AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marie-Sabine Roger (2023)


Nos manies nos folies nos délires nos craintes On en fait quoi Bordel de Pute on en fait quoi de vraiment constructif je veux dire. Si on tombe de cheval on remonte aussitôt Mais si on tombe de sa vie Si on se réveille un jour avec un handicap une crise d'angoisse une cicatrice horrible un membre ou deux en moins un terrible chagrin un amour de toujours qui se tarit s'épuise on fait quoi. On continue à vivre ce n'est pas le problème Vivre c'est mécanique il suffit de respirer de boire de manger de se nourrir Ce qui gêne ce qui tue c'est toujours le regard Celui qui vous détaille sans vergogne Celui qui vous évite par pudeur hypocrite mais vous file de loin Celui qui vous transperce ou pire celui qui ne vous regarde plus. Vivre n'est pas le problème C'est vivre ensemble qui.
Commenter  J’apprécie          390
C'était le pus fabuleux chapeau que Jasmine ait imaginé. Il parlait de nous deux, de deux mondes. C'était elle, c'était moi. C'était toute notre histoire.
D'un côté, la fenêtre mansardée de son studio et les toits de Paris, une tasse de café, des tickets de cinéma, un lit aux draps froissés, une petite tour Eiffel, les berges de la Seine avec ses bateaux-mouches. De l'autre Manhattan, les gratte-ciel, les mosaïques jaune et vert de Cathedral Parkway, la station de métro sur la 110è ouest. Le tout agrémenté de ribambelles de croissants et de frises de cupcakes. Un minuscule avion accroché à du fil de pêche tournait comme un mobile au-dessus du chapeau, dans un vol continu de Paris à New York.
J'ai ouvert des tiroirs, des fenêtres, des boites, les yeux de plus en plus brillants, le cœur de plus en plus serré. Je n'en finissais pas de découvrir des choses. là, un mouchoir blanc, pour les yeux de Jasmine. Ici, une machine à écrire, pour mon supposé scénario. Et partout, partout, des petits cœurs, en papier, en tissu, de toutes les couleurs. Jasmine avait pris soin d'accrocher une loupe sur le bord du chapeau, pour pouvoir observer les plus infimes détails. Ici, une façade de restaurant : "Les petits Français". Là, une adorable boutique remplie de chapeaux fous. Tout au sommet du chapeau, il y avait Central Park. Jasmine avait représenté la colline de Great Hill. La pelouse était vert fluo, tout entourée d'ormes immenses aux feuilles en papier de soie. Face au gazon, il y a avait trois bancs en allumettes, avec leurs plaques commémoratives, car on peut adopter un banc à Central Park.
En regardant mieux, j'ai remarqué que sur le banc du milieu la plaque n'était pas réglementaire. C'était une simple feuille en forme de cœur. Je n'ai pas eu besoin de la loupe, pour lire ce qui était écrit : "Jasmine et Mortimer forever".
Commenter  J’apprécie          391
Il commence à me pomper l'air, à me les briser menu, à me les moudre fin, le shérif de mes deux. Il me les ponce à la laine d'acier double zéro, le héros de BD, l'artisan dézingueur.
Va te faire dessiner ailleurs, superman de pacotille, justicier en quadrichromie, pauvre naze ! Va te faire imprimer en Belgique, crétin !
Commenter  J’apprécie          390
Paquita a des précédents, comme elle dit, quand elle parle de sa famille. Sa cousine Cindy, par exemple, qui aurait paraît-il raccourci son coureur de bonhomme d'un demi-centimètre, d'un bon coup de ciseaux au très mauvais endroit, pendant qu'il cuvait une sieste. Mais quand on est marié à une couturière, on ne se faufile pas en dehors des lisières. Ou bien on ne dort pas.
Commenter  J’apprécie          390
Le seul sens que je trouve à ma vie, c'est un sens giratoire. (p54)
Commenter  J’apprécie          390
Quand on aime quelqu'un, il nous fait plus de peine à lui tout seul en étant malheureux , que tous ceux qu'on déteste s'ils se mettaient ensemble à nous pourrir la vie.
Commenter  J’apprécie          390
Si un jour je trouve ma voie, ce sera sûrement une impasse.
Commenter  J’apprécie          390
Tanah se dit que la mort a ce triste visage, chez ceux qui vivent trop longtemps : repas ternes et insipides, vision faible at audition trouble, heures longues et jours inutiles, quand plus rien ne ressemble au plaisir, au désir, lorsque le seul bien-être que l'on peut espérer est de ne pas aller trop mal.
Commenter  J’apprécie          385
Elle descend en vitesse. Personne ne fait attention à elle, comme toujours. C'est un des privilèges de l'enfance, de vivre en permanence au-dessous du niveau des regards.
Commenter  J’apprécie          380
Mais les maisons ont ceci de commun avec nous, les humains, qu'elles nous attirent, nous repoussent, ou nous laissent indifférents. Et parfois, c'est le coup de foudre, qui ne correspond jamais, ou presque, à nos critères. On pourrait dire pareil des histoires d'amour.
Commenter  J’apprécie          380
Margueritte, elle se tasse, par contre. Elle se tient de guingois, pliée sur ses genoux. Va falloir que j'en prenne soin, si je veux vraiment qu'elle me dure. Elle a beau faire sa maligne, elle est fragile. Elle a des petits os de piaf, je pourrais les casser entre deux doigts, facile. Je dis ça comme ça, c'est pour dire. Bien sûr, je ne le ferai pas. Casser les os de sa grand-mère, faudrait être taré ! C'est seulement pour montrer comme elle est délicate. Elle me fait penser aux petits animaux en verre filé qu'ils vendent chez Granjean, à la papeterie. Une biche, surtout, dans la vitrine. Elle est minuscule, avec des pattes fines, fines ! Pas plus épaisses que des cils. Margueritte, elle est comme ça.
Commenter  J’apprécie          380
Ne cherche surtout pas la perfection parce que la perfection n'a aucun intérêt. Elle est... comment dire? Elle est neutre. C'est ça: neutre! Pas de saveur, pas d'odeur, pas de charme. La perfection, ce n'est qu'une accumulation de critères moyens. Ni trop grand ni trop petit. Ni trop gros ni trop maigre. Ni trop blanc ni trop noir... C'est le contraire de la vie et de l'art. Parce que l'art, c'est dans l'inattendu, la gaucherie, l'erreur. C'est ce qui nous bouscule et nous enthousiasme. C'est ce qui nous saisit. La beauté, l'émotion, ça naît souvent de mariages hasardeux. Ou d'erreurs ou de dérapages. Mais jamais de la perfection...
Commenter  J’apprécie          380
Arrivé à mon âge, à moins de n'avoir rien compris à la vie, on se fout du choix des gens. Il y a des hétéros, il y a des homos. Il y a des multicartes. Il y a des indécis. On ne décide pas plus de ce qui nous fait bander que de naître gaucher, frisé ou aux yeux verts.
Ni mérite ni honte.
Commenter  J’apprécie          380
Cette fille elle me rend dingue, à croire qu'elle se badigeonne en entier à la glu : je la touche, je suis foutu ! C'est pire qu'un aimant.
Aimant, ça doit venir du verbe aimer, peut-être.
Commenter  J’apprécie          370
Ce sont les femmes qui nous façonnent. Toutes les femmes. Toutes. Je ne parle pas seulement de nos mères. Les mères sont au commencement, mais le commencement d'une vie, ce n'est pas le plus important, loin de là. Ce qui importe, c'est la fin.
Commenter  J’apprécie          370
Quand on aime les gens, on les garde à l'abri.
Commenter  J’apprécie          370
Dans la cuisine, Maman fait ses yeux rouges et son nez qui renifle. Papa est devant la télé, au salon. Il me regarde passer. Il fait, comme ça : "tiens, voilà Lotabruti !". Ça doit être le coureur italien qui pédale dans la côte, à la télé.
Commenter  J’apprécie          360
L’espoir fait surtout vivre ceux qui en tirent profit.
Commenter  J’apprécie          360
La vie m'apprend de force, et c'est tant mieux.
Commenter  J’apprécie          360
Je tenais à mes parents, même si c'était des parents, avec tous les défauts que ça peut sous-entendre, question autorité et interdictions. Je tenais à mon père, surtout. Je le trouvais balèze, pas seulement pour ses biceps plus épais que des cuisses. Il était fort, vraiment. Droit planté dans ses bottes. Riche de convictions, à défaut d'autre chose. Un gueulard, un sanguin, mais qui trempait ses mouchoirs aux mariages, aux baptêmes, appelait ma mère Mon p'tit bouchon d'amour, en se foutant pas mal du ridicule, et n'avait jamais peur de lui dire Je t'aime.
L'homme que j'aurais sûrement bien aimé devenir.
Commenter  J’apprécie          360



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Marie-Sabine Roger Voir plus

Quiz Voir plus

Et tu te soumettras à la loi de ton père, de Marie-Sabine Roger

. Comment s’appelle le petit frère de l’héroïne de l’histoire ?

Pierrot
Yoan
Fabien

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Et tu te soumettras à la loi de ton père de Marie-Sabine RogerCréer un quiz sur cet auteur

{* *}