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Citations de Maud Tabachnik (389)


Elle n’a jamais voulu l’envoyer dans un établissement spécialisé, un de ces horribles endroits où les enfants sont mélangés aux vieillards baveux et édentés, aux agités écumants, aux vicieux, à tous ces rebuts de la société.
Ce n’est pas faute que son mari ait insisté, mais elle n’a rien voulu savoir. C’était son fils.
Alors, quand il a achevé son père…
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Je suis le meilleur quand ma raison l'emporte sur mes émotions. Comme tout le monde. Rien de pire que de subir l'assaut de ses sentiments qui, [...] parviennent trente mille fois plus vite au cerveau que le raisonnement. J'ai toujours cru qu'avec la raison on pouvait arriver à tout. Comme repousser la douleur, la peur, la haine.
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Il s’en voulait à mort de ne pas avoir compris la dangerosité du garçon lorsqu’il l’avait rencontré. Mais comme tout adulte, même ceux les plus au fait de la perversité humaine, son esprit refusait qu’un adolescent soit davantage que « difficile » ou « perturbé ».
Il avait oublié ou seulement négligé que chaque individu naît avec sa potentialité de bon et de mauvais, et que, chez un certain nombre, le mauvais l’emporte largement. Sinon, comment expliquer que, dans des situations identiques, des hommes et des femmes restent neutres, deviennent des héros ou des criminels ?

Durant le quart de siècle de sa carrière consacré à démasquer le mal chez ses contemporains, Stark avait pu constater que l’éducation ou le milieu n’étaient pas forcément les facteurs déterminants de telle ou telle conduite.
La notion d’égalité chère aux démocraties était un leurre. Dans une même fratrie, un individu choisissait la délinquance quand son frère ou sa sœur respectait ou même servait la loi. De même, l’un serait brillant et l’autre stupide.
Les hommes naissaient égaux devant la loi, mais se montraient inégaux les uns par rapport aux autres. Et c’était une grave erreur de penser que si Hitler avait été un peintre talentueux au lieu d’un barbouilleur du dimanche, des millions de gens ne seraient pas partis en fumée.
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— T’as trouvé ton bâton de vieillesse, ricana Sanström. (...) Quel nom tu vas lui donner à ton chien ?
— Quel nom je dois lui donner ?
— Ben, on donne toujours un nom aux clébards ! Comment tu veux qu’il comprenne que tu t’adresses à lui ! Toi, t’as un nom. Tout le monde a un nom !
— Il s’appelle le chien. Je vais mettre une majuscule à Le. Ce sera Le chien.
— Et il fera la différence ?
— Sanström, lâche-moi, tu veux ? J’ai d’autres soucis que de lui donner un nom. Il pige plus vite que les humains !
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Il avait vite changé, Jack. L'homme attentif était devenu grincheux et exigeant. Rien n'était jamais assez bien. Il rentrait du travail et s'enfermait devant son ordinateur dans une pièce qu'il avait aménagée en bureau. Elle n'avait jamais su à quoi il s'occupait.
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Ils bougèrent en raclant les pieds. Ces fameux pieds de flics qui allaient, dans les prochains jours, en voir de toutes les couleurs.
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Levine était hors de lui. Il parlait suffisamment fort pour que les flics autour n'aient pas besoin de tendre l'oreille et Swanson aurait voulu disparaître sous terre. Les colères de son chef étaient proverbiales mais il n'aurait jamais pensé que ce sujet le mettrait dans un tel état.
Swanson était trop basique pour comprendre que si Levine défendait des gens qui lui étaient aussi étrangers que les travestis et les prostitués, c'était parce que lui-même appartenait à un groupe qui avait été pourchassé, non pour ses goûts sexuels, mais pour ses croyances ou, s'il n'en avait pas, l'endroit où il était né.
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Elle s'est pendue .Comme c'est l'habitude dans ces fermes où les grosses poutres interrompent si bien le cours des existences.
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Yossi prend conscience de la relativité des événements qui frappent le monde. À quelques kilomètres de là va se jouer une histoire qui peut tourner à la tragédie, mais aussi entraîner l'opinion internationale dans une déchirante révision politique. Cette opinion qui ne sait presque rien de ce que l'on nommera un jour la Shoah. Car ceux qui sont revenus ne peuvent en parler et ceux qui les écoutent ne peuvent les entendre.
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Pourquoi faut-il que la vie ne soit qu'un choix entre des renoncements ?
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[...] le bureau du shérif aurait pu, lui, servir de décor au film 'Histoire de détective' de William Wyler sorti dans les années 50.
Mêmes couleurs délavées des murs et du lino avec les coins relevés et déchirés, mêmes odeurs diffuses de vieux bois et de café bouilli, complétées par l'usure des éléments, y compris du personnel et, au milieu de tout ça, le shérif, mince, vif, les fesses moulées dans un uniforme marron, chaussé de bottes lustrées à s'y mirer dedans, le chef coiffé d'un Stetson crème qui aurait pu en couvrir deux, et qui s'avança vers eux comme s'il avait les génitoires en porcelaine fine. (p. 232)
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Je n'aime pas beaucoup les journalistes, pas davantage les avocats, les médecins et les gens d'Eglise. Je trouve qu’ils usent de leur pouvoir discrétionnaire, sans discrétion. Je les trouve arrogants et pour beaucoup sans conscience.
Les journalistes balancent des infos sans la plupart du temps les vérifier, leur unique souci étant d’être les premiers. Ils assaillent sans vergogne les gens plongés dans le malheur, se repaissent des scandales ou en créent, et pissent dans le sens du vent. Les avocats peuvent pousser la fourberie à faire relâcher un Jack l’Eventreur sous prétexte qu’ils sont payés pour le défendre et s’appuyer pour ça sur une erreur de frappe. Les médecins se croient des demi-dieux, vous assènent leurs certitudes, se trompent souvent et vous piquent votre pognon en laissant croire qu’ils le font pour votre bien. Quand aux gens d’Eglise, c’est le pompon. Ils vous assurent les yeux dans les yeux que leur Dieu est le premier de la classe et que tous les autres peuvent se rhabiller. Si vous dites que vous n’avez pas la foi parce qu’il n’y a jamais eu aucune preuve de l’existence du Grand Barbu, ils vous répliquent en plongeant leur regard au fond du vôtre qu’avoir la foi c’est justement croire sans preuve.
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Le mot stress était funky. Il expliquait les suicides dans certaines entreprises ; les internements en cliniques psychiatriques des enseignants qui gagnaient le ruban bleu avec les policiers des dépressions nerveuses ; le mal-être de la jeunesse, l’ennui des seniors ; les caprices des millionnaires de l’équipe de foot ; le spleen des bobos. Le mal-être comme explication de tous les maux.
La télé diffusait à l’envie reportages et débats sur ce nouvel état. Les patrons se révolvérisaient et les employés se défenestraient.
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Je l'ai regardée à mon tour sans savoir si elle avait vingt ou quarante ans ,parce que le temps ne se dépose pas sur tous de la même façon ,et que sur certains que la vie broie depuis toujours il double les années comme pour se débarrasser d'eux plus vite .
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Sarah vient de me terminer un slip en laine jaune qui me va au poil
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Comment devient-on un criminel? Elle avait posé la question à Stan qui lui avait répondu qu'il y avait autant de criminels différents que d'hommes mais que tout se réduisait en fin de compte à trois choses: le sexe, le pouvoir et la vengeance.
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(page 55)
Levine avait besoin de se laver les yeux et la tête, et il n'y avait rien de mieux que de marcher tôt le matin dans les rues de sa ville. Il faisait partie de ces New-Yorkais pour qui la ville était une maîtresse à la fois redoutée et adorée mais dont il ne pouvait se passer. Il disait que marcher à New-York c'était comme d'être porté sur les épaules des anges. Il ne le faisait d'ailleurs qu'ici, incapable de se balader à la campagne ou même sur une plage. Quand Sarah le traînait avec les gosses hors de Manhattan et voulait qu'il les accompagne pour une promenade de santé et de plaisir, comme elle disait, il trouvait toutes sortes de ruses pour les attendre dans un café en lisant le journal. Sarah le menaçait d'infarctus, de tension artérielle, de vieillissement précoce, mais il trouvait toujours la parade.
Ici, chaque carrefour ou presque lui évoquait un souvenir. S'il savait appartenir à New-York, il savait aussi que New York était à lui.
Quand il était jeune, les poches bourrées de pièces de dix cents qu'il avait gagnées en proposant à ses camarades de classe de les protéger des plus grands, il prenait le métro souterrain et descendait à la station 42e Rue, celle de Times Square.
Il restait le nez en l'air à lire les infos sur l'immense panneau d'affichage, s'extasiait devant le chameau de Camel qui rejetait les ronds de fumée par les naseaux, s'essayait à dégommer les pipes dans les stands de tir qui s'étaient installés là en compagnie des attractions foraines, des danseuses du ventre, de la femme à barbe et de l'homme tatoué dont la peau entièrement vert et bleu montrait sur le bras gauche et l'épaule une page de la Bible et la tête de Salomon et, sur l'autre, une carte de l'Amérique avec les premiers présidents.
A cette époque, le quartier possédait son argot, un parler de truand à moitié yiddish, une langue de clown et de clochard.
Il avait loupé l'époque la grande époque de Times Square quand les gangs irlandais, allemands et italiens, venus de Hell's Kitchen, envahissaient pacifiquement les nouveaux théâtres de Broadway et faisaient frissonner les gens de Uptown Manhattan qui venaient chercher dans les restaurants à la mode et les bars les sensations qui leur manquaient.
A présent, Times Square appartenait aux Noirs et aux Latinos depuis que Harlem avait perdu son Broadway qu'était la 125e Rue et que les musiciens noirs étaient venus s'installer downtown. Les pauvres avaient cherché un quartier pour se distraire et trouvé Times Square.
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Les morts et les disparus prenaient toute la place, investissaient les mémoires et les lieux, s'installaient au milieu des survivants, en leur en laissant peu .
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Si mon père avait accepté j’aurais fait l’école de police. J’aurais défendu les innocents ; j’aurais poursuivi sans relâche les criminels. Je serais arrivé et j’aurais montré ma plaque dorée et les coupables auraient immédiatement compris qu’ils n’avaient aucune chance. La société doit se protéger.
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Quand un soldat revenait de la guerre, on admettait que ce qu'il avait vécu avait pu le perturber au point de faire de lui un homme hanté, un homme qui avait du mal à retrouver sa place parmi les vivants. Mais qu'en était-il des flics ? (p. 58)
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