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Critiques de Nicolas Delesalle (317)
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Valse russe

L'auteur, grand reporter d'origine russe par sa mère, fait endosser son costume au narrateur qui nous entraine au coeur du conflit en Ukraine et nous livre ainsi un témoignage de l'intérieur.

Ce roman est une histoire d'origines, de racines. L'auteur se trouve face à de multiples interrogations : qu'en fait-on ? mais également, que font-elles de nous ? A quel point est-on emprisonné par ce qu'on croit être bien par rapport à ses gênes ? mais aussi, les gênes russes sont-ils dangereux ?

Jusqu'alors fier de ses origines russes, c'est en couvrant la guerre en Ukraine, que l'auteur se met à en avoir honte. Il écrit cette honte, non pas pour la libérer mais pour la partager.

Ce livre, telle une valse est traité en trois temps :

Le premier temps est celui de la guerre vue au travers du regard du reporter qui se demande pourquoi se confronter à ces évènements extérieurs à soi, pourquoi aller vers ce risque ? Il veut raconter ce qu'il voit, témoigner de ce que vivent les Ukrainiens et de toutes les atrocités dont sont coupables les russes.

Le deuxième temps est celui de sa mère, professeur de russe qui nous plonge dans les racines russes du narrateur. Elle évoque ses parents, russes blancs émigrés de la révolution de 1917. Elle essaie de convaincre les français que les russes sont des gens comme les autres mais va être confrontée à la brutale réalité lors du conflit et restera bouleversée par les atrocités qui y sont commises.

le troisième temps est la partie fictionnelle qui repose néanmoins sur des faits réels que lui a rapporté un reporter suisse. Sacha septuagénaire Ukrainien qui s'est engagé dès le début du conflit se retrouve être le geôlier de Vania, un jeune mercenaire du groupe Wagner qui ne comprend rien à cette guerre mais se retrouve piégé dans l'étau créé par Prigogine. Cette partie témoigne de la fraternité au-delà de la guerre, au-delà de la violence. Malgré la haine entre ces deux hommes que tout semble séparer, un sentiment fraternel va naître entre le vieil ukrainien et ce jeune russe qui vient remplacer son fils décédé.

L'auteur nous livre ici une petite leçon de géopolitique qui nous aide à comprendre que cette guerre était inévitable. L'Ukraine résolument tournée vers l'Europe mettait la Russie de Poutine en danger. Il nous offre également une analyse très fine de la personnalité de Poutine, de son fonctionnement intellectuel et de la façon dont il a assis son pouvoir en détruisant les oligarques les spoliant leurs entreprises et de leurs comptes en banque, en échafaudant une prison mentale où les mensonges qu'il rabâche au peuple deviennent une réalité, même pour lui, et enfin en ayant la main mise sur les médias.

Ce livre qui traite d'un fait d'actualité est édifiant et extrêmement instructif. Il traite des origines, de désenchantement, de renoncement, de la guerre, de tout avoir et de tout perdre mais aussi au final de devenir ce qu'on n'était pas.

C'est un livre, d'une grande sincérité, qui parle de cette quête intime et universelle des origines et offre un regard unique sur le conflit ukrainien.





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N'habite plus à l'adresse indiquée



L’amitié, l’amour et les émotions se cachent dans un roman très prenant.

Simon raconte son histoire à l’époque où il travaillait à la poste en tant que facteur et au fur et à mesure, il s'abandonne et livre ses mots et sa sensibilité à une personne anonyme.

Maintenant il est devenu sans domicile fixe, il erre dans la ville accompagné d'une boîte aux lettres.

Il y a tellement de mots et d’émotions cachés au plus profond de lui que maintenant il n’arrive plus à s’arrêter.

Le mystère reste toujours présent dans l’atmosphère de cette histoire.

Sissi faisait partie de son équipe, une bande d’amis qui ont passés de très bons moments mais il y a aussi des drames terribles qui ont fait changer le cours de leurs vies.

Simon, Dine, Luc, Martin et Paulo sont d’un grand réconfort pour leur amie Sissi qui doit se remettre d’un terrible évènement. Elle a beaucoup changée d’un coup et a force de s’éloigner de ses proches commence à sourire et parler avec les gens, mais derrière son sourire se cache une immense peine et une souffrance inconsolable.

Des lettres déposées dans la boîte aux lettres de Sissi, des énigmes et une enquête qui finira par me laisser complétement ébahie.

Très belle histoire de vies, émouvante et bouleversante, qui m'a fait bien comprendre que chaque personnage à sa manière de guérir de ses blessures avec des manières surprenantes. La complexité du cerveau humain et ses réactions parfois incroyables.

J’ai adoré ce roman qui est très agréable à lire, très prenant et surtout surprenant et déstabilisant.

Je vous le conseille car pour moi c'est mon premier roman de cet auteur que je découvre grâce à ma libraire shérif de chez Hisler, Madleen qui me donne envie de découvrir pleins de livres et d’auteurs que je ne connais pas encore.

J'ai été ravie de découvrir et d'apprécier sa plume, je lirais les précédents plus tard.

J'ai hâte de le rencontrer bientôt, la date sera prochainement fixée, bonne lecture à tous.
Lien : https://sabineremy.blogspot...
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N'habite plus à l'adresse indiquée

Simon est un sdf qui se balade avec une boîte aux lettres. Devant une jeune femme qui lui offre à boire, il commence à raconter sa vie, son enfance, la vie quotidienne au bureau de poste où il travaillait mais surtout à évoquer son amie Sissi. Sissi, une quinquagénaire divorcée dont la vie a été marquée par des drames, était le rayon de soleil de ses collègues jusqu'à ce qu'elle commence à recevoir une lettre d'amour, puis plusieurs, d'abord intrigantes puis de plus en plus inquiétantes...

Ça commence comme un livre léger, alors que c'est tout le contraire. Dans ce roman choral, Nicolas Delesalle dresse le portrait de personnes terriblement tristes et seules, ainsi des principaux personnages, chacun marqué par l'existence et qui retrouvent un peu de vigueur en se lançant dans la quête du correspondant admirateur. Il faut dire que depuis leur poste de travail, tout se sait : qui reçoit quoi et quand, alors ils sont sans doute les mieux placés pour identifier le Flamant, l'auteur de ces lettres trop bien informées de la vie de Sissi qui se transforment en véritables menaces. Bien sûr, la révélation sera une surprise. C'est un roman sensible et très mélancolique qui parle de gens usés par la vie mais encore soucieux de venir en aide aux autres, évoquant aussi le pouvoir et l'importance des mots qui guérissent.
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Mille soleils

Non, ça n’arrive pas qu’aux autres. Chacun d’entre nous peut se retrouver un jour dans une voiture partant en vrille sur une route d’Argentine. Vadim, Alexandre, Wolfgang et Simon faisaient partie de ceux qui pensent que ça n’arrive qu’aux autres, ils n’ont pas fait particulièrement attention, et ce comportement leur a été fatal. Confrontés à la situation la plus atroce, la plus désespérée de leur vie entière, chacun va réagir à sa façon, chacun va laisser s’exprimer ses névroses et son héroïsme inné, chacun va chercher à garder la tête froide, à survivre. A quelques kilomètres de là, Mathilda parcourt elle aussi les routes d’Argentine. Arrivée d’Alaska, ayant abandonné sa vie de chirurgien-dentiste et sa famille depuis sept mois, elle cherche à se retrouver, derrière ses cinquante-neuf ans, ses rides et son affaissement. Une journée pour changer quatre vies, de fond en comble.

Et vous, que feriez-vous si vous vous retrouviez demain près d’une carcasse déglinguée, à quelque pas du cadavre d’un de vos amis? C’est véritablement cette question que pose ce roman psychologique magistral. A travers l’histoire de Vadim, Alexandre, Wolfgang et Simon, il interroge le sens de la vie, de nos choix, de ce qui nous tient à coeur. Coincés dans le désert, confrontés à la probabilité de leur mort prochaine, chacun appelle à lui des souvenirs précis, chacun se focalise sur ses raisons de vivre, une femme unique pour l’un, la perspective de l’avenir et la force d’avoir réussi pour les autres.

Les éditeurs ont toujours tendance à dire que les romans qu’ils publient restent en tête une fois refermé – c’est souvent une mauvaise publicité de quatrième de couverture. Mais pas ici. Ce récit reste en tête pendant tout le temps de la lecture, une fois le livre refermé, on continue à y réfléchir en vaquant à nos occupations. La dernière page tournée, on reste avec un sentiment d’inachevé, de nouveau commencement et de renoncement aussi. L’histoire ne s’arrête pas vraiment là pour nos personnages, mais c’est à nous d’imaginer la suite finalement. L’auteur nous offre les évènements clés, les méandres de leurs pensées, de leur passé et de leur présent, mais leur futur nous appartient. Libre à nous de croire qu’ils s’en remettront, qu’ils reprendront leur vie comme avant, ou libre à nous d’imaginer qu’il commémoreront cette journée pour le reste de leurs jours.

Histoire tragique, ce n’est pourtant pas un roman noir et désespéré. Malgré la situation des protagonistes, malgré l’omniprésence de la mort et de la vieillesse, malgré l’incertitude ambiante, la plume de l’auteur garde un certain humour, un certain cynisme qui n’en est pas un, vu la situation, un petit grain de folie qui nous fait sourire et nous donne foi en l’avenir. C’est fou ce qui traverse l’esprit d’un homme quand il sent sa fin proche. L’humour, l’ironie, sont parfois les seuls moyens de relativiser, le prendre du recul, de voir les choses différemment, ou tout simplement de continuer à avancer. Quelque part, Mille soleils est un roman où quelqu’un meure mais où l’espoir demeure.
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Un parfum d'herbe coupée

une belle surprise avec ce livre, c'est le titre une fois encore qui a suscité mon achat. Je ne suis pas déçue, car j'ai passé un excellent moment de lecture, ni roman, ni réellement un autobiographie de par la construction. Des tableaux qui se suivent mais pas forcément chronologiquement, ils suivent plus le fil des souvenirs, des sensations. C'est très émouvant par moments, l'écriture est remarquable, sensible, et pleine d'humour. J'ai passé un réellement moment de détente, d'émotion. On traverse le paysage de l'enfance, de l'adolescence pour arriver à l'âge jeune adulte avec tous ces flash back d'une autre époque, c'est marrant, plaisant, un vrai plaisir à lire.

Une vraie lecture d'été, idéale pour finir ses vacances en toute sérénité.

J'espère bien que cet auteur nous fera le plaisir de nous offrir un autre livre car franchement, sa plume est très belle.

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Un parfum d'herbe coupée

Un livre autobiographique plein de nostalgie, de tendresse et de délicatesse.

L'auteur ouvre sa "boite à souvenirs". Il évoque sa découverte de la sexualité, des livres, sa perte de la foi, son premier baiser dans une très jolie description, son chien, ses parents et leurs difficultés... Il décrit avec beaucoup de tendresse et d'humour les profs qui l'ont marqué, qui ont contribué à le façonner en homme. Les événements des dernières décennies défilent au fil des pages : l'arrivée du walkman, l'explosion de la navette challenger, le clip de thriller...

Avec de jolies phrases bien ciselées, par petites touches délicates dans des chapitres courts, l'auteur nous parle de ces petits riens qui ont fait sa vie, notre vie...
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Un parfum d'herbe coupée

Ce roman fleure bon la nostalgie, après l’enterrement de sa grand-mère, le narrateur face à son grand père s’interroge sur sa vie de quarantenaire, marié et père de 2 fillettes. Une simple phrase de son grand père, malade d’Alzheimer qui lui dit « tout passe, tout casse, tout lasse » le fait réfléchir sur sa vie. Il essaye alors de voir quels sont les moments importants, les souvenirs qui sont restés ancrés en lui sans qu’il le sache vraiment.



Il parle alors de souvenirs de vacances, de ses rêves d’astronautes, des lectures qui l’ont bouleversé, des profs qui ont marqué sa vie par exemple.De souvenirs plus étranges comme un trajet la nuit vers une destination de vacances, un souvenir qui revient à l’écoute d’une chanson dans un pays étranger qui lui rappelle un aprèm où il n’avait rien fait de particulier. Cette odeur d’herbe coupée qui reste associé à ce souvenir.



Ses espoirs de changement avec sa 1ere communion, son 1er clip thriller à la télé en 1983, l’écoute de sa 1ere chanson l’aventurier dans son walkman, son origine russe. Ces petits riens qui ont fait de lui ce qu’il est. En écho, le lecteur se rappelle aussi des moments de sa vie, pour moi c'est la bruyère de ma grand mère, les pastilles vichy de mon grand père, le dimanche matin à regarder les james bond avec mon frère sur canal; la fierté de mes parents lors du spectacle de danse de fin d'année et c'est la force de ce récit.



J’ai apprécié ces collections de sensations et de souvenirs, l’évocation des jeux, chansons, mélodies des années 1980 qui m’ont aussi fait faire un voyage dans le passé. On retrouve les premiers émois, cigarettes, les moments importants de la vie. Il conte aussi des moments plus tristes qui l’ont fait grandir. Des moments de vie quotidienne, des moments importants pour lui, banal ou exceptionnel qui se mêle à ses souvenirs de voyage. Le style est fluide et nous guide à travers le passé du narrateur, à travers ces quelques moments comme un kaléidoscope d’émotions.



Par moment, j’ai trouvé que le récit manquait de cohérence, ce qui m’a un peu gêné sans doute parce que les souvenirs ne sont pas délivrés de manière chronologique mais comme des images figées couleur sépia. Certains souvenirs m’ont touché d’autres moins, l’identification au narrateur a été variable selon les chapitres même si c’est une lecture sympathique.



Donc si vous voulez faire un retour dans le passé et les années 1980, vous baladez dans les souvenirs d’un homme de notre temps, ouvrez ce livre et humez avec lui le parfum d’herbe coupée.
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Un parfum d'herbe coupée

Un parfum d’herbe coupé

Nicolas Delesalle

Edition Préludes

Merci à toute l’équipe du Prix Relay des Voyageurs et à Babelio pour l’envoi de ce livre éblouissant.

Nicolas Delesalle signe un premier roman de Maître. Un parfum d’herbe coupée, sans cesse renaissante, fibre de Regain de Giono en modernité délicate et juste. Le style hautement littéraire aux « Préludes » de mots aboutis enchante le lecteur qui dévore « herbivore » les promesses d’un écrivain au devenir certain.

Page 14 : Une des plus belles pages :

« ça faisait cinq ans qu’il souffrait de la maladie d’Alzheimer. Sa mémoire était un paquet déchiqueté après Noël, les enfants Alzheimer s’étaient barrés avec le cadeau. »

Comment résister face à une telle puissance verbale ? Nicolas Delesalle nous conte sa vie, celle des siens, hymne fabuleux, respectueux, qui fait l’envol des pages plus vite les unes que les autres, pour assister au lever du parfum de l’herbe coupée.

Page 60 : « Je crois toujours plus fort à ce que je ne comprends pas. »

Nicolas Delesalle, narrateur aux habits mémoriels, aux sens habillés des souvenirs, conjugue le temps passé et le présent dans une sociologie intelligemment tournée vers l’existentialisme.

On rit, pleure, annote les phrases sublimes, poétiques, douloureuses parfois mais si vivantes. On lève les yeux, regard sur ce passage où l’enfance quitte la rive du narrateur.

Page 77 : « Je n’ai plus peur de la respiration lourde de Raspoutine, des crac que font les marches, de la lumière, en haut qui pourrait s’allumer. Il me semble que je viens de devenir quelqu’un qui ressemble à l’homme, une chose s’est brisée dans la banquise de mon enfance. »

Les paraboles lumineuse, symbiose de l’image sur le ressenti de Nicolas Delesalle, sont des morceaux d’architecture d’une citadelle où chacun aimerait trouver sa place. On ne lit pas. On vit sa vie. Le mimétisme qui s’opère dans cette lecture n’est que métamorphose exaltante.

Page 98 : « Rien ne fut, rien ne sera. Tout est. Tout a sa vie et appartient au présent. »

Ce roman, plutôt récit de vie fait du bien et couvre de verdure douce et aimante, le lecteur qui visite les méandres de la vie de Nicolas Delesalle et des chers siens, comme une remontée vers la source vive de sa propre histoire.

Pari réussi, on ne repose pas cette merveille avant la fin qui ne demande que le recommencement de la lecture, comme un film à ciel ouvert.

Réjouissant, authentique, sincère, ce récit devient affectueux et réaliste. Ce premier roman est le début d’une grande aventure littéraire pour Nicolas Delesalle. On attend déjà d’autres pépites de cet auteur remarquable et si mature.

Les Editions « Préludes » ont compris qu’un « Parfum d’herbe coupée » est une essence rare et qui gagne à être connue.

A lire sur l’herbe fraîchement coupée et vous verrez comme tout change.





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Un parfum d'herbe coupée

L’auteur nous raconte des épisodes - banals ou marquants - de sa vie, de son enfance à sa paternité : enterrement du grand-père, premiers amours, premier flirt, professeurs, décès d’un ami…



Son regard est souvent juste, plein de bon sens et de sensibilité. Le ton est parfois teinté d’ironie, avec une dose d’autodérision. J’ai été souvent ému, presque la larme à l’œil ou le sourire aux lèvres, selon les situations (ni pleurs ni franche rigolade cependant). N’ayant que quelques années de plus que l’auteur, la toile de fond de ses souvenirs et ses références ont en outre parfois réveillé un brin de nostalgie chez moi.

En résumé : cette lecture fut pour moi un très agréable moment de détente.



Lu dans le cadre du prix Relay. Merci à Babelio et aux éditions Livre de Poche (collection Préludes).
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Mon avis sur ce livre sera court car je pense que l'on tombera tous d'accord sur l'utilité de ce livre.



En plus d'être écrit "pour la bonne cause" ce recueil est de bonne qualité. Certains des textes sont des classiques d'autres des articles publiés dans des journaux suite à la tragédie ...



Comme dans chaque recueil les textes sont inégaux mais chacun pourra y trouver son bonheur. Certains de ces textes m'ont émus et j'ai même versé ma petite larme.



En résumé une lecture utile et agréable.
Lien : http://lemondedeparaty62.ekl..
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Un parfum d'herbe coupée

Qu'est-ce qui fait qu'un souvenir reste en mémoire? L'auteur s'interroge à juste titre sur cette question, et cite, à juste titre encore, l'extraordinaire nouvelle de Borgès, Funès ou la mémoire, pour expliquer que la vie et la mémoire s'entrelacent mais ne peuvent ni coïncider, ni être coextensives..

Quand il s'agit d'évoquer ses souvenirs, (ou ses rêves,) l'écrivain doit aussi se demander ce qui fait qu'un souvenir est partageable, ce qui, de l'émotion dont il se compose, est transmissible au lecteur. C'est ce qui fait la différence entre un journal intime, et un ouvrage édité. Il y a aussi le style, et le projet littéraire.Le postulat non écrit, mais nécessaire,de toute tentative littéraire d'écriture de souvenirs ou de fragments de mémoire est: "Est-ce que mes souvenirs vous intéressent?" En ouvrant l'ouvrage de Nicolas Delesalle, j'ignorais tout de ce journaliste et de son oeuvre littéraire débutante, et je me suis demandé moi-même ce qui allait pouvoir accrocher mon attention, de cet écrit a prori très intime, de la part d'un parfait inconnu. le genre littéraire lui-même me paraissait indécis.

Mémoires? Un grand mot pour une suite de récits courts et sans lien apparent. Souvenirs? Trop peu littéraire pour les thèmes abordés. Roman? Un peu ambitieux pour ces instantanés. Nouvelles? Impossible de relier ce genre littéraire à cette entreprise autobiographique. Alors? N. Delesalle aurait-il inventé un genre nouveau? Pas si l'on se réfère aux écrits minimalistes de P. Delerm. Mais ce dernier joue sur la connivence, tandis que N. Delesalle reste à distance, et ne nous chuchote pas à l'oreille qu'au fond nous partageons le même passé et les mêmes souvenirs. le portrait du grand-père, en ouverture du livre, donne beaucoup de force à l'entreprise et force la curiosité. de même que son aïeul reconstituait avec des morceaux de coton colorés la totalité d'un tableau de maître, Delesalle finit par brosser par petites touches le portrait impressioniste d'une famille qui peu à peu sort du flou pour prendre consistance. Et susciter enfin mon intérêt de lectrice.

Cet hameçonnage réussi, marque qu'il existe bien là matière à littérature, m'autorise cependant à la sévérité. Je récuse donc vigoureusement l'utilité d'émailler ce récit littéraire de bavures d'écriture qui le sont moins. Pour moi, le mot cul, tombant on ne sait pourquoi au milieu d'une phrase très travaillée, est une abdication, ou une prétention.totalement injustifiée à être Céline, ou Rimbaud Au niveau où nous en sommes du calibrage de l'oeuvre passée, présente et future de l'auteur, certains défauts de facture pèsent un peu trop lourd. Je formulerai le même reproche au manque d'unité entre les différents chapitres du livre.

Ceci dit, j'ai lu deux fois Un parfum d'herbe coupée. Ce qui m'arrive rarement pour un ouvrage récent . Et j'avoue que la deuxième lecture, loin de m'ennuyer, m'a plus séduite que la première. Comme quoi certains parfums sont plus envoûtants qu'il n'y parait , je crois qu'on appelle cela la note de tête, non?

Merci à Babelio et à La Librairie Générale Française pour cette lecture qu'ils m'ont offerte.
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Un parfum d'herbe coupée

Le narrateur replonge dans ses souvenirs d'enfance puis d'adolescence et ce sont autant d'anecdotes qui nous sont racontées.



Le livre s'ouvre sur le décès de sa grand-mère alors que son grand-père est atteint d'Alzheimer. Nous sommes dans les années 80 et on revit cette époque. Canal + et son film mensuel crypté, la découverte pour le narrateur de Boris Vian, les vacances, le premier baiser mais aussi les émissions de Michel Drucker (!). Une enfance heureuse et donc des souvenirs tendres teintés de nostalgie mais aussi d'humour. Et là où on pourrait commencer à se dire que tout cela bien gentil, Nicolas Delesalle nous fait passer un moment agréable et nous évite les pièges de l'ennui et celui de la mièvrerie.



Une écriture agile, une lecture réconfortante qui m'a fait souvent sourire...

Et même si au final ce n'est pas une lecture impérissable, il s'agit de ce dont j'avais besoin en ce moment.
Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
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Valse russe

Cela fait un an que les Russes ont lancé l’assaut contre l’Ukraine lorsque le narrateur, un journaliste français, prend le train pour gagner Kiev. Ce pays, il le connaît déjà : il s’y était rendu dès le début du conflit. Mais ce qu’il connaît surtout c’est la Russie. Enfant, il y avait fait plusieurs séjours avec sa mère, descendante de Russes blancs, qui y organisait des voyages scolaires. Même s’il n’en maîtrisait pas la langue, se rendre là-bas c’était retrouver ses racines, faire face à un peuple avec lequel il se reconnaissait des caractéristiques physiques communes, replonger dans une histoire familiale. Mais comment considérer ces origines désormais ?



Alternant les chapitres, Nicolas Delesalle évoque la situation actuelle de l’Ukraine et l’histoire de la Russie à travers une trajectoire personnelle et familiale qui semble avoir de forts accents autobiographiques. Il privilégie ainsi une approche humaine et singulière qui présente des atouts… et des limites.



C’est en effet avec tendresse et non sans humour qu’il évoque la figure maternelle, provoquant ainsi chez le lecteur une profonde empathie. Le caractère fantasque de cette femme, sur lequel il met largement l’accent, nous la rend éminemment sympathique.



Quant à la poignée de personnages qu’il rencontre lors de sa traversée de l’Ukraine, qu’il s’agisse du vieux Sacha qui, à soixante-dix ans, veut toujours défendre son pays ou de Vania, le jeune prisonnier russe dont il a la garde, ils sont dépeints avec cette même attention à la relation qui se tisse en dépit de la situation dramatique dans laquelle elle s’inscrit.



Il en résulte un texte très plaisant à lire, emmené par des protagonistes attachants, qui offre chemin faisant une certaine image du conflit russo-ukrainien. Il présente à ce propos quelques éléments intéressants et évite de sombrer dans une approche manichéenne. Mais on reste cependant sur sa faim : l’approche très intimiste choisie par l’auteur ne permet pas une réelle analyse ni une réelle compréhension des enjeux. Là n’était sans doute pas l’objectif de l’auteur, mais cette lecture a néanmoins provoqué chez moi un sentiment mitigé. Si j’étais malicieuse, je dirais que le traitement choisi n’est pas loin de celui de Paris Match, pour lequel officie Delesalle : il nous offre des instantanés poignants, jouant sur la corde sensible et présentant des destinées personnelles savamment relatées, mais qui peinent à rendre compte de l'événement dans sa globalité et sa complexité… Pourquoi pas. il faut juste adhérer à la démarche.
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Valse russe

d'origine Russe. Habitué des scènes de guerre, car grand reporter, il s'est aussi rendu plusieurs fois en Ukraine pour couvrir le conflit. J'en conclus qu'il sait de quoi il parle et je suis intéressée par son approche.

Nicolas Delesalle s'attache à deux anti-héros : le vieil Ukrainien, Sacha, qui a combattu puis est devenu le geôlier d'un jeune Russe, Vania, engagé dans les troupes Wagner par hasard, pour sortir de la misère. Les deux hommes ont beaucoup plus de points communs que de désaccords. C'est ainsi que l'auteur veut nous démontrer l'absurdité et la complexité de ce conflit entre pays frères. La partie romanesque, reflet de ses échanges avec des Ukrainiens depuis le début du conflit, se mêle à ses réflexions sur sa "russitude" (je ne sais pas si le terme existe).

La fierté de Nicolas Delesalle pour ses origines et son physique russe est mise à mal par ce conflit. Il réalise qu'un Russe de Russie ne raisonne pas comme lui qui se considérait Russe en France. Ses rencontres avec de nombreux Ukrainiens le perturbent. S'il a dédié ce roman à sa mère, c'est sans doute en raison de l'amour enthousiaste et inconditionnel que celle-ci porte à son pays d'origine, pays certainement fantasmé. Le conflit ukrainien lui fait prendre conscience qu'il ne peut plus cautionner cet attachement idéalisé à la Russie.

J'ai aimé ce regard original et sincère sur une guerre qui ne semble pas prête à s'arrêter.

#Valserusse #NetGalleyFrance
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Valse russe

Correspondant de guerre, Nicolas Delesalle accompagné d’un photographe expérimenté (qui a fait le Vietnam) rejoint le Donbass par le train avant de se diriger vers Kiev. Nous suivons sa traversée de l’Ukraine en guerre.

En parallèle, nous suivons la vie de Sacha, vieil ukrainien, témoin de la première seconde de l’invasion russe. A plus de 70 ans, il s’engage pour sa patrie puis démobilisé en raison de son âge, dans sa cabane isolée, il est chargé de surveiller Vania, un jeune russe « Wagner » capturé par un bataillon ukrainien. Comment un jeune homme de 23 ans a-t-il pu dire oui à « Wagner » ? L’histoire de deux hommes que tout oppose.

Et autre parallèle, nous suivons les souvenirs du reporter, ses premiers émois en Russie lors de ses voyages scolaires organisés par sa mère, professeur de russe excentrique, lorsqu’il avait quatorze ans en pleine guerre froide. Il se raconte adolescent : c’est la première fois qu’il se sent chez lui à l’Est, il se sent ukrainien ou russe, peu importe, c’est la même chose à l’époque. L’héritage russe prend le dessus sur toutes ses origines. Mais avec cette guerre, pour la première fois il a honte.

Ces trois histoires et tous ces êtres humains vont se croiser au fil des chapitres.

Le journaliste côtoient des militaires hier boulangers, des civils effrayés, des femmes qui rejoignent leurs frères ou leurs maris en Pologne, en Slovaquie, des enfants qui se demandent quand ils pourront recommencer à faire leurs devoirs. Il rencontre Maksim, photojournaliste ukrainien, qui les emmène sur le front au Donbass, une rencontre forte.

« Et alors il attend quelques secondes, il gagne un peu de temps, il fige le montre, il vole à la mort un peu d’avant, un peu de vie tout court ».

« Dans ses yeux danse une lueur étrange, quelque chose d’irréparable, propre à ceux qui ont vu la guerre de trop près – c’est un peu terrifiant, on ne voudrait pas attraper cette douleur-là ».

Le journaliste raconte ces hommes et ces femmes rencontrés sur le front et leurs dépouilles aussi. Il raconte les tirs de roquette évités de justesse.

Il raconte aussi sa mère avec humour et tendresse. Il cherche à comprendre l’âme russe. Il raconte des histoires humaines, malgré la guerre, la misère, le KGB et Poutine, il raconte l’humain et tout cela sans pathos, avec les mots justes. Ce n’est pas un documentaire, c’est un roman coup de cœur.

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N'habite plus à l'adresse indiquée

J'avais adoré le parfum de l'herbe coupée, et quand Nicolas Delasalle à sorti ce dernier roman, j'ai décidé de l'acheter.

J'avoue avoir préféré le premier.

J'ai bien aimé le récit de ce facteur qui raconte l'histoire d'une collègue, dénommée Sisi, diminutif de Sylvie,prenom qu'elle déteste.

Lorsque Sisi commence à recevoir des lettres d'amour, ses collègues vont se lancer sur la trace de celui qu'ils appellent le flamant rose. Mais impossible de trouver ce corbeau. Et pourtant, Il sait beaucoup de choses sur Sisi. Sissi, elle va de la plus en plus ça mal. Et ses collègues s'inquiètent.

Un roman agréable à lire avec une fin surprenante.
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Le goût du large

Je n'ai pas aimé ce récit, même s'il est bien écrit. Ce n'est pas tout à fait ce à quoi je m'attendais (c'est peut-être l'origine de mon manque d'intérêt). J'ai tout de suite détesté le narrateur qui, pour mon goût, a trop l'air de "s'écouter parler", de se penser bon et original, ça m'a agacée au plus haut point. Ça m'a fait pensé à plusieurs récits déjà lus de journalistes internationaux qui visitent les pays en guerre supposément pour informer la population (quitte à se mettre en danger), alors qu'on dirait davantage qu'ils le font pour l'émotion forte ressentie ou pour le statut ou la gloire de pouvoir en parler ensuite. Bref, ce récit n'était pas pour moi.
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Mille soleils

Pour ma part, c'est la premier livre que je lis de l'auteur et ce fut une magnifique découverte ! J'ai même une anecdote à vous raconter et que j'ai eu la chance de raconter à Nicolas mercredi, lors de sa séance de conf-dédicace à la librairie de Paris. Je venais de recevoir le livre, j'ai commencé à lire les premiers chapitres comme je le fais à chaque fois qu'un nouveau livre fait son entrée à la maison sauf que voilà, j'ai vite été happé par les lignes de ce huis clos à ciel ouvert. Résultat des courses, j'avais oublié d'aller récupérer ma fille à l'école et c'est la maîtresse qui m'a appelé et m'a fait sortir de ce huis clos que j'avais déjà bien entamé !







Wolfgang, Vadim, Simon et Alexandre auraient dû se douter que cette journée n'était pas une journée comme les autres, et qu'elle n'allait pas être des plus joviales pour ces messieurs. Ils prennent la route pour rejoindre Mendoza où un avion devait les mener à Buenos-Air sauf que voilà tout ne va pas se passer comme prévu...







On va apprendre à connaître chacun des personnages, s'attacher un peu à eux, savoir comment ils se sont rencontrés, depuis quand ils se connaissent... Puis d'un seul coup, l'auteur va enclencher la deuxième pour nous propulser dans cette voiture qui dévale les routes, Vadim va perdre le contrôle du véhicule, va s'ensuivre alors une longue scène où l'on va vivre avec ces hommes l'accident. Nous sommes spectateurs, nous ne pouvons rien faire, nous assistons tout comme le narrateur impuissant à ce qui arrive à ces quatre hommes.







Vadim est peu bavard. Les mots ce n'est pas pour lui. On découvre au fil des pages la raison, et personnellement, cela m'a touché, j'ai été touché par cet enfant qui n'a pas pu s'épanouir et que cela l'a suivi jusqu'à l'âge adulte. Il est difficile de se défaire de ses mauvaises habitudes ! Toujours est-il qu'il est un brillant chercheur en physique des particules. C'est lui qui a pris le volant de cet engin de la mort. A ses côtés se trouve Alexandre. Alexandre a installé les panneaux solaires du centre de recherche.







Wolfgang est un astrophysicien, spécialisé dans les noyaux actifs des galaxies et des rayons cosmiques. Puis Simon. Ce dernier est journaliste. Il doit rédiger un article sur la semaine qu'il a vécu auprès de ces chercheurs.







Ils croiseront une routarde. Ce sera la seule et la dernière personne qu'ils croiseront mais ça, ils ne le savent pas encore. Elle s'appelle Mathilde. C'est une dame d'un certain âge qui en a eu marre de sa vie trop bien, trop propre, trop lisse et a décidé sur un coup de tête de prendre le large et de parcourir le monde... Nicolas reviendra sur elle et nous prendrons plaisir à savoir ce qu'elle devient.







A 9h23'58" : fin du voyage pour ces hommes. La voiture sort de la piste, puis fait des tourner-bouler. Les passagers essaient tant bien que mal de se tenir à ce qu'ils peuvent pour rester entier, en vie...







La véritable "histoire" commence enfin et nous, lecteurs sommes pris dans un engrenage auquel on n'a pas envie de se défaire. On se demande ce qui se passe, comment ça se fait ? Que s'est-il passé ? Est-ce que tout le monde va bien ? Qui est vivant ? Y a-t-il des survivants ?







C'est ainsi que l'on va pouvoir suivre tour à tour ce qui se passe dans la tête des personnages, connaître les pensées les plus sombres, les plus douces, les plus simples, les plus heureuses. Lorsque la mort nous touche, nous frôle, on voit la vie différemment...







Pour ma part, je trouve que "Simon" ressemble beaucoup à l'auteur. Certes, je ne le connais pas mais lorsque j'ai assisté à sa conférence, j'ai ressenti tout de suite cette connexion avec ce personnage. Je l'ai vu dans son regard, dans la façon qu'il a eut de s'exprimer, de m'écouter et de me raconter. Nicolas Delesalle m'a dit être assis à la même place que Simon dans ce véhicule. Cela doit être un choc pour lui, et une belle thérapie aussi de pouvoir mettre des mots sur ses maux.







J'ai aimé l'honnêteté de l'auteur, nous faire confiance en nous racontant son histoire qui est plus que touchante mais qui ne tombe pas dans le drame. Il allège le tout avec un humour que j'ai beaucoup aimé. J'ai posté un passage sur Instagram (en cliquant sur Instagram, vous serez redirigé sur la photo) qui donne le ton et qui a eut le mérite de me faire éclater de rire. La plume de l'auteur est simple, sans chichi, brut. Ce n'est pas un travail de journaliste qu'il nous offre mais son vécu, du personnel mais avec une touche de fiction qui apporte beaucoup à ce récit.







J'ai adoré ma lecture, j'ai aimé la façon dont été agencé les chapitres qui sont des heures. On suit ainsi le récit dans le temps. Ce qui a été long pour eux a été court pour nous. Mon seul regret est que nous n'avons pas d'épilogue pour savoir comment va tout le monde même si j'ai pu constater qu'un des personnages de cet accident était bien portant 😉.







En conclusion : à lire de toute urgence, dépaysement garanti dans ce huis clos où la pampa est reine.
Lien : http://leslecturesdeladiablo..
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Mille soleils

On peut faire confiance à Nicolas Delesalle quand il propose de nous ouvrir les yeux sur le monde qu'il a lui-même parcouru de long en large dans sa vie de reporter. On peut aussi lui faire confiance pour nous offrir un regard décalé, résultat de ses propres observations, réflexions et même engagements. Son précédent récit, Le goût du large invitait à l'ouverture et à l'introspection le temps d'un voyage en cargo. Changement de décor et de genre cette fois... Cap sur l'Argentine, le désert d'Atacama pour un roman qui nous propulse dans les pas de quatre personnages réunis pour une mission professionnelle. Un voyage qui va profondément changer leur destin...



Les grands espaces, toujours. L'homme confronté à l'immensité de la nature. Le décor planté par Nicolas Delesalle est grandiose, de ceux qui font rêver tous les aventuriers en herbe. Simon, Vadim, Alexandre et Wolfgang sont là pour une mission autour de l'installation de panneaux solaires sur les cuves de l'observatoire astronomique Malargie supervisée par Alexandre. Simon, journaliste pour le CNRS est l'organisateur du voyage tandis que Vadim et Wolfgang sont des ingénieurs directement impliqués dans le projet. Alors qu'ils sont sur le chemin du retour vers l'aéroport, sur des pistes désertes à l'horizon infini, alors que Vadim roule un peu trop vite, pour un instant d’inattention c'est l'accident. Quelques tonneaux, le temps suspendu et le silence... Vadim le taiseux, Simon l'hypocondriaque, Alexandre le beau gosse immature sont seuls face au cadavre de Wolfgang et seuls face à eux-mêmes.



Unité de temps (une même journée) et de lieu (ce désert si beau mais si hostile) pour un récit rythmé et imagé qui interroge sur la solitude, sur le regard que l'on porte sur soi-même sur ce qui nous pousse à fuir. Car chacun de ces hommes est confronté à ses doutes, ses failles, obligé de décider, d'agir pour ne pas mourir. La silhouette de Mathilda, une femme mûre originaire d'Afrique du Sud et qui a tout quitté du jour au lendemain pour entreprendre la traversée de l'Amérique à vélo, d'Anchorage au Canada jusqu'à la Patagonie vient ponctuer la narration et interroger sur l'inclination à la fuite et la nécessité de toujours avancer.



"C'est le salut des êtres humains esseulés quand ils croisent d'autres congénères. A force d'isolement, ils oublient à quel point ils détestent ces gens par la faute desquels ils ont décidé de partir un jour."



Où se situe l'aventure au 21ème siècle ? Maîtrise-t-on jamais sa vie quand il suffit d'un grain de sable (a priori dans le désert) pour que tout bascule ? Tout en nous proposant un vrai roman d'aventures, haletant, Nicolas Delesalle nous parle du monde avec une acuité mordante et un humour tout en retenue et porte sur les faibles humains que nous sommes un regard certes lucide mais empreint d'une bienveillance narquoise qui fait sourire autant qu'elle interroge et réconforte. L'auteur a mis de lui dans son livre mais semble désormais s'autoriser à laisser le romancier prendre plus de place. Et c'est tant mieux.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Superbe livre poignant et émouvant. Il nous replonge au cœur de ce tragique mois de janvier 2015, où la France a vécu l'horreur. Les citations et les textes que composent cet ouvrage sont magnifique. J'ai prit un immense plaisir à le lire, j'étais très ému... Je le conseille vraiment car il est incroyablement bien écrit. De plus tous les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo.
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