Ce livre commence comme un récit oral d’un homme à une autre personne inconnue. Or, il se trouve que je déteste ça, d’habitude, la fausse « oralisation ». Les récits qui donnent l’impression d’avoir besoin d’un énorme coup de pouce pour se lancer. Ce dont on voit les ficelles tellement grosses qu’on est agacé du manque de subtilité. Et pourtant, pour une fois, je crois que ce gros démarrage, cette grosse ficelle sert l’histoire et sert le livre, alors, passons outre et continuons. J’ai ressenti pendant cette lecture des tas de sentiments, du stress pour l’enquête et Sissi, de la joie parce que c’est, il faut le dire, rempli d’humour, de l’agacement quand les ficelles sont trop grosses, et de la nostalgie, du bonheur, de la tristesse, parfois même de la mélancolie. Oui, les ficelles sont grosses. Mais entre nous, parfois, quoi de meilleur que de comprendre et d’adhérer à ce que l’auteur veut de nous ! Et comprenons-nous bien : si les ficelles sont grosses et que les personnages ont l’air simple, croyez-moi, il y a un relief qui apparaît peu à peu, et une histoire dont on ne détecte le fin mot qu’à la fin. Il faut s’autoriser à suivre l’auteur, à se laisser emmener, et puis se laisser perdre aussi un peu. Et parfois, au fil de la lecture, sans vous en rendre compte, vous aurez un petit sourire sur les lèvres, une petite larme au coin du coeur, et vous vous direz que, tout de même, pour quelqu’un qui se sert de ressorts si connu, c’est réellement bien maîtrisé.
Alors n’hésitez plus, mettez dans un petit coin de votre tête le rappel de la casquette de votre facteur que vous croisiez jadis sur son vélo à côté de la boîte aux lettres jaune, rappelez-vous que dans quelques mots enfermés dans une enveloppe le monde peut s’y trouver, et sautez directement dans ce livre. Vous y trouverez suffisamment d’émotions et de poésie pour y passer un excellent moment, en tout cas, c’est ce que j’y ai trouvé moi et j’espère pouvoir le partager avec vous !
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