J'aime cet auteur et ce livre est à la hauteur de mes espérances. Un retour en république Tchèque après 20 ans d'exil en France. C'est toute l'atmosphère d'un mode de vie qui a changé et où les points de repères, quand il y en a, sont troublants et déroutants. Une réflexion profonde sur l'absurdité de la vie. Il est parfois plus souffrant de tenter de retrouver son passé que de l'enfouir au plus profond de sa mémoire.
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Ce n'est pas seulement un roman. J'y vois aussi du social (au sens sociétal) de la psychologie et de la philosophie.
Deux émigrés Tchèques, l'un en France, l'autre au Canada.
Leur intégration. Leur retour au pays.
L'analyse de leur ressenti est profonde et concerne à mon sens tout migrant.
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Un roman à multiples entrées centré sur l’émigration et l’impossible retour, sur la quête d’identité et sur l’amour. Ponctué de réflexions très pertinentes sur l’amitié et sur la mémoire, ce récit est à relire sans modération. Une remise en question aussi sur la perception des émigrés après la chute du communisme en Europe de l’Est.
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Ce court roman nous parle de déracinement et de nostalgie à travers l'histoire d'Irena et de Josef qui reviennent dans leur pays de Bohême après 20 ans d'ailleurs.
L'auteur mêle ses réflexions personnelles à celles des personnages: le retour des exilés, ses joies, ses désillusions est traité avec intelligence et nous pousse à réfléchir à notre propre rapport au temps qui passe.
Une lecture surprenante pour moi qui découvrais l'auteur mais fort agréable.
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J'aime beaucoup l’œuvre de Milan Kundera. Ce livre est une belle histoire d'amour, de mémoire, d'exil.
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Magnifique roman, vraiment, intense, ciblé, signé d'une plume incomparable!
Les questions du déracinement, de la mémoire, de l'attente, et de la fraternité y sont traitées avec un style très abordable, faisant des détours par la musique, la peinture, l'écriture et une revisite du mythe d'Ulysse très juste sous la lumière de nos sociétés, un regard perçant sur la politique qui a défiguré la République Tchèque...
A lire donc, à relire aussi!
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Un roman percutant que j'ai relu après 15 ans (je n'ai pas attendu 20 ans pour le relire). Du Kundera qui interroge et qui sort de la narration classique. Réflexion personnelle de l'auteur mêlée à celle des personnages. Le retour des Exilés est traité avec intelligence. La nostalgie m'a pris avec cette relecture qui m'a replongé dans l'époque de la première lecture.
A lire, puis à relire (des années plus tard)
Mon chef-d'oeuvre. Mon auteur préféré. J'adore.
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L'ignorance est mon premier livre de Kundera, dont j'ai trouvé l'écriture très agréable.
Dans ce roman mêlant nostalgie, exil et souvenir, le ''retour au pays'' est décrit comme une épreuve, un échec sur les plans politique et familial...
Ce n'est plus ma culture, ce n'est plus ma famille... De grandes questions, des doutes, des regrets.... Qui sont ces gens que je connaissais jadis?
En conclusion, un beau livre qui soulève le cœur des enfants prodigues
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C'est un roman. Cela aurait pu être un recueil de nouvelles sur l'ignorance.
Non pas l'ignorance du savoir ou des connaissances . Mais l'ignorance de l'identité, des sentiments, de l'amour, de l'avenir, de l'émigration...
Très beau texte plein de maturité ; je dirais même, si j'osais, de sagesse...
Par réflexe, j'ai cherché l'auteur(e) de la traduction. Et puis je me suis rappelé que Milan Kundera écrivait maintenant en français.
Quelle langue ! Quel texte !
Il est curieux (et inquiétant) d'entendre souvent des étrangers parler un français plus claire et plus précis que nous le parlons maintenant...
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Émigrée à Paris 20 ans plus tôt, Erina n'avait pas envisagé de rentrer à Prague, elle avait prévu son avenir en France, même si l'accueil n'avait pas été très chaleureux. Aussi, c'est son ami Gustaf qui l'incite et prend l'initiative pour qu'elle rentre au pays.
Des émigrés attachés à leur passé, des retrouvailles, des destins qui se croisent.
Construit en 53 petits chapitres, discours philosophique, géopolitique et commentaires sur le retour d'Ulysse à Ithaque ; une quête improbable de l'identité.
Un livre complexe, une belle réflexion sur l'exil, le déracinement et le retour au pays.
Magnifique roman philosophique.
Mon Instagram : @la_cath_a_strophes
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« Et puis un jour on sait et on comprend beaucoup de choses, mais il est trop tard, car toute la vie aura été décidée à une époque où on ne savait rien. »
Irena et Josef sont deux émigrés, l'une à Paris et l'autre au Danemark, qui se retrouvent à Prague, leur ville natale, vingt ans plus tard.
Ce livre questionne sur le sens du mot "nostalgie" et revient sur la douloureuse expérience de l'exil de l'auteur.
Certains d'être accueillis "chez eux" en héros après leur Odyssée, ils ne trouvent pourtant qu'ignorance.
L'occasion de re-découvrir la plume philosophique de l'auteur.
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« L’IGNORANCE » Milan Kundera (Folio, 230 pages).
C’est plutôt un « petit » roman par la taille (ne pas se laisser abuser par le nombre de pages, c’est écrit en gros caractères).
Joseph, exilé tchèque vivant au Danemark depuis plus de vingt ans, retourne à Prague après l’effondrement de l’Union Soviétique. Au même moment, Irena, exilée tchèque vivant à Paris, fait le même voyage retour. Jeunes, ils s’étaient croisés, s’étaient manqués bien avant de s’exiler, ce dont Joseph n’a plus aucun souvenir, contrairement à Irena. Ils sont supposés être heureux tous les deux de renouer avec leur pays d’origine, leurs racines, tant l’exil est présumé être un traumatisme engendrant la nostalgie. Mais Kundera prend le contre-pied de ce sens commun, montre, à travers ces quelques journées en Tchécoslovaquie des deux personnages (qui vont bien sûr s’y recroiser), l’effet du temps, des coupures, l’impossibilité des retours, l’incommunicabilité qui en résulte.
Avec une remarquable technique d’écriture, dans un style épuré et dépouillé, il mêle petite et grande histoire, narration et réflexion, convoque à maintes reprises Ulysse et son Odyssée, la musique et la peinture. Il s’immisce parfois par un « Je » d’auteur dans le texte, suivant le cheminement intellectuel et affectif de ses protagonistes, nous ramenant à eux après chaque digression historique et philosophique. Et c’est pourtant limpide, je n’ai jamais ressenti l’impression de confusion dans ce texte, mais parfois des abîmes vertigineuses, des émotions intenses. Bref, c’est un magnifique roman autant qu’un essai. Kundera mène son histoire, et en même temps il « théorise » son propos sur l’exil, le temps qui passe, l’oubli, sans jamais nous perdre. Un très grand roman, par un très grand auteur, à lire et à redécouvrir.
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Comment dire...
Bof. Ouais, bof, ça résume bien. En gros, je ne suis pas vraiment transcendée.
Sous couvert d'une histoire plutôt banale, il faut le dire, ce livre se veut porteur d'un message, mais lequel exactement, je ne saurais vous le dire, ça reste un peu confus... Peut-être veut-il simplement illustrer la souffrance que peuvent ressentir des personnes émigrées un peu de force de leur pays, puis d'y retourner sans réellement ressentir grand chose, mais bon, ça reste assez subjectif je suppose, enfin je sais pas, je n'ai émigré que de Bretagne et j'y retourne régulièrement alors c'est certainement pas pareil. Ou alors cherche-t-il simplement à retracer à échelle humaine, individuelle, les problèmes qu'a causés le communisme en Europe de L'Est dans les années 1970-80, mais bon, personnellement, au risque d'en faire hurler certains, les conflits de ce genre, avec des gens qui cherchent à imposer leurs convictions, ça me soule, et vu que l'histoire de l'humanité, de l'Europe plus particulièrement, est globalement faite que de ça, ben l'histoire de l'Europe ça me saoule aussi, aussi bien celle de l'Europe de L'Est que celle de l'Europe Occidentale (oui, je l'admets et je le hurle, les Guerres Mondiales et tout le tintouin j'en ai rien à taper, ça m'ennuie à un point inimaginable).
Bon du coup, je me suis légèrement écartée du sujet, j'en étais où? Ah ouais. Ce livre m'a saoulé. Je n'irais pas jusqu'à dire que je l'ai trouvé nul sur tous les points, mais dans la globalité, je n'ai pas réussi à y trouver un réel intérêt.
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Partir c'est mourir un peu. Mais est-ce renaître ailleurs ? Est-ce renaître au retour ?
Erina n'avait pas vraiment envisagé de rentrer à Prague. Émigrée à Paris 20 ans plutôt, elle avait fait de sa nouvelle vie une perspective sans retour, même si sa terre d'accueil ne lui avait pas ouvert les bras avec spontanéité. La France était désormais sa terre d'avenir. Aussi a-t-il fallu que son compagnon Gustaf l'incite et prenne l'initiative pour que ce retour aux sources se concrétise.
Milan Kundera connaît trop bien le sujet de l'exil. Il connaît les effets des forces contrariées de la dictature qui broient les uns, éjectent les autres hors de la funeste centrifugeuse. Avec L'ignorance, il nous livre une réflexion sur le déracinement, la nostalgie qui taraude et leurre, la mémoire trop personnelle et trop ponctuelle pour donner lieu à partage, l'arithmétique du temps qui passe, la modernité qui n'apporte pas son lot de réconfort, autant de notions qui font qu'à la question "quel est ton chez-toi ?", l'exilé restera dans la même tergiversation que celle qui a présidé à son départ.
L'absence est une mort qui pourrait avoir un terme si les liens de l'amour résistaient au temps. Mais la déconvenue de ceux qui restent, la méfiance de ceux qui accueillent détricotent le tissu affectif de celui qui a fait le choix, ou non, de partir. Son avenir sera pavé de solitude. Son chemin sera aussi instable que le fil du funambule. Quand il penchera d'un côté, ce sera la chute.
Avec Milan Kundera, le cœur a toujours une relation au corps. Cette matérialité de l'être humain qui seule révèle le temps qui passe. Avec ses pulsions elle ne fait que chercher des compensations aux frustrations affectives.
L'exil ne restera jamais qu'une condamnation avant l'heure.
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Troisième roman de Kundera et je retrouve à travers ces lignes, l'auteur qui m'avait séduit de sa plume dans Risibles amour.
Il est ici question de destins mêlés qui s'entrecroisent le temps de quelques jours dans une république Tchèque au sortir du communisme.
Nostalgie d'un pays qu'on ne reconnaît plus, d'une famille qui nous a oublié, d'amis qui se sont construits sans nous. Kundera nous dresse ici le portrait de deux émigrés, dans leur intimité, leurs pensées secrètes, dans un bouleversement qui les touche au plus profond d'eux même : celui d'un retour au pays après 20 ans d'absence.
Dans une construction littéraire qui le caractérise, Kundera propose un écrit concis mais émotionnellement dense, complexe mais en restant léger. Ce paradoxe qui caracterise ce grand écrivain n'en finit pas de me surprendre et me pousse à continuer ma découverte de ses œuvres littéraires.
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La disparition de l’écrivain est une occasion saisie pour se replonger dans son œuvre. Ou de relire.
Kundera, dans ce roman- essai, revient sur la nostalgie qu’engendre l’exil, ce qu’il connait.
Le roman aborde le sujet des « émigrés », à partir de son modèle Ulysse dans « l’Odyssée ».
Deux personnages, Irena et Josef, se sont exilés lors du changement de régime, l’un en France et l’autre au Danemark.
Ils retrouvent Prague vingt ans plus tard. Et se retrouvent à l’occasion de ce retour.
L’accueil de chacune des familles et relations est froid.
Les liens se sont étirés, et imprégnés d’indifférence.
« Le pire, c’est qu’elles me parlaient de choses et de gens dont je ne savais rien. Elles ne voulaient pas comprendre que leur monde, après tout ce temps, s’est évaporé dans ma tête. »
Le texte est court, simple qui sait exprimer ce sentiment de déracinement.
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J'aime lire Kundera. Sa plume est profonde et réfléchie, pleine d'images, sensible et envoutante. Le message est puissant sans écraser le reste et les clefs de lecture sont accessibles. On se laisse vite porter par la narration fluide et ses schémas souvent très vivants. Le livre du rire et de l'oubli, l'insoutenable légèreté de l'être, font ainsi partie de ces lectures qui vous marquent longtemps et qui vous apportent réellement.
L'ignorance est le premier roman de Kundera écrit directement en français que je lis, et j'avoue ne pas être déçue.
Irena et Josef ont fui la tchequoslovaquie envahie par les chars soviétiques. Irena, praguoise, exilée en France, veuve, ayant un compagnon suédois. Elle croisera le parcours de Josef qui a tout quitté pour fuir au Danemark. Retour un peu forcé au pays après la chute du régime, sur l'insistance des entourages respectifs.
Car, dans l'esprit des gens, le retour est l'aspiration ultime de l'Exilé. Mais est-ce bien vrai? Retrouver ceux qu'on a laissé là bas, et se rendre compte du gouffre qui vous sépare désormais d'eux. Retrouver des amis qui ne le sont plus et qui n'acceptent plus votre passé qu'ils vous "amputent".
Car l'émigration soulève, vis à vis de soi-même, la question profonde de l'identité, de ses racines.
La nostalgie, comme l'indique dès le début Kundera, c'est la souffrance de l'ignorance.
L'exilé a l'étiquette grandiose et tragique de celui qui souffre, et malheur à celui ou celle qui y trouverait son bonheur. Mais l'exil implique-t-il nécessairement la nostalgie?
Quelle influence peut-il avoir sur les relations familiales (de mère à fille par exemple), conjugales, et plus largement sur les liens qui se tissent de façon si fragile entre les individus?
Kundera explore ici avec une plume lucide et subtile les errances de chacun, et donne une profondeur nouvelle au thème de l'exil et de l'expatriation
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Comme le dit le résumé babeliste de ce livre: chaque livre de Kundera est un événement; et celui-ci n'est pas une exception. Le talent littéraire de Kundera n'est plus à confirmer; et celui-ci n'est pas une exception. On sait aussi que Kundera s'est attaqué à de très nombreux sujets différents; et celui-ci n'est pas une exception.
Avec L'Ignorance, Kundera nous amène dans les sentiers de l'immigration, du départ et de la nostalgie (sujet on ne peux plus d'actualité, Kundera étant aussi un grand avant-gardiste). L'écriture y est efficace, l'histoire tout autant pour un résultat plus que convaincant pour un "petit" roman. A noter tout de même que, les romans d'immigration se multipliant de nos jours, L'Ignorance demeure très intéressant dans la profondeur de ses réflexions, et dans les idées sous-jacentes au récit (chose qui n'est malheureusement pas systématique dans les roman d'aujourd'hui). Son seul titre, déjà, annonce la couleur d'une vérité à la fois évidente et encore voilée dans notre siècle. A lire, comme l'ensemble des oeuvres de Kundera
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