cette phrase criminelle : « Les jours des pleurs sont passés. Les jours de gloire sont revenus. » Nous ne pardonnerons jamais. Il a dit aussi : « Parmi les points de la terre que le destin a choisis pour y rendre ses arrêts, Paris fut en tout temps symbolique… Il l’était lorsque la reddition de Paris en janvier 1871 consacrait le triomphe de l’Allemagne prussienne… Il l’était lors des fameux jours de 1914… Il l’était encore en 1940. » Il ne parle pas de la Commune. Il dit que la défaite de 1870 a consacré l’existence de l’Allemagne prussienne. La Commune, pour De Gaulle, consacre cette propension vicieuse du peuple à croire à sa propre existence, à sa force propre. De Gaulle, laudateur de la droite par définition – il s’adresse à elle quand il parle, et à elle seule – voudrait saigner le peuple de sa force vive. Il le voudrait faible et croyant, il le voudrait gaulliste comme la bourgeoisie, il le voudrait bourgeois. De Gaulle ne parle pas des camps de concentration, c’est éclatant à quel point il n’en parle pas, à quel point il répugne manifestement à intégrer la douleur du peuple dans la victoire, cela de peur d’affaiblir son rôle à lui, De Gaulle, d’en diminuer la portée. C’est lui qui exige que les élections municipales se fassent maintenant. C’est un officier d’active. Autour de moi au bout de trois mois on le juge, on le rejette pour toujours. On le hait aussi, les femmes. Plus tard il dira : « La dictature de la souveraineté populaire comporte des risques que doit tempérer la responsabilité d’un seul. » Est-ce qu’il a jamais parlé du danger incalculable de la responsabilité du chef ? Le Révérend père Panice a dit à Notre-Dame, à propos du mot révolution : « Soulèvement populaire, grève générale, barricades…, etc. On ferait un très beau film. Mais y a-t-il là révolution autre que spectaculaire ? Changement vrai ? profond ? durable ? Voyez 1789, 1830, 1848. Après un temps de violences et quelques remous politiques, le peuple se lasse, il lui faut gagner sa vie et reprendre le travail. » Il faut décourager le peuple. Le RP Panice dit aussi : « Quand il s’agit de ce qui cadre, l’Église n’hésite pas, elle approuve. » De Gaulle a décrété le deuil national pour la mort de Roosevelt. Pas de deuil national pour les déportés morts. Il faut ménager l’Amérique. La France va être en deuil pour Roosevelt. Le deuil du peuple ne se porte pas.
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« La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traverser par elle. »
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J'ai l'honneur d'avoir été déshonorée. Le rasoir sur la tête, on a, de la bêtise, une intelligence extraordinaire.
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Il resta là, dans une résolution apparemment tranquille, agrippé de nouveau à elle de ses deux bras, le visage collé au sien, dans le sang de sa bouche.
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" La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traverser par elle "
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Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.
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