Citations de Michèle Petit (154)
Généralement, on compare WEI QI dont la trajectoire se fait en nappe, à la mère. Peut-on entendre là une référence à la mère matricielle mouvante et fluctuante, sachant que WEI QI est une énergie trouble ; trouble parce que issue du Foyer inférieur et parce qu'elle s'appuie sur YUAN QI, l'énergie ancestrale et donc sur la transmission des lignées ; alors que RONG QI est une énergie claire dont la trajectoire est linéaire : on la compare au père - " Le Père, c'est la colonne " - par son mode de distribution - la sève dans les canaux du tronc et des branches. Mais ce rapprochement symbolique de la gestion des deux énergies est proposé dans un but opératif. On ne saurait surtout pas en faire une récupération bon marché tant dans le domaine de la psychanalyse ou de la psychothérapie que dans le domaine social. N'oublions pas que le monde dans lequel nous vivons actuellement mélange tous les niveaux dans le but inavoué de faire ressortir telle ou telle théorie tronquée, pour mettre en exergue des pseudo-dialectiques qui ressortirent plus du chaos du Foyer moyen que de la transparence du Foyer supérieur et de SHEN ! De plus ce serait oublier qu'auprès de WEI QI il y a le dynamisme du Foie, d'ordre masculin et que RONG QI est nourricière et élaborée par la Rate, d'ordre féminin. En fait, plus nous frôlons le paradoxal, plus nous sommes proches du Mystère dont, en réalité, on ne peut rien dire, mais que l'on est amené à vivre de plus en plus intensément.
La production d'énergie WEI s'organise au Foyer inférieur : c'est la transformation du reliquat de tout ce qui reste de l'alimentation ; ce sont les résidus et les lies qui peuvent encore être brûlés à ce niveau. WEI QI rythme la veille et le sommeil : dès l'ouverture des yeux, il y a mise en jeu de tout l'appareil sensoriel de la vie de veille ; on se met debout sur ses pieds. (Il y a une relation énergétique très importante entre les yeux et les chevilles par l'intermédiaire de certains grands méridiens curieux.) Lorsque l'on ferme les yeux pour dormir la nuit, alors WEI QI va œuvrer dans la profondeur et le mystère des organes : son mode d'expression concrète étant en particulier la production de rêves.
Lire et se souvenir de ses lectures ou de ses escapades culturelles, cela sert à projeter sur le quotidien un peu de beauté, à donner un arrière-plan poétique à sa vie, à ébaucher des histoires qui peut-être ne se réaliseront jamais, mais qui sont une part de soi-même.
" La bibliothèque, les livres, c'était le bonheur, la découverte qu'il y avait un ailleurs, un monde, plus loin, où je pourrais vivre. Quelquefois il y a eu de l'argent à la maison, mais le monde n'existait pas. Le plus loin où on allait, c'était chez mémé, en vacances, au bout du département. Sans la bibliothèque, je serais devenue folle. La bibliothèque me permettait de respirer, elle m'a sauvé la vie."
De la naissance à la vieillesse, nous sommes en quête d'échos de ce que nous avons vécu de façon obscure, confuse, et qui quelquefois se révèle, s'explicite de façon lumineuse et se transforme grâce à une histoire, un fragment ou une simple phrase.
A leur façon, c'est aussi une "cure d'amour" que mènent ces médiateurs travaillant dans des contextes difficiles. Et beaucoup d'entre eux observent qu'un jour, celles et ceux à qui ils lisent commencent à relever la tête. Alors qu'ils détournaient les yeux, esquivaient le regard, jetaient des œillades rageuses ou se dissimulaient derrière une écharpe, ils deviennent curieux et posent des questions. Plutôt que d'être reclus dans une totalité fermée, ils sont devenus attentifs aux détails, étonnés. Un peu comme ces jeunes enfants à qui tout est surprise quand ils marchent, qui s'arrêtent devant une pièce qui brille, un bouton égaré, une tache de peinture sur le trottoir, et vous demandent comment ils ont bien pu arriver là.
Quelqu'un qui témoigne à l'enfant, à l'adolescent, à l'adulte aussi bien, une disponibilité, un accueil, une qualité de présence et le considère comme un sujet. Ce que disent ceux qui ont vécu au plus loin des livres et qui on pu, un jour, les considérer comme des objets proches, des compagnons, c'est que tout commence par des rencontres, des situations d'intersubjectivités gratifiantes qu'un centre culturel, social, une ONG, ou la bibliothèque, ou l'école, quelquefois, rendent possibles. Tout part d'une hospitalité.
La lecture, la bibliothèque ouvrent sur un autre univers, où l'on se sent suffisamment paisible protégé, pour avoir l'esprit ailleurs. Elles introduisent également à une autre façon d'habiter le temps, à un temps pour soi repris au temps social, à l'écart de l'agitation du quotidien, où à la rêverie libre cours et permet d'imaginer d'autres possibles.
Lire c'est être ailleurs, là ou ils ne sont pas, dans un autre monde, c'est créer des coins d'ombre et de nuit dans une existence soumise à la transparence technocratique.
Peut-être on lit dans le noir toujours...La lecture relève de l'obscurité de la nuit. Même si on lit en plein jour, dehors, la nuit se fait autour du livre.
On peut-être contrôlé en classe de seconde sur les définitions suivantes : métaphore, métonymie, synecdoque, périphrase, oxymore, hyperbole, épiphore, gradation, litote, euphémisme, antonomase, hypallage, prétérition, hyperbate, proposée, paronomase, j'en saute des meilleurs, du genre épanalepse, anadiplose, anacoluthe et autres zeugmes.
Souvenons-nous du rôle que la poésie a joué pour tant de gens, dans les camps de déportés.
La lecture n'est pas la seule activité qui offre cette possibilité d'élaborer du sens. L'écriture le dessin sont aussi d'un grand recours pour donner forme à l'insensé, enfermer dans des traits de crayon ce que l'on a subit, reprendre souffle auprès des images que l'on griffonne.
J'ai entendu un jour une conseillère pédagogique soutenir que l'on pourrait demander aux enfants et aux adolescents d'évoquer devant leurs camarades leurs grandes émotions personnelles liées à la lecture.
Pour transmettre l'amour de la lecture, et en particulier d'œuvres littéraires, encore faut-il l'avoir éprouvé.
Les rapports entre lecture et école sont fréquemment vécu sur le mode du conflit par les élèves - ou les anciens élèves que nous sommes - qui peuvent être très féroce.
Rien ne fais plus perdre le gout de la lecture que le questionnement.
J'ai espéré longtemps que le livre qui expliquerait tout existait.
La rêverie d'un homme qui a voyagé est autrement plus riche que la rêverie d'un homme qui n'a jamais voyagé.
La lecture ont l'a dit ne peut pas réparer le monde de ses désordre.