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Critiques de Milan Kundera (971)
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L'ignorance

Ce n'est pas seulement un roman. J'y vois aussi du social (au sens sociétal) de la psychologie et de la philosophie.

Deux émigrés Tchèques, l'un en France, l'autre au Canada.

Leur intégration. Leur retour au pays.

L'analyse de leur ressenti est profonde et concerne à mon sens tout migrant.
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L'ignorance

Un roman à multiples entrées centré sur l’émigration et l’impossible retour, sur la quête d’identité et sur l’amour. Ponctué de réflexions très pertinentes sur l’amitié et sur la mémoire, ce récit est à relire sans modération. Une remise en question aussi sur la perception des émigrés après la chute du communisme en Europe de l’Est.
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L'ignorance

C'est un roman. Cela aurait pu être un recueil de nouvelles sur l'ignorance.

Non pas l'ignorance du savoir ou des connaissances . Mais l'ignorance de l'identité, des sentiments, de l'amour, de l'avenir, de l'émigration...

Très beau texte plein de maturité ; je dirais même, si j'osais, de sagesse...

Par réflexe, j'ai cherché l'auteur(e) de la traduction. Et puis je me suis rappelé que Milan Kundera écrivait maintenant en français.

Quelle langue ! Quel texte !

Il est curieux (et inquiétant) d'entendre souvent des étrangers parler un français plus claire et plus précis que nous le parlons maintenant...
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L'ignorance

J’ai lu ce petit roman comme une sorte d’introduction, d'initiation à des ouvrages plus conséquents de Milan Kundera, installés depuis longtemps dans ma PAL : “l’insoutenable légèreté de l’être”, “la plaisanterie”.



J’aime Prague.

J’ai apprécié les histoires d’exil mêlant des réflexions sur l’identité et le “heimweh”.



Bref, les conditions étaient réunies pour une lecture qui fut plaisante.

L’objectif d'accommodation à Kundera est atteint, je vais poursuivre mes lectures de cet auteur.





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L'ignorance



Émigrée à Paris 20 ans plus tôt, Erina n'avait pas envisagé de rentrer à Prague, elle avait prévu son avenir en France, même si l'accueil n'avait pas été très chaleureux. Aussi, c'est son ami Gustaf qui l'incite et prend l'initiative pour qu'elle rentre au pays.

Des émigrés attachés à leur passé, des retrouvailles, des destins qui se croisent.

Construit en 53 petits chapitres, discours philosophique, géopolitique et commentaires sur le retour d'Ulysse à Ithaque ; une quête improbable de l'identité.

Un livre complexe, une belle réflexion sur l'exil, le déracinement et le retour au pays.

Magnifique roman philosophique.



Mon Instagram : @la_cath_a_strophes
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L'ignorance

L'ignorance est un court roman de Milan Kundera, écrit en français. Deux tchèques, Irena et Josef ont émigré en 1968 après l'échec du Printemps de Prague. Suite à l’effondrement du communisme en 1989, ils peuvent revenir dans leur pays d'origine, comme Ulysse revient à Ithaque après deux décennies d'Odyssée. Un beau roman sur l'exil, le retour et l'incompréhension.
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L'ignorance

Récit d'Irena et de Josef, exilés de Tchécoslovaquie sous domination soviétique pour rejoindre deux destinations européennes différentes et qui font un retour sur leur terre natale. Leur rencontre les entraînent dans une liaison sans lendemain, sans que Josef ne se souvienne que vingt ans auparavant, il a tenté de séduire Irena, qui elle en a gardé un témoignage. Roman sur la nostalgie, Kundera faisant le parallèle avec le voyage d'Ulysse et le déracinement, qui conduit ceux qui en sont victimes à n'être de nulle part et à souffrir l'exclusion du partage d'identité.

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L'ignorance

Un couple tchèque émigré à Paris où il a refait sa vie revient en visite au pays bien après la chute du mur. Un roman sur l'exil, l'éloignement, l'amour aussi. Fort intéressant sur l'histoire de la Tchécoslovaquie, mais qui peut générer un certain ennui, enfin pour ma part... Beaucoup d'intellectualisation, d'abstractions, avec de temps à autre des réflexions qui tranchent sur la monotonie de l'ensemble. J'avoue, j'ai eu beaucoup de mal.
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L'ignorance

« Et puis un jour on sait et on comprend beaucoup de choses, mais il est trop tard, car toute la vie aura été décidée à une époque où on ne savait rien. »



Irena et Josef sont deux émigrés, l'une à Paris et l'autre au Danemark, qui se retrouvent à Prague, leur ville natale, vingt ans plus tard.



Ce livre questionne sur le sens du mot "nostalgie" et revient sur la douloureuse expérience de l'exil de l'auteur.



Certains d'être accueillis "chez eux" en héros après leur Odyssée, ils ne trouvent pourtant qu'ignorance.



L'occasion de re-découvrir la plume philosophique de l'auteur.
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L'ignorance

sceptique au début... finalement j'en ressors agréablement surprise. La philosophie est distillée dans des tranches de vie, qui permettent de s'identifier et de mieux intégrer la pensée philosophique justement. Un récit sur l'émigration, le retour, le souvenir
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L'ignorance

Ce court roman nous parle de déracinement et de nostalgie à travers l'histoire d'Irena et de Josef qui reviennent dans leur pays de Bohême après 20 ans d'ailleurs.

L'auteur mêle ses réflexions personnelles à celles des personnages: le retour des exilés, ses joies, ses désillusions est traité avec intelligence et nous pousse à réfléchir à notre propre rapport au temps qui passe.

Une lecture surprenante pour moi qui découvrais l'auteur mais fort agréable.
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L'ignorance

J'aime lire Kundera. Sa plume est profonde et réfléchie, pleine d'images, sensible et envoutante. Le message est puissant sans écraser le reste et les clefs de lecture sont accessibles. On se laisse vite porter par la narration fluide et ses schémas souvent très vivants. Le livre du rire et de l'oubli, l'insoutenable légèreté de l'être, font ainsi partie de ces lectures qui vous marquent longtemps et qui vous apportent réellement.



L'ignorance est le premier roman de Kundera écrit directement en français que je lis, et j'avoue ne pas être déçue.



Irena et Josef ont fui la tchequoslovaquie envahie par les chars soviétiques. Irena, praguoise, exilée en France, veuve, ayant un compagnon suédois. Elle croisera le parcours de Josef qui a tout quitté pour fuir au Danemark. Retour un peu forcé au pays après la chute du régime, sur l'insistance des entourages respectifs.



Car, dans l'esprit des gens, le retour est l'aspiration ultime de l'Exilé. Mais est-ce bien vrai? Retrouver ceux qu'on a laissé là bas, et se rendre compte du gouffre qui vous sépare désormais d'eux. Retrouver des amis qui ne le sont plus et qui n'acceptent plus votre passé qu'ils vous "amputent".



Car l'émigration soulève, vis à vis de soi-même, la question profonde de l'identité, de ses racines.



La nostalgie, comme l'indique dès le début Kundera, c'est la souffrance de l'ignorance.



L'exilé a l'étiquette grandiose et tragique de celui qui souffre, et malheur à celui ou celle qui y trouverait son bonheur. Mais l'exil implique-t-il nécessairement la nostalgie?



Quelle influence peut-il avoir sur les relations familiales (de mère à fille par exemple), conjugales, et plus largement sur les liens qui se tissent de façon si fragile entre les individus?



Kundera explore ici avec une plume lucide et subtile les errances de chacun, et donne une profondeur nouvelle au thème de l'exil et de l'expatriation
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L'ignorance

Comment dire...



Bof. Ouais, bof, ça résume bien. En gros, je ne suis pas vraiment transcendée.



Sous couvert d'une histoire plutôt banale, il faut le dire, ce livre se veut porteur d'un message, mais lequel exactement, je ne saurais vous le dire, ça reste un peu confus... Peut-être veut-il simplement illustrer la souffrance que peuvent ressentir des personnes émigrées un peu de force de leur pays, puis d'y retourner sans réellement ressentir grand chose, mais bon, ça reste assez subjectif je suppose, enfin je sais pas, je n'ai émigré que de Bretagne et j'y retourne régulièrement alors c'est certainement pas pareil. Ou alors cherche-t-il simplement à retracer à échelle humaine, individuelle, les problèmes qu'a causés le communisme en Europe de L'Est dans les années 1970-80, mais bon, personnellement, au risque d'en faire hurler certains, les conflits de ce genre, avec des gens qui cherchent à imposer leurs convictions, ça me soule, et vu que l'histoire de l'humanité, de l'Europe plus particulièrement, est globalement faite que de ça, ben l'histoire de l'Europe ça me saoule aussi, aussi bien celle de l'Europe de L'Est que celle de l'Europe Occidentale (oui, je l'admets et je le hurle, les Guerres Mondiales et tout le tintouin j'en ai rien à taper, ça m'ennuie à un point inimaginable).



Bon du coup, je me suis légèrement écartée du sujet, j'en étais où? Ah ouais. Ce livre m'a saoulé. Je n'irais pas jusqu'à dire que je l'ai trouvé nul sur tous les points, mais dans la globalité, je n'ai pas réussi à y trouver un réel intérêt.
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L'ignorance

Irena, Tchèque, vit en France où elle a fait sa vie. Veuve et mère de deux filles, elle retourne en République Tchèque vingt ans après l’avoir quitté. Pareillement, Josef vit au Danemark après avoir quitté la République Tchèque. Ils se retrouvent à Paris et à Prague.







L’ignorance est un livre sur le Temps. L’ignorance, c’est surtout sur l’avenir, on ignore tous ce que sera notre avenir plus ou moins proche, source d’angoisse ou d’excitation. Le passé, c’est ce qui nous forme, qui fait ce qu’on est ; lié à l’Histoire, on ne le maîtrise plus, on le déforme en y repensant, parfois il est même meilleur que le présent. Le présent est pourtant le temps à vivre, un temps sur une petite durée.



Kundera reprend l’Histoire tchèque où les personnages sont pris dans les rouages des événements. Irena et Josef ont émigré dans d’autres pays, quand ils retournent à Prague, ils ne sont plus chez eux, c’est un autre endroit que dans leurs souvenirs. Le retour est raté.



L’auteur nous présente aussi une vision de l’Amour, une vision idéale. Celle où on aurait une moitié. Pourtant, ses personnages sont déçus par l’Amour : Irena a eu deux relations qu’elle n’a pas choisi, elle est fragile, dominée par les hommes ; Josef a eu sa femme avec qui il a vécu une vie tranquille. En filigrane, on trouve l’histoire d’amour adolescente d’Irena, plus jeune elle a tenter de se suicider car elle avait perdu son amour (Josef?).







Un roman sur le Temps, sur l’émigration, sur l’Histoire. Kundera est à la limite entre littérature et philosophie et c’est géant !
Lien : http://novelenn.wordpress.co..
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L'ignorance

"Le retour, en grec, se dit nostos. Algos signifie souffrance. La nostalgie est donc la souffrance causée par le désir inassouvi de retourner [...] En espagnol, añoranza vient du verbe añorar 9782070306107.jpg(avoir de la nostalgie) qui vient du catalan enyorar dérivé lui, du mot latin ignorare (ignorer)." (p.10/11).



Pour un lecteur qui n'a vécu le déracinement autrement que par procuration à travers la destinée de quelques héros épiques dont Ulysse est le parangon, cette parenté entre la nostalgie (Heureux qui, comme Ulysse, ...") et l'ignorance est bien surprenante et le titre de ce livre en devient énigmatique..



C'est pourtant cela que Milan Kundera explore dans ce roman à travers le retour au pays de ses deux protagonistes, tous les deux d'origine tchéque, comme lui, tous les deux émigrés depuis l'invasion soviétique de la Tchékoslovaquie en 1969, l'un, Josef, au Danemark, l'autre Irena, à Paris.



Au moment où, vingt ans plus tard, leur pays est libéré du joug soviétique, en 1989, leur entourage qui jusque là les avait accueillis avec compassion comme des réfugiés politiques, ne comprend pas leur manque d'empressement à rentrer dans leur pays. Sylvie, l'amie parisienne d'Irena, la presse de rentrer et finalement prend ses distances avec cette réfugiée qui n'est pas pressée de rentrer. Gustaf, le mari suédois d'Irena, a convaincu sa firme d'ouvrir une agence à Prague et presse Irena de venir. Elle est obligée de céder.



Josef, au Danemark, a perdu son épouse mais son chez lui est toujours sa maison danoise avec le sapin autrefois planté par sa femme. Lorsqu'il revient à Prague en 1989, il retourne sur la tombe de sa mère et ne reconnaît plus le cimetière, il revoit son frère, sa belle-soeur, un ami d'autrefois mais rien à faire, le passé ne revit pas, les souvenirs sont indécis, ce retour n'a pas de sens. Il refuse de rencontrer la fille de sa première épouse. Son retour ne sera qu'un passage.



Irena aussi est confrontée à cette incompréhension. Ses amies d'autrefois n'ont aucune curosité pour ce qu'elle a vécu sans eux, elle même ne sent aucune envie de se conformer à leur mode de vie. Ce retour est un cuisant échec.



Or, dans une salle d'embarquement, alors que Josef et Irena allaient prendre l'avion pour ce retour à Prague, Irena avait reconnu Josef. Avec lui, il y a plus de 20 ans, une histoire d'amour aurait pu naitre. Elle lui donne rendez-vous à Prague. Ils se revoient, leur histoire d'amour dure une nuit, Josef repart, il ignore qui elle est et n'a pas voulu le lui dire.



L'ignorance est donc bien au coeur de ce roman, livrant les êtres à une errance solitaire. Le retour d'Ulysse revisité dans ces pages, prend une toute nouvelle dimension. "Calypso, ah Calypso ! Je pense souvent à elle. Elle a aimé Ulysse. Ils ont vécu ensemble sept ans durant. On ne sait pas pendant combien de temps Ulysse avait partagé le lit de Pénélope, mais certainement pas aussi longtemps.Pourtant on exalte la douleur de Pénélope et on se moque des pleurs de Calypso." (p 14)
Lien : http://aller-plus-loin.over-..
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L'ignorance

Cette lecture m’a vraiment intéressée mais ce n’est pas un coup de cœur. On y suit deux personnages : Irena et Josef, deux tchèques exilés respectivement en France et au Danemark. Cette histoire est un prétexte pour Kundera pour nous livrer certaines de ses réflexions philosophiques sur la nostalgie et sur l’émigration.



J’ai adoré tout l’aspect philosophique, surtout dans la mesure où j’ai moi-même vécu pendant des années à l’étranger. Cette lecture fut donc pour moi un moyen de réfléchir sur ma propre expérience. C’est aussi pourquoi cette lecture fut bien plus longue que prévue. J’ai moi-même ressenti la nostalgie du retour et eu une intense réflexion sur mon propre enracinement, et cela continue encore aujourd’hui. Le fait d’avoir une vision des choses très différente de celle de Kundera a rendu la lecture d’autant plus intéressante. Malgré tout certains passages de l’histoire des deux personnages étaient parfois assez ennuyants, ce qui pour un livre aussi court est assez dommageable.



Je recommande cette lecture aux personnes intéressées par les questions tournant autour de l’émigration et du déracinement. Par contre, si la philosophie ne vous intéresse pas, passez votre chemin…
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L'ignorance

J’ai parfois des envies de lire des auteurs que je ne connais pas et de Milan Kundera, je ne connaissais que « L’insoutenable légèreté de l’être » ... et encore, pour avoir vu le film ! Alors dans ma quête des « petits » livres d’été, j’ai acheté celui ci.



Irena et Josef sont tchèques, exilés en France et au Danemark depuis l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1969. 20 ans plus tard, alors que leur pays est libéré de l’emprise soviétique leur rencontre à Pragues est l’occasion d’une réflexion sur l’immigration, le déracinement ou le constat du fossé qui se creuse entre ceux qui sont passés à l’ouest et ceux qui sont restés à l’est de l’Europe.



Les seuls passages qui m’ont réellement emportés sont ceux où les deux protagonistes constatent que les relations se sont terriblement distendues avec leurs proches (famille ou amis) qu'ils n'avaient pas revus depuis 20 ans. L’auteur explore alors avec subtilité les errances des individus et l’'incompréhension des uns et des autres rapport à l’exil.



Autant être honnête, je crois que je suis assez réfractaire au côté philosophique de l’ouvrage et même si le livre est court (236 pages), même si l’écriture est fluide et envoutante, j’ai peiné à arriver au bout … trop confus et ennuyeux pour moi !
Lien : http://www.instantanesfutile..
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L'ignorance

« L’IGNORANCE » Milan Kundera (Folio, 230 pages).

C’est plutôt un « petit » roman par la taille (ne pas se laisser abuser par le nombre de pages, c’est écrit en gros caractères).

Joseph, exilé tchèque vivant au Danemark depuis plus de vingt ans, retourne à Prague après l’effondrement de l’Union Soviétique. Au même moment, Irena, exilée tchèque vivant à Paris, fait le même voyage retour. Jeunes, ils s’étaient croisés, s’étaient manqués bien avant de s’exiler, ce dont Joseph n’a plus aucun souvenir, contrairement à Irena. Ils sont supposés être heureux tous les deux de renouer avec leur pays d’origine, leurs racines, tant l’exil est présumé être un traumatisme engendrant la nostalgie. Mais Kundera prend le contre-pied de ce sens commun, montre, à travers ces quelques journées en Tchécoslovaquie des deux personnages (qui vont bien sûr s’y recroiser), l’effet du temps, des coupures, l’impossibilité des retours, l’incommunicabilité qui en résulte.

Avec une remarquable technique d’écriture, dans un style épuré et dépouillé, il mêle petite et grande histoire, narration et réflexion, convoque à maintes reprises Ulysse et son Odyssée, la musique et la peinture. Il s’immisce parfois par un « Je » d’auteur dans le texte, suivant le cheminement intellectuel et affectif de ses protagonistes, nous ramenant à eux après chaque digression historique et philosophique. Et c’est pourtant limpide, je n’ai jamais ressenti l’impression de confusion dans ce texte, mais parfois des abîmes vertigineuses, des émotions intenses. Bref, c’est un magnifique roman autant qu’un essai. Kundera mène son histoire, et en même temps il « théorise » son propos sur l’exil, le temps qui passe, l’oubli, sans jamais nous perdre. Un très grand roman, par un très grand auteur, à lire et à redécouvrir.

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L'ignorance

Comme le dit le résumé babeliste de ce livre: chaque livre de Kundera est un événement; et celui-ci n'est pas une exception. Le talent littéraire de Kundera n'est plus à confirmer; et celui-ci n'est pas une exception. On sait aussi que Kundera s'est attaqué à de très nombreux sujets différents; et celui-ci n'est pas une exception.

Avec L'Ignorance, Kundera nous amène dans les sentiers de l'immigration, du départ et de la nostalgie (sujet on ne peux plus d'actualité, Kundera étant aussi un grand avant-gardiste). L'écriture y est efficace, l'histoire tout autant pour un résultat plus que convaincant pour un "petit" roman. A noter tout de même que, les romans d'immigration se multipliant de nos jours, L'Ignorance demeure très intéressant dans la profondeur de ses réflexions, et dans les idées sous-jacentes au récit (chose qui n'est malheureusement pas systématique dans les roman d'aujourd'hui). Son seul titre, déjà, annonce la couleur d'une vérité à la fois évidente et encore voilée dans notre siècle. A lire, comme l'ensemble des oeuvres de Kundera
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L'ignorance

Partir c'est mourir un peu. Mais est-ce renaître ailleurs ? Est-ce renaître au retour ?



Erina n'avait pas vraiment envisagé de rentrer à Prague. Émigrée à Paris 20 ans plutôt, elle avait fait de sa nouvelle vie une perspective sans retour, même si sa terre d'accueil ne lui avait pas ouvert les bras avec spontanéité. La France était désormais sa terre d'avenir. Aussi a-t-il fallu que son compagnon Gustaf l'incite et prenne l'initiative pour que ce retour aux sources se concrétise.



Milan Kundera connaît trop bien le sujet de l'exil. Il connaît les effets des forces contrariées de la dictature qui broient les uns, éjectent les autres hors de la funeste centrifugeuse. Avec L'ignorance, il nous livre une réflexion sur le déracinement, la nostalgie qui taraude et leurre, la mémoire trop personnelle et trop ponctuelle pour donner lieu à partage, l'arithmétique du temps qui passe, la modernité qui n'apporte pas son lot de réconfort, autant de notions qui font qu'à la question "quel est ton chez-toi ?", l'exilé restera dans la même tergiversation que celle qui a présidé à son départ.



L'absence est une mort qui pourrait avoir un terme si les liens de l'amour résistaient au temps. Mais la déconvenue de ceux qui restent, la méfiance de ceux qui accueillent détricotent le tissu affectif de celui qui a fait le choix, ou non, de partir. Son avenir sera pavé de solitude. Son chemin sera aussi instable que le fil du funambule. Quand il penchera d'un côté, ce sera la chute.



Avec Milan Kundera, le cœur a toujours une relation au corps. Cette matérialité de l'être humain qui seule révèle le temps qui passe. Avec ses pulsions elle ne fait que chercher des compensations aux frustrations affectives.



L'exil ne restera jamais qu'une condamnation avant l'heure.
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